Sécurité en RCA : le point de l’ONU

Dans une interview à la DW ce jeudi matin, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’Onu Jean-Pierre Lacroix estime que le processus de paix avance, mais insiste sur l’engagement de tous.

Une délégation conduite par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, séjourne depuis quelques jours à Bangui, en République centrafricaine. Au cours de son séjour, cette délégation a rencontré les autorités centrafricaines, la société civile, les partis politiques ainsi que les signataires de l’accord de paix signé à Khartoum en février 2019. L’ONU souhaite faire le point sur la situation sécuritaire.

Jean-Pierre Lacroix estime qu’il y a du mieux, mais qu’en dépit de ces améliorations, le climat sécuritaire dans le pays n’est pas au niveau où l’ONU le souhaiterait.

Des élections en décembre

Il est important de venir à ce moment précis, parce que les élections (législatives et présidentielle, le 27 décembre 2020, ndlr) en République centrafricaine se rapprochent et elles seront extrêmement importantes pour la République centrafricaine. Nous avons réitéré notre détermination à continuer à appuyer les efforts de sécurisation, notamment là où les groupes armés continuent, en violation de leurs engagements, des activités violentes, mais aussi des efforts de dialogue.

Les Nations unies ont déployé un contingent de Casques bleus en République centrafricaine pour aider les pays à un cycle de violences. Est-ce que vous êtes satisfait par le climat sécuritaire en ce moment dans le pays ?

Le climat sécuritaire s’est amélioré depuis la signature de l’accord de paix. Est-ce qu’il est au niveau où nous souhaiterions ? Non. Il y a encore des groupes armés qui violent leurs engagements et semblent garder en réserve l’option du recours à la violence.

Il y a eu des accrochages avec les rebelles 3R (« Retour, Réclamation et Réhabilitation », un groupe rebelle centrafricain). Est-ce qu’il ne serait pas judicieux que les Nations-Unies aident les autorités centrafricaines à engager des pourparlers afin de mettre un terme à ce climat de terreur ?

Il y a toujours une approche qui repose sur deux piliers : l’ouverture constante au dialogue et les efforts de dialogue en permanence. C’est d’ailleurs ce qui a été fait dans la région Nord-Ouest, avec un engagement extrêmement actif des partenaires, des garants de l’accord et donc des pays voisins qui ont un rôle extrêmement important à jouer. Dialogue d’un côté, ouverture permanente au dialogue, et de l’autre côté fermeté lorsque cela est nécessaire. Parce qu’on ne peut pas tolérer non plus qu’il y ait des recours à la violence. Chacun des protagonistes doit vraiment faire un effort, et notamment des forces politiques, pour rejeter les méthodes de division et faire prévaloir l’esprit de dialogue démocratique qui doit caractériser une consultation électorale.

RCA : 07 morts et 100 blessés dans des affrontements le nord

Un épisode violent de plus, qui pourrait laisser penser que le pays reste embourbé dans la crise politico-militaire née en mars 2013 après le coup d’Etat ayant renversé François Bozizé.

Au moins sept personnes ont été tuées et plus de cent autres blessées dans des affrontements qui ont éclaté samedi et dimanche à Batangafo, dans l’Ouham au Nord de la République centrafricaine, a affirmé à l’agence Anadolu le sous-préfet de Batangafo Yannick Lamine.

« Nous avons enregistré 7 morts, quatre du côté des assaillants et trois du côté des civils », a-t-il expliqué.

Cet incident a occasionné le déplacement de plusieurs dizaines de personnes, poursuit-il, vers d’anciens sites abandonnés.

« Une centaine de personnes ont fui pour trouver refuge à la base de la Minusca et d’autres se sont réfugiés au centre hospitalier de Batangafo », avant de préciser que « les blessés sont pris en charge au centre de santé de la ville et à l’infirmerie de la Minusca ».

« On dénombre aussi plusieurs maisons d’habitation incendiées par les rebelles », a souligné le sous-préfet.

La Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé, malgré l’accord de paix et de réconciliation signé le 6 février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés.

Alors que des élections législatives et présidentielles sont prévues en décembre 2020, le spectre des violences plane toujours sur le pays.

Le Groupe BGFIBank, acteur majeur du financement des infrastructures

Le Groupe BGFIBank, première institution financière d’Afrique Centrale, présent dans 11 pays, intervient depuis cinq décennies dans l’accompagnement et le financement de projets d’infrastructures sur le continent. Son P-DG, Henri-Claude Oyima, décrypte les enjeux et les perspectives du secteur en Afrique.

Quels sont aujourd’hui les besoins en termes de financement des infrastructures en Afrique ?

Il est incontestable que le manque d’infrastructures en Afrique est un obstacle majeur à son développement et à sa croissance économique. En effet, les coûts élevés des facteurs de production, induits par la mauvaise qualité des infrastructures sur le continent, lui font perdre plusieurs points de croissance chaque année et freinent son développement.

Par ailleurs, l’Afrique est confrontée au défi de sa forte poussée démographique qui accroît l’urgence d’accélérer le rythme des investissements en infrastructures. À l’horizon 2050, le continent africain devrait accueillir autour de 2,3 milliards d’habitants. Dans ce contexte, le développement d’un réseau d’infrastructures de qualité devient une nécessité absolue.

Bien que de nombreux progrès aient été réalisés au cours des dernières années avec l’appui des partenaires multilatéraux et de la Chine, qui s’est positionnée progressivement comme un acteur incontournable, les besoins en infrastructures restent énormes dans la plupart des secteurs.

Du secteur des transports à celui des télécommunications, en passant par l’énergie, l’adduction d’eau, la santé et l’éduction, des investissements massifs restent à réaliser afin de rattraper le retard accusé par l’Afrique. D’après les dernières estimations de la Banque africaine de développement (BAD), entre 130 à 170 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour combler le gap de financement des infrastructures du continent.

Outre les besoins de financement, les infrastructures en Afrique souffrent également du manque de ressources techniques et de problèmes de conception. Ces insuffisances pèsent fortement sur son niveau de développement social et économique, alors que, parallèlement, le continent présente de nombreux atouts et des perspectives d’investissements favorables.

Aujourd’hui plus qu’hier, l’Afrique a besoin à la fois d’infrastructures de structures et de superstructures pour accroître sa compétitivité, sa productivité économique et accélérer son développement social et économique. Dans cette perspective, elle a plus que jamais, besoin de mécanismes adaptés et innovants pour le financement de ces infrastructures.

Les retards que nous observons aujourd’hui sont rattrapables, pour autant que l’on se donne réellement les moyens de relever ces défis multiformes afin de soutenir l’essor du continent africain.

Quel est le rôle de BGFIBank, quels types d’infrastructures le Groupe accompagne-t-il, dans quels secteurs et dans quels pays ?

Depuis près de cinquante ans, le Groupe BGFIBank, qui est le premier acteur financier en Afrique centrale, participe au financement des infrastructures africaines. Nous le réalisons dans nos onze pays d’implantation, dans de nombreux secteurs d’activité, et notamment ceux à fort impact tels que l’énergie, l’eau, le logement, le bâtiment, les industries, la santé et l’éducation. Ces investissements nous permettent aujourd’hui de jouer un rôle de premier plan dans l’atteinte tant de l’Objectif 10 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (« des infrastructures de classe mondiale quadrillant l’Afrique »), que des Objectifs du développement durable (ODD) – plus de 80 % des ODD dépendent en effet, sous une forme ou une autre, du développement des infrastructures.

Pour illustrer l’intervention du Groupe BGFIBank dans le financement des infrastructures en Afrique, je me limiterai principalement à trois exemples récents:

– en Côte d’Ivoire, nous avons contribué activement au financement du Plan d’entretien routier 2017-2019. Nous avons ainsi aidé à lever (grâce à notre filiale BGFI Capital) 80 milliards de FCFA (environ 122 millions d’euros), ce qui a contribué à maintenir un réseau routier de qualité en Côte d’Ivoire, renforçant ainsi l’attractivité du pays ;

– au Gabon, nous avons mobilisé des financements importants, particulièrement dans le secteur des télécommunications, qui ont permis de couvrir 85 % du territoire national afin de généraliser l’accès à la 3G, puis à la 4G ;

– enfin, au Cameroun, fort de nos dix années de présence, nous avons participé à des projets d’investissements (notamment dans les infrastructures sociales, l’énergie, l’industrie) dont le montant cumulé atteint 175 milliards de FCFA (soit environ 270 millions d’euros).

Nous intervenons aussi bien en amont et en aval des projets.

En amont, notre expertise en matière de structuration des opérations de financement est mobilisée, principalement par le biais de notre société d’ingénierie financière BGFI Capital, la banque d’investissement du Groupe. Nous intervenons en qualité d’arrangeur et nous assurons à ce titre la structuration complète du financement. Notre intervention est particulièrement appréciée par les États que nous accompagnons. En effet, le montage financier d’importants projets d’infrastructures (et surtout s’il s’agit d’infrastructures structurantes) constitue une phase critique de leur cycle de vie, et les pouvoirs publics ne disposent pas nécessairement de toute l’expertise nécessaire pour, non seulement, conduire le processus à son terme, mais aussi le faire dans les conditions les plus avantageuses. Nos interventions sont donc sources d’externalités positives et génèrent des transferts de compétence qui bénéficient aux décideurs du secteur public avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration.

En aval, nous assurons la mise à disposition des fonds, grâce à notre vaste réseau de filiales ou d’agences bancaires. En qualité de banque agent ou de banque participante, nous assurons la gestion quotidienne des flux de financement.

Quelle que soit notre position dans le financement des projets d’infrastructures, notre préoccupation première demeure la bonne prise en charge des spécificités et des particularités du projet et de son porteur, i.e. l’adéquation entre le planning d’exécution des travaux et le plan de trésorerie, la sécurité du montage financier. Loin d’être simple spectateur dans le processus de financement des infrastructures, notre démarche s’inscrit dans une logique de conseil. À titre d’exemple, au Cameroun, nous avons couvert la chaîne globale de financement d’un projet de 33 milliards FCFA (50 millions d’euros) en qualité de banque arrangeur de l’opération, de banque agent de la facilité mais aussi de banque agent des sûretés.

Comment ces projets sont-ils financés par BGFIBank, en mobilisant quels services et outils de financement ?

Comme je l’ai indiqué, l’accompagnement par BGFIBank des projets d’investissements reste multiforme. Cela implique des services et des outils de financement distincts mais néanmoins complémentaires. Le rôle endossé par BGFIBank dépend beaucoup du contexte ou des besoins spécifiques du projet. Il peut ainsi inclure (cumulativement ou non) un rôle (i) de conseil afin de structurer la solution sur mesure, (ii) d’arrangeur chef de file afin de mettre ladite solution en exécution, (iii) de prêteur pour tout ou une partie du capital requis et (iv) d’agent pour s’assurer de la bonne gestion de la solution pour l’ensemble des parties prenantes jusqu’à la maturité du financement.

L’accompagnement de BGFIBank peut également prendre la forme d’autres outils plus classiques : apports en trésorerie (crédit à moyen terme, financement du cycle d’exploitation), lettres de crédit, émission de cautions et de garanties.

Qui sont les différentes parties prenantes d’un projet d’infrastructures et quels partenariats nouez-vous avec elles ?

Compte tenu des montants financiers importants qu’ils impliquent souvent, mais aussi de leur nature même, les projets en matière d’infrastructures mobilisent généralement plusieurs parties prenantes. En Afrique, les projets d’infrastructures et leurs cadres de partenariats sont encore rendus plus complexes, d’une part, parce qu’ils impliquent souvent des acteurs locaux pour les uns, et étrangers ou internationaux pour les autres, et, d’autre part, du fait d’un environnement davantage affecté par l’incertitude ou le risque (déficits de transparence, cadre politique propice ou d’une géographie économique favorable).

Cette dimension partenariale est sans doute aussi importante que les volets strictement financiers (mobiliser des financements, procéder aux décaissements, etc.) ou techniques (réalisation matérielle des ouvrages). En Afrique sans doute plus qu’ailleurs, la qualité des partenariats noués, ainsi que la permanence du dialogue entre les différents acteurs impliqués est déterminante dans la réussite des projets à mener.

Si les parties prenantes varient fortement d’un projet à un autre, compte tenu de leur nature, de leur envergure ou leur complexité, le portefeuille de projet d’infrastructures de BGFIBank nous a permis d’être en contact avec différentes catégories de parties prenantes, à savoir :

– les États et leurs différents démembrements (décideurs, corps de contrôle, agences d’exécution, organes de régulation et notamment ceux en charge de la passation des marchés);

– les partenaires techniques et financiers (bailleurs de fonds, agences de coopération internationale);

– les banques (dans le cadre des financements en pool);

– les bureaux d’études et de vérification;

– le secteur privé (et en particulier les entreprises qui réalisent les travaux d’infrastructures, ainsi que les fournisseurs d’équipements ou les prestataires impliqués dans la réalisation du projet);

– différents experts ou corps de métiers (avocats, commissaires aux comptes, architectes, experts environnementaux).

Quelles sont vos ambitions en matière de financement des infrastructures, à la veille de votre prochain plan stratégique ?

Le Groupe BGFIBank compte lancer, dès janvier prochain, son nouveau Projet d’entreprise « Dynamique 2025 », succédant ainsi au Projet d’entreprise « Excellence 2020 » lancé en 2016 et qui arrive à terme cette année. Parmi les grandes ambitions exprimées dans la nouvelle dynamique du Groupe BGFIBank, nous entendons nous hisser durablement parmi les établissements de référence en Afrique en matière de financement des investissements structurants.

Très prochainement, nous allons d’ailleurs dévoiler les premiers projets structurants que nous allons accompagner dans le cadre de notre prochain plan de développement. Des changements importants interviendront dans nos politiques et nos pratiques, pour nous permettre notamment de mieux répondre aux besoins des investissements dans les infrastructures africaines. Nous allons par exemple accorder davantage de prêts bancaires à long terme et recourir à davantage de financements innovants (financements participatifs, etc.).

Notre parfaite connaissance de nos environnements nous a déjà permis d’identifier les projets structurants que nous serons disposés à accompagner à travers divers programmes de financement. La conscience, la volonté et l’engagement des parties prenantes nous confortent dans notre détermination de faire émerger sur nos différents marchés un flux important de projets structurants bancables, indispensables au développement de l’Afrique.

Comment la crise liée à la Covid-19 change-t-elle la donne aujourd’hui pour les projets d’infrastructures et leurs financements ?

La crise inédite liée la pandémie du coronavirus que traverse le monde actuellement a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique.

À l’instar des autres secteurs économiques, le secteur des infrastructures a été durement impacté par la crise de la Covid-19 : il a subi le ralentissement de leur rythme d’exécution voire leur arrêt, le report de certains projets, l’indisponibilité du personnel, le déficit d’approvisionnement des fournisseurs qui a engendré la pénurie de certains intrants… Le retard potentiel sur le calendrier de plusieurs projets est quasiment certain. Par ailleurs, des surcoûts devront être enregistrés en raison des mesures d’adaptation induites par la pandémie (nouvelles normes de sécurité et sanitaire, horaires de travail…).

Jusqu’ici, les États étaient les principaux investisseurs dans les projets d’infrastructures, avec une contribution de 37 %, à travers le recours à l’endettement auprès de la Chine et d’autres bailleurs de fonds internationaux. Les ressources publiques ont été mises sous pression par cette crise sanitaire sans précédent. Dans le même temps, les capacités d’endettement des États sont de plus en plus réduites, en raison des effets de la crise, des programmes de soutien et de relance économique, dont l’ampleur et l’urgence ont été dictées par la Covid-19.

Dans ce contexte, l’amenuisement des ressources publiques couplé à l’accroissement de l’endettement afin de lutter contre la Covid-19 ont eu pour effet de modifier l’agenda de nombreux projets en cours. Par ailleurs, les États sont contraints de repenser la manière de financer leurs infrastructures. Le modèle traditionnel basé sur leur endettement peut ne plus suffire pour permettre au continent africain de combler son retard infrastructurel.

Les projets d’infrastructures en phase d’exploitation, pour leur part, n’ont pas échappé aux effets de la crise : les mesures de confinement et l’interruption de pans entiers de nos économies ont conduit à un effondrement immédiat et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de nombreuses infrastructures dans les secteurs tels que les aéroports, les ports et les routes notamment. Cette situation accentue la problématique relative aux nouvelles modalités de financement des infrastructures en Afrique.

Les inégalités en matière d’accès aux financements risquent à nouveau de se creuser entre les pays africains riches en ressources naturelles et ceux qui en sont moins pourvus. Si l’Afrique de l’Ouest concentre 25 % des financements en infrastructures contre 8 % pour l’Afrique Centrale, cette inégalité devrait s’accentuer davantage, au regard de la forte dépendance des économies de l’Afrique centrale au pétrole et aux mines. De même, les secteurs de l’énergie et des transports qui sont les plus grands consommateurs de financements infrastructurels, soit plus de 70 %, devraient voir leur part baisser au profit des investissements dans la santé et les télécommunications. Cette tendance s’observe d’ailleurs dans les financements que nous avons structurés et accompagnés au cours des derniers mois.

En effet, la crise du coronavirus a mis en lumière de profondes inégalités sociospatiales, non seulement en termes d’accès à l’éducation et aux soins, mais aussi à l’emploi, au transport, et au logement.

Face à ce nouveau contexte, des solutions de financements alternatives et innovantes devront être développées afin de poursuivre la dynamique engagée sur le continent au cours des dernières années. Les partenariats publics privés, les obligations en infrastructures et le financement des banques commerciales locales et internationales, devraient voir leur contribution augmenter dans le financement des infrastructures.

De plus en plus d’États africains travaillent actuellement à poser dès à présent, les bases d’une stratégie de priorisation des investissements infrastructurels, afin de garantir l’accès aux services de bases au plus grand nombre. Les priorités de financement des infrastructures vont ainsi être redéfinies.

La crise mondiale inédite, suite à la Covid-19, a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures ont été durement impactés, avec des ampleurs variées (ralentissements, retards, reports, redimensionnements, arrêts, etc.). Ces effets néfastes sur le secteur des infrastructures étaient certainement prévisibles, étant donné d’une part que la plupart des projets sur le continent sont portés par les États, et d’autre part que les ressources propres de ces derniers ainsi que leurs capacités de mobilisation de financements ont été durement affectées par la crise sanitaire. On a également assisté à des effets d’éviction, dans la mesure où des transferts de ressources ont eu lieu dans le cadre de l’opérationnalisation des stratégies de lutte contre la Covid, ce qui, du reste, est compréhensible. Enfin, il est à noter que cet impact n’a pas uniquement concerné les projets d’infrastructures : en effet, même les infrastructures en phase d’exploitation, et notamment les aéroports, les ports, les routes… ont été fortement touchés, suite aux mesures de confinement et à l’interruption de pans économiques entiers (dont le tourisme ou le transport aérien, qui en sont les exemples les plus illustratifs). L’effondrement total et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de ces infrastructures pose certainement davantage problème en Afrique qu’ailleurs, compte tenu du fait que sur le continent, il s’agit dans une large proportion d’infrastructures récentes, dont le financement continue encore à être pris en charge par le service de la dette.

Fort heureusement, la Covid-19, comme toute crise, apporte aussi son lot de lueurs d’espoirs ou de belles perspectives. Tout d’abord, tous les secteurs de l’activité économique n’ont pas été impactés négativement, et c’est par exemple le cas du numérique qui, en Afrique, est sorti renforcé de la crise. Le numérique a en effet été d’un grand apport dans la résilience (sociale, économique, etc.) du continent face à la Covid, et dès lors, ses usages et ses utilisateurs devraient augmenter considérablement dans les années à venir. Par conséquent, le pari peut être fait que le secteur va bénéficier au cours des périodes à venir (et du point de vue notamment de ses infrastructures) d’investissements supplémentaires considérables. Plus généralement, le secteur des infrastructures en Afrique devrait pouvoir bénéficier des nouvelles opportunités consécutives à la crise, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la crise a fini de mettre à nu en Afrique les profondes inégalités sociospatiales non seulement en termes d’accès dans les services sociaux (santé, éducation) mais aussi du point de vue des télécommunications (Internet, etc.), des transports, de l’emploi, du logement, etc. Ensuite, la Banque mondiale estime que 20 à 25 millions d’Africains pourraient tomber dans la grande pauvreté à cause de la pandémie : certes il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle réjouissante, mais la réponse des États africains devrait être dès à présent de poser les bases d’une stratégie de priorisation des investissements permettant notamment de garantir l’accès aux services de base aux populations les plus vulnérables. La BAD estime à 80 milliards d’euros le besoin annuel supplémentaire pour les projets d’infrastructures en cette période de crise. Enfin, une grande leçon à tirer de cette crise est que l’Homme doit désormais être au centre des priorités : par conséquent, les économies africaines s’orientent de plus en plus vers le financement des infrastructures dédiées à l’amélioration du bien-être et à la satisfaction des besoins essentiels.

La transition énergétique est-elle prise en compte dans les projets d’infrastructures et comment ?

L’énergie est de loin le plus gros défi infrastructurel de l’Afrique, avec environ 40 % du total des besoins de dépenses qui ont trait à l’énergie. Malgré tout, la part de la population ayant accès à l’électricité y est encore inférieure à 50 %. Une trentaine de pays africains sont ainsi régulièrement confrontés à des pénuries d’électricité et beaucoup payent un prix élevé pour une alimentation électrique de secours. Les 48 pays de l’Afrique subsaharienne (800 millions d’habitants) génèrent plus ou moins la même quantité d’électricité que l’Espagne (45 millions d’habitants). Beaucoup de petits pays ont des systèmes énergétiques nationaux inférieurs à 500 mégawatts. Alors qu’il représentait 16 % de la population mondiale, le continent africain pèse moins de 6 % de la consommation énergétique. Fort heureusement, le continent africain peut compter sur son énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables : 325 jours d’ensoleillement intense par an, 15 % du potentiel hydroélectrique mondial, un bon potentiel éolien et géothermique. Ce potentiel explique aussi que la transition énergétique soit de plus en plus prise en compte dans les stratégies de développement des infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures autour de ces énergies renouvelables produiront en Afrique au moins trois effets positifs : (i) ils contribueront à atténuer les effets du changement climatique (bien que, c’est important de le rappeler, le continent africain ne pèse que 3 % des émissions de gaz à effet de serre), (ii) ils permettront de remédier à l’importante pénurie d’énergie (et donc d’améliorer l’accès à l’énergie), (iii) ils faciliteront le passage au post-Covid, en contribuant à rebâtir en Afrique des économies plus solides, plus résilientes, plus égalitaires. Dans les pays africains, les projets d’infrastructures dédiés à la transition énergétique commencent à se multiplier. Au Maroc, il était prévu de porter à 42 %, au plus tard en 2020, la part des énergies renouvelables dans le bouquet électrique. Dans d’autres pays, tels que le Sénégal, le Ghana, ou l’Afrique du Sud, des infrastructures permettant de produire des énergies renouvelables (centrales solaires photovoltaïques, thermiques ou thermodynamiques) ont été financées, le plus souvent sur le modèle de partenariat public-privé.

Les banques, en tant qu’acteurs clés du financement, ont évidemment un rôle clef à jouer dans la transition énergétique. Chez BGFIBank, parce que nous sommes conscients de notre responsabilité sociale, mais également convaincus du caractère irréversible de la transition énergétique et des opportunités économiques qui découleraient, nous avons déjà entamé l’adaptation de nos politiques d’allocation des ressources ainsi que de nos instruments de financement. Notre prochain plan stratégique, dont j’ai tantôt parlé, visera également à accélérer notre adaptation à la transition énergétique. Cela exigera, entre autres, une expression plus forte de notre responsabilité sociétale ainsi que de notre volonté de contribuer à la préservation de l’environnement. Il s’agit pour nous de garantir une meilleure prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes (y compris les populations potentiellement impactées par la réalisation des infrastructures), une place accrue des considérations environnementale ou de l’adaptation au changement climatique dans nos critères d’analyse et d’évaluation des projets.

Quelle est votre analyse de l’évolution du financement des infrastructures en Afrique ? Comment répondre aux besoins ? Faut-il mobiliser davantage le secteur privé et comment ?

De mon point de vue, les investissements dans les infrastructures resteront pour longtemps encore en Afrique un levier majeur de la croissance et du développement. Trois éléments me paraissent néanmoins essentiels : un financement adéquat, d’excellentes capacités institutionnelles et une bonne attention portée par l’État sur les besoins des citoyens ou des utilisateurs actuels et futurs des infrastructures. Je suis également convaincu que la qualité des infrastructures constitue en Afrique un enjeu fondamental, compte tenu non seulement du déficit infrastructurel ou du des ressources limitées, mais aussi du fait que 40 % des infrastructures en Afrique sont gaspillées. Une infrastructure de qualité doit répondre à cinq critères : (i) l’efficacité économique, (ii) la résilience face aux catastrophes naturelles, (iii) la sécurité, (iv) la durabilité environnementale et sociale, et (v) la contribution à la société et à l’économie. Il est fondamental que les pays africains, d’une part privilégient une approche plus sélective dans le choix et le financement des infrastructures qu’ils réalisent (prioritaires, durables et axées sur le long terme) ; et d’autre part alignent leurs investissements dans ces infrastructures sur les stratégies nationales de développement économique à long terme.

Comme je l’ai tantôt rappelé, aujourd’hui jusqu’à deux tiers du financement des infrastructures (environ 30 milliards de dollars) proviennent de sources nationales, et donc du contribuable africain. Cela signifie que ces derniers participent considérablement au financement des infrastructures. Par conséquent, les ressources complémentaires devront être mobilisées auprès d’autres catégories d’acteurs, parmi lesquels le secteur privé. À ce jour, les capitaux privés ont joué un rôle très limité dans le financement des infrastructures en Afrique. En 2017, les flux privés s’élevaient à 2,6 milliards de dollars, soit seulement 4 % de l’investissement total dans les infrastructures sur le continent. Les investissements dans des projets d’infrastructures publiques à participation privée sont également restés limités.

Pour répondre au défi du financement des infrastructures, une plus grande participation du secteur privé est tout simplement indispensable. Cela nécessitera à la fois une multiplication des espaces de consultations et d’échanges entre le secteur privé et les pouvoirs publics, mais aussi l’amélioration des cadres réglementaires et un environnement plus favorables aux investisseurs privés et institutionnels. Il existe toutefois un préalable : favoriser l’émergence d’un secteur privé fort, impliqué dans les projets nationaux.

RCA : Amnesty international publie son rapport sur la justice

Amnesty International publie ce jeudi 22 octobre 2020, un rapport sur la justice et la lutte contre l’impunité en Centrafrique. Dans le viseur de l’ONG notamment, la Cour pénale spéciale (CPS), ce tribunal hybride composé de membres centrafricains et internationaux qui a démarré ses enquêtes en 2019.

La Cour pénale spéciale doit juger les crimes graves commis en Centrafrique depuis 2003. Actuellement, une vingtaine de personnes sont en détention provisoire. Mais on ne sait quasiment rien sur ces personnes arrêtées, critique l’ONG.

« Ces procédures-là manquent cruellement de transparence et on a très très peu d’informations sur le sujet de ces procédures, sur les charges portées à l’encontre de ces personnes, sur l’état d’avancement, etc… explique Alice Banens conseillère juridique à Amnesty International.

Et donc, on pense qu’il est important aujourd’hui de rappeler à la CPS qu’il est de bonne pratique de faire preuve de plus de transparence, afin que la population en Centrafrique sache ce qui se passe à cette cour.

Ce qui est assez surprenant ; c’est la première fois qu’un tribunal international ou internationalisé, de ce type, détient des individus sans divulguer aucune de ces informations. Leur identité reste confidentielle, les charges portées à leur encontre également…

Il peut y avoir des raisons qui justifient que certaines informations restent confidentielles, mais ce que l’on demande aujourd’hui c’est que ces informations soient divulguées ou que les raisons de la non-divulgation soient mises à disposition du public ».

Du côté de la justice nationale, Amnesty International estime que le nombre de sessions criminelles organisées n’est pas suffisant et que des efforts sont encore à faire sur la qualité des procès. L’organisation appelle à ce que les poursuites concernent les responsables issus de tous les groupes armés.

RCA : des erreurs techniques détectées sur les listes électorales

Des plaintes se sont fait entendre au sein de l’opinion publique à cause des manquements notés sur les listes électorales provisoires.

Les listes électorales sont  déjà affichées dans  les centres d’enregistrement depuis le mercredi 14 octobre 2020. Des manquements ont été relevés sur les listes provisoires.

Le constat est identique  dans presque tous les centres d’enrôlement. Le non-respect des orthographes des identifiants, l’omission des noms, attribution des dates  de naissance  d’un candidat à un autre, mauvaise qualité des images prises, ce qui remet en cause la qualité des agents tablettes  recrutés pour ce travail.

Après vérification,  un électeur compte faire  une requête auprés de l’ANE pour la modification de sa photo déformée. Il témoigne : « La vérification est faite. Mais il ya une erreur sur un chiffre de la date  de naissance. La qualité de photo reste à désirer. Le photographe m’a déformé. Je vais faire une requête ».

Christophe, résident dans la circonscription de Bimbo 4 n’a pas vu son nom sur la liste malgré qu’il fait partie des premiers à s’enrôler : « Incroyable mais vrai, l’ANE joue à quel jeu ? Mon nom n’est pas sorti sur le fichier électoral », s’indigne-t-il.

Situation identique au quartier Malimaka, dans la circonscription 1 du 5ème arrondissement. Un père de foyer, sa famille, le Chef du quartier y compris  le Chef de Groupe  sont omis sur la liste électorale.

Au centre du Lycée Miskine, toujours dans le 5ème arrondissement de Bangui, on note moins d’erreur mais la liste est incomplète. Les noms allant de A à N sont inscrits. Mais de O à Z ne figurent  pas encore  sur la liste  jusqu’à la date du vendredi 16.

L’indignation des électeurs victimes de cette situation n’est pas restée de bouche à l’oreille. Certains vont jusqu’à poster les captures de leur identité déformée sur les réseaux sociaux  en guise de  mécontentement. Prises de colère, certaines personnes vont jusqu’à  déchirer les listes électorales, exemple de NZILA sortie Sud de la RCA.

Les centres disposent des agents chargés de prendre les manquements en compte  pour remonter au niveau de l’Autorité Nationale des Elections. Au dépit de ces manquements, soulignons que nombre de candidats ont vu leurs noms tels quels sur la liste électorale.

RCA : la MINUSCA s’engage à soutenir le processus électoral

La Mission onusienne de maintien de la paix en Centrafrique (MINUSCA) s’est engagée à accompagner le processus électoral centrafricain en cours jusqu’à son terme, a affirmé mercredi 21 octobre, son chef Mankeur Ndiaye.

Il s’agit d’un nouveau mandat des Nations Unies pour soutenir la Centrafrique dans les préparatifs et le déroulement des prochaines élections législatives et présidentielles, mais sans prendre la place de la structure nationale qui en est chargée, à savoir l’Autorité nationale des élections (ANE), a indiqué mercredi Ndiaye lors d’un point de presse hebdomadaire.

D’après lui, les appuis à fournir par la MINUSCA sont d’ordre technique, matériel, logistique et sécuritaire. A propos de la sécurisation des élections, elle se fera en synergie entre la MINUSCA, les Forces armées centrafricaines (FACA), et les Forces de sécurité intérieure (FSI) comprenant les gendarmes et policiers.

« Dans les zones où il y a les FACA et les FSI, c’est eux qui assurent (la sécurité) et nous venons en appui. Dans les zones où il n’y a ni FACA, ni FSI, c’est nous-mêmes avec notre logistique, nos moyens aériens (et) terrestres », a précisé M. Ndiaye.

« La MINUSCA ne couvre pas aussi toute l’étendue du territoire, mais nous sommes en train de tout faire pour que le plan de sécurisation puisse concerner l’ensemble du pays », a-t-il ajouté, tout en se félicitant des « progrès notables » sur le retour de la paix dans le pays.

RCA-Mbaïki : 3 morts et plusieurs blessés dans un accident de la route

L’accident est survenu ce mardi après-midi à 7 kilomètres du village Bokoko, plus précisément  sur le pont Wakombo, dans la commune de Mbaïki, sur la route nationale numéro 6.

Un accident de la circulation impliquant un camion transportant des bois a fait trois morts et plusieurs blessés mardi 20 octobre sur la route de Mbaïki, dans la préfecture de la Lobaye, au sud-ouest de la RCA,  a-t-on appris de source sécuritaire locale.

Selon la même source, l’accident est survenu ce mardi après-midi à 7 kilomètres du village Bokoko, plus précisément  sur le pont Wakombo, dans la commune de Mbaïki, sur la route nationale numéro 6.

Selon les témoins de la scène, le véhicule impliqué serait un camion Mercedes transportant des conteneurs avec des bois. Trois personnes ont été tuées, et plusieurs d’autres blessées.dans cet accident dramatique.

Le service de la gendarmerie locale s’est rendu sur le lieu pour nécessité d’enquête, selon les témoins.

Notons que le réseau routier en République centrafricaine est non seulement insuffisant, mais aussi mal entretenu, occasionnant malheureusement de nombreux cas d’accident de circulation routière.

Rapport sur la situation en RCA : les notes de Mankeur Ndiaye

Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, le Sénégalais Mankeur Ndiaye appelle à continuer à soutenir la lutte contre l’impunité, la réforme de la justice, le déploiement de la chaîne pénale, le renforcement des services judiciaires et la démilitarisation du système pénitentiaire.

Mankeur Ndiaye a présenté le rapport du secrétaire général de l’Onu sur la situation en Rca au Conseil de sécurité. Bien sûr, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Rca et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Répu­blique centrafricaine (Mi­nu­sca) a insisté sur les efforts réalisés par cette mission conduite sous son égide dans ce pays qui se dirige vers une Présidentielle cruciale.

20 mois après la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (Appr-Rca) entre le gouvernement et 14 groupes armés, des progrès notables continuent d’être réalisés. Il cite les résultats en termes de réforme politique, de restauration de l’autorité de l’Etat et de justice transitionnelle. Selon le représentant du Sg de l’Onu, à ce jour, l’Autorité nationale des élections dispose d’un fichier électoral de 1 million 859 mille 890 électeurs centrafricains. Ils sont répartis dans 16 préfectures du pays et de la diaspora dans 13 pays. «Je me réjouis que le seuil d’inscription des femmes ait atteint 46%.

Avec la publication de la liste électorale le 14 octobre et la convocation prévue du corps électoral le 28 octobre, la Centrafrique est en marche assurée vers la tenue d’élections dont le succès requiert l’engagement de tous les acteurs et le respect de l’autorité de la Cour constitutionnelle, juge des élections», s’est réjoui Mankeur Ndiaye. Il a rappelé que grâce à la Minusca et les partenaires internationaux de la Rca qui ont accompagné les parties prenantes dans la rédaction d’un Code électoral, aujourd’hui la Cen­trafrique dispose d’un fichier électoral «fiable et informatisé». C’est alors qu’il invite les acteurs politiques, les médias et autres leaders d’opinion à s’abstenir de toute campagne de désinformation ou message de stigmatisation qui seront, prévient-il, documentés par la Minusca et soumis à l’appréciation du Con­seil.

En prélude aux élections, Mankeur Ndiaye a déclaré qu’un plaidoyer pour encourager la participation des réfugiés au processus électoral a été mené. C’est alors qu’il a encouragé les autorités du pays à poursuivre les efforts visant à créer les conditions favorables au retour volontaire et digne des réfugiés, tout en assurant leur pleine participation dans la vie socio-économique et politique du pays. Par ailleurs, le diplomate Séné­galais reconnaît que la situation politique reste tendue avec seize candidats à la présidence de la République, dont trois femmes et le Président sortant pour le scrutin du 27 décembre 2020. En effet, alerte-t-il, «certains candidats mettent en doute la viabilité de l’Accord de paix et se proposent même de le renégocier s’ils étaient élus». Et d’ajouter : «La principale coalition de l’opposition a récemment saisi les mécanismes régionaux pour contester la légalité de la réforme législative adoptant des dispositions dérogatoires au Code électoral.

Toutefois, ces tensions n’ont pas compromis la possibilité d’organiser les élections dans le respect du calendrier constitutionnel.» Et pour lui, «le chemin vers la paix est long et sinueux», dit-il. D’après lui, les progrès dans le Ddr avec 2 094 ex- combattants désarmés et démobilisés, la mise en place à l’Ouest de deux unités spéciales mixtes de sécurité pour un total de 562 éléments et le redéploiement des forces de défense et de sécurité sont réconfortants en ce qu’ils constituent les premières étapes vers la dissolution des groupes armés conformément aux exigences de l’Accord de paix. Il est d’avis nonobstant qu’il faut continuer à soutenir la lutte contre l’impunité, la réforme de la justice, le déploiement de la chaîne pénale, le renforcement des services judiciaires et la démilitarisation du système pénitentiaire.

Pour la tenue des scrutins à venir, Mankeur Ndiaye invite les Etats membres de l’Onu à appuyer la Rca pour combler le déficit financier qui est encore environ de quatre millions de dollars au Basket-fund géré par le Pnud pour les élections présidentielle et législatives, et près de 17,7 millions pour l’ensemble des élections, y compris les Locales prévues en 2021. En cette période de crise sanitaire liée au Covid 19, il appelle à apporter le soutien nécessaire aux partenaires humanitaires qui fournissent une assistance vitale à plus de 1,3 million de personnes chaque mois.

RCA : le Vietnam exhorte les parties à respecter l’Accord de paix

Le Vietnam a exhorté les parties de l’Accord de paix entre le Centrafrique et 14 groupes armés à respecter leurs engagements, à intensifier le dialogue afin de renforcer la confiance et de parvenir à une stabilité à long terme.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu le 19 octobre une réunion périodique sur la situation au Centrafrique pour soutenir le processus électoral prévue à la fin du mois de décembre de cette année et pour mettre en œuvre l’Accord de paix signé en février 2019 entre le Centrafrique et 14 groupes armés.

À cette occasion, l’ambassadeur Dang Dinh Quy, chef de la Mission permanente du Vietnam auprès des Nations unies (ONU), a déclaré que le Vietnam avait exhorté les parties de l’Accord de paix entre le Centrafrique et 14 groupes armés à respecter leurs engagements, à intensifier le dialogue afin de renforcer la confiance et de parvenir à une stabilité à long terme.

L’ambassadeur Dang Dinh Quy a partagé les intérêts communs du Conseil de sécurité dans la nécessité d’assurer un environnement favorable au processus électoral et la nécessité de mettre sérieusement en œuvre cet accord de paix.

Le diplomate vietnamien a appelé la communauté internationale à continuer d’appuyer la République centrafricaine et a souligné le rôle et la contribution importants des organisations régionales telles que l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), ainsi que les partenaires internationaux pour la paix et la stabilité au Centrafrique.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) a été créée sur la base de la résolution 2149 en 2014 du Conseil de sécurité de l’ONU dans le but principal de protéger les civils, d’appuyer le processus de paix, d’élaborer et de réformer des lois, de réformer des forces de sécurité et de relever les défis humanitaires. Le Vietnam compte actuellement six officiers participant à la MINUSCA.

Congo Terminal achète de nouveaux équipements

Ce sont deux nouveaux portiques de parc RTG que vient de réceptionner le concessionnaire du terminal à conteneurs du Port de Pointe-Noire.

Financés à hauteur de de 2,6 milliards de francs CFA avec une capacité de levage de 40 tonnes, ces équipements devront permettre à accroître les capacités de stockage des conteneurs sur les parcs et participer à l’amélioration de la fluidité sur l’ensemble des opérations.

Congo Terminal continue son programme d’investissements afin de faire de Pointe-Noire un port en eaux profondes de « référence », adossé à des corridors spécifiques et qui répond aux attentes des principaux armateurs.

En 2019, l’entreprise a manutentionné plus de 920 000 EVP contre 190 000 EVP au début de la concession qui ont permis au port de Pointe-Noire d’obtenir la distinction de « meilleure productivité à quai des ports d’Afrique centrale et de l’ouest ».

« Grâce à ce nouvel investissement, nous renforçons la compétitivité de l’économie et accélérons le dynamisme des échanges régionaux dans la région. Depuis 2009, Congo Terminal a investi plus de 250 milliards de FCFA (400 millions d’euros) dans le développement des infrastructures, l’acquisition des équipements modernes de manutention et l’installation d’un système d’exploitation performant. », Laurent PALAYER, Directeur Général de Congo Terminal