Procès Constant Mutamba : retard, tension et renvoi explosif

Le procès Constant Mutamba, très attendu, a connu un démarrage tendu ce mercredi 9 juillet 2025 à la Cour de cassation de Kinshasa. Poursuivi pour détournement présumé de fonds publics destinés à la construction de la prison centrale de Kisangani (province de la Tshopo), l’ancien ministre de la Justice devait répondre aux accusations du parquet.

Dès l’ouverture, le greffier a appelé l’affaire inscrite au rôle. Les avocats de Mutamba ont aussitôt demandé un report. Ils ont affirmé ne pas avoir eu assez de temps pour consulter le dossier et assurer la défense de leur client dans de bonnes conditions.

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Un retard remarqué et une défense en difficulté

Constant Mutamba est arrivé à l’audience avec une heure de retard. Il s’est excusé, invoquant les embouteillages.

« J’ai quitté la maison à 8h30. C’est la circulation qui m’a retardé. Je comparais à titre provisoire, mes avocats prendront la parole. »

Le ministère public a refusé le report. Il a rappelé que la Cour exigeait d’abord la comparution du prévenu avant de traiter toute question préalable. Le premier président a confirmé que Mutamba avait été notifié dans les règles.

« La cause est en état. Le prévenu est absent au moment prévu. Ici, aucun procès ne se tient par défaut. »

Un nouveau rendez-vous fixé au 23 juillet

Après l’identification du prévenu, la Cour a décidé de renvoyer le procès Constant Mutamba au mercredi 23 juillet à 10h. Les avocats disposent ainsi de deux semaines pour mieux préparer leur dossier.

Ce procès symbolise un test important pour la justice congolaise. Il pourrait devenir un signal fort dans la lutte contre la corruption et la gestion des finances publiques. L’opinion publique suit de près cette affaire très médiatisée.

Procès Constant Mutamba : Tension maximale à Kinshasa

Ce mercredi 9 juillet 2025, le très attendu procès Constant Mutamba s’ouvre à la Cour de cassation de Kinshasa dans un climat électrique. Dès les premières heures, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a verrouillé les abords du bâtiment judiciaire, interdisant tout attroupement. En cause : des impératifs de sécurité et la capacité limitée de la salle d’audience Marcel Lihau, qui ne peut accueillir que 150 personnes.

Pour garantir la transparence, l’audience est retransmise en direct à la télévision nationale. Une initiative qui vise également à désamorcer les tensions, alors que la NOGEC, parti de Mutamba, avait appelé ses militants à « accompagner leur leader ».

Constant Mutamba face à l’accusation de détournement de fonds publics

Ancien ministre de la Justice et figure emblématique de l’opposition, Constant Mutamba comparaît pour détournement de 19 millions de dollars, initialement destinés à la construction d’un complexe pénitentiaire à Kisangani. Selon le parquet, les fonds ont été engagés sans validation préalable de la Première ministre, dans une manœuvre jugée frauduleuse.

« Le détournement est établi et nous le prouverons aisément », avance une source judiciaire. Bien que l’argent n’ait pas été débloqué par l’entreprise bénéficiaire, le parquet évoque un risque de perte évité grâce à l’intervention rapide de la cellule de renseignement financier. D’autres infractions, comme le blanchiment, auraient également pu être retenues.

Mutamba dénonce une cabale politique

Pour sa défense, Constant Mutamba dénonce un procès politique orchestré pour saboter ses réformes judiciaires et entraver sa lutte contre « l’agression rwandaise ». Il clame son innocence et parle d’un « dossier administratif gonflé artificiellement ».

Connu pour ses critiques virulentes envers les magistrats durant son mandat, Mutamba estime être victime d’un acharnement du procureur général. De son côté, le Conseil supérieur de la magistrature appelle à la sérénité et met en garde contre tout trouble à l’ordre public, rappelant que les incidents en salle pourraient constituer un délit d’audience.

RDC vs Rwanda : La justice Africaine entre en scène

Ce jeudi 25 juin 2025, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) entame officiellement le procès RDC Rwanda à Arusha, en Tanzanie. Ce procès historique oppose la République démocratique du Congo au Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de crimes de guerre, massacres de civils et pillage systématique de ses ressources naturelles, notamment dans l’Est du pays.

La Cour a rejetté toutes les exceptions juridiques soulevées par Kigali. Elle s’est déclarée compétente pour juger l’affaire et a reconnu la recevabilité de la plainte congolaise. Le Rwanda dispose désormais de 90 jours pour présenter sa défense.

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RDC Rwanda : les raisons d’un bras de fer judiciaire

La plainte congolaise vise à faire reconnaître des décennies d’agressions et d’exactions. Le gouvernement congolais accuse l’armée rwandaise et le groupe rebelle M23-AFC d’avoir commis de nombreux crimes sur le sol congolais, allant des violences armées au pillage des ressources minières.

En février, les premières audiences ont vu les avocats rwandais contester la compétence de la Cour. Ils ont aussi critiqué l’usage de sources médiatiques dans le dossier. En réponse, la partie congolaise a apporté des preuves documentées, soulignant que le recours à la CADHP est légitime selon les textes en vigueur.

Un procès à forte portée symbolique

Le procès RDC Rwanda représente un tournant dans la lutte pour la justice en Afrique. Pour Kinshasa, il s’agit de faire valoir les droits des victimes et de briser l’impunité dans une région marquée par l’instabilité.

Paul Nsapu, président de la Commission nationale des droits de l’homme en RDC, a salué cette avancée :

« C’est une occasion unique pour la CADHP de prouver qu’elle est la voix des peuples africains. »

Ce procès pourrait devenir un précédent juridique majeur sur le continent. Il met à l’épreuve la volonté de l’Union africaine de faire respecter les droits humains entre États membres.

Démission Constant Mutamba : Tshisekedi tranche dans le vif

Le président de la République, Félix Tshisekedi, a officiellement pris acte de la démission de Constant Mutamba, ministre d’État en charge de la Justice, le 19 juin 2025. Dans une lettre adressée à la Première ministre, il a demandé que toutes les mesures soient prises pour assurer la continuité des services au ministère.

Cette décision intervient deux jours après que Mutamba a lui-même présenté sa démission, dans un contexte judiciaire très tendu. Il est en effet accusé d’avoir détourné 19 millions de dollars issus d’un marché public douteux.

Démission Constant Mutamba : au cœur d’un scandale financier majeur

Le dossier repose sur un contrat de 29 millions de dollars lié au Fonds de réparation des victimes des activités illicites de l’Ouganda (Frivao). Le ministère de la Justice, sous sa tutelle, aurait détourné une grande partie de ces fonds.

Le 15 juin, l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire. Deux jours plus tard, la justice lui a interdit de quitter Kinshasa. Une notification officielle du procureur général a été envoyée à la Direction générale de la migration.

Une stratégie d’anticipation face aux poursuites

Acculé, Constant Mutamba a choisi de se retirer. Il affirme être la cible d’un complot politique, tout en revendiquant un bilan positif à la tête du ministère. Il reste néanmoins poursuivi devant la Cour de cassation, conformément à l’article 145 du Code pénal congolais.

Cette démission de Constant Mutamba plonge de nouveau le gouvernement dans l’embarras, la présidence tente de redorer son image en montrant une fermeté face à la corruption.

Démission de Constant Mutamba sur fond de complot politique

Le mercredi 18 juin 2025, Constant Mutamba a présenté sa démission du poste de ministre de la Justice. Il justifie son départ par l’existence d’un complot politique, selon lui orchestré depuis Kigali avec la complicité de certains acteurs congolais.

Dans une lettre adressée au Président de la République, il affirme que ce complot visait à freiner les réformes judiciaires qu’il portait et à affaiblir la riposte gouvernementale contre l’agression rwandaise.

Une démission pour dénoncer un sabotage organisé

Selon Constant Mutamba, le plan aurait été conçu pour bloquer toute avancée institutionnelle dans le domaine de la justice. Il accuse des compatriotes d’avoir activement participé à cette manœuvre. Il évoque aussi des menaces sérieuses, allant jusqu’à des tentatives d’empoisonnement et des projets d’élimination physique.

« Ce complot ne vise pas ma personne, mais l’élan de réforme et le patriotisme que j’incarnais », écrit-il.

Un départ pour défendre les réformes

L’ancien ministre assure que sa décision découle d’un acte de conscience patriotique. Il se dit trahi alors qu’il poursuivait en justice des membres de l’AFC/M23. Cette démission de Constant Mutamba marque un tournant et pose de sérieuses questions sur les résistances internes aux réformes.

« Tel votre soldat, engagé pour la République, je suis surpris par un coup de poignard dans le dos », déclare-t-il.

Avec cette démission, Constant Mutamba entend dénoncer les pressions qui pèsent sur les réformateurs. Il appelle à une prise de conscience nationale face aux ingérences et aux menaces internes.

Mutamba quitte la Justice, un départ sur fond de réformes fortes

Le 17 juin 2025, Maître Constant Mutamba a présenté sa démission officielle de son poste de Ministre d’État, Garde des Sceaux, mettant fin à un mandat court mais intensément réformateur. Il quitte ses fonctions dans un contexte judiciaire sous tension, tout en revendiquant fièrement le bilan de son passage à la tête du ministère de la Justice.

Un héritage de réformes

Mutamba laisse derrière lui un programme ambitieux, orienté vers la modernisation de la justice congolaise. Parmi ses principales réalisations :

  • La lutte contre la corruption au sein de l’appareil judiciaire, avec des poursuites inédites contre magistrats et agents corrompus.

  • La bancarisation des frais judiciaires, pour plus de transparence dans les paiements et moins de fraudes.

  • Un plaidoyer assumé pour la réintroduction de la peine de mort en cas de détournement des deniers publics.

  • La création d’un Parquet financier, dédié à la lutte contre les infractions économiques.

  • La réforme de l’organisation judiciaire, du Conseil Supérieur de la Magistrature, du statut des magistrats et du Barreau.

  • Une gestion proactive du surpeuplement carcéral, et

  • L’organisation des états généraux de la justice, étape stratégique dans la refondation du secteur.

Un départ sous tension

Son départ intervient alors qu’il fait l’objet d’une enquête judiciaire pour un présumé détournement de 19 millions USD liés à un projet de construction de prison à Kisangani. Bien qu’il nie toute implication, affirmant « n’avoir volé aucun franc », la Cour de cassation lui a interdit de quitter Kinshasa.

Qui pour lui succéder ?

Des échos se font déjà entendre quant à son successeur. Plusieurs noms circulent dans les coulisses, mais pour l’instant, Maître Samuel Mbemba Kabuya Tanda assure l’intérim. Âgé de 51 ans, ce juriste spécialisé en contentieux international, membre du parti CRD de Christophe Mboso, hérite d’un ministère complexe. Reste à savoir s’il pourra prolonger la dynamique des réformes engagées par son prédécesseur, ou s’il prendra une toute autre direction.

Le ministre de la Justice Constant Mutamba démissionne en pleine tempête judiciaire

La saga Mutamba continue avec la démission fracassante de Constant Mutamba Tungunga, ministre d’État et ministre de la Justice de la RDC, annoncée ce mardi au président Félix Tshisekedi.

Dans un climat politique surchauffé, cette décision intervient alors que le ministre fait face à de lourdes accusations de détournement de fonds et à une levée de son immunité parlementaire.

Selon nos informations, le tête-à-tête entre Mutamba et le chef de l’État aurait duré près d’une heure. Il devrait officialiser sa démission dès ce mercredi, par une lettre adressée aux cabinets de la Présidence et de la Première ministre.

Nommé en mai 2024, Mutamba est au cœur d’un scandale politico-financier majeur. Il est visé par une enquête pour le détournement présumé de 19 millions de dollars issus d’un marché public douteux de 29 millions. Ces fonds proviennent du Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (Frivao) — un organisme sous la tutelle directe de son ministère.

Le 15 juin dernier, le couperet est tombé : l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires. Outre les accusations de détournement, Mutamba est aussi poursuivi pour outrage aux corps constitués, après avoir dénoncé ce qu’il qualifie de « complot politique » visant à l’évincer.

Confronté à une interdiction de quitter Kinshasa et à un risque imminent de mandat d’arrêt, Mutamba a préféré prendre les devants en présentant sa démission dans le respect des délais prévus par la loi.

Ce nouvel épisode de la “Saga Mutamba” plonge une fois de plus le gouvernement congolais dans la tourmente, à quelques mois d’échéances politiques majeures. Alors que la présidence de Félix Tshisekedi tente de préserver sa stabilité, ce scandale met en lumière les fragilités persistantes du système politico-judiciaire en RDC.

La LUCHA applaudit les poursuites contre Mutamba et réclame une vraie purge anticorruption

Dans un communiqué publié le lundi 16 juin, le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) a salué la décision de l’Assemblée nationale d’autoriser les poursuites judiciaires contre Constant Mutamba, ministre d’État en charge de la Justice, accusé d’avoir détourné 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani.

Le mouvement qualifie cette avancée de pas important vers la redevabilité et félicite la justice ainsi que l’Assemblée nationale pour leur synergie. Il appelle cependant à étendre cette rigueur à tous les autres responsables impliqués dans des scandales financiers, notamment ceux liés à la gestion du FONAREV (Fonds national de réparation des victimes) et du FRIVAO (Fonds spécial d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda), soupçonnés de détournements massifs.

La LUCHA dénonce une corruption systémique, affirmant que ces fonds censés soulager les victimes sont devenus « une insulte à leur mémoire » et « un supplice pour les survivants ». Elle exhorte le Parlement à ouvrir une commission d’enquête sur la gestion de ces fonds depuis leur création.

Le mouvement exige également une enquête sur l’acquisition présumée illégale d’un bien immobilier à Bruxelles par le procureur général Firmin Mvondé Mambu, au nom de l’équité et de l’intégrité de la justice congolaise.

Enfin, la LUCHA enjoint au président Félix Tshisekedi et à la Première ministre Judith Suminwa de prendre leurs responsabilités :

« Qu’ils exigent la démission, ou à défaut, la révocation immédiate du ministre Mutamba, pour garantir une procédure libre de toute interférence politique. »

Cette affaire, liée aux indemnisations versées par l’Ouganda à la RDC pour les exactions commises lors de la guerre de six jours à Kisangani en 2000, met en lumière l’urgence d’un véritable assainissement de la gestion publique.

Le ministre Mutamba, dont la sortie du territoire a été interdite par la justice, peut désormais être poursuivi après la levée de ses immunités parlementaires. Le peuple congolais attend désormais des actes concrets pour que cesse l’impunité des puissants.

Deux poids, deux justices ? Quand Mutamba tombe, Kazadi s’envole

Un parfum d’injustice flotte sur Kinshasa. Tandis que Constant Mutamba, ministre d’État à la Justice, est cloué au sol par une interdiction de sortie du territoire et poursuivi pour le détournement de 19 millions de dollars, Nicolas Kazadi, ex-ministre des Finances, visé par des soupçons portant sur plus de 500 millions de dollars, circule librement, intouchable derrière son immunité. Deux dossiers. Deux ministres. Deux poids, deux mesures.

Mutamba ciblé, Kazadi épargné : à qui profite la justice ?

Le 15 juin 2025, l’Assemblée nationale autorise à une écrasante majorité les poursuites contre Mutamba. L’accusation ? Avoir payé 19 millions de dollars à une société fictive pour construire une prison fantôme à Kisangani. Dans la foulée, la Direction générale de migration lui interdit de quitter Kinshasa. La procédure judiciaire est lancée.

Mais dans ce pays où la corruption est endémique, cette rigueur soudaine de la justice interroge. Car Nicolas Kazadi, soupçonné d’avoir orchestré des surfacturations massives et des opérations financières troubles à hauteur de demi-milliard de dollars, reste curieusement épargné. L’Assemblée nationale a bloqué les poursuites contre lui, au motif que ses propos critiques ne relèveraient pas du pénal. Pourtant, la question n’est pas ce qu’il a dit, mais ce qu’il aurait fait.

Justice ou règlement de comptes ?

Les rues de Kinshasa murmurent. Dans les salons comme dans les taxis, on s’interroge : pourquoi le ministre de la Justice, qui voulait réformer le système judiciaire et s’était attaqué à certaines « intouchables » de la magistrature, devient-il soudain la cible d’un zèle judiciaire inédit ? Pour beaucoup, derrière l’affaire Mutamba, se cache une cabale politique.

Même le ministre rwandais des Affaires étrangères s’est permis un commentaire jubilatoire, saluant sur X la « chute » de Mutamba comme un juste retour de bâton pour ses positions « xénophobes et anti-Rwanda ». Depuis quand le Rwanda célèbre les procès de nos ministres ? Et surtout, pourquoi ?

Une justice sélective qui entame la crédibilité de l’État

Si la RDC veut restaurer l’autorité de la justice, elle doit le faire sans calcul ni favoritisme. Il ne peut y avoir d’un côté un ministre transformé en bouc émissaire, et de l’autre un ancien argentier protégé par ses réseaux, son silence… et ses secrets.

« Ce n’est pas la force de Kazadi qui le protège, mais ce qu’il sait », tranche l’analyste Éric Kamba. « Il connaît le système. Il le tient. Et le système le protège. »

Pendant ce temps, des millions de Congolais vivent dans la misère, sans eau, sans soins, pendant que les élites jonglent avec les milliards.

Une justice au service du peuple… ou des équilibres politiques ?

Le contraste entre les deux cas est saisissant. Mutamba a été lâché par l’Assemblée. Kazadi a été couvert. Pourtant, si l’un a autorisé un paiement douteux, l’autre est soupçonné d’avoir saigné l’État en silence, lampadaire après lampadaire, marché après marché.

Si la loi est vraiment la même pour tous, Kazadi devrait répondre devant les juges. Pas sur les plateaux. Pas dans les réseaux. Mais dans un prétoire.

La RDC face à son miroir

La lutte contre la corruption ne se mesure pas aux discours ni à la tête de l’accusé. Elle se mesure à la cohérence de l’action judiciaire. Et pour l’instant, celle-ci donne le sentiment d’une justice à géométrie variable, instrumentalisée selon les intérêts du moment.

Le peuple observe. Les procureurs ont la balle. Et l’Histoire jugera ceux qui ont préféré protéger les puissants plutôt que servir la vérité.

Constant Mutamba interdit de sortie du territoire pour détournement de fonds

Kinshasa, le 16 juin 2025 – C’est une décision judiciaire retentissante qui vient de tomber : Constant Mutamba, ministre d’État et ancien garde des Sceaux, est désormais interdit de quitter la ville de Kinshasa. Cette mesure fait suite à la résolution n°004 du 15 juin 2025 adoptée par l’Assemblée nationale, qui autorise les poursuites à son encontre pour détournement présumé de fonds publics.

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Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a transmis une notification formelle à la Direction générale de la migration (DGM), demandant l’interdiction immédiate de sortie du territoire à l’encontre de l’ancien ministre.

Conformément à l’article 83 alinéa 1 de la loi organique n°13/010 du 19 février 2013, cette décision a été prise dans le cadre d’une procédure enclenchée devant la Cour de cassation. Mutamba est poursuivi sur la base de l’article 145 du Code pénal, relatif au détournement des deniers publics.

Le gouvernement semble ainsi durcir le ton contre la corruption, et cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans la lutte pour la transparence au sein des hautes sphères de l’État congolais.

Nicolas Kazadi : le mystère d’une impunité à 500 millions de dollars

En République démocratique du Congo, les scandales politico-financiers se suivent, mais ne se ressemblent pas toujours. Celui qui entoure l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi, en revanche, cristallise tous les ingrédients d’une crise institutionnelle profonde : accusations lourdes, silence judiciaire, protection politique et opinion publique outrée.

Au cœur de l’orage, un homme : Nicolas Kazadi, soupçonné d’avoir détourné plus de 500 millions de dollars à travers des opérations douteuses, des surfacturations massives et une gestion opaque des fonds publics. Malgré cela, l’ancien grand argentier continue de circuler librement, bénéficiant d’une immunité parlementaire jalousement préservée par plus de 350 députés.

Pour Éric Kamba, analyste politique, ce n’est ni un hasard, ni une coïncidence :

« Pourquoi Nicolas Kazadi n’est-il pas poursuivi ? Pourquoi un homme soupçonné de détournement à si grande échelle continue-t-il de jouir d’une telle liberté alors que les preuves s’accumulent et que les soupçons se renforcent ? »

L’analyste dénonce un verrouillage systémique orchestré par un appareil d’État qui préfère protéger l’un des siens plutôt que de rendre des comptes au peuple.

« Le scandale est moral autant qu’institutionnel. Ce n’est pas la force de Kazadi qui le protège, mais sa connaissance intime des mécanismes du système. Il a vu, entendu, signé, cautionné. Il détient des secrets. Et pour éviter de tomber, il empêche que la vérité éclate. »

L’affaire des lampadaires – devenus le symbole de la surfacturation grotesque – n’est qu’un exemple parmi d’autres. D’après Kamba, la stratégie de Kazadi repose sur l’achat de silence, le chantage d’appareil et une influence soigneusement cultivée dans les plus hautes sphères de l’État. Pendant ce temps, le peuple trinque.

« Pendant que des centaines de millions disparaissent, des Congolais vivent sans électricité, sans eau, sans soins, sans avenir. Cet argent aurait pu changer des vies. À la place, il alimente un système de prédation cynique. »

Pour Éric Kamba, le statu quo ne peut pas durer. La justice doit reprendre la main, sans céder aux pressions politiques :

« Si Kazadi est innocent, qu’il se présente devant les juges et défende son honneur. Dans un État de droit, nul n’est au-dessus de la loi. Pas même un ancien ministre. »

L’affaire Kazadi soulève aussi une autre problématique : la crédibilité de la lutte contre la corruption, souvent brandie comme étendard politique, mais rarement suivie d’actes concrets contre les figures de pouvoir.

« Les voleurs en cravate sont recyclés au lieu d’être jugés. Ils sont protégés, applaudis, alors que la population attend que des comptes soient rendus. »

À ce jour, aucun procès, aucune audition publique, aucun gel d’avoirs. L’inaction judiciaire alimente la colère populaire, et fragilise davantage les institutions de la République. Mais l’Histoire, elle, n’oubliera pas.

« Le peuple observe. Les procureurs ont la balle. Le monde regarde. Et l’Histoire retiendra ceux qui ont choisi l’omerta au lieu de la justice. »

Constant Mutamba visé par la justice pour détournement de 19 millions $

Un véritable séisme politique secoue Kinshasa.
Le 15 juin, l’Assemblée nationale de la RDC a autorisé des poursuites judiciaires contre Constant Mutamba Tungumba. Ce ministre d’État, chargé de la Justice, est soupçonné d’avoir détourné 19 millions de dollars.

Les députés ont voté à une écrasante majorité : 322 voix pour, 29 contre, 12 abstentions. Cette décision permet au procureur général près la Cour de cassation de poursuivre le ministre. Elle repose sur les articles 153 et 166 de la Constitution.

Une prison fantôme à 19 millions $

L’affaire remonte à avril 2025. À cette date, le ministre Mutamba a autorisé un paiement anticipé de 19 millions $ à Zion Construction. L’argent devait financer la construction d’une prison à Kisangani.

Or, cette société a été créée un an plus tôt. Elle ne possède ni siège réel, ni personnel qualifié. Le versement s’est effectué sur un compte privé non reconnu. Rien n’a respecté les procédures légales. Pire encore, aucune brique n’a été posée sur le terrain, malgré le décaissement.

Le ministre rattrapé par la justice

Suite à cette révélation, le Parlement a levé l’immunité de Constant Mutamba. La justice peut désormais l’interroger et engager des poursuites. Le ministre, lui, crie à la cabale politique. Il nie les faits et a tenté, sans succès, d’écarter le procureur Firmin Mvonde du dossier.

Un signal fort contre la corruption

Ce scandale éclate alors que le gouvernement promet de renforcer la lutte contre la corruption. Vital Kamerhe, secrétaire général de l’Assemblée nationale, y voit un tournant historique. Selon lui, cette décision montre que personne n’est au-dessus de la loi.

Alors que la RDC tente de rassurer ses partenaires internationaux, cette affaire pourrait ternir son image. Le pays veut rompre avec l’impunité. Mais la population, elle, attend surtout des sanctions concrètes. L’avenir politique du ministre Mutamba est désormais suspendu au verdict de la justice.

Kalemie inaugure un palais de justice moderne : Un nouveau chapitre pour l’État de droit au Tanganyika

La ville de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, vient de franchir une étape majeure dans le renforcement de son système judiciaire avec l’inauguration d’un tout nouveau Palais de Justice.

Ce projet ambitieux est le fruit d’une collaboration tripartite entre le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Royaume de Suède et le Gouvernement de la République Démocratique du Congo. L’infrastructure moderne entend redéfinir l’accès à la justice dans une région souvent confrontée à des défis de gouvernance, d’impunité et de développement.

Un symbole d’espoir pour les citoyens

Pour le Gouverneur du Tanganyika, Christian Kitungwa, ce bâtiment ne représente pas uniquement une avancée architecturale. Il s’agit d’un symbole fort d’une justice réconciliée avec les citoyens, une maison du peuple où l’impartialité, l’efficacité et la proximité sont les piliers fondamentaux. Il a salué cette réalisation comme “un pas décisif vers une justice indépendante et proche des réalités locales”.

Un projet ancré dans la vision présidentielle

L’initiative s’inscrit dans la vision du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a fait de l’État de droit et de la lutte contre l’impunité des priorités de son mandat. Le Palais de Justice de Kalemie vient ainsi matérialiser l’engagement du gouvernement à offrir une justice accessible, transparente et équitable, en particulier dans les zones reculées.

Une coopération internationale au service de la justice

La réussite de ce projet repose également sur une collaboration exemplaire entre les partenaires internationaux et les autorités congolaises. Le soutien financier et technique du Royaume de Suède, via le PNUD, a été déterminant pour la mise en œuvre de ce chantier structurant.

Cette synergie témoigne d’une volonté commune de bâtir des institutions résilientes et inclusives, capables de restaurer la confiance entre la population et les autorités judiciaires.

Un outil stratégique pour la paix et le développement

Dans une province marquée par des tensions passées et des défis socio-économiques persistants, le Palais de Justice de Kalemie se positionne comme un levier crucial pour la consolidation de la paix, la prévention des conflits et la promotion des droits fondamentaux.

le ministre Constant Mutamba visé par une seconde requête judiciaire en 24h

Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, est au cœur d’une double tempête judiciaire. En moins de 24 heures, l’Assemblée nationale a été saisie de deux réquisitoires explosifs émanant du procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde.

Après une première demande d’ouverture d’instruction pour un présumé détournement de fonds destinés à la construction de la prison centrale de Kisangani, une seconde requête a été déposée ce vendredi 30 mai 2025. Cette fois, le ministre est visé pour des propos jugés outrageants tenus publiquement lors d’un meeting le 26 avril dernier, devant le Palais de Justice à Kinshasa.

Dans une déclaration enflammée, Mutamba aurait dénoncé un « complot judiciaire tribal », qualifié certains magistrats de « maffieux kabilistes », et promis : « Ils ont cherché la guerre, ils vont la vivre. Restez debout, la révolution judiciaire commence. » Il aurait aussi lancé : « Avant de m’arrêter, ils devront arrêter le peuple congolais. »

Le réquisitoire accuse le ministre d’avoir porté atteinte à l’autorité judiciaire et politique, notamment en traitant la Première ministre Judith Suminwa de « Karaba la sorcière » et en remettant en cause la probité financière de plusieurs hauts magistrats. Il évoque également des accusations contre les parquets, notamment sur l’acquisition présumée douteuse de biens immobiliers à Bruxelles.

Les faits reprochés relèvent de plusieurs infractions : outrage aux institutions, incitation au trouble public, injures et menaces, prévus par les articles 75, 135, 135 bis, 136 et 159 du Code pénal congolais.

La procédure enclenchée place l’Assemblée nationale face à une affaire politique explosive. La scène judiciaire congolaise s’embrase, alors que Mutamba maintient sa ligne de défense : une « révolution judiciaire » face à ce qu’il qualifie de cabale politique.

Kabila dans l’œil du cyclone : le Sénat lève son immunité, la justice se rapproche

Le 22 mai 2025, un véritable séisme politique secoue la République démocratique du Congo. À une écrasante majorité, le Sénat a levé l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, ancien président et sénateur à vie depuis 2019. Résultat du vote : 88 voix pour, 5 contre, 3 bulletins nuls. Aucun sénateur ne s’est abstenu.

Ce vote crucial répond à une demande de l’Auditeur général près la Haute cour militaire. Il ouvre la voie à des poursuites judiciaires pour haute trahison. Une première dans l’histoire politique de la RDC.

Kabila est accusé de complicité avec le Rwanda, via le groupe armé M23. Ce groupe est tenu pour responsable de l’agression en cours dans l’Est du pays. Le rapport parlementaire l’accuse de soutenir l’AFC, la branche politique du M23.

Escalade des tensions et mise en accusation

Ce vote intervient dans un climat tendu entre Kabila et le régime de Félix Tshisekedi. Le 19 avril, les autorités ont suspendu son parti, le PPRD, pour son attitude jugée ambigüe face aux forces rwandaises dans l’Est. Sa visite à Goma, au Nord-Kivu, a été perçue comme une provocation par Kinshasa.

Peu après, le ministère de la Justice a lancé des poursuites officielles pour participation à l’agression menée contre la RDC. L’État a saisi plusieurs biens de Kabila. Des proches à lui sont désormais visés par des interdictions de voyager.

En février déjà, le président Tshisekedi avait accusé Kabila publiquement depuis Berlin. Il l’avait désigné comme le véritable instigateur de l’insécurité à l’Est du pays.

En levant son immunité, le Sénat met fin à un tabou politique majeur. Kabila, longtemps intouchable, se retrouve seul face à la justice. Ce tournant historique pourrait redéfinir les équilibres du pouvoir en RDC.

Coup de tonnerre au Sénat : Joseph Kabila bientôt devant la justice ?

Un tournant historique en République démocratique du Congo. Ce jeudi 22 mai, la Commission spéciale du Sénat a recommandé la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila, ancien président et sénateur à vie. Cette décision unanime des 40 membres de la commission ouvre la voie à des poursuites judiciaires contre l’ex-chef de l’État.

En ligne de mire : la guerre dans l’Est

Cette décision fait suite au réquisitoire de l’auditeur général des FARDC, transmis par le parquet militaire. Joseph Kabila est accusé d’implication présumée dans les conflits armés à l’Est du pays, un dossier explosif qui suscite déjà un vif débat politique et juridique.

La balle est désormais dans le camp de la plénière du Sénat, appelée à se prononcer prochainement. Un vote décisif qui pourrait marquer une rupture majeure dans l’histoire institutionnelle congolaise.

Une commission, une décision unanime

Les travaux de la Commission spéciale, convoquée pour examiner les accusations, se sont soldés par un vote unanime pour la levée d’immunité. Une rare convergence politique autour d’un dossier aussi sensible, qui témoigne d’un climat de changement et de redevabilité.

Scandale à la Justice: Mutamba visé dans un scandale à 39 millions USD

Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a saisi le bureau de l’Assemblée nationale. Il demande l’ouverture d’une information judiciaire contre Constant Mutamba, ministre d’État en charge de la Justice. L’affaire concerne le détournement présumé de 39 millions USD destinés à construire une prison à Kisangani.

Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a lu la requête lors de la plénière du 21 mai. Le réquisitoire évoque des irrégularités dans l’attribution du marché. La société Zion Construction SARL, créée en mars 2024, aurait reçu 19 millions USD issus du FRIVAO, sans appel d’offres conforme.

Le versement intrigue. L’entreprise manque de références et la procédure n’a pas respecté les règles de transparence. Le marché semble attribué en dehors des normes.

Une commission parlementaire saisie de l’affaire

Vital Kamerhe a annoncé la création d’une commission spéciale. Elle auditionnera le ministre Mutamba et le procureur Mvonde. L’Assemblée décidera ensuite si elle lève l’immunité du ministre.

Chaque groupe parlementaire doit désigner un membre pour siéger dans cette commission. La procédure a commencé dès le jour même. En parallèle, les députés Fontaine Mangala et Willy Mishiki avaient déjà interpellé Mutamba à ce sujet.

Ces élus s’interrogent sur l’usage des 39 millions USD prévus. Mishiki cite une correspondance de la CENAREF envoyée à la Première ministre Judith Suminwa. Ce document évoque un transfert suspect de 19 millions à une entreprise privée.

Mutamba nie tout détournement mais les critiques montent

Le ministre des Finances affirme qu’aucun paiement n’a été exécuté. Constant Mutamba parle d’un projet prioritaire. Il précise que les fonds restent bloqués sur un compte séquestre, en attente de validation.

Le coût de la prison est estimé à 29 millions USD. Elle doit accueillir 3 000 détenus. Malgré ces explications, la polémique enfle. Des voix accusent un manque de transparence dans la gestion de l’argent public.

Sur les réseaux sociaux, l’opinion s’agite. Des organisations demandent une enquête indépendante. Si l’Assemblée lève les immunités de Mutamba, il deviendra le premier ministre du gouvernement Suminwa à répondre devant la justice pour détournement présumé.

Joseph Kabila face à la justice : Le Sénat entame l’examen de la levée d’immunité

C’est une journée à fort enjeu politique en République Démocratique du Congo. Le Sénat a entamé, ce jeudi 15 mai 2025, l’examen de la demande de levée d’immunité sénatoriale de l’ancien président Joseph Kabila. L’ex-chef de l’État, actuellement en exil, est accusé par les autorités congolaises d’être complice de la rébellion AFC/M23, et fait face à de lourdes charges, notamment des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des massacres de civils.

Réunis au Palais du Peuple à Kinshasa, les sénateurs doivent d’abord écouter la lecture du réquisitoire de l’auditeur général des FARDC, qui expose les accusations portées contre Joseph Kabila. Selon des sources proches du dossier, l’ancien président est soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans la création et le soutien de l’AFC/M23, un groupe armé actif dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Le président Félix Tshisekedi a publiquement accusé Kabila d’être à l’origine de cette rébellion, tandis que le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, et le ministre de la Justice, Constant Mutamba, ont tous deux affirmé que l’ex-président a « activement contribué à l’instabilité » dans l’Est de la RDC.

Un Processus Inédit et Complexe

Si le Sénat approuve la levée de l’immunité, le processus juridique pourrait se prolonger. En effet, Kabila, en tant que sénateur à vie et ancien chef de l’État, bénéficie d’une double immunité, ce qui implique une autorisation conjointe des deux chambres du Parlement pour valider cette décision.

Les discussions pourraient se dérouler à huis clos et une commission technique pourrait être créée pour mener une enquête approfondie avant tout débat en plénière. Cependant, l’absence de Kabila du territoire congolais complique davantage cette procédure, rendant incertaine la possibilité d’une audition en personne.

Pour l’instant, aucune date précise n’a été fixée pour le vote final, mais si l’immunité de Kabila venait à être levée, cela marquerait un tournant historique pour la justice congolaise et pourrait profondément redéfinir l’équilibre politique du pays.

Nouveau rebondissement : Le Procès Matata Ponyo reporté

Le verdict très attendu dans l’affaire Bukanga-Lonzo, impliquant l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, sera rendu le 20 mai 2025. Cette décision, annoncée par la Cour constitutionnelle à l’issue d’une plénière de deux heures, pourrait marquer un tournant majeur pour la scène politique congolaise.

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Matata Ponyo, aujourd’hui député national, est accusé, aux côtés de Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, et Christo Grobler, patron de la firme sud-africaine Africom, de détournement présumé de plus de 285 millions de dollars destinés au projet du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.

Une Affaire aux Enjeux Politiques et Juridiques

Le procureur général près la Cour constitutionnelle reproche aux trois prévenus d’avoir orchestré un vaste détournement de fonds publics, fragilisant ainsi l’un des projets phares du développement agricole en RDC. Cependant, le sort de Matata Ponyo reste incertain, en raison de l’interprétation contestée des dispositions constitutionnelles entre l’Assemblée nationale et le président de la Cour constitutionnelle.

Un Défi pour la Justice Congolaise

La tension est palpable à Kinshasa, où ce procès est perçu comme un test pour la capacité du système judiciaire à tenir les puissants responsables de leurs actes. La sentence pourrait avoir un impact durable sur la politique congolaise, en envoyant un message fort contre la corruption.

Tous les regards seront donc tournés vers la Cour constitutionnelle le 20 mai 2025, pour ce qui pourrait être l’une des décisions judiciaires les plus significatives de l’année en RDC.

Affaire Bukanga-Lonzo : Matata Ponyo face au verdict décisif du 14 Mai

La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo se prononcera ce mercredi 14 mai sur le procès emblématique du projet Bukanga-Lonzo. L’ancien Premier ministre et député national Augustin Matata Ponyo, Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, et Christo Grobler, patron de la société sud-africaine Africom, sont poursuivis pour le détournement présumé de plus de 285 millions de dollars alloués à ce parc agro-industriel.

Un Procès Chargé de Controverses

Matata Ponyo, figure centrale de cette affaire, fait face à des accusations lourdes, marquées par des débats houleux sur l’interprétation des dispositions constitutionnelles. Depuis le début de cette saga, l’Assemblée nationale et le président de la Cour constitutionnelle ont exprimé des positions divergentes sur la légitimité des poursuites engagées contre lui.

Les Temps Forts du Dossier

Début du Procès – 25 octobre 2021 : Le procès s’ouvre à la suite d’un rapport accablant de l’Inspection générale des finances (IGF) publié en novembre 2020, affirmant que 285 millions de dollars débloqués pour Bukanga-Lonzo ont disparu sans laisser de trace.

Déclaration d’Incompétence – 15 novembre 2021 : La Cour constitutionnelle se déclare incompétente pour juger l’ancien Premier ministre, renvoyant l’affaire devant la Cour de cassation, qu’elle considère comme le « juge naturel » des anciens membres du gouvernement.

Nouveau Rebondissement – 13 juin 2022 : La Cour de cassation, saisie pour interpréter l’article 164 de la Constitution, renvoie finalement le dossier à la Cour constitutionnelle, confirmant sa compétence pour juger Matata Ponyo.

Pause Électorale – 2023 : Matata se lance dans la course présidentielle et remporte un siège de député, ce qui complique davantage le processus judiciaire.

Reprise des Poursuites – 23 avril 2025 : Le ministère public requiert 20 ans de prison contre Matata, qui est jugé par défaut après avoir refusé de se présenter à l’audience.

Alors que le verdict approche, cette affaire reste un symbole des défis liés à la lutte contre la corruption en RDC, et pourrait redéfinir les limites de l’immunité parlementaire pour les hauts responsables politiques du pays.

Kabila rattrapé par l’Est : vers une levée d’immunité ?

Le président du Sénat de la République démocratique du Congo, Sama Lukonde, a annoncé vendredi que la requête de levée d’immunité visant le sénateur à vie Joseph Kabila serait étudiée « conformément à la Constitution et au règlement intérieur du Sénat ». Cette démarche fait suite à un réquisitoire transmis par l’Auditeur général des FARDC, agissant sur ordre du ministre de la Justice, Constant Mutamba.

Selon le ministre, Joseph Kabila est poursuivi pour des faits présumés de trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il est accusé d’implication dans les violences armées dans l’Est du pays, notamment en lien avec l’agression imputée au Rwanda à travers le groupe rebelle M23, qualifié de mouvement terroriste par Kinshasa.

En tant que sénateur à vie, Joseph Kabila bénéficie d’une immunité parlementaire. Pour engager des poursuites judiciaires, une autorisation du Sénat est indispensable. Aucune date n’a encore été fixée pour l’examen officiel de cette requête par la Chambre haute.

Déjà le 18 avril, le ministre Mutamba avait ordonné la saisie des biens de l’ex-président et imposé des restrictions de mouvement à plusieurs de ses proches. Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), dirigé par Kabila, a également vu ses activités suspendues par le ministère de l’Intérieur, qui dénonce une posture ambiguë face à l’occupation de l’Est congolais.

L’affaire, à la croisée du politique et du judiciaire, pourrait marquer un tournant majeur dans l’histoire institutionnelle de la RDC.

Joseph Kabila dans la tourmente, accusé de trahison et crimes contre l’humanité

Un séisme politique s’annonce, ce mercredi 30 avril, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé que le procureur général des forces armées a officiellement saisi le Sénat. Il demande la levée de l’immunité de l’ancien président Joseph Kabila, en vue de poursuites pour trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Selon les autorités judiciaires, Kabila — qui a dirigé le pays de 2001 à 2018 — serait co-fondateur de la rébellion armée AFC/M23, responsable de violences dans l’est de la RDC. Cette nouvelle accusation repose, d’après le ministre, sur un « maximum de preuves » déjà réunies.

Le sort de l’ex-président est désormais suspendu à une décision du Sénat. Or, cette chambre est actuellement dominée par la majorité présidentielle, ce qui pourrait précipiter une levée de l’immunité.

La justice congolaise affirme également avoir identifié les biens de Kabila, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. Cependant, aucune saisie n’a été effectuée pour l’instant. Les autorités attendent le feu vert légal pour agir de manière préventive.

Ce développement intervient dans un contexte particulièrement tendu. L’est de la RDC reste en proie à l’insécurité, et le mouvement M23 est au cœur des négociations diplomatiques en cours à Doha.

Les implications d’une telle procédure sont majeures, tant pour la stabilité interne que pour les équilibres régionaux. Si les accusations sont confirmées, elles pourraient redéfinir la mémoire politique d’un homme longtemps considéré comme un pilier du pouvoir congolais.

Projet Bukanga Lonzo : 20 ans de servitude pénale requis contre Matata Ponyo et ses co-accusés

Le mercredi 23 avril 2024, le procès de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo a franchi une étape clé. Le Ministère public a exigé 20 ans de servitude pénale principale contre lui, ainsi que contre Christophe Grobler, homme d’affaires sud-africain, et Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo.

Ce réquisitoire est intervenu après l’audition des inspecteurs qui ont enquêté sur la débâcle du projet agro-industriel de Bukanga Lonzo. Selon le Procureur général, les preuves démontrent que seulement 34 millions de dollars sur plus de 115 millions ont réellement servi au projet. Le reste, affirme-t-il, a disparu à travers des surfacturations, des sociétés fictives, des détournements de procédure, et des avantages financiers illégaux.

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Une organisation criminelle bien ficelée

Le ministère public accuse Matata Ponyo d’avoir profité de son statut de Premier ministre pour écarter volontairement les ministres sectoriels, notamment ceux de l’Agriculture et du Budget, afin de centraliser les décisions et faciliter le détournement. Il soutient que Christophe Grobler et Déogratias Mutombo ont joué un rôle clé en soutenant Matata dans l’exécution des actes frauduleux.

Le procureur général a demandé à la cour de :

  • Condamner les trois accusés à 20 ans de prison ;

  • Interdire à Matata Ponyo d’exercer ses droits civiques pendant 10 ans après sa peine ;

  • Interdire ces mêmes droits à Déogratias Mutombo pendant 5 ans ;

  • Expulser Christophe Grobler du territoire national après l’exécution de sa peine.

Un verdict très attendu pour le 14 mai

La cour rendra son jugement le 14 mai 2025, une date clé pour la justice congolaise. En plus des détournements liés à Bukanga Lonzo, Matata Ponyo et Déogratias Mutombo doivent aussi répondre de l’omission de paiement de 89 millions de dollars prévus pour la construction du marché international de Kinshasa.

Cette affaire emblématique pourrait devenir un signal fort contre l’impunité et la corruption au sommet de l’État congolais.

Procès Bukanga-Lonzo : Matata Ponyo face à la justice, entre scandale et tensions politiques

Une audience attendue dans un climat tendu

La Cour constitutionnelle de la RDC convoque une audience publique le mercredi 23 avril 2025. Elle doit examiner l’affaire opposant le ministère public à Augustin Matata Ponyo, Christo Stephanus Grobler et Déogratias Mutombo Nyembo.

Le ministère public accuse les trois prévenus d’avoir détourné des fonds publics destinés au projet agro-industriel de Bukanga Lonzo. Ce programme, lancé en 2014 sous le gouvernement de Matata Ponyo, visait à moderniser l’agriculture congolaise. Malgré un financement dépassant les 200 millions de dollars, le projet a échoué. Les infrastructures restent inachevées, et les terres cultivables sont abandonnées.

Lors de l’audience du 14 avril, la Cour a rejeté les arguments de la défense qui contestaient sa compétence. Elle a donc ouvert l’instruction au fond et fixé la prochaine séance au 23 avril.

 Polémique autour de la procédure et accusations d’ingérence

Les avocats de Matata Ponyo dénoncent une procédure injuste. Ils estiment que la Cour viole les droits de la défense, car elle poursuit un ancien Premier ministre sans l’accord du Parlement réuni en Congrès. Malgré ces critiques, la Cour a décidé d’examiner ces objections dans le fond du dossier.

Le climat politique reste tendu. Le consortium des associations de la société civile accuse Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, d’ingérence. Il lui reproche de bloquer la levée des immunités parlementaires de Matata Ponyo pour favoriser son allié politique.

Ce procès ne se limite donc pas à une simple affaire de détournement. Il questionne l’indépendance de la justice congolaise et met à l’épreuve la volonté de l’État de lutter contre la corruption. Le 23 avril, l’audience s’annonce décisive.

Affaire Filston Kabeya : la justice militaire exige une autopsie, des zones d’ombre persistent

La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a tenu le mercredi 16 avril 2025 sa troisième audience dans l’affaire du meurtre du policier de circulation routière, Filston Kabeya Senda. Cette session judiciaire a marqué un tournant crucial avec l’annonce d’une autopsie ordonnée par le président de la Cour.

En effet, après avoir écouté les différentes parties, le magistrat a souligné la complexité du dossier. « Après avoir écouté les uns et les autres, la Cour prend une décision consistant à ordonner une expertise médicale. On va requérir un médecin légiste afin d’autopsier, parce que, comme vous l’avez senti, c’est très difficile », a-t-il déclaré. C’est donc à l’issue de cette expertise que sera fixée la prochaine audience.

Par ailleurs, la Cour a ordonné au greffier d’émettre des mandats d’amener contre deux autres gardes de la Première ministre, absents à l’audience malgré des convocations formelles. Cette absence renforce les tensions autour de cette affaire déjà très médiatisée.

Au total, sept policiers membres de la garde rapprochée de la cheffe du gouvernement sont poursuivis pour homicide préterintentionnel et violation de consignes. Les accusés sont :

  • Commissaire supérieur adjoint Olivier Kanza

  • Commissaire supérieur adjoint Banga Ngajole

  • Sous-commissaire Michel Yalala

  • Sous-commissaire adjoint Mangela Mbendau

  • Sous-commissaire adjoint Libendele Kayindu

  • Brigadier en chef Sangwa Mulangi

  • Agent de police Théo Kabongo

L’enquête se poursuit dans un climat tendu, où chaque nouvel élément pourrait bouleverser le cours du procès. L’autopsie attendue est désormais au cœur des attentes, porteuse d’espoir pour établir la vérité sur la mort du policier Filston Kabeya.

Affaire Bukanga-Lonzo : La Cour Constitutionnelle ouvre l’instruction, Matata Ponyo et ses avocats attaquent la procédure

La Cour constitutionnelle a ouvert l’instruction, ce lundi 14 avril 2025, dans l’affaire du détournement de fonds liés au développement du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. L’audience a permis de traiter les préalables, notamment sur la forme de la procédure.

Les avocats de Matata Ponyo soulèvent des violations de procédure

Dès le début, les avocats de Matata Ponyo ont soulevé plusieurs préalables. Me Nyabirungu Mwene Songa a dénoncé une grave atteinte aux droits de la défense. Il a souligné que la procédure violait les principes de base du droit pénal et que la Cour constitutionnelle n’était pas compétente pour juger un ancien Premier ministre. Selon lui, pour juger Matata Ponyo, la Cour devait obtenir l’accord des deux chambres du Parlement réunies en Congrès.

Des accusations de violation de la Constitution

Le professeur Nyabirungu a critiqué la Cour pour avoir violé sa propre décision dans cette affaire. Il a fait référence à l’article 68 de la Constitution, qui interdit tout recours contre les décisions de la Cour constitutionnelle.

Un procès contesté : collaboration irrégulière et demande d’irrecevabilité

Me Laurent Onyemba a dénoncé la collaboration irrégulière entre la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation dans cette procédure. Les avocats ont demandé à la Cour de déclarer irrecevable l’action du ministère public et de prononcer l’innocence de Matata Ponyo.

Les faits en question et les demandes des prévenus

Le procureur général, John-Prosper Moke Mayele, a présenté les faits : Matata Ponyo, Grobler Kristo Stéphanus et Deogratias Mutombo sont accusés d’avoir détourné plus de 200 millions USD destinés au parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Interrogé sur le montant total des fonds, Matata Ponyo a demandé une remise pour examiner les pièces du dossier. Grobler Kristo a fait une demande similaire.

Après quelques questions aux prévenus, la Cour a suspendu la séance et a renvoyé la prochaine audience au mercredi 23 avril 2025.

Coup d’État en RDC : trois Américains évacués dans le secret

Kinshasa, 8 avril 2025 — Trois ressortissants américains condamnés pour tentative de coup d’État en République démocratique du Congo ont été évacués vers les États-Unis ce mardi. Marcel Malanga, Benjamin et Taylor ont bénéficié d’une grâce présidentielle accordée par le président Félix Tshisekedi.

Cette opération, menée en coordination avec l’ambassade américaine à Kinshasa, s’est déroulée dans un climat discret mais maîtrisé. Tina Salama, porte-parole de la présidence, a officialisé l’information sur le réseau social X.

De la condamnation à l’exfiltration

Les trois hommes avaient été reconnus coupables d’avoir tenté de déstabiliser les institutions congolaises. Initialement condamnés à de lourdes peines, ils ont vu leur sentence commuée en servitude pénale à perpétuité. Grâce à un accord bilatéral, ils purgeront désormais leur peine aux États-Unis, dans des conditions conformes aux normes internationales en matière de justice.

Cette décision marque un tournant dans les relations diplomatiques entre Kinshasa et Washington. Elle illustre aussi la volonté du gouvernement congolais d’affirmer son autorité tout en respectant ses engagements internationaux.

Coopération stratégique et geste politique

Au-delà de l’aspect judiciaire, cette évacuation revêt une forte portée symbolique. Elle intervient dans un contexte où la RDC tente de consolider ses institutions face à des menaces internes persistantes. En accordant cette grâce, Félix Tshisekedi envoie un signal de fermeté tempérée par l’ouverture diplomatique.

L’évacuation, menée sans heurt, témoigne d’une coordination fluide entre les deux États. Elle pourrait également relancer les discussions sur la gestion des détenus étrangers en RDC, un sujet sensible sur le plan sécuritaire et politique.

Karim Khan déclare la guerre à l’impunité et aux seigneurs de guerre

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a accordé un entretien à France 24 dans lequel il a réaffirmé son engagement à lutter contre l’impunité en République démocratique du Congo (RDC). Depuis octobre 2023, la CPI a renouvelé son enquête sur les allégations de crimes commis dans le Nord-Kivu, une province de l’est du pays en proie à des violences persistantes.

Des crimes « des plus graves »

Les combats entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et l’armée congolaise se sont intensifiés depuis 2022. Karim Khan qualifie les allégations de crimes contre des civils dans le Nord-Kivu de « des plus graves ». Selon la Première ministre congolaise, Judith Suminwa Tuluka, environ 7 000 personnes sont mortes depuis l’offensive du M23 début 2025.

Une impunité de longue date

Le conflit dans l’est de la RDC remonte aux années 1990. « Depuis des décennies, nous essayons de lancer une nouvelle approche pour combler ce fossé d’impuné », explique Karim Khan. Il souligne la nécessité d’une réponse holistique pour mettre fin aux cycles de violence.

Pas seulement le M23

Les accusations ne se limitent pas au M23. Une centaine de groupes armés opèrent en RDC, dont les Forces démocratiques alliées (FDA), un groupe ougandais actif depuis 1995. « Il s’agit de couper l’herbe sous le pied des seigneurs de guerre qui terrorisent des milliers de civils », affirme Khan.

Le rôle du Rwanda

Le président rwandais Paul Kagame est accusé par les Nations unies et plusieurs pays occidentaux de soutenir le M23 et d’avoir déployé des soldats rwandais en RDC. Interrogé sur les leviers dont dispose la CPI face à Kagame, Karim Khan reste évasif :

« Je ne vais pas révéler le contenu de mes échanges avec lui. Mais nous avons un mandat pour tout crime commis sur le territoire congolais, qu’il soit le fait d’entités étatiques ou non. »

Une justice basée sur des preuves

« Nous nous fondons sur des preuves scientifiques. Si ces preuves montrent que des individus ont commis des crimes, nous agirons », insiste Khan. Il dénonce les situations de « Far West » dans certaines régions du monde et rappelle que la loi doit s’appliquer à tous.

Des mandats d’arrêt controversés

La CPI a émis des mandats d’arrêt contre des figures politiques de premier plan, comme le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président russe Vladimir Poutine. Ces actions ont valu à Karim Khan des sanctions des États-Unis et un mandat d’arrêt en Russie.

Malgré ces défis, Khan reste déterminé. « Nous multiplions les efforts pour appliquer la loi malgré le climat hostile auquel nous sommes confrontés », conclut-il.

RDC vs Rwanda : un face-à-face historique devant la Cour africaine des droits de l’homme

Le procès opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda s’est ouvert ce mercredi 12 février devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à Arusha, en Tanzanie. Kinshasa espère faire reconnaître les crimes commis dans l’Est du pays et obtenir des sanctions contre Kigali.

Le gouvernement congolais a salué cette avancée judiciaire, qui s’inscrit dans la stratégie globale visant à faire condamner le Rwanda pour ses exactions. Selon le ministre de la Justice et Contentieux international, cette première étape vise à établir la recevabilité du dossier et la compétence de la Cour à juger cette affaire.

Samuel Mbemba, ministre congolais, a assuré que toutes les preuves nécessaires ont été réunies grâce à l’implication des organisations de défense des droits humains et d’experts internationaux.

« Des ONG spécialisées travaillent sur le terrain pour recueillir des témoignages et rassembler des preuves accablantes. Il est de notoriété publique que le Rwanda est impliqué dans l’Est de la RDC », a-t-il affirmé.

Lors de l’audience inaugurale, l’avocat-conseil du Rwanda a contesté la compétence de la CADHP et plaidé pour le rejet de la requête congolaise. Une opposition immédiatement réfutée par les avocats de la RDC, qui ont défendu la compétence territoriale élargie de la Cour.

« La RDC, en tant qu’État membre de l’Union africaine, est fondée à porter cette affaire devant la CADHP », a déclaré Me Jean-Paul Segihobe.

Plusieurs hauts responsables congolais assistent à ce procès historique, dont le vice-ministre de la Justice et Contentieux international et le professeur Ntumba Lwaba, coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

Ce procès pourrait marquer un tournant dans la lutte pour la justice et la reconnaissance des crimes commis dans l’Est de la RDC.

RDC dépose plainte contre Apple pour utilisation de minerais de conflit

La République démocratique du Congo (RDC) a déposé des plaintes pénales contre Apple en France et en Belgique. Le gouvernement accuse le géant technologique d’utiliser des « minerais de conflit » ou « minerais de sang ». Ces ressources proviennent de sources illégales, impliquant du travail des enfants et finançant des conflits armés.

Des preuves fournies à Apple

En avril dernier, la RDC a remis des preuves à Apple. Selon les autorités congolaises, les fournisseurs de l’entreprise continuent d’intégrer des minerais illégaux dans leur chaîne d’approvisionnement. Apple mène pourtant des audits réguliers pour garantir la traçabilité de ses sources.

Le gouvernement congolais considère qu’Apple reste complice des crimes liés au blanchiment de minerais.

Une procédure judiciaire en France et en Belgique

Les avocats internationaux de la RDC ont porté l’affaire devant les tribunaux français et belges. Ces juridictions sont souvent reconnues pour leur rigueur dans les affaires de responsabilité des entreprises. Elles devront examiner les preuves fournies et décider s’il y a lieu d’ouvrir des poursuites pénales contre les filiales locales d’Apple.

Un défi éthique pour les multinationales

Cette affaire souligne les défis éthiques des multinationales. Beaucoup peinent encore à assurer une traçabilité transparente de leurs chaînes d’approvisionnement. La RDC souhaite que cette plainte pousse Apple à prendre ses responsabilités.

Dans les prochains mois, la réponse d’Apple sera très attendue. Ce dossier pourrait créer un précédent juridique important pour les entreprises mondialisées.