Osaka : la RDC appelle à un partenariat économique avec le Japon

À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, a présidé une cérémonie symbolique au pavillon congolais de l’Exposition universelle Osaka 2025.

Devant un parterre d’invités et de partenaires internationaux, elle a mis en lumière l’importance d’un partenariat économique RDC Japon, soulignant le potentiel stratégique de cette coopération pour les deux pays.

Un appel à l’investissement et à la coopération technologique

Avant sa rencontre bilatérale prévue le 1er juillet à Tokyo avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, la cheffe du gouvernement congolais a lancé un appel clair aux entreprises japonaises. Elle les a invitées à investir en RDC, en particulier dans les secteurs technologiques, industriels et logistiques, en s’appuyant sur un cadre juridique attractif et des opportunités offertes par un marché de plus de 100 millions de consommateurs.

La RDC, présente pendant les six mois de l’exposition, souhaite faire de l’Expo Osaka 2025 une vitrine pour attirer des partenariats stratégiques, notamment via son ministère du Commerce extérieur, conduit par le ministre Julien Paluku.

Coopération culturelle et vision commune

La célébration a également été marquée par des échanges culturels et une visite des pavillons bilatéraux, reflétant une volonté de renforcer les liens humains, culturels et économiques entre Kinshasa et Tokyo.

Avec plus de 28 millions de visiteurs attendus jusqu’au 13 octobre, l’Expo Osaka offre une plateforme unique à la RDC pour valoriser son attractivité économique sur la scène internationale, tout en célébrant son indépendance sous le signe de la modernité et de la coopération.

Résurgence du Choléra à Mbandaka, alerte sanitaire en Équateur

La résurgence de l’épidémie de choléra a été officiellement confirmée ce samedi 28 juin 2025 par le vice-gouverneur de la province de l’Équateur, Thomas Boyenge Ifaso, à travers un communiqué adressé à la population. La ville de Mbandaka est au centre de cette nouvelle alerte sanitaire qui inquiète les autorités locales.

Selon le communiqué, 14 cas suspects ont été enregistrés depuis le 24 juin, dont un décès confirmé. Les malades sont actuellement pris en charge dans deux structures sanitaires principales : l’hôpital général de référence de Wangata et celui d’Air Kongo.

Une réponse rapide pour contenir la propagation

Les patients, pour la plupart arrivés de Kinshasa par baleinière, nécessitent également un appui nutritionnel en plus des soins médicaux. Face à cette situation, un Comité provincial de coordination de la lutte contre le choléra a été activé pour une réponse rapide et ciblée.

Ce comité, mis en place en collaboration avec la Division provinciale de la santé, concentre ses efforts dans les quatre zones de santé affectées : Mbandaka, Wangata, Bolenge et Lukolela. La province de l’Équateur compte en tout 18 zones de santé, ce qui laisse craindre une possible extension de l’épidémie de choléra.

Des mesures sanitaires renforcées et des appels à la vigilance

Les autorités sanitaires ont également décidé de renforcer les mesures de prévention. Toutes les baleinières et bateaux en provenance ou à destination de Mbandaka font désormais l’objet d’une désinfection systématique. L’opération est coordonnée par les services d’hygiène aux frontières, en collaboration avec la Croix-Rouge de la RDC.

La population est appelée à respecter strictement les règles d’hygiène, notamment le lavage régulier des mains avec du savon et la purification de l’eau avant toute consommation. Le vice-gouverneur exhorte également les habitants à signaler sans délai tout cas suspect aux services de santé les plus proches.

Messe d’action de grâce pour Floribert Bwana Chui en RDC

La messe d’action de grâce pour Floribert Bwana Chui se tiendra le mardi 8 juillet 2025, à Kinshasa et à Goma. Dans un communiqué daté du 30 juin, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) invite tous les fidèles à participer à cette journée de recueillement et d’hommage.

À Goma, la journée débutera par la translation de sa dépouille, du cimetière Kanyamuhanda à la cathédrale Saint-Joseph. Cette étape précédera une messe solennelle en mémoire de son sacrifice. Floribert a perdu la vie en 2007, après avoir refusé de valider une opération de corruption.

LIRE AUSSI : https://www.journaldekinshasa.com/floribert-bwana-chui-beatifie-a-rome-un-martyr-congolais-symbole-dintegrite-et-desperance-pour-lafrique/

Une messe d’action de grâce présidée à Kinshasa par le cardinal Ambongo

En parallèle, Kinshasa accueillera une seconde messe d’action de grâce pour Floribert Bwana Chui. Elle débutera à 16h à la cathédrale Notre-Dame du Congo et sera célébrée par le cardinal Fridolin Ambongo. La CENCO appelle les fidèles et toutes les personnes de bonne volonté à s’unir pour cette célébration.

Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO, insiste :
« Rendons grâce à Dieu pour ce modèle d’intégrité offert à notre pays. »

Floribert Bwana Chui, témoin d’une foi incorruptible

L’Église catholique a reconnu Floribert Bwana Chui Kositi comme Bienheureux, saluant son courage exceptionnel. En tant que cadre à l’Office Congolais de Contrôle à Goma, il a refusé de céder à la pression et aux pots-de-vin, préférant rester fidèle à ses convictions.

Ce choix l’a conduit à une fin tragique, mais son exemple continue d’inspirer. Ces deux messes d’action de grâce pour Floribert Bwana Chui célèbrent un homme qui a choisi la vérité au péril de sa vie. Elles incarnent l’hommage national à un héros de l’intégrité et de la foi.

Fayulu appelle à un dialogue national pour une paix durable en RDC

Lors de son discours à l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance, Martin Fayulu a réagi à l’accord signé le 27 juin 2025 à Washington entre la RDC et le Rwanda. Tout en saluant une dynamique positive, il a appelé à une mobilisation plus large. L’opposant estime que ce texte pourrait ouvrir la voie à une désescalade, mais ne suffira pas à rétablir une paix durable en RDC.

« Cet accord peut représenter une opportunité de faire taire les armes », a-t-il reconnu. « Mais aucune signature ne remplace la volonté d’un peuple à défendre sa terre et reconstruire ses institutions. »

Martin Fayulu a également pointé une interprétation partiale du conflit. Selon lui, la RDC ne peut continuer à être accusée seule de la présence des FDLR : « L’agression dont notre pays est victime ne doit pas être travestie sous l’étiquette de défense légitime », a-t-il martelé.

Inquiétudes sécuritaires et appel à un dialogue national

La situation sécuritaire reste explosive. Fayulu cite la perte de Goma, Bukavu et plus de 100 localités aux mains des groupes armés. Il dénonce les exactions du M23, de l’AFC, des ADF et de la milice Mobondo, sans oublier la présence militaire étrangère en Ituri.

Plus de 25 millions de Congolais ont besoin d’aide humanitaire. Parmi eux, 2 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë et près de 7 millions sont déplacés internes.

Dans ce contexte, il appelle à un sursaut national. « Il est temps de répondre à l’appel de la patrie. » Pour lui, seule l’organisation d’un dialogue national inclusif permettra de guérir les blessures, restaurer la confiance et poser les bases d’une paix durable en RDC.

Réconciliation, cohésion et devoir patriotique

Fayulu a révélé avoir rencontré Félix Tshisekedi le 5 juin. Il poursuit également les échanges avec d’autres leaders politiques. Une dynamique qu’il veut renforcer : « L’heure n’est pas aux antagonismes stériles, mais à la cohésion nationale. »

Enfin, il a conclu par un message fort à la jeunesse et au peuple congolais :
« Ne trahissons pas notre histoire. Ne trahissons pas notre peuple. Ne trahissons pas l’espérance. »

Félix Tshisekedi promet une RDC souveraine et forte

Dans une allocution solennelle ce lundi 30 juin 2025, à l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance, le Président Félix Tshisekedi a délivré un message fort. Devant la nation, il a martelé que la souveraineté de la RDC est non négociable :

« Les ressources de la RDC ne seront jamais bradées ni livrées à des intérêts obscurs. Elles bénéficieront avant tout au peuple congolais. »

Cette ligne rouge, selon lui, est essentielle pour garantir un avenir fondé sur la dignité, la justice et l’autonomie économique. Il a réaffirmé que la RDC est prête à nouer des partenariats transparents et gagnant-gagnant, tout en défendant son indépendance.

Paix durable, justice pour les victimes et réconciliation nationale

Le chef de l’État a également salué la signature récente de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, le 27 juin à Washington. Qualifiant ce traité de « tournant historique », Félix Tshisekedi a remercié les États-Unis, le président Donald Trump, le Qatar, ainsi que les dirigeants africains João Lourenço et Uhuru Kenyatta pour leur rôle dans cette avancée.

« Cet accord ouvre une ère de stabilité et de coopération. Mais cette paix, aussi précieuse soit-elle, reste fragile. Elle demande un engagement collectif pour sa consolidation », a-t-il souligné.

Il a par ailleurs appelé à ce que justice soit rendue aux victimes des atrocités dans l’est du pays, affirmant qu’aucun accord ne saurait effacer les responsabilités.

En évoquant sa rencontre récente avec Martin Fayulu, son principal opposant, Tshisekedi a prôné une politique de réconciliation, au-dessus des intérêts partisans.

« Notre unité n’est pas une option, mais une condition de survie. »

Une vision claire pour l’avenir de la RDC

Le Président a insisté sur le fait que le Congo d’aujourd’hui n’est plus celui de l’impuissance. Il a appelé les Congolais à transcender leurs divisions, à résister à la haine et aux manipulations.

« Nous avons les moyens de notre ambition. »

Clôturant son discours, Tshisekedi a rendu hommage aux pères fondateurs, dont Patrice Lumumba et Joseph Kasa-Vubu, tout en affirmant que l’indépendance « n’est pas qu’un souvenir, mais un cap à maintenir chaque jour ».

Le discours du 65e anniversaire de l’indépendance a confirmé la volonté du Président de défendre la souveraineté de la RDC et de bâtir un avenir de paix, de justice et de prospérité, dans une unité nationale renouvelée.

Accord de paix RDC-Rwanda : un tournant salué par Macron, contesté par Mukwege

La signature de l’accord de paix RDC-Rwanda le 27 juin 2025 à Washington continue de faire réagir. Cet acte historique, sous l’égide de l’administration Trump, vise à mettre fin à trois décennies de conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo. Toutefois, entre félicitations diplomatiques et dénonciations internes, l’accord divise profondément.

Une salve de soutiens diplomatiques

Le président français Emmanuel Macron a qualifié cet accord de « bonne nouvelle pour la région des Grands Lacs ». Dans un message publié sur X (ex-Twitter), il a salué une « avancée historique après des décennies de souffrances » et adressé un message d’espoir aux Congolais et Rwandais : « La paix doit tenir. »

La MONUSCO, par la voix de sa cheffe Bintou Keita, a également salué l’accord comme une « avancée majeure » vers la stabilité régionale. Elle a remercié les facilitateurs, notamment les États-Unis, le Qatar, le président João Lourenço d’Angola et Faure Gnassingbé du Togo, pour leur rôle décisif dans la signature.

Le Qatar, qui mène une médiation parallèle entre Kinshasa et l’AFC/M23 à Doha, a exprimé sa satisfaction face à l’engagement renouvelé des deux parties en faveur d’un règlement diplomatique.

Un contenu sécuritaire et économique ambitieux

L’accord de paix RDC-Rwanda, signé par les ministres des Affaires étrangères sous la supervision de Marco Rubio et du conseiller spécial Massad Boulos, repose sur deux piliers : la sécurité et l’économie. Il prévoit notamment :

  • La cessation des hostilités et le respect mutuel de l’intégrité territoriale ;

  • Le désengagement des troupes rwandaises du territoire congolais, coordonné par un mécanisme conjoint basé sur le concept d’opération (CONOPS) défini à Luanda en octobre 2024 ;

  • L’interdiction de tout soutien logistique, militaire ou financier aux groupes armés comme les FDLR ou le M23-AFC ;

  • Une coopération économique renforcée dans les domaines de l’énergie, des ressources naturelles et de la traçabilité des minerais.

Les deux pays disposent désormais de trente jours pour activer un mécanisme conjoint de sécurité, avec l’appui des partenaires internationaux.

Mukwege tire la sonnette d’alarme

Mais toutes les voix ne chantent pas en chœur. Le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix, a vivement critiqué ce qu’il considère comme un « traité de soumission ». Selon lui, cet accord officialise « l’occupation » et « récompense les bourreaux ».

Mukwege fustige en particulier la conditionnalité du désengagement rwandais à la neutralisation des FDLR, estimant qu’elle permettrait à Kigali de rester militairement actif en RDC. Il dénonce également la cogestion des ressources naturelles comme un « pillage légalisé » au profit du Rwanda.

Dans une déclaration solennelle, il appelle les Congolais à la vigilance populaire et au respect de la Constitution. Il évoque même un possible appel à une « révolution démocratique » si la souveraineté nationale continue d’être bafouée.

Entre espoir et incertitudes

L’accord de paix RDC-Rwanda signé à Washington marque un tournant pour la région des Grands Lacs. Mais son succès dépendra de sa mise en œuvre concrète, du respect mutuel des engagements et d’un contrôle international crédible.

Un sommet entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame est prévu fin juillet à la Maison Blanche pour évaluer les premières avancées. En attendant, l’histoire retiendra que cet accord, bien que célébré à l’international, cristallise des tensions profondes au sein même du peuple congolais.

Accord de paix RDC-Rwanda : Trump encense Kayikwamba et menace les fauteurs de guerre

Washington, 27 juin 2025 – La République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont franchi un cap historique en signant un accord de paix global à Washington. L’initiative, pilotée par les États-Unis, vise à mettre fin à trois décennies de conflit meurtrier dans l’est de la RDC.

LIRE AUSSI : https://www.journaldekinshasa.com/accord-de-paix-rdc-rwanda-une-percee-vers-la-stabilite/

Lors de la cérémonie officielle au Département d’État, le président Donald Trump a publiquement salué la ministre congolaise Thérèse Kayikwamba, la décrivant comme « une dirigeante profondément attachée à son pays ». Selon Trump :

« Une chose que j’ai apprise rapidement à votre propos est que vous aimez vraiment votre pays, et je suis confiant que vous allez faire respecter cet accord. »

Quelques instants plus tôt, le président américain avait averti :

« Celui qui violera cet accord rencontrera les États-Unis sur son chemin. Il y aura des conséquences. On ne veut plus de guerre en RDC. »

Un texte clair pour désarmer les tensions

L’accord, signé par les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais, prévoit un désengagement militaire progressif des troupes rwandaises du territoire congolais, plutôt qu’un simple « retrait ». Ce terme reflète un processus complet de fin d’intervention militaire, incluant l’arrêt des opérations et le départ du matériel.

Le ministre rwandais Olivier Nduhungirehe a précisé :

« Nous avons repris dans l’accord le concept d’opération pour la neutralisation des FDLR, ainsi que la levée des mesures défensives du Rwanda. »

Concernant le groupe rebelle M23, les parties s’en remettent aux négociations de Doha, menées en parallèle sous médiation qatarie.

Une diplomatie ferme, mais ouverte

Depuis sa prise de fonctions en février, la ministre Thérèse Kayikwamba a mené une offensive diplomatique : Luanda, Addis-Abeba, ONU, Union africaine… Sa stratégie : maintenir la pression tout en gardant la porte du dialogue ouverte. Son rôle a été déterminant dans la signature de l’accord selon plusieurs diplomates présents à Washington.

Elle affirme :

« Ce jour marque une victoire pour le peuple congolais. Il ouvre un nouveau chapitre pour notre région. »

Une relance économique espérée

L’accord ne se limite pas aux volets militaires. Il prévoit aussi une intégration économique régionale, avec des projets structurants dans les domaines de l’énergie, des ressources naturelles et des infrastructures, intégrant les intérêts américains.

Selon la RDC, la fin des hostilités permettra de réorienter les ressources vers le développement, notamment la santé, l’éducation et l’emploi des jeunes.

Quelle suite pour l’accord de paix RDC-Rwanda ?

Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, était présent à la cérémonie. Un sommet entre les présidents Tshisekedi et Kagame est prévu fin juillet à la Maison Blanche pour évaluer la mise en œuvre de l’accord.

Toutefois, plusieurs défis restent à relever :

  • Le groupe FDLR n’est pas partie prenante de l’accord.

  • Le M23 continue d’occuper des zones stratégiques à l’Est.

  • L’accord de Doha, complémentaire à celui de Washington, n’est pas encore signé.

 L’accord de paix RDC-Rwanda marque une percée sans précédent. Mais sa réussite dépendra de la volonté réelle des deux pays à respecter leurs engagements. Pour Thérèse Kayikwamba, c’est un premier test diplomatique réussi. La suite s’écrira sur le terrain.

Accord de paix RDC-Rwanda : une percée vers la stabilité

Le 27 juin 2025, un événement majeur s’est tenu à Washington : la signature de l’accord de paix RDC-Rwanda, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Salué comme une avancée décisive, cet accord vise à mettre fin à plus de trente ans de conflit armé dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), tout en réaffirmant la souveraineté du pays.

« C’est un moment important après trente ans de guerre », a déclaré Marco Rubio lors de la cérémonie, tout en rappelant qu’il restait « beaucoup à faire ».

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont paraphé le texte en présence des autorités américaines, scellant un engagement fort vers la paix et la coopération diplomatique.

La ministre d’État congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a salué « une victoire pour le peuple congolais et pour notre position constante en faveur d’une paix durable par la voie du multilatéralisme ». Pour elle, ce texte « consacre les efforts diplomatiques de la RDC et garantit les protections fondamentales » attendues depuis des décennies : respect des frontières, fin des hostilités, et engagement mutuel.

LIRE AUSSI : https://www.journaldekinshasa.com/accord-de-paix-rdc-rwanda-vers-la-fin-dun-conflit-de-30-ans/

Accord de paix RDC-Rwanda : vers la fin du soutien aux groupes armés

Cet accord s’inspire de la Déclaration de principes du 25 avril 2025. Il prévoit :

  • Le respect de l’intégrité territoriale de la RDC.

  • L’arrêt immédiat et vérifiable de toute hostilité.

  • La cessation du soutien de l’État à des groupes armés comme les FDLR et le M23/AFC.

Ce dernier point est capital, car ces groupes sont responsables de violences meurtrières dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Selon les Nations Unies, le M23, soutenu par Kigali, a occupé Goma et Bukavu, provoquant des milliers de morts et des déplacements massifs de population.

Pour le ministre rwandais Olivier Nduhungirehe, « l’accord engage les États à mettre fin, de manière irréversible, au soutien aux milices », soulignant ainsi un tournant sécuritaire majeur pour la région.

Une dynamique de développement et de coopération régionale

Au-delà des enjeux militaires, l’accord de paix RDC-Rwanda propose un cadre de coopération économique inédit. Il s’inscrit dans un vaste projet d’intégration régionale incluant des projets structurants dans l’énergie, les ressources naturelles, les infrastructures, et l’accès au numérique. Des intérêts américains sont également impliqués, renforçant la portée géostratégique de l’accord.

Désormais libéré d’un lourd fardeau sécuritaire, le gouvernement congolais entend réallouer ses ressources vers la santé, l’éducation, les infrastructures et la croissance économique. « Ce moment n’efface pas les douleurs du passé, mais il peut commencer à restaurer ce que les conflits ont volé : la sécurité, la dignité et l’espoir », a conclu la ministre Thérèse Wagner.

Un sommet inter-États est prévu fin juillet à la Maison Blanche entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Sous l’égide de Donald Trump et avec l’appui du Qatar, des États-Unis, de l’Angola et du Togo, la région des Grands Lacs entre dans une nouvelle ère, marquée par la diplomatie et la coopération.

Judith Suminwa à Osaka : la RDC mise sur l’autonomisation des femmes et des jeunes

En séjour de travail au Japon, la Première ministre de la République Démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, a prononcé ce vendredi 27 juin 2025 une conférence inspirante à l’Université d’Osaka. Son message était clair : l’autonomisation des femmes et des jeunes en RDC est au cœur de la transformation du pays.

Abordant le thème « Statut de la jeunesse et des femmes en RDC, valeurs et signification pour les sociétés africaine et japonaise », elle a insisté sur leur rôle stratégique dans la société. « Ils ne sont pas de simples bénéficiaires des politiques publiques, ils en sont les piliers », a affirmé la Cheffe du Gouvernement.

L’autonomisation au cœur des priorités gouvernementales

Judith Suminwa a mis en lumière plusieurs statistiques clés :

  • Plus de 60 % de la population congolaise a moins de 25 ans

  • Les femmes assurent 70 % de l’activité informelle, rurale et agricole

  • 43 % des entrepreneurs sont des femmes

À travers le Programme national de développement (PNSD) 2024–2028, la RDC déploie six piliers d’action pour encourager :

  • L’institutionnalisation de la planification sensible au genre

  • Le soutien à l’entrepreneuriat jeune et féminin

  • La formation via des centres d’incubation et brigades agricoles

  • La formalisation de l’économie informelle

L’objectif est clair : sortir du statut de pays à faible revenu et bâtir une économie diversifiée, inclusive et résiliente.

RDC–Japon : un partenariat axé sur la jeunesse et l’innovation

S’adressant aux étudiants japonais, dont plusieurs apprennent le lingala ou le swahili, Judith Suminwa a appelé à une coopération innovante et durable entre la RDC et le Japon. Elle a proposé la création d’un programme d’échange “Japan–Democratic Generation”, axé sur :

  • Le leadership féminin

  • L’innovation sociale

  • La résilience communautaire

  • Les valeurs partagées de respect, dignité et solidarité

Une diplomatie de proximité et de transformation

La Première ministre a souligné que son gouvernement, sous l’impulsion du président Félix-Antoine Tshisekedi, agit avec détermination. « Aujourd’hui, la RDC a une femme à la tête du Gouvernement, 33 % de femmes dans l’exécutif et des avancées dans les deux chambres parlementaires », a-t-elle rappelé, tout en reconnaissant que « le chemin reste encore long ».

La conférence s’est déroulée dans une ambiance conviviale, en présence de personnalités des deux pays, dont le professeur Lukumwena Nsenda, ambassadeur de la RDC au Japon, et M. Hidetoshi Ogawa, ambassadeur du Japon en RDC.

Ituri : Une attaque de CODECO vise un site de déplacés en pleine trêve

Alors que le dialogue intergroupes armés se poursuit à Aru depuis le lundi 23 juin 2025, une attaque meurtrière attribuée à la milice CODECO a endeuillé le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. Cette attaque de CODECO en Ituri cible une fois de plus des civils, précisément un site de déplacés à Djangi, dans les premières heures du jeudi.

Le bilan provisoire fait état de 11 personnes tuées et 12 blessées graves, selon les informations recueillies sur place. Les blessés sont actuellement dans un état critique.

Un acte qui fragilise le dialogue d’Aru II

« C’est une situation déplorable. Alors que les miliciens CODECO participent aux discussions à Aru, ils exécutent des civils ailleurs », déplore Charité Banza, actrice de la société civile. Elle fustige l’hypocrisie de certains groupes armés, accusant certains de profiter du dialogue pour gagner du temps sans volonté réelle de paix.

Suite à cette attaque, une forte tension a été observée dans la salle du dialogue intergroupes armés à Aru. Certains participants auraient quitté la salle, suspendant temporairement les travaux. Ce dialogue dit “Aru II” devait se clôturer ce vendredi 27 juin.

CODECO : une menace persistante sur les civils déplacés

Depuis plusieurs mois, les sites de déplacés sont devenus la cible régulière des miliciens CODECO dans le territoire de Djugu. En avril dernier, une attaque contre le site de Djaiba avait fait plus de 70 morts et provoqué de lourds dégâts.

Cette nouvelle attaque de CODECO en Ituri relance le débat sur la pertinence du dialogue en cours. Plusieurs voix, dont celle de Charité Banza, appellent le gouvernement congolais à arrêter les responsables de CODECO présents à Aru et à les déférer devant la justice.