Bukavu, la nuit où Funu s’est embrasé

BUKAVU, SUD-KIVU – La nuit de dimanche à lundi n’aura pas offert de répit aux habitants du quartier Funu. Elle fut un brasier. Un silence de plomb, déchiré par le crépitement des flammes, a plongé la commune de Kadutu dans l’effroi. Encore une fois, Funu s’est consumé. Un nouvel incendie à Bukavu, le troisième en quelques mois, est venu rappeler à la ville sa malédiction de feu. Treize vies, cette fois, se sont envolées dans la fumée.

Le drame a éclaté vers minuit, alors que la cité dormait. Un réveil brutal. Sous le regard impuissant des survivants, les flammes ont avalé huit maisons, réduisant des années de labeur en un amas de tôles tordues et de cendres. Les biens d’une vie entière ont disparu dans la chaleur du désastre.

« L’origine du feu demeure inconnue. De nombreux habitants étaient endormis », confie Wilfried Habamungu, porte-parole provincial de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile.
Une phrase simple, presque froide, qui résonne comme une fatalité.

Le chef du quartier Funu, Mosala Patrick Lubala, dresse un bilan sans appel : « Treize corps ont été retirés. Huit maisons sont totalement calcinées, quatre autres endommagées. » Deux familles entières ont été décimées.

Funu, le quartier qui brûle sans fin

À Funu, la tragédie n’est plus une exception. Le quartier vit sous le joug du feu. Les murs noircis témoignent d’une douleur ancienne. Le 6 août dernier, 50 maisons partaient déjà en fumée. Le 28 août, 400 autres s’effondraient dans les flammes à Funu et Cimpunda, causant deux morts supplémentaires.

Chaque incendie efface un pan de vie, et la ville pleure sans qu’aucune leçon ne soit tirée. Les appels de la société civile se multiplient : il faut prévenir, équiper, anticiper. Mais les promesses s’éteignent comme les braises après l’orage.

Bukavu, la perle du Kivu, devient peu à peu la cité des cendres. Et tandis que la fumée de Funu s’élève encore au-dessus du lac, une question, lourde et brûlante, s’impose : quelle nuit, la prochaine, se réveillera-t-elle en enfer ?

Procès Honorine Porsche : le tribunal militaire reporte son verdict

Le verdict attendu dans l’affaire du braquage de la Rawbank à la Place Victoire devra encore patienter. Ce vendredi, le tribunal militaire de garnison de Gombe a reporté l’audience au mardi 28 octobre, répondant ainsi à une requête commune de la partie civile et des avocats de la défense. Dans l’enceinte du Camp Lufungula, le major magistrat Freddy Eume Ampia a acté ce délai supplémentaire, prolongeant le suspense judiciaire.

Autour de la prévenue principale, Honorine Porsche Massamba, six autres accusés comparaissent pour leur implication présumée dans ce coup d’éclat qui avait défrayé la chronique. Le tribunal militaire, dans sa solennité habituelle, a rappelé la gravité des charges : terrorisme, vol à main armée et association de malfaiteurs forment le triptyque d’accusations qui pèse sur les épaules de la jeune femme.

Terrorisme, vol à main armée et association de malfaiteurs

La lecture du libellé des charges par le président du tribunal a dressé un tableau sans appel. « La prévenue principale, Honorine Porsche, est jugée pour trois chefs d’infractions », a déclaré le major magistrat Freddy Eume Ampia, précisant que ses six coaccusés devront répondre, eux, des seuls chefs d’association de malfaiteurs et de vol à main armée.

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Cette distinction dans les charges témoigne de la complexité du dossier. L’accusation de terrorisme, particulièrement lourde, reflète la volonté des autorités congolaises de durcir leur réponse judiciaire face aux braquages de grande ampleur, de plus en plus fréquents à Kinshasa.

Rawbank et la défense obtiennent un délai supplémentaire

Le report du procès, sollicité conjointement par la Rawbank – partie civile dans cette affaire – et les avocats de la défense, suggère que des négociations ou des préparatifs supplémentaires sont en cours. Cette rare convergence d’intérêts entre l’accusation et la défense laisse entrevoir les subtilités procédurales qui entourent ce dossier sensible.

Dans les couloirs du tribunal militaire, l’atmosphère reste tendue. Les avocats de la défense, qui avaient vivement contesté la compétence de la justice militaire pour juger cette affaire, semblent désormais jouer la carte du temps. De son côté, la Rawbank, dont l’agence de la Place Victoire avait été le théâtre du braquage, entend visiblement peaufiner sa stratégie.

Le 28 octobre prochain, le tribunal militaire de Gombe devra donc reprendre l’examen de cette affaire qui dépasse le simple fait divers. À travers le procès d’Honorine Porsche, c’est toute la réponse judiciaire à l’insécurité grandissante à Kinshasa qui se joue.

RDC et Afrique de l’Est : le PAM réduit son aide face à une famine imminente

GENÈVE – Le silence, après le départ des humanitaires, est le plus lourd à porter. Ce mercredi 15 octobre, le Programme alimentaire mondial (PAM) a publié un communiqué qui ressemble à un constat d’échec planétaire. Face à un effondrement historique des financements, l’agence onusienne lance un avertissement glaçant : l’assistance vitale pour des millions d’êtres humains est sur le point de s’éteindre.

En République démocratique du Congo, en Somalie et au Soudan du Sud, la ligne d’urgence se dérobe. Six opérations cruciales risquent l’interruption pure et simple d’ici la fin de l’année. Une décision déchirante, un retrait forcé qui laisse des communautés entières au bord du précipice.

La RDC : L’Aide en Lambeaux

En RDC, les chiffres donnent le vertige. Le PAM doit réduire son aide de 2,3 millions à seulement 600 000 bénéficiaires. Un goulot d’étranglement humanitaire dans un pays où 28 millions de personnes luttent quotidiennement contre la faim aiguë. La région instable de l’Est, avec ses 10,3 millions d’âmes en détresse, est la première sacrifiée sur l’autel des déficits budgétaires. Le constat de l’agence est d’une simplicité cruelle : « Chaque réduction de ration signifie un enfant qui se couche le ventre vide, une mère qui saute un repas. » Une litanie de privations qui se compte en vies suspendues.

Somalie et Soudan du Sud : L’Hémorragie Silencieuse

Le scénario se répète, implacable, ailleurs sur le continent. En Somalie, l’effondrement est spectaculaire : de 2,2 millions de personnes secourues, le nombre de bénéficiaires est tombé à 350 000 en l’espace d’une seule année. Une hémorragie silencieuse.

Au Soudan du Sud, les rations, déjà squelettiques, ne couvrent plus que 50% à 70% des besoins essentiels. Dans les entrepôts, les réserves de céréales, de légumineuses et d’huile – ces denrées de base qui tiennent la mort à distance – sont au plus bas.

« Plus de Filet de Sécurité »

Ross Smith, directeur de la réponse d’urgence du PAM, pose des mots sur le drame. Sa voix porte l’écho d’une amertume professionnelle. Il déplore « la suppression totale de l’aide, la réduction des rations et la durée d’assistance ». Puis, il lâche une phrase qui résonne comme un glas : « Nombre de personnes se retrouvent sans filet de sécurité ni aire d’atterrissage. » Abandonnées en plein vol.

L’alerte est maximale. L’agence onusienne alerte sur une « marée montante de faim aiguë » et presse donateurs et gouvernements d’agir. La directrice exécutive Cindy McCain lance un ultimatum chiffré : sans nouveaux fonds, « 13,7 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la faim urgente sous peu. »

Dans les couloirs de la Genève humanitaire, le compte à rebours a commencé. La question n’est plus de savoir qui aura faim, mais combien seront laissés-pour-compte.

Nord-Kivu : la révolte des oubliés

BENI/LUBERO – La colère a pris les couleurs de la fumée noire et des flammes. Ce lundi, les jeunes de Beni ont transformé les artères de leur ville en champ de protestation. Pneus brûlants, barricades dressées comme autant de symboles du désespoir : le Nord-Kivu entier semble avoir atteint son point de rupture. La recrudescence des massacres dans la région a poussé la population dans ses derniers retranchements.

Tandis que Beni brûlait de rage, le territoire voisin de Lubero, lui, saignait dans le silence. Dans la nuit de dimanche à lundi, les rebelles ADF ont frappé le village de Mukondo. Le bilan est lourd : dix-sept civils tués, huit blessés, un hameau réduit en cendres. La société civile locale égrène les chiffres avec une lassitude macabre, comme on lit un bulletin de décès devenu trop familier.

La rue comme ultime recours

À Beni, ce n’est plus une manifestation, c’est un cri. Un cri qui dit l’échec de toutes les promesses, l’impuissance de toutes les forces déployées. « On ne peut plus continuer à enterrer nos parents chaque semaine », lance un jeune manifestant, le visage masqué par la fumée. Les barricades ne visent plus seulement à bloquer la ville, mais à rendre visible une souffrance que Kinshasa semble ignorer.

La région vit un paradoxe tragique : plus les forces se déploient – armée congolaise, contingents régionaux –, plus l’insécurité s’enracine. Les ADF, ces fantômes qui hantent la forêt équatoriale, frappent avec une régularité de métronome, comme s’ils narguaient l’État censé les combattre.

Mukondo, dernier chapitre d’une longue tragédie

À Mukondo, les cendres sont encore chaudes. Quatre motos calcinées, une dizaine de maisons réduites en miettes. Les survivants racontent une attaque d’une violence inouïe, menée par des hommes déterminés. « Ils sont venus vers 22 heures, armés de machettes et de fusils. Ils frappaient partout, sans distinction », témoigne un rescapé, encore sous le choc.

Le territoire de Lubero, pourtant voisin de Beni où sont basées les forces de l’ordre, semble livré à lui-même. Les attaques se succèdent, les bilans s’alourdissent, et la colère gronde. « Nous sommes fatigués d’entendre les mêmes condoléances après chaque massacre », déplore un leader communautaire.

L’heure des comptes

Sur les barricades de Beni, un mot d’ordre circule : assez de discours, des actes. La population n’attend plus les traditionnelles promesses gouvernementales, mais des résultats concrets. Près de dix ans après le début de la campagne militaire contre les ADF, le calvaire des civils continue, s’amplifie même.

Le Nord-Kivu, riche de ses terres et de ses minerais, est devenu le théâtre d’une guerre sans fin. Aujourd’hui, ses habitants rappellent au pouvoir central qu’on ne gouverne pas un peuple qui n’a plus peur. Que la colère, parfois, est le dernier rempart contre l’oubli. La question qui brûle toutes les lèvres désormais : jusqu’où faudra-t-il descendre dans l’horreur pour que cesse l’indifférence ?

Lubumbashi se pare pour Tshisekedi

LUBUMBASHI – La capitale du cuivre se prépare à vivre une semaine historique. Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sera à Lubumbashi la semaine prochaine pour un double événement d’envergure : le lancement de la Semaine Congolaise du Tourisme et une cérémonie officielle à l’Université de Lubumbashi où il recevra les insignes de grand chancelier des universités congolaises.

L’annonce a été faite par le gouverneur intérimaire Martin Kazembe Shula, lors d’une réunion élargie du Conseil provincial de sécurité. Les autorités provinciales sont passées en mode opérationnel pour garantir le succès de ces deux rendez-vous majeurs.

Visite d’inspection sur le site universitaire

Immédiatement après la réunion, le gouverneur et sa délégation – comprenant les généraux de la Police, des FARDC, et le maire de la ville – se sont rendus sur le site du building administratif de l’Université de Lubumbashi, épicentre de la cérémonie présidentielle. Sur place, ils ont inspecté les installations et échangé avec les équipes techniques chargées des derniers préparatifs.

Sous la conduite du recteur Gilbert Kishiba Fitula, la délégation a parcouru les lieux stratégiques : le parking, l’amphithéâtre Kalaba Mutabusha, la salle Tharcisse Tshibangu et la salle Royale Belge. Le gouverneur a donné des orientations précises pour assurer la qualité et la rapidité des travaux d’aménagement et d’assainissement.

Un double enjeu pour le Haut-Katanga

Ces préparatifs intensifs témoignent de l’importance que les autorités accordent à ces événements. Du 13 au 17 octobre, Lubumbashi vivra au rythme de la Semaine Congolaise du Tourisme, vitrine du potentiel touristique national. En parallèle, l’UNILU s’apprête à accueillir le chef de l’État pour une cérémonie solennelle qui marquera l’histoire universitaire du pays.

La ville semble déjà en ordre de bataille. Entre promotion touristique et reconnaissance académique, Lubumbashi se positionne plus que jamais comme un pôle incontournable de la République Démocratique du Congo.

Le gouvernement intensifie la lutte contre la fraude minière et la contrebande

Kinshasa – La République démocratique du Congo passe à l’action pour mettre fin à la fraude minière et à la contrebande, des fléaux qui continuent de miner les ressources stratégiques du pays. Ce jeudi 9 octobre 2025, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, Shabani Lukoo, a présidé une réunion décisive dans son cabinet, rassemblant les principaux acteurs concernés par la régulation du secteur minier.

La séance, qui a réuni les ministères et services clés — dont le Ministère des Mines (en visioconférence), le Conseiller du Président, l’Inspecteur général des Mines, le CEEC, la Commission nationale de lutte contre la fraude minière et la Police nationale congolaise — a mis en lumière plusieurs problématiques urgentes. Parmi elles : la présence d’hommes armés sur certains sites, l’intrusion d’exploitants illégaux et la nécessité de sécuriser les zones minières stratégiques.

Les discussions ont porté sur la mise en œuvre des recommandations du Président de la République, notamment l’évaluation de la levée des mesures de suspension de l’exploitation du cobalt, tout en renforçant l’accompagnement sécuritaire de l’ARECOMS, l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques.

À l’issue de la rencontre, plusieurs décisions immédiates ont été adoptées :

  • La démilitarisation et la sécurisation des sites miniers vulnérables ;

  • La mise en place d’un plan d’accompagnement pour l’ARECOMS afin de gérer la levée des suspensions d’exploitation du cobalt ;

  • L’élaboration d’une feuille de route stratégique pour mieux contrôler les ressources naturelles et optimiser les recettes de l’État.

Ces mesures s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de renforcer la transparence et la gouvernance du secteur minier, pivot de l’économie congolaise, et d’assurer une exploitation responsable et sécurisée des richesses nationales.

Le RGPH2 entre dans le vif du sujet avec la réception des premiers équipements tech

BRUXELLES – L’Union européenne franchit un nouveau cap dans son engagement pour la stabilité de l’Afrique centrale. En marge du Global Gateway Forum 2025, la présidente de la Commission européenne a annoncé un financement de 180 millions d’euros pour renforcer la paix, l’intégration régionale et le développement durable entre la RDC et le Rwanda.

Un soutien clair au processus de paix

« Le processus de paix en cours, facilité par les États-Unis, est une excellente nouvelle pour l’Est de la RDC », a déclaré la présidente. Elle a salué l’accord signé sous la médiation du président américain Donald Trump et soutenu par l’Union africaine. Selon elle, « l’Europe veut contribuer à le rendre durable, avec ses partenaires africains ».

Le Global Gateway, moteur d’un partenariat concret

Ce financement s’inscrit dans la dynamique du Global Gateway, l’initiative européenne qui renforce les infrastructures durables sur le continent africain. L’enveloppe européenne sera répartie dans quatre secteurs prioritaires :

  • Énergie : modernisation des réseaux et promotion des sources propres ;

  • Transports : développement des corridors commerciaux ;

  • Biodiversité : protection des écosystèmes régionaux ;

  • Mines durables : exploitation responsable des ressources.

Ces investissements visent à stabiliser l’économie régionale tout en réduisant les tensions liées à la concurrence minière.

Kagame salue un « partenariat gagnant-gagnant »

Présent à Bruxelles, le président Paul Kagame a estimé que ce soutien européen « ouvre la voie à une intégration régionale plus forte et à des investissements durables ». Il a salué le rôle du Global Gateway, déjà engagé dans le développement du secteur biomédical rwandais.

L’Union européenne prévoit d’ajouter 95 millions d’euros pour soutenir la production de vaccins et l’innovation médicale à Kigali. Cette initiative consolide l’ambition du Rwanda de devenir un pôle continental de biotechnologie.

Une diplomatie du développement en action

Entre diplomatie et économie, le Global Gateway s’impose comme un levier de paix et un outil d’avenir pour l’Afrique centrale. Il relie désormais les efforts politiques de Washington et de l’Union africaine à la vision européenne d’une coopération fondée sur la croissance partagée et la stabilité durable.

l’ExpoBéton 2025, vitrine de la reconstruction et des ambitions industrielles

KINSHASA – La capitale congolaise s’anime pour la 10ᵉ édition d’ExpoBéton 2025, un rendez-vous devenu incontournable pour les acteurs des infrastructures, de l’énergie et de la construction en RDC.

À la veille de l’ouverture, le promoteur Jean Bamanisa Saidi a dévoilé les ambitions de cette édition anniversaire. « Cette édition est placée sous le signe de la reconstruction et du développement durable de la RDC », a-t-il déclaré sur Radio Okapi.

Dans un contexte marqué par les défis d’urbanisation et de relance économique, ExpoBéton 2025 veut servir de catalyseur d’idées et de solutions concrètes. Les discussions porteront sur la modernisation des infrastructures publiques et le développement durable des grandes villes du pays.

Des infrastructures à la hauteur des ambitions congolaises

Jean Bamanisa a rappelé la priorité du forum : investir dans des infrastructures résilientes et durables. Pour lui, la qualité des constructions conditionne la croissance économique et l’intégration régionale de la RDC.

Depuis dix ans, ExpoBéton 2025 réunit entrepreneurs, investisseurs, décideurs publics et experts internationaux. L’édition 2025 s’annonce comme la plus ambitieuse, à l’image des besoins massifs en infrastructures du pays.

Alors que Kinshasa s’apprête à accueillir des centaines de professionnels, les attentes sont grandes. Les participants espèrent voir émerger des innovations, des partenariats et surtout une nouvelle dynamique de reconstruction nationale. Dans un pays où le déficit infrastructurel reste important, ExpoBéton 2025 incarne plus que jamais l’espoir d’une transformation durable et inclusive.

Le Sénat congolais ouvre la voie à une loi historique pour protéger les femmes

Le Sénat de la République Démocratique du Congo a franchi une étape majeure dans la protection des droits des femmes. Ce jeudi 2 octobre, la Chambre haute a déclaré recevable une proposition de loi sur la lutte contre les violences et discriminations liées au genre. La séance plénière, présidée par Jean-Michel Sama Lukonde, a marqué un moment fort du calendrier parlementaire.

Un texte ambitieux pour la protection des femmes

Portée par le deuxième vice-président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, cette proposition déposée en octobre 2024 veut renforcer la sécurité des femmes dans tous les aspects de leur vie. « Le texte met un accent particulier sur le harcèlement sexuel, mais il traite aussi d’autres formes de discrimination au travail », a expliqué l’honorable Bahati devant ses collègues.

Après des échanges jugés « riches et constructifs », le Sénat a renvoyé la proposition à la commission mixte socio-culturelle, genre, famille et enfant pour un examen détaillé. Cette étape confirme la volonté de traiter ces enjeux avec sérieux et diligence.

Un agenda parlementaire chargé

La séance a aussi porté sur sept autres textes. Parmi eux, la prorogation de l’état de siège dans l’Est, défendue par le ministre de la Formation professionnelle Marc Ekila. Ces débats illustrent la diversité et la sensibilité des dossiers à l’ordre du jour.

Certains projets ont été transmis aux commissions compétentes pour un traitement rapide. Ainsi, la commission PAJ devra examiner en cinq jours le texte relatif à l’Ordre du Léopard. De son côté, la commission Écofin analysera, dans le même délai, le projet de loi sur la législation des établissements de crédit.

Un tournant pour les droits des femmes ?

Si elle est adoptée, cette proposition pourrait changer le cadre juridique des droits des femmes en RDC. Dans un pays où les violences basées sur le genre restent alarmantes, l’instauration d’une loi spécifique représenterait une avancée significative.

Désormais, le texte entame son parcours en commission. La société civile et les défenseurs des droits des femmes suivront de près les prochaines étapes de ce processus qui pourrait redéfinir la place des femmes dans la société congolaise.

La RDC dote sa police de 96 véhicules neufs pour renforcer sa mobilité opérationnelle

 Le gouvernement congolais a franchi une nouvelle étape dans le renforcement de ses capacités sécuritaires. Ce jeudi 2 octobre, le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Shabani Lukoo, a procédé à la remise officielle de 96 jeeps Toyota Land Cruiser 4×4, destinées à améliorer la mobilité des services placés sous sa tutelle.

Une dotation stratégique

La répartition de ce nouveau parc automobile révèle une priorité claire : 70 véhicules ont été attribués à la Police nationale congolaise (PNC) pour renforcer ses capacités opérationnelles sur le terrain. Douze autres ont été remis aux administrateurs de territoire et aux commissariats provinciaux des régions de la Lomami et du Sankuru, signe d’une volonté d’ancrer davantage la présence de l’État dans les provinces.

Les services de renseignement (ANR), d’immigration (DGM) et plusieurs autres institutions sécuritaires se partagent le reste de la flotte. Cette dotation s’inscrit dans un « vaste programme de modernisation » selon les autorités, appelé à se poursuivre avec l’arrivée prochaine de nouveaux lots.

Armes non létales et rappel à l’éthique

Dans un geste fort, le vice-Premier ministre a également remis au commissaire général de la police un lot d’armes antiémeutes non létales. Accompagnant ce symbole, un appel sans équivoque : Shabani Lukoo a exigé un usage « responsable, exemplaire et respectueux des droits humains » de ce matériel.

Une réponse aux défis sécuritaires

Cette initiative gouvernementale répond à un besoin criant de mobilité exprimé depuis longtemps par les forces de sécurité. Dans un pays aux dimensions continentales comme la RDC, où de nombreuses régions restent difficilement accessibles, ces véhicules tout-terrain doivent permettre aux services de l’État d’étendre leur rayon d’action et d’améliorer leur temps d’intervention.

Alors que la RDC fait face à de multiples défis sécuritaires, particulièrement dans l’Est du pays, cette dotation matérielle constitue un signal tangible de la volonté présidentielle de doter les forces de l’ordre des moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission. Reste désormais à voir comment cette nouvelle capacité logistique se traduira concrètement sur le terrain, au service de la sécurité des citoyens.

Résilience et espoir : Judith Suminwa et la duchesse Sophie aux côtés des femmes survivantes

 Une main tendue, une écoute attentive. Ce jeudi 2 octobre, dans la pénombre feutrée de l’hôpital général de Kintambo, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka et la duchesse Sophie d’Édimbourg se sont assises auprès de femmes meurtries, mais debout. Leur visite au Centre Intégré des Services Multisectoriels, récemment rééquipé par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), a donné une résonance particulière à la lutte contre les violences sexuelles en République Démocratique du Congo.

Un moment d’écoute et de reconnaissance

Loin des caméras et des discours protocolaires, un huis clos poignant s’est noué entre les dignitaires et les survivantes. Judith Suminwa a écouté, une à une, les parcours déchirants, mais aussi les espoirs tenaces de ces femmes. « Votre courage est notre force », a-t-elle semblé dire dans ce silence éloquent, rappelant que la prise en charge des victimes demeurait une « priorité » du gouvernement, malgré l’insécurité persistante qui ensanglante l’Est du pays.

Un centre, un sanctuaire

Le lieu choisi pour cette rencontre n’est pas un hasard. Le centre de Kintambo, avec ses équipements modernisés, symbolise la volonté d’offrir une réponse multisectorielle – médicale, psychologique, juridique – à un fléau qui a trop longtemps été traité dans l’ombre. C’est ici que la reconstruction commence, entre les murs blancs d’une chambre d’hôpital et le soutien sans faille des psychologues.

L’art comme vecteur de résilience

La visite s’est achevée sur une note d’espoir, devant un stand d’exposition d’œuvres réalisées par des femmes réinsérées. Des tableaux, des tissus, des sculptures : chaque création racontait une histoire de douleur surmontée, de dignité reconquise. Ces mains qui ont subi la violence façonnent désormais la beauté, incarnant une forme d’autonomisation silencieuse et puissante.

Par cette visite, la cheffe du gouvernement a envoyé un message sans équivoque : la protection et la réinsertion des victimes des conflits sont au cœur de l’action publique. Alors que la RDC continue de panser ses plaies, la résilience de ces femmes, rencontrées dans un hôpital de Kinshasa, rappelle que le chemin de la paix passe aussi par la guérison des corps et des âmes.

Le Japon octroie 2,6 millions de dollars en riz thaïlandais

Kinshasa, mercredi 1er octobre 2025. Sous les dorures feutrées d’une salle officielle, la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et l’ambassadeur du Japon en RDC, Ogawa Hidetoshi, ont scellé une nouvelle page de coopération. Un protocole d’accord portant sur une aide alimentaire de 2,6 millions de dollars, octroyée en riz thaïlandais, vient d’être signé au nom du gouvernement congolais.

Derrière l’acte protocolaire, l’enjeu est immense : répondre à une crise alimentaire qui frappe de plein fouet près de 28 millions de Congolais.

Le programme KR2025, symbole d’un partenariat solide

Le programme d’assistance alimentaire KR2025 n’est pas une première. Depuis plus de deux décennies, il constitue l’un des piliers de la coopération entre Tokyo et Kinshasa. Mais cette édition prend un relief particulier.

« Ce geste du Japon ne répond pas seulement à une urgence humanitaire. Il participe à la reconstruction sociale et économique de notre pays », a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise. Les cargaisons de riz, une fois écoulées sur le marché local, permettront de générer des ressources financières destinées à des projets communautaires : écoles, centres de santé, infrastructures agricoles.

L’ambassadeur japonais a, pour sa part, insisté sur la philosophie de son pays : « Le Japon est profondément engagé à soutenir les efforts de la RDC pour garantir la sécurité alimentaire et bâtir une société résiliente. »

Une coopération tournée vers l’avenir

Au-delà de l’aide immédiate, l’accord s’inscrit dans une stratégie plus large. Lors de la 9ᵉ édition de la TICAD tenue en août à Yokohama, la RDC et le Japon avaient déjà renforcé leurs liens autour de l’agriculture, de la santé et des infrastructures.

La coopération se veut pragmatique et durable. Elle associe sécurité humaine et développement, dans un pays où les conflits armés et l’insécurité dans l’Est fragilisent les récoltes, déplacent les populations et font grimper le prix des denrées.

Dans ce contexte, l’aide japonaise ne se résume pas à une simple livraison de riz. Elle devient un levier pour rétablir la confiance, soutenir les communautés et projeter la RDC vers une résilience économique.

Maniema : MSF tire la sonnette d’alarme en quittant Salamabila après 7 ans de lutte

Un chapitre crucial de l’aide humanitaire se referme dans l’est de la République Démocratique du Congo. Médecins sans frontières (MSF) a annoncé jeudi, lors d’un café de presse à Kinshasa, la fermeture imminente de son projet de prise en charge des survivantes de violences sexuelles dans la région de Salamabila, au Maniema. Après sept années d’engagement, l’organisation laisse derrière elle un bilan lourd et un vide inquiétant.

16 445 survivantes prises en charge

Le chiffre témoigne de l’ampleur du drame. Depuis 2019, les équipes de MSF ont accompagné 16 445 personnes victimes de violences sexuelles dans cette zone reculée du centre-est congolais. « En vue de son départ fin octobre, l’organisation appelle à la mobilisation afin que les avancées en matière de prise en charge des victimes et de sensibilisation dans le domaine perdurent », a déclaré Emmanuel Lampaert, représentant pays de MSF en RDC.

Un départ qui soulève l’urgence

La fermeture de ce projet, après plus de sept ans d’activités ininterrompues, ne signifie pas que la crise est résolue. Bien au contraire. Elle marque la fin d’une présence humanitaire essentielle dans une région où les violences sexuelles restent une arme de guerre et un fléau social persistant.

L’appel lancé par MSF résonne comme un avertissement : sans une mobilisation immédiate des autorités congolaises et des autres acteurs de l’aide, des milliers de survivantes risquent de se retrouver sans accès aux soins médicaux, au soutien psychologique et à l’accompagnement juridique.

Un héritage à préserver

Le départ de MSF de Salamabila intervient dans un contexte humanitaire déjà précaire au Maniema. L’organisation laisse derrière elle un dispositif de prise en charge éprouvé et des communautés sensibilisées, mais la pérennité de ces acquis reste incertaine.

Alors que les équipes plient bagage, une question cruciale demeure : qui prendra le relais pour tendre la main aux prochaines victimes ? La réponse à cette interrogation déterminera l’avenir de centaines de femmes et de jeunes filles dans une région où la violence sexuelle a trop longtemps été une réalité quotidienne.

Haut-Katanga : le Colonel Esiko Monga prend les commandes du centre d’instruction de Mura

Le centre d’instruction de Mura, site stratégique de la 22ème région militaire, a un nouveau visage. Ce lundi, le colonel Esiko Monga a été officiellement installé à la tête de cette base située dans la périphérie de Likasi, dans la province du Haut-Katanga. Une cérémonie présidée par le général de brigade Bokolomba Bonganda, commandant de la 22ème région militaire en charge des opérations et renseignements.

La passation de pouvoir s’est déroulée en présence des cadres et militaires de la base, a constaté l’ACP. Le général Bokolomba, qui a procédé à l’installation sur proposition du chef d’état-major général des FARDC, a lancé un appel solennel au personnel : accompagner le nouveau commandant pour « redorer le blason de ce centre stratégique de renom ».

Un site clé pour la formation militaire

Le centre d’instruction de Mura représente un maillon important dans le dispositif de formation des forces armées congolaises dans le sud-est du pays. Sa localisation à Likasi, carrefour économique et minier, en fait un site sensible, à la fois pour l’entraînement des troupes et la sécurisation de la région.

La nomination du colonel Monga intervient dans un contexte où les FARDC renforcent leurs capacités opérationnelles sur plusieurs fronts, notamment face aux défis sécuritaires persistants dans l’Est.

Mission : redynamiser la formation

Pour le général Bokolomba, il ne s’agit pas seulement d’une nomination protocolaire. Il attend du nouveau chef de centre qu’il impulse une dynamique nouvelle dans la formation des militaires, avec un accent sur la discipline, la compétence et le professionnalisme.

Le colonel Esiko Monga hérite donc d’une lourde tâche : faire de Mura un centre d’excellence, capable de former des éléments aptes à répondre aux exigences sécuritaires contemporaines. Un défi que l’officier, choisi par l’état-major général, devra relever avec l’adhésion de ses troupes.

La balle est maintenant dans son camp. Les prochains mois diront s’il parvient à insuffler cette nouvelle énergie – et à redonner à Mura son lustre d’antan.

Kisangani : 195 millions de dollars disparus, le scandale qui éclabousse la justice congolaise

L’argent des larmes a-t-il servi à engraisser les puissants ? Un rapport explosif du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), rendu public mercredi 24 septembre, accuse le Fonds spécial de réparation et d’indemnisation des victimes (FRIVAO). L’ONG affirme que 195 millions de dollars destinés aux victimes de la guerre de Kisangani ont été détournés. Ces fonds, censés panser les plaies d’un conflit oublié, auraient alimenté des comptes bancaires opaques et financé des activités étrangères à leur vocation humanitaire.

Le CREFDL précise que sur les 105 millions de dollars prévus pour indemniser les victimes, le FRIVAO n’a versé que 2 millions entre janvier 2022 et décembre 2024. Pire, l’argent aurait transité par une dizaine de comptes à la Rawbank. Sept comptes étaient directement liés au ministre de la Justice. Selon l’ONG, cela constitue une violation du décret créant le FRIVAO, qui ne lui confère pas cette prérogative.

Des fonds détournés vers un bureau de change ?

Les révélations les plus troublantes concernent l’usage des fonds. Le CREFDL accuse le FRIVAO d’avoir injecté 4,2 millions de dollars dans les activités d’un bureau de change, CLIC CHANGE SARL. Des retraits en cash auraient également bénéficié au ministre de la Justice.

Le rapport souligne : « Aucune loi de finances ne retrace cet encaissement dans le compte de l’État ». Le FRIVAO, pourtant organisme public, n’apparaît dans aucun document voté par le Parlement.

Le coordonnateur se défend

Contacté, le coordonnateur du FRIVAO, Monseigneur François Mwarabu, rejette les accusations et les qualifie de « tronquées et erronées ». Il rappelle que son équipe a été « suspendue pendant un an » et réhabilitée seulement en juillet 2025.

Mgr Mwarabu reconnaît qu’avant sa suspension, 101 millions de dollars étaient « mis à la disposition du FRIVAO ». Mais selon lui, le ministère de la Justice et la coordination intérimaire doivent répondre de la gestion de ces fonds pendant cette période.

Une enquête d’urgence réclamée

Face à ce qui ressemble à un vaste détournement, le CREFDL exige l’ouverture immédiate d’une enquête sur tous les gestionnaires des comptes liés à ces fonds, « depuis le premier encaissement jusqu’à nos jours ».

Le scandale dépasse la simple malversation financière. Il touche l’honneur d’un pays qui n’a pas encore tourné la page des guerres dans l’Est. Les victimes de Kisangani attendent toujours réparation. Pendant ce temps, l’argent destiné à les soulager semble s’être évaporé dans les arcanes d’un système où opacité rime trop souvent avec impunité.

La balle est maintenant dans le camp de la justice. Mais peut-on vraiment lui faire confiance quand son propre ministre est mis en cause ?

Kinshasa : déploiement conjoint FARDC-PNC pour mettre fin aux embouteillages dès le 29 septembre

En réponse à l’instruction du président Félix Tshisekedi lors de la 58ᵉ réunion du Conseil des ministres, des unités mixtes de la Police de Circulation Routière (PCR) et des Forces Armées de la RDC (FARDC) seront déployées dans les rues de Kinshasa à partir du lundi 29 septembre 2025. Objectif : mettre fin aux embouteillages qui paralysent la capitale.

La décision fait suite à une réunion de coordination tenue le 24 septembre entre le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, et les responsables de la Police Nationale Congolaise (PNC).

Selon la cellule de communication du ministère, la PCR sera renforcée par des éléments de la 14ᵉ Région militaire afin d’assurer une meilleure fluidité du trafic et d’intensifier la lutte contre l’incivisme routier. L’Inspection Générale de la PNC a, par ailleurs, reçu mandat de veiller à une lutte efficace contre les abus de certains agents.

Pour préparer ce dispositif, une parade de débriefing est prévue ce jeudi. Jacquemain Shabani a également annoncé une nouvelle dotation logistique et matérielle pour la PNC, notamment pour la PCR, avec des équipements adaptés aux interventions nocturnes.

Cette initiative marque une étape importante dans la modernisation de la gestion du trafic routier et la sécurisation des grands axes de Kinshasa, ville où les embouteillages représentent un défi quotidien pour des millions d’habitants.

440 réfugiés rwandais regagnent leur terre natale depuis Goma

Ce mercredi 24 septembre, la frontière de la Corniche Grande Barrière à Goma a accueilli un retour émouvant. Plus de 440 réfugiés rwandais ont franchi la ligne symbolique qui les sépare de Kigali. L’opération a été organisée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et les autorités locales du M23, qui contrôle Goma depuis fin janvier.

La plupart de ces familles vivaient dans les territoires de Masisi et Rutshuru. Ces zones ont hébergé des populations fuyant le Rwanda depuis le génocide de 1994. Pour certains, la RDC est leur seule terre natale : ils sont nés ici de parents rwandais désormais décédés. D’autres avaient encore l’enfance lorsqu’ils ont franchi la frontière pour chercher sécurité et refuge.

Un rapatriement volontaire et sécurisé

Eujin Byun, chargée de communication du HCR à Genève, rappelle que ce retour s’inscrit dans un programme plus large. En 2025, plus de 4 000 Rwandais ont déjà regagné leur pays. Elle souligne que le processus reste volontaire et sécurisé : « Un rapatriement durable ne peut réussir que s’il est librement consenti et accompagné de garanties de sécurité », explique-t-elle.

Le HCR précise également que ces opérations relèvent de son mandat : trouver des solutions durables pour les réfugiés rwandais, tout en tenant compte des tensions politiques entre la RDC et le Rwanda. Malgré ces difficultés, l’organisation onusienne reste confiante dans la coopération bilatérale pour stabiliser la région.

Des précédents récents encourageants

Le 9 septembre, plus de 200 réfugiés avaient déjà regagné le Rwanda avec l’accord des autorités congolaises et rwandaises. Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, s’était félicité de cette entente retrouvée. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le vice-Premier ministre congolais Jacquemain Shabani Lukoo Bihango, il avait salué le retour de plus de 1 000 réfugiés depuis Goma depuis août.

Le HCR insiste : la protection des droits et la sécurité des déplacés doivent rester prioritaires. L’accès humanitaire sans entrave et le soutien au retour volontaire sont essentiels pour renforcer la paix et la stabilité.

Des doutes persistent sur les bénéficiaires réels

Pourtant, derrière les chiffres et les cérémonies, une question demeure : le M23 rapatrie-t-il de vrais réfugiés rwandais, ou des Congolais enracinés depuis des décennies en RDC, afin de libérer de l’espace pour de véritables ressortissants rwandais ? Ce doute plane sur la frontière de Goma, soulevant des interrogations sur les motivations politiques et les véritables bénéficiaires du retour.

Ituri : la modernisation de l’aéroport de Bunia atteint 76% d’avancement

Les grues travaillent encore, mais l’horizon se dégage. Dans la province meurtrie de l’Ituri, où la sécurité reste une préoccupation quotidienne, un projet structurant avance à grands pas : la modernisation de l’aéroport de Bunia. Selon le Bureau central de coordination (BCECO), le taux d’exécution physique des travaux atteint désormais 76%, a annoncé ce lundi Guy-César Odimba, chargé de projet au sein de l’institution.

« De manière globale, nous sommes à environ 76% du taux global. Et en termes de qualité, nous sommes tous satisfaits. C’est fait conformément aux normes. En tout cas, il n’y a pas à reprocher », a-t-il déclaré à l’issue d’une audience avec le gouverneur de province. Une avancée significative pour une infrastructure clé du désenclavement du nord-est de la RDC.

La voirie pratiquement achevée

Autre motif de satisfaction : les travaux de voirie, qui relèvent du volet contractuel, sont quasi-terminés à 100%. Un signal fort qui témoigne de la détermination des équipes à mener le projet à son terme, malgré les défis logistiques et sécuritaires de la région.

Ces précisions confirment la bonne progression d’un chantier attendu comme un levier stratégique pour la relance économique de l’Ituri. Dans une province riche en ressources mais fragilisée par l’insécurité, un aéroport aux normes internationales pourrait changer la donne – facilitant le transport des personnes, des marchandises et l’arrivée des investisseurs.

Bunia, future plaque tournante du nord-est ?

À terme, la finalisation des travaux devrait permettre à Bunia de disposer d’infrastructures modernes, capables d’accueillir un trafic accru et de renforcer les capacités de mobilité dans toute la région. Un enjeu crucial pour une province qui cherche à se reconstruire après des années de violence.

Reste maintenant à boucler les derniers 24% – souvent les plus complexes – et à garantir que la qualité promise soit bien au rendez-vous. Mais pour les habitants de l’Ituri, chaque avancée est un symbole d’espoir. Celui d’une province qui refuse de se laisser définir par ses seules fractures, et qui mise sur l’avenir pour panser ses plaies.

Coupure à l’aéroport de N’djili : Kin-Kiey alerte sur un matériel obsolète

 L’aéroport international de N’djili a de nouveau plongé dans le noir ce lundi 22 septembre, à 5h50 du matin, suite à une coupure d’électricité qui a une nouvelle fois révélé la extrême vulnérabilité des infrastructures aéroportuaires de la RDC. Une panne qui a empêché les équipements de reprendre automatiquement le service, plongeant la plateforme dans l’improvisation et l’insécurité opérationnelle.

Tryphon Kin-Kiey Mulumba, président du Conseil d’Administration de la RVA, a immédiatement réagi sur le réseau social X. Dans un message sans détour, il a pointé du doigt l’obsolescence du matériel – datant de 2014 – et annoncé une décision radicale : la RVA veut désormais abandonner la fourniture de la SNEL pendant la nuit et fonctionner en mode inverse, c’est-à-dire en s’appuyant prioritairement sur ses propres groupes électrogènes.

« Le matériel en obsolescence doit être remplacé »

La solution, cependant, se heurte à un obstacle de taille : l’état de dégradation avancée des équipements de backup. « La RVA-SA veut abandonner la SNEL de nuit, fonctionner en mode inverse par les groupes électrogènes, mais le matériel en obsolescence doit être remplacé », a reconnu le PCA, soulignant l’urgence d’investir dans des infrastructures modernes et fiables.

Cette coupure intervient dans un contexte already tendu. Vendredi dernier, la ministre du Portefeuille avait suspendu pour trois mois Léonard Ngoma Mbaki, le directeur général de la RVA, suite à une précédente panne survenue le jour du retour du président de la République – un incident jugé d’une gravité exceptionnelle.

Une sécurité aéroportuaire en question

Les coupures répétées à N’djili ne sont pas qu’une simple gêne opérationnelle. Elles posent des questions cruciales de sécurité aérienne, affectent la ponctualité des vols, découragent les compagnies internationales et nuisent gravement à l’image du pays.

Le projet de se détacher partiellement de la SNEL témoigne d’une perte de confiance définitive dans la capacité du fournisseur national à garantir une alimentation stable. Mais il suppose aussi que la RVA soit en mesure d’assurer elle-même une continuité de service sans faille – ce qui, au vu de l’état de ses groupes électrogènes, est loin d’être acquis.

Une urgence nationale

Derrière les problèmes techniques se cache un enjeu de souveraineté et de développement économique. Un aéroport capital comme N’djili ne peut fonctionner au gré des défaillances du réseau électrique national. La modernisation de ses infrastructures n’est plus une option, mais une condition sine qua non pour rester connecté au monde.

La balle est désormais dans le camp du gouvernement et de la direction de la RVA. Ils devront débloquer les financements, moderniser les équipements et garantir que les voyageurs qui foulent le sol congolais ne soient plus accueillis par le silence des radars et l’obscurité des terminaux.

SOCIR : le gouvernement s’engage à réhabiliter les remorqueurs et sécuriser l’approvisionnement en pétrole

La Société Congolaise des Industries de Raffinage (SOCIR) retrouve une lueur d’espoir. Ce vendredi 19 septembre, le ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a visité le site stratégique de Muanda, dans le Kongo Central, et annoncé une série de mesures fortes pour relancer l’entreprise publique, dont l’État détient 50 % du capital. Au programme : la réhabilitation des remorqueurs Kinimi et Castor, actuellement hors service, et la location d’un tanker pour assurer la continuité de l’approvisionnement en produits pétroliers dans la zone Ouest du pays.

« Je suis venu voir et comprendre. Lire des rapports est utile, mais rien ne remplace l’observation sur le terrain », a déclaré le ministre, insistant sur le rôle « crucial » de la SOCIR, qui dispose de 185 millions de litres de capacité de stockage – un atout majeur pour éviter toute rupture d’approvisionnement.

Modernisation et augmentation des capacités

Outre la remise en état des remorqueurs, le plan de relance prévoit le doublement des capacités de stockage, le développement de la filière GPL, l’acquisition d’une barge dédiée et le renforcement du transport terrestre. Autant de projets qui visent à moderniser en profondeur les infrastructures vieillissantes de la société.

Franck Beaussard, Administrateur Directeur Général de la SOCIR, a salué ces annonces, estimant qu’elles permettront de « mieux gérer l’augmentation des volumes » dans la chaîne d’approvisionnement. Il a également mis en avant la résolution des pertes et manques à gagner (PMAG) prévue pour le 1er janvier 2025, une mesure attendue qui contribuera à « assainir les comptes et restaurer la confiance entre l’État et les opérateurs pétroliers ».

Des effets déjà visibles

Les mesures gouvernementales portent déjà leurs fruits. Selon les chiffres communiqués sur place, la demande en produits pétroliers dans la zone Ouest est passée de 50 555 m³ à plus de 85 000 m³ – une hausse significative qui témoigne d’une dynamique de reprise.

Lors de sa visite, le ministre a inspecté la jetée pétrolière, le laboratoire d’analyses, les ateliers mécaniques et le parc de réservoirs. Autant d’installes vitales qui nécessitent des investissements urgents pour fonctionner à plein régime.

Une entreprise au cœur de la souveraineté économique

La relance de la SOCIR dépasse largement le simple cadre technique. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation énergétique et de souveraineté économique de la RDC. En garantissant l’approvisionnement en produits raffinés, le gouvernement entend réduire sa dépendance aux importations et stabiliser le marché intérieur.

Reste maintenant à traduire ces engagements en actes concrets. La réhabilitation des remorqueurs, la location du tanker et le doublement des capacités de stockage nécessiteront des financements importants et une coordination sans faille entre l’État et la direction de la SOCIR.

Mais le message est clair : le gouvernement ne laissera pas tomber cette entreprise stratégique. La preuve : le ministre en personne est venu le dire sur place, devant les réservoirs et les pipelines de Muanda.

Kalemie, nouvel eldorado économique ? Suminwa lance les grands chantiers du Tanganyika

Ils étaient des promesses de campagne, les voici devenus réalités tangibles. La Première ministre Judith Suminwa Tuluka, en séjour ce mercredi 17 septembre dans la province du Tanganyika, a officiellement lancé une série de chantiers structurants destinés à désenclaver Kalemie et à en faire un pôle économique majeur de la République démocratique du Congo. Une visite éclair, mais lourde de symboles et d’engagements concrets.

Au cœur de son programme : la réhabilitation du boulevard Lumumba. Cet axe vital de 12,5 kilomètres, qui connecte les routes nationales RN5 et RN33, va être entièrement rénové. Un projet attendu de longue date par les habitants et les transporteurs, qui voient en lui l’artère nourricière de toute l’activité provinciale.

Moderniser le port, ouvrir la région

Mais le clou de sa visite aura été l’inspection du port international de Kalemie. Judith Suminwa n’a pas seulement arpenté les docks ; elle a aussi annoncé le lancement imminent de sa modernisation. La première phase des travaux est estimée à plus de 70 millions de dollars américains. Objectif affiché : transformer cette plateforme portuaire vieillissante en un hub logistique moderne, capable d’accueillir un trafic accru et de dynamiser les échanges avec les pays voisins.

« L’ambition est de relancer le commerce régional, de renforcer la connectivité avec la Zambie, le Burundi et la Tanzanie, et surtout, d’améliorer concrètement les conditions de vie des populations », a déclaré la cheffe du gouvernement, devant un parterre d’autorités locales et d’investisseurs.

Le pont Lukuga, prochain sur la liste ?

La Première ministre a également inspecté le pont Lukuga, autre infrastructure critique dont l’état nécessite une attention urgente. Si aucun plan de financement n’a été dévoilé sur place, son passage attentif sur le site laisse présager une prochaine annonce.

Avec ces lancements, le gouvernement Suminwa confirme sa volonté de faire du Tanganyika une zone pilote de son programme de développement intégré. La province, riche en potentialités mais longtemps négligée, pourrait bien devenir le laboratoire d’une nouvelle politique économique – centrée sur les infrastructures, la connectivité et le partenariat public-privé.

Reste maintenant à passer des discours aux actes. Les calendriers de réalisation, les sources de financement et les mécanismes de suivi devront être précisés rapidement pour convaincre une population souvent sceptique face aux annonces tonitruantes. Mais pour la première fois depuis longtemps, Kalemie se prend à rêver d’avenir.

Les Wazalendo lancent un ultimatum aux Banyamulenge – « Dix jours pour quitter Uvira »

La menace est tombée comme un couperet. Ce vendredi 12 septembre, les forces supplétives wazalendo ont adressé un ultimatum cinglant aux Banyamulenge d’Uvira : quitter la province du Sud-Kivu dans un délai de dix jours. Un message en swahili, relayé par un chef de troupes anonyme, annonce une campagne baptisée « Retour au Rwanda pour tous les Tutsis » et prévient : « Au-delà de ces dix jours, vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenus ».

Cette sommation survient alors que les autorités venaient de transférer, dans la nuit du 9 septembre, le général Olivier Gasita – figure tutsi controversée – d’Uvira vers Bujumbura puis Kinshasa. Une manœuvre destinée à apaiser les tensions, mais visiblement insuffisante aux yeux des wazalendo. « Il reste encore beaucoup de Gasita à Uvira. La vraie solution, c’est qu’il n’y ait plus de Tutsi ici », assène le même chef, dans une rhétorique qui rappelle sinistrement les heures précédant le génocide rwandais.

Une région au bord de l’embrasement

L’ultimatum ravive les peurs dans une zone où l’activité économique commençait à renaître timidement. Seulement 128 foyers banyamulenge resteraient encore dans la ville, la majorité ayant déjà fui vers des camps de réfugiés au Burundi. Mais derrière ce chiffre, c’est tout un mécanisme de haine qui se met en place.

Des témoignages alarmants font état d’actions parallèles des imbonerakure, milices du parti au pouvoir burundais, qui identifieraient les foyers tutsi à Bujumbura. « Ce recensement vise à pouvoir éliminer physiquement les Tutsi si Uvira devait tomber aux mains des rebelles congolais », s’alarme un avocat burundais sous couvert d’anonymat.

Les craintes d’une déstabilisation régionale

Le gouvernement burundais, inquiet, redoute que des groupes hostiles ne profitent du chaos pour tenter de renverser le président Évariste Ndayishimiye. Bujumbura sollicite désormais l’appui des capitales occidentales pour éviter l’embrasement.

Sur les rives du lac Tanganyika, le spectre des violences ethniques plane à nouveau. Les mots utilisés – « chasse aux Tutsi » – font froid dans le dos et rappellent les discours qui ont conduit aux pires tragédies de la région.

Alors que le compte à rebours est lancé, la communauté internationale reste silencieuse. Uvira retient son souffle, consciente que les dix prochains jours pourraient basculer dans l’irréparable.

86 morts dans les eaux sombres de l’Équateur, le deuil d’une génération

La rivière Nsolo a englouti les rêves d’une génération. Dans la nuit noire du mercredi 10 septembre, le bateau Bokenda a disparu sous les eaux, emportant avec lui 86 âmes dont plus de 60 élèves. Un drame absurde qui jette une lumière crue sur l’impunité maritime qui règne dans les provinces reculées de la République démocratique du Congo.

Il était 22 heures quand le drame s’est produit au confluent des eaux sombres de la Nsolo et de la grande rivière Baringa. Le Bokenda, littéralement chargé à craquer, venait de quitter le secteur de Waka pour rejoindre le centre de Basankusu. À bord, des dizaines de jeunes vies, parties étudier, rêver, vivre.

Un sauvetage désespéré

« Le bilan provisoire fait état de 86 victimes, dont une majorité d’élèves. Seules huit personnes ont pu être secourues grâce à l’intervention rapide des riverains », témoigne d’une voix brisée Jérémie Degba, journaliste d’une radio locale. Dans l’obscurité, les habitants des berges ont plongé, crié, tenté l’impossible pour arracher des vies aux courants voraces.

Mais face à la surcharge du bateau et à l’absence totale de gilets de sauvetage, leurs efforts ont souvent tourné au cauchemar. Les recherches se poursuivent encore, mais l’espoir s’amenuise à chaque heure qui passe.

Les causes connues et ignorées

Les premiers éléments pointent deux causes récurrentes : un mauvais chargement et une navigation de nuit. Deux pratiques formellement interdites mais tellement communes dans ces régions où les contrôles sont rares et la nécessité impérieuse.

« Le bateau était manifestement surchargé », confirment plusieurs témoins. Combien étaient-ils exactement à bord ? Nul ne le sait encore. La course contre la montre et le profit l’emportant trop souvent sur la sécurité des passagers.

Une tragédie nationale récurrente

Ce naufrage s’inscrit malheureusement dans une longue liste noire. En RDC, la vétusté des embarcations, le non-respect des normes de sécurité et la surcharge sont érigés en système. La navigation nocturne, bien qu’officiellement interdite, reste la règle dans de nombreuses provinces reculées.

Le Bokenda rejoindra dans la mémoire collective le triste cortège des bateaux fantômes qui hantent les fleuves congolais, emportant périodiquement des dizaines de vies dans l’indifférence générale.

Alors que les familles endeuillées commencent à identifier leurs disparus, une question brûle toutes les lèvres : jusqu’à quand la République laissera-t-elle ses enfants mourir dans l’indifférence des eaux sombres ? Le deuil de l’Équateur est aussi celui de toute la nation.

Mbilia Bel, la Cléopâtre de la rumba, frôle le drame sur la route

La voix qui a envoûté l’Afrique pendant des décennies a manqué de s’éteindre sur le bitume brûlant de Kinshasa. Ce mardi, Mbilia Bel, de son vrai nom Marie Claire Mboyo, la légende absolue de la rumba congolaise, a été victime d’un accident de circulation alors qu’elle se rendait à l’aéroport international de N’Djili. Un choc pour toute une nation qui retient son souffle.

L’artiste, qui devait prendre un vol pour la Belgique où elle est attendue sur scène le 20 septembre prochain, a vu son voyage brutalement interrompu. Selon nos informations, l’état de la diva et de son producteur, Jules Nsana, blessé dans le même accident, est désormais stable. La nouvelle, diffusée comme une traînée de poudre, a provoqué un vent de panique parmi les millions d’admirateurs de la chanteuse.

« Plus de peur que de mal »

Dans la foulée de l’incident, Marc Tabu, journaliste et parent de l’artiste, s’est voulu rassurant : « Rien de grave du côté de Mbilia, elle est simplement gardée en observation médicale. C’est plus de peur que de mal, elle va s’en sortir. » Malgré le choc et le vol manqué, la détermination de l’icône reste de fer : le show doit continuer. Elle compte bien honorer sa prestation à la salle Madeleine de Bruxelles, preuve d’une professionnalisme et d’un amour du public inébranlables.

Félix Tshisekedi relance la ligne ferroviaire Kinshasa–Matadi avec 7 nouvelles voitures voyageurs

Sous le regard attentif du Président Félix-Antoine Tshisekedi, le Vice-Premier ministre et ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, a assisté ce vendredi 5 septembre 2025 à la relance de la ligne ferroviaire Kinshasa–Matadi. Ce tronçon stratégique, long de 365 kilomètres et fermé depuis février 2020, reprend enfin son rôle central pour transporter personnes et marchandises.

Sept nouvelles voitures pour moderniser le rail

La cérémonie a présenté sept voitures voyageurs automotrices, financées par la Redevance Logistique Terrestre (RLT). Arrivées la veille de Matadi grâce à une collaboration avec une entreprise chinoise, ces nouvelles unités illustrent la volonté du gouvernement de moderniser le transport ferroviaire national.

Le Directeur général de l’ONATRA, Martin Lukusa, a salué le leadership du Président Tshisekedi. Selon lui, le train reste la meilleure alternative pour une mégalopole de près de 20 millions d’habitants. Il a ajouté que le trafic ferroviaire urbain à Kinshasa reprendra prochainement, renforçant l’offre de transport dans la capitale.

Une renaissance pour l’ONATRA

La ministre du Portefeuille, Julie Mbuyi Shiku, a qualifié cette réhabilitation de projet structurant à effet réel. Elle a souligné que l’ONATRA, jadis fleuron du transport multimodal en RDC, retrouve progressivement sa place dans le développement économique et logistique du pays.

Vers une flotte ferroviaire modernisée

Jean-Pierre Bemba a annoncé que ces sept wagons ne constituent que le début d’une série d’acquisitions ambitieuses. Dans les prochains mois, le gouvernement attend cinq locomotives neuves et quarante wagons porte-conteneurs. La ligne urbaine Gare centrale – aéroport international de N’Djili et la voie Gare centrale – Kitambo magasin rouvriront également. Les travaux de dégagement des emprises ferroviaires se poursuivent.

Le Président a conclu la cérémonie en coupant le ruban symbolique. Il a visité les nouveaux wagons et apprécié le confort réservé aux voyageurs. Avec cette relance, la RDC affirme sa volonté de moderniser le rail national et de sécuriser le transport sur cet axe vital pour l’économie.

Destitution de Miss RDC 2025 : le contrat qui divise

Par un communiqué laconique et sans appel, l’organisation Miss Universe RDCongo a annoncé, ce mardi, la destitution immédiate de Déborah Djema, Miss Universe RDCONGO 2025. La raison ? Elle a catégoriquement refusé de signer le contrat liant la lauréate à son titre, qu’elle aurait estimé inapproprié. L’organisation lui retire la couronne et confisque l’écharpe. Son règne s’arrête net.

Ensuite, une série d’injonctions strictes tombe : Madame Djema n’a plus le droit de se prévaloir de son titre, ni d’arborer les symboles qui y sont associés. Elle dispose de quarante-huit heures pour effacer de ses réseaux sociaux toute image, toute vidéo, toute référence à la couronne ou au logo de l’organisation. Passé ce délai, l’organisation promet des poursuites pour utilisation non autorisée de propriété intellectuelle. Ainsi, la rupture devient totale, brutale et définitive.

Un silence qui pèse

Face à cette annonce foudroyante, un acteur reste muet : l’intéressée elle-même. Déborah Djema garde un silence absolu. Elle ne publie aucune déclaration, aucune story, aucun post de révolte ou de tristesse. Ce mutisme intrigue, interroge, et construit une narration parallèle à celle du comité. Que cache ce calme apparent ? Une stratégie médiatique ? Une négociation secrète ? Ou simplement la stupéfaction face à la rigueur de la sanction ?

Le cœur du conflit : un contrat non signé

Le nœud de l’affaire se cristallise autour de ce document que la miss a choisi de ne pas parapher. Le comité invoque le règlement intangible de la Miss Universe Organisation, qu’il affirme ne pouvoir modifier au « gré des désirs d’une Miss » sous peine de disqualification internationale. Pour l’organisation, la décision s’impose comme une stricte application des règles, une question de principe et de survie dans le circuit mondial.

Cependant, il est évident que l’histoire paraît plus complexe. Ce qui se présente comme un simple refus d’obtempérer soulève, en réalité, des questions bien plus profondes : que contenait donc ce contrat pour provoquer un tel rejet ? Quelles clauses ont pu sembler si inacceptables aux yeux de la jeune femme qu’elle a préféré y laisser sa couronne ?

L’arbitrage invisible du public

Alors que les protagonistes officiels campent sur leurs positions, l’affaire déborde déjà du cadre strictement administratif. Elle se transforme en récit public, où chaque détail est scruté et chaque silence, analysé. Après tout, la destitution d’une reine de beauté n’est jamais anodine. Elle charrie toujours avec elle des questions de pouvoir, de consentement et d’autonomie des ambassadrices de ces programmes.

Finalement, la page se tourne pour Miss Universe RDCongo. Pour Déborah Djema, un chapitre se clôt, peut-être pour en ouvrir un autre. Or, la suite finira par nous parvenir, tôt ou tard, soit par la voix enfin libérée de l’ancienne miss, soit par la révélation de ce fameux contrat qui a eu raison d’un règne. En vérité, l’histoire n’est pas encore écrite.

le Général Cirimwami et le Colonel Rugabisha honorés pour leur bravoure

La République démocratique du Congo a honoré le lundi 1er Septembre la mémoire du Général Peter Cirimwami et du Colonel Alexis Rubagisha, deux officiers supérieurs tombés au front en janvier et février. La cérémonie d’hommage national, organisée ce lundi en présence du Président Félix Tshisekedi et de la Première Dame Denise Nyakeru, a réuni les chefs des institutions, les membres du Gouvernement, ainsi que les familles des disparus.

Devant les cercueils recouverts du drapeau national, le Chef de l’État, commandant suprême des FARDC, a exprimé ses condoléances et sa reconnaissance. À titre posthume, le Général Cirimwami a été promu Lieutenant-général et le Colonel Rubagisha, Général de brigade. Tous deux ont également été admis dans l’Ordre national « Héros Nationaux Kabila-Lumumba ».

L’inauguration du cimetière militaire « Repos du Soldat »

La cérémonie a également marqué l’ouverture officielle du cimetière militaire « Repos du Soldat », situé à N’sele, à une cinquantaine de kilomètres de Kinshasa. Ce site de 74 hectares, unique en son genre, devient le plus grand cimetière public de la capitale. Subdivisé en quartiers, il comprend déjà 600 caveaux, dont 51 disponibles, et accueillera à l’avenir aussi bien les militaires que certains officiels civils.

Le Général Ephraim Kabi, commandant de la Garde républicaine, a salué l’initiative, qualifiant le lieu de « sanctuaire de dignité et de reconnaissance éternelle ».

Un message fort de Félix Tshisekedi

Dans son discours, le Président Tshisekedi a exalté la bravoure des deux héros nationaux.
« Le Général-Major Peter Cirimwami est tombé en soldat, fidèle à son devoir de protéger la Nation jusqu’au sacrifice suprême », a-t-il déclaré. Quant au Colonel Rubagisha, il a été décrit comme un officier « calme et tenace, capable de décider et d’agir avec efficacité et honneur ».

Le Chef de l’État a conclu par une promesse : poursuivre sans relâche la traque des auteurs et complices des crimes contre les populations, tout en réaffirmant l’exigence du respect de la souveraineté nationale.

Avec « Repos du Soldat », la RDC offre désormais un espace de mémoire et de reconnaissance, destiné à préserver l’honneur de ceux qui ont servi la Nation.

Obsèques officielles du général Peter Cirimwami, héros tombé au front

Ce lundi 1er septembre, Kinshasa accueille les obsèques officielles du général Peter Cirimwami, ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu. La cérémonie se déroule au Palais du Peuple, en présence du président Félix Tshisekedi, avant l’inhumation au cimetière Le Repos du Soldat, dans la commune de N’Sele.

Le décès du général Cirimwami a été annoncé le 24 janvier 2025 par le porte-parole des FARDC, le général Sylvain Ekenge. L’officier était tombé au champ d’honneur après avoir été grièvement blessé en opération dans l’Est du pays. Malgré son évacuation vers Kinshasa, il a succombé à ses blessures.

Une carrière marquée par le devoir

Tout au long de sa carrière, le général Peter Cirimwami a occupé des postes stratégiques au sein des FARDC. Il a dirigé plusieurs opérations militaires contre les groupes armés et contribué à la stabilisation des zones en conflit. En octobre 2023, il avait été nommé gouverneur militaire du Nord-Kivu, dans le cadre de l’état de siège, en remplacement du lieutenant-général Constant Ndima.

Reconnu pour son courage, sa discipline et son sens du devoir, il sera élevé à titre posthume au grade de lieutenant-général.

L’entrée du mot « Liboke » au Larousse 2026 déclenche un débat culturel

Le Petit Larousse illustré 2026 accueillera un nouvel entrant : le liboke, plat emblématique de la République démocratique du Congo. Selon le dictionnaire, il s’agit d’« une préparation à base de poisson ou de viande, enveloppée dans des feuilles de bananier et cuite au charbon de bois ».

Une définition simple qui réjouit certains Congolais mais suscite aussi des critiques. Dans les restaurants de Kinshasa, comme le « 100 % Liboke, Chez Mère Antho Aembe », les clients affluent à l’heure du déjeuner pour savourer ce mets au goût fumé unique. Pour beaucoup, cette reconnaissance française est une fierté nationale.

Mais pour d’autres, notamment des intellectuels et universitaires, la définition proposée par le Larousse est trop réductrice. « En lingala, liboke signifie avant tout un petit groupe », explique Moïse Edimo Lumbidi, professeur de lingala. Ce sens renvoie à l’unité et à la communion, valeurs chères à l’histoire congolaise, notamment à travers le slogan du Zaïre de Mobutu : Tolingi Zaïre liboke moko, lisanga moko (« Nous voulons un Zaïre uni et indivisible »).

L’écrivain Pépin-Guillaume Manjolo déplore que l’Académie française n’ait pas consulté les académies congolaises avant cette intégration :

« Limiter liboke à l’aspect culinaire est acceptable pour les Français, mais pas pour nous. »

Pour les défenseurs du patrimoine linguistique, il est indispensable de préserver la dimension culturelle du mot en expliquant ses origines et son usage historique. Du côté des restaurateurs, l’annonce est perçue comme une opportunité. « Si ça amène plus de clients, c’est tant mieux », sourit Mère Antho.

Entre fierté gastronomique et débat identitaire, l’entrée de liboke au Larousse illustre l’enjeu de la reconnaissance culturelle dans la langue française.

Fondation LONA : un nouveau logo pour incarner l’excellence congolaise

Une nouvelle identité pour une vision renouvelée. Ce lundi, la Fondation LONA a présenté officiellement son nouveau logo, résultat d’un concours national qui a mobilisé la créativité de designers venus de toute la RDC.

Après un processus de sélection minutieux et plusieurs phases d’évaluation, le jury, composé de professionnels indépendants, a désigné la création de Jacobin Diwantesa Bakangadio comme nouvelle signature visuelle de l’institution. Ce symbole, riche en sens, reflète la mission de la fondation : « Semer aujourd’hui l’excellence, l’espoir et le savoir pour bâtir un Congo meilleur. »

Dans un communiqué, la Fondation a remercié chaleureusement l’ensemble des participants pour leur créativité et leur engagement, saluant également « le temps, l’expertise et la passion » du jury.

Deux autres finalistes, Antonio Caxixi et Larissa Luemba, ont été félicités pour la qualité et l’originalité de leurs propositions, qui ont contribué à relever le niveau artistique et conceptuel du concours.

Avec cette nouvelle identité visuelle, la Fondation LONA espère renforcer sa visibilité, fédérer ses partenaires et poursuivre sa mission au service du développement et de l’excellence en République démocratique du Congo.