Congo en danger : Martin Fayulu brise le silence, interpelle Tshisekedi et somme Kabila de quitter Goma

Dans une adresse retentissante ce lundi 2 juin 2025, Martin Fayulu, leader de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECiDé), a lancé un double message aussi puissant que stratégique : un appel à l’unité nationale et un avertissement sans équivoque aux figures qu’il juge complices de la crise qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo.

Vers une union patriotique avec Tshisekedi

Face à l’occupation de Goma par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, Fayulu tend une main inattendue au président Félix Tshisekedi. Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, il propose une rencontre directe, sans artifice ni calcul politique :
« Je veux vous voir… pour une discussion directe, sans faux-semblants, sans compromission mais par patriotisme, afin de trouver une issue digne à cette crise existentielle », écrit-il.

Un ton inédit pour celui qui, jusque-là, restait distant à toute démarche de dialogue avec le pouvoir en place. L’enjeu est clair : unir les forces républicaines pour sauver l’intégrité du pays menacée par la balkanisation.

Kabila sommé de quitter Goma : l’accusation de trahison

Mais l’intervention de Fayulu prend un virage accusateur envers Joseph Kabila, l’ancien président, qu’il soupçonne d’entretenir une collaboration trouble avec les forces déstabilisatrices.

« À Joseph Kabila : aucune raison, même stratégique, ne saurait justifier une collaboration avec ceux qui déchirent notre pays. Je vous exhorte de quitter Goma, ville martyre aujourd’hui occupée avec la complicité des forces ennemies. L’histoire ne pardonne pas les trahisons », déclare-t-il solennellement.

Une ligne rouge est franchie. Fayulu ne cache plus sa rupture totale avec l’ancien chef d’État, l’accusant d’entraver la cohésion nationale et de contribuer à l’occupation étrangère.

Rejet des alliances troubles et appel à la mobilisation populaire

Fayulu adresse également une mise en garde à Corneille Nangaa, chef de la plateforme d’opposition active à l’Est, dénonçant toute collusion avec les groupes armés ou intérêts extérieurs. Il appelle à un sursaut de dignité et de patriotisme.

Enfin, face à la gravité de la situation, il exhorte le peuple congolais à se lever dans une mobilisation unie et pacifique :

« Levons-nous, unis, tous ensemble. Soyons déterminés. Refusons la fatalité. Choisissons la patrie. »

Un tournant politique historique ?

Ce discours pourrait marquer un tournant dans l’opposition congolaise. Fayulu, longtemps vu comme un rival irréductible de Tshisekedi, propose une voie de salut par le dialogue républicain et la défense de l’intérêt national au-dessus des rancunes partisanes.

Dans une RDC fracturée, ce cri du cœur, entre rupture et réconciliation, pourrait bien redéfinir les lignes politiques dans les jours à venir.

Crise RDC-Rwanda : la Francophonie entre en scène pour tenter d’éviter le pire

Alors que l’Est de la République démocratique du Congo s’enfonce chaque jour un peu plus dans la tourmente, la communauté francophone brise enfin le silence. Face à l’escalade de la violence causée par la rébellion M23, soutenue par le Rwanda, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et les présidents de plusieurs parlements africains francophones ont décidé de lancer une mission diplomatique de bons offices entre Kinshasa et Kigali.

Déployée du 25 au 27 mai 2025, cette mission inédite vise à faciliter le dialogue entre les autorités congolaises et rwandaises. Arrivée à Kinshasa ce dimanche 25 mai, la délégation a été accueillie par la députée Grâce Neema Paininye, Questeure adjointe du Bureau de l’Assemblée nationale.

Durant leur séjour dans la capitale congolaise, les émissaires francophones mèneront une série de rencontres de haut niveau : une audience avec le Président de la République, des échanges avec les présidents des deux chambres du Parlement, des députés de l’opposition, des membres de la société civile, la Monusco, les confessions religieuses ainsi que quelques ministres.

La délégation, composée notamment de cinq députés issus de différents pays francophones, poursuivra sa mission à Kigali, capitale du Rwanda, accusé de soutenir activement le M23, un groupe armé qui contrôle une large partie du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Parmi les membres de cette mission, figure la députée française Amal Amélia Lakrafi, représentante de la 10e circonscription des Français de l’étranger (Afrique-Moyen-Orient).

« Cette visite s’inscrit dans une mission de la commission politique de l’APF. Nous sommes ici pour écouter, dialoguer et porter la voix de la Francophonie face à cette crise qui menace toute la région », a-t-elle déclaré.

Au-delà de ce déplacement diplomatique, l’APF confirme son rôle d’acteur clé dans la prévention des conflits et la promotion de la démocratie. Reconnue comme l’organe représentatif et consultatif de la Francophonie, l’organisation multiplie les actions de médiation, de diplomatie parlementaire et d’observation électorale dans les régions en crise.

Cette initiative survient dans un contexte de tensions internationales accrues. Les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine ont également lancé des efforts de médiation pour tenter de résoudre la crise. Mais l’implication de la Francophonie, forte de ses valeurs de paix, de dialogue et de solidarité, pourrait donner un nouvel élan à la recherche d’une solution durable au conflit qui ensanglante l’Est du Congo.

HRW dénonce les abus des miliciens Wazalendo au Sud-Kivu et appelle à leur désarmement

Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport ce vendredi 23 mai. L’ONG y dénonce des abus généralisés commis par les miliciens Wazalendo dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo. Ces miliciens frappent, tuent et extorquent des civils, parfois selon des critères ethniques.

Souvent, les Wazalendo épaulent les FARDC contre les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda. Cependant, HRW affirme qu’ils agissent en toute impunité.

Clémentine de Montjoye, chercheuse senior à HRW, avertit :

« Si l’armée continue de collaborer avec eux, elle risque de devenir complice des exactions. »

HRW demande au gouvernement congolais de rompre cette alliance. L’ONG exige aussi le désarmement des Wazalendo, l’ouverture d’enquêtes impartiales, et la poursuite des responsables.

Entre mars et avril 2025, les Wazalendo ont érigé plusieurs barrages illégaux sur les routes principales du Sud-Kivu. Ils ont extorqué entre 500 et 1 000 francs congolais par personne, soit 0,17 à 0,34 dollar. Le gouverneur intérimaire, Jean-Jacques Elakano, a reconnu leur nuisance. Il a expliqué que la province ne pouvait plus collecter d’impôts à cause de ces miliciens, qui « ne doivent pas se substituer à l’État ».

Par ailleurs, HRW rapporte plusieurs actes de flagellation. Les miliciens ont fouetté des hommes et des femmes qu’ils accusaient de comportements déplacés. Un habitant d’Uvira a confié à l’ONG :

« Certains Wazalendo se prennent pour la police. Ils pensent pouvoir gérer les conflits civils. »

Depuis le retour du M23 en 2021, les jeunes Wazalendo ont pris les armes pour aider l’armée. Kinshasa a salué leur implication. Pourtant, ces miliciens se heurtent parfois aux FARDC, causant des affrontements meurtriers et blessant des civils.

Le VPM Shabani muscle la formation des parlementaires

La sécurité au cœur du débat parlementaire. Ce mardi 20 mai, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, SHABANI LUKOO BIHANGO J., a officiellement ouvert un atelier de renforcement des capacités à l’intention des commissions Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Organisé à l’initiative des deux chambres, cet atelier de trois jours (20–22 mai) s’inscrit dans une dynamique de professionnalisation de l’action parlementaire en matière de gouvernance sécuritaire. L’objectif est clair : donner aux parlementaires les outils nécessaires pour exercer un contrôle rigoureux et éclairé sur les politiques de sécurité nationale.

Le thème principal de cette session porte sur la réforme de la Police nationale congolaise (PNC). Les participants se pencheront sur les mécanismes de réforme, les instruments de contrôle institutionnel, ainsi que sur les techniques d’évaluation des politiques sécuritaires. Le projet de loi de programmation 2025–2029, récemment défendu par le VPM Shabani devant l’Assemblée nationale, sera également au centre des échanges.

Pour le Vice-Premier Ministre, cet atelier marque une étape clé dans la volonté du Gouvernement d’appuyer le rôle stratégique du Parlement, garant de la transparence et de l’efficacité dans la réforme du secteur de la sécurité.

Cette initiative s’inscrit dans la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui prône une paix durable et une sécurité partagée sur l’ensemble du territoire. Une gouvernance sécuritaire efficace commence par un Parlement formé, engagé et capable d’agir avec lucidité dans l’intérêt de la nation.

Beni en colère : L’ assassinat d’un élève provoque la paralysie les écoles

Les écoles de Beni ont fermé ce lundi 19 mai 2025. Les élèves protestent contre l’assassinat de David Tumba Tshaba, un préfinaliste tué par des hommes armés dans le quartier Kasabinyole.

Un Élève Assassiné en Résistant

David Tumba Tshaba a été abattu alors qu’il tentait de résister à un vol. Son assassinat a choqué les étudiants, qui ont décidé de sécher les cours pour dénoncer cette violence et exiger des réponses.

Des Étudiants Révoltés

« Nous déplorons cet assassinat lâche, d’un jeune plein d’espoir et d’avenir pour notre pays. Nous voulons interpeller les autorités pour une action rapide et ferme », a déclaré Jeannot Kangwana, coordonnateur du comité des élèves de Beni.

Les élèves réclament des enquêtes indépendantes pour identifier et juger les responsables. Ils demandent aussi un renforcement des mesures de sécurité pour protéger les jeunes de la ville.

Les Autorités Sous Pression

Face à cette colère, les autorités ont promis des enquêtes pour retrouver les coupables. L’enterrement du jeune David, prévu ce lundi, se déroulera dans un climat de tension.

Violents affrontements entre les FARDC et le Groupe Armé Zaïre près de Bunia

Des affrontements violents ont éclaté ce lundi 19 mai 2025, entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens du groupe armé Zaïre, dans la périphérie du village de Jina, à environ 35 kilomètres de Bunia, dans le territoire de Djugu.

Un Bilan Provisoire Alourdi
Les combats ont déjà fait trois blessés graves. Les casques bleus népalais de la MONUSCO ont réussi à évacuer les blessés vers leur base à Jina, où plusieurs habitants ont aussi trouvé refuge. Parmi les victimes, on compte une personne touchée à la tête, une autre à l’abdomen, et un soldat des FARDC blessé au bras.

Déclenchement des Hostilités
Selon une source sécuritaire, les violences ont débuté après l’incendie d’un campement vide des FARDC à Tchulu par des miliciens de Zaïre. Peu après, des affrontements ont éclaté à Liko, l’un des bastions de cette milice, dès les premières heures du matin.

Nouvelle Attaque à Lidda
La veille, une embuscade présumée tendue par la milice CODECO contre une patrouille de l’armée ougandaise à Lidda, près du centre commercial de Bule, a fait au moins six morts et plusieurs blessés. Ce bilan reste toutefois à confirmer par les autorités.

Une Situation Tendue
Ces attaques ont entraîné une paralysie des activités socio-économiques dans cette région déjà marquée par des violences récurrentes, soulignant une fois de plus l’instabilité persistante dans l’Est de la RDC.

Nouvelle vague de violence en Ituri : Plusieurs morts et blessés après des affrontements Armés

Au moins six personnes ont été tuées le dimanche 18 mai 2025 lors d’une attaque menée par des miliciens de la CODECO contre un convoi de soldats de l’armée ougandaise (UPDF) dans le territoire de Djugu, en Ituri. Selon des sources locales, les miliciens ont tendu une embuscade à ce convoi qui patrouillait dans la localité de Lidda, près du centre commercial de Bule.

Des Affrontements Multiples et des Blessés

Le lundi 19 mai, des affrontements ont également éclaté aux abords du village de Jina, à 35 kilomètres de Bunia, entre les militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) et des miliciens Zaïre. Cette confrontation a fait trois blessés, dont deux civils et un militaire des FARDC.

Les violences ont commencé après l’incendie d’un campement vide des FARDC à Tchulu par des éléments de la milice Zaïre, selon des sources locales de sécurité. Peu après, de nouveaux combats ont éclaté à Liko, un bastion de ces miliciens.

Une Population en Détresse

Les casques bleus népalais de la MONUSCO sont intervenus pour évacuer les blessés vers la base de la Mission onusienne de Jina, où plusieurs habitants ont trouvé refuge. Les victimes, touchées à la tête, à l’abdomen et au bras, ont été rapidement prises en charge, mais les combats ont paralysé les activités socio-économiques de la région.

Réforme Policière : Shabani Lukoo défend un plan ambitieux pour la PNC à l’assemblée

Le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Shabani Lukoo Bihango J., défend ce jeudi 15 mai 2025, devant l’Assemblée nationale, le projet de loi de programmation 2025-2029 pour la réforme de la Police nationale congolaise (PNC).

Ce projet stratégique, estimé à 2,3 milliards de dollars sur cinq ans, vise à moderniser et professionnaliser la PNC en profondeur. Parmi les principaux axes de cette réforme figurent :

  • Renforcement du cadre institutionnel pour garantir une police plus structurée et efficace ;

  • Professionnalisation des forces de police pour améliorer leurs capacités opérationnelles ;

  • Amélioration de la redevabilité et de la gouvernance policière pour renforcer la confiance des citoyens ;

  • Acquisition d’équipements adaptés pour faire face aux défis sécuritaires modernes ;

  • Construction et réhabilitation des infrastructures pour offrir de meilleures conditions de travail aux agents ;

  • Recrutement et formation de 90 000 nouveaux policiers sur cinq ans pour renforcer les effectifs ;

  • Mise à la retraite de 10 000 agents entre 2027 et 2028 pour rajeunir les rangs.

Avec ce projet de loi, le gouvernement souhaite doter la RDC d’une police moderne, efficace et respectueuse des droits humains, capable de répondre aux défis sécuritaires croissants du pays.

Sécurité renforcée au Kwango : le ministre Shabani lance l’opération Ndobo contre les Kuluna

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Shabani Lukoo Jacquemain, a officiellement lancé, ce mardi 13 mai, l’opération Ndobo à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, pour renforcer la sécurité et traquer les Kuluna. Cette initiative, déjà en cours à Kinshasa, au Kongo-Central et au Haut-Katanga, vise à éradiquer le banditisme urbain et la criminalité sous toutes ses formes.

Une mobilisation pour la sécurité

Avant le lancement, le Vice-Premier Ministre Shabani a présidé une parade de réarmement moral en présence des éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC), rappelant l’importance de la discipline dans les rangs des forces de l’ordre. Il a souligné que l’opération Ndobo s’inscrit pleinement dans la vision du Président Félix Tshisekedi pour sécuriser les citoyens et leurs biens.

Le commissaire provincial de la PNC, Jean-Paul Polo Ditoto, a salué l’engagement de ses hommes, tout en appelant à une amélioration des conditions de travail pour une efficacité accrue sur le terrain. Le gouverneur du Kwango, William Bitwisila, a pour sa part souligné le défi posé par le manque d’effectifs policiers dans sa province, un frein majeur aux opérations de sécurisation.

Premiers résultats prometteurs

À l’issue de la cérémonie, plusieurs Kuluna ont été présentés au ministre comme premiers résultats de l’opération, illustrant les progrès rapides de cette initiative. Avec plus de 6 000 criminels déjà arrêtés dans les provinces concernées, Ndobo apparaît comme une réponse concrète à l’insécurité, répondant ainsi au deuxième pilier du programme d’action du Chef de l’État, axé sur la protection des personnes et de leurs biens.

Goma et Nyiragongo sous tension : vague d’arrestations par l’AFC/M23

Depuis trois jours, les combattants de l’AFC/M23 mènent des bouclages intensifs à Goma et dans le territoire voisin de Nyiragongo, en République démocratique du Congo (RDC). Ils ciblent les habitants pour trouver des armes et identifier les personnes qu’ils jugent dangereuses pour la sécurité.

Interpellations à Ngangi 2 et Ngangi 3

Le mardi 13 mai 2025, des combattants du M23 ont encerclé les villages Ngangi 2 et Ngangi 3, à la frontière entre Goma et Nyiragongo. Ils ont fouillé maison par maison, arrêtant les personnes sans pièce d’identité et celles portant des coiffures « Rasta », jugées suspectes. Ils ont ensuite conduit ces habitants au stade de Don Bosco, où ils les interrogent un à un.

Un témoin local, sous anonymat, raconte : « Les militaires du M23 ont bloqué ces villages dès l’aube, empêchant les habitants de sortir. Ils ont fouillé chaque maison et arrêté ceux qu’ils soupçonnaient de soutenir les FARDC ou les wazalendo. »

Vague d’arrestations à Goma

Les forces de l’AFC/M23 ne se sont pas limitées à ces deux villages. Samedi, elles ont mené une opération similaire à Ndosho, dans l’ouest de Goma. Elles ont ensuite présenté à la presse plusieurs dizaines de personnes comme des combattants des FARDC, des wazalendo et des FDLR.

Le lendemain, elles ont étendu leur contrôle aux villages de Rukoko et Katalengwa, à la limite entre Goma et Nyiragongo.

Saisies d’armes et incertitudes sur le sort des détenus

Le lundi 12 mai, l’AFC/M23 a poursuivi ses opérations à Mugunga et Lac Vert, toujours dans l’ouest de Goma. Les combattants ont saisi une arme lourde, de type PKM, dans une maison située sur l’avenue Lushagala, selon un responsable local.

Cependant, le sort des détenus reste flou. De nombreuses personnes arrêtées ces derniers jours n’ont pas été relâchées. Le mouvement citoyen Lucha a d’ailleurs signalé l’enlèvement d’un de ses membres à Goma pendant ces opérations.

Kagame et Ramaphosa appellent à une prise en main des crises par les Africains

Lors de l’Africa CEO Forum à Abidjan, les présidents rwandais Paul Kagame et sud-africain Cyril Ramaphosa ont appelé à une gestion africaine des conflits. Ils ont insisté sur l’importance pour l’Afrique de prendre le contrôle de ses crises, notamment dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Bien qu’ils reconnaissent l’utilité des partenaires extérieurs, ils ont souligné que la solution devait avant tout venir du continent.

L’appel de Kagame pour une autonomie renforcée

Intervenant lors d’un panel sur l’intégration continentale, Paul Kagame a mis en avant les nombreux efforts déjà en cours, citant ceux du Qatar et des États-Unis. Cependant, il a précisé que ces initiatives ne suffisaient pas à garantir la paix en Afrique : « On ne peut pas dire que nous avons réussi. Tout le monde essaie. Encore une fois, cela revient à nous, vraiment. » Il a aussi salué les progrès de l’Union africaine, notamment en matière de paix et de sécurité, mais a rappelé que le continent devait « définir la direction qu’il veut prendre » pour éviter une dépendance excessive.

Ramaphosa prône l’appropriation africaine

De son côté, Cyril Ramaphosa a défendu l’idée que les processus de paix doivent être avant tout africains. « Tout doit être endossé, signé et approprié par nous, Africains », a-t-il affirmé. Il a ajouté que, même avec des partenaires comme le Qatar ou les États-Unis, l’Afrique devait rester maître de ses propres solutions.

Un signe de réconciliation ?

Les deux présidents ont aussi profité de cette tribune pour apaiser les récentes tensions entre leurs pays sur la situation en RDC. Ramaphosa a plaisanté : « Certains d’entre vous ont peut-être cru qu’il y aurait des étincelles alors que nous sommes assis l’un à côté de l’autre. »

Une relation encore fragile

Cette déclaration marque un possible apaisement, après des échanges tendus en mai dernier. À l’époque, Kagame avait critiqué l’Afrique du Sud pour ses commentaires sur la mission militaire de la SADC en RDC (SAMIDRC), tandis que Ramaphosa avait directement mis en cause le M23 et les « militaires de l’armée rwandaise ».

L’Union Européenne renforce son soutien humanitaire avec 100 Millions d’euros pour l’Est du Pays

Le lundi 12 mai 2025, Judith Suminwa, Première ministre de la République démocratique du Congo, a accueilli à Kinshasa une délégation de la Commission Européenne pour la Protection Civile et les Opérations d’Aide Humanitaire (ECHO). La délégation, dirigée par Hans Das, directeur général adjoint, est venue évaluer la situation humanitaire dramatique dans l’Est du pays, où les violences et les déplacements massifs continuent de dévaster les communautés locales.

 100 Millions d’Euros pour l’Est de la RDC

Hans Das a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne à soutenir les populations touchées. Il a déclaré :

« Nous sommes ici pour comprendre les besoins réels sur le terrain et rendre notre aide plus efficace. »

Pour répondre à l’urgence, l’UE a déjà mobilisé 100 millions d’euros pour renforcer les interventions dans les secteurs médicaux, nutritionnels et d’hébergement. Cette enveloppe vise à alléger la souffrance des victimes en leur offrant des solutions concrètes et immédiates.

Les fonds seront distribués via des partenaires internationaux, notamment les agences des Nations Unies, la Croix-Rouge et diverses ONG, afin de garantir une réponse rapide et coordonnée. Cette approche, selon Das, permettra de mieux adapter l’aide aux réalités locales et d’assurer une utilisation efficace des ressources disponibles.

Solidarité avec les Communautés Congolaises

Lors de cette rencontre, Hans Das a également transmis un message fort de solidarité :

« L’Union européenne ne tournera jamais le dos au peuple congolais. Nous continuerons à soutenir ceux qui en ont le plus besoin. »

Judith Suminwa a, de son côté, souligné l’importance de renforcer la coopération pour stabiliser durablement l’Est du pays. Elle a appelé à une meilleure coordination des efforts pour répondre efficacement aux besoins humanitaires et restaurer la dignité des victimes.

Cette visite marque une étape cruciale dans l’engagement international pour soulager les souffrances des populations congolaises, tout en consolidant les liens entre Kinshasa et Bruxelles dans leur lutte commune contre la crise humanitaire.

Sécurité renforcée à Kenge : Le VPM Shabani Lukoo lance les comités locaux et l’opération Ndobo

Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, est arrivé ce lundi 12 mai 2025 à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, pour une mission officielle marquée par le lancement des Comités Locaux de Sécurité et de l’Opération Ndobo, une campagne nationale de lutte contre le banditisme urbain.

Accueil Officiel et Hommage aux Victimes
À son arrivée, le VPM a été accueilli par le Gouverneur de la province ainsi que par les autorités administratives et coutumières locales. En signe de respect pour l’histoire de la région, il a déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue « La Pleureuse de Kenge », érigée en mémoire des victimes du massacre de Kenge survenu lors de l’entrée de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL).

Vulgarisation des Textes de Sécurité et Mobilisation Communautaire
Cette mission vise à renforcer la gouvernance sécuritaire à la base, avec une campagne de vulgarisation des textes légaux régissant les comités provinciaux et locaux de sécurité. Ces comités, essentiels pour assurer la sécurité de proximité, joueront un rôle crucial dans l’amélioration de la sécurité des citoyens à travers une gestion communautaire des risques et des menaces.

Opération Ndobo : Réponse Ferme au Banditisme Urbain
L’Opération Ndobo, également lancée à cette occasion, est une initiative destinée à intensifier la lutte contre le banditisme urbain. Elle prévoit des actions coordonnées entre les forces de sécurité et les communautés locales pour réduire les crimes violents et rétablir l’ordre public.

Pour marquer cette étape importante, le VPM Shabani Lukoo présidera une réunion élargie du Comité Provincial de Sécurité, suivie d’une parade policière symbolisant l’engagement des forces de l’ordre dans cette lutte.

Jacquemain Shabani appelle à la stabilité des institutions provinciales face aux crises internes

Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a appelé, ce mercredi 7 mai, les dirigeants des institutions provinciales à garantir la stabilité de leurs structures, une condition essentielle pour le développement du pays. Cette exhortation a été formulée dans une lettre adressée aux présidents des assemblées provinciales et aux gouverneurs des provinces, les invitant à éviter les querelles de pouvoir et à privilégier l’intérêt général.

Dans cette correspondance, Shabani a souligné que certaines assemblées provinciales sont fragilisées par des crises internes, notamment la destitution de leurs présidents, une situation qui menace leur fonctionnement.

Le vice-Premier ministre a également rappelé les recommandations du Président de la République, formulées lors de la 11ᵉ session ordinaire de la Conférence des Gouverneurs en novembre dernier à Kalemie, dans la province du Tanganyika. Ces directives insistent sur l’importance de préserver la stabilité institutionnelle, particulièrement en cette période marquée par des tensions sécuritaires à l’Est du pays.

Par ailleurs, lundi dernier, le vice-président de l’assemblée provinciale de Lomami a été évincé de son poste à la suite d’une altercation avec le rapporteur, illustrant les défis auxquels sont confrontées certaines institutions provinciales.

Sud-Kivu sous tension la ruée du M23 sur les mines d’or de Luhwinja

Les rebelles de l’AFC/M23 ont pris le contrôle du village de Luciga, situé dans la chefferie minière de Luhwinja, territoire de Mwenga (Sud-Kivu), dans la matinée du mardi 6 avril 2025. Cette offensive éclair, précédée de brefs affrontements avec les groupes d’autodéfense Wazalendo, marque une nouvelle percée du mouvement rebelle dans une zone historiquement convoitée pour ses gisements d’or.

Selon plusieurs sources locales, les rebelles ont d’abord conquis Lwashanja, avant de progresser rapidement vers Luciga. « Ils se dirigent vers BANRO », alerte un habitant, en référence à l’ancienne société canadienne exploitant les mines de Twangiza. D’autres témoins précisent que le M23 a évité les routes habituelles, préférant un itinéraire de contournement par Ngando et Chihumba-Kashanga, profitant d’une brèche près de Mparanyi.

Cette percée s’est accompagnée d’un déploiement rapide dans plusieurs groupements. « Ils sont déjà présents dans Luchiga, Kabalole, Luduha et Idudwe, avec un renfort constant en hommes et en munitions », rapporte une autorité locale. D’après un notable du territoire, les combattants sont désormais à moins de 5 kilomètres du site industriel de Twangiza Mining, après avoir traversé la rivière Lulimbohwe en direction de Buhamba.

La chefferie de Luhwinja, connue pour ses riches réserves aurifères, attire depuis longtemps les convoitises. L’avancée du M23 dans cette zone stratégique inquiète au moment où des négociations avec le gouvernement congolais ont timidement repris à Doha. Malgré la signature récente d’une déclaration conjointe, les pourparlers restent à un stade préliminaire, sans résultats tangibles.

Vers la fin du conflit RDC-Rwanda : un accord de paix en préparation sous l’égide des États-Unis

La RDC et le Rwanda franchissent un cap décisif dans leur quête de paix. Le 5 mai 2025, les deux pays ont remis à Washington un avant-projet d’accord, respectant ainsi l’engagement pris dans la Déclaration de principes du 26 avril. Ce texte commun pose les bases d’une sortie de crise encadrée par les États-Unis.

Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au Département d’État américain, a salué cette démarche. Selon lui, cette proposition marque une étape importante. Il a également exprimé sa confiance dans la volonté des deux parties de poursuivre leur engagement.

Lors de leur rencontre à Washington, les ministres des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner (RDC) et Olivier Nduhungirehe (Rwanda) avaient promis de livrer un document conjoint avant le 2 mai. Ils ont tenu parole.

Ce processus ne se limite pas à Washington. Il s’inscrit dans une dynamique plus large, soutenue par les initiatives de Nairobi, Luanda et Doha. Ces efforts sont coordonnés par la Communauté d’Afrique de l’Est (CEA), la SADC et l’Union africaine.

Le projet d’accord couvre plusieurs domaines clés :

  • le respect de la souveraineté,

  • la sécurité aux frontières,

  • la coopération économique régionale,

  • le retour des déplacés,

  • et le renforcement de la mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO).

En cas de désaccord, une réunion ministérielle pourra avoir lieu à Washington. Le Secrétaire d’État américain jouera alors un rôle de médiateur.

Cette nouvelle étape diplomatique relance l’espoir d’une stabilité durable dans l’Est congolais. Cette région reste marquée par des violences impliquant des groupes armés, dont le M23. Mais désormais, un cadre clair de dialogue émerge, appuyé par une volonté commune de paix et un solide soutien international.

FARDC en action : frappes aériennes contre la milice CRP à Djugu

L’armée congolaise intensifie la pression sur la milice Convention pour la révolution populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga, dans la région instable de Djugu, en Ituri.

Le dimanche 4 mai, les FARDC ont lancé des frappes aériennes ciblées sur les positions de la CRP à Nyamamba, après une attaque contre l’un de leurs postes. Appuyée par des hélicoptères de combat, l’armée affirme avoir infligé de lourdes pertes au groupe armé, actif depuis plusieurs semaines dans les zones lacustres de Nyamamba, Café et Datule.

Selon le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC en Ituri, plusieurs miliciens ont été tués et des armes saisies. Il assure que « les opérations vont se poursuivre jusqu’au démantèlement total de la CRP », dont les membres seraient déjà en débandade.

Dans la soirée de dimanche, des explosions d’armes lourdes ont été entendues à Tchomia, à une soixantaine de kilomètres de Bunia, semant la panique parmi les habitants.

Face à cette montée de la violence, le gouvernement provincial lance un appel à la CRP pour qu’elle dépose les armes et rejoigne le processus de paix en cours. La société civile locale, notamment dans les camps de pêche, alerte sur un climat de peur permanent qui pèse sur les populations civiles, toujours sous la menace.

Contrebande de minerais : la RDC arrache une commission d’enquête internationale contre le Rwanda

Lors d’une réunion extraordinaire des ministres des Mines de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), tenue le 3 mai 2025 à Lusaka, en Zambie, le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba, a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête conjointe pour investiguer les exploitations et trafics illicites de minerais congolais vers le Rwanda.

Cette décision historique fait suite à deux sessions préparatoires majeures, tenues à Nairobi : la 26ᵉ réunion du Comité d’Audit de la CIRGL et la 30ᵉ du Comité Régional de l’Initiative Régionale contre l’Exploitation Illégale des Ressources Naturelles (IRRN). Ces réunions techniques ont jeté les bases d’une réaction diplomatique coordonnée.

Selon une dépêche de l’Agence Congolaise de Presse, c’est à la demande expresse de Kinshasa, preuves à l’appui, que le sujet a été inscrit à l’ordre du jour. La RDC accuse en effet le Rwanda de recevoir clandestinement d’importants volumes de minerais issus de son sol, alimentant ainsi un commerce illicite qui affaiblit son économie.

« Cette décision marque un pas important vers la justice économique et la défense de notre souveraineté minière », a déclaré Kizito Pakabomba, appelant à une application rigoureuse du mécanisme régional de traçabilité des minerais.

Le ministre a salué cette avancée comme le fruit d’une mobilisation diplomatique et technique déterminée de la part de la RDC. Il s’est dit confiant que cette commission permettra de révéler toute la chaîne de la contrebande, de proposer des solutions concrètes et d’endiguer le pillage systématique des ressources congolaises.

Avec cette démarche, Kinshasa entend renforcer la transparence, la coopération régionale et le respect des règles internationales en matière de gestion des ressources naturelles. Une dynamique diplomatique forte s’amorce dans la région, avec pour enjeu central : le contrôle et la valorisation légitime des richesses minières du Congo.

Doha, théâtre d’une alliance discrète pour la paix à l’Est de la RDC

Le 30 avril 2025, Doha a accueilli une réunion diplomatique de haut niveau. Plusieurs acteurs clés y ont participé, dont la République démocratique du Congo, le Rwanda, les États-Unis, la France, le Togo et le Qatar. Tous se sont réunis autour de Massad Boulos, conseiller principal de Donald Trump.

Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris pour ramener la paix dans l’Est de la RDC, où les violences persistent depuis plusieurs mois.

Les discussions ont principalement porté sur trois points :

  • le dialogue entre Kinshasa et le mouvement rebelle AFC/M23,

  • la situation humanitaire critique dans la région,

  • et les mécanismes à mettre en place pour garantir un cessez-le-feu effectif.

Vers un cessez-le-feu soutenu par le Qatar

Les représentants ont salué la récente déclaration conjointe signée entre la RDC et l’AFC/M23. Grâce à la médiation du Qatar, les deux parties se sont engagées à respecter un cessez-le-feu immédiat.

Cela représente un tournant crucial. En effet, l’acheminement de l’aide humanitaire ne peut se faire sans sécurité minimale sur le terrain. Ce cessez-le-feu est donc considéré comme une condition indispensable à tout progrès durable.

Une coalition diplomatique inédite

En parallèle, les participants ont rappelé leur engagement commun en faveur de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs. Cette réunion s’inscrit dans une dynamique entamée le 18 mars, toujours à Doha, lors d’un sommet entre les présidents de la RDC, du Rwanda et du Qatar.

D’autre part, les avancées du sommet conjoint EAC-SADC de février à Dar es Salaam ont été saluées. Les efforts diplomatiques se poursuivent donc sur plusieurs fronts. La récente signature d’une Déclaration de principes à Washington, le 25 avril, a également été citée comme un pas encourageant.

Une médiation portée par l’Afrique elle-même

Fait notable, la médiation régionale est activement soutenue par l’Union africaine. Le président togolais, Faure Gnassingbé, joue un rôle central dans ces pourparlers. Son implication est perçue comme un signal fort de la volonté africaine de régler les conflits du continent par des mécanismes internes.

Les participants ont exprimé leur profonde gratitude au Qatar. Non seulement pour avoir accueilli ces discussions sensibles, mais aussi pour sa neutralité jugée précieuse dans un contexte aussi tendu.

Prochaine étape : Washington

Cette réunion à Doha arrive à un moment stratégique. En effet, la RDC et le Rwanda doivent présenter, le 2 mai à Washington, un projet d’accord de cessez-le-feu. Cette échéance suscite de nombreux espoirs, mais aussi des interrogations.

Tout le monde scrute désormais les prochaines 48 heures. Car si cet accord venait à être signé, il pourrait marquer le début d’un désengagement progressif des armes dans l’Est de la RDC.

Retrait sous tension : les troupes de la SADC quittent Goma sous la pression du M23

Ce mardi 29 avril 2025, les troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont entamé leur retrait de Goma. Cette ville de l’est de la République démocratique du Congo est en proie à de violents affrontements depuis plusieurs mois.

Le retrait a été déclenché après un ultimatum de l’AFC/M23, exigeant le départ immédiat de la SADC des zones qu’il contrôle. L’opération s’est déroulée discrètement par la Grande Barrière, le principal poste frontalier entre la RDC et le Rwanda.

Des effets militaires abandonnés

Selon des sources ,environ sept camions transportant du matériel militaire ont été aperçus, accompagnés de véhicules légers. Des équipements appartenant aux FARDC ont été laissés sur place. Les rebelles de l’AFC/M23 les auraient ensuite récupérés.

Ce départ marque un revers pour les FARDC et leurs alliés. Le M23 contrôle désormais Goma et plusieurs zones du Nord-Kivu.

Une mission régionale contestée

La force de la SADC avait été déployée en 2023 pour soutenir l’armée congolaise contre le M23 et d’autres groupes armés. Elle comprenait des contingents sud-africain, tanzanien et malawite.

Depuis la prise de Goma par le M23 fin janvier, les accusations contre la SADC s’étaient multipliées. La rébellion l’accusait de mener des attaques conjointes avec les FARDC.

La rupture avec le M23

Le 12 avril, le M23 a dénoncé des offensives coordonnées avec la SADC, qu’il jugeait contraires aux engagements pris lors d’une réunion en mars. Cette rupture a mis fin à tout accord avec la mission régionale.

Le retrait des troupes a aussi gelé certains projets. Parmi eux : la réhabilitation de l’aéroport de Goma. Le M23 affirme désormais vouloir gérer seul les travaux.

Le rôle du Rwanda

Le Rwanda a confirmé son implication dans le processus de retrait. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier J.P. Nduhungirehe, a déclaré sur X :

« Le Rwanda assure le passage sûr et l’escorte des convois de troupes et de matériel du SAMIDRC vers la Tanzanie. Leur présence a toujours été un facteur de complication dans le conflit. Le retrait marque une étape positive pour le processus de paix. »

Le départ des troupes de la SADC rebat les cartes. Le M23 renforce son pouvoir et le conflit prend une dimension encore plus régionale. La paix paraît encore lointaine, malgré ce retrait présenté comme un geste d’apaisement.

Tshisekedi salue l’accord avec le Rwanda comme un tournant décisif

Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo, a salué ce mardi 29 avril 2025 la déclaration de principes signée avec le Rwanda sous l’égide des États-Unis, la qualifiant de « pas dans la bonne direction » pour restaurer la paix dans son pays.

« C’est une déclaration de principes, un pas que j’ai toujours voulu voir pour mon pays », a affirmé le chef de l’État lors d’une déclaration conjointe à Kinshasa avec son homologue de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, en visite officielle.

Tshisekedi a réaffirmé son engagement à ramener la paix : « Cet engagement, je l’ai pris devant mon peuple et je le tiendrai jusqu’au bout. Je ramènerai la paix véritable et définitive. » Il a ajouté avec détermination : « Après ce que vous êtes en train de voir, il n’y aura plus d’instabilité en RDC. C’est mon vœu et mon serment. »

Le président congolais a toutefois évité d’entrer dans les détails du texte, respectant la discrétion diplomatique : « Je n’en dirai pas plus, parce que je respecte les initiatives de nos partenaires. Je vous donne rendez-vous lorsque cette paix deviendra réalité. »

Cette déclaration intervient quelques jours après la signature à Washington d’un accord entre les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise, sous la médiation américaine. Le texte prévoit la rédaction d’un avant-projet d’accord de paix d’ici le 2 mai, avec l’appui de la Communauté d’Afrique de l’Est, de la SADC et de l’Union africaine.

Kasaï-Central : un élan de solidarité fort en faveur des FARDC

Un geste fort venu du cœur du Kasaï-Central. En provenance de Kananga, le Comité provincial de récolte de fonds a remis, le lundi 28 avril 2025, une contribution remarquable aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Le montant : 14 716 dollars américains et 23 millions de francs congolais.

La cérémonie s’est tenue à la Vice-Primature de la Défense nationale, à Kinshasa, en présence du ministre Guy Kabombo Muadiamvita. La vice-présidente du comité, Nathalie Kambala, a souligné que ce don s’inscrit dans l’effort de guerre, mais aussi dans un élan de solidarité envers les soldats engagés sur le front Est du pays.

Touché par cette initiative citoyenne, le vice-Premier ministre de la Défense a salué cette mobilisation populaire venue d’une province éloignée du théâtre des opérations, mais profondément solidaire. Il a également rappelé le soutien reçu récemment du réseau d’affaires Makutano, qui avait offert une cargaison de vivres pour les militaires et les combattants Wazalendo.

Ce geste du Kasaï-Central illustre une fois de plus la détermination des Congolais à appuyer leurs forces de défense, dans une guerre qui mobilise bien plus que les armes : elle appelle à la cohésion et à l’engagement national.

CENCO et ECC en mission à Doha : vers un nouveau souffle pour la paix dans les Grands Lacs

Depuis ce dimanche 27 avril 2025, une délégation conjointe de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) séjourne à Doha, sur invitation officielle du gouvernement qatari.
Ce déplacement intervient dans un contexte marqué par la signature récente d’un communiqué conjoint entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC/M23 soutenue par le Rwanda.

Selon des sources proches des deux confessions religieuses, leur présence à Doha vise à promouvoir la paix et la réconciliation en mettant à profit leur expertise en dialogue et en résolution pacifique des conflits.

Un pacte social pour la stabilité régionale

La CENCO et l’ECC portent le projet ambitieux intitulé « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ».
Elles entendent mobiliser la population congolaise autour des valeurs de paix et de cohésion sociale, face à une insécurité toujours persistante à l’Est de la RDC.

Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Le pouvoir en place, conduit par le président Félix Tshisekedi, voit d’un mauvais œil l’implication directe des confessions religieuses dans un processus qu’il préfère confier aux instances régionales et internationales.
À l’inverse, l’opposition politique et plusieurs organisations internationales soutiennent fortement cette démarche.

Un contexte diplomatique tendu

Ce déplacement de la CENCO et de l’ECC intervient alors que, sous la médiation du Qatar et en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, la RDC et le Rwanda ont signé à Doha une déclaration de principes.
Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre des Affaires étrangères de la RDC, et Olivier Nduhungireye, son homologue rwandais, se sont engagés à œuvrer pour la paix et le développement économique dans la région des Grands Lacs.

Parallèlement, les délégués congolais et ceux de l’AFC/M23 ont annoncé leur volonté de conclure une trêve, renforçant ainsi l’espoir d’une désescalade durable du conflit à l’Est du pays.

RDC-Rwanda : Une nouvelle dynamique diplomatique se dessine

Dans la région des Grands Lacs, une nouvelle dynamique diplomatique prend forme. Le 25 avril 2025, à Washington, le secrétaire d’État américain Marco Rubio présidera une cérémonie marquante : la signature d’une « déclaration de principes » entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Ce geste arrive trois jours après la publication d’un communiqué conjoint sur la trêve entre le gouvernement congolais et le groupe armé M23.

La cérémonie se déroulera en présence des ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda, Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe. Leur objectif est clair : établir les bases d’un cessez-le-feu durable dans une région déstabilisée par des décennies de conflits.

Depuis sa prise de fonction, Marco Rubio a multiplié les échanges avec les leaders de la RDC, du Rwanda, ainsi que du Kenya et de l’Angola, renforçant ainsi l’implication des États-Unis dans la quête de paix en Afrique centrale. Cette déclaration représente une étape clé dans cet engagement diplomatique, un soutien essentiel aux efforts de paix en cours.

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Une diplomatie active : Les États-Unis soutiennent le processus de Doha et déploient une stratégie propre

Les États-Unis soutiennent activement le processus de négociation mené à Doha, tout en déployant leur propre stratégie de paix. Bien que les détails de la déclaration soient encore confidentiels, des sources diplomatiques révèlent qu’elle vise à consolider les progrès réalisés jusque-là. Le 21 avril, le médiateur qatari Mohammed al-Khulaifi a rencontré Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique à la Maison Blanche, afin de coordonner les actions et encourager un règlement définitif du conflit.

Le secrétaire d’État adjoint américain, Christopher Landau, recevra séparément les deux ministres à l’issue de la signature. Washington insiste sur le fait qu’il est grand temps de mettre fin à ce conflit qui dure depuis plus de trente ans. Selon Massad Boulos, « le temps est venu de rétablir la paix durable dans la région ».

L’économie est un levier clé dans ce processus. Un accord minier est actuellement en discussion entre la RDC, le Rwanda et d’autres pays de la région. Washington estime que l’investissement dans les ressources naturelles pourrait être un catalyseur pour ancrer la paix en renforçant le développement économique et la coopération régionale.

La signature de la déclaration de principes à Washington est donc bien plus qu’un acte symbolique. Elle incarne l’espoir d’une nouvelle ère pour l’Est de la RDC, un pas vers la stabilisation et la prospérité dans une région qui, depuis trop longtemps, a souffert des ravages de la guerre.

Vers la Paix : La RDC et le Rwanda s’apprêtent à signer une déclaration historique à Washington

Washington, 25 avril 2025 – Dans un geste diplomatique majeur, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda s’apprêtent à signer ce vendredi une déclaration de principes pour la paix, sous les auspices des États-Unis. Cette annonce, relayée par l’Agence congolaise de presse (ACP), marque une étape cruciale vers l’apaisement des tensions dans l’Est de la RDC, en proie à des conflits armés depuis plus de 30 ans.

Une Signature Sous Hautes Attentes

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Thérèse Kayikwamba Wagner (RDC) et Olivier Nduhungirehe (Rwanda), scelleront cet accord à 19h00 (heure de Kinshasa, 18h00 GMT). L’objectif ? Renforcer la coopération bilatérale et stabiliser une région minée par les violences, où le groupe armé M23 et d’autres factions sèment chaos et insécurité.

Cette initiative intervient 48 heures seulement après l’annonce d’une trêve entre Kinshasa et le M23, négociée à Doha sous médiation qatarie. Un premier pas vers un cessez-le-feu durable, selon le document publié mercredi.

Enjeux et Défis : Ressources Naturelles et Tensions Régionales

Malgré ces avancées, les défis restent immenses. La RDC accuse régulièrement le Rwanda de piller ses ressources naturelles (or, coltan, etc.), revendues à des firmes asiatiques et occidentales. Les experts de l’ONU ont maintes fois alerté sur ces trafics, alimentant un conflit qui dépasse les frontières.

Cette déclaration sera-t-elle un tournant ? Les observateurs espèrent une vraie détente, mais restent prudents face aux échecs passés. La communauté internationale, elle, suit de près ce rapprochement inédit.

Vers une paix fragile mais possible : RDC et M23 amorcent un dialogue inédit

Kinshasa, 25 avril 2025 – Le gouvernement congolais a défendu, jeudi, l’accord de cessez-le-feu signé avec le M23 à Doha. Pour Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, cette déclaration conjointe représente un « jalon important » vers une paix durable à l’Est de la RDC.

« Cette trêve nous permet d’envisager un dialogue plus large. Nous pourrons même inclure le Rwanda sous la médiation de l’Union africaine », a-t-il affirmé lors d’un briefing à Kinshasa.

Un changement de cap qui fait débat

Muyaya a balayé les critiques qui accusent Kinshasa de faire un volte-face après avoir longtemps refusé tout dialogue avec le M23.
« Nous avons mené une diplomatie qui a porté ses fruits. Plusieurs sanctions ont visé le régime de Kigali et ses alliés. Aujourd’hui, nous avons un terrain favorable au dialogue », a-t-il rappelé.

Mais… les combats continuent sur le terrain !

Pendant que Kinshasa défend son accord, les combats n’ont pas cessé. À Masisi, Walikale et Uvira, les wazalendo et les FARDC échangent toujours des tirs avec le M23. Les habitants vivent encore dans la peur.

Une question brûle les lèvres : Peut-on vraiment parler de cessez-le-feu si les balles continuent de siffler ?

 Paix ou compromis fragile ?

« La paix exige des compromis. Nous sommes engagés dans cette dynamique », insiste Muyaya. Le gouvernement compte sur les efforts du président Faure Gnassingbé pour faire avancer les négociations.

De nouvelles discussions sont prévues dans les jours à venir. Mais une autre question demeure : les engagements seront-ils respectés par toutes les parties ?

Trêve ou Mirage ? Les armes crépitent malgré l’accord entre la RDC et le M23

RDC – 25 avril 2025.À peine la trêve annoncée entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23, les armes ont déjà recommencé à parler. Depuis 3h du matin ce vendredi, de violents affrontements opposent les wazalendo aux positions du M23 dans plusieurs zones sensibles de l’est du pays. Kasopo (entre Masisi et Walikale) et Kinyumba, proche de Nyabiondo, ont été visés par des attaques simultanées. Les détonations, parfois nourries à l’arme lourde, plongent les habitants dans une peur panique.

Pourtant, la veille, un accord de cessez-le-feu venait d’être signé entre les autorités de Kinshasa et les rebelles. Ce texte visait une désescalade du conflit, mais il aura fallu moins de 24 heures pour que la réalité du terrain le contredise.

La tension ne s’arrête pas là. À Uvira, dans le Sud-Kivu, les FARDC et les wazalendo se sont affrontés dès le jeudi 24 avril. L’origine ? Un désaccord sur le contrôle de certaines positions stratégiques, notamment à Rugenge et dans les montagnes environnantes. « Les militaires veulent diriger le camp, mais les wazalendo refusent. Voilà la cause », affirment plusieurs sources locales.

Ce vendredi encore, les échanges de tirs se poursuivent dans les collines d’Uvira. Résultat : les écoles ferment, les habitants se terrent chez eux, et les activités socio-économiques tournent au ralenti. L’armée congolaise parle, quant à elle, d’un redéploiement stratégique pour sécuriser la ville. « Ce sont des opérations de positionnement visant à assurer une protection maximale d’Uvira », explique le lieutenant Elongo Kyondwa Marc, porte-parole du secteur opérationnel Sokola 2.

Mais une question brûle toutes les lèvres :
👉 À quoi sert une trêve si les combats reprennent dès le lendemain ?

Uvira, devenue capitale provinciale de repli depuis la chute de Bukavu aux mains de l’AFC/M23 en février, reste en première ligne de la tourmente. Et pendant que les responsables signent des traités, ce sont les populations qui, chaque jour, vivent sous le feu.

Est de la RDC : la Belgique monte au front diplomatique

Dans un contexte diplomatique sous haute tension, le Vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, entame une tournée déterminante en Afrique centrale du 25 au 29 avril. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique de soutien à une solution pacifique et durable au conflit qui ensanglante l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Au lendemain de la signature d’un communiqué conjoint entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23/AFC, avec l’appui du Qatar, le diplomate belge salue cette avancée vers une trêve, et appelle les parties au respect de leurs engagements pour faire taire les armes. « La Belgique encourage vivement le dialogue et le respect du cessez-le-feu », a indiqué le ministère belge des Affaires étrangères ce jeudi 24 avril.

Excluant toute visite à Kigali suite à la rupture des relations diplomatiques décidée par le Rwanda, Maxime Prévot fera escale en Ouganda, au Burundi et en RDC. L’objectif : soutenir les médiations en cours, réaffirmer les positions belges dans les enceintes internationales, renforcer la coopération bilatérale et écouter les voix locales — des autorités aux populations civiles.

Durant ses rencontres, le chef de la diplomatie belge rappellera l’engagement de son pays pour une solution fondée sur le droit international, les droits humains et l’État de droit. « La Belgique ne défend aucun agenda caché. Elle appelle chaque acteur à assumer ses responsabilités dans la quête d’une paix durable », a martelé son ministère.

Ce conflit, exacerbé par le soutien présumé du Rwanda au M23, a contribué à une rupture diplomatique entre Kigali et Bruxelles. En réponse, la Belgique a joué un rôle actif au sein de l’Union européenne pour initier des sanctions contre Kigali, un geste qui n’a pas manqué de susciter des tensions.

Accord historique à Doha : vers une paix durable entre la RDC et le M23 ?

La République démocratique du Congo et l’Alliance Fleuve Congo/M23 ont signé, le 23 avril à Goma, un cessez-le-feu immédiat. Cette déclaration conjointe résulte de plusieurs jours de discussions menées à Doha, avec le soutien actif du Qatar.

Les deux camps ont convenu d’arrêter les hostilités sans délai et de rejeter toute forme de discours haineux. Ils se sont engagés à ouvrir un dialogue franc pour s’attaquer aux causes profondes du conflit dans l’est de la RDC. Les médiateurs ont invité les communautés locales, les chefs religieux et les médias à soutenir cette dynamique de paix.

Le Qatar, en facilitant ces échanges, a joué un rôle central dans cette avancée. Les parties prenantes l’ont chaleureusement remercié pour son engagement.

Dans la foulée, le président togolais Faure Gnassingbé s’est rendu à Kigali. Mandaté par l’Union africaine, il a discuté avec son homologue rwandais, Paul Kagamé. Leur objectif : apaiser les tensions entre Kinshasa et Kigali et relancer le dialogue bilatéral.

Le Rwanda, accusé de soutenir le M23, a salué l’accord de Goma. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, l’a qualifié de « pas décisif vers une paix durable », à condition que les engagements soient respectés.

Pour Kigali, ce moment offre une chance réelle de stabiliser l’Est congolais, après des années de conflits récurrents. Le Togo, de son côté, espère poser les bases d’une réconciliation durable entre les deux pays.

Cette série d’initiatives, de Doha à Kigali, montre un regain d’efforts régionaux et internationaux. Si chaque acteur respecte sa parole, la région des Grands Lacs pourrait enfin entrevoir un avenir plus serein.

Doha : le M23 claque la porte, les pourparlers avec Kinshasa s’effondrent

Les discussions entamées à Doha entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ont pris fin brutalement ce mardi 22 avril. La délégation du mouvement armé, dirigée par Bertrand Bisimwa, a quitté le Qatar pour rejoindre Goma. Aucun accord n’a été trouvé, malgré plusieurs échanges directs entre les deux parties.

Des sources proches des pourparlers évoquent un dialogue miné par des divergences majeures. Le projet de communiqué conjoint, censé ouvrir la voie à un règlement pacifique, a cristallisé les tensions.

Désaccords profonds et accusations de mauvaise foi

Le gouvernement aurait exigé que le communiqué final fasse référence à la récente rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Le M23 s’y serait opposé, affirmant que ses revendications sont indépendantes du contentieux entre Kinshasa et Kigali.

Autre point de friction : Kinshasa souhaitait un engagement commun pour le désarmement des groupes armés. Le M23 aurait refusé, accusant le gouvernement de pactiser avec certaines milices. Le retrait des FARDC et des Wazalendo de Walikale, exigé par les rebelles, a également envenimé les débats.

Enfin, le M23 reproche à Kinshasa d’avoir ignoré ses conditions préalables, remises à la médiation qatarie. Le mouvement conditionne toute reprise des négociations à la présence de « délégués décisionnaires » et non de « simples experts au mandat flou ».

La médiation du Qatar, pour l’instant silencieuse, pourrait être amenée à jouer un rôle crucial dans la relance éventuelle du dialogue.