Bassin du Congo : une ONG accuse une entreprise de transporter du bois illégalement

Selon une enquête de l’ONG britannique Global Witness publiée mercredi 25 octobre, la déforestation illégale menace la forêt du bassin du Congo.

La déforestation illégale menace la forêt du bassin du Congo. C’est ce qui ressort de l’enquête de l’ONG britannique Global Witness publiée mercredi. Selon ladite enquête, cette déforestation est motivée en partie par la demande des pays consommateurs, notamment la Chine.

L’ONG Global Witness accuse le géant chinois Congo King Baisheng Forestry Development (CKBFD) d’avoir exporté pour plus de 5 millions de dollars du bois illégal depuis la RDC sur une période de six mois. Et ce, malgré ses engagements internationaux à lutter contre la déforestation.

Le bois illégal exporté est du teck, un bois dur extrêmement convoité par le marché chinois, et du Sapele, une espèce qui peut remplacer l’acajou. La déforestation illégale de ces espèces exerce une pression importante sur la forêt du bassin du Congo, dont 60% est située en RDC, révèle Global Witness.

Quelle est la cause de cette déforestation ? Un manque de gouvernance de l’industrie forestière congolaise, pointe Laurence Duprat, conseillère politique au sein de l’ONG. « C’est un secteur qui reste empreinte d’illégalité, de corruption, mais aussi de conflits avec les communautés sur le terrain », explique-t-elle.

« Certaines entreprises coupent du bois sans respect des lois et des régulations congolaises. Et non seulement elles coupent le bois mais elles exportent aussi et en font commerce sur les marchés internationaux et notamment vers et en Chine », détaille la spécialiste.

Selon elle, « ce n’est pas le seul problème des pays producteurs de gérer leur gouvernance forestière ». « Alors évidemment, ils en ont la responsabilité. Mais les pays consommateurs, et notamment la Chine, qui reste l’un des premiers pays consommateurs du bois tropical, ont leur rôle à jouer également », juge-t-elle.

Global Witness espère que la question de la gouvernance forestière sera abordée lors du sommet des trois bassins qui s’ouvre à Brazzaville, avec comme objectif, une coopération Sud-Sud pour la préservation du deuxième poumon vert de la planète.

RCA : ouverture d’enquête après l’arrestation de quatre militaires de l’armée française

Les légionnaires, qui opéraient sous la bannière de l’ONU, sont accusés sur les réseaux sociaux d’avoir voulu « assassiner » le président Touadéra.

 

La République centrafricaine a ouvert une enquête, mardi 22 février, après l’arrestation la veille à Bangui de quatre militaires du corps de la Légion étrangère de l’armée française opérant sous la bannière de l’Organisation des Nations unies (ONU) et accusés sur les réseaux sociaux d’avoir voulu « assassiner » le chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadéra.

Cette annonce survient le jour même où la France et les Etats-Unis ont accusé, par la voix de leurs ambassadeurs devant le Conseil de sécurité de l’ONU, les « mercenaires » de la société russe de sécurité privée Groupe Wagner d’avoir « exécuté » et « massacré » des dizaines de civils, et de mener une campagne « systématique » de « terreur » en République centrafricaine où ils combattent les rebelles aux côtés de l’armée régulière.

Les quatre légionnaires arrêtés lundi devant l’aéroport de Bangui étaient lourdement armés et en treillis, « de nationalité française, italienne, roumaine et bulgare », et circulaient à bord d’un véhicule banalisé non siglé ONU, a fait savoir le procureur de la République de Bangui mardi soir, en annonçant l’ouverture d’« une enquête régulière pour faire la lumière sur les faits ».

Ils escortaient le général français Stéphane Marchenoir, chef d’état-major de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), à l’aéroport, où il prenait un avion pour Paris, avaient assuré alors l’armée française et l’ONU.

Mais ils avaient été accusés aussitôt par de nombreux comptes privés sur les réseaux sociaux, avec force photos de leurs équipements, d’avoir voulu « assassiner » le président centrafricain, dont le convoi devait passer au même endroit, ce que Paris et l’ONU avaient immédiatement démenti avec force, dénonçant une « désinformation » et une « manipulation grossière ».

Relations de plus en plus tendues

A bord d’un « véhicule suspect », en possession de quatre pistolets automatiques, trois fusils d’assaut, une mitrailleuse et des grenades, les quatre hommes se trouvaient « à moins de 30 mètres du passage du convoi présidentiel », a assuré le procureur Laurent Lengande, ajoutant : « Le véhicule était suivi par les services de renseignements de la police depuis deux mois. »

Un haut responsable de l’ONU en République centrafricaine a rencontré le président Touadéra afin d’obtenir « au plus vite » la libération des quatre militaires, a déclaré le porte-parole de l’ONU à New York. Cet incident survient au moment où les relations entre la France et son ancienne colonie sont de plus en plus tendues, exacerbées par une féroce guerre d’influence entre Paris et Moscou, dans ce pays en guerre civile depuis 2013.

La France reproche à la République centrafricaine d’être « complice » d’une campagne antifrançaise orchestrée par Moscou, notamment par d’innombrables trolls sur les réseaux sociaux et dans certains médias. Et Moscou reproche à Paris d’accuser les paramilitaires du Groupe Wagner d’avoir fait main basse sur le pouvoir et les ressources du pays.

RCA : à quel niveau se trouve l’enquête sur les journalistes russes tué ?

Le n° 2 du Comité d’enquête de la Fédération de Russie a annoncé en début de semaine au journal russe Kommersant les conclusions provisoires.

S’achemine-t-on vers un enterrement de l’enquête sur le meurtre de trois journalistes russes en Centrafrique il y a plus d’un an et demi ? Le n° 2 du Comité d’enquête de la Fédération de Russie a annoncé en début de semaine au journal russe Kommersant les conclusions provisoires de son enquête sur ce triple meurtre commis dans la nuit du 30 au 31 juillet 2018. Tout comme le gouvernement centrafricain, il parle d’un « crime crapuleux commis par des inconnus armés ».

Le vice-président du Comité d’enquête russe, un organisme d’enquête qui dépend directement du président Vladimir Poutine, est formel : les trois journalistes ont été tués pour un motif purement « crapuleux ».

Ils auraient refusé de remettre de leur plein gré « leurs effets personnels et leur matériel » à un groupe d’hommes armés non identifiés, qui les ont tout simplement fusillés.

C’est pratiquement mot pour mot les conclusions rendues publiques par le gouvernement centrafricain en août 2018, une version diamétralement opposée à l’enquête très fouillée du Centre de gestion des investigations.

C’est cette même organisation financée par l’opposant russe en exil Mikhaïl Khodorkovski qui avait dépêché les trois journalistes en Centrafrique pour y enquêter sur de possibles activités de mercenariat de l’entreprise russe Wagner, qui appartient à un proche du président russe.

Selon le Centre de gestion des investigations qui s’appuie sur un procès-verbal de la gendarmerie centrafricaine, les victimes ont été la cible de tueurs professionnels qui les pistaient, deux jours à peine après leur arrivée dans ce pays.

Le gouvernement centrafricain qui n’a jamais contesté l’authenticité de ce document s’est refusé à tout commentaire.

Enfin, cette version peine également à convaincre Reporter sans frontières, qui appelle à « une enquête internationale indépendante », notamment pour la soustraire à l’influence russe en Centrafrique.

Viols de casque bleus en RCA : des échantillons d’ADN auraient été mal conservés

C’est l’un des « dysfonctionnements » relevés dans l’enquête menée par l’organisation sur 163 possibles cas de crimes sexuels commis par des casques bleus du Gabon et du Burundi.

C’est un rebondissement dans l’affaire des violences sexuelles commises en République de Centrafrique par des casques bleus gabonais et burundais entre 2014 et 2015. Un audit interne des Nations unies, révèle de nombreux dysfonctionnements dans l’enquête menée dès 2016. Ils expliqueraient pourquoi de nombreuses accusations n’ont pu être confirmées, ni pourquoi l’enquête n’a pu réellement aboutir.

C’est une sévère autocritique que le service de contrôle interne de l’ONU – l’OIOS – a mené en diligentant cet audit. En effet, devant la liste accablante d’erreurs, on comprend pourquoi l’enquête sur les soupçons de viols par les soldats de la Minusca, à Dekoa, piétine. On peut craindre aussi qu’une majorité des preuves rassemblées par les enquêteurs, en 2016, ne seront jamais recevables devant un tribunal.

Il y a d’abord des dysfonctionnements d’organisation. L’UNICEF, par exemple, est la première à entendre les témoignages, mais tarde à prévenir l’ONU.

Il y a également le manque de préparation des interrogatoires qui, selon le protocole, a pris de court les 31 enquêteurs dépêchés à Dekoa.

Puis, le rapport pointe des erreurs dans la méthodologie des interrogatoires dont certaines questions pouvaient être « humiliantes » ou « intimidantes » pour les femmes qui témoignaient des viols qu’elles avaient subis.

Enfin, l’audit montre que de nombreux échantillons ADN, preuves primordiales dans les affaires de viols, ont été mal conservés et avaient tout simplement « pourri ».

Finalement, sur les 163 dénonciations, 26 n’ont pas été retenues. Les 69 cas impliquant les soldats burundais ont été requalifiés en relations de « fraternisation » avec des civils, et les 68 cas mettant en cause les casques bleus gabonais sont toujours en attente.

La Minusca affirme mener, depuis quelques mois, une politique de « tolérance 0 » vis-à-vis des casques bleus qui entretiendraient des relations avec des Centrafricaines ou seraient soupçonnés de violences sexuelles. Les sanctions sont immédiates et les soldats incriminés radiés à vie des missions de maintien de la paix.

De nombreuses sensibilisations sont menées auprès des troupes déployées ainsi qu’au sein de la population et toute « fraternisation » est désormais interdite. Un réseau d’une vingtaine d’associations relais, chargées de recueillir les témoignages de futures victimes, a été mis en place par les Nations unies.

RCA: des personnalités citées dans une affaire de corruption

Le rapport a été présenté à l’Assemblée nationale la semaine dernière en huis clos. Plusieurs personnalités sont citées dont le ministre des Mines.

En RCA, une affaire de corruption à l’Assemblée nationale fait la Une des journaux depuis plusieurs jours. Un député aurait touché des pots-de-vin pour faciliter l’obtention d’un permis minier à une entreprise chinoise. Une commission parlementaire a enquêté sur le sujet.

Épinglé par l’enquête, le député Mandaba, président de la Commission Production, Ressources naturelles et Environnement a avoué avoir reçu 40 millions de FCFA de la part d’une entreprise chinoise à titre de consultance pour faciliter l’obtention d’un permis minier. Faute de l’obtention du permis, l’entreprise chinoise demande à être dédommagée.

Mais le rapport parlementaire ne s’arrête pas là. Plusieurs personnalités sont citées dans un supposé système de corruption plus vaste. Des questions sont soulevées sur le rôle potentiel joué par les autres membres de la commission parlementaire, le président de l’Assemblée nationale ou encore le ministre des Mines, Mboli Fatran. Pour ce dernier, il n’y a pas de corruption possible au ministère.

Le Parlement décide de poursuivre l’enquête

« Chaque fois que quelqu’un introduit un dossier, nous l’examinons on lui demande toutes les pièces. On lui demande toutes les pièces et ce qu’il faut. Et c’est un comité, ce n’est même pas moi, un comité interministériel qui examine le dossier et qui juge, se défend le ministre. Dès que cela est prêt, j’envoie au ministre des relations avec les institutions de la République qui l’envoie au niveau de l’Assemblée nationale. À partir de ce moment, j’attends comme tout le monde que l’on me donne l’autorisation de la signature de la convention. Je suis ministre des Mines, je fais mon travail, je l’envoie là-bas et j’attends. »

Certains députés regrettent que les permis soient validés au niveau du bureau de l’Assemblée nationale et non en plénière. Faute d’avoir tous les éléments, le Parlement a décidé d’appliquer des mesures conservatoires et de poursuivre les enquêtes.