RCA : la Conférence épiscopale s’inquiète de la situation sécuritaire

C’était à l’issue de la retraite annuelle dans la ville de Bouar, dans l’ouest du pays, que les évêques se sont exprimés.

 

La Conférence épiscopale alerte sur la situation sécuritaire en République centrafricaine. À l’issue de la retraite annuelle dans la ville de Bouar, dans l’ouest du pays, les évêques centrafricains ont produit une déclaration teintée d’inquiétude.

Tandis que le gouvernement poursuit la contre-offensive militaire pour repousser les groupes rebelles, la situation humanitaire s’aggrave dangereusement avec plus de 700 000 déplacés internes, la moitié de la population en situation d’insécurité alimentaire, les difficultés d’accès ou encore la dangerosité des principaux axes.

Parmi les « joies du peuple », les évêques saluent la reconquête des principales villes occupées par les groupes armés, mais le processus est encore inachevé, selon Monseigneur Nongo président de la Conférence épiscopale centrafricaine (Cenca). « À l’arrivée des forces armées centrafricaines et des alliés, les autres se sont repliés avec armes et bagages en brousse. Donc, ils constituent toujours une source d’insécurité pour le reste de la population ».

Guérilla

Les rebelles adoptent un mode opératoire de guérilla, les attaques et le banditisme se développent et l’usage de mines antipersonnel inquiète la Conférence. « Les activités champêtres aujourd’hui deviennent un risque pour les pratiquants. Les éleveurs sont pris en otage par ces différents groupes armés et donc le déplacement devient de plus en plus risqué pour le reste de la population », explique Monseigneur Nongo.

Conséquence : une augmentation du coût de la vie. Ainsi, le sac de ciment, vendu 8 000 francs à Bangui (12 euros environ), se négocie 50 000 (76 euros environ) à Obo, située à l’extrême Est.

La Conférence s’inquiète également des rapports faisant état d’exactions par l’armée centrafricaine et ses alliés. « Les soldats de l’armée nationale ont un devoir d’exemplarité » dit-elle.

Quant à la résolution du conflit, la solution ne peut pas être uniquement militaire. « Il faut tendre la main », disent les évêques qui plaident pour un dialogue inclusif.

RCA : la conférence épiscopale fait un arrêt sur le coronavirus et le processus électoral

Les deux sujets ont été à l’ordre du jour de la deuxième assemblée générale ordinaire de la conférence épiscopale de Centrafrique, qui s’est tenue du 20 au 26 juillet dernier.

Réunis du 20 au 26 juillet 2020 pour leur deuxième assemblée générale ordinaire, les évêques de Centrafrique ont publié un message à l’église famille de Dieu et aux hommes et aux femmes de bonne volonté : « Je ne puis, à moi seul, porter tout ce peuple » nombre chapitre 11 versé 14, tel est l’intitulé du message des évêques centrafricains. Ils font ainsi allusion à l’œuvre de Moïse face au défi du bien être de son peuple (Nombre chapitre 11 versé 10 à  25).

Les pères de l’église de Centrafrique se disent d’abord interpeller par deux défis majeurs : le coronavirus, et le processus électoral en République centrafricaine.

«  Comment faisons face à la pandémie du coronavirus. Que pouvons-nous faire maintenant pour garantir un processus électoral crédible et accepté? », s’interrogent-ils.

La pandémie du coronavirus et le processus électoral

La pandémie du coronavirus, qui a débuté en décembre 2019 en Chine, ne cesse de décimer la population mondiale. En République centrafricaine, depuis son apparition en mars 2020, le nombre des sujets infectés par ce virus ne cesse d’augmenter. Les pères catholiques de l’église de Centrafrique, qui se sont réunis en assemblée générale ordinaire, se disent interpeller par ce défi sanitaire majeur. Ils déplorent l’insuffisance des structures de prise en charge adéquate des malades les plus graves dans le pays, tout en faisant échos des plaintes du personnel soignant ainsi que des malades qui sont abandonnées à eux-mêmes.

À quand les mesures d’accompagnement ? s’interrogent-ils.

Tout en partageant les souffrances des malades, les évêques de Centrafrique témoignent leur reconnaissant envers tous les pays qui ont aidé la RCA dans la lutte contre la maladie à coronavirus.  Ils dénoncent le business et le profit malhonnête. Ils dénoncent également les marchands de la peur  qui sèment la panique en privilégiant, aux dépens de la population, leur sens de business.

S’agissant du processus électoral en Centrafrique,  les évêques montrent leur inquiétude face au sérieux problème de sécurité qui suscite des incertitudes et de questionnement.

« Quant à la tenue des élections d’ici fin décembre, il y a un réel problème de libre circulation des armes de tout calibre qui entrave la libre circulation des biens et personnes », déclarent-ils, avant de déplorer que le processus du DDRR (désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement) aurait dû gagner en régime afin de mettre fin à toute détention illégale d’armes dans le pays.

S’agissant du recensement électoral, les évêques pensent pour leur part que les soupçons des faux documents et de dysfonctionnement méritent d’être clarifiés par l’autorité nationale des élections (ÂNE).