Affaire Bukanga-Lonzo : Matata Ponyo face au verdict décisif du 14 Mai

La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo se prononcera ce mercredi 14 mai sur le procès emblématique du projet Bukanga-Lonzo. L’ancien Premier ministre et député national Augustin Matata Ponyo, Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, et Christo Grobler, patron de la société sud-africaine Africom, sont poursuivis pour le détournement présumé de plus de 285 millions de dollars alloués à ce parc agro-industriel.

Un Procès Chargé de Controverses

Matata Ponyo, figure centrale de cette affaire, fait face à des accusations lourdes, marquées par des débats houleux sur l’interprétation des dispositions constitutionnelles. Depuis le début de cette saga, l’Assemblée nationale et le président de la Cour constitutionnelle ont exprimé des positions divergentes sur la légitimité des poursuites engagées contre lui.

Les Temps Forts du Dossier

Début du Procès – 25 octobre 2021 : Le procès s’ouvre à la suite d’un rapport accablant de l’Inspection générale des finances (IGF) publié en novembre 2020, affirmant que 285 millions de dollars débloqués pour Bukanga-Lonzo ont disparu sans laisser de trace.

Déclaration d’Incompétence – 15 novembre 2021 : La Cour constitutionnelle se déclare incompétente pour juger l’ancien Premier ministre, renvoyant l’affaire devant la Cour de cassation, qu’elle considère comme le « juge naturel » des anciens membres du gouvernement.

Nouveau Rebondissement – 13 juin 2022 : La Cour de cassation, saisie pour interpréter l’article 164 de la Constitution, renvoie finalement le dossier à la Cour constitutionnelle, confirmant sa compétence pour juger Matata Ponyo.

Pause Électorale – 2023 : Matata se lance dans la course présidentielle et remporte un siège de député, ce qui complique davantage le processus judiciaire.

Reprise des Poursuites – 23 avril 2025 : Le ministère public requiert 20 ans de prison contre Matata, qui est jugé par défaut après avoir refusé de se présenter à l’audience.

Alors que le verdict approche, cette affaire reste un symbole des défis liés à la lutte contre la corruption en RDC, et pourrait redéfinir les limites de l’immunité parlementaire pour les hauts responsables politiques du pays.

Permis numérique : Félix Tshisekedi pionnier de la modernisation en RDC

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a visité le mardi 13 mai 2025 la Société de production des permis de conduire (SPC) à Kinshasa, pour s’imprégner du processus de délivrance du nouveau permis de conduire biométrique. Cette entreprise privée, partenaire de la Commission nationale de délivrance des permis de conduire (CONADEP), a accueilli le Chef de l’État dans ses locaux situés dans la commune de Gombe.

Un Processus Moderne et Sécurisé

Le Président Tshisekedi, accompagné de la Première ministre Judith Suminwa, du vice-Premier ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, et du Directeur général de la SPC, a pu découvrir les étapes de cette nouvelle procédure.

Selon les responsables de la SPC, le parcours débute dans la salle de « constatation », où les requérants sont orientés selon le type de véhicule pour lequel ils sollicitent un permis. Ils sont ensuite dirigés vers un guichet bancaire pour le paiement de 18 dollars américains avant de passer un double test de conduite.

Le processus comprend une évaluation théorique sur ordinateur, avec 20 questions chronométrées à 30 secondes chacune. Pour accéder à l’étape pratique, les candidats doivent obtenir au moins 12 points. Ceux qui réussissent ce premier test peuvent alors passer à un simulateur de conduite pour évaluer leurs compétences pratiques.

Un Permis Prêt en 48 Heures

En cas de réussite, les conducteurs reçoivent une notification par messagerie et peuvent retirer leur permis biométrique en moins de 48 heures. Le Président Tshisekedi a lui-même relevé le défi et a obtenu son permis numérique en un temps record, selon les responsables de la SPC.

Sécurité et Modernité

Pour Nicolas Nkane, Président de la CONADEP, ce nouveau permis biométrique est non seulement plus sécurisé, mais aussi conforme aux standards internationaux, ce qui devrait réduire les fraudes et améliorer la sécurité routière en RDC.

Les responsables de la SPC estiment que cette réforme permettra de renforcer la compétence des conducteurs et de réduire significativement le taux d’accidents dus au facteur humain, marquant ainsi une avancée majeure pour la sécurité routière en RDC.

RDC et FMI : Un Accord crucial pour la stabilité économique

Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) et le Fonds monétaire international (FMI) ont trouvé un accord au niveau des services concernant la première revue du programme économique et financier triennal soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). Cet accord, annoncé ce mardi par le FMI, reste toutefois soumis à l’approbation de la direction et du Conseil d’administration, prévue pour fin juin 2025.

Une Économie Résiliente Malgré les Conflits

Malgré l’intensification du conflit dans l’est du pays, l’économie congolaise a montré des signes encourageants de résilience. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 6,5 % en 2024 et devrait maintenir une croissance supérieure à 5 % en 2025, principalement grâce à la vitalité du secteur extractif. Cette performance économique a été soutenue par une réduction du déficit courant et une stabilisation du taux de change, malgré les fortes tensions budgétaires causées par les dépenses sécuritaires croissantes.

Des Défis Financiers Importants

Cependant, l’escalade des violences dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu a mis à rude épreuve les finances publiques. Les fermetures de bureaux de perception des recettes dans les zones occupées et les exonérations fiscales pour atténuer la crise humanitaire ont pesé sur le budget national. Pour faire face à cette situation, le programme soutenu par la FEC a été recalibré pour inclure des mesures de rationalisation des dépenses et une augmentation des recettes internes.

Des Réformes Cruciales pour la Stabilité

Le gouvernement congolais a réaffirmé son engagement à poursuivre les réformes structurelles, notamment en modernisant la gestion des finances publiques, en luttant contre l’évasion fiscale et en améliorant la transparence dans le secteur extractif. Des initiatives comme la création d’un compte unique du Trésor et la décentralisation progressive des autorisations de dépenses sont en cours pour renforcer la discipline budgétaire.

Vers une Économie Plus Résiliente

Le FMI a salué les efforts du gouvernement pour stabiliser l’économie, tout en encourageant Kinshasa à poursuivre ses réformes pour renforcer la résilience face aux chocs économiques et climatiques. Avec ce programme recalibré, la RDC espère consolider sa stabilité macroéconomique et préparer le terrain pour une reprise économique durable.

Trump lève les sanctions contre la Syrie depuis Riyad : un geste surprenant pour la paix ?

Le président américain Donald Trump a surpris la communauté internationale ce mardi 13 mai en annonçant, depuis Riyad en Arabie saoudite, la levée des sanctions américaines contre la Syrie. Cette décision intervient à la veille de sa rencontre avec le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, également prévue en Arabie saoudite.

« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur », a déclaré Trump, précisant que cette décision avait été prise après des demandes insistantes du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman.

Ce geste marque un tournant potentiellement décisif pour les relations entre Washington et Damas, ouvrant peut-être la voie à un rapprochement diplomatique après des années de tensions et de sanctions économiques sévères.

Sécurité renforcée au Kwango : le ministre Shabani lance l’opération Ndobo contre les Kuluna

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Shabani Lukoo Jacquemain, a officiellement lancé, ce mardi 13 mai, l’opération Ndobo à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, pour renforcer la sécurité et traquer les Kuluna. Cette initiative, déjà en cours à Kinshasa, au Kongo-Central et au Haut-Katanga, vise à éradiquer le banditisme urbain et la criminalité sous toutes ses formes.

Une mobilisation pour la sécurité

Avant le lancement, le Vice-Premier Ministre Shabani a présidé une parade de réarmement moral en présence des éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC), rappelant l’importance de la discipline dans les rangs des forces de l’ordre. Il a souligné que l’opération Ndobo s’inscrit pleinement dans la vision du Président Félix Tshisekedi pour sécuriser les citoyens et leurs biens.

Le commissaire provincial de la PNC, Jean-Paul Polo Ditoto, a salué l’engagement de ses hommes, tout en appelant à une amélioration des conditions de travail pour une efficacité accrue sur le terrain. Le gouverneur du Kwango, William Bitwisila, a pour sa part souligné le défi posé par le manque d’effectifs policiers dans sa province, un frein majeur aux opérations de sécurisation.

Premiers résultats prometteurs

À l’issue de la cérémonie, plusieurs Kuluna ont été présentés au ministre comme premiers résultats de l’opération, illustrant les progrès rapides de cette initiative. Avec plus de 6 000 criminels déjà arrêtés dans les provinces concernées, Ndobo apparaît comme une réponse concrète à l’insécurité, répondant ainsi au deuxième pilier du programme d’action du Chef de l’État, axé sur la protection des personnes et de leurs biens.

Relance du cadre permanent de concertation économique pour renforcer l’économie

Le Directeur de Cabinet du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie Nationale, Albert Kasongo Mukonzo, a présidé, ce mardi 13 mai 2025, une séance de travail cruciale pour relancer les activités du Cadre Permanent de Concertation Économique (CPCE). Cette initiative s’inscrit dans les efforts du gouvernement congolais pour renforcer la stabilité économique et améliorer le climat des affaires.

Un outil clé pour la stabilité économique

Le CPCE, mis en veille depuis 2016, est un outil essentiel pour réguler l’économie et apaiser les tensions entre les acteurs économiques. Sa relance vise à rétablir un espace de dialogue constructif pour anticiper et résoudre les défis économiques.

Cette première séance marque le début d’un processus qui se poursuivra sur le long terme, avec pour objectif de renforcer la coopération entre les secteurs public et privé, et de promouvoir un environnement économique plus stable et prévisible en République Démocratique du Congo.

Goma et Nyiragongo sous tension : vague d’arrestations par l’AFC/M23

Depuis trois jours, les combattants de l’AFC/M23 mènent des bouclages intensifs à Goma et dans le territoire voisin de Nyiragongo, en République démocratique du Congo (RDC). Ils ciblent les habitants pour trouver des armes et identifier les personnes qu’ils jugent dangereuses pour la sécurité.

Interpellations à Ngangi 2 et Ngangi 3

Le mardi 13 mai 2025, des combattants du M23 ont encerclé les villages Ngangi 2 et Ngangi 3, à la frontière entre Goma et Nyiragongo. Ils ont fouillé maison par maison, arrêtant les personnes sans pièce d’identité et celles portant des coiffures « Rasta », jugées suspectes. Ils ont ensuite conduit ces habitants au stade de Don Bosco, où ils les interrogent un à un.

Un témoin local, sous anonymat, raconte : « Les militaires du M23 ont bloqué ces villages dès l’aube, empêchant les habitants de sortir. Ils ont fouillé chaque maison et arrêté ceux qu’ils soupçonnaient de soutenir les FARDC ou les wazalendo. »

Vague d’arrestations à Goma

Les forces de l’AFC/M23 ne se sont pas limitées à ces deux villages. Samedi, elles ont mené une opération similaire à Ndosho, dans l’ouest de Goma. Elles ont ensuite présenté à la presse plusieurs dizaines de personnes comme des combattants des FARDC, des wazalendo et des FDLR.

Le lendemain, elles ont étendu leur contrôle aux villages de Rukoko et Katalengwa, à la limite entre Goma et Nyiragongo.

Saisies d’armes et incertitudes sur le sort des détenus

Le lundi 12 mai, l’AFC/M23 a poursuivi ses opérations à Mugunga et Lac Vert, toujours dans l’ouest de Goma. Les combattants ont saisi une arme lourde, de type PKM, dans une maison située sur l’avenue Lushagala, selon un responsable local.

Cependant, le sort des détenus reste flou. De nombreuses personnes arrêtées ces derniers jours n’ont pas été relâchées. Le mouvement citoyen Lucha a d’ailleurs signalé l’enlèvement d’un de ses membres à Goma pendant ces opérations.

Kagame et Ramaphosa appellent à une prise en main des crises par les Africains

Lors de l’Africa CEO Forum à Abidjan, les présidents rwandais Paul Kagame et sud-africain Cyril Ramaphosa ont appelé à une gestion africaine des conflits. Ils ont insisté sur l’importance pour l’Afrique de prendre le contrôle de ses crises, notamment dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Bien qu’ils reconnaissent l’utilité des partenaires extérieurs, ils ont souligné que la solution devait avant tout venir du continent.

L’appel de Kagame pour une autonomie renforcée

Intervenant lors d’un panel sur l’intégration continentale, Paul Kagame a mis en avant les nombreux efforts déjà en cours, citant ceux du Qatar et des États-Unis. Cependant, il a précisé que ces initiatives ne suffisaient pas à garantir la paix en Afrique : « On ne peut pas dire que nous avons réussi. Tout le monde essaie. Encore une fois, cela revient à nous, vraiment. » Il a aussi salué les progrès de l’Union africaine, notamment en matière de paix et de sécurité, mais a rappelé que le continent devait « définir la direction qu’il veut prendre » pour éviter une dépendance excessive.

Ramaphosa prône l’appropriation africaine

De son côté, Cyril Ramaphosa a défendu l’idée que les processus de paix doivent être avant tout africains. « Tout doit être endossé, signé et approprié par nous, Africains », a-t-il affirmé. Il a ajouté que, même avec des partenaires comme le Qatar ou les États-Unis, l’Afrique devait rester maître de ses propres solutions.

Un signe de réconciliation ?

Les deux présidents ont aussi profité de cette tribune pour apaiser les récentes tensions entre leurs pays sur la situation en RDC. Ramaphosa a plaisanté : « Certains d’entre vous ont peut-être cru qu’il y aurait des étincelles alors que nous sommes assis l’un à côté de l’autre. »

Une relation encore fragile

Cette déclaration marque un possible apaisement, après des échanges tendus en mai dernier. À l’époque, Kagame avait critiqué l’Afrique du Sud pour ses commentaires sur la mission militaire de la SADC en RDC (SAMIDRC), tandis que Ramaphosa avait directement mis en cause le M23 et les « militaires de l’armée rwandaise ».

L’Union Européenne renforce son soutien humanitaire avec 100 Millions d’euros pour l’Est du Pays

Le lundi 12 mai 2025, Judith Suminwa, Première ministre de la République démocratique du Congo, a accueilli à Kinshasa une délégation de la Commission Européenne pour la Protection Civile et les Opérations d’Aide Humanitaire (ECHO). La délégation, dirigée par Hans Das, directeur général adjoint, est venue évaluer la situation humanitaire dramatique dans l’Est du pays, où les violences et les déplacements massifs continuent de dévaster les communautés locales.

 100 Millions d’Euros pour l’Est de la RDC

Hans Das a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne à soutenir les populations touchées. Il a déclaré :

« Nous sommes ici pour comprendre les besoins réels sur le terrain et rendre notre aide plus efficace. »

Pour répondre à l’urgence, l’UE a déjà mobilisé 100 millions d’euros pour renforcer les interventions dans les secteurs médicaux, nutritionnels et d’hébergement. Cette enveloppe vise à alléger la souffrance des victimes en leur offrant des solutions concrètes et immédiates.

Les fonds seront distribués via des partenaires internationaux, notamment les agences des Nations Unies, la Croix-Rouge et diverses ONG, afin de garantir une réponse rapide et coordonnée. Cette approche, selon Das, permettra de mieux adapter l’aide aux réalités locales et d’assurer une utilisation efficace des ressources disponibles.

Solidarité avec les Communautés Congolaises

Lors de cette rencontre, Hans Das a également transmis un message fort de solidarité :

« L’Union européenne ne tournera jamais le dos au peuple congolais. Nous continuerons à soutenir ceux qui en ont le plus besoin. »

Judith Suminwa a, de son côté, souligné l’importance de renforcer la coopération pour stabiliser durablement l’Est du pays. Elle a appelé à une meilleure coordination des efforts pour répondre efficacement aux besoins humanitaires et restaurer la dignité des victimes.

Cette visite marque une étape cruciale dans l’engagement international pour soulager les souffrances des populations congolaises, tout en consolidant les liens entre Kinshasa et Bruxelles dans leur lutte commune contre la crise humanitaire.

« African Lion 2025 » : Les Forces Marocaines et Américaines en Manœuvres Stratégiques

Les Forces armées royales (FAR) du Maroc et les forces armées des États-Unis ont officiellement lancé, ce lundi 12 mai à Agadir, la 21ᵉ édition des manœuvres militaires « African Lion », un exercice multinational d’envergure qui se déroulera jusqu’au 23 mai 2025. Cet événement majeur mobilise des troupes venues de plusieurs pays partenaires et s’étendra sur plusieurs sites stratégiques, notamment Agadir, Tan-Tan, Tiznit, Kénitra, Benguérir et Tifnit.

La cérémonie d’ouverture, organisée au quartier général de la Zone Sud des FAR, a été coprésidée par le général de division Mohammed Benlouali et le général de brigade Brian Cederman, commandant adjoint de la Southern European Task Force – Africa (SETAF-AFRICA). Les deux commandants ont souligné l’importance de ces exercices pour renforcer les liens militaires et améliorer l’interopérabilité des forces alliées.

Au programme, des manœuvres complexes allant des entraînements tactiques aux opérations de décontamination nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), en passant par des simulations de postes de commandement et des missions médico-humanitaires. Cet exercice, l’un des plus grands en Afrique, vise à renforcer la coopération militaire multilatérale et à garantir une réponse rapide face aux menaces régionales et mondiales.