Les États-Unis et l’Espagne soutiennent les efforts de paix à l’Est

Le président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC), Vital Kamerhe, a reçu, lundi 17 mars 2025, des assurances de soutien de la part des États-Unis et de l’Espagne dans les efforts de pacification de l’Est du pays, une région en proie à l’insécurité et aux conflits armés. Ces échanges interviennent dans un contexte où la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC continue de mobiliser l’attention de la communauté internationale.

Le soutien des États-Unis à l’intégrité territoriale de la RDC

Lors d’une rencontre avec Vital Kamerhe, Ronny Jackson, membre du Congrès américain et envoyé spécial de l’administration Trump, a réaffirmé le soutien des États-Unis à l’intégrité territoriale de la RDC. Accompagné de l’ambassadrice américaine en RDC, Lucy Tamlyn, Jackson a salué les efforts diplomatiques en cours, notamment les discussions prévues à Luanda sous l’égide du président angolais João Lourenço.

« Nous soutenons toute démarche visant à ramener la paix par des moyens diplomatiques. C’est pourquoi nous saluons l’initiative du président Lourenço, qui réunit le gouvernement congolais et les rebelles du M23 à la même table. Cependant, il est essentiel que les deux gouvernements se parlent également, car la solution doit être à la fois politique et diplomatique », a déclaré Ronny Jackson.

Il a également souligné l’intérêt des États-Unis à voir une région des Grands Lacs pacifiée, condition essentielle pour favoriser la coopération économique et sécuritaire.

L’Espagne réaffirme son engagement en faveur de la RDC

Dans la même dynamique, Vital Kamerhe s’est entretenu avec l’ambassadrice d’Espagne en RDC, Carmen Diez Orejas. Cette dernière a réaffirmé l’engagement de l’Espagne à soutenir la souveraineté congolaise sur la scène internationale.

« L’Espagne reste un partenaire fidèle de la RDC. Nous continuerons à apporter notre soutien, tant au niveau diplomatique qu’humanitaire, pour contribuer à la stabilité et à la paix dans ce pays », a-t-elle déclaré.

Un appel à la cohésion nationale et à l’implication internationale

Vital Kamerhe a profité de ces rencontres pour plaider en faveur d’une implication accrue des partenaires internationaux dans la résolution de la crise à l’Est de la RDC. Il a insisté sur la nécessité d’un accompagnement international pour garantir le succès des pourparlers de Luanda.

« La cohésion nationale est un élément clé pour prévenir de nouveaux conflits et consolider les avancées obtenues sur le plan sécuritaire. Nous avons besoin du soutien de la communauté internationale pour atteindre une paix durable », a-t-il affirmé.

Un contexte régional tendu

Ces échanges s’inscrivent dans un contexte marqué par l’incursion de l’armée rwandaise et les exactions des rebelles du M23, soutenus par Kigali. La crise sécuritaire dans l’Est de la RDC a provoqué une grave crise humanitaire, avec des milliers de déplacés et des violations répétées des droits de l’homme.

Avec le soutien des États-Unis et de l’Espagne, la RDC espère renforcer ses efforts pour rétablir la paix dans l’Est du pays. Alors que les pourparlers de Luanda approchent, la communauté internationale reste vigilante, espérant que ces discussions ouvriront la voie à une solution durable pour une région meurtrie par des décennies de conflits.

Goma exaspérée par le boycott du M23 des pourparlers de paix à Luanda

Le boycott des discussions de paix par le Mouvement du 23 mars (M23), initialement prévues ce mardi 18 mars à Luanda, a suscité une vive exaspération parmi les habitants de Goma, une ville occupée par les rebelles depuis fin janvier. Ce revirement du M23, justifié par les sanctions européennes imposées à certains de ses membres, a été perçu comme un coup dur pour une population déjà éprouvée par des mois de conflit.

Un espoir de paix réduit à néant

Dans un communiqué publié lundi, le M23 a déclaré que « les sanctions successives imposées à nos membres, y compris celles adoptées à la veille des discussions de Luanda, compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée ». Cette décision a plongé les habitants de Goma dans un profond désarroi.

Pour beaucoup, ces pourparlers représentaient une lueur d’espoir pour mettre fin à leurs souffrances. Les acteurs locaux, contraints de vivre dans la clandestinité, y voyaient une chance de retrouver une vie normale et d’échapper à la menace constante de mort.

Incompréhension et déception

Le revirement du M23 a été vécu comme un choc majeur. Les habitants expriment leur incompréhension face à ce qu’ils considèrent comme une réaction disproportionnée du groupe rebelle.

« Pour nous, c’est une grande déception », a déclaré un habitant de Goma. « Nous espérons que ceux qui conduisent ces pourparlers feront tout leur possible pour ramener le M23 à la table des négociations. Les sanctions de l’Union européenne ne devraient pas justifier un tel boycott. Ces discussions visent à dialoguer avec l’État congolais, et le M23 se revendique comme étant congolais. Cet argument ne tient donc pas. »

La délégation congolaise à Luanda

Malgré le boycott du M23, la délégation congolaise est arrivée lundi à Luanda pour participer aux négociations sous la médiation du président angolais João Lourenço. Kinshasa reste déterminé à trouver une solution pacifique à la crise, même en l’absence du principal groupe rebelle.

Une crise humanitaire aggravée

Depuis plusieurs mois, les villes de Goma et Bukavu, ainsi que d’autres localités du Kivu, sont sous contrôle des rebelles du M23. Ces derniers ont intensifié leurs offensives depuis janvier, aggravant une crise humanitaire déjà dramatique dans cette région riche en ressources minières mais ravagée par des conflits armés.

Quel avenir pour les pourparlers ?

Alors que les tensions régionales continuent de s’exacerber, le boycott du M23 complique considérablement les perspectives de paix. La communauté internationale reste vigilante, espérant que ces discussions pourront enfin ouvrir la voie à une solution durable pour l’est de la RDC, une région meurtrie par des décennies de conflits et d’instabilité.

Le M23 boycotte les pourparlers de paix à Luanda, Kinshasa maintient sa présence

Le Mouvement du 23 mars (M23), groupe armé actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé lundi 17 mars 2025 qu’il ne participerait pas aux pourparlers de paix prévus à Luanda, en Angola. Ces discussions, organisées sous médiation angolaise, devaient marquer le début des négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23, qui a repris les armes en 2021 et contrôlé de vastes territoires dans l’est du pays.

Le M23 dénonce des sanctions et une « campagne belliciste »

Dans un communiqué, le M23 a accusé « certaines institutions internationales » de « saboter délibérément les efforts de paix ». Le groupe armé fait notamment référence aux sanctions imposées lundi par l’Union européenne (UE) contre plusieurs de ses membres, dont son chef, Bertrand Bisimwa. « Les sanctions successives compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée », a déclaré le M23.

Le mouvement rebelle a également dénoncé la poursuite d’une « campagne belliciste » de la part du gouvernement congolais, affirmant que ces conditions rendaient impossible la tenue des pourparlers. « En conséquence, notre organisation ne peut plus poursuivre sa participation aux discussions », a-t-il conclu.

Kinshasa maintient sa présence malgré le boycott

Malgré le désistement du M23, Kinshasa a confirmé sa participation aux pourparlers. « La délégation congolaise quitte Kinshasa pour Luanda. Nous allons répondre à l’invitation de la médiation angolaise », a déclaré Tina Salama, porte-parole du président congolais Félix Tshisekedi, à l’Agence France-Presse (AFP).

La présidence angolaise a quant à elle maintenu que « toutes les conditions étaient réunies pour le début des négociations directes comme prévu » mardi 18 mars.

Contexte régional tendu

Ces pourparlers s’inscrivent dans un contexte de fortes tensions régionales. Le conflit dans l’est de la RDC oppose l’armée congolaise au M23, un groupe armé soutenu, selon des experts de l’ONU, par environ 4 000 soldats rwandais. Kigali dément toute implication, mais les relations entre la RDC et le Rwanda se sont considérablement détériorées ces derniers mois.

Parallèlement, le Rwanda a annoncé lundi la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l’ex-puissance coloniale d’avoir « pris parti » pour Kinshasa. Tous les diplomates belges ont été sommés de quitter le pays dans un délai de 48 heures.

Sanctions européennes et échecs diplomatiques

L’UE a imposé lundi de nouvelles sanctions contre plusieurs acteurs du conflit, dont des dirigeants du M23 et des responsables de l’armée rwandaise. Ces mesures visent à limiter le financement des groupes armés par l’exploitation illégale des ressources naturelles.

Jusqu’ici, toutes les tentatives diplomatiques pour mettre fin au conflit ont échoué. Les appels répétés à un cessez-le-feu et à une désescalade sont restés sans effet. En décembre 2024, un sommet prévu entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame avait été annulé à la dernière minute en raison de désaccords sur les termes d’un accord.

L’Alliance Fleuve Congo dénonce les obstacles à la paix

Dans un communiqué publié lundi, l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a exprimé ses « profonds regrets » face aux obstacles à la paix. « Les sanctions successives compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée », a-t-elle déclaré, appelant à un retour à la table des négociations.

Quel avenir pour les pourparlers de Luanda ?

Alors que les tensions régionales continuent de s’exacerber, les pourparlers de Luanda représentent une nouvelle tentative de résolution du conflit. Cependant, le boycott du M23 et les tensions diplomatiques entre le Rwanda et la Belgique compliquent considérablement les perspectives de paix.

La communauté internationale reste vigilante, espérant que ces discussions pourront enfin ouvrir la voie à une solution durable pour l’est de la RDC, une région meurtrie par des décennies de conflits et d’instabilité.

L’UE sanctionne le Rwanda pour le trafic d’or congolais

Ce lundi 17 mars 2025, l’Union européenne (UE) a annoncé une série de sanctions ciblant un haut responsable rwandais du secteur minier et la Gasabo Gold Refinery, la seule raffinerie d’or du Rwanda. Ces mesures visent à lutter contre le commerce illicite de l’or extrait en République démocratique du Congo (RDC), une activité qui alimente les conflits dans la région des Grands Lacs.

Gasabo Gold Refinery dans le viseur

La Gasabo Gold Refinery, opérationnelle depuis le 1ᵉʳ juin 2022, est accusée de faciliter le transit et l’exportation illégale de l’or congolais. Selon l’UE, cette raffinerie exploite l’instabilité et l’insécurité dans l’est de la RDC pour tirer profit du trafic de ressources naturelles.

« Le transit de l’or par la Gasabo Gold Refinery favorise l’exportation illicite, via le Rwanda, de l’or extrait illégalement. Elle a donc exploité le conflit armé, l’instabilité ou l’insécurité en RDC », a justifié l’UE dans un communiqué.

Ces sanctions s’inscrivent dans une démarche plus large de l’UE pour lutter contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, qui finance les groupes armés et aggrave la crise sécuritaire dans la région.

Francis Kamanzi, un haut responsable sanctionné

Parmi les individus ciblés figure Francis Kamanzi, directeur général du Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board (RMB) depuis février 2024. L’UE l’accuse d’avoir facilité le commerce illégal des ressources minières congolaises, contribuant ainsi à l’instabilité dans l’est de la RDC.

« En raison de sa position de leader au sein du RMB, Francis Kamanzi est responsable d’exploiter le conflit armé, l’instabilité ou l’insécurité en RDC, notamment par l’exploitation ou le commerce illicite de ressources naturelles », a déclaré l’UE.

Un durcissement de la position européenne

Ces sanctions s’ajoutent à celles déjà imposées contre plusieurs officiers des Rwanda Defence Force (RDF) et des responsables du mouvement rebelle M23, accusés de jouer un rôle clé dans le pillage des ressources congolaises.

Cette décision marque une escalade dans la pression diplomatique exercée par Bruxelles sur Kigali, alors que les tensions entre la RDC et le Rwanda restent vives. Elle renforce également les appels à une meilleure traçabilité des minerais et à des mesures de régulation plus strictes pour empêcher le financement des groupes armés par l’exploitation illégale des ressources naturelles.

Impact sur les relations internationales

Les sanctions de l’UE pourraient avoir des répercussions significatives sur le commerce rwandais des ressources minières et sur les relations entre Kigali et ses partenaires occidentaux. Le Parlement européen a déjà demandé à la Commission européenne d’interdire l’importation de minerais rwandais et de suspendre le mémorandum d’entente entre le Rwanda et l’UE sur les matières premières.

Liste des personnalités et entités sanctionnées

Les sanctions européennes visent également plusieurs autres individus et entités impliqués dans l’instabilité régionale :

  • Bertrand Bisimwa : Coordonnateur adjoint de l’AFC/M23.
  • Ruzi Karusisi : Ancien commandant des forces spéciales rwandaises.
  • Désire Rukomera : Chargé du recrutement et de la propagande pour le M23.
  • John Imani Nzenze : Responsable du renseignement au sein du M23.
  • Eugène Nkubito : Commandant de la 3ᵉ division des RDF.
  • Pascal Muhizi : Commandant de la 2ᵉ division des RDF.
  • Jean Bosco Nzabonimpa : Responsable des finances du M23.
  • Joseph Musanga (Bahati Erasto) : Gouverneur M23 au Nord-Kivu.

Une étape vers la paix ?

Ces sanctions représentent une étape significative dans la lutte contre les acteurs responsables de l’instabilité dans la région. Elles envoient un message clair sur la nécessité d’une action concertée pour rétablir la paix et la sécurité.

Cependant, leur impact réel dépendra de la manière dont elles seront mises en œuvre et de la réponse du gouvernement rwandais. Une chose est sûre : l’UE a montré qu’elle est prête à durcir le ton pour protéger les ressources naturelles de la RDC et promouvoir la stabilité dans les Grands Lacs.

Le Rwanda rompt ses relations diplomatiques avec la Belgique

Kigali, le 17 mars 2025 – Le gouvernement rwandais a annoncé ce lundi la rupture immédiate de ses relations diplomatiques avec la Belgique. Cette décision, notifiée officiellement à Bruxelles, fait suite à des tensions croissantes entre les deux pays, notamment en raison du rôle historique et actuel de la Belgique dans les conflits régionaux, en particulier dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Une décision justifiée par des griefs historiques et actuels

Dans un communiqué, le ministère rwandais des Affaires étrangères a expliqué que cette rupture était le résultat d’une « réflexion approfondie » sur plusieurs facteurs. Le Rwanda accuse la Belgique de perpétuer des « illusions néocoloniales » et de soutenir des actions hostiles contre Kigali.

« La Belgique a constamment miné le Rwanda, bien avant et pendant le conflit en cours en RDC, où elle détient un rôle historique et profondément violent », a déclaré le gouvernement rwandais. Kigali reproche également à la Belgique d’avoir pris parti dans le conflit régional, en se mobilisant « exclusivement contre le Rwanda » dans divers forums internationaux, utilisant selon lui « des mensonges et des manipulations » pour créer une opinion hostile à son égard.

Un passé douloureux et des accusations de négationnisme

Le Rwanda n’a pas manqué de rappeler le rôle historique de la Belgique dans la création des divisions ethniques qui ont conduit au génocide des Tutsi en 1994. « La Belgique a permis à son territoire d’être utilisé par des groupes qui propagent le négationnisme du génocide et entretiennent l’idéologie génocidaire », a ajouté le communiqué.

Cette décision reflète, selon Kigali, un engagement à protéger « ses intérêts nationaux et la dignité des Rwandais », ainsi qu’à défendre les principes de souveraineté, de paix et de respect mutuel.

Conséquences immédiates

Conformément à cette décision, tous les diplomates belges présents au Rwanda ont été sommés de quitter le pays dans un délai de 48 heures. Le Rwanda a toutefois assuré qu’il respecterait la Convention de Vienne en protégeant les locaux, les biens et les archives de la mission diplomatique belge à Kigali.

Réaction de la Belgique : une décision « disproportionnée »

En réponse, la Belgique a qualifié cette rupture de « disproportionnée ». Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a exprimé son regret sur les réseaux sociaux : « Cela montre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, ils préfèrent ne pas s’engager dans le dialogue. »

La Belgique a annoncé qu’elle prendrait des mesures similaires, notamment en déclarant les diplomates rwandais personae non gratae et en dénonçant les accords de coopération gouvernementale entre les deux pays.

Contexte régional et international

Cette rupture intervient dans un contexte tendu, marqué par l’adoption de sanctions par le Conseil de l’Union européenne contre dix personnes jugées responsables de la situation à l’est de la RDC. Le Rwanda, souvent accusé de soutenir le groupe rebelle M23, rejette ces allégations et dénonce une campagne de désinformation.

Quelles implications pour la région des Grands Lacs ?

La décision du Rwanda pourrait avoir des répercussions majeures sur la stabilité régionale. Alors que les efforts de médiation se multiplient pour apaiser les tensions dans l’est de la RDC, cette rupture diplomatique risque de compliquer davantage les relations entre les acteurs clés de la région.

En attendant, le Rwanda reste ferme dans sa position, affirmant qu’il ne tolérera aucune ingérence dans ses affaires intérieures ou toute tentative de saper sa souveraineté.

Kagame durcit le ton face aux menaces extérieures malgré l’appel au cessez-le-feu

Dans un discours prononcé dimanche 16 mars, le président rwandais Paul Kagame a réaffirmé avec fermeté sa détermination à protéger le Rwanda contre ce qu’il qualifie de « menaces existentielles ». Ces déclarations interviennent alors que l’Angola, sous l’égide de l’Union Africaine, appelle à un cessez-le-feu immédiat dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

« Il n’y a rien de pire que la tragédie à laquelle nous avons survécu. C’est pourquoi nous ne devons pas avoir peur de parler, de nous battre pour nous-mêmes et contre ceux qui veulent nous anéantir », a déclaré Kagame lors d’une rencontre citoyenne dans le cadre du programme « Kwegera Abaturage » (Se rapprocher des citoyens). Ces propos, empreints de références au génocide de 1994, soulignent la position intransigeante du Rwanda face aux tensions régionales.

Un cessez-le-feu ignoré ?

Le même jour, le président angolais João Lourenço, président en exercice de l’Union Africaine, a lancé un appel pressant à toutes les parties impliquées dans le conflit à l’est de la RDC pour cesser les hostilités à partir de minuit. Cet appel vise à créer un climat propice à des négociations de paix entre Kinshasa et le mouvement rebelle M23, prévues à Luanda.

Pourtant, malgré cet appel, les déclarations offensives se multiplient. À Kinshasa, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Guy Kabombo Muadianvita, a affirmé : « Si nous avons une armée forte, aucun pays voisin ne va oser nous défier. » Une déclaration perçue comme une mise en garde à l’égard du Rwanda.

Une rhétorique belliqueuse

Du côté rwandais, le ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a défendu la position de son pays lors d’une interview à la RTBF. « Il est normal que le Rwanda déploie des mesures pour protéger notre population », a-t-il déclaré, qualifiant la situation de « menace permanente depuis 30 ans ». Il a également rejeté les accusations d’implication rwandaise dans l’est de la RDC, affirmant que « le M23 est un mouvement congolais » et que « le Rwanda ne prend pas de territoire à l’est de la RDC ».

Une médiation sous tension

L’initiative diplomatique angolaise survient dans un contexte marqué par l’annonce de la fin du mandat de la mission militaire de la SADC en RDC (SAMIDRC) et le retrait progressif de ses troupes. Cette décision, prise lors d’un sommet extraordinaire à Harare le 13 mars, ajoute une couche de complexité aux efforts de médiation.

Alors que les tensions verbales entre Kinshasa et Kigali s’intensifient, les craintes d’une escalade militaire grandissent. Le conflit dans l’est de la RDC a déjà provoqué des milliers de victimes et le déplacement de millions de personnes, faisant de cette crise l’une des plus graves en Afrique.

Dans ce climat tendu, la médiation angolaise tente de ramener les parties à la table des négociations. Mais avec des déclarations aussi fermes de part et d’autre, l’espoir d’une résolution pacifique semble s’éloigner, laissant planer l’ombre d’une nouvelle impasse dans la région des Grands Lacs.

Walikale en péril : L’AFC/M23 aux portes du chef-lieu malgré les efforts de l’armée

La situation sécuritaire dans le territoire de Walikale continue de se détériorer alors que les rebelles de l’AFC/M23 poursuivent leur progression vers Walikale-centre. Depuis le week-end dernier, l’offensive s’est intensifiée, les insurgés gagnant du terrain à une vitesse inquiétante.

Samedi, Kibua, localité située à plus de 80 km du chef-lieu, est tombée aux mains des rebelles. La veille, ils avaient déjà pris le contrôle de Ntea, premier village du groupement Ihana. Dimanche, ils ont avancé jusqu’à Mpofi, dans le groupement Utunda, à seulement 52 km de Walikale-centre. Dans cette zone enclavée, les communications sont pratiquement inexistantes, rendant difficile l’évaluation précise de la situation.

Ce lundi matin, les combats se sont encore rapprochés, atteignant Mutakato, dans le groupement Banabangi, à seulement 25 km de Walikale-centre. Les rares sources locales disponibles ont signalé des tirs d’armes lourdes dès 7h00 du matin, preuve de l’intensité des affrontements.

Face à cette menace, un renfort de l’armée a quitté Walikale-centre pour tenter de freiner l’avancée rebelle. Toutefois, l’absence de routes praticables complique toute riposte rapide.

Cette escalade intervient en plein processus diplomatique : la médiation angolaise avait appelé à un cessez-le-feu dès le 16 mars, en vue de permettre l’ouverture des négociations directes entre Kinshasa et les rebelles, prévues ce mardi 18 mars à Luanda. Pourtant, sur le terrain, l’AFC/M23 poursuit son offensive, mettant en péril tout espoir de résolution pacifique à court terme.

Félix Tshisekedi reçoit l’envoyé spécial de Donald Trump

Kinshasa, [16-Mars-2025] – Le dimanche, le président de la RDCFélix Tshisekedi, a rencontré Ronny Jacksonenvoyé spécial du président américain Donald Trump et membre du Congrès américain, à la Cité de l’Union africaine. Les discussions ont principalement porté sur la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC, ainsi que sur les opportunités d’investissements américains.

Crise sécuritaire à l’Est de la RDC

La situation dans l’Est de la RDC, marquée par la présence des troupes rwandaises soutenant les rebelles du M23, était au cœur des échanges. Ronny Jackson a réaffirmé l’engagement des États-Unis à soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC. « Nous allons travailler pour éliminer les obstacles à la paix et garantir que la stabilité revienne en RDC », a-t-il déclaré.

Attirer les investissements américains

L’envoyé spécial a également exprimé le souhait de voir des entreprises américaines investir en RDC. « Nous voulons que les entreprises américaines viennent travailler ici. Pour cela, nous devons nous assurer qu’un environnement de paix règne », a-t-il insisté.

Profil de Ronny Jackson

Membre du Congrès américain, Ronny Jackson travaille dans plusieurs commissions, notamment sur l’armement, les renseignements et les relations extérieures. Sa visite en RDC souligne l’importance stratégique du pays pour les États-Unis.

La France suspend son aide au Rwanda pour soutenir la RDC face au M23

La France a annoncé la suspension de la signature de nouveaux projets d’aide au développement au Rwanda. Cette décision intervient dans un contexte de crise sécuritaire persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où le groupe rebelle M23, soutenu par Kigali, continue de semer la terreur.

Une pression diplomatique accrue

Le ministre délégué à la FrancophonieThani Mohamed Soilihi, a confirmé cette mesure mercredi, rappelant que la France « condamne l’offensive du M23 et la présence rwandaise en RDC ». Cette suspension s’inscrit dans une série d’actions visant à accroître la pression sur le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23.

La France a également porté la résolution 2773, adoptée à l’unanimité au Conseil de sécurité des Nations unies le 21 février. Cette résolution exige un cessez-le-feu immédiat et condamne fermement l’avancée du M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Soutien aux initiatives de paix

Outre la suspension de l’aide au Rwanda, la France soutient des mesures restrictives au niveau européen pour faire pression sur les parties impliquées dans le conflit. Elle réitère également son soutien aux processus de médiation régionaux, notamment les initiatives de Luanda et de Nairobi, qui visent à trouver une solution diplomatique à la crise.

« La solution à ce conflit ne peut être militaire, elle doit être diplomatique », a insisté Thani Mohamed Soilihi.

Mobilisation humanitaire en RDC

Alors que près de 7 millions de personnes sont déplacées à cause des combats, la France reste mobilisée sur le terrain humanitaire en RDC. Le ministère des Affaires étrangères travaille à renforcer l’accès aux besoins élémentaires des populations affectées.

SADC : Retrait des troupes en RDC

Harare, 13 mars 2025 – Les chefs d’État de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis ce jeudi à Harare, au Zimbabwe, pour un sommet extraordinaire centré sur la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Sous la présidence du Dr Emmerson Mnangagwa, président du Zimbabwe et président en exercice de la SADC, les dirigeants ont annoncé le retrait progressif des troupes de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), tout en réaffirmant leur engagement en faveur de la paix dans la région.

Fin du mandat de la SAMIDRC

Après des mois d’opérations marquées par des pertes significatives et des difficultés à stabiliser la situation, les dirigeants de la SADC ont décidé de mettre fin au mandat actuel de la SAMIDRC. Ce retrait progressif des troupes marque un tournant stratégique dans l’approche de la SADC pour résoudre la crise en RDC. Cependant, les chefs d’État ont insisté sur le fait que cet engagement ne signifie pas un désintérêt pour la région.

Un engagement renforcé pour la paix

Bien que les troupes se retirent, la SADC reste déterminée à soutenir les initiatives visant à restaurer la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC. Les dirigeants ont souligné la nécessité d’une solution politique globale, impliquant toutes les parties prenantes, y compris les acteurs étatiques et non étatiques. Ils ont également appelé à une approche diplomatique renforcée, notamment à travers la fusion des processus de paix de Luanda et de Nairobi, pour garantir une paix durable.

Soutien aux négociations politiques

Le sommet a salué les initiatives diplomatiques en cours, notamment les négociations prévues le 18 mars entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23. Ces efforts devraient compléter le retrait des troupes de la SADC tout en promouvant des solutions politiques pour mettre fin aux hostilités. Les dirigeants ont également appelé à une collaboration renforcée entre les États membres de la SADC, l’Union africaine et les Nations Unies pour soutenir ces initiatives.