Exportation sans frontières : la RDC de nouveau éligible à l’AGOA en 2025

La République Démocratique du Congo fait son grand retour dans le programme américain AGOA (African Growth and Opportunity Act) pour l’année 2025. Une opportunité en or pour les exportateurs congolais, qui pourront expédier leurs produits vers les États-Unis sans payer de droits de douane.

L’annonce officielle a été faite ce mardi 11 février par l’ambassadrice des États-Unis en RDC, Lucy Tamlyn, qui a remis la notification au ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya. Cette décision marque une reconnaissance des efforts de la RDC en matière de gouvernance, de réformes et de protection des droits des travailleurs économiques.

Les États-Unis saluent notamment les progrès réalisés pour renforcer l’État de droit et améliorer le climat des affaires. Le recrutement d’inspecteurs du travail afin de garantir le respect des droits des employés a également pesé dans la balance. Toutefois, l’administration américaine appelle Kinshasa à poursuivre ses efforts dans la lutte contre l’impunité et la protection des droits humains.

Avec cette réintégration dans l’AGOA, la RDC ouvre une nouvelle ère commerciale. Les entreprises locales ont désormais un accès privilégié au marché américain, une aubaine pour dynamiser l’économie et attirer davantage d’investissements étrangers.

Accord Kabila-Kagame : Le Pacte secret qui a engendré le M23

En 2009 , un accord confidentiel entre Joseph Kabila et Paul Kagame a bouleversé la dynamique des conflits à l’Est de la République Démocratique du Congo ( RDC ). Cet arrangement, destiné à neutraliser le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) de Laurent Nkunda , à propos de son arrestation et de l’intégration de ses combattants dans l’armée congolaise.

Mais loin d’apporter la stabilité, cet accord a pavé la voie à la rébellion du M23 , un mouvement qui continue aujourd’hui de menacer la région. Retour sur un pacte qui, sous couvert de paix, a nourri de nouvelles violences.

 Une Manœuvre Politique aux Conséquences Explosives

En 2008, le CNDP contrôlait plusieurs zones stratégiques dans les Kivus , bénéficiant d’un soutien tacite du Rwanda . Cependant, face aux pressions internationales dénonçant l’implication de Kigali , Kagame décide d’éliminer Nkunda pour préserver ses intérêts.

Le 22 janvier 2009 , le général traverse la frontière rwandaise et est immédiatement arrêté par les forces de Kagame. Son éviction ouvre la porte à un nouvel équilibre du pouvoir, mais aussi à d’intenses manipulations .

L’Accord du 23 Mars 2009 : Une Intégration Toxique

Quelques semaines après la chute de Nkunda, Kinshasa signe un accord avec le CNDP, prévoyant :

L’intégration des ex-rebelles dans l’armée congolaise (FARDC)
Leur maintien dans les Kivus , entraînant une dispersion nationale
Une amnistie totale pour leurs crimes passés
L’attribution de postes stratégiques à leurs officiers

Cependant, ce processus est rapidement biaisé. Le CNDP gonfle artificiellement ses effectifs , publiant des « soldats fantômes » sur les listes officielles pour détourner des fonds. De plus, des caches d’armes sont secrètement constituées en prévision d’une éventuelle rébellion future.

L’Empire Économique Caché du CNDP

Plutôt que de se fondre dans les FARDC, les ex-rebelles prennent le contrôle des mines de Bisie, Nyabibwe et Bibatama , des zones riches en coltan et or . Bosco Ntaganda , qui succède à Nkunda, orchestre un vaste trafic minier, avec la complicité de certains officiers FARDC.

Un officier du renseignement congolais confie :

« Pourquoi se plaindre quand tout le monde s’enrichit ? »

Loin d’être une intégration militaire, l’accord du 23 mars 2009 devient un levier économique et politique pour le CNDP , renforçant ses positions dans l’Est du Congo.

La Naissance Inévitable du M23

Malgré l’apparente dissolution du CNDP, des tensions émergent au sein des ex-rebelles. En 2012 , Sultani Makenga et d’autres officiers dénoncent le non-respect de l’accord par Kinshasa et refusent d’être affectés en dehors des Kivus.

Sous prétexte de défendre les termes du pacte de 2009, ils forment le Mouvement du 23 Mars (M23) et entre en rébellion ouverte contre le gouvernement congolais.

Ainsi, l’accord Kabila-Kagame, censé pacifier la région, a au contraire favorisé l’émergence du M23, plongeant une fois de plus l’Est de la RDC dans l’instabilité.

Aujourd’hui encore, le M23 revendique les mêmes droits que le CNDP en 2009 , prouvant que cet accord secret a été un simple rapport de conflit, plutôt qu’une solution durable.

La Fonction Publique se mobilise pour l’effort de guerre

Face aux tensions sécuritaires persistantes à l’Est de la République Démocratique du Congo, Jean-Pierre Lihau Ebua , ​​Vice-Premier Ministre en charge de la Fonction Publique, a annoncé un engagement fort en faveur des Forces Armées de la RDC (FARDC) .

Lors d’un Farafara spécial tenu le mercredi 12 février 2025 , en présence des représentants des agents publics, une contribution volontaire des fonctionnaires a été initiée pour soutenir les militaires sur le front.

 Un engagement sans limite pour la souveraineté nationale
« Cette opération ne prendra fin que lorsque le dernier soldat rwandais aura quitté notre sol. » a déclaré le VPM Jean-Pierre Lihau, appelant à une mobilisation nationale autour de cet effort de guerre.

Cette initiative illustre la solidarité et le patriotisme des fonctionnaires congolais, unis pour appuyer les FARDC dans la défense de l’intégrité territoriale du pays.

Mystérieux Déploiement Militaire Sud-Africain en RDC : Que Prépare Pretoria à Lubumbashi ?

Il y a une dizaine de jours, l’Afrique du Sud a discrètement envoyé plusieurs centaines de soldats et du matériel militaire à Lubumbashi, bien loin de la zone de guerre où les FARDC et leurs alliés affrontent le M23 soutenu par le Rwanda. Ce déployé intrigue, d’autant plus qu’il s’ajoute aux 2 700 soldats sud-africains déjà engagés au sein de la Monusco et de la SAMIRDC, la force de la SADC.

Selon Reuters, entre 700 et 800 militaires sud-africains ont été envoyés sur place, une manœuvre qui soulève des questions, notamment après la mort de 14 soldats de Pretoria lors des affrontements contre le M23 en janvier. Pourtant, silence radio du côté du gouvernement sud-africain, qui n’a même pas informé la Commission de défense du Parlement, comme l’a regretté le député Chris Hattingh.

Un mystère bien gardé

Du côté congolais, le flou persiste. Le général Sylvain Ekengé, porte-parole des FARDC, affirme ne pas pouvoir confirmer ou infirmer cette information. Pourtant, une source sécuritaire haut placée à Lubumbashi assure que 400 soldats sud-africains sont bien arrivés depuis plus d’une semaine. Avant ce déploiement, des avions sud-africains avaient discrètement acheminé du matériel militaire et une vingtaine de militaires, selon une autre source au sein du gouvernorat du Haut-Katanga.

Pourquoi Lubumbashi ? Une mission encore inconnue

Située à 1 700 km du théâtre des opérations dans l’Est, la ville de Lubumbashi semble un choix étrange pour ces renforts. Ces soldats vont-ils être redéployés vers la ligne de front ? Remplissent-ils une mission spécifique dans le sud du pays ? Impossible d’obtenir une réponse officielle, notre source évoquant simplement un « secret d’État ».

Alors que les tensions régionales s’intensifient, ce déploie de nombreuses interrogations sur le rôle réel de l’Afrique du Sud dans le conflit congolais. Une chose est sûre : Pretoria ne veut pas ébruiter cette opération.

RDC vs Rwanda : un face-à-face historique devant la Cour africaine des droits de l’homme

Le procès opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda s’est ouvert ce mercredi 12 février devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à Arusha, en Tanzanie. Kinshasa espère faire reconnaître les crimes commis dans l’Est du pays et obtenir des sanctions contre Kigali.

Le gouvernement congolais a salué cette avancée judiciaire, qui s’inscrit dans la stratégie globale visant à faire condamner le Rwanda pour ses exactions. Selon le ministre de la Justice et Contentieux international, cette première étape vise à établir la recevabilité du dossier et la compétence de la Cour à juger cette affaire.

Samuel Mbemba, ministre congolais, a assuré que toutes les preuves nécessaires ont été réunies grâce à l’implication des organisations de défense des droits humains et d’experts internationaux.

« Des ONG spécialisées travaillent sur le terrain pour recueillir des témoignages et rassembler des preuves accablantes. Il est de notoriété publique que le Rwanda est impliqué dans l’Est de la RDC », a-t-il affirmé.

Lors de l’audience inaugurale, l’avocat-conseil du Rwanda a contesté la compétence de la CADHP et plaidé pour le rejet de la requête congolaise. Une opposition immédiatement réfutée par les avocats de la RDC, qui ont défendu la compétence territoriale élargie de la Cour.

« La RDC, en tant qu’État membre de l’Union africaine, est fondée à porter cette affaire devant la CADHP », a déclaré Me Jean-Paul Segihobe.

Plusieurs hauts responsables congolais assistent à ce procès historique, dont le vice-ministre de la Justice et Contentieux international et le professeur Ntumba Lwaba, coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

Ce procès pourrait marquer un tournant dans la lutte pour la justice et la reconnaissance des crimes commis dans l’Est de la RDC.

Corneille Nangaa au cœur des discussions entre la CENCO et l’ECC à Goma

Ce mercredi 12 février, une délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) est arrivée à Goma pour mener des consultations sur la crise sécuritaire qui secoue l’Est de la RDC. Lors de leur mission, les religieux ont rencontré Corneille Nangaa et son mouvement Alliance Fleuve Congo (AFC) à l’hôtel Serena pour discuter d’un projet de sortie de crise.

Au centre des débats : le « Pacte Social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs » , une initiative des confessions religieuses qui prône une approche inclusive, intégrant même les groupes armés soutenus par des États étrangers.

« Nous voulons une alternative à la guerre. Ceux qui ont pris les armes doivent être inclus dans la recherche de la paix, sinon aucun accord ne pourra aboutir », avait déclaré Mgr Donatien Nshole lors du lancement du projet à Kinshasa.

La délégation comprend notamment Mgr Fulgence Muteba , président de la CENCO, Révérend André Bokondoa , président de l’ECC, ainsi que Mgr Donatien Nshole et Révérend Eric Nsenga , secrétaires généraux des deux institutions.

Mais cette démarche suscite de vives réactions. L’UDPS et l’Union sacrée de la nation (USN) , proches du président Félix Tshisekedi, rejettent l’initiative et dénoncent une consultation précipitée, sans attendre la position officielle du chef de l’État.

Malgré ces contestations, la CENCO et l’ECC affirment leur volonté d’impliquer toutes les parties prenantes, y compris les factions armées, pour restaurer durablement la paix et la stabilité dans les Grands Lacs. Corneille Nangaa , figure controversée, semble désormais jouer un rôle clé dans cette quête de solution à la crise congolaise.

La RDC interdit le survol de son espace aérien aux avions rwandais

Les autorités aéronautiques de la République démocratique du Congo ont pris une décision ferme : interdire le survol et l’atterrissage de tout aéronef immatriculé au Rwanda ou basé dans ce pays. Cette mesure, révélée par l’Agence congolaise de presse (ACP) ce mardi 11 février, intervient en réaction à la guerre d’agression qui a fait 3 000 morts en seulement quatre jours à Goma.

Selon une note officielle relayée par l’ACP, cette interdiction concerne aussi bien les avions civils que d’État. « Interdiction formelle de survol et d’atterrissage sur le territoire de la République démocratique du Congo pour tout aéronef civil et d’État immatriculé au Rwanda ou ceux immatriculés ailleurs implantés au Rwanda. Cause : situation d’insécurité due au conflit armé », précise le document.

Depuis plusieurs mois, l’Est du pays subit une grave crise sécuritaire attribuée à l’agression du Rwanda via le mouvement rebelle du M23. Actuellement, plusieurs localités du Nord-Kivu, dont la ville stratégique de Goma, sont sous occupation rebelle avec l’appui prise de l’armée rwandaise. Cette interdiction aérienne marque un nouvel épisode dans les tensions croissantes entre Kinshasa et Kigali.

Félix Tshisekedi et les leaders religieux : vers une unité spirituelle pour la RDC

Mardi soir, à la Cité de l’Union africaine, le Président Félix Tshisekedi a reçu une délégation des principales confessions religieuses de la République démocratique du Congo. Parmi elles figuraient l’Église de réveil du Congo (ERC), la communauté musulmane, l’Armée du Salut, l’Église Kimbanguiste, l’Église orthodoxe et l’Église des Noirs.

Au sortir de l’audience, l’évêque Ejiba Yamapia a précisé que cette rencontre portait principalement sur l’initiative conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC).

Le président de l’ERC a souligné que Félix Tshisekedi se montrait favorable à cette démarche, mais sous réserve d’une approche inclusive. « Il souhaite que toutes les confessions religieuses, y compris celles reçues précédemment, s’accordent sur un programme commun. Ce serait un signal fort pour l’unité nationale », a-t-il déclaré.

Les représentants religieux ont également informé le Chef de l’État de l’organisation de plusieurs manifestations, dont des prières spécifiques à chaque confession. « Nous croyons fermement que la victoire vient de l’Éternel », a conclu l’archevêque Ejiba Yamampia, insistant sur le rôle central de la foi dans le destin du pays.

Cour Constitutionnelle : Trois Nouveaux Membres Investis

Ce mardi, une session extraordinaire du Parlement a vu le procureur général près la Cour constitutionnelle , M. Moke Mayele , et deux nouveaux juges de cette institution prêter serment devant le Président de la République , le Sénat , l’ Assemblée nationale , et le Conseil supérieur de la magistrature représenté par son bureau. Les nouveaux affirmés sont Mme Marthe Odio Nonde (membre de la Cour, composante Présidence) et M. Aristide Kahindo Nguru (membre de la Cour, composante Parlement). Leur nomination a été effectuée le 13 janvier 2025 suite à une série d’ ordonnances présidentielles .

Après avoir prêté serment, les trois nouveaux membres ont signé le procès-verbal de la cérémonie, en présence du Directeur de cabinet du Chef de l’État . Le Président de la République a pris acte de leurs prestations et les a félicités chaleureusement pour leur engagement au service de la justice.

La Cour constitutionnelle est composée de 9 membres , dont 3 sont désignés par le Président de la République , 3 par le Parlement réuni en congrès , et 3 par le Conseil supérieur de la magistrature . Ces membres exercent un mandat de 9 ans non renouvelable , conformément à la Loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 qui régit son organisation et son fonctionnement.

Reprise des combats entre le M23 et l’armée congolaise à Lubero

Après plusieurs semaines d’accalmie, de violents affrontements ont éclaté ce mardi 11 février entre les rebelles du M23 , soutenus par l’armée rwandaise, et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les Wazalendo sur la ligne de front de Lubero , dans le Nord-Kivu .

Dès 13h00 locales , les rebelles ont largué des bombes sur des positions de l’armée congolaise à Kivisire , à 15 km de Mambasa de Lubero , selon un notable de Ndoluma , où des tirs à l’arme lourde ont été entendus. Cette nouvelle offensive intervient au lendemain d’une attaque meurtrière du M23 qui a coûté la vie à un civil et plusieurs militaires congolais .

Ces combats reprennent malgré l’appel au cessez-le-feu lancé samedi par les chefs d’État de la SADC et de l’ EAC lors d’un sommet en Tanzanie. Sur le terrain, la ligne de front se situe désormais entre Mambasa , contrôlé par l’armée congolaise, et Alimbongo , un village stratégique tenu par les rebelles . La situation reste extrêmement tendue , menaçant d’aggraver l’instabilité sécuritaire dans l’Est de la RDC.