Bintou Keita à Goma, entre tensions, espoirs et adieux à la force régionale

La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, a terminé sa visite à Goma ce dimanche 15 juin, entamée trois jours plus tôt. Un déplacement stratégique, avant son briefing attendu le 27 juin au Conseil de sécurité, pour livrer une analyse affinée de la situation dans l’Est du pays.

Durant son séjour, elle a rencontré les dirigeants de l’AFC/M23, les forces régionales de la SAMIDRC en fin de mission, ainsi que des civils, membres des FARDC, de la police congolaise (PNC) et du personnel onusien. Les échanges ont été marqués par des remerciements sincères envers la MONUSCO, notamment pour l’aide et la protection offerte pendant les moments critiques.

« Lorsque l’hélicoptère a atterri, j’ai senti une onde d’émotion. Mais aussi de l’espoir », a confié Mme Keita.

Elle a également rendu hommage aux Casques bleus tombés et rappelé que, malgré les retraits progressifs, la MONUSCO continue de sauver des vies, notamment en assurant la protection de militaires congolais en attente d’évacuation. En avril dernier, plus de 1 359 éléments FARDC et PNC avaient été transférés de Goma à Kinshasa grâce à une coopération avec le CICR et les autorités.

Dans un contexte où la situation reste instable et les initiatives de paix fragiles, cette visite s’inscrit dans une tentative de préserver un dialogue ouvert et d’encourager des solutions concrètes pour les civils pris au piège du conflit.

RDC–Rwanda : Washington accélère un accord de paix historique sous haute pression diplomatiqu

Les négociations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda viennent d’entrer dans une phase cruciale avec le lancement de pourparlers directs à Washington, marquant la fin de plusieurs semaines d’échanges virtuels. Ces discussions, menées entre experts des deux pays, visent la conclusion d’un accord de paix global, réaliste et mutuellement bénéfique, selon le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe.

Une fois finalisé, l’accord sera soumis à l’approbation des ministres des Affaires étrangères des deux pays avant d’être présenté à leurs présidents respectifs pour signature.

Ce processus diplomatique se déroule dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la RDC et de montée en puissance de l’engagement stratégique des États-Unis en Afrique. Jeudi, à l’occasion d’un événement organisé par l’Africa Center, Troy Fitrell, haut responsable américain pour les affaires africaines, a détaillé une stratégie en six points visant à renforcer la présence américaine sur le continent.

Parmi les priorités : la diplomatie économique, l’investissement dans les infrastructures, et l’implication directe des entreprises américaines. Depuis janvier, 71 accords représentant plus de 7 milliards de dollars ont déjà été signés.

Sur le plan sécuritaire, Fitrell a souligné le rôle actif des États-Unis dans la facilitation du dialogue RDC-Rwanda, en étroite coordination avec les acteurs régionaux et internationaux. L’objectif : parvenir à un accord d’ici juin ou juillet, un calendrier qualifié d’“extrêmement agressif” mais reflétant la volonté américaine de stabiliser la région.

Les États-Unis affirment leur position comme acteur clé de la paix en Afrique centrale, tout en promouvant des investissements durables et responsables, respectueux des normes environnementales et sociales.

Le M23 accusé d’utiliser le viol comme arme de guerre dans l’Est, alerte MSF

Depuis janvier 2025, l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) lance un cri d’alerte face à l’explosion des violences sexuelles dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Malgré une apparente accalmie militaire et le démantèlement de camps de déplacés après la chute de Goma, la population civile reste piégée dans une spirale de terreur et de souffrance, alimentée par les exactions du groupe rebelle M23.

« Le nombre de survivantes que nous prenons en charge atteint des niveaux alarmants », déclare MSF.

Entre janvier et avril 2025, près de 7 400 victimes ont été soignées à Goma et plus de 2 400 à Saké, un chiffre qui continue de grimper chaque jour. Ces violences sont majoritairement perpétrées par des porteurs d’armes — groupes armés ou milices informelles — dans un climat de grande insécurité, où la prolifération des armes aggrave les abus.

Un climat d’exploitation et de terreur sexuelle

MSF rapporte également des cas de violences sexuelles transactionnelles, où des femmes déplacées sont contraintes à des rapports en échange d’un abri. Beaucoup sont seules avec leurs enfants, vivant dans une extrême précarité, sans soutien ni protection.

Le M23 est nommément accusé par MSF d’utiliser le viol, l’esclavage sexuel et les recrutements forcés d’enfants soldats comme instruments de domination dans les zones qu’il contrôle, exacerbant les souffrances d’une population déjà dévastée.

Des soins vitaux menacés

Dans ce contexte dramatique, l’accès aux soins est de plus en plus difficile : les centres de santé manquent de médicaments, de kits d’urgence, et parfois même de personnel. MSF alerte sur le manque de ressources pour traiter correctement les victimes et demande un soutien urgent de la communauté internationale, malgré les coupes budgétaires actuelles.

« Le contexte a changé, mais l’urgence médicale liée aux violences sexuelles reste entière. Il faut agir maintenant », déclare François Calas, responsable du programme MSF au Nord-Kivu.

Un appel à l’action internationale

Alors que le M23 continue de terroriser l’Est du Congo, MSF appelle à des actions concrètes :

  • Prioriser la prise en charge médicale et psychologique des survivantes,
  • Renforcer la sécurité des civils,
  • Garantir un accès libre et sûr aux soins dans toutes les zones affectées.

Ce rapport accablant révèle l’une des facettes les plus sombres du conflit congolais : une violence sexuelle systémique, utilisée non seulement pour humilier, mais pour soumettre, déstabiliser et contrôler. Et tant que le monde détourne le regard, la tragédie continue.

Réunion marathon entre la Monusco et le M23 dans un climat de tensions

Presque 10 heures d’échanges sous haute tension.
Ce vendredi 13 juin à Goma, la Mission des Nations unies pour la stabilité au Congo (Monusco) a tenu une longue réunion confidentielle avec les autorités de l’AFC/M23.

C’est la première rencontre officielle depuis la prise de Goma par le M23 fin janvier. Et même si l’ordre du jour n’a pas été communiqué, la durée inédite des discussions et le niveau élevé des délégués présents laissent entrevoir la gravité des enjeux sécuritaires dans l’est de la République démocratique du Congo.

Bintou Keita : « Une visite d’écoute dans un moment critique »

À la sortie, une seule voix a rompu le silence : celle de Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU et cheffe de la Monusco.

« Je suis venue à Goma dans un esprit d’écoute et d’échange », a-t-elle déclaré à 19h (heure locale), refusant d’entrer dans les détails.

Elle a insisté sur le contexte tendu de sa visite :

« Ce déplacement intervient à un moment critique, dans un contexte de tensions persistantes, et à quelques jours de mon briefing devant le Conseil de sécurité. »

Une réunion stratégique à la veille d’un rendez-vous décisif

Cette rencontre à huis clos survient à deux semaines du briefing que Bintou Keita doit présenter au Conseil de sécurité, prévu pour le 27 juin à New York.

Elle s’inscrit, selon la cheffe de la Monusco, dans la continuité d’efforts conjoints menés ces derniers mois, visant à soulager les populations civiles prises au piège des conflits.

Silence stratégique ou avancée diplomatique ?

L’absence d’information sur les résolutions prises ou sur le contenu des échanges interroge et alimente les spéculations. Cette réunion de Goma, qui précède aussi la prochaine Assemblée générale de l’ONU en septembre, pourrait être un tournant discret dans la stratégie onusienne face à l’instabilité à l’Est de la RDC.

 Un pas vers le dialogue ou une tentative de désamorçage ?

En attendant son passage au Conseil de sécurité, Bintou Keita mise sur l’écoute et la discrétion diplomatique. Mais sur le terrain, les attentes sont immenses, tant du côté des populations que des autorités congolaises, qui restent critiques envers le rôle de la Monusco.

Vers un accord de paix à l’Est de la RDC ? Négociations critiques à Doha entre Kinshasa et la rébellion M23

Les négociations entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et les rebelles de l’AFC/M23, appuyées par le Rwanda, progressent sous la médiation du Qatar, avec le soutien actif des États-Unis et de l’Union africaine. Les discussions, relancées à Doha début mai, marquent une avancée significative vers un potentiel accord de paix visant à mettre fin aux violences dans l’Est du pays.

Selon des sources proches du dossier citées par ,les deux camps ont entamé une phase plus approfondie des négociations, abordant enfin les causes profondes du conflit. Les médiateurs qataris ont présenté une proposition formelle aux deux parties, les invitant à consulter leurs hiérarchies respectives avant de revenir à la table des pourparlers pour la phase décisive.

Une trêve en gestation

Un premier signe encourageant est intervenu en avril dernier, lorsque les deux délégations ont signé une déclaration conjointe manifestant leur volonté d’œuvrer à une trêve. Cette initiative a été perçue comme une lueur d’espoir dans une crise où les tentatives de médiation avaient jusque-là échoué.

Les autorités qataries, épaulées par Massad Fares Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au département d’État américain, assurent une médiation active. Elles travaillent également en coordination avec l’Union africaine, déterminée à garantir un cadre durable de résolution des conflits.

Une urgence humanitaire persistante

Sur le terrain, la situation reste critique dans le Nord-Kivu. L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) alerte sur l’ampleur de la crise humanitaire : la cité de Bambo, dans la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru), fait face à un afflux massif de déplacés, fuyant les affrontements entre les rebelles de l’AFC/M23 et les milices locales Wazalendo.

Depuis le 15 mai, la ville est le théâtre de violents combats avec le groupe CMC, entraînant la fuite de plus de 900 familles, et mettant en péril les conditions de vie déjà précaires des populations locales.

Prochaine étape : accord ou rupture ?

Les pourparlers à Doha, bien que prometteurs, n’ont pas encore abouti à une résolution concrète. Toutefois, les deux camps se montrent ouverts au dialogue et les médiateurs internationaux restent confiants quant à une issue pacifique.

Si un accord venait à être signé, il pourrait constituer un tournant historique pour la paix à l’Est de la RDC, et ouvrir une nouvelle phase de réconciliation nationale et de reconstruction.

Un reportage choc de NBC accuse le Rwanda d’ingérence militaire à l’Est

Un reportage exclusif de la chaîne américaine NBC News, publié le 6 juin 2025 sur sa chaîne YouTube, vient de faire l’effet d’une bombe dans le paysage géopolitique africain. Dans une enquête rigoureusement documentée, le média américain accuse le Rwanda de mener des opérations militaires secrètes en République Démocratique du Congo (RDC), en plein cœur de la région instable de l’Est.

Selon NBC, des soldats rwandais opèrent clandestinement sur le sol congolais, après avoir changé d’uniformes pour dissimuler leur origine. Des images inédites diffusées dans le reportage montrent même des cadavres de militaires rwandais tombés lors de combats en RDC – une preuve troublante de l’implication directe de Kigali dans ce conflit meurtrier, qui a déjà causé des milliers de morts et de déplacés.

Mais ce n’est pas tout. NBC pose une question dérangeante qui fait grincer des dents jusqu’à Washington :

« Pourquoi les États-Unis continuent-ils de soutenir le régime rwandais, malgré les accusations de crimes de guerre ? »

Cette interrogation jette une lumière crue sur les contradictions diplomatiques des grandes puissances, souvent accusées de fermer les yeux sur les ingérences du Rwanda dans les affaires internes de la RDC – au nom de la stabilité ou de leurs intérêts stratégiques dans la région des Grands Lacs.

Pour de nombreux Congolais, ce reportage ne fait que confirmer ce qu’ils dénoncent depuis des années : une guerre par procuration, entretenue par des puissances silencieuses et des alliés discrets. L’implication du Rwanda dans les activités des groupes armés de l’Est n’est plus une simple rumeur : c’est désormais une accusation étayée par des images, des témoignages et des faits.

À l’heure où les tensions entre Kinshasa et Kigali sont à leur paroxysme, cette enquête pourrait bien devenir un élément déclencheur d’un changement d’attitude internationale, notamment au sein de l’ONU et des chancelleries occidentales.

La RDC élue au Conseil de sécurité de l’ONU : une voix africaine ambitieuse pour la paix mondiale

La République Démocratique du Congo a été élue, ce mardi 3 juin 2025, membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2026-2027, lors de la 73e séance plénière de la 79e session de l’ONU à New York.

Ce nouveau mandat, obtenu après six mois d’une intense campagne diplomatique, positionne la RDC comme une voix majeure du continent africain au sein de l’organe le plus stratégique de l’ONU. Pour Kinshasa, il ne s’agit pas d’une première. Le pays a déjà siégé deux fois à ce poste, entre 1982-1983 et 1991-1992.

Dans son discours de clôture de campagne le 31 mai, le Président Félix Tshisekedi a mis en avant les piliers de cette candidature : la paix, la transition écologique, le développement durable et la gouvernance multilatérale. Il a affirmé que la RDC souhaite contribuer aux débats mondiaux non en tant que solliciteur, mais en tant que partenaire porteur de solutions concrètes.

« C’est une mission pour porter la voix de l’Afrique, ses aspirations et ses solutions. La RDC veut être un pont entre les peuples et les régions du continent », a déclaré Tshisekedi.

Une expertise née des épreuves

Le président congolais a souligné que son pays, confronté depuis trois décennies à des conflits dans l’Est, dispose d’une précieuse expérience dans les mécanismes de résolution de crise. Il entend faire de cette expérience un levier pour influencer les stratégies de paix à l’échelle mondiale.

Le Chef de l’État a plaidé pour des opérations de maintien de la paix mieux adaptées aux réalités locales, en s’inspirant du modèle 3+1 développé avec la MONUSCO. Il a également insisté sur l’importance du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration dans les sociétés post-conflit.

Une priorité donnée aux femmes et aux jeunes

Reconnaissant leur rôle fondamental, Félix Tshisekedi a assuré que la RDC défendra activement l’inclusion des femmes et des jeunes dans les processus de paix. Il a proposé que 30 % des budgets des opérations de paix soient alloués à des programmes sensibles au genre.

« Aucune paix durable ne se construit sans les femmes ni les jeunes. Leur leadership est indispensable », a-t-il affirmé.

La réforme du Conseil de sécurité au cœur de l’agenda

La RDC portera également la voix de l’Afrique pour une réforme en profondeur du Conseil de sécurité. Elle soutient la revendication d’au moins deux sièges permanents africains avec droit de veto, et cinq non permanents.

« Notre voix portera la mémoire de nos conflits, mais aussi l’ambition d’une Afrique actrice de son destin. »

Une opportunité stratégique pour la RDC et l’Afrique

À travers ce mandat, la RDC espère renforcer sa diplomatie, défendre la souveraineté des États, et promouvoir une gouvernance mondiale plus équitable. Le Conseil de sécurité est le seul organe des Nations Unies habilité à adopter des résolutions contraignantes. En y siégeant, Kinshasa ambitionne de peser dans les décisions majeures sur la paix, la sécurité, et les droits des peuples.

Congo en danger : Martin Fayulu brise le silence, interpelle Tshisekedi et somme Kabila de quitter Goma

Dans une adresse retentissante ce lundi 2 juin 2025, Martin Fayulu, leader de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECiDé), a lancé un double message aussi puissant que stratégique : un appel à l’unité nationale et un avertissement sans équivoque aux figures qu’il juge complices de la crise qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo.

Vers une union patriotique avec Tshisekedi

Face à l’occupation de Goma par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, Fayulu tend une main inattendue au président Félix Tshisekedi. Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, il propose une rencontre directe, sans artifice ni calcul politique :
« Je veux vous voir… pour une discussion directe, sans faux-semblants, sans compromission mais par patriotisme, afin de trouver une issue digne à cette crise existentielle », écrit-il.

Un ton inédit pour celui qui, jusque-là, restait distant à toute démarche de dialogue avec le pouvoir en place. L’enjeu est clair : unir les forces républicaines pour sauver l’intégrité du pays menacée par la balkanisation.

Kabila sommé de quitter Goma : l’accusation de trahison

Mais l’intervention de Fayulu prend un virage accusateur envers Joseph Kabila, l’ancien président, qu’il soupçonne d’entretenir une collaboration trouble avec les forces déstabilisatrices.

« À Joseph Kabila : aucune raison, même stratégique, ne saurait justifier une collaboration avec ceux qui déchirent notre pays. Je vous exhorte de quitter Goma, ville martyre aujourd’hui occupée avec la complicité des forces ennemies. L’histoire ne pardonne pas les trahisons », déclare-t-il solennellement.

Une ligne rouge est franchie. Fayulu ne cache plus sa rupture totale avec l’ancien chef d’État, l’accusant d’entraver la cohésion nationale et de contribuer à l’occupation étrangère.

Rejet des alliances troubles et appel à la mobilisation populaire

Fayulu adresse également une mise en garde à Corneille Nangaa, chef de la plateforme d’opposition active à l’Est, dénonçant toute collusion avec les groupes armés ou intérêts extérieurs. Il appelle à un sursaut de dignité et de patriotisme.

Enfin, face à la gravité de la situation, il exhorte le peuple congolais à se lever dans une mobilisation unie et pacifique :

« Levons-nous, unis, tous ensemble. Soyons déterminés. Refusons la fatalité. Choisissons la patrie. »

Un tournant politique historique ?

Ce discours pourrait marquer un tournant dans l’opposition congolaise. Fayulu, longtemps vu comme un rival irréductible de Tshisekedi, propose une voie de salut par le dialogue républicain et la défense de l’intérêt national au-dessus des rancunes partisanes.

Dans une RDC fracturée, ce cri du cœur, entre rupture et réconciliation, pourrait bien redéfinir les lignes politiques dans les jours à venir.

Crise RDC-Rwanda : la Francophonie entre en scène pour tenter d’éviter le pire

Alors que l’Est de la République démocratique du Congo s’enfonce chaque jour un peu plus dans la tourmente, la communauté francophone brise enfin le silence. Face à l’escalade de la violence causée par la rébellion M23, soutenue par le Rwanda, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et les présidents de plusieurs parlements africains francophones ont décidé de lancer une mission diplomatique de bons offices entre Kinshasa et Kigali.

Déployée du 25 au 27 mai 2025, cette mission inédite vise à faciliter le dialogue entre les autorités congolaises et rwandaises. Arrivée à Kinshasa ce dimanche 25 mai, la délégation a été accueillie par la députée Grâce Neema Paininye, Questeure adjointe du Bureau de l’Assemblée nationale.

Durant leur séjour dans la capitale congolaise, les émissaires francophones mèneront une série de rencontres de haut niveau : une audience avec le Président de la République, des échanges avec les présidents des deux chambres du Parlement, des députés de l’opposition, des membres de la société civile, la Monusco, les confessions religieuses ainsi que quelques ministres.

La délégation, composée notamment de cinq députés issus de différents pays francophones, poursuivra sa mission à Kigali, capitale du Rwanda, accusé de soutenir activement le M23, un groupe armé qui contrôle une large partie du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Parmi les membres de cette mission, figure la députée française Amal Amélia Lakrafi, représentante de la 10e circonscription des Français de l’étranger (Afrique-Moyen-Orient).

« Cette visite s’inscrit dans une mission de la commission politique de l’APF. Nous sommes ici pour écouter, dialoguer et porter la voix de la Francophonie face à cette crise qui menace toute la région », a-t-elle déclaré.

Au-delà de ce déplacement diplomatique, l’APF confirme son rôle d’acteur clé dans la prévention des conflits et la promotion de la démocratie. Reconnue comme l’organe représentatif et consultatif de la Francophonie, l’organisation multiplie les actions de médiation, de diplomatie parlementaire et d’observation électorale dans les régions en crise.

Cette initiative survient dans un contexte de tensions internationales accrues. Les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine ont également lancé des efforts de médiation pour tenter de résoudre la crise. Mais l’implication de la Francophonie, forte de ses valeurs de paix, de dialogue et de solidarité, pourrait donner un nouvel élan à la recherche d’une solution durable au conflit qui ensanglante l’Est du Congo.

HRW dénonce les abus des miliciens Wazalendo au Sud-Kivu et appelle à leur désarmement

Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport ce vendredi 23 mai. L’ONG y dénonce des abus généralisés commis par les miliciens Wazalendo dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo. Ces miliciens frappent, tuent et extorquent des civils, parfois selon des critères ethniques.

Souvent, les Wazalendo épaulent les FARDC contre les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda. Cependant, HRW affirme qu’ils agissent en toute impunité.

Clémentine de Montjoye, chercheuse senior à HRW, avertit :

« Si l’armée continue de collaborer avec eux, elle risque de devenir complice des exactions. »

HRW demande au gouvernement congolais de rompre cette alliance. L’ONG exige aussi le désarmement des Wazalendo, l’ouverture d’enquêtes impartiales, et la poursuite des responsables.

Entre mars et avril 2025, les Wazalendo ont érigé plusieurs barrages illégaux sur les routes principales du Sud-Kivu. Ils ont extorqué entre 500 et 1 000 francs congolais par personne, soit 0,17 à 0,34 dollar. Le gouverneur intérimaire, Jean-Jacques Elakano, a reconnu leur nuisance. Il a expliqué que la province ne pouvait plus collecter d’impôts à cause de ces miliciens, qui « ne doivent pas se substituer à l’État ».

Par ailleurs, HRW rapporte plusieurs actes de flagellation. Les miliciens ont fouetté des hommes et des femmes qu’ils accusaient de comportements déplacés. Un habitant d’Uvira a confié à l’ONG :

« Certains Wazalendo se prennent pour la police. Ils pensent pouvoir gérer les conflits civils. »

Depuis le retour du M23 en 2021, les jeunes Wazalendo ont pris les armes pour aider l’armée. Kinshasa a salué leur implication. Pourtant, ces miliciens se heurtent parfois aux FARDC, causant des affrontements meurtriers et blessant des civils.

Le VPM Shabani muscle la formation des parlementaires

La sécurité au cœur du débat parlementaire. Ce mardi 20 mai, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, SHABANI LUKOO BIHANGO J., a officiellement ouvert un atelier de renforcement des capacités à l’intention des commissions Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Organisé à l’initiative des deux chambres, cet atelier de trois jours (20–22 mai) s’inscrit dans une dynamique de professionnalisation de l’action parlementaire en matière de gouvernance sécuritaire. L’objectif est clair : donner aux parlementaires les outils nécessaires pour exercer un contrôle rigoureux et éclairé sur les politiques de sécurité nationale.

Le thème principal de cette session porte sur la réforme de la Police nationale congolaise (PNC). Les participants se pencheront sur les mécanismes de réforme, les instruments de contrôle institutionnel, ainsi que sur les techniques d’évaluation des politiques sécuritaires. Le projet de loi de programmation 2025–2029, récemment défendu par le VPM Shabani devant l’Assemblée nationale, sera également au centre des échanges.

Pour le Vice-Premier Ministre, cet atelier marque une étape clé dans la volonté du Gouvernement d’appuyer le rôle stratégique du Parlement, garant de la transparence et de l’efficacité dans la réforme du secteur de la sécurité.

Cette initiative s’inscrit dans la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui prône une paix durable et une sécurité partagée sur l’ensemble du territoire. Une gouvernance sécuritaire efficace commence par un Parlement formé, engagé et capable d’agir avec lucidité dans l’intérêt de la nation.

Beni en colère : L’ assassinat d’un élève provoque la paralysie les écoles

Les écoles de Beni ont fermé ce lundi 19 mai 2025. Les élèves protestent contre l’assassinat de David Tumba Tshaba, un préfinaliste tué par des hommes armés dans le quartier Kasabinyole.

Un Élève Assassiné en Résistant

David Tumba Tshaba a été abattu alors qu’il tentait de résister à un vol. Son assassinat a choqué les étudiants, qui ont décidé de sécher les cours pour dénoncer cette violence et exiger des réponses.

Des Étudiants Révoltés

« Nous déplorons cet assassinat lâche, d’un jeune plein d’espoir et d’avenir pour notre pays. Nous voulons interpeller les autorités pour une action rapide et ferme », a déclaré Jeannot Kangwana, coordonnateur du comité des élèves de Beni.

Les élèves réclament des enquêtes indépendantes pour identifier et juger les responsables. Ils demandent aussi un renforcement des mesures de sécurité pour protéger les jeunes de la ville.

Les Autorités Sous Pression

Face à cette colère, les autorités ont promis des enquêtes pour retrouver les coupables. L’enterrement du jeune David, prévu ce lundi, se déroulera dans un climat de tension.

Violents affrontements entre les FARDC et le Groupe Armé Zaïre près de Bunia

Des affrontements violents ont éclaté ce lundi 19 mai 2025, entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens du groupe armé Zaïre, dans la périphérie du village de Jina, à environ 35 kilomètres de Bunia, dans le territoire de Djugu.

Un Bilan Provisoire Alourdi
Les combats ont déjà fait trois blessés graves. Les casques bleus népalais de la MONUSCO ont réussi à évacuer les blessés vers leur base à Jina, où plusieurs habitants ont aussi trouvé refuge. Parmi les victimes, on compte une personne touchée à la tête, une autre à l’abdomen, et un soldat des FARDC blessé au bras.

Déclenchement des Hostilités
Selon une source sécuritaire, les violences ont débuté après l’incendie d’un campement vide des FARDC à Tchulu par des miliciens de Zaïre. Peu après, des affrontements ont éclaté à Liko, l’un des bastions de cette milice, dès les premières heures du matin.

Nouvelle Attaque à Lidda
La veille, une embuscade présumée tendue par la milice CODECO contre une patrouille de l’armée ougandaise à Lidda, près du centre commercial de Bule, a fait au moins six morts et plusieurs blessés. Ce bilan reste toutefois à confirmer par les autorités.

Une Situation Tendue
Ces attaques ont entraîné une paralysie des activités socio-économiques dans cette région déjà marquée par des violences récurrentes, soulignant une fois de plus l’instabilité persistante dans l’Est de la RDC.

Nouvelle vague de violence en Ituri : Plusieurs morts et blessés après des affrontements Armés

Au moins six personnes ont été tuées le dimanche 18 mai 2025 lors d’une attaque menée par des miliciens de la CODECO contre un convoi de soldats de l’armée ougandaise (UPDF) dans le territoire de Djugu, en Ituri. Selon des sources locales, les miliciens ont tendu une embuscade à ce convoi qui patrouillait dans la localité de Lidda, près du centre commercial de Bule.

Des Affrontements Multiples et des Blessés

Le lundi 19 mai, des affrontements ont également éclaté aux abords du village de Jina, à 35 kilomètres de Bunia, entre les militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) et des miliciens Zaïre. Cette confrontation a fait trois blessés, dont deux civils et un militaire des FARDC.

Les violences ont commencé après l’incendie d’un campement vide des FARDC à Tchulu par des éléments de la milice Zaïre, selon des sources locales de sécurité. Peu après, de nouveaux combats ont éclaté à Liko, un bastion de ces miliciens.

Une Population en Détresse

Les casques bleus népalais de la MONUSCO sont intervenus pour évacuer les blessés vers la base de la Mission onusienne de Jina, où plusieurs habitants ont trouvé refuge. Les victimes, touchées à la tête, à l’abdomen et au bras, ont été rapidement prises en charge, mais les combats ont paralysé les activités socio-économiques de la région.

Réforme Policière : Shabani Lukoo défend un plan ambitieux pour la PNC à l’assemblée

Le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Shabani Lukoo Bihango J., défend ce jeudi 15 mai 2025, devant l’Assemblée nationale, le projet de loi de programmation 2025-2029 pour la réforme de la Police nationale congolaise (PNC).

Ce projet stratégique, estimé à 2,3 milliards de dollars sur cinq ans, vise à moderniser et professionnaliser la PNC en profondeur. Parmi les principaux axes de cette réforme figurent :

  • Renforcement du cadre institutionnel pour garantir une police plus structurée et efficace ;

  • Professionnalisation des forces de police pour améliorer leurs capacités opérationnelles ;

  • Amélioration de la redevabilité et de la gouvernance policière pour renforcer la confiance des citoyens ;

  • Acquisition d’équipements adaptés pour faire face aux défis sécuritaires modernes ;

  • Construction et réhabilitation des infrastructures pour offrir de meilleures conditions de travail aux agents ;

  • Recrutement et formation de 90 000 nouveaux policiers sur cinq ans pour renforcer les effectifs ;

  • Mise à la retraite de 10 000 agents entre 2027 et 2028 pour rajeunir les rangs.

Avec ce projet de loi, le gouvernement souhaite doter la RDC d’une police moderne, efficace et respectueuse des droits humains, capable de répondre aux défis sécuritaires croissants du pays.

Sécurité renforcée au Kwango : le ministre Shabani lance l’opération Ndobo contre les Kuluna

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Shabani Lukoo Jacquemain, a officiellement lancé, ce mardi 13 mai, l’opération Ndobo à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, pour renforcer la sécurité et traquer les Kuluna. Cette initiative, déjà en cours à Kinshasa, au Kongo-Central et au Haut-Katanga, vise à éradiquer le banditisme urbain et la criminalité sous toutes ses formes.

Une mobilisation pour la sécurité

Avant le lancement, le Vice-Premier Ministre Shabani a présidé une parade de réarmement moral en présence des éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC), rappelant l’importance de la discipline dans les rangs des forces de l’ordre. Il a souligné que l’opération Ndobo s’inscrit pleinement dans la vision du Président Félix Tshisekedi pour sécuriser les citoyens et leurs biens.

Le commissaire provincial de la PNC, Jean-Paul Polo Ditoto, a salué l’engagement de ses hommes, tout en appelant à une amélioration des conditions de travail pour une efficacité accrue sur le terrain. Le gouverneur du Kwango, William Bitwisila, a pour sa part souligné le défi posé par le manque d’effectifs policiers dans sa province, un frein majeur aux opérations de sécurisation.

Premiers résultats prometteurs

À l’issue de la cérémonie, plusieurs Kuluna ont été présentés au ministre comme premiers résultats de l’opération, illustrant les progrès rapides de cette initiative. Avec plus de 6 000 criminels déjà arrêtés dans les provinces concernées, Ndobo apparaît comme une réponse concrète à l’insécurité, répondant ainsi au deuxième pilier du programme d’action du Chef de l’État, axé sur la protection des personnes et de leurs biens.

Goma et Nyiragongo sous tension : vague d’arrestations par l’AFC/M23

Depuis trois jours, les combattants de l’AFC/M23 mènent des bouclages intensifs à Goma et dans le territoire voisin de Nyiragongo, en République démocratique du Congo (RDC). Ils ciblent les habitants pour trouver des armes et identifier les personnes qu’ils jugent dangereuses pour la sécurité.

Interpellations à Ngangi 2 et Ngangi 3

Le mardi 13 mai 2025, des combattants du M23 ont encerclé les villages Ngangi 2 et Ngangi 3, à la frontière entre Goma et Nyiragongo. Ils ont fouillé maison par maison, arrêtant les personnes sans pièce d’identité et celles portant des coiffures « Rasta », jugées suspectes. Ils ont ensuite conduit ces habitants au stade de Don Bosco, où ils les interrogent un à un.

Un témoin local, sous anonymat, raconte : « Les militaires du M23 ont bloqué ces villages dès l’aube, empêchant les habitants de sortir. Ils ont fouillé chaque maison et arrêté ceux qu’ils soupçonnaient de soutenir les FARDC ou les wazalendo. »

Vague d’arrestations à Goma

Les forces de l’AFC/M23 ne se sont pas limitées à ces deux villages. Samedi, elles ont mené une opération similaire à Ndosho, dans l’ouest de Goma. Elles ont ensuite présenté à la presse plusieurs dizaines de personnes comme des combattants des FARDC, des wazalendo et des FDLR.

Le lendemain, elles ont étendu leur contrôle aux villages de Rukoko et Katalengwa, à la limite entre Goma et Nyiragongo.

Saisies d’armes et incertitudes sur le sort des détenus

Le lundi 12 mai, l’AFC/M23 a poursuivi ses opérations à Mugunga et Lac Vert, toujours dans l’ouest de Goma. Les combattants ont saisi une arme lourde, de type PKM, dans une maison située sur l’avenue Lushagala, selon un responsable local.

Cependant, le sort des détenus reste flou. De nombreuses personnes arrêtées ces derniers jours n’ont pas été relâchées. Le mouvement citoyen Lucha a d’ailleurs signalé l’enlèvement d’un de ses membres à Goma pendant ces opérations.

Kagame et Ramaphosa appellent à une prise en main des crises par les Africains

Lors de l’Africa CEO Forum à Abidjan, les présidents rwandais Paul Kagame et sud-africain Cyril Ramaphosa ont appelé à une gestion africaine des conflits. Ils ont insisté sur l’importance pour l’Afrique de prendre le contrôle de ses crises, notamment dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Bien qu’ils reconnaissent l’utilité des partenaires extérieurs, ils ont souligné que la solution devait avant tout venir du continent.

L’appel de Kagame pour une autonomie renforcée

Intervenant lors d’un panel sur l’intégration continentale, Paul Kagame a mis en avant les nombreux efforts déjà en cours, citant ceux du Qatar et des États-Unis. Cependant, il a précisé que ces initiatives ne suffisaient pas à garantir la paix en Afrique : « On ne peut pas dire que nous avons réussi. Tout le monde essaie. Encore une fois, cela revient à nous, vraiment. » Il a aussi salué les progrès de l’Union africaine, notamment en matière de paix et de sécurité, mais a rappelé que le continent devait « définir la direction qu’il veut prendre » pour éviter une dépendance excessive.

Ramaphosa prône l’appropriation africaine

De son côté, Cyril Ramaphosa a défendu l’idée que les processus de paix doivent être avant tout africains. « Tout doit être endossé, signé et approprié par nous, Africains », a-t-il affirmé. Il a ajouté que, même avec des partenaires comme le Qatar ou les États-Unis, l’Afrique devait rester maître de ses propres solutions.

Un signe de réconciliation ?

Les deux présidents ont aussi profité de cette tribune pour apaiser les récentes tensions entre leurs pays sur la situation en RDC. Ramaphosa a plaisanté : « Certains d’entre vous ont peut-être cru qu’il y aurait des étincelles alors que nous sommes assis l’un à côté de l’autre. »

Une relation encore fragile

Cette déclaration marque un possible apaisement, après des échanges tendus en mai dernier. À l’époque, Kagame avait critiqué l’Afrique du Sud pour ses commentaires sur la mission militaire de la SADC en RDC (SAMIDRC), tandis que Ramaphosa avait directement mis en cause le M23 et les « militaires de l’armée rwandaise ».

L’Union Européenne renforce son soutien humanitaire avec 100 Millions d’euros pour l’Est du Pays

Le lundi 12 mai 2025, Judith Suminwa, Première ministre de la République démocratique du Congo, a accueilli à Kinshasa une délégation de la Commission Européenne pour la Protection Civile et les Opérations d’Aide Humanitaire (ECHO). La délégation, dirigée par Hans Das, directeur général adjoint, est venue évaluer la situation humanitaire dramatique dans l’Est du pays, où les violences et les déplacements massifs continuent de dévaster les communautés locales.

 100 Millions d’Euros pour l’Est de la RDC

Hans Das a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne à soutenir les populations touchées. Il a déclaré :

« Nous sommes ici pour comprendre les besoins réels sur le terrain et rendre notre aide plus efficace. »

Pour répondre à l’urgence, l’UE a déjà mobilisé 100 millions d’euros pour renforcer les interventions dans les secteurs médicaux, nutritionnels et d’hébergement. Cette enveloppe vise à alléger la souffrance des victimes en leur offrant des solutions concrètes et immédiates.

Les fonds seront distribués via des partenaires internationaux, notamment les agences des Nations Unies, la Croix-Rouge et diverses ONG, afin de garantir une réponse rapide et coordonnée. Cette approche, selon Das, permettra de mieux adapter l’aide aux réalités locales et d’assurer une utilisation efficace des ressources disponibles.

Solidarité avec les Communautés Congolaises

Lors de cette rencontre, Hans Das a également transmis un message fort de solidarité :

« L’Union européenne ne tournera jamais le dos au peuple congolais. Nous continuerons à soutenir ceux qui en ont le plus besoin. »

Judith Suminwa a, de son côté, souligné l’importance de renforcer la coopération pour stabiliser durablement l’Est du pays. Elle a appelé à une meilleure coordination des efforts pour répondre efficacement aux besoins humanitaires et restaurer la dignité des victimes.

Cette visite marque une étape cruciale dans l’engagement international pour soulager les souffrances des populations congolaises, tout en consolidant les liens entre Kinshasa et Bruxelles dans leur lutte commune contre la crise humanitaire.

Sécurité renforcée à Kenge : Le VPM Shabani Lukoo lance les comités locaux et l’opération Ndobo

Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, est arrivé ce lundi 12 mai 2025 à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, pour une mission officielle marquée par le lancement des Comités Locaux de Sécurité et de l’Opération Ndobo, une campagne nationale de lutte contre le banditisme urbain.

Accueil Officiel et Hommage aux Victimes
À son arrivée, le VPM a été accueilli par le Gouverneur de la province ainsi que par les autorités administratives et coutumières locales. En signe de respect pour l’histoire de la région, il a déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue « La Pleureuse de Kenge », érigée en mémoire des victimes du massacre de Kenge survenu lors de l’entrée de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL).

Vulgarisation des Textes de Sécurité et Mobilisation Communautaire
Cette mission vise à renforcer la gouvernance sécuritaire à la base, avec une campagne de vulgarisation des textes légaux régissant les comités provinciaux et locaux de sécurité. Ces comités, essentiels pour assurer la sécurité de proximité, joueront un rôle crucial dans l’amélioration de la sécurité des citoyens à travers une gestion communautaire des risques et des menaces.

Opération Ndobo : Réponse Ferme au Banditisme Urbain
L’Opération Ndobo, également lancée à cette occasion, est une initiative destinée à intensifier la lutte contre le banditisme urbain. Elle prévoit des actions coordonnées entre les forces de sécurité et les communautés locales pour réduire les crimes violents et rétablir l’ordre public.

Pour marquer cette étape importante, le VPM Shabani Lukoo présidera une réunion élargie du Comité Provincial de Sécurité, suivie d’une parade policière symbolisant l’engagement des forces de l’ordre dans cette lutte.

Jacquemain Shabani appelle à la stabilité des institutions provinciales face aux crises internes

Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a appelé, ce mercredi 7 mai, les dirigeants des institutions provinciales à garantir la stabilité de leurs structures, une condition essentielle pour le développement du pays. Cette exhortation a été formulée dans une lettre adressée aux présidents des assemblées provinciales et aux gouverneurs des provinces, les invitant à éviter les querelles de pouvoir et à privilégier l’intérêt général.

Dans cette correspondance, Shabani a souligné que certaines assemblées provinciales sont fragilisées par des crises internes, notamment la destitution de leurs présidents, une situation qui menace leur fonctionnement.

Le vice-Premier ministre a également rappelé les recommandations du Président de la République, formulées lors de la 11ᵉ session ordinaire de la Conférence des Gouverneurs en novembre dernier à Kalemie, dans la province du Tanganyika. Ces directives insistent sur l’importance de préserver la stabilité institutionnelle, particulièrement en cette période marquée par des tensions sécuritaires à l’Est du pays.

Par ailleurs, lundi dernier, le vice-président de l’assemblée provinciale de Lomami a été évincé de son poste à la suite d’une altercation avec le rapporteur, illustrant les défis auxquels sont confrontées certaines institutions provinciales.

Sud-Kivu sous tension la ruée du M23 sur les mines d’or de Luhwinja

Les rebelles de l’AFC/M23 ont pris le contrôle du village de Luciga, situé dans la chefferie minière de Luhwinja, territoire de Mwenga (Sud-Kivu), dans la matinée du mardi 6 avril 2025. Cette offensive éclair, précédée de brefs affrontements avec les groupes d’autodéfense Wazalendo, marque une nouvelle percée du mouvement rebelle dans une zone historiquement convoitée pour ses gisements d’or.

Selon plusieurs sources locales, les rebelles ont d’abord conquis Lwashanja, avant de progresser rapidement vers Luciga. « Ils se dirigent vers BANRO », alerte un habitant, en référence à l’ancienne société canadienne exploitant les mines de Twangiza. D’autres témoins précisent que le M23 a évité les routes habituelles, préférant un itinéraire de contournement par Ngando et Chihumba-Kashanga, profitant d’une brèche près de Mparanyi.

Cette percée s’est accompagnée d’un déploiement rapide dans plusieurs groupements. « Ils sont déjà présents dans Luchiga, Kabalole, Luduha et Idudwe, avec un renfort constant en hommes et en munitions », rapporte une autorité locale. D’après un notable du territoire, les combattants sont désormais à moins de 5 kilomètres du site industriel de Twangiza Mining, après avoir traversé la rivière Lulimbohwe en direction de Buhamba.

La chefferie de Luhwinja, connue pour ses riches réserves aurifères, attire depuis longtemps les convoitises. L’avancée du M23 dans cette zone stratégique inquiète au moment où des négociations avec le gouvernement congolais ont timidement repris à Doha. Malgré la signature récente d’une déclaration conjointe, les pourparlers restent à un stade préliminaire, sans résultats tangibles.

Vers la fin du conflit RDC-Rwanda : un accord de paix en préparation sous l’égide des États-Unis

La RDC et le Rwanda franchissent un cap décisif dans leur quête de paix. Le 5 mai 2025, les deux pays ont remis à Washington un avant-projet d’accord, respectant ainsi l’engagement pris dans la Déclaration de principes du 26 avril. Ce texte commun pose les bases d’une sortie de crise encadrée par les États-Unis.

Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au Département d’État américain, a salué cette démarche. Selon lui, cette proposition marque une étape importante. Il a également exprimé sa confiance dans la volonté des deux parties de poursuivre leur engagement.

Lors de leur rencontre à Washington, les ministres des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner (RDC) et Olivier Nduhungirehe (Rwanda) avaient promis de livrer un document conjoint avant le 2 mai. Ils ont tenu parole.

Ce processus ne se limite pas à Washington. Il s’inscrit dans une dynamique plus large, soutenue par les initiatives de Nairobi, Luanda et Doha. Ces efforts sont coordonnés par la Communauté d’Afrique de l’Est (CEA), la SADC et l’Union africaine.

Le projet d’accord couvre plusieurs domaines clés :

  • le respect de la souveraineté,

  • la sécurité aux frontières,

  • la coopération économique régionale,

  • le retour des déplacés,

  • et le renforcement de la mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO).

En cas de désaccord, une réunion ministérielle pourra avoir lieu à Washington. Le Secrétaire d’État américain jouera alors un rôle de médiateur.

Cette nouvelle étape diplomatique relance l’espoir d’une stabilité durable dans l’Est congolais. Cette région reste marquée par des violences impliquant des groupes armés, dont le M23. Mais désormais, un cadre clair de dialogue émerge, appuyé par une volonté commune de paix et un solide soutien international.

FARDC en action : frappes aériennes contre la milice CRP à Djugu

L’armée congolaise intensifie la pression sur la milice Convention pour la révolution populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga, dans la région instable de Djugu, en Ituri.

Le dimanche 4 mai, les FARDC ont lancé des frappes aériennes ciblées sur les positions de la CRP à Nyamamba, après une attaque contre l’un de leurs postes. Appuyée par des hélicoptères de combat, l’armée affirme avoir infligé de lourdes pertes au groupe armé, actif depuis plusieurs semaines dans les zones lacustres de Nyamamba, Café et Datule.

Selon le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC en Ituri, plusieurs miliciens ont été tués et des armes saisies. Il assure que « les opérations vont se poursuivre jusqu’au démantèlement total de la CRP », dont les membres seraient déjà en débandade.

Dans la soirée de dimanche, des explosions d’armes lourdes ont été entendues à Tchomia, à une soixantaine de kilomètres de Bunia, semant la panique parmi les habitants.

Face à cette montée de la violence, le gouvernement provincial lance un appel à la CRP pour qu’elle dépose les armes et rejoigne le processus de paix en cours. La société civile locale, notamment dans les camps de pêche, alerte sur un climat de peur permanent qui pèse sur les populations civiles, toujours sous la menace.

Contrebande de minerais : la RDC arrache une commission d’enquête internationale contre le Rwanda

Lors d’une réunion extraordinaire des ministres des Mines de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), tenue le 3 mai 2025 à Lusaka, en Zambie, le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba, a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête conjointe pour investiguer les exploitations et trafics illicites de minerais congolais vers le Rwanda.

Cette décision historique fait suite à deux sessions préparatoires majeures, tenues à Nairobi : la 26ᵉ réunion du Comité d’Audit de la CIRGL et la 30ᵉ du Comité Régional de l’Initiative Régionale contre l’Exploitation Illégale des Ressources Naturelles (IRRN). Ces réunions techniques ont jeté les bases d’une réaction diplomatique coordonnée.

Selon une dépêche de l’Agence Congolaise de Presse, c’est à la demande expresse de Kinshasa, preuves à l’appui, que le sujet a été inscrit à l’ordre du jour. La RDC accuse en effet le Rwanda de recevoir clandestinement d’importants volumes de minerais issus de son sol, alimentant ainsi un commerce illicite qui affaiblit son économie.

« Cette décision marque un pas important vers la justice économique et la défense de notre souveraineté minière », a déclaré Kizito Pakabomba, appelant à une application rigoureuse du mécanisme régional de traçabilité des minerais.

Le ministre a salué cette avancée comme le fruit d’une mobilisation diplomatique et technique déterminée de la part de la RDC. Il s’est dit confiant que cette commission permettra de révéler toute la chaîne de la contrebande, de proposer des solutions concrètes et d’endiguer le pillage systématique des ressources congolaises.

Avec cette démarche, Kinshasa entend renforcer la transparence, la coopération régionale et le respect des règles internationales en matière de gestion des ressources naturelles. Une dynamique diplomatique forte s’amorce dans la région, avec pour enjeu central : le contrôle et la valorisation légitime des richesses minières du Congo.

Doha, théâtre d’une alliance discrète pour la paix à l’Est de la RDC

Le 30 avril 2025, Doha a accueilli une réunion diplomatique de haut niveau. Plusieurs acteurs clés y ont participé, dont la République démocratique du Congo, le Rwanda, les États-Unis, la France, le Togo et le Qatar. Tous se sont réunis autour de Massad Boulos, conseiller principal de Donald Trump.

Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris pour ramener la paix dans l’Est de la RDC, où les violences persistent depuis plusieurs mois.

Les discussions ont principalement porté sur trois points :

  • le dialogue entre Kinshasa et le mouvement rebelle AFC/M23,

  • la situation humanitaire critique dans la région,

  • et les mécanismes à mettre en place pour garantir un cessez-le-feu effectif.

Vers un cessez-le-feu soutenu par le Qatar

Les représentants ont salué la récente déclaration conjointe signée entre la RDC et l’AFC/M23. Grâce à la médiation du Qatar, les deux parties se sont engagées à respecter un cessez-le-feu immédiat.

Cela représente un tournant crucial. En effet, l’acheminement de l’aide humanitaire ne peut se faire sans sécurité minimale sur le terrain. Ce cessez-le-feu est donc considéré comme une condition indispensable à tout progrès durable.

Une coalition diplomatique inédite

En parallèle, les participants ont rappelé leur engagement commun en faveur de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs. Cette réunion s’inscrit dans une dynamique entamée le 18 mars, toujours à Doha, lors d’un sommet entre les présidents de la RDC, du Rwanda et du Qatar.

D’autre part, les avancées du sommet conjoint EAC-SADC de février à Dar es Salaam ont été saluées. Les efforts diplomatiques se poursuivent donc sur plusieurs fronts. La récente signature d’une Déclaration de principes à Washington, le 25 avril, a également été citée comme un pas encourageant.

Une médiation portée par l’Afrique elle-même

Fait notable, la médiation régionale est activement soutenue par l’Union africaine. Le président togolais, Faure Gnassingbé, joue un rôle central dans ces pourparlers. Son implication est perçue comme un signal fort de la volonté africaine de régler les conflits du continent par des mécanismes internes.

Les participants ont exprimé leur profonde gratitude au Qatar. Non seulement pour avoir accueilli ces discussions sensibles, mais aussi pour sa neutralité jugée précieuse dans un contexte aussi tendu.

Prochaine étape : Washington

Cette réunion à Doha arrive à un moment stratégique. En effet, la RDC et le Rwanda doivent présenter, le 2 mai à Washington, un projet d’accord de cessez-le-feu. Cette échéance suscite de nombreux espoirs, mais aussi des interrogations.

Tout le monde scrute désormais les prochaines 48 heures. Car si cet accord venait à être signé, il pourrait marquer le début d’un désengagement progressif des armes dans l’Est de la RDC.

Retrait sous tension : les troupes de la SADC quittent Goma sous la pression du M23

Ce mardi 29 avril 2025, les troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont entamé leur retrait de Goma. Cette ville de l’est de la République démocratique du Congo est en proie à de violents affrontements depuis plusieurs mois.

Le retrait a été déclenché après un ultimatum de l’AFC/M23, exigeant le départ immédiat de la SADC des zones qu’il contrôle. L’opération s’est déroulée discrètement par la Grande Barrière, le principal poste frontalier entre la RDC et le Rwanda.

Des effets militaires abandonnés

Selon des sources ,environ sept camions transportant du matériel militaire ont été aperçus, accompagnés de véhicules légers. Des équipements appartenant aux FARDC ont été laissés sur place. Les rebelles de l’AFC/M23 les auraient ensuite récupérés.

Ce départ marque un revers pour les FARDC et leurs alliés. Le M23 contrôle désormais Goma et plusieurs zones du Nord-Kivu.

Une mission régionale contestée

La force de la SADC avait été déployée en 2023 pour soutenir l’armée congolaise contre le M23 et d’autres groupes armés. Elle comprenait des contingents sud-africain, tanzanien et malawite.

Depuis la prise de Goma par le M23 fin janvier, les accusations contre la SADC s’étaient multipliées. La rébellion l’accusait de mener des attaques conjointes avec les FARDC.

La rupture avec le M23

Le 12 avril, le M23 a dénoncé des offensives coordonnées avec la SADC, qu’il jugeait contraires aux engagements pris lors d’une réunion en mars. Cette rupture a mis fin à tout accord avec la mission régionale.

Le retrait des troupes a aussi gelé certains projets. Parmi eux : la réhabilitation de l’aéroport de Goma. Le M23 affirme désormais vouloir gérer seul les travaux.

Le rôle du Rwanda

Le Rwanda a confirmé son implication dans le processus de retrait. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier J.P. Nduhungirehe, a déclaré sur X :

« Le Rwanda assure le passage sûr et l’escorte des convois de troupes et de matériel du SAMIDRC vers la Tanzanie. Leur présence a toujours été un facteur de complication dans le conflit. Le retrait marque une étape positive pour le processus de paix. »

Le départ des troupes de la SADC rebat les cartes. Le M23 renforce son pouvoir et le conflit prend une dimension encore plus régionale. La paix paraît encore lointaine, malgré ce retrait présenté comme un geste d’apaisement.

Tshisekedi salue l’accord avec le Rwanda comme un tournant décisif

Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo, a salué ce mardi 29 avril 2025 la déclaration de principes signée avec le Rwanda sous l’égide des États-Unis, la qualifiant de « pas dans la bonne direction » pour restaurer la paix dans son pays.

« C’est une déclaration de principes, un pas que j’ai toujours voulu voir pour mon pays », a affirmé le chef de l’État lors d’une déclaration conjointe à Kinshasa avec son homologue de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, en visite officielle.

Tshisekedi a réaffirmé son engagement à ramener la paix : « Cet engagement, je l’ai pris devant mon peuple et je le tiendrai jusqu’au bout. Je ramènerai la paix véritable et définitive. » Il a ajouté avec détermination : « Après ce que vous êtes en train de voir, il n’y aura plus d’instabilité en RDC. C’est mon vœu et mon serment. »

Le président congolais a toutefois évité d’entrer dans les détails du texte, respectant la discrétion diplomatique : « Je n’en dirai pas plus, parce que je respecte les initiatives de nos partenaires. Je vous donne rendez-vous lorsque cette paix deviendra réalité. »

Cette déclaration intervient quelques jours après la signature à Washington d’un accord entre les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise, sous la médiation américaine. Le texte prévoit la rédaction d’un avant-projet d’accord de paix d’ici le 2 mai, avec l’appui de la Communauté d’Afrique de l’Est, de la SADC et de l’Union africaine.

Kasaï-Central : un élan de solidarité fort en faveur des FARDC

Un geste fort venu du cœur du Kasaï-Central. En provenance de Kananga, le Comité provincial de récolte de fonds a remis, le lundi 28 avril 2025, une contribution remarquable aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Le montant : 14 716 dollars américains et 23 millions de francs congolais.

La cérémonie s’est tenue à la Vice-Primature de la Défense nationale, à Kinshasa, en présence du ministre Guy Kabombo Muadiamvita. La vice-présidente du comité, Nathalie Kambala, a souligné que ce don s’inscrit dans l’effort de guerre, mais aussi dans un élan de solidarité envers les soldats engagés sur le front Est du pays.

Touché par cette initiative citoyenne, le vice-Premier ministre de la Défense a salué cette mobilisation populaire venue d’une province éloignée du théâtre des opérations, mais profondément solidaire. Il a également rappelé le soutien reçu récemment du réseau d’affaires Makutano, qui avait offert une cargaison de vivres pour les militaires et les combattants Wazalendo.

Ce geste du Kasaï-Central illustre une fois de plus la détermination des Congolais à appuyer leurs forces de défense, dans une guerre qui mobilise bien plus que les armes : elle appelle à la cohésion et à l’engagement national.

CENCO et ECC en mission à Doha : vers un nouveau souffle pour la paix dans les Grands Lacs

Depuis ce dimanche 27 avril 2025, une délégation conjointe de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) séjourne à Doha, sur invitation officielle du gouvernement qatari.
Ce déplacement intervient dans un contexte marqué par la signature récente d’un communiqué conjoint entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC/M23 soutenue par le Rwanda.

Selon des sources proches des deux confessions religieuses, leur présence à Doha vise à promouvoir la paix et la réconciliation en mettant à profit leur expertise en dialogue et en résolution pacifique des conflits.

Un pacte social pour la stabilité régionale

La CENCO et l’ECC portent le projet ambitieux intitulé « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ».
Elles entendent mobiliser la population congolaise autour des valeurs de paix et de cohésion sociale, face à une insécurité toujours persistante à l’Est de la RDC.

Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Le pouvoir en place, conduit par le président Félix Tshisekedi, voit d’un mauvais œil l’implication directe des confessions religieuses dans un processus qu’il préfère confier aux instances régionales et internationales.
À l’inverse, l’opposition politique et plusieurs organisations internationales soutiennent fortement cette démarche.

Un contexte diplomatique tendu

Ce déplacement de la CENCO et de l’ECC intervient alors que, sous la médiation du Qatar et en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, la RDC et le Rwanda ont signé à Doha une déclaration de principes.
Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre des Affaires étrangères de la RDC, et Olivier Nduhungireye, son homologue rwandais, se sont engagés à œuvrer pour la paix et le développement économique dans la région des Grands Lacs.

Parallèlement, les délégués congolais et ceux de l’AFC/M23 ont annoncé leur volonté de conclure une trêve, renforçant ainsi l’espoir d’une désescalade durable du conflit à l’Est du pays.