Négociations RDC M23 à Doha : le M23 exige la gestion du Kivu pendant 8 ans

Doha, 10 juillet 2025 – Les négociations RDC M23 ont franchi un nouveau cap sensible ce jeudi à Doha. Alors que les pourparlers se poursuivent entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC/M23, des sources proches de la délégation congolaise révèlent l’existence de revendications non divulguées publiquement.

Parmi les exigences confidentielles avancées par l’AFC/M23 figure une proposition jugée explosive : obtenir la gestion du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pendant une période de huit ans. Cette demande aurait été fermement rejetée par la délégation congolaise, selon une source anonyme présente à Doha.

« L’AFC/M23, parmi ses revendications, veut avoir la gestion du Nord et Sud Kivu pendant 8 ans. La délégation congolaise a rejeté catégoriquement cette revendication », a indiqué cette source sous couvert d’anonymat.

Ces négociations s’inscrivent dans un contexte marqué par la complexité historique du conflit à l’est de la RDC, où les enjeux sécuritaires, identitaires et géopolitiques se superposent.

Pour rappel, en mai dernier, le Qatar – qui joue un rôle central de médiateur – avait présenté un projet d’accord de paix aux deux parties. Ce texte visait à encadrer les discussions autour d’un cessez-le-feu, du désarmement et d’un calendrier politique inclusif.

Actuellement, les villes stratégiques de Goma et Bukavu restent sous contrôle de l’AFC/M23, alimentant la tension sur le terrain alors même que la diplomatie tente de reprendre la main.

Les prochaines heures pourraient s’avérer décisives dans ce bras de fer diplomatique entre Kinshasa et le mouvement rebelle, au cœur des négociations RDC M23.

RDC–Ouganda : la frontière de Bunagana rouvre sous contrôle du M23

Bunagana, 10 juillet 2025 — Après trois ans de fermeture, le poste-frontière de Bunagana entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda rouvre officiellement, malgré le contrôle exercé par les rebelles du M23 sur cette zone stratégique.

La réouverture de la frontière RDC-Ouganda a été rendue possible grâce à la médiation du général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais. Ce retour à la normale marque un tournant économique pour Kampala, qui souhaite récupérer le manque à gagner commercial accumulé depuis 2022.

« Le Rwanda a maintenu ses postes frontaliers ouverts depuis la prise de Goma et Bukavu par le M23. Il était temps pour nous de faire de même », confie un diplomate ougandais.

Le commerce reprend dans une zone sous tension

Depuis juin 2022, la frontière de Bunagana fonctionnait de manière clandestine, sous la surveillance informelle des rebelles. Aujourd’hui, cette ouverture devient officielle, validant de facto le contrôle territorial du M23 dans le sud du Nord-Kivu, une région considérée comme un marché vital pour l’économie ougandaise.

Kampala espère ainsi écouler ses marchandises dans la région sous influence rebelle, alors que le M23 pourrait profiter de cette reprise pour renforcer sa trésorerie.

Cette décision intervient dans un contexte diplomatique tendu, alors que les accords de paix de Washington entre Kinshasa et Kigali ne prévoient pas encore l’intégration directe du M23, objet d’une médiation parallèle menée par le Qatar.

Une normalisation controversée

La réouverture de Bunagana risque de fragiliser davantage le processus de paix, certains analystes y voyant une reconnaissance tacite du pouvoir de fait du M23 sur ce corridor commercial. Kinshasa, pour sa part, n’a pas encore officiellement réagi à cette décision de Kampala.

Drame à Goma : deux adolescents périssent par noyade dans le lac Kivu

Un drame bouleversant s’est produit ce mardi 8 juillet 2025 à Goma, sur les rives du lac Kivu. Deux adolescents du quartier Katindo ont trouvé la mort par noyade alors qu’ils se baignaient dans l’après-midi.

Le chef du quartier, qui a lancé l’alerte en soirée, a confirmé l’accident. Les corps sans vie des jeunes ont été retrouvés au petit matin, grâce à l’intervention de plongeurs. L’émotion était palpable sur les lieux du drame, où familles et voisins se sont rassemblés dans un silence chargé de tristesse.

Noyade lac Kivu : les victimes seront inhumées ce mercredi

Les familles des deux victimes, bouleversées, ont annoncé que les inhumations auront lieu dans l’après-midi du mercredi 8 juillet. L’ambiance est lourde au sein du quartier Katindo, frappé de plein fouet par cette tragédie.

Appel à la vigilance en période de vacances

À la suite de cette noyade dans le lac Kivu, le chef du quartier a appelé les parents à une vigilance accrue. Il a exhorté chacun à surveiller les enfants, surtout en période de vacances, où les risques de baignades non encadrées sont plus élevés.

« Ce drame aurait pu être évité. J’invite les parents à ne pas relâcher la surveillance après les heures de cours », a-t-il insisté.

Paul Kagame :“Nous marcherons 2 000 km pour combattre” — le Rwanda au bord de l’escalade ?

Le vendredi 4 juillet 2025, à l’occasion du Kwibohora31, célébrant la libération du Rwanda, le président Paul Kagame a tenu un discours qui a secoué l’Afrique et au-delà. Lors d’un dîner d’État organisé au Kigali Convention Centre, retransmis par la radio-télévision rwandaise RBA, il a remercié les artisans de la libération de 1994, avant de s’attaquer directement à ceux qu’il considère comme des ennemis du pays.

« Tu ne peux pas prétendre avoir de la valeur tout en refusant aux autres comme toi le droit de vivre », a lancé Paul Kagame en kinyarwanda (« Ntabwo waba ufite agaciro ngo ubuze abantu nkawe ubuzima »), dans une formule aussi symbolique que tranchante.

Dans la foulée, il a affirmé que les atrocités de 1994 ne se reproduiront jamais :

« Ceux qui, autrefois, ont joué avec les Interahamwe, doivent savoir que nous les affronterons encore aujourd’hui », a-t-il prévenu.

« Nous pouvons marcher 2 000 kilomètres pour combattre »

Le président Paul Kagame a ensuite lâché une déclaration-choc, reprise massivement sur les réseaux sociaux :

« Nous avons des capacités que vous ignorez. Nous pouvons marcher 2 000 kilomètres pour combattre si et quand nous le devons », a-t-il déclaré.

Il affirme aussi que les armes retrouvées à Goma et Bukavu — zones congolaises proches du front avec le M23 — n’étaient pas destinées au M23, mais au Rwanda :

« Demandez-leur ce qui s’est passé. Ce n’était qu’une fraction de ce que nous pouvions faire », a-t-il ajouté, avec un ton de défi assumé.

Washington répond : « Kagame est un tigre de papier »

La réponse ne s’est pas fait attendre. Le cabinet Von Batten-Montague-York, LC, un groupe de lobbying républicain basé à Washington DC, a publié une vidéo sur TikTok en réaction aux propos de Paul Kagame.

« Kagame est un tigre de papier – un homme faible qui parle fort devant des citoyens soumis », déclare-t-on dans la vidéo.

Ils vont plus loin :

« Pendant qu’il menace, ses représentants viennent nous supplier de l’aide à Washington, casquette à la main. »
« Nous vous exhortons à ne jamais menacer les États-Unis ni leurs alliés. Signez l’accord de paix, puis repartez. »

Le cabinet conclut en réaffirmant son soutien aux Rwandais pro-démocratie et aux défenseurs de la liberté.

Paul Kagame bluffe-t-il… ou le Rwanda prépare-t-il une nouvelle escalade militaire ?

Insécurité à Goma : deux morts dans une fusillade entre M23 et bandits armés

La ville de Goma reste sous tension. Dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juillet 2025, un échange de tirs a éclaté entre des éléments du M23/AFC et un groupe de bandits armés dans le quartier Mugunga, à l’ouest de la ville. Le bilan est lourd : deux civils ont été tués et cinq personnes grièvement blessées.

Selon plusieurs témoins, les bandits effectuaient une opération de pillage lorsqu’ils ont croisé une patrouille du M23. La confrontation a rapidement dégénéré.

« Ils étaient en pleine opération quand ils sont tombés sur des éléments du M23 en patrouille de routine », a expliqué un habitant du quartier.

Des civils toujours pris au piège de l’insécurité à Goma

Parmi les victimes, deux civils ont succombé à leurs blessures après avoir été atteints par des balles perdues. Trois autres ont été blessés, tout comme deux des assaillants. Ce nouvel affrontement illustre une fois de plus la spirale de violence que traverse Goma depuis plusieurs mois.

Depuis la chute de la ville en janvier 2025, l’insécurité à Goma s’aggrave chaque semaine. Les armes circulent librement. Des fusillades, des enlèvements et des braquages sont signalés régulièrement, en particulier dans les quartiers comme Mugunga, Katoyi et Majengo.

Un climat de peur qui s’installe durablement

Entre mars et juillet 2025, les organisations locales ont enregistré plusieurs centaines d’actes de violence armée, avec des cas récurrents de kidnappings. Cette montée en flèche de l’insécurité à Goma alimente les craintes d’un effondrement de l’ordre public dans la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Face à cette situation, les habitants se disent livrés à eux-mêmes. Les autorités tardent à réagir efficacement, tandis que les groupes armés continuent d’imposer leur loi dans de nombreuses zones de la ville.

M23 accuse Kinshasa de violer l’accord de paix signé à Washington

L’Alliance Fleuve Congo (M23), par la voix de son porte-parole politique Laurence Kanyuka, a lancé une sévère mise en garde samedi 5 juillet 2025. Le groupe rebelle accuse Kinshasa d’avoir initié un déploiement militaire massif dans plusieurs zones de l’Est du pays, à peine une semaine après la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington.

Selon le M23, des troupes des FARDC appuyées par l’armée burundaise auraient installé des équipements lourds dans des zones densément peuplées. Le mouvement qualifie ces actes d’« irresponsables » et les assimile à des « crimes contre l’humanité ». Il accuse Kinshasa de saboter les négociations en cours à Doha et de ne pas respecter les engagements pris à Washington.

Un accord de paix sous pression à l’Est de la RDC

L’accord de paix signé le 27 juin 2025 prévoit la cessation des hostilités, le retrait des troupes étrangères, la neutralisation des groupes armés, dont le M23 et les FDLR, ainsi que la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire (JSCM). Mais pour le M23, les récents actes militaires de Kinshasa constituent une violation flagrante de ces engagements.

En réponse à ce qu’il considère comme une « agression militaire », le M23 prévient qu’il se réserve le droit de se défendre et de protéger les populations sous son contrôle. « Kinshasa refuse d’honorer les mesures de confiance, malgré les gestes de bonne foi du mouvement », souligne le communiqué.

Administration parallèle, taxes illégales : le rapport accablant de l’ONU sur le M23

Un nouveau rapport du groupe d’experts des Nations Unies accuse le M23 de consolider une administration parallèle dans les zones qu’il contrôle, notamment à Goma et Bukavu. Le mouvement aurait remplacé les services officiels congolais de douane et de migration par ses propres agents et laissé à Kigali le soin de contrôler les marchandises à la frontière.

Les experts dénoncent également une pression sur les entreprises et ONG pour qu’elles paient des taxes au M23, sous peine de représailles. Certaines structures ont d’ailleurs cessé leurs activités pour éviter les sanctions de l’ONU.

Kinshasa contre-attaque et accuse le Rwanda

Le gouvernement congolais rejette fermement l’administration parallèle instaurée par le M23 et accuse Kigali de soutenir activement le mouvement, y compris par des déportations de populations vers les zones occupées.

Ce regain de tensions soulève de sérieuses interrogations sur la viabilité de l’accord de paix et la volonté réelle des parties à s’engager vers une paix durable.

FDLR : Bouc émissaire ou prétexte stratégique dans le conflit RDC-Rwanda ?

Alors qu’un accord de paix a récemment été signé à Washington sous l’impulsion de l’administration Trump, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) prennent la parole pour dénoncer ce qu’elles appellent la propagande politique du régime de Kigali. Pour cette rébellion rwandaise basée en RDC, le gouvernement de Paul Kagame instrumentalise leur présence afin de légitimer une occupation militaire dans l’Est congolais et masquer des intérêts économiques profonds.

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Dans un communiqué adressé au président américain le 2 juillet, les FDLR rejettent fermement toute implication dans des crimes de génocide, accusant à leur tour les Forces armées rwandaises (RDF) de commettre des crimes contre l’humanité, et ce, dans le but de faciliter le pillage des ressources naturelles congolaises.

« Nous ne sommes pas des génocidaires comme le prétend Kigali. Cette accusation est un écran de fumée pour maintenir la pression militaire sur la RDC et contrôler ses richesses », affirme le document.

Le débat s’est ravivé depuis la signature de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali le 27 juin dernier, alors que les autorités congolaises exigent en priorité le retrait des troupes rwandaises du sol congolais, avant tout démantèlement des FDLR. Mais le Rwanda conditionne ce retrait à l’élimination préalable de ces rebelles, les qualifiant toujours de menace sécuritaire.

Une posture que beaucoup d’analystes contestent. Le Nord-Kivu, zone historiquement influencée par les FDLR, est aujourd’hui sous le contrôle du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda. Difficile donc de croire que les FDLR, affaiblies militairement et composées en grande partie de vétérans vieillissants, représentent encore un réel danger pour Kigali.

Julien Paluku, ministre congolais du Commerce extérieur et ancien gouverneur du Nord-Kivu, affirme que les FDLR ne sont qu’un prétexte pour justifier les ambitions économiques rwandaises en RDC.

« Le Rwanda n’a jamais eu pour objectif d’éliminer les FDLR. Ce qu’il vise réellement, ce sont les ressources minières : coltan, pyrophore, niobium… », déclare-t-il.

Historiquement installées en RDC depuis la chute du régime hutu en 1994, les FDLR ont effectivement commis des exactions. Mais leur puissance actuelle semble très relative. La question se pose donc : les FDLR sont-elles encore une menace réelle, ou un outil diplomatique entre les mains de Kigali pour continuer à peser sur l’avenir de l’Est congolais ?

le M23 se renforce à Walikale malgré les pourparlers de Doha

Alors que les discussions de paix entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 se poursuivent à Doha, la situation sur le terrain s’aggrave. Depuis jeudi 3 juillet, de nouveaux renforts du M23 sont arrivés dans la localité de Kibati, située dans le groupement de Luberike, territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Des sources locales et sécuritaires confirment l’arrivée de plusieurs camions chargés d’hommes et de munitions.

Si l’objectif de ce renfort militaire reste officiellement inconnu, certains analystes estiment qu’il s’agirait d’une préparation offensive dans le but de s’emparer de nouvelles localités dans la zone. Cette montée en puissance du M23 provoque une vive inquiétude parmi les populations civiles.

Crainte de nouveaux affrontements à Walikale

Les habitants redoutent des combats imminents, d’autant plus que les positions des FARDC (Forces armées de la RDC) ne sont pas éloignées de Kibati. Des leaders communautaires lancent un appel à la vigilance à l’armée congolaise afin de prévenir une nouvelle escalade.

Il y a quelques jours à peine, des notables de Masisi signalaient déjà un renforcement similaire du M23 à Kasopo, zone frontalière entre Masisi et Walikale. La dynamique semble indiquer une stratégie d’expansion territoriale progressive menée par la rébellion.

Doha sous tension, le terrain sous pression

Pendant que les négociations de Doha se poursuivent dans un climat incertain, le cessez-le-feu est loin d’être effectif sur le terrain. Plusieurs accrochages sont signalés dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Un récent rapport du groupe d’experts de l’ONU publié cette semaine révèle également une progression du M23 au Sud-Kivu, malgré les engagements internationaux pour une sortie pacifique de crise.

Cette contradiction entre les pourparlers de Doha et la réalité militaire sur le terrain alimente la méfiance et complique davantage le processus de paix déjà fragile.

RDC-Rwanda : Kayikwamba et Muyaya présentent les clés de l’accord de paix de Washington

Le Jeudi 3 juillet , dans les studios de la RTNC à Kinshasa, les ministres Thérèse Kayikwamba, en charge des Affaires étrangères, et Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, ont tenu un briefing conjoint consacré à l’accord de paix RDC-Rwanda signé le 27 juin 2025 à Washington. Ce rendez-vous médiatique visait à clarifier la nature, les objectifs et les mécanismes de mise en œuvre de cet accord stratégique.

Dès l’ouverture, la ministre Kayikwamba a précisé :

« Cet accord n’est ni un traité économique entre la RDC et les États-Unis, ni un accord commercial bilatéral entre la RDC et le Rwanda. Il s’agit d’un accord politique et sécuritaire centré sur des engagements concrets : cessation des hostilités, retrait des troupes étrangères, fin du soutien aux groupes armés — y compris le M23 —, et retour durable de la paix à l’Est. »

Une structure conjointe pour garantir la sécurité

Au cœur de l’accord de paix RDC-Rwanda, figure un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire (CONOPS). Selon la ministre Kayikwamba, cette structure hybride réunira des représentants de la RDC, du Rwanda ainsi que des observateurs de pays tiers.

« Cette architecture vise à garantir l’objectivité et le suivi efficace de l’accord, notamment dans les zones encore sous tension. »

Ce dispositif symbolise la volonté d’instaurer une paix durable dans la région des Grands Lacs, tout en ouvrant une nouvelle phase de coopération régionale, sans interférences armées.

Un appel à l’appropriation citoyenne

Pour les deux ministres, la signature n’est qu’un début. Le véritable chantier commence maintenant, avec l’implication de tous les acteurs de la société congolaise.

« Le travail commence pour nous tous — gouvernement, société civile, presse, citoyens — à travers une lecture active et une appropriation de cet accord. Il faut comprendre les réalités du terrain et accélérer la transformation des zones encore occupées », a insisté Thérèse Kayikwamba.

Patrick Muyaya a, pour sa part, souligné que cet accord de paix RDC-Rwanda est une opportunité de recentrage, permettant au gouvernement de se concentrer sur les priorités du développement, notamment la protection des populations vulnérables, trop longtemps affectées par les conflits.

Une paix durable pour l’Est et au-delà

Ce briefing ministériel confirme la volonté politique du gouvernement congolais de faire de l’accord signé à Washington un véritable levier de stabilité. La mobilisation autour de sa mise en œuvre sera déterminante pour en assurer le succès.

« C’est le premier pas. Nous avançons vers une pacification continue de l’Est et vers un développement durable pour l’ensemble du pays », a conclu Kayikwamba.

Le M23 réclame un cessez-le-feu bilatéral et des gestes forts de Kinshasa

Lors d’un point de presse tenu ce jeudi  à Goma, le principal négociateur de l’AFC/M23, Benjamin Mbonimpa, a dénoncé le refus répété du gouvernement congolais de conclure un cessez-le-feu bilatéral avant d’entrer dans les négociations de paix de Doha I à IV. Selon lui, cette absence d’accord préalable bloque toute avancée significative dans le processus.

« Nous avions demandé à maintes reprises — Doha I, II, III, IV — de signer un cessez-le-feu bilatéral avant d’entamer les négociations. Ils ont catégoriquement refusé. »

Pour le M23, un arrêt des hostilités mutuel est indispensable pour restaurer la confiance entre les parties.

Huit revendications clés du M23 à Doha

Le mouvement AFC/M23, engagé dans les pourparlers de M23 Doha, affirme avoir déjà posé dix actes de bonne foi pour la paix. En retour, il attend des mesures concrètes de la part du régime de Kinshasa, dont voici les principales :

Levée de la loi interdisant les négociations avec le M23-AFC, votée au parlement congolais, afin d’éviter toute remise en cause juridique de l’accord final.

Annulation des mandats d’arrêt émis contre les cadres du mouvement et abandon de toutes les poursuites judiciaires en cours.

Libération des prisonniers arrêtés pour leurs liens familiaux ou sociaux avec des membres du M23-AFC.

Réouverture des banques dans les zones contrôlées par le mouvement, considérée comme un soulagement nécessaire pour les populations locales.

Fin des discours de haine et de la stigmatisation, notamment à l’encontre des Congolais d’expression rwandophone.

Reconnaissance officielle du processus de Doha par le président Félix Tshisekedi et envoi d’une délégation réellement mandatée par la République.

Garantie de la libre circulation à Kinshasa pour les Congolais rwandophones, avec la délivrance sans discrimination des passeports congolais.

Respect strict du cessez-le-feu, que le M23 accuse Kinshasa de violer unilatéralement.

Un appel à la réciprocité pour sauver le processus M23 Doha

À travers ces exigences, le M23 insiste sur l’instauration d’un climat de confiance pour poursuivre les négociations à Doha. La balle est désormais dans le camp du gouvernement congolais, invité à poser des gestes politiques et humanitaires forts.

Le point de presse de Goma a été qualifié par ses organisateurs de « scientifiquement animé », soulignant la volonté du M23 d’asseoir sa démarche sur un argumentaire structuré, en lien avec les enjeux de gouvernance et de stabilité dans l’est de la RDC.

Accord de paix RDC-Rwanda : un écran de fumée ? Le rapport explosif de l’ONU

À peine une semaine après la signature de l’accord de paix RDC-Rwanda à Washington, un rapport confidentiel des Nations Unies, révélé par le média belge De Standaard, jette une ombre noire sur les intentions réelles du Rwanda. D’après ce document explosif, Kigali poursuit une stratégie méthodique d’annexion de l’Est congolais, avec l’appui du M23, en violation flagrante des engagements pris en juin.

Rédigé par le Groupe d’experts de l’ONU sous la direction de la juriste belge Mélanie De Groof, ce rapport repose sur des sources internes rwandaises. Il décrit en détail la mise en place d’un “État parallèle” contrôlé par le Rwanda dans les territoires occupés, notamment à Goma et Bukavu.

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Le Rwanda installe un État parallèle dans l’est de la RDC

Selon les experts, le M23, avec l’appui logistique et militaire de Kigali, contrôle désormais des fonctions administratives clés :

  • Gouverneurs et maires

  • Police, douanes, migration

  • Gestion des mines stratégiques (coltan, étain)

Ce contrôle ne serait pas provisoire : les chefs rebelles refusent tout retrait, malgré l’accord signé. Pire encore, la chute de Bukavu en février aurait permis au M23 de s’emparer de nouveaux sites miniers, notamment ceux de Rubaya, riches en coltan.

Un accord de paix RDC-Rwanda vidé de son sens ?

Pour les experts de l’ONU, la finalité de Kigali est claire : établir une domination durable sur l’est de la RDC. Le retrait annoncé dans l’accord de paix RDC-Rwanda n’a jamais débuté, et au contraire, les forces rwandaises renforcent leur présence via le M23.

Les rebelles n’auraient aucun intérêt à un retour à l’ordre constitutionnel, ce qui invalide de fait l’accord signé à Washington. Pour Kinshasa, c’est une trahison en bonne et due forme, qui pourrait justifier un recours au Conseil de sécurité de l’ONU.

Silence international et retour des tensions

Ces révélations relancent la colère à Kinshasa, où le gouvernement dénonce depuis des mois le double jeu du Rwanda. L’accord de paix RDC-Rwanda, vanté comme un pas vers la stabilité, pourrait bien n’avoir été qu’un stratagème diplomatique.

La question reste ouverte : la communauté internationale osera-t-elle enfin agir face à cette annexion rampante de l’est congolais ?

RDC-Rwanda : la paix de Washington déjà menacée ?

À peine une semaine après la signature de l’accord de paix du 27 juin 2025 à Washington, les tensions RDC-Rwanda refont surface avec virulence. En toile de fond : le dossier explosif des FDLR, éternelle pomme de discorde entre Kinshasa et Kigali.

Tout est reparti d’une interview du ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qui conditionne le retrait des troupes rwandaises à la neutralisation des FDLR, qu’il accuse Kinshasa de soutenir.

Une déclaration qui a fait bondir le ministre du Commerce Extérieur congolais , Julien Paluku. Sur X (ex-Twitter), il dénonce une « rhétorique usée » que Kigali recycle depuis plus de vingt ans. « Pourquoi n’avoir jamais neutralisé les FDLR pendant vos années d’occupation de la RDC ? », interroge-t-il, en évoquant les périodes 1998-2003 et 2022-2025. Selon lui, la menace est aujourd’hui quasi inexistante, avec à peine un millier de combattants, dont certains auraient même été recyclés par le Rwanda lui-même, comme l’ont documenté des rapports onusiens.

Des échanges virulents entre Kigali et Kinshasa

Olivier Nduhungirehe n’a pas tardé à répliquer :
« Si les FDLR sont un mythe, pourquoi votre gouvernement s’est-il engagé à les neutraliser dans l’accord ? »

Mais c’est un autre acteur bien connu des relations tendues RDC-Rwanda qui est venu jeter de l’huile sur le feu : Vincent Karega. L’ancien ambassadeur en RDC, désormais diplomate itinérant, a insinué sur X que Julien Paluku défend les FDLR, affirmant que son oncle serait responsable de massacres de Tutsis dans les années 60. Il parle même de « haine génétique ».

Julien Paluku : « Nous allons neutraliser vos FDLR recyclés »

La réplique de Julien Paluku a été cinglante. Dans un long message publié ce 2 juillet, il démonte point par point les accusations de Vincent Karega :

  • Il rappelle son engagement contre les FDLR durant ses 12 ans à la tête du Nord-Kivu.

  • Il évoque les opérations conjointes avec le Rwanda, comme Umoja Wetu en 2009, et les rapatriements facilités par la MONUSCO et le HCR.

  • Il accuse Kigali d’avoir recyclé d’anciens combattants FDLR pour maintenir une justification à ses incursions armées.

« Sans les FDLR, le Rwanda ne peut exister ni politiquement, ni économiquement, ni diplomatiquement », lance-t-il, tout en qualifiant le comportement de certains officiels rwandais d’« extrémistes tribalistes ».

Et de conclure : « Nous allons neutraliser vos frères réinjectés en RDC. Ce sera la fin de votre stratégie. »

La paix RDC-Rwanda survivra-t-elle à ces tensions ?

Malgré l’accord de paix de Washington, les tensions RDC-Rwanda restent vives et les accusations croisées persistent. Les divergences sur les FDLR, le M23 et la gestion des groupes armés pourraient-elles faire échouer ce fragile processus ? La paix, si ardemment signée, peut-elle survivre à tant de défiance ?

Exécutions sommaires choquantes à Bukavu, le M23 accusé de crimes contre des civils

Sud-Kivu, RDC – Alors même que la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé un accord de paix à Washington le 27 juin dernier, les violences du M23 se poursuivent sans relâche dans les zones qu’il contrôle. Une vidéo bouleversante filmée à Bukavu expose la brutalité de ce groupe armé soutenu par Kigali, en flagrante contradiction avec les engagements diplomatiques pris quelques jours plus tôt.

Dans la séquence, largement relayée sur les réseaux sociaux le 10 mars 2025, un civil à genoux, mains en l’air, implore son bourreau de l’épargner :

« Mon père, je te supplie… Ne me tue pas, je t’en prie », gémit-il. Mais ses supplications n’y feront rien. Un coup de feu, un cri, puis le silence.

Un autre homme, apparemment complice des rebelles, ordonne l’exécution :

« Tue-le », lance-t-il, avant d’avertir les curieux :
« Si vous avez le cœur sensible, éloignez-vous. »

« Ils ont tué mon fils, il n’avait que 12 ans », hurle une mère en larmes à Muhungu, une autre localité de la ville de Bukavu.

Des actes barbares en pleine rue

Dans un autre épisode sordide, un jeune présumé voleur est publiquement exposé. Les rebelles suggèrent d’abord de le lapider, avant de l’abattre de deux balles dans la tête, devant une foule impuissante, enfants compris.

Ces scènes d’une rare violence soulignent une évidence glaçante : malgré l’accord de paix RDC-Rwanda, les crimes du M23 continuent en toute impunité, avec une férocité inchangée.

Un bilan officiel qui fait froid dans le dos

Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a dénoncé ces « actes odieux » du M23. Le ministère de l’Intérieur a dressé un rapport glaçant des exactions recensées du 9 mai au 16 juin 2025 dans les territoires sous occupation :

  • 289 exécutions sommaires de civils

  • 102 viols

  • 270 cas de tortures

  • Des centaines de disparitions forcées

  • Recrutements d’enfants-soldats

  • Arrestations arbitraires

  • Pillages systématiques de villages

Un accord de paix sous tension

Si l’accord signé à Washington le 27 juin devait ouvrir une nouvelle ère de stabilité entre Kinshasa et Kigali, les actes du M23 envoient un tout autre signal. Le groupe rebelle, qui affirme ne pas se sentir concerné par le texte, poursuit ses exactions, sous le regard impuissant des autorités locales et de la communauté internationale.

« Le contraste est saisissant entre les engagements diplomatiques et la réalité du terrain », commente un responsable humanitaire basé à Bukavu.
« L’Est du Congo continue de brûler, alors même que les chancelleries se félicitent d’un accord. »

Jusqu’où iront les atrocités du M23 dans l’Est de la RDC ?

Les populations civiles, elles, attendent autre chose que des signatures : elles attendent des actes, des sanctions et surtout la fin d’un calvaire qui dure depuis plus de deux décennies. La paix signée ne vaut que si elle s’applique. En RDC, le M23 défie encore le silence et la promesse d’une paix durable.

Accord RDC-Rwanda : Amnesty International dénonce un silence coupable sur les crimes dans l’Est

Au lendemain de la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, le 27 juin 2025 à Washington, Amnesty International tire la sonnette d’alarme. L’ONG déplore que ce texte ne contienne aucune disposition pour juger les auteurs des crimes dans l’est de la RDC, une région ravagée par les conflits depuis plus de deux décennies.

« En ne s’attaquant pas à l’impunité pour les crimes horribles commis dans l’Est, cet accord manque une occasion historique de briser un moteur ancien du conflit », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, ce mardi 1er juillet.

Une impunité qui alimente la violence

Selon Amnesty, l’absence de justice dans les précédents accords a souvent ouvert la voie à de nouvelles exactions. L’ONG alerte : sans sanctions, les crimes dans l’est de la RDC continueront d’alimenter un cycle de violences contre les civils.

Depuis la signature de l’accord, Amnesty affirme avoir reçu des rapports crédibles de nouveaux affrontements entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et les groupes Wazalendo, qui bénéficieraient de l’appui de l’armée congolaise, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Les combats auraient déjà coûté la vie à des civils, selon l’organisation. Elle signale aussi des enlèvements de jeunes hommes par le M23, sans nouvelles de leur sort.

Le M23 rejette l’accord de paix

Alors que le gouvernement congolais et le Rwanda ont signé l’accord à Washington, le M23 – en pourparlers séparés avec Kinshasa dans le cadre d’une médiation du Qatar – a déclaré ne pas se sentir concerné par ce texte.

Ce rejet inquiète Amnesty International, qui appelle la RDC et le Rwanda à faire pression sur les groupes armés qu’ils soutiennent, afin de placer la protection des civils au cœur du processus de paix.

« Depuis 25 ans, les habitants de l’Est ont vu de nombreux accords échouer. Aujourd’hui, ils méritent mieux que des promesses sans justice », insiste Agnès Callamard.

Des crimes documentés et impunis

Depuis novembre 2021, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de vastes territoires dans l’Est de la RDC, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante. Le Groupe d’experts de l’ONU et Human Rights Watch ont documenté le soutien du Rwanda au M23, comme pour d’autres groupes armés depuis les années 1990.

Le 27 janvier 2025, le M23 annonçait la prise de Goma. Le 16 février, ses troupes s’emparaient de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. L’ONU a confirmé des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires et des violations des droits humains dans les zones sous contrôle rebelle.

L’accord ignore la justice, alimente les doutes

Alors que l’accord de paix de Washington se veut porteur d’espoir, son absence de mécanisme judiciaire pour juger les crimes commis dans l’Est interroge. La justice pour les victimes reste le grand absent de ce processus, alors même qu’elle est la clé d’une paix durable.

Avion intercepté ou attaque ciblée ? Kinshasa parle de violation aérienne, l’AFC/M23 crie au crime contre les Banyamulenge

Ce lundi 30 juin 2025, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont intercepté un avion non identifié ayant violé l’espace aérien congolais.
Détecté par les radars militaires alors qu’il entrait illégalement sur le territoire national, l’appareil ne portait aucune immatriculation visible. Il se dirigeait vers une zone de conflit active dans l’Est du pays.

Cette violation de l’espace aérien congolais constitue une infraction grave aux normes internationales de l’aviation civile.

Les FARDC sécurisent le ciel congolais

Selon le communiqué officiel n°18 signé par le Général-Major Sylvain Ekenge, les autorités compétentes ont été immédiatement alertées. Les FARDC ont pris des mesures de sécurité adaptées pour protéger l’intégrité du territoire national.

Une enquête pourrait être ouverte afin de déterminer l’origine de l’appareil, sa mission exacte et d’éventuelles complicités.

Réactions et accusations croisées après l’interception

Quelques heures après cette interception, l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a accusé le gouvernement congolais d’avoir bombardé un avion humanitaire à destination de Minembwe. Elle qualifie cet acte de « crime prémédité » contre les populations civiles, notamment les Banyamulenge, et parle de nettoyage ethnique.

Kinshasa n’a, à ce stade, pas confirmé ces allégations. Le climat reste explosif dans l’Est, où les violences interethniques et les accusations de violation du cessez-le-feu se multiplient.

Défense de la souveraineté nationale

Face à cette violation de l’espace aérien congolais, les FARDC réaffirment leur détermination à protéger la souveraineté nationale et à empêcher toute intrusion étrangère susceptible de déstabiliser le pays.

Cette affaire pourrait raviver les tensions entre la RDC et ses voisins, à peine trois jours après la signature d’un accord de paix à Washington

Tensions RDC-Rwanda : les FDLR ravivent les clivages après l’accord de paix

Quelques jours seulement après la signature de l’accord de paix du 27 juin 2025 à Washington, les tensions RDC-Rwanda reprennent de plus belle. En cause : la question sensible des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), toujours au cœur du contentieux entre Kinshasa et Kigali.

Le ministre congolais de l’Industrie, Julien Paluku, a vivement réagi à une interview du chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, publiée par Jeune Afrique. Selon ce dernier, le retrait des troupes rwandaises dépendrait de la neutralisation des FDLR, accusées d’être soutenues par Kinshasa.

Julien Paluku : « Le Rwanda recycle sa propre menace »

Dans un message posté sur X, Julien Paluku rejette fermement ces accusations. Il les qualifie de « rhétorique usée » que Kigali utilise depuis trois décennies pour justifier ses incursions militaires dans l’est congolais.

Il rappelle que le Rwanda a occupé l’est de la RDC durant deux périodes : de 1998 à 2003, puis de 2022 à 2025. « Pourquoi n’ont-ils jamais neutralisé les FDLR durant ces 8 années d’occupation ? », s’interroge-t-il. S’appuyant sur des rapports de l’ONU, il estime qu’il ne resterait qu’un millier de combattants, dont certains seraient même « recyclés » par le régime de Kigali.

Kigali contre-attaque et relance les tensions RDC-Rwanda

La réplique du ministre rwandais ne s’est pas fait attendre. Sur X, Olivier Nduhungirehe tourne en dérision les propos de son homologue congolais :


« Si les FDLR sont un mythe, pourquoi votre gouvernement s’est-il engagé à les neutraliser dans ses propres déclarations ? »

Cet échange tendu révèle le manque de consensus entre les deux pays, malgré la signature de l’accord de Washington. Le plan CONOPS, censé désarmer les groupes armés comme les FDLR, reste difficile à appliquer tant que Kinshasa et Kigali ne s’accordent pas sur leur localisation, leur force réelle et leur rôle dans le conflit.

Paix fragile : au-delà des mots, une méfiance persistante

Cet affrontement verbal prouve que les tensions RDC-Rwanda ne se dissipent pas avec une simple signature. Pour espérer une paix durable, les deux parties doivent sortir de leurs récits opposés, cesser les accusations croisées, et construire une dynamique de vérité partagée.

Ituri : Une attaque de CODECO vise un site de déplacés en pleine trêve

Alors que le dialogue intergroupes armés se poursuit à Aru depuis le lundi 23 juin 2025, une attaque meurtrière attribuée à la milice CODECO a endeuillé le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. Cette attaque de CODECO en Ituri cible une fois de plus des civils, précisément un site de déplacés à Djangi, dans les premières heures du jeudi.

Le bilan provisoire fait état de 11 personnes tuées et 12 blessées graves, selon les informations recueillies sur place. Les blessés sont actuellement dans un état critique.

Un acte qui fragilise le dialogue d’Aru II

« C’est une situation déplorable. Alors que les miliciens CODECO participent aux discussions à Aru, ils exécutent des civils ailleurs », déplore Charité Banza, actrice de la société civile. Elle fustige l’hypocrisie de certains groupes armés, accusant certains de profiter du dialogue pour gagner du temps sans volonté réelle de paix.

Suite à cette attaque, une forte tension a été observée dans la salle du dialogue intergroupes armés à Aru. Certains participants auraient quitté la salle, suspendant temporairement les travaux. Ce dialogue dit “Aru II” devait se clôturer ce vendredi 27 juin.

CODECO : une menace persistante sur les civils déplacés

Depuis plusieurs mois, les sites de déplacés sont devenus la cible régulière des miliciens CODECO dans le territoire de Djugu. En avril dernier, une attaque contre le site de Djaiba avait fait plus de 70 morts et provoqué de lourds dégâts.

Cette nouvelle attaque de CODECO en Ituri relance le débat sur la pertinence du dialogue en cours. Plusieurs voix, dont celle de Charité Banza, appellent le gouvernement congolais à arrêter les responsables de CODECO présents à Aru et à les déférer devant la justice.

Joseph Kabila relance les consultations pour la paix en RDC

En visite à Bukavu, dans le Sud-Kivu, Joseph Kabila a entamé ce mercredi 25 juin une nouvelle phase de consultations sociales. L’ancien président veut, selon ses propres mots, « contribuer à restaurer la paix dans l’Est de la RDC », une région meurtrie par les conflits depuis plus de 30 ans.

Cette initiative intervient après son long séjour à Goma, où il avait déjà entamé un cycle similaire de rencontres. Il y avait notamment échangé avec les représentants de la rébellion AFC/M23, dans le cadre d’un dialogue informel mais porteur d’espoir.

Paix durable en RDC : la stratégie de Joseph Kabila en RDC

Ce mercredi à Bukavu, Kabila a reçu les chefs coutumiers venus de diverses chefferies du Sud-Kivu. Ces autorités traditionnelles ont salué une démarche inclusive, centrée sur le dialogue communautaire.

« Il a partagé son expérience et sa lecture de la crise sécuritaire actuelle. Son objectif est clair : voir tous les fils de ce pays se parler pour ramener la paix », ont-ils déclaré à l’issue de la réunion.

Les chefs coutumiers ont également fait part de leurs propositions pour désamorcer les conflits, insistant sur l’urgence de mettre tous les acteurs autour de la table. Pour eux, le message est fort : « La paix ne viendra que de l’unité nationale. »

Joseph Kabila, acteur majeur de la paix en RDC ?

En multipliant ces consultations, Joseph Kabila renforce sa posture d’homme de paix, dans un contexte où la recherche d’une solution durable pour l’Est du pays est une priorité nationale.

Ses initiatives, saluées par certaines couches sociales, laissent entrevoir une tentative de médiation parallèle, loin des canaux officiels, mais potentiellement efficaces. L’ancien président pourrait ainsi jouer un rôle d’équilibre entre mémoire d’État et médiation communautaire, dans une région où la méfiance envers les institutions reste forte.

Cette nouvelle dynamique engagée par Joseph Kabila pour la paix en RDC montre que la stabilité passe aussi par l’écoute des populations, la sagesse coutumière, et la volonté politique. À suivre de près.

Joseph Kabila de retour à Bukavu : acteur de paix ou fauteur de crise ?

Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo, est arrivé le 23 juin 2025 à Bukavu, dans le plus grand secret.
Ce retour fait suite à un séjour d’un mois à Goma, deux villes aujourd’hui sous le contrôle de l’AFC/M23 depuis février.

Cette présence discrète survient dans un climat de forte instabilité.
Depuis janvier, les offensives rebelles ont gagné du terrain, provoquant l’exode de milliers de civils.
Kinshasa accuse Joseph Kabila d’entretenir des liens avec l’AFC, et le tient pour complice dans la dégradation de la situation sécuritaire.

Privé de son immunité sénatoriale en mai dernier, l’ancien président cherche à reprendre la main.
À Bukavu, comme à Goma, il multiplie les rencontres avec chefs religieux, autorités traditionnelles et figures de la société civile.
Objectif annoncé : écouter les populations et proposer des solutions de sortie de crise.

Médiateur ou stratège en coulisses ?

Joseph Kabila affirme vouloir œuvrer pour la paix.
Mais ses détracteurs y voient une manœuvre politique visant à restaurer son influence dans l’Est congolais.
Le gouvernement, en pleine médiation internationale à Washington, observe cette initiative avec suspicion.

En parallèle, les Églises catholique et protestante ont proposé un dialogue national, soutenu par Kabila lui-même.
Mais ce soutien, dans le contexte actuel, divise les opinions.

Après deux ans d’absence passés principalement en Afrique du Sud, son retour dans le Kivu rallume les tensions.
Face à une région ravagée par la guerre et la méfiance, la question demeure :
Joseph Kabila est-il l’artisan d’un nouvel espoir… ou le moteur d’une crise sans fin ?

Tir meurtrier en RDC : deux soldats tués au Nord-Kivu

Un tir meurtrier en RDC a secoué la province du Nord-Kivu ce mardi 24 juin 2025. Dans la localité de Mungazi, située dans le groupement Luberike, territoire de Walikale, un militaire des FARDC, apparemment ivre dès l’aube, a ouvert le feu sur ses compagnons d’armes. Le drame s’est produit dans un contexte sécuritaire déjà fragile, non loin d’une position tenue par les rebelles de l’AFC/M23.

Un lourd bilan humain et une population terrorisée

Le bilan immédiat est dramatique : deux militaires tués sur place, et neuf autres grièvement blessés. Très vite, les blessés ont été pris en charge et transférés vers l’hôpital général de référence de Kibua. Grâce à la rapidité des secours, certaines vies ont pu être sauvées.

En parallèle, la population de Mungazi s’est retrouvée en état de choc. En effet, les détonations matinales ont semé la panique. Beaucoup ont cru à une nouvelle attaque rebelle. Ainsi, certains habitants se sont réfugiés dans les collines voisines, tandis que d’autres ont fermé boutique et se sont barricadés chez eux.

« Nous avons paniqué, pensant que les M23 entraient dans la ville », confie un commerçant du marché local.

Une réponse rapide des forces de l’ordre

Heureusement, les forces armées ont agi avec célérité. Le soldat fautif a été immédiatement neutralisé et arrêté. Il est désormais placé en détention. Par conséquent, il devra répondre de ses actes devant la justice militaire, conformément aux procédures en vigueur.

Cet incident tragique relance un débat de fond sur la discipline militaire et la gestion du personnel au sein des FARDC. De nombreux analystes estiment, par ailleurs, qu’il est temps d’introduire un suivi psychologique obligatoire et des tests d’alcoolémie réguliers, surtout dans les zones sensibles.

Une alerte sur la stabilité militaire

Ce tir meurtrier en RDC est révélateur d’une réalité plus profonde. Il souligne les failles dans l’encadrement psychologique des troupes, particulièrement dans les zones exposées aux tensions armées. Afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent, des réformes urgentes s’imposent, à la fois en matière de commandement, de prévention et de formation disciplinaire.

Attaques à Nyabiondo nuit agitée entre tirs et panique dans le Masisi

Masisi, Nord-Kivu – 23 juin 2025. De violents échanges de tirs ont secoué Nyabiondo, dans le territoire de Masisi, pendant toute la nuit du dimanche à ce lundi. Selon des sources locales, des hommes armés, identifiés comme wazalendo, ont fait irruption dans cette cité en déclenchant des tirs nourris, semant la panique parmi les habitants.

La zone étant sous contrôle des rebelles de l’AFC/M23, ces derniers ont immédiatement riposté, convaincus d’une attaque coordonnée. Les échanges ont duré jusqu’à 2 heures du matin, selon plusieurs témoignages recueillis sur place.

Un climat d’instabilité persistant

Cette nouvelle attaque à Nyabiondo intervient dans un contexte tendu. Le week-end dernier, des affrontements similaires ont éclaté à Kasopo, localité voisine, opposant les mêmes factions. Ces affrontements répétés alimentent un sentiment de peur grandissant au sein de la population.

Une reprise timide des activités

Au lendemain de cette nuit d’angoisse, les activités socioéconomiques ont repris lentement à Nyabiondo. Boutiques, écoles, transports : tout fonctionne au ralenti. Les habitants restent méfiants, redoutant de nouveaux incidents.

Une recrudescence des attaques

La région, toujours occupée par les forces AFC/M23, fait face à une intensification des attaques des wazalendo. Ces incursions armées fragilisent davantage la sécurité dans les villages autour de Nyabiondo, rendant la situation de plus en plus imprévisible.

Restauration de l’ordre public : Kisangani frappe fort

Le 23 juin 2025, Kisangani a franchi une étape décisive dans la restauration de l’ordre public. En effet, le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a lancé l’opération Ndobo, une initiative stratégique pour lutter contre la criminalité urbaine.

Lors de cette opération, dix-huit présumés criminels ont été présentés aux autorités. Parmi eux figurait Manega, un individu considéré comme dangereux, accusé d’avoir désarmé un chef de poste de police dans la commune de Tshopo.

En parallèle : Kapalata renaît de ses cendres

Le même jour, un autre événement important a marqué la ville. Il s’agit de l’inauguration officielle de l’école de police de Kapalata, située à 5 km de Kisangani. Longtemps abandonnée, cette école construite en 1957 a été totalement rénovée.

Grâce à un investissement de près de 500 000 dollars, financé par le gouvernement, l’école peut désormais accueillir 2 000 élèves. En outre, elle dispose de dortoirs modernes, de salles équipées, d’un nouveau réseau électrique sécurisé, ainsi que d’un puits profond pour l’accès à l’eau potable.

De la formation à la sécurité : une stratégie bien pensée

Ainsi, Jacquemain Shabani a salué cette réhabilitation, soulignant qu’elle représente un levier clé pour renforcer la sécurité nationale. Selon lui, la formation de policiers bien préparés est indispensable à la réussite de la restauration de l’ordre public.

De son côté, le gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendongolia, a affirmé :

« Ce n’est pas seulement une rénovation, c’est un signal fort. Cette école devient un pilier de l’autorité de l’État. »

Une vision claire pour l’avenir de Kisangani

En combinant l’opération Ndobo et la réouverture de Kapalata, le gouvernement affiche clairement sa volonté de rétablir durablement l’ordre. Ces deux actions s’inscrivent dans une vision globale de restauration de l’ordre public, à la fois répressive et préventive.

Pour conclure, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance d’un usage efficace de cette infrastructure :

« Plus on formera de policiers, plus nous renforcerons notre stabilité. »

Sommet USA Afrique : Tshisekedi en mission à Luanda

Le président Félix Tshisekedi est arrivé à Luanda ce lundi matin. Il y participe au Sommet USA Afrique 2025, une rencontre stratégique entre dirigeants africains et américains.

Plus de 1 500 délégués sont présents, dont plusieurs chefs d’État, ministres et leaders du secteur privé. L’événement réunit décideurs politiques et économiques autour de projets d’avenir.

Corridor de Lobito : priorité du Sommet USA Afrique

Le sommet se tient sous le thème « Les voies de la prospérité ». Au cœur des discussions : le corridor de Lobito, un projet phare pour l’intégration régionale.

Soutenu par les États-Unis via le Partenariat pour les infrastructures mondiales (PGII), ce projet relie l’Angola, la Zambie et la RDC. Il incarne un axe de développement logistique et commercial majeur.

Le président Tshisekedi interviendra dans un panel spécial pour défendre la vision congolaise de ce projet stratégique.

Diplomatie active et sécurité régionale

En marge des discussions économiques, le Sommet USA Afrique sert aussi de cadre aux échanges diplomatiques. Tshisekedi rencontrera plusieurs chefs d’État et hauts responsables américains, dont Massad Boulos, conseiller Afrique à la Maison Blanche.

La situation sécuritaire en Afrique centrale figure aussi à l’agenda. Le président congolais pourrait aborder le projet d’accord de paix entre la RDC, le Rwanda et les États-Unis, dont la signature est attendue très bientôt.

Un partenariat stratégique renforcé

Le sommet offre à la RDC une opportunité d’affirmer sa vision. Tshisekedi veut bâtir un partenariat économique durable avec les États-Unis. Infrastructures, agriculture, énergie, santé et numérique figurent parmi les secteurs prioritaires.

Ce sommet s’inscrit pleinement dans la stratégie du chef de l’État : repositionner la RDC comme un moteur de transformation sur le continent africain.

Paix en RDC : Muyaya appelle à l’unité pour libérer l’Est

Dimanche 22 juin, Patrick Muyaya, ministre de la Communication, s’est adressé aux Congolais dans une émission diffusée en ligne. Il a insisté sur la priorité du gouvernement : rétablir la paix en RDC, en particulier dans les zones sous occupation à l’Est du pays.

« Nos compatriotes vivant dans ces zones restent au cœur de nos préoccupations », a-t-il déclaré.

Une action quotidienne pour l’Est

Le ministre a souligné que le président Félix Tshisekedi suit la situation de près, tout comme l’ensemble du gouvernement. « Chaque jour, des efforts sont faits pour mettre fin à cette crise », a-t-il assuré. Le retour des déplacés et la réhabilitation des localités comme Goma ou Bukavu figurent parmi les priorités.

Discours de haine : le gouvernement alerte

Face à certains propos ethnicistes, Muyaya a dénoncé une manipulation dangereuse. Il a rappelé que les swahiliphones représentent 60 % de la population, écartant toute idée de marginalisation.

« Il est impensable que l’État stigmatise une majorité aussi forte de ses citoyens », a-t-il martelé.

Unité nationale : clé de la paix durable

En marge d’un échange avec la diaspora à Rome, le ministre a salué l’esprit d’unité des Congolais à l’étranger. Il a invité toutes les communautés à rejeter les discours de division.

« Nous devons faire bloc. La paix en RDC ne viendra que si nous restons unis. »

Accord de paix RDC Rwanda : Un pas décisif vers la stabilité

L’accord de paix RDC Rwanda  a franchi une étape majeure ce mercredi à Washington. Les délégations de la République démocratique du Congo et de la République du Rwanda ont paraphé ce texte stratégique, en présence d’un représentant du Qatar et sous la médiation des États-Unis. Cette avancée diplomatique témoigne d’une volonté commune de mettre fin aux tensions prolongées entre les deux pays.

Trois jours de négociations pour une stabilité durable

Le document s’appuie sur la déclaration de principes du 25 avril 2025. Pendant trois jours, les représentants congolais et rwandais ont mené des échanges qualifiés de « constructifs ». Ces discussions ont porté sur des enjeux politiques, sécuritaires et économiques. La signature officielle de l’accord est prévue le 27 juin, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio.

Les principales dispositions de l’accord de paix rdc rwanda 2025

L’accord prévoit plusieurs engagements majeurs :

  • Le respect mutuel de l’intégrité territoriale

  • L’interdiction totale des hostilités

  • Le désarmement et désengagement des groupes armés non étatiques

  • La création d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, fondé sur le CONOPS du 31 octobre 2024

En outre, le texte inclut des mesures pour le retour des réfugiés, l’accès humanitaire et un cadre pour une intégration économique régionale renforcée.

Un soutien diplomatique fort

Le Qatar et les États-Unis ont apporté un appui décisif tout au long du processus. Leur rôle de facilitateurs a permis une coordination fluide entre les deux pays signataires. Les gouvernements congolais et rwandais ont salué « les efforts conjoints » et l’engagement constant de leurs partenaires.

En route vers une paix durable

Un sommet présidentiel se tiendra prochainement à Washington. Il visera à consolider les acquis de l’accord de paix RDC Rwanda 2025 et à ouvrir une nouvelle ère de coopération dans la région des Grands Lacs.

Crimes de guerre RD Congo : déportations vers le Rwanda

Goma, RD Congo – L’est de la République démocratique du Congo traverse une crise dramatique. Plus de 1 500 civils ont été déportés de force vers le Rwanda par le groupe armé M23, selon un nouveau rapport de Human Rights Watch. Soutenu par Kigali, ce groupe rebelle impose une terreur qui viole les Conventions de Genève. Ces crimes de guerre en RD Congo menacent gravement la stabilité régionale.

Une stratégie de déportation organisée par le M23

Depuis fin 2021, le M23, appuyé par le Rwanda, a pris le contrôle de vastes zones du Nord-Kivu. En février 2025, les rebelles ont ordonné l’évacuation forcée de milliers de déplacés autour de Goma. Ils ont d’abord regroupé les populations dans la ville, avant de les envoyer au Rwanda.

Plusieurs victimes décrivent des menaces directes. Une jeune femme témoigne : « Ils ont dit que ceux qui refusaient de partir seraient abattus. » Un autre déplacé ajoute : « Ils ont brûlé nos papiers. Aujourd’hui, je n’ai plus de preuve que je suis Congolais. »

Crimes de guerre RD Congo : Kigali impliqué dans les opérations

Des éléments concrets désignent l’armée rwandaise comme responsable des opérations. Ses soldats commandent les bases du M23, utilisent des drones et dirigent les combats. En mai, le gouvernement rwandais a escorté des journalistes étrangers dans les zones sous contrôle M23, révélant ainsi son influence directe.

D’après Human Rights Watch, cette implication militaire constitue une occupation illégale. En droit international, Kigali peut donc être tenu pénalement responsable des crimes commis sur le sol congolais.

Le HCR critiqué pour son rôle dans les déportations

Le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) soutient que les retours des déplacés sont « volontaires ». Or, plusieurs témoignages contredisent cette version. Une déplacée raconte : « Même si nous avons refusé, ils nous ont quand même envoyés au Rwanda. »

Le 27 mai, le HCR a reconnu que certaines opérations se sont déroulées sous pression. Ce mea culpa soulève de nombreuses questions sur l’impartialité de l’agence dans ce conflit.

Crimes de guerre RD Congo : la CPI ouvre une enquête

Face à la gravité des faits, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé une enquête renforcée sur les crimes de guerre en RD Congo. Les déportations forcées et l’occupation militaire pourraient entraîner des poursuites contre des officiers du M23 et de l’armée rwandaise.

Pourtant, malgré la gravité de la situation, la communauté internationale reste passive. Aucune sanction n’a encore été prise contre Kigali. Les civils, eux, continuent de vivre dans la peur, abandonnés à leur sort.

Crimes de guerre, exactions et silence coupable – Le plaidoyer de Genève qui dérange Kigali

Alors que l’Est de la République démocratique du Congo sombre sous une nouvelle vague de violences, la voix courageuse de Maître Chantal Chambu Mwavita, ministre congolaise des Droits Humains, résonne jusqu’au siège des Nations unies à Genève.

Exécutions sommaires, viols collectifs, enrôlements forcés d’enfants, villages rasés… Dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, les témoignages affluent, documentés par des ONG locales et internationales. Une véritable stratégie de terreur, soutenue par les forces rwandaises, que Kinshasa qualifie de nettoyage ethnique prémédité.

Face à l’inaction des mécanismes internationaux de justice, la ministre congolaise mène un plaidoyer déterminé pour que l’impunité cesse. Depuis Genève, elle a remis un rapport accablant au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, prouvant l’implication directe du M23 et de l’armée rwandaise dans ces crimes systématiques.

« Il ne s’agit plus de simples affrontements armés mais d’un projet criminel contre les civils congolais. Le monde ne peut plus détourner les yeux », a déclaré Maître Chambu.

Une situation qualifiée de « grave et alarmante » par l’ONU

Dans son intervention du 16 juin 2025 devant le Conseil des droits de l’homme, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme :

« L’ampleur des violations documentées par notre mission d’établissement des faits est effroyable. La situation à l’Est de la RDC est grave et alarmante. »

Selon le Haut-Commissaire, toutes les parties au conflit — M23, FARDC, milices Wazalendo — ont commis des crimes : meurtres, viols, enrôlements forcés, pillages.

En février dernier, une mission d’établissement des faits avait été lancée par l’ONU. Le rapport préliminaire présenté en juin confirme :

  • • Des enfants enrôlés de force,
    • Des violences sexuelles massives,
    • Le bombardement de quartiers civils à Goma par le M23,
    • Des attaques contre des hôpitaux (ex: Ndosho, Heal Africa à Goma),
    • Le déplacement forcé d’un million de personnes.

Les équipes du Haut-Commissariat font état d’un effondrement total de la chaîne de commandement au sein des FARDC lors de la chute de Goma, laissant la population civile en proie aux exactions.

L’impunité pointée du doigt, Kigali au cœur des accusations

Le soutien militaire du Rwanda au M23 est au centre des accusations. Volker Türk a exhorté :

« Je réitère mon appel au Rwanda pour qu’il retire ses troupes de la RDC et mette fin à son soutien au M23. »

De son côté, Chantal Chambu appelle à :

  • • Une accélération des procédures devant la Cour pénale internationale (CPI),
    • La mise en œuvre urgente de la Résolution 2773,
    • La création d’un mécanisme spécial pour la RDC, comme cela a été fait pour d’autres conflits dans le monde.

« La communauté internationale doit cesser de ménager Kigali au nom d’intérêts géopolitiques cyniques », martèle-t-elle.

Une crise humanitaire majeure

La situation humanitaire est dramatique :

  • • Plus d’un million de déplacés,
    • Des écoles et hôpitaux détruits,
    • Le risque d’épidémies (polio, rougeole) accru par la baisse du financement humanitaire.

Les défenseurs des droits humains, journalistes et humanitaires subissent menaces, assassinats, détentions arbitraires.

« La violence a réduit l’espace pour les défenseurs des droits humains et les médias », déplore Volker Türk, évoquant la mort de plusieurs militants et la censure orchestrée par les autorités congolaises et les groupes armés.

Un espoir ténu porté par la diplomatie

Plus que jamais, la RDC se retrouve à la croisée des chemins. Le combat diplomatique mené par Chantal Chambu Mwavita à Genève est porteur d’un espoir fragile.

Mais pour que justice soit faite, encore faut-il que la communauté internationale surmonte son inertie et ses intérêts géopolitiques. L’Histoire jugera.

La montée de la violence à Kinshasa secoue le système judiciaire

La justice congolaise alerte. De nombreux détenus se sont évadés de prisons, notamment de Makala à Kinshasa, selon une lettre du procureur général, Firmin Mvonde Mambu, adressée aux procureurs régionaux. Il exige des recherches immédiates et la présentation d’un rapport synthétique .

En effet, des criminels dangereux — certains jugés pour meurtre, tortures, atteinte à la sécurité de l’État et vols à main armée (« kuluna ») — circulent désormais en toute liberté. En parallèle, Kinshasa subit une vague croissante de braquages et de vols à main armée. Ce lien entre évasions et explosion de la criminalité inquiète les autorités .

Lors d’une réunion le 9 juin entre le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) et le ministère de la Justice, les responsables ont pointé du doigt la cause principale : des libérations conditionnelles illégales. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, aurait accordé des grâces sans respecter les critères légaux.

Cette politique improvisée a détendu le dispositif pénitentiaire. Or, les prisons manquent de places, les lieux de détention sont vétustes, et aucun centre d’accueil pour prévenus n’existe en dehors de Makala. Les magistrats dénoncent aussi l’interdiction de transférer les détenus sans solution alternative .

Lors de la réunion, des magistrats du CSM ont insisté sur la révision des actes ministériels et présidentiels ayant induit ces libérations. Ils ont exprimé des réserves sur les grâces présidentielles appliquées sans contrôle légal. Le vice-ministre de la Justice a, quant à lui, réaffirmé la volonté d’intensifier la lutte contre la grande criminalité et annoncé la création rapide d’une commission chargée d’analyser les recommandations des États‑généraux de la Justice (2015, 2024) .Pour conjurer cette spirale criminelle, la justice doit agir vite et fermement. Car la population urbaine attend des réponses concrètes. L’impunité ne peut plus être tolérée.

Deux nouveaux avions pour booster la mobilité des FARDC et renforcer leurs opérations

Le 14 juin 2025, le Vice-Premier ministre en charge de la Défense, S.E. Me Guy Kabombo Muadiamvita, a officiellement remis deux avions de transport au Chef d’État-Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Baptisés Général de corps d’armées Mahele Lieko Bokungu et Général de corps d’armées Leonard Mulumba Nyunyi, ces appareils constituent le premier lot d’une série de quatre avions destinés à renforcer la capacité opérationnelle de l’armée congolaise.

Ces avions seront affectés à l’état-major général ainsi qu’à l’état-major de la force terrestre, avec pour mission principale d’optimiser les déplacements des officiers supérieurs. L’objectif est d’améliorer la supervision directe des troupes sur le terrain, permettant ainsi une réactivité accrue face aux défis sécuritaires dans plusieurs régions du pays.

Cette dotation s’inscrit dans une stratégie plus large visant à moderniser et à rendre plus efficace la logistique militaire des FARDC, essentielle pour renforcer la stabilité et la sécurité dans un contexte encore marqué par des menaces persistantes, notamment dans l’Est du pays.

Bintou Keita à Goma, entre tensions, espoirs et adieux à la force régionale

La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, a terminé sa visite à Goma ce dimanche 15 juin, entamée trois jours plus tôt. Un déplacement stratégique, avant son briefing attendu le 27 juin au Conseil de sécurité, pour livrer une analyse affinée de la situation dans l’Est du pays.

Durant son séjour, elle a rencontré les dirigeants de l’AFC/M23, les forces régionales de la SAMIDRC en fin de mission, ainsi que des civils, membres des FARDC, de la police congolaise (PNC) et du personnel onusien. Les échanges ont été marqués par des remerciements sincères envers la MONUSCO, notamment pour l’aide et la protection offerte pendant les moments critiques.

« Lorsque l’hélicoptère a atterri, j’ai senti une onde d’émotion. Mais aussi de l’espoir », a confié Mme Keita.

Elle a également rendu hommage aux Casques bleus tombés et rappelé que, malgré les retraits progressifs, la MONUSCO continue de sauver des vies, notamment en assurant la protection de militaires congolais en attente d’évacuation. En avril dernier, plus de 1 359 éléments FARDC et PNC avaient été transférés de Goma à Kinshasa grâce à une coopération avec le CICR et les autorités.

Dans un contexte où la situation reste instable et les initiatives de paix fragiles, cette visite s’inscrit dans une tentative de préserver un dialogue ouvert et d’encourager des solutions concrètes pour les civils pris au piège du conflit.