Kinshasa ouvre un colloque international sur le GENOCOST et relance l’appel à un Tribunal pénal pour la RDC

Sous la coordination de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, un colloque international s’est ouvert ce lundi 29 juillet 2025 à Kinshasa, consacré à la reconnaissance des génocides commis sur le sol congolais. Cette rencontre majeure s’inscrit dans le cadre de la troisième commémoration du GENOCOST, célébrée chaque 2 août.

Vers un Tribunal pénal international pour la RDC ?

Réunissant juristes, chercheurs, représentants d’institutions nationales et internationales, le colloque vise à faire avancer la vérité historique et juridique autour des crimes à caractère génocidaire perpétrés en RDC depuis les années 1990. L’un des points clés de cette mobilisation est l’intensification du plaidoyer diplomatique, avec un objectif clair : la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC, à l’image de ceux pour le Rwanda ou l’ex-Yougoslavie.

Une stratégie nationale pour la mémoire et la justice

Au-delà des ambitions judiciaires, le gouvernement a annoncé l’élaboration d’une stratégie nationale de mémoire, afin d’honorer les millions de victimes, tout en impliquant la diaspora congolaise dans ce processus mémoriel. L’approche adoptée est transversale : historique, scientifique, politique, mais surtout profondément humaine.

Un engagement fort du président Tshisekedi

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a réaffirmé que :

“Le GENOCOST ne se limite pas à la réparation. Il constitue un appel à la vérité, à la justice et à la non-répétition.”

Un message fort, alors que la RDC intensifie son plaidoyer au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et devant l’Assemblée générale des Nations unies, pour que les crimes de masse dont elle a été victime soient reconnus comme génocidaires.

Accord de Doha en danger : aucun engagement respecté au 29 juillet

Dix jours après la signature de l’accord de principes entre le gouvernement congolais et le M23, le constat est amer. Ce mardi 29 juillet 2025, aucune mesure concrète n’a été mise en œuvre, alors que les deux parties s’étaient engagées à appliquer les premières dispositions immédiatement, et au plus tard ce jour.

Signé à Doha, au Qatar, cet accord prévoyait notamment un cessez-le-feu permanent, la libération des détenus, ainsi que la poursuite des négociations vers un accord de paix global.

Sur le terrain, les hostilités se poursuivent

Malgré l’engagement formel, des combats sporadiques se poursuivent au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Le cessez-le-feu, censé entrer en vigueur dès la signature, reste lettre morte.

Du côté des mesures de confiance, la situation est tout aussi bloquée. Le gouvernement, par la voix du Vice-premier ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani, avait promis la libération mutuelle des détenus avant le 29 juillet. Or, ce mardi, aucune libération n’a eu lieu.

Le processus de Doha en péril

Face à ce blocage, la rébellion de l’AFC/M23 menace de boycotter la prochaine session de négociations prévue le 8 août à Doha. Selon ses responsables, le gouvernement congolais retient encore plus de 700 prisonniers, condition jugée inacceptable pour poursuivre le dialogue.

Pour rappel, les deux parties s’étaient engagées, dans le texte signé à Doha, à négocier un accord de paix global et à le signer au plus tard le 17 août 2025, dans un esprit de coopération et de compromis. Mais ce retard d’exécution fait désormais craindre un possible échec du processus de Doha.

Antenne A sous pression : un réalisateur enlevé par des militaires

La station de télévision Antenne A, l’une des plus anciennes du paysage médiatique congolais, a été prise d’assaut ce lundi par une quarantaine de militaires dans la commune de Gombe, au centre-ville de Kinshasa.

Selon un responsable de la chaîne, les forces armées ont fait irruption dans les locaux situés avenue du Livre, avant d’arrêter le réalisateur Léonard Muhemeri, sans fournir la moindre explication.

« Près de 40 militaires ont débarqué à Antenne A et ont amené le réalisateur Léonard Muhemeri sans aucune explication. Jusque-là, ils interdisent l’accès et empêchent le personnel qui était au bureau de sortir. Ils cherchent un responsable », a confié ce cadre à nos sources.

L’accès toujours bloqué, l’inquiétude grandit

Le personnel présent sur place se retrouve confiné dans les bureaux, l’accès extérieur étant verrouillé par les militaires. L’objectif de cette opération n’a pas encore été précisé, et le lieu de détention du réalisateur reste inconnu.

L’incident soulève des inquiétudes quant à la liberté de la presse en RDC, alors qu’aucune autorité militaire ou gouvernementale n’a encore réagi publiquement.

Accord de paix RDC-Rwanda : Tshisekedi et Kagame bientôt à Washington

Le président américain Donald Trump a confirmé ce lundi 28 juillet 2025 la tenue prochaine d’un sommet entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Washington, destiné à consolider l’accord de paix RDC-Rwanda. Cet accord, signé le 27 juin sous la médiation des États-Unis et du Qatar, vise à mettre fin aux violences dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Une médiation américaine pour stabiliser la région

L’accord initial a été paraphé à Washington par Thérèse Kayikwamba Wagner pour la RDC et Olivier Nduhungirehe pour le Rwanda. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le président Donald Trump ont supervisé la cérémonie. Trump a salué « un triomphe pour la paix dans les Grands Lacs », insistant sur les enjeux économiques et géostratégiques de cette avancée.

Les engagements incluent :

  • un cessez-le-feu immédiat ;

  • le retrait des troupes rwandaises de la RDC sous 90 jours ;

  • la neutralisation des FDLR ;

  • un mécanisme conjoint de surveillance ;

  • et un plan de relance économique transfrontalier soutenu par les États-Unis.

Le M23 et la Déclaration de Doha

En parallèle, la RDC et le M23 ont signé à Doha une Déclaration des principes. Le mouvement armé s’engage à :

  • respecter le cessez-le-feu,

  • libérer les zones occupées,

  • faciliter l’aide humanitaire,

  • et déposer les armes sous supervision internationale.

Un accord final RDC–M23 est attendu à Doha d’ici le 18 août.

Un sommet pour une validation politique

La visite annoncée des deux chefs d’État à Washington donnera un poids politique à ces engagements. Un plan d’action commun devrait être signé, définissant :

  • la sécurisation des frontières,

  • le retour des déplacés,

  • et la relance de la coopération bilatérale.

Un optimisme prudent

Malgré l’élan diplomatique, les doutes persistent. De précédents accords (Nairobi, Addis-Abeba) ont échoué. La réussite dépendra :

  • de la volonté politique réelle des deux pays,

  • du retrait effectif du Rwanda,

  • du désarmement du M23,

  • et du suivi international rigoureux.

Vers un tournant historique ?

Si les engagements sont respectés, l’accord de paix RDC-Rwanda pourrait ouvrir une nouvelle ère pour la région. Pour des millions de civils de l’Est congolais, cette rencontre pourrait incarner un véritable espoir de paix durable.

Massacre de Komanda : le pape Léon XIV, le gouvernement et l’ONU s’indignent face à l’horreur en Ituri

Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025, des islamistes ADF affiliés à l’État islamique ont attaqué la paroisse Bienheureuse-Anuarite à Komanda, en Ituri. Ils ont tué au moins 43 civils, dont des fidèles catholiques rassemblés pour une veillée. Les assaillants ont aussi blessé plusieurs personnes et enlevé des villageois, emmenés de force dans la forêt. Ils ont mis le feu à des habitations et des boutiques, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante.

Le pape et la Première ministre expriment leur douleur

Informé du massacre de Komanda, le pape Léon XIV s’est dit « consterné » et « profondément affligé ». Dans un message signé par le cardinal Pietro Parolin, le Vatican appelle à soutenir les populations de cette région meurtrie et à renforcer le développement humain intégral.

De son côté, la Première ministre congolaise a dénoncé un acte « lâche et odieux ». Elle a présenté ses condoléances aux familles endeuillées et exhorté la population à faire bloc derrière les forces armées. Le gouvernement promet de soigner les blessés et de renforcer les opérations contre les ADF.

L’efficacité de l’opération Shujaa remise en question

Le massacre de Komanda relance les doutes sur l’opération militaire Shujaa, lancée en 2021 par les armées congolaise et ougandaise pour neutraliser les ADF. Selon un récent rapport de l’ONU, l’opération a éliminé certains chefs rebelles, mais n’a pas stoppé les violences.

Les ADF profitent du retrait progressif des FARDC, concentrées ailleurs, pour renforcer leur présence dans le nord-ouest du Lubero et l’est de Beni. Le journaliste congolais Nicaise Kibel Bel Oka, spécialiste du terrorisme, confirme que les rebelles restent actifs et dangereux, surtout dans les zones forestières difficiles d’accès.

Le M23 suspend sa participation aux pourparlers tant que ses prisonniers ne sont pas libérés

À la veille du prochain cycle des négociations M23 Doha, une vive tension diplomatique est montée d’un cran ce vendredi 25 juillet 2025. Depuis Goma, Benjamin Mbonimpa, chef de la délégation du M23-AFC, a annoncé que son mouvement ne participera pas au « Doha 6 » tant que les 700 prisonniers du M23 ne seront pas libérés, en conformité avec la déclaration de principes déjà signée entre les deux parties.

« Avant de retourner à Doha, tous nos prisonniers doivent être libérés. La libération est une condition non négociable », a martelé Mbonimpa, dénonçant un manque de volonté de Kinshasa.

Menaces d’expansion vers Kinshasa et dénonciation de Kinshasa à Doha

Dans une déclaration particulièrement virulente, Benjamin Mbonimpa a accusé le gouvernement congolais d’avoir « imploré le M23 » lors des négociations précédentes, allant jusqu’à proposer « une petite forêt ou le territoire de Lubero » en échange de certains prisonniers.

« On ne peut pas troquer la vie humaine. La vie est sacrée », a-t-il déclaré, accusant Kinshasa de chantage humanitaire.

Il a aussi affirmé que l’AFC/M23 entend étendre « la sécurité et l’ordre » jusqu’à Kinshasa, si les engagements ne sont pas tenus. Le mouvement rebelle considère avoir un rôle central à jouer dans la « restauration de l’autorité de l’État » sur l’ensemble du territoire national.

M23 Doha : vers un boycott assumé du dialogue ?

À quelques jours de la reprise prévue des pourparlers à Doha, la suspension annoncée par le M23 place le processus de paix en situation critique. Mbonimpa promet désormais la publication régulière d’un « bulletin de violations du cessez-le-feu », accusant le gouvernement d’attaques répétées.

Concernant un éventuel retrait des zones contrôlées par le M23-AFC, la réponse est catégorique :

« Aucune force ne nous délogera. Nous sommes chez nous. »

Kabila, Doha et le spectre du fédéralisme

Interrogé sur la présence de Joseph Kabila à Goma, le chef du M23 a nié tout lien formel entre l’ancien président et son mouvement, tout en saluant « un homme qui mérite le respect de toute la République ». Il a dénoncé un procès d’intention visant à exclure les kabilistes du dialogue national.

Enfin, Benjamin Mbonimpa a plaidé pour une réforme profonde de l’État congolais :

« Le fédéralisme est la meilleure forme d’État pour faire décoller ce pays. »

Entre le procès de Joseph Kabila reporté et les menaces du M23 Doha, les signes d’une rupture imminente du processus de paix s’accumulent. La balle est désormais dans le camp de Kinshasa : céder à l’ultimatum ou risquer une escalade militaire.

M23 RDC : l’ONU empêchée d’enquêter dans les zones sous contrôle rebelle

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) a dénoncé le mercredi 23 juillet 2025 le refus d’accès opposé à sa mission d’enquête par le groupe armé M23 RDC. L’équipe, en déplacement officiel au Rwanda, devait se rendre à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, pour inspecter les zones sous contrôle du M23.

« Ce refus entrave sérieusement notre travail d’établissement des faits », a indiqué le HCDH sur le réseau X. Le Haut-Commissaire Volker Türk appelle toutes les parties à coopérer pleinement avec cette mission, lancée en février par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, pour enquêter sur les exactions dans l’Est de la RDC.

Un accès refusé à la frontière Gisenyi-Goma

La porte-parole du HCDH à Genève, Liz Throssell, a précisé que l’équipe avait informé à l’avance le M23 de sa venue. Pourtant, au poste-frontière de Gisenyi-Goma, les agents de l’immigration nommés par le M23-AFC (Alliance Fleuve Congo) ont bloqué l’entrée du personnel onusien.

Cette entrave intervient alors que la mission doit publier son rapport final en septembre, sur la base des informations collectées depuis le début de l’année. Ce rapport devrait précéder la mise en place d’une commission d’enquête indépendante, le plus haut niveau d’investigation autorisé par le Conseil.

Entre promesse de cessez-le-feu et obstacles diplomatiques

Le M23 RDC, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, avait lancé une offensive éclair en janvier-février 2025, s’emparant de plusieurs zones stratégiques, dont une partie de Goma. Le 19 juillet dernier, une déclaration de principes pour un cessez-le-feu permanent a été signée à Doha entre Kinshasa et le M23.

Mais sur le terrain, les tensions persistent. Outre l’accès refusé, la mission onusienne souffre d’un manque de financement. Le HCDH a dû rediriger 1,1 million de dollars de fonds pour maintenir ses activités, faute de contributions volontaires suffisantes des États membres. Une situation qui pourrait retarder la création de la future commission jusqu’en 2026.

Addis-Abeba sous tension : RDC, Rwanda et HCR face au casse-tête des réfugiés

Une réunion tripartite sous haute tension s’est ouverte ce jeudi à Addis-Abeba entre la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Menée par le vice-premier ministre congolais Jacquemain Shabani, cette rencontre vise à apaiser les tensions liées à la gestion des réfugiés RDC-Rwanda, dans un contexte régional marqué par les violences persistantes à l’Est de la RDC.

Les discussions portent notamment sur la situation délicate des réfugiés congolais installés au Rwanda et celle des réfugiés rwandais vivant en RDC. Ces déplacements massifs résultent des combats impliquant le groupe armé M23, que Kinshasa accuse Kigali de soutenir. Des accusations que le Rwanda continue de rejeter, tout en appelant à une coopération plus « pragmatique » sur le terrain humanitaire.

Risques de refoulement et pression sur le HCR

La réunion intervient alors que des inquiétudes croissantes émergent sur de possibles violations du droit international, notamment en matière de refoulement forcé. Début juin, la ministre congolaise des Droits humains, Maître Chantal Chambu, avait dénoncé publiquement la déportation de civils congolais vers le Rwanda. À Genève, elle a exhorté le Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés à retirer tout soutien du HCR à ces transferts controversés.

Le rôle de l’agence onusienne dans cette crise est donc au cœur des échanges. Objectif : obtenir des garanties sur la protection des civils, le respect des droits humains et la mise en place de mécanismes bilatéraux durables entre Kinshasa et Kigali.

Une diplomatie humanitaire sous pression

Malgré la gravité de la situation, les trois parties affichent une volonté prudente d’aboutir à des engagements concrets. Dans les coulisses, la communauté internationale observe de près cette tentative de rétablir un dialogue autour de la question des réfugiés RDC-Rwanda, considérée comme un maillon essentiel pour stabiliser la région des Grands Lacs.

Tandis que la crise humanitaire s’aggrave à l’Est, Addis-Abeba pourrait bien devenir le théâtre d’un premier pas vers une désescalade, encore fragile.

M23 Doha : trois jours après l’accord, les rebelles s’emparent de Luke et Katobotobo

À peine la signature de la déclaration des principes à Doha, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont relancé les hostilités dans l’est de la RDC. Ce mercredi 23 juillet, ils se sont emparés de Luke et Katobotobo, deux localités stratégiques situées dans le groupement Nyamaboko 1er, territoire de Masisi au Nord-Kivu.

Des combats violents ont opposé les rebelles aux Wazalendo, milices d’autodéfense locales, semant la panique dans les villages environnants. Les détonations ont été entendues dès l’aube, marquant une nouvelle violation des engagements pris à Doha.

Le processus M23 Doha déjà fragilisé

La déclaration des principes signée à Doha prévoyait une désescalade immédiate entre les groupes armés. Or, selon plusieurs sources locales, cette reprise des combats constitue une rupture flagrante de l’accord.

« C’est une véritable trahison de l’esprit de paix. Comment peut-on appeler à la retenue d’un côté, et avancer militairement de l’autre ? » déplore un leader communautaire de Nyamaboko.

Alors que le processus M23 Doha se voulait porteur d’espoir, ces nouveaux affrontements remettent en question la sincérité des signataires et l’efficacité des mécanismes de suivi. Pendant ce temps, la population civile reste piégée entre promesses de paix et réalités de guerre.

Joseph Kabila en embuscade : quel jeu politique après Doha et Washington ?

Pendant que Kinshasa négocie à Washington un accord bilatéral avec Kigali — sous médiation américaine — et que Doha accueille la signature d’une déclaration de principes entre la RDC et l’AFC/M23, Joseph Kabila, lui, trace une autre voie.

L’ancien président congolais, toujours basé à Goma, rejette fermement le volet minier de l’accord de Washington. Bien qu’il ait perdu son immunité parlementaire, il refuse de quitter la scène. Au contraire, il prépare son repositionnement politique.

Kabila consulte à l’est et cible le dialogue national

Ces dernières semaines, Joseph Kabila a enchaîné les rencontres à Goma et Bukavu. Un rapport a été rédigé à l’issue de ces consultations, mais sa publication reste en suspens. La conférence de presse prévue a été reportée, laissant planer le mystère.

Cependant, selon un proche joint par nos confrère de RFI, ce document pourrait être présenté lors du dialogue national en gestation, porté par l’Église catholique et l’Église protestante. Et Kabila a bien l’intention d’y participer.

Ses proches assurent qu’il ne vise pas un retour au pouvoir, mais souhaite peser sur l’agenda politique, en particulier sur les questions de gouvernance et de sécurité dans l’Est.

Washington, gouvernance inclusive et lobbying discret

Le climat diplomatique actuel pourrait lui être favorable. Les États-Unis ont récemment rappelé l’urgence d’une « gouvernance inclusive » en RDC. La porte-parole du Département d’État, Tammy Bruce, a insisté sur le droit des déplacés à retrouver un avenir stable.

Une position proche de celle défendue par Kikaya Bin Karubi, conseiller de Kabila, qui s’est récemment rendu à Washington pour un lobbying discret. Officiellement, Kabila reste attentif aux évolutions, sans soutenir ouvertement aucun camp.

Joseph Kabila RDC : en retrait ou en attente ?

En coulisses, Joseph Kabila observe, consulte et agit. Ni les poursuites engagées contre lui ni les négociations internationales en cours ne semblent l’éloigner de ses ambitions. Il entend jouer sa propre partition, loin des projecteurs mais non sans influence.

M23 : Un rapport de l’ONU révèle les connexions de Kabila, Katumbi et Numbi

Le rapport M23 ONU, récemment rendu public, jette encore une lumière troublante sur les connexions politiques entourant la rébellion dans l’est de la RDC. Selon les experts des Nations unies, Joseph Kabila, Moïse Katumbi et John Numbi – bien qu’ils ne se soient pas officiellement ralliés au mouvement armé AFC/M23 – ont entretenu des contacts réguliers avec Corneille Nangaa, ainsi qu’avec les autorités de Kigali et de Kampala.

Le document souligne également de vives tensions internes au sein du M23, exacerbées par des nominations contestées et l’annonce du possible retour de Joseph Kabila dans l’Est du pays. Cette situation aurait ravivé les fractures historiques entre les factions alignées respectivement sur le Rwanda et l’Ouganda.

Laurent Nkunda bientôt de retour ?

Pour rétablir une forme de cohésion, le gouvernement rwandais envisagerait de nommer Laurent Nkunda, figure militaire controversée et sous sanctions internationales, à un poste-clé au sein du mouvement rebelle.

Par ailleurs, la promesse du M23 d’unifier groupes armés et figures politiques progresse. Plusieurs milices, dont d’anciens Wazalendo, séduits par les avancées du M23 sur le terrain, ont changé de camp pour rejoindre la rébellion.

Processus de paix RDC-M23 : Tensions autour de la restauration de l’autorité de l’État après Doha

Le processus de paix RDC-M23 entre dans une phase décisive. Samedi, à Doha, le gouvernement congolais et le groupe armé AFC/M23 ont signé une déclaration de principes, censée préparer la voie vers un accord de paix global. Mais si le texte évoque une « restauration de l’autorité de l’État », les deux camps en donnent des lectures très différentes.

Sur le terrain, la réalité est complexe. Le M23 contrôle toujours plusieurs localités et y a installé une administration parallèle : gouverneurs, services, et même un début de système bancaire. Le mouvement armé l’a clairement affirmé : pas question de se retirer de ces territoires.

Un retrait renvoyé à plus tard

Contrairement aux précédentes négociations où Kinshasa exigeait un retrait immédiat de Goma et Bukavu, la déclaration de Doha évite le mot « retrait ». Elle se limite à mentionner un cessez-le-feu permanent et l’interdiction de tout changement de position militaire.

La question du retour effectif de l’autorité de l’État est reportée à l’accord de paix global, dont la signature est prévue au plus tard le 17 août, après des discussions devant s’ouvrir dès le 8 août.

Pour le professeur Martin Ziakwau de l’Université catholique du Congo, le défi est immense : « Il ne suffit pas de mettre fin au conflit militaire. Il faut créer les conditions d’une paix durable », insiste-t-il. Selon lui, l’accord définitif devra inclure toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales et les groupes armés actifs.

Kigali et Washington saluent l’avancée diplomatique

Présent comme observateur, le Rwanda salue cette avancée. Dans un communiqué, son ministère des Affaires étrangères parle d’un « pas significatif vers la résolution pacifique du conflit à l’est de la RDC ». Kigali souligne également le rôle du Qatar et le soutien des États-Unis dans ce processus.

Sur le réseau X, le ministre rwandais Olivier Nduhungirehe rappelle que la question du M23 doit être réglée par un dialogue inclusif, qui s’attaque aux causes profondes du conflit. Pour lui, la restauration de l’autorité de l’État doit être la conséquence naturelle de cette démarche, pas un préalable.

Vers un accord ou un blocage ?

Malgré les symboles et les engagements, le processus de paix RDC-M23 reste fragile. L’enjeu n’est plus la signature de déclarations, mais leur mise en œuvre concrète. Un accord global sans consensus régional ou inclusivité réelle pourrait être contesté sur le terrain, avertit le professeur Ziakwau.

La RDC cherche donc à obtenir l’appui des autres acteurs du processus de Nairobi, faute de quoi, des renversements d’alliances pourraient bloquer le processus.

Résolution 2773 : Lamuka exhorte à une application intégrale pour garantir la paix en RDC

Dans un communiqué publié ce 20 juillet 2025, la coalition de l’opposition Lamuka a exprimé sa satisfaction face aux avancées notables du processus de paix en République démocratique du Congo, après la signature à Doha, le 19 juillet, d’un accord de principe entre Kinshasa et l’AFC/M23.

Toutefois, Lamuka appelle à intégrer pleinement la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU dans l’accord final. Selon la coalition, cette résolution constitue un socle indispensable pour atteindre une paix durable dans l’Est de la RDC.

Adoptée dans un contexte de forte instabilité régionale, la Résolution 2773 exige en ses points clés :

  • Le retrait immédiat et sans condition du M23 des villes de Goma, Bukavu et de toutes les zones occupées ;

  • Le retrait simultané des forces rwandaises du territoire congolais.

Pour Lamuka, la mise en œuvre rigoureuse de ces dispositions est cruciale pour restaurer la souveraineté nationale, encourager un dialogue sincère et prévenir l’échec du processus de réconciliation.

« L’absence de mesures fermes sur ces points essentiels risque de fragiliser les efforts en cours. La Résolution 2773 impose des lignes rouges claires pour parvenir à une paix réelle et durable », avertit la coalition dans son communiqué.

Lamuka réitère sa volonté de collaborer avec les parties nationales et internationales engagées dans le processus, tout en insistant sur la nécessité d’un cadre inclusif, cohérent et contraignant.

« Seule une volonté politique inébranlable, adossée à un engagement international fort, pourra faire de ce tournant diplomatique un jalon historique vers la paix en RDC », conclut le texte.

Déclaration de Doha : Kinshasa affirme sa souveraineté face au M23

Les principaux journaux congolais reviennent ce lundi sur la Déclaration de Doha, signée le 19 juillet 2025 entre le gouvernement de la RDC et les rebelles de l’AFC/M23, avec le soutien du Qatar et des États-Unis. Ce texte, présenté comme un jalon majeur dans la résolution du conflit à l’Est, divise la presse entre optimisme mesuré et prudence stratégique.

Le quotidien Le Phare salue une victoire politique du président Tshisekedi. Sous le titre « Tshisekedi gagne le pari du retour de la paix durable », le journal voit dans cette signature l’aboutissement d’un long parcours diplomatique, entamé depuis Nairobi jusqu’à Washington, en passant par Luanda, Addis-Abeba et Pretoria. Pour Le Phare, ceux qui doutaient de l’engagement du Chef de l’État doivent désormais réviser leur jugement.

Kinshasa impose ses conditions, le M23 sommé de se retirer

Infos 27 insiste sur le fait que la Déclaration de Doha ne signifie pas reddition, mais affirmation d’une ligne de conduite claire. Le gouvernement congolais, par la voix de Patrick Muyaya, porte-parole officiel, précise que la RDC ne recule pas : elle exige le retrait du M23, la restauration de l’autorité de l’État et la protection des civils.

« Nos exigences sont dictées par la Constitution, le droit international et les résolutions de l’ONU », rappelle Muyaya. Pour Kinshasa, il ne s’agit pas de négocier la souveraineté mais de baliser les conditions d’un accord final, dont la Déclaration de principes n’est que la boussole.

Dans Le Quotidien, le porte-parole du gouvernement insiste : « L’ordre constitutionnel doit être respecté. Nous devons avoir le contrôle total des territoires sous influence du M23. Le retrait doit être vérifiable. »

Une double dynamique de paix entre Doha et Washington

EcoNews met en lumière la dimension internationale du processus. Le journal rappelle que l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, signé le 27 juin à Washington, constitue le premier pilier. La Déclaration de Doha, selon cet hebdomadaire, en est le prolongement direct.

Cette double dynamique diplomatique, portée par les États-Unis et le Qatar, laisse entrevoir une issue possible au conflit, malgré des tensions persistantes dans les zones occupées par le M23. La Prospérité, pour sa part, estime que le chemin de la paix se précise, même si les obstacles restent nombreux.

Entre critiques, espoir et mobilisation populaire

Comme le note La Référence Plus, les réactions à cette Déclaration sont multiples. Certains l’interprètent comme un tournant, d’autres dénoncent une capitulation. Mais pour la population de l’Est, longtemps victime des violences, l’enjeu est clair : obtenir enfin une paix durable, quelles que soient les lectures politiques du texte.

M23 Doha : Les négociations s’intensifient entre la RDC, le Rwanda et les États-Unis sous médiation qatarie

Les pourparlers de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, dans le cadre du processus M23 Doha, ont franchi un nouveau cap ce jeudi 17 juillet 2025. L’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a rencontré à Doha le ministre d’État qatari aux Affaires étrangères, Dr Mohammed bin Abdulaziz Al Khulaifi, pour évaluer les efforts conjoints vers une paix durable dans l’est de la RDC.

Au menu des discussions : la situation sécuritaire explosive dans les Kivus, les avancées du processus diplomatique lancé après l’accord de cessez-le-feu signé à Washington en juin, et la coordination entre Doha et Washington pour faire aboutir un accord de paix global avec le M23 avant fin juillet.

RDC et Rwanda sous pression, le Qatar renforce son rôle de médiateur

Parallèlement, le ministre qatari de l’Intérieur, Cheikh Abdulaziz bin Faisal Al Thani, a reçu séparément Vincent Biruta (Rwanda) et Jacquemain Shabani Lukoo (RDC). Ces rencontres visent à renforcer la coopération bilatérale et les mécanismes de coordination sécuritaire, alors que les combats se poursuivent à Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, malgré la diplomatie en cours.

Sur place, les FARDC affrontent toujours les rebelles de l’AFC/M23, que Kinshasa accuse d’être appuyés par le Rwanda. Le M23, de son côté, dénonce le déploiement massif des troupes congolaises et burundaises et parle de “crimes contre l’humanité”.

Vers une déclaration de principes à Doha malgré les combats

Les discussions directes entre la délégation congolaise conduite par Sumbu Sita Mambu et celle du M23, représentée par Benjamin Bonimpa, visent une déclaration de principes qui servirait de base à un accord de paix durable. Ce dialogue reste soutenu par le Qatar et l’Union africaine, avec le soutien actif des États-Unis.

Selon Washington, une prochaine rencontre à la Maison Blanche entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame devrait venir sceller les termes finaux de cet accord.

Mais l’issue reste incertaine tant que les armes parlent à l’Est. La question demeure : le processus M23 Doha peut-il vraiment imposer la paix face à la réalité du terrain ?

Paix contre les minerais ? L’Église critique le rôle de Trump dans la médiation RDC-Rwanda

À Washington, les États-Unis accélèrent les efforts diplomatiques pour organiser une rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame avant la fin du mois. Ce sommet, soutenu par Donald Trump, devrait déboucher sur un accord de paix final, assorti de plusieurs textes à portée économique. Mais une voix dissonante s’élève : l’Église catholique, qui redoute une transaction cachée — la paix contre les minerais.

L’Église catholique salue le dialogue… mais dénonce la logique

Pour la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), ce processus de paix est une étape importante car il inclut toutes les parties. « Il faut parler avec tout le monde », a reconnu Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, après la signature de l’accord provisoire à Washington.

Mais l’institution religieuse reste critique sur le fond. Le cardinal Fridolin Ambongo, lors d’une intervention au Vatican en prélude à la COP30, a exprimé ses inquiétudes :

« Congolais et Rwandais, vous êtes en guerre à cause des minerais, et moi, le grand Trump, j’arrive, je vous réconcilie, et vous me donnez les minerais », a-t-il déclaré, dénonçant un chantage géopolitique sous-jacent.
Il a ajouté : « Cette logique a échoué en Ukraine. Chez nous aussi, les gens ont peur, mais il est temps d’arrêter les fausses solutions. »

Les autorités congolaises défendent la médiation américaine

Du côté du gouvernement congolais, cette vision n’est pas partagée. Kinshasa soutient pleinement la médiation menée par les États-Unis, affirmant que la priorité est d’arriver à un accord global mettant fin au conflit dans l’Est du pays, où sévit encore le M23.

Le mot d’ordre : traduire les avancées diplomatiques en paix durable sur le terrain.

Vers un dialogue national élargi ?

En parallèle, les Églises catholique et protestante ont lancé une initiative baptisée « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs ». Objectif : élargir le dialogue à toutes les composantes de la société, pour garantir une stabilité réelle et inclusive.

Négociations M23 Doha : Qui sont les hommes-clés de la délégation rebelle ?

À Doha, capitale du Qatar, la cinquième phase des négociations M23 Doha s’est ouvert dans un climat tendu. Alors que les affrontements se poursuivent dans les territoires de Rutshuru et Masisi, la délégation de l’Alliance Fleuve Congo/M23 attire l’attention par son profil stratégique et sa diversité.

Le choix de ces représentants n’est pas anodin : ils incarnent à la fois la mémoire des précédents pourparlers et la recomposition politique de l’Est congolais. Voici les visages clés de cette délégation rebelle.

René Abandi, le stratège de l’ombre

Ancien diplomate du CNDP de Laurent Nkunda, René Abandi revient sur le devant de la scène comme négociateur principal. Déjà présent lors des accords avortés de Kampala (2012-2013), il personnifie la continuité entre les anciennes rébellions et le M23 actuel. Amnistié après la chute de Goma, il a gardé des connexions régionales solides. Il est aujourd’hui l’un des cerveaux des négociations M23 Doha.

Benjamin Mbonimpa, mémoire vivante des rébellions

À la tête de la délégation, Benjamin Mbonimpa cumule les casquettes de vétéran et d’idéologue. Ancien ministre du RCD/Goma, puis cadre du CNDP et du M23, il est aujourd’hui secrétaire permanent de l’AFC. Rompu aux négociations régionales (Luanda, Nairobi, Doha), il impose son autorité comme chef opérationnel du groupe.

Jean-Pierre Alumba Lukamba, entre diaspora et diplomatie

Plus discret mais tout aussi influent, Jean-Pierre « Jeanpy » Alumba Lukamba est un ancien conseiller de Corneille Nangaa à la CENI. Porte-voix de la diaspora congolaise, il joue un rôle pivot dans la tentative de légitimation de l’AFC. Il incarne le lien entre la société civile, les milieux internationaux et la stratégie politique du mouvement.

Yannick Tshisola, transfuge du système Kabila

Le parcours de Yannick Tshisola illustre la porosité entre pouvoir central et rébellion. Ex-dirigeant de la jeunesse du PPRD et ancien collaborateur de Richard Muyej, il a rejoint l’opposition armée via l’AFC, dont il est aujourd’hui le stratège politique. Sa présence à Doha traduit un repositionnement tactique d’une frange de l’ancienne majorité présidentielle.

Un tournant décisif dans les négociations M23 Doha ?

Ces profils confirment la montée en puissance de la branche politique du M23 dans les discussions. Si ces négociations débouchent sur un accord durable, elles pourraient redéfinir l’équilibre des forces dans l’Est de la RDC.

Mais les combats sur le terrain et les revendications controversées, comme la gestion du Kivu pendant huit ans exigée par les rebelles, restent un frein majeur à toute avancée concrète. La balle est désormais dans le camp des diplomates… et du temps.

Négociations RDC M23 à Doha : le M23 exige la gestion du Kivu pendant 8 ans

Doha, 10 juillet 2025 – Les négociations RDC M23 ont franchi un nouveau cap sensible ce jeudi à Doha. Alors que les pourparlers se poursuivent entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC/M23, des sources proches de la délégation congolaise révèlent l’existence de revendications non divulguées publiquement.

Parmi les exigences confidentielles avancées par l’AFC/M23 figure une proposition jugée explosive : obtenir la gestion du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pendant une période de huit ans. Cette demande aurait été fermement rejetée par la délégation congolaise, selon une source anonyme présente à Doha.

« L’AFC/M23, parmi ses revendications, veut avoir la gestion du Nord et Sud Kivu pendant 8 ans. La délégation congolaise a rejeté catégoriquement cette revendication », a indiqué cette source sous couvert d’anonymat.

Ces négociations s’inscrivent dans un contexte marqué par la complexité historique du conflit à l’est de la RDC, où les enjeux sécuritaires, identitaires et géopolitiques se superposent.

Pour rappel, en mai dernier, le Qatar – qui joue un rôle central de médiateur – avait présenté un projet d’accord de paix aux deux parties. Ce texte visait à encadrer les discussions autour d’un cessez-le-feu, du désarmement et d’un calendrier politique inclusif.

Actuellement, les villes stratégiques de Goma et Bukavu restent sous contrôle de l’AFC/M23, alimentant la tension sur le terrain alors même que la diplomatie tente de reprendre la main.

Les prochaines heures pourraient s’avérer décisives dans ce bras de fer diplomatique entre Kinshasa et le mouvement rebelle, au cœur des négociations RDC M23.

RDC–Ouganda : la frontière de Bunagana rouvre sous contrôle du M23

Bunagana, 10 juillet 2025 — Après trois ans de fermeture, le poste-frontière de Bunagana entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda rouvre officiellement, malgré le contrôle exercé par les rebelles du M23 sur cette zone stratégique.

La réouverture de la frontière RDC-Ouganda a été rendue possible grâce à la médiation du général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais. Ce retour à la normale marque un tournant économique pour Kampala, qui souhaite récupérer le manque à gagner commercial accumulé depuis 2022.

« Le Rwanda a maintenu ses postes frontaliers ouverts depuis la prise de Goma et Bukavu par le M23. Il était temps pour nous de faire de même », confie un diplomate ougandais.

Le commerce reprend dans une zone sous tension

Depuis juin 2022, la frontière de Bunagana fonctionnait de manière clandestine, sous la surveillance informelle des rebelles. Aujourd’hui, cette ouverture devient officielle, validant de facto le contrôle territorial du M23 dans le sud du Nord-Kivu, une région considérée comme un marché vital pour l’économie ougandaise.

Kampala espère ainsi écouler ses marchandises dans la région sous influence rebelle, alors que le M23 pourrait profiter de cette reprise pour renforcer sa trésorerie.

Cette décision intervient dans un contexte diplomatique tendu, alors que les accords de paix de Washington entre Kinshasa et Kigali ne prévoient pas encore l’intégration directe du M23, objet d’une médiation parallèle menée par le Qatar.

Une normalisation controversée

La réouverture de Bunagana risque de fragiliser davantage le processus de paix, certains analystes y voyant une reconnaissance tacite du pouvoir de fait du M23 sur ce corridor commercial. Kinshasa, pour sa part, n’a pas encore officiellement réagi à cette décision de Kampala.

Drame à Goma : deux adolescents périssent par noyade dans le lac Kivu

Un drame bouleversant s’est produit ce mardi 8 juillet 2025 à Goma, sur les rives du lac Kivu. Deux adolescents du quartier Katindo ont trouvé la mort par noyade alors qu’ils se baignaient dans l’après-midi.

Le chef du quartier, qui a lancé l’alerte en soirée, a confirmé l’accident. Les corps sans vie des jeunes ont été retrouvés au petit matin, grâce à l’intervention de plongeurs. L’émotion était palpable sur les lieux du drame, où familles et voisins se sont rassemblés dans un silence chargé de tristesse.

Noyade lac Kivu : les victimes seront inhumées ce mercredi

Les familles des deux victimes, bouleversées, ont annoncé que les inhumations auront lieu dans l’après-midi du mercredi 8 juillet. L’ambiance est lourde au sein du quartier Katindo, frappé de plein fouet par cette tragédie.

Appel à la vigilance en période de vacances

À la suite de cette noyade dans le lac Kivu, le chef du quartier a appelé les parents à une vigilance accrue. Il a exhorté chacun à surveiller les enfants, surtout en période de vacances, où les risques de baignades non encadrées sont plus élevés.

« Ce drame aurait pu être évité. J’invite les parents à ne pas relâcher la surveillance après les heures de cours », a-t-il insisté.

Paul Kagame :“Nous marcherons 2 000 km pour combattre” — le Rwanda au bord de l’escalade ?

Le vendredi 4 juillet 2025, à l’occasion du Kwibohora31, célébrant la libération du Rwanda, le président Paul Kagame a tenu un discours qui a secoué l’Afrique et au-delà. Lors d’un dîner d’État organisé au Kigali Convention Centre, retransmis par la radio-télévision rwandaise RBA, il a remercié les artisans de la libération de 1994, avant de s’attaquer directement à ceux qu’il considère comme des ennemis du pays.

« Tu ne peux pas prétendre avoir de la valeur tout en refusant aux autres comme toi le droit de vivre », a lancé Paul Kagame en kinyarwanda (« Ntabwo waba ufite agaciro ngo ubuze abantu nkawe ubuzima »), dans une formule aussi symbolique que tranchante.

Dans la foulée, il a affirmé que les atrocités de 1994 ne se reproduiront jamais :

« Ceux qui, autrefois, ont joué avec les Interahamwe, doivent savoir que nous les affronterons encore aujourd’hui », a-t-il prévenu.

« Nous pouvons marcher 2 000 kilomètres pour combattre »

Le président Paul Kagame a ensuite lâché une déclaration-choc, reprise massivement sur les réseaux sociaux :

« Nous avons des capacités que vous ignorez. Nous pouvons marcher 2 000 kilomètres pour combattre si et quand nous le devons », a-t-il déclaré.

Il affirme aussi que les armes retrouvées à Goma et Bukavu — zones congolaises proches du front avec le M23 — n’étaient pas destinées au M23, mais au Rwanda :

« Demandez-leur ce qui s’est passé. Ce n’était qu’une fraction de ce que nous pouvions faire », a-t-il ajouté, avec un ton de défi assumé.

Washington répond : « Kagame est un tigre de papier »

La réponse ne s’est pas fait attendre. Le cabinet Von Batten-Montague-York, LC, un groupe de lobbying républicain basé à Washington DC, a publié une vidéo sur TikTok en réaction aux propos de Paul Kagame.

« Kagame est un tigre de papier – un homme faible qui parle fort devant des citoyens soumis », déclare-t-on dans la vidéo.

Ils vont plus loin :

« Pendant qu’il menace, ses représentants viennent nous supplier de l’aide à Washington, casquette à la main. »
« Nous vous exhortons à ne jamais menacer les États-Unis ni leurs alliés. Signez l’accord de paix, puis repartez. »

Le cabinet conclut en réaffirmant son soutien aux Rwandais pro-démocratie et aux défenseurs de la liberté.

Paul Kagame bluffe-t-il… ou le Rwanda prépare-t-il une nouvelle escalade militaire ?

Insécurité à Goma : deux morts dans une fusillade entre M23 et bandits armés

La ville de Goma reste sous tension. Dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juillet 2025, un échange de tirs a éclaté entre des éléments du M23/AFC et un groupe de bandits armés dans le quartier Mugunga, à l’ouest de la ville. Le bilan est lourd : deux civils ont été tués et cinq personnes grièvement blessées.

Selon plusieurs témoins, les bandits effectuaient une opération de pillage lorsqu’ils ont croisé une patrouille du M23. La confrontation a rapidement dégénéré.

« Ils étaient en pleine opération quand ils sont tombés sur des éléments du M23 en patrouille de routine », a expliqué un habitant du quartier.

Des civils toujours pris au piège de l’insécurité à Goma

Parmi les victimes, deux civils ont succombé à leurs blessures après avoir été atteints par des balles perdues. Trois autres ont été blessés, tout comme deux des assaillants. Ce nouvel affrontement illustre une fois de plus la spirale de violence que traverse Goma depuis plusieurs mois.

Depuis la chute de la ville en janvier 2025, l’insécurité à Goma s’aggrave chaque semaine. Les armes circulent librement. Des fusillades, des enlèvements et des braquages sont signalés régulièrement, en particulier dans les quartiers comme Mugunga, Katoyi et Majengo.

Un climat de peur qui s’installe durablement

Entre mars et juillet 2025, les organisations locales ont enregistré plusieurs centaines d’actes de violence armée, avec des cas récurrents de kidnappings. Cette montée en flèche de l’insécurité à Goma alimente les craintes d’un effondrement de l’ordre public dans la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Face à cette situation, les habitants se disent livrés à eux-mêmes. Les autorités tardent à réagir efficacement, tandis que les groupes armés continuent d’imposer leur loi dans de nombreuses zones de la ville.

M23 accuse Kinshasa de violer l’accord de paix signé à Washington

L’Alliance Fleuve Congo (M23), par la voix de son porte-parole politique Laurence Kanyuka, a lancé une sévère mise en garde samedi 5 juillet 2025. Le groupe rebelle accuse Kinshasa d’avoir initié un déploiement militaire massif dans plusieurs zones de l’Est du pays, à peine une semaine après la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington.

Selon le M23, des troupes des FARDC appuyées par l’armée burundaise auraient installé des équipements lourds dans des zones densément peuplées. Le mouvement qualifie ces actes d’« irresponsables » et les assimile à des « crimes contre l’humanité ». Il accuse Kinshasa de saboter les négociations en cours à Doha et de ne pas respecter les engagements pris à Washington.

Un accord de paix sous pression à l’Est de la RDC

L’accord de paix signé le 27 juin 2025 prévoit la cessation des hostilités, le retrait des troupes étrangères, la neutralisation des groupes armés, dont le M23 et les FDLR, ainsi que la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire (JSCM). Mais pour le M23, les récents actes militaires de Kinshasa constituent une violation flagrante de ces engagements.

En réponse à ce qu’il considère comme une « agression militaire », le M23 prévient qu’il se réserve le droit de se défendre et de protéger les populations sous son contrôle. « Kinshasa refuse d’honorer les mesures de confiance, malgré les gestes de bonne foi du mouvement », souligne le communiqué.

Administration parallèle, taxes illégales : le rapport accablant de l’ONU sur le M23

Un nouveau rapport du groupe d’experts des Nations Unies accuse le M23 de consolider une administration parallèle dans les zones qu’il contrôle, notamment à Goma et Bukavu. Le mouvement aurait remplacé les services officiels congolais de douane et de migration par ses propres agents et laissé à Kigali le soin de contrôler les marchandises à la frontière.

Les experts dénoncent également une pression sur les entreprises et ONG pour qu’elles paient des taxes au M23, sous peine de représailles. Certaines structures ont d’ailleurs cessé leurs activités pour éviter les sanctions de l’ONU.

Kinshasa contre-attaque et accuse le Rwanda

Le gouvernement congolais rejette fermement l’administration parallèle instaurée par le M23 et accuse Kigali de soutenir activement le mouvement, y compris par des déportations de populations vers les zones occupées.

Ce regain de tensions soulève de sérieuses interrogations sur la viabilité de l’accord de paix et la volonté réelle des parties à s’engager vers une paix durable.

FDLR : Bouc émissaire ou prétexte stratégique dans le conflit RDC-Rwanda ?

Alors qu’un accord de paix a récemment été signé à Washington sous l’impulsion de l’administration Trump, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) prennent la parole pour dénoncer ce qu’elles appellent la propagande politique du régime de Kigali. Pour cette rébellion rwandaise basée en RDC, le gouvernement de Paul Kagame instrumentalise leur présence afin de légitimer une occupation militaire dans l’Est congolais et masquer des intérêts économiques profonds.

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Dans un communiqué adressé au président américain le 2 juillet, les FDLR rejettent fermement toute implication dans des crimes de génocide, accusant à leur tour les Forces armées rwandaises (RDF) de commettre des crimes contre l’humanité, et ce, dans le but de faciliter le pillage des ressources naturelles congolaises.

« Nous ne sommes pas des génocidaires comme le prétend Kigali. Cette accusation est un écran de fumée pour maintenir la pression militaire sur la RDC et contrôler ses richesses », affirme le document.

Le débat s’est ravivé depuis la signature de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali le 27 juin dernier, alors que les autorités congolaises exigent en priorité le retrait des troupes rwandaises du sol congolais, avant tout démantèlement des FDLR. Mais le Rwanda conditionne ce retrait à l’élimination préalable de ces rebelles, les qualifiant toujours de menace sécuritaire.

Une posture que beaucoup d’analystes contestent. Le Nord-Kivu, zone historiquement influencée par les FDLR, est aujourd’hui sous le contrôle du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda. Difficile donc de croire que les FDLR, affaiblies militairement et composées en grande partie de vétérans vieillissants, représentent encore un réel danger pour Kigali.

Julien Paluku, ministre congolais du Commerce extérieur et ancien gouverneur du Nord-Kivu, affirme que les FDLR ne sont qu’un prétexte pour justifier les ambitions économiques rwandaises en RDC.

« Le Rwanda n’a jamais eu pour objectif d’éliminer les FDLR. Ce qu’il vise réellement, ce sont les ressources minières : coltan, pyrophore, niobium… », déclare-t-il.

Historiquement installées en RDC depuis la chute du régime hutu en 1994, les FDLR ont effectivement commis des exactions. Mais leur puissance actuelle semble très relative. La question se pose donc : les FDLR sont-elles encore une menace réelle, ou un outil diplomatique entre les mains de Kigali pour continuer à peser sur l’avenir de l’Est congolais ?

le M23 se renforce à Walikale malgré les pourparlers de Doha

Alors que les discussions de paix entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 se poursuivent à Doha, la situation sur le terrain s’aggrave. Depuis jeudi 3 juillet, de nouveaux renforts du M23 sont arrivés dans la localité de Kibati, située dans le groupement de Luberike, territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Des sources locales et sécuritaires confirment l’arrivée de plusieurs camions chargés d’hommes et de munitions.

Si l’objectif de ce renfort militaire reste officiellement inconnu, certains analystes estiment qu’il s’agirait d’une préparation offensive dans le but de s’emparer de nouvelles localités dans la zone. Cette montée en puissance du M23 provoque une vive inquiétude parmi les populations civiles.

Crainte de nouveaux affrontements à Walikale

Les habitants redoutent des combats imminents, d’autant plus que les positions des FARDC (Forces armées de la RDC) ne sont pas éloignées de Kibati. Des leaders communautaires lancent un appel à la vigilance à l’armée congolaise afin de prévenir une nouvelle escalade.

Il y a quelques jours à peine, des notables de Masisi signalaient déjà un renforcement similaire du M23 à Kasopo, zone frontalière entre Masisi et Walikale. La dynamique semble indiquer une stratégie d’expansion territoriale progressive menée par la rébellion.

Doha sous tension, le terrain sous pression

Pendant que les négociations de Doha se poursuivent dans un climat incertain, le cessez-le-feu est loin d’être effectif sur le terrain. Plusieurs accrochages sont signalés dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Un récent rapport du groupe d’experts de l’ONU publié cette semaine révèle également une progression du M23 au Sud-Kivu, malgré les engagements internationaux pour une sortie pacifique de crise.

Cette contradiction entre les pourparlers de Doha et la réalité militaire sur le terrain alimente la méfiance et complique davantage le processus de paix déjà fragile.

RDC-Rwanda : Kayikwamba et Muyaya présentent les clés de l’accord de paix de Washington

Le Jeudi 3 juillet , dans les studios de la RTNC à Kinshasa, les ministres Thérèse Kayikwamba, en charge des Affaires étrangères, et Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, ont tenu un briefing conjoint consacré à l’accord de paix RDC-Rwanda signé le 27 juin 2025 à Washington. Ce rendez-vous médiatique visait à clarifier la nature, les objectifs et les mécanismes de mise en œuvre de cet accord stratégique.

Dès l’ouverture, la ministre Kayikwamba a précisé :

« Cet accord n’est ni un traité économique entre la RDC et les États-Unis, ni un accord commercial bilatéral entre la RDC et le Rwanda. Il s’agit d’un accord politique et sécuritaire centré sur des engagements concrets : cessation des hostilités, retrait des troupes étrangères, fin du soutien aux groupes armés — y compris le M23 —, et retour durable de la paix à l’Est. »

Une structure conjointe pour garantir la sécurité

Au cœur de l’accord de paix RDC-Rwanda, figure un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire (CONOPS). Selon la ministre Kayikwamba, cette structure hybride réunira des représentants de la RDC, du Rwanda ainsi que des observateurs de pays tiers.

« Cette architecture vise à garantir l’objectivité et le suivi efficace de l’accord, notamment dans les zones encore sous tension. »

Ce dispositif symbolise la volonté d’instaurer une paix durable dans la région des Grands Lacs, tout en ouvrant une nouvelle phase de coopération régionale, sans interférences armées.

Un appel à l’appropriation citoyenne

Pour les deux ministres, la signature n’est qu’un début. Le véritable chantier commence maintenant, avec l’implication de tous les acteurs de la société congolaise.

« Le travail commence pour nous tous — gouvernement, société civile, presse, citoyens — à travers une lecture active et une appropriation de cet accord. Il faut comprendre les réalités du terrain et accélérer la transformation des zones encore occupées », a insisté Thérèse Kayikwamba.

Patrick Muyaya a, pour sa part, souligné que cet accord de paix RDC-Rwanda est une opportunité de recentrage, permettant au gouvernement de se concentrer sur les priorités du développement, notamment la protection des populations vulnérables, trop longtemps affectées par les conflits.

Une paix durable pour l’Est et au-delà

Ce briefing ministériel confirme la volonté politique du gouvernement congolais de faire de l’accord signé à Washington un véritable levier de stabilité. La mobilisation autour de sa mise en œuvre sera déterminante pour en assurer le succès.

« C’est le premier pas. Nous avançons vers une pacification continue de l’Est et vers un développement durable pour l’ensemble du pays », a conclu Kayikwamba.

Le M23 réclame un cessez-le-feu bilatéral et des gestes forts de Kinshasa

Lors d’un point de presse tenu ce jeudi  à Goma, le principal négociateur de l’AFC/M23, Benjamin Mbonimpa, a dénoncé le refus répété du gouvernement congolais de conclure un cessez-le-feu bilatéral avant d’entrer dans les négociations de paix de Doha I à IV. Selon lui, cette absence d’accord préalable bloque toute avancée significative dans le processus.

« Nous avions demandé à maintes reprises — Doha I, II, III, IV — de signer un cessez-le-feu bilatéral avant d’entamer les négociations. Ils ont catégoriquement refusé. »

Pour le M23, un arrêt des hostilités mutuel est indispensable pour restaurer la confiance entre les parties.

Huit revendications clés du M23 à Doha

Le mouvement AFC/M23, engagé dans les pourparlers de M23 Doha, affirme avoir déjà posé dix actes de bonne foi pour la paix. En retour, il attend des mesures concrètes de la part du régime de Kinshasa, dont voici les principales :

Levée de la loi interdisant les négociations avec le M23-AFC, votée au parlement congolais, afin d’éviter toute remise en cause juridique de l’accord final.

Annulation des mandats d’arrêt émis contre les cadres du mouvement et abandon de toutes les poursuites judiciaires en cours.

Libération des prisonniers arrêtés pour leurs liens familiaux ou sociaux avec des membres du M23-AFC.

Réouverture des banques dans les zones contrôlées par le mouvement, considérée comme un soulagement nécessaire pour les populations locales.

Fin des discours de haine et de la stigmatisation, notamment à l’encontre des Congolais d’expression rwandophone.

Reconnaissance officielle du processus de Doha par le président Félix Tshisekedi et envoi d’une délégation réellement mandatée par la République.

Garantie de la libre circulation à Kinshasa pour les Congolais rwandophones, avec la délivrance sans discrimination des passeports congolais.

Respect strict du cessez-le-feu, que le M23 accuse Kinshasa de violer unilatéralement.

Un appel à la réciprocité pour sauver le processus M23 Doha

À travers ces exigences, le M23 insiste sur l’instauration d’un climat de confiance pour poursuivre les négociations à Doha. La balle est désormais dans le camp du gouvernement congolais, invité à poser des gestes politiques et humanitaires forts.

Le point de presse de Goma a été qualifié par ses organisateurs de « scientifiquement animé », soulignant la volonté du M23 d’asseoir sa démarche sur un argumentaire structuré, en lien avec les enjeux de gouvernance et de stabilité dans l’est de la RDC.

Accord de paix RDC-Rwanda : un écran de fumée ? Le rapport explosif de l’ONU

À peine une semaine après la signature de l’accord de paix RDC-Rwanda à Washington, un rapport confidentiel des Nations Unies, révélé par le média belge De Standaard, jette une ombre noire sur les intentions réelles du Rwanda. D’après ce document explosif, Kigali poursuit une stratégie méthodique d’annexion de l’Est congolais, avec l’appui du M23, en violation flagrante des engagements pris en juin.

Rédigé par le Groupe d’experts de l’ONU sous la direction de la juriste belge Mélanie De Groof, ce rapport repose sur des sources internes rwandaises. Il décrit en détail la mise en place d’un “État parallèle” contrôlé par le Rwanda dans les territoires occupés, notamment à Goma et Bukavu.

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Le Rwanda installe un État parallèle dans l’est de la RDC

Selon les experts, le M23, avec l’appui logistique et militaire de Kigali, contrôle désormais des fonctions administratives clés :

  • Gouverneurs et maires

  • Police, douanes, migration

  • Gestion des mines stratégiques (coltan, étain)

Ce contrôle ne serait pas provisoire : les chefs rebelles refusent tout retrait, malgré l’accord signé. Pire encore, la chute de Bukavu en février aurait permis au M23 de s’emparer de nouveaux sites miniers, notamment ceux de Rubaya, riches en coltan.

Un accord de paix RDC-Rwanda vidé de son sens ?

Pour les experts de l’ONU, la finalité de Kigali est claire : établir une domination durable sur l’est de la RDC. Le retrait annoncé dans l’accord de paix RDC-Rwanda n’a jamais débuté, et au contraire, les forces rwandaises renforcent leur présence via le M23.

Les rebelles n’auraient aucun intérêt à un retour à l’ordre constitutionnel, ce qui invalide de fait l’accord signé à Washington. Pour Kinshasa, c’est une trahison en bonne et due forme, qui pourrait justifier un recours au Conseil de sécurité de l’ONU.

Silence international et retour des tensions

Ces révélations relancent la colère à Kinshasa, où le gouvernement dénonce depuis des mois le double jeu du Rwanda. L’accord de paix RDC-Rwanda, vanté comme un pas vers la stabilité, pourrait bien n’avoir été qu’un stratagème diplomatique.

La question reste ouverte : la communauté internationale osera-t-elle enfin agir face à cette annexion rampante de l’est congolais ?

RDC-Rwanda : la paix de Washington déjà menacée ?

À peine une semaine après la signature de l’accord de paix du 27 juin 2025 à Washington, les tensions RDC-Rwanda refont surface avec virulence. En toile de fond : le dossier explosif des FDLR, éternelle pomme de discorde entre Kinshasa et Kigali.

Tout est reparti d’une interview du ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qui conditionne le retrait des troupes rwandaises à la neutralisation des FDLR, qu’il accuse Kinshasa de soutenir.

Une déclaration qui a fait bondir le ministre du Commerce Extérieur congolais , Julien Paluku. Sur X (ex-Twitter), il dénonce une « rhétorique usée » que Kigali recycle depuis plus de vingt ans. « Pourquoi n’avoir jamais neutralisé les FDLR pendant vos années d’occupation de la RDC ? », interroge-t-il, en évoquant les périodes 1998-2003 et 2022-2025. Selon lui, la menace est aujourd’hui quasi inexistante, avec à peine un millier de combattants, dont certains auraient même été recyclés par le Rwanda lui-même, comme l’ont documenté des rapports onusiens.

Des échanges virulents entre Kigali et Kinshasa

Olivier Nduhungirehe n’a pas tardé à répliquer :
« Si les FDLR sont un mythe, pourquoi votre gouvernement s’est-il engagé à les neutraliser dans l’accord ? »

Mais c’est un autre acteur bien connu des relations tendues RDC-Rwanda qui est venu jeter de l’huile sur le feu : Vincent Karega. L’ancien ambassadeur en RDC, désormais diplomate itinérant, a insinué sur X que Julien Paluku défend les FDLR, affirmant que son oncle serait responsable de massacres de Tutsis dans les années 60. Il parle même de « haine génétique ».

Julien Paluku : « Nous allons neutraliser vos FDLR recyclés »

La réplique de Julien Paluku a été cinglante. Dans un long message publié ce 2 juillet, il démonte point par point les accusations de Vincent Karega :

  • Il rappelle son engagement contre les FDLR durant ses 12 ans à la tête du Nord-Kivu.

  • Il évoque les opérations conjointes avec le Rwanda, comme Umoja Wetu en 2009, et les rapatriements facilités par la MONUSCO et le HCR.

  • Il accuse Kigali d’avoir recyclé d’anciens combattants FDLR pour maintenir une justification à ses incursions armées.

« Sans les FDLR, le Rwanda ne peut exister ni politiquement, ni économiquement, ni diplomatiquement », lance-t-il, tout en qualifiant le comportement de certains officiels rwandais d’« extrémistes tribalistes ».

Et de conclure : « Nous allons neutraliser vos frères réinjectés en RDC. Ce sera la fin de votre stratégie. »

La paix RDC-Rwanda survivra-t-elle à ces tensions ?

Malgré l’accord de paix de Washington, les tensions RDC-Rwanda restent vives et les accusations croisées persistent. Les divergences sur les FDLR, le M23 et la gestion des groupes armés pourraient-elles faire échouer ce fragile processus ? La paix, si ardemment signée, peut-elle survivre à tant de défiance ?

Exécutions sommaires choquantes à Bukavu, le M23 accusé de crimes contre des civils

Sud-Kivu, RDC – Alors même que la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé un accord de paix à Washington le 27 juin dernier, les violences du M23 se poursuivent sans relâche dans les zones qu’il contrôle. Une vidéo bouleversante filmée à Bukavu expose la brutalité de ce groupe armé soutenu par Kigali, en flagrante contradiction avec les engagements diplomatiques pris quelques jours plus tôt.

Dans la séquence, largement relayée sur les réseaux sociaux le 10 mars 2025, un civil à genoux, mains en l’air, implore son bourreau de l’épargner :

« Mon père, je te supplie… Ne me tue pas, je t’en prie », gémit-il. Mais ses supplications n’y feront rien. Un coup de feu, un cri, puis le silence.

Un autre homme, apparemment complice des rebelles, ordonne l’exécution :

« Tue-le », lance-t-il, avant d’avertir les curieux :
« Si vous avez le cœur sensible, éloignez-vous. »

« Ils ont tué mon fils, il n’avait que 12 ans », hurle une mère en larmes à Muhungu, une autre localité de la ville de Bukavu.

Des actes barbares en pleine rue

Dans un autre épisode sordide, un jeune présumé voleur est publiquement exposé. Les rebelles suggèrent d’abord de le lapider, avant de l’abattre de deux balles dans la tête, devant une foule impuissante, enfants compris.

Ces scènes d’une rare violence soulignent une évidence glaçante : malgré l’accord de paix RDC-Rwanda, les crimes du M23 continuent en toute impunité, avec une férocité inchangée.

Un bilan officiel qui fait froid dans le dos

Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a dénoncé ces « actes odieux » du M23. Le ministère de l’Intérieur a dressé un rapport glaçant des exactions recensées du 9 mai au 16 juin 2025 dans les territoires sous occupation :

  • 289 exécutions sommaires de civils

  • 102 viols

  • 270 cas de tortures

  • Des centaines de disparitions forcées

  • Recrutements d’enfants-soldats

  • Arrestations arbitraires

  • Pillages systématiques de villages

Un accord de paix sous tension

Si l’accord signé à Washington le 27 juin devait ouvrir une nouvelle ère de stabilité entre Kinshasa et Kigali, les actes du M23 envoient un tout autre signal. Le groupe rebelle, qui affirme ne pas se sentir concerné par le texte, poursuit ses exactions, sous le regard impuissant des autorités locales et de la communauté internationale.

« Le contraste est saisissant entre les engagements diplomatiques et la réalité du terrain », commente un responsable humanitaire basé à Bukavu.
« L’Est du Congo continue de brûler, alors même que les chancelleries se félicitent d’un accord. »

Jusqu’où iront les atrocités du M23 dans l’Est de la RDC ?

Les populations civiles, elles, attendent autre chose que des signatures : elles attendent des actes, des sanctions et surtout la fin d’un calvaire qui dure depuis plus de deux décennies. La paix signée ne vaut que si elle s’applique. En RDC, le M23 défie encore le silence et la promesse d’une paix durable.