Sommet EAC-SADC à Nairobi : une réponse régionale coordonnée à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC

Réunis ce vendredi 1er août 2025 à Nairobi, les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont adopté des mesures majeures pour faire face à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Ce sommet conjoint, coprésidé par William Ruto (président du Kenya, EAC) et Emmerson Mnangagwa (président du Zimbabwe, SADC), vise à harmoniser les efforts diplomatiques régionaux avec les initiatives internationales récentes.

Parmi les décisions phares :

  • La fusion immédiate des structures de médiation et de facilitation de l’EAC, de la SADC et de l’Union africaine, désormais centralisées sous l’autorité de l’UA à Addis-Abeba.

  • La création d’un secrétariat technique conjoint, piloté par l’Union africaine, pour assurer la coordination effective de cette nouvelle architecture régionale.

  • La finalisation des termes de référence des facilitateurs et du médiateur de l’UA, qui devront être validés par un sommet EAC-SADC.

Ces résolutions s’inscrivent dans la continuité de l’accord de paix signé à Washington entre la RDC et le Rwanda, et de la déclaration de principes de Doha entre Kinshasa et les représentants de l’AFC/M23, soutenue par les États-Unis et le Qatar.

Accords internationaux signés, mais la situation reste fragile sur le terrain

Malgré l’élan diplomatique de Washington et Doha, la réalité sur le terrain demeure préoccupante. Dix jours après la signature de la déclaration de Doha, aucune mesure de confiance concrète n’a été mise en œuvre. La reprise des pourparlers prévue avant le 8 août semble compromise, et la signature d’un accord de paix global attendue le 17 août 2025 est incertaine.

Cette stagnation inquiète les médiateurs, alors que les violences continuent dans plusieurs zones du Nord-Kivu. La crise sécuritaire dans l’Est de la RDC reste donc un défi de taille, menaçant les efforts diplomatiques menés depuis juin.

Fusion des mécanismes et pression sur les parties : quel avenir pour le processus de paix ?

Le sommet de Nairobi marque une étape importante dans la volonté des organisations régionales africaines de prendre le relais et agir de manière unifiée. Mais la réussite du processus dépendra de la capacité des parties prenantes à respecter leurs engagements, à commencer par les mesures de désescalade prévues.

Alors que les regards se tournent vers la réunion de suivi prévue aux États-Unis début août, la RDC et ses partenaires doivent passer des intentions à l’action. Car sans avancée concrète, les échéances prévues dans le calendrier de Doha risquent d’être dépassées — et avec elles, l’opportunité d’un retour durable à la paix dans les Grands Lacs.

Procès Joseph Kabila : les avocats de l’État congolais démentent avoir perçu 10 millions de dollars

Les avocats représentant la République démocratique du Congo dans le procès Joseph Kabila ont catégoriquement démenti, vendredi 1er août, les rumeurs selon lesquelles ils auraient reçu 10 millions de dollars.

« Dire que nous avons reçu 10 millions de dollars est totalement faux », a affirmé Me Jean-Marie Kabengele, lors d’une conférence de presse. Membre du collectif d’avocats de l’État, il a précisé que les honoraires réclamés sont bien réels, mais restent « modestes et patriotiques ».

Des honoraires justifiés par la sensibilité du dossier

Pour Me Kabengele, ces honoraires exceptionnels tiennent compte de la complexité du dossier et de la dangerosité que représente Joseph Kabila. Plusieurs cabinets consultés ont d’ailleurs refusé de défendre l’État, justement à cause des risques encourus.

Les avocats affirment avoir reçu des menaces de mort après la première audience. « Nous nous battons pour que les victimes des actes posés par Joseph Kabila et ses alliés soient enfin indemnisées », a-t-il ajouté.

Un rappel : 4 millions de dollars pour l’arrestation de certains opposants

Me Kabengele a également évoqué un précédent : en mars 2025, l’ex-ministre de la Justice, Constant Mutamba, avait promis 4 millions de dollars pour l’arrestation de Pero Luwara, Corneille Nangaa et Bertrand Bisimwa.

Selon l’avocat, les montants sollicités dans le cadre du procès Joseph Kabila ne sont en rien « exorbitants » comparés à cette offre. Il a interpellé directement Pero Luwara, qui relaye les accusations sur les 10 millions : « Qu’il se souvienne qu’il y avait 4 millions promis rien que pour son arrestation. »

Pasteur Marcello Tunasi : “Esther a été envoyée par Dieu pour sauver ma vie”

Le pasteur Marcello Tunasi a présenté sa nouvelle épouse, Esther Aïcha, le vendredi 1er août 2025 à Kinshasa. La cérémonie s’est déroulée à l’église Compassion. Le remariage a eu lieu le 23 juillet dernier à Bruxelles, exactement un an après le décès de sa première épouse, maman Blanche. Les circonstances de sa mort restent floues.

Dans un témoignage émouvant, le pasteur confie avoir traversé “l’une des saisons les plus sombres” de sa vie. “J’étais au bord de la dépression, de l’AVC et même de la mort”, déclare-t-il. “J’ai demandé à Dieu le don du célibat… mais Il a répondu autrement.”

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Selon lui, Dieu lui a clairement indiqué qu’il ne devait pas rester veuf trop longtemps. En effet, il affirme avoir reçu plusieurs visions, songes et prophéties révélant un plan maléfique contre sa vie, sa famille et son ministère. Il se souvient d’un rêve où des serpents colorés l’encerclaient dans une chambre. Une “servante de Dieu” venait alors lui ouvrir la fenêtre et le libérait. Peu après cette vision, il rencontre Esther. Leur lien est facilité par le prophète Ézéchiel Mulumba.

“Esther a empêché mes enfants de devenir orphelins”

Le pasteur Marcello raconte que leur relation a évolué lentement, de manière spirituelle. Esther, originaire du Mali, l’a d’abord soutenu dans la prière. Elle est ensuite devenue une amie fidèle et présente, même à distance. “Malgré le décalage horaire, elle priait avec moi tard dans la nuit”, explique-t-il.

Il affirme avoir soumis cette relation à ses pasteurs, à ses parents, à ses enfants et à ses proches spirituels. Il ne voulait prendre aucune décision sans redevabilité. Le mariage a été célébré en toute simplicité en Belgique. D’après lui, cela évitait les coûts élevés et les complications d’une cérémonie à Kinshasa.

Face aux critiques, il reconnaît que certains ont été blessés par la rapidité du remariage. Mais pour lui, l’année écoulée a semblé durer bien plus longtemps : “Pour vous, c’est une année. Pour moi, cela a ressemblé à trois ans, tant la douleur était immense.”

Il précise : “Esther ne remplace pas maman Blanche. Elle poursuit l’œuvre, comme Élisée a succédé à Élie.” Il demande à la communauté d’accueillir sa nouvelle épouse avec amour. “C’est sa première fois au Congo. Priez pour elle, soutenez-la.”

Enfin, le pasteur promet de clarifier les rumeurs. Il le fera, dit-il, “avec amour, pardon et sagesse.”

Nord-Kivu : le M23 utilise des élèves finalistes pour transporter des munitions

La situation sécuritaire au Nord-Kivu continue de se dégrader. Ce jeudi 31 juillet, plusieurs élèves finalistes du secondaire ont été utilisés de force par les rebelles du M23, affiliés à l’AFC, comme porteurs de munitions entre Buleusa et Rusamambu, dans le groupement Ikobo, territoire de Walikale. Ces faits se sont produits juste après la passation des épreuves de l’examen d’État.

Selon des sources locales coutumières et sécuritaires, les rebelles ont intercepté les jeunes encore en uniforme scolaire et les ont contraints à acheminer des munitions. Un acte jugé incompréhensible, alors même que le groupe armé dispose de camions pouvant assurer ce type de transport.

Une grave violation des droits humains

Les défenseurs des droits humains dénoncent une atteinte grave aux droits des enfants. Un activiste local, sous anonymat, affirme que cet incident s’ajoute à une série d’abus en cours de documentation pour un rapport global sur les exactions du M23 dans l’Est du pays.

Les élèves, visiblement choqués, sont rentrés tard dans la soirée à Buleusa, selon nos sources sur place. Par ailleurs, des autorités coutumières alertent sur la préparation d’une offensive des rebelles vers Pinga, une localité stratégique encore sous contrôle des forces loyalistes.

Accord RDC-Rwanda : le comité de surveillance entame sa mission à Washington

Le comité de surveillance de l’accord RDC-Rwanda s’est réuni pour la première fois le jeudi 31 juillet 2025 à Washington. La rencontre s’est déroulée sous l’égide des États-Unis, du Qatar, de l’Union africaine et du Togo, facilitateur désigné.

Les délégations de la RDC et du Rwanda ont désigné leurs présidents respectifs et validé les termes de référence du comité. Elles ont également préparé la première réunion du mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, prévue dans les semaines à venir.

Objectif : garantir l’accord de paix

Ce comité veille au respect des engagements pris par les deux pays. Il traite les plaintes, propose des mesures correctives et facilite la résolution des différends. Le Département d’État américain a rappelé que cette structure joue un rôle clé dans la mise en œuvre de l’accord du 27 juin.

L’Union africaine, les États-Unis et le Qatar ont exprimé leur soutien ferme au processus. Leur implication vise à renforcer la coordination entre les acteurs régionaux et internationaux. L’objectif est clair : instaurer une paix durable dans les Grands Lacs.

Un accord axé sur la sécurité et l’économie

La ministre congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe ont signé l’accord à Washington. Celui-ci repose sur deux piliers : la sécurité et le développement économique.

Sur le volet sécuritaire, les deux parties s’engagent à cesser les hostilités, à couper tout soutien aux groupes armés comme le M23 et les FDLR, et à respecter les frontières. Un mécanisme conjoint s’inspirant des accords de Luanda renforcera la coopération militaire.

Sur le plan économique, l’accord prévoit des projets communs dans l’hydroélectricité, la gestion des parcs nationaux et la traçabilité des minerais. La CIRGL, la COMESA et l’EAC faciliteront cette coopération régionale. Les États-Unis se positionnent comme investisseurs majeurs.

Un sommet Kagame-Tshisekedi en perspective

Depuis l’Écosse, Donald Trump a confirmé la tenue prochaine d’un sommet entre les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi. Cette rencontre devrait permettre de consolider les engagements politiques de l’accord. Elle symbolise la volonté des deux chefs d’État de tourner la page du conflit.