FIFA : Belinda Lutundila nommée à la tête du nouveau comité de normalisation de la FECOFA

La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a annoncé, ce jeudi 3 juillet 2025, une réorganisation majeure à la tête du Comité de Normalisation de la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA). Ce changement vise à redynamiser un processus électoral en panne depuis plus de deux ans.

À la tête de ce nouveau comité, la FIFA a nommé Madame Belinda Lutundila Nzuzi comme présidente. Elle sera secondée par Monsieur Honoré Loango Baendafe, ex-membre du précédent comité, désigné vice-président, et Madame Lisette Mavungu Thamba, qui intègre l’équipe en tant que membre.

Une mission claire : organiser les élections avant fin 2025

Ce nouveau comité de normalisation de la FECOFA (CONOR) a pour mission principale de poursuivre le processus électoral engagé depuis 2023, avec un délai butoir fixé au 31 décembre 2025. En parallèle, le comité gérera les affaires courantes de l’instance.

Ce remaniement intervient après une réunion stratégique entre la FIFA et l’ancien comité tenue le 25 juin dernier, qui a débouché sur l’éviction de Dieudonné Sambi, président nommé en avril 2023. Il est remplacé par Belinda Lutundila, également membre de la Commission de discipline de la FIFA et experte électorale au sein de la FECOFA.

Un nouveau souffle pour la gouvernance du football congolais

Depuis la mise sous tutelle de la FECOFA le 23 avril 2023, la FIFA tente de ramener de la stabilité au sein de cette institution, suite au départ de Constant Omari. Le nouveau comité FIFA FECOFA incarne ainsi une volonté de transparence, de rigueur et de renouveau, à un moment clé pour le football congolais.

Avec ce changement de leadership, la FECOFA espère enfin tourner la page de l’instabilité électorale et retrouver une gouvernance crédible et légitime d’ici la fin de l’année.

Le FMI débloque 261 millions $ pour soutenir la stabilité économique en RDC

Le Fonds monétaire international (FMI) a validé, le 2 juillet 2025, la première revue du programme de la Facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la République Démocratique du Congo. Cette approbation s’est accompagnée d’un décaissement immédiat de 261,9 millions de dollars, destiné à soutenir les équilibres macroéconomiques et à élargir les marges budgétaires de l’État.

Ce geste fort du FMI intervient dans un contexte géopolitique tendu à l’Est du pays, mais témoigne d’une confiance renouvelée dans la trajectoire économique congolaise.

Résilience économique et réformes en marche

Malgré les défis sécuritaires, les indicateurs macroéconomiques restent positifs :

  • Une croissance soutenue à 6,5 %,

  • Une inflation en recul,

  • Un taux de change globalement stable.

Ces résultats reflètent l’effet cumulé des réformes structurelles : gouvernance budgétaire renforcée, amélioration de la mobilisation des recettes et gestion plus transparente des finances publiques.

Le FMI RDC souligne que ces performances sont porteuses d’espoir, mais nécessitent une consolidation à travers des politiques prudentes et ciblées.

Un levier pour les investissements publics et la confiance des marchés

Ce soutien financier du FMI crée de l’espace pour accélérer les investissements dans les infrastructures, les services sociaux de base et la modernisation de l’administration. Il constitue aussi un signal fort pour les investisseurs internationaux, renforçant la crédibilité de la RDC sur les marchés financiers.

À court terme, les autorités congolaises doivent capitaliser sur cet élan pour ancrer la stabilité économique dans la durée et en faire un véritable moteur de développement inclusif.

Le M23 réclame un cessez-le-feu bilatéral et des gestes forts de Kinshasa

Lors d’un point de presse tenu ce jeudi  à Goma, le principal négociateur de l’AFC/M23, Benjamin Mbonimpa, a dénoncé le refus répété du gouvernement congolais de conclure un cessez-le-feu bilatéral avant d’entrer dans les négociations de paix de Doha I à IV. Selon lui, cette absence d’accord préalable bloque toute avancée significative dans le processus.

« Nous avions demandé à maintes reprises — Doha I, II, III, IV — de signer un cessez-le-feu bilatéral avant d’entamer les négociations. Ils ont catégoriquement refusé. »

Pour le M23, un arrêt des hostilités mutuel est indispensable pour restaurer la confiance entre les parties.

Huit revendications clés du M23 à Doha

Le mouvement AFC/M23, engagé dans les pourparlers de M23 Doha, affirme avoir déjà posé dix actes de bonne foi pour la paix. En retour, il attend des mesures concrètes de la part du régime de Kinshasa, dont voici les principales :

Levée de la loi interdisant les négociations avec le M23-AFC, votée au parlement congolais, afin d’éviter toute remise en cause juridique de l’accord final.

Annulation des mandats d’arrêt émis contre les cadres du mouvement et abandon de toutes les poursuites judiciaires en cours.

Libération des prisonniers arrêtés pour leurs liens familiaux ou sociaux avec des membres du M23-AFC.

Réouverture des banques dans les zones contrôlées par le mouvement, considérée comme un soulagement nécessaire pour les populations locales.

Fin des discours de haine et de la stigmatisation, notamment à l’encontre des Congolais d’expression rwandophone.

Reconnaissance officielle du processus de Doha par le président Félix Tshisekedi et envoi d’une délégation réellement mandatée par la République.

Garantie de la libre circulation à Kinshasa pour les Congolais rwandophones, avec la délivrance sans discrimination des passeports congolais.

Respect strict du cessez-le-feu, que le M23 accuse Kinshasa de violer unilatéralement.

Un appel à la réciprocité pour sauver le processus M23 Doha

À travers ces exigences, le M23 insiste sur l’instauration d’un climat de confiance pour poursuivre les négociations à Doha. La balle est désormais dans le camp du gouvernement congolais, invité à poser des gestes politiques et humanitaires forts.

Le point de presse de Goma a été qualifié par ses organisateurs de « scientifiquement animé », soulignant la volonté du M23 d’asseoir sa démarche sur un argumentaire structuré, en lien avec les enjeux de gouvernance et de stabilité dans l’est de la RDC.

Mort de Diogo Jota : une disparition tragique qui bouleverse le monde du football

Le monde du football est en deuil. Diogo Jota, attaquant vedette de Liverpool et international portugais, est décédé tragiquement le mercredi 3 juillet 2025, à l’âge de 28 ans, dans un accident de la route sur l’autoroute A-52 près de Zamora, en Espagne. À bord du véhicule se trouvait également son frère André Silva, lui aussi footballeur, mort sur le coup. Selon les premiers éléments de l’enquête, le véhicule aurait quitté la chaussée après l’éclatement d’un pneu, avant de prendre feu.

Cette terrible nouvelle a immédiatement provoqué une vague d’émotion sur les réseaux sociaux, dans les médias et dans les stades.

Une carrière brillante fauchée en plein élan

Né à Porto, Diogo Jota s’était imposé comme l’un des talents majeurs du football européen. Avec Liverpool, il avait inscrit plus de 60 buts, remporté la Premier League, la FA Cup et la Coupe de la Ligue. En sélection portugaise, il avait honoré près de 50 capes et contribué à la victoire de la Ligue des Nations en 2019 et 2025. Marié depuis deux semaines à Rute Cardoso et père de trois enfants, Jota incarnait à la fois la réussite professionnelle et la stabilité personnelle.

Une pluie d’hommages déferle sur le monde du sport

La mort de Diogo Jota a profondément bouleversé ses coéquipiers, entraîneurs, adversaires et fans. Le club de Liverpool s’est dit « totalement anéanti » et a mis ses drapeaux en berne à Anfield, où des milliers de supporters sont venus déposer des fleurs et des messages d’adieu.

Cristiano Ronaldo a exprimé sa tristesse sur les réseaux sociaux :

« Je suis sans voix. Toutes mes pensées vont à ta famille, ta femme et tes enfants. Repose en paix Diogo et André. »

Steven Gerrard, ancienne légende de Liverpool, a publié sur Instagram :

« Une perte inimaginable. Tu resteras dans nos cœurs. »

La Fédération portugaise de football a salué « une étoile qui s’est éteinte trop tôt », tandis que l’UEFA a prévu une minute de silence avant tous les matchs de l’Euro féminin ce week-end.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a lui aussi présenté ses condoléances, rappelant que « Diogo Jota n’était pas seulement un footballeur exceptionnel, mais aussi un modèle pour toute une génération ».

Un héritage gravé à jamais

Au-delà des hommages, plusieurs clubs envisagent des gestes symboliques durables : retrait de son numéro 20 à Liverpool, création d’une fondation pour ses enfants, ou encore une statue commémorative. Le FC Porto, son club formateur, a aussi promis de baptiser une tribune à son nom.

La mort de Diogo Jota laisse un vide immense dans le cœur des amateurs de football. Sa mémoire restera gravée dans l’histoire du sport comme celle d’un joueur talentueux, humble et profondément humain.

Accord de paix RDC-Rwanda : un écran de fumée ? Le rapport explosif de l’ONU

À peine une semaine après la signature de l’accord de paix RDC-Rwanda à Washington, un rapport confidentiel des Nations Unies, révélé par le média belge De Standaard, jette une ombre noire sur les intentions réelles du Rwanda. D’après ce document explosif, Kigali poursuit une stratégie méthodique d’annexion de l’Est congolais, avec l’appui du M23, en violation flagrante des engagements pris en juin.

Rédigé par le Groupe d’experts de l’ONU sous la direction de la juriste belge Mélanie De Groof, ce rapport repose sur des sources internes rwandaises. Il décrit en détail la mise en place d’un “État parallèle” contrôlé par le Rwanda dans les territoires occupés, notamment à Goma et Bukavu.

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Le Rwanda installe un État parallèle dans l’est de la RDC

Selon les experts, le M23, avec l’appui logistique et militaire de Kigali, contrôle désormais des fonctions administratives clés :

  • Gouverneurs et maires

  • Police, douanes, migration

  • Gestion des mines stratégiques (coltan, étain)

Ce contrôle ne serait pas provisoire : les chefs rebelles refusent tout retrait, malgré l’accord signé. Pire encore, la chute de Bukavu en février aurait permis au M23 de s’emparer de nouveaux sites miniers, notamment ceux de Rubaya, riches en coltan.

Un accord de paix RDC-Rwanda vidé de son sens ?

Pour les experts de l’ONU, la finalité de Kigali est claire : établir une domination durable sur l’est de la RDC. Le retrait annoncé dans l’accord de paix RDC-Rwanda n’a jamais débuté, et au contraire, les forces rwandaises renforcent leur présence via le M23.

Les rebelles n’auraient aucun intérêt à un retour à l’ordre constitutionnel, ce qui invalide de fait l’accord signé à Washington. Pour Kinshasa, c’est une trahison en bonne et due forme, qui pourrait justifier un recours au Conseil de sécurité de l’ONU.

Silence international et retour des tensions

Ces révélations relancent la colère à Kinshasa, où le gouvernement dénonce depuis des mois le double jeu du Rwanda. L’accord de paix RDC-Rwanda, vanté comme un pas vers la stabilité, pourrait bien n’avoir été qu’un stratagème diplomatique.

La question reste ouverte : la communauté internationale osera-t-elle enfin agir face à cette annexion rampante de l’est congolais ?

Corneille Nangaa écarté par Kigali : révélations sur la rébellion M23

Un rapport explosif du groupe d’experts de l’ONU, consulté le 2 juillet 2025, lève le voile sur les dynamiques internes de la rébellion M23 et l’implication directe du Rwanda dans sa stratégie. Il révèle que Corneille Nangaa, ancien président de la CENI et coordinateur politique du mouvement, a été mis à l’écart par Kigali, qui lui reproche sa volonté de renverser le pouvoir à Kinshasa par la force.

Selon le rapport transmis au Conseil de sécurité, le Rwanda continue de piloter la rébellion M23, en dépit des déclarations officielles. Le commandement militaire reste sous la coupe de Sultani Makenga, tandis que Bertrand Bisimwa en assure la direction politique.

Kigali à la manœuvre derrière la rébellion M23

Les experts onusiens confirment que le Rwanda apporte un soutien actif au M23 via des relais identifiés : Fred Ngenzi Kagorora et le général Patrick Karuretwa échangent régulièrement avec les chefs rebelles. Le Rwanda contrôle donc étroitement les opérations menées dans les provinces congolaises du Nord et du Sud-Kivu.

Mais l’ambition de Corneille Nangaa d’élargir les opérations jusqu’à Kinshasa a fini par provoquer sa marginalisation politique au sein du mouvement. Kigali redoute un scénario incontrôlable, qui nuirait à son influence régionale et internationale.

L’AFC/M23 progresse malgré les tensions internes

La rébellion M23, relancée en 2021, a reçu un renfort politique en décembre 2023 avec l’arrivée de Corneille Nangaa et la création de l’Alliance Fleuve Congo (AFC). Présentée comme une coalition regroupant mouvements armés, partis politiques et figures publiques, elle visait à légitimer l’offensive contre Kinshasa.

Cependant, le plan de conquête du pouvoir par la force défendu par Nangaa s’est heurté à la stratégie plus mesurée du Rwanda. Malgré cette fracture interne, le mouvement contrôle aujourd’hui Goma et Bukavu, deux capitales provinciales cruciales dans l’Est congolais.

Vers une nouvelle phase du conflit ?

Le rapport onusien souligne que la rébellion M23 reste une menace régionale majeure, car toujours alimentée par des intérêts extérieurs puissants. L’exclusion de Corneille Nangaa pourrait modifier les équilibres politiques à venir, mais laisse entière la question du soutien militaire et logistique apporté par Kigali.

Alors que la communauté internationale appelle à la désescalade, une question demeure : le Rwanda cessera-t-il un jour de manipuler la rébellion M23 à ses propres fins ?

RDC-Rwanda : la paix de Washington déjà menacée ?

À peine une semaine après la signature de l’accord de paix du 27 juin 2025 à Washington, les tensions RDC-Rwanda refont surface avec virulence. En toile de fond : le dossier explosif des FDLR, éternelle pomme de discorde entre Kinshasa et Kigali.

Tout est reparti d’une interview du ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qui conditionne le retrait des troupes rwandaises à la neutralisation des FDLR, qu’il accuse Kinshasa de soutenir.

Une déclaration qui a fait bondir le ministre du Commerce Extérieur congolais , Julien Paluku. Sur X (ex-Twitter), il dénonce une « rhétorique usée » que Kigali recycle depuis plus de vingt ans. « Pourquoi n’avoir jamais neutralisé les FDLR pendant vos années d’occupation de la RDC ? », interroge-t-il, en évoquant les périodes 1998-2003 et 2022-2025. Selon lui, la menace est aujourd’hui quasi inexistante, avec à peine un millier de combattants, dont certains auraient même été recyclés par le Rwanda lui-même, comme l’ont documenté des rapports onusiens.

Des échanges virulents entre Kigali et Kinshasa

Olivier Nduhungirehe n’a pas tardé à répliquer :
« Si les FDLR sont un mythe, pourquoi votre gouvernement s’est-il engagé à les neutraliser dans l’accord ? »

Mais c’est un autre acteur bien connu des relations tendues RDC-Rwanda qui est venu jeter de l’huile sur le feu : Vincent Karega. L’ancien ambassadeur en RDC, désormais diplomate itinérant, a insinué sur X que Julien Paluku défend les FDLR, affirmant que son oncle serait responsable de massacres de Tutsis dans les années 60. Il parle même de « haine génétique ».

Julien Paluku : « Nous allons neutraliser vos FDLR recyclés »

La réplique de Julien Paluku a été cinglante. Dans un long message publié ce 2 juillet, il démonte point par point les accusations de Vincent Karega :

  • Il rappelle son engagement contre les FDLR durant ses 12 ans à la tête du Nord-Kivu.

  • Il évoque les opérations conjointes avec le Rwanda, comme Umoja Wetu en 2009, et les rapatriements facilités par la MONUSCO et le HCR.

  • Il accuse Kigali d’avoir recyclé d’anciens combattants FDLR pour maintenir une justification à ses incursions armées.

« Sans les FDLR, le Rwanda ne peut exister ni politiquement, ni économiquement, ni diplomatiquement », lance-t-il, tout en qualifiant le comportement de certains officiels rwandais d’« extrémistes tribalistes ».

Et de conclure : « Nous allons neutraliser vos frères réinjectés en RDC. Ce sera la fin de votre stratégie. »

La paix RDC-Rwanda survivra-t-elle à ces tensions ?

Malgré l’accord de paix de Washington, les tensions RDC-Rwanda restent vives et les accusations croisées persistent. Les divergences sur les FDLR, le M23 et la gestion des groupes armés pourraient-elles faire échouer ce fragile processus ? La paix, si ardemment signée, peut-elle survivre à tant de défiance ?

Exécutions sommaires choquantes à Bukavu, le M23 accusé de crimes contre des civils

Sud-Kivu, RDC – Alors même que la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé un accord de paix à Washington le 27 juin dernier, les violences du M23 se poursuivent sans relâche dans les zones qu’il contrôle. Une vidéo bouleversante filmée à Bukavu expose la brutalité de ce groupe armé soutenu par Kigali, en flagrante contradiction avec les engagements diplomatiques pris quelques jours plus tôt.

Dans la séquence, largement relayée sur les réseaux sociaux le 10 mars 2025, un civil à genoux, mains en l’air, implore son bourreau de l’épargner :

« Mon père, je te supplie… Ne me tue pas, je t’en prie », gémit-il. Mais ses supplications n’y feront rien. Un coup de feu, un cri, puis le silence.

Un autre homme, apparemment complice des rebelles, ordonne l’exécution :

« Tue-le », lance-t-il, avant d’avertir les curieux :
« Si vous avez le cœur sensible, éloignez-vous. »

« Ils ont tué mon fils, il n’avait que 12 ans », hurle une mère en larmes à Muhungu, une autre localité de la ville de Bukavu.

Des actes barbares en pleine rue

Dans un autre épisode sordide, un jeune présumé voleur est publiquement exposé. Les rebelles suggèrent d’abord de le lapider, avant de l’abattre de deux balles dans la tête, devant une foule impuissante, enfants compris.

Ces scènes d’une rare violence soulignent une évidence glaçante : malgré l’accord de paix RDC-Rwanda, les crimes du M23 continuent en toute impunité, avec une férocité inchangée.

Un bilan officiel qui fait froid dans le dos

Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a dénoncé ces « actes odieux » du M23. Le ministère de l’Intérieur a dressé un rapport glaçant des exactions recensées du 9 mai au 16 juin 2025 dans les territoires sous occupation :

  • 289 exécutions sommaires de civils

  • 102 viols

  • 270 cas de tortures

  • Des centaines de disparitions forcées

  • Recrutements d’enfants-soldats

  • Arrestations arbitraires

  • Pillages systématiques de villages

Un accord de paix sous tension

Si l’accord signé à Washington le 27 juin devait ouvrir une nouvelle ère de stabilité entre Kinshasa et Kigali, les actes du M23 envoient un tout autre signal. Le groupe rebelle, qui affirme ne pas se sentir concerné par le texte, poursuit ses exactions, sous le regard impuissant des autorités locales et de la communauté internationale.

« Le contraste est saisissant entre les engagements diplomatiques et la réalité du terrain », commente un responsable humanitaire basé à Bukavu.
« L’Est du Congo continue de brûler, alors même que les chancelleries se félicitent d’un accord. »

Jusqu’où iront les atrocités du M23 dans l’Est de la RDC ?

Les populations civiles, elles, attendent autre chose que des signatures : elles attendent des actes, des sanctions et surtout la fin d’un calvaire qui dure depuis plus de deux décennies. La paix signée ne vaut que si elle s’applique. En RDC, le M23 défie encore le silence et la promesse d’une paix durable.

Claude Vangu condamné à mort pour l’assassinat de sa compagne à Boma

La condamnation à mort en RDC a été prononcée mardi 1er juillet 2025 par le Tribunal de grande instance de Boma (Congo Central) contre Claude Vangu Lelo, alias Claude Ipupa, reconnu coupable de l’assassinat de sa compagne Kertis Babaka Muanda.

Une scène de crime maquillée en incendie

Les faits remontent à la nuit du 22 au 23 juin 2025, dans le quartier Tshutuzi, commune de Kabondo. Un incendie a ravagé le domicile du couple. D’abord perçu comme accidentel, le feu s’est finalement révélé être un stratagème pour dissimuler un homicide prémédité.

Le corps calciné de Kertis a été retrouvé sur les lieux. Les enquêteurs, alertés par plusieurs indices et témoignages, ont rapidement arrêté Claude Vangu, placé en détention provisoire.

Assassinat confirmé, peine capitale prononcée

Jugé en procédure de flagrance lors d’une audience publique, Claude Vangu a vu les charges requalifiées de meurtre en assassinat, le tribunal ayant retenu la préméditation, la dissimulation et l’intention manifeste de tuer.

« Le tribunal, siégeant publiquement et contradictoirement, déclare établie l’infraction d’assassinat tant en fait qu’en droit », a statué le juge.

La peine de mort a été prononcée en vertu du Code pénal congolais, toujours en vigueur.

Dommages civils et restitution du corps

En plus de la sanction pénale, Claude Vangu devra verser 20 000 dollars à la famille de la victime au titre de dommages et intérêts. Le tribunal a ordonné :

  • La restitution du corps à la famille pour inhumation

  • Le paiement des frais de justice par le condamné

  • L’exécution immédiate du mandat d’arrêt

Une famille soulagée, mais endeuillée

Présente à l’audience, la famille de Kertis a accueilli le verdict avec émotion :

« Ce jugement ne nous rendra pas Kertis, mais il restaure une part de justice dans notre deuil », a déclaré un proche de la victime.

Accord RDC-Rwanda : Amnesty International dénonce un silence coupable sur les crimes dans l’Est

Au lendemain de la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, le 27 juin 2025 à Washington, Amnesty International tire la sonnette d’alarme. L’ONG déplore que ce texte ne contienne aucune disposition pour juger les auteurs des crimes dans l’est de la RDC, une région ravagée par les conflits depuis plus de deux décennies.

« En ne s’attaquant pas à l’impunité pour les crimes horribles commis dans l’Est, cet accord manque une occasion historique de briser un moteur ancien du conflit », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, ce mardi 1er juillet.

Une impunité qui alimente la violence

Selon Amnesty, l’absence de justice dans les précédents accords a souvent ouvert la voie à de nouvelles exactions. L’ONG alerte : sans sanctions, les crimes dans l’est de la RDC continueront d’alimenter un cycle de violences contre les civils.

Depuis la signature de l’accord, Amnesty affirme avoir reçu des rapports crédibles de nouveaux affrontements entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et les groupes Wazalendo, qui bénéficieraient de l’appui de l’armée congolaise, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Les combats auraient déjà coûté la vie à des civils, selon l’organisation. Elle signale aussi des enlèvements de jeunes hommes par le M23, sans nouvelles de leur sort.

Le M23 rejette l’accord de paix

Alors que le gouvernement congolais et le Rwanda ont signé l’accord à Washington, le M23 – en pourparlers séparés avec Kinshasa dans le cadre d’une médiation du Qatar – a déclaré ne pas se sentir concerné par ce texte.

Ce rejet inquiète Amnesty International, qui appelle la RDC et le Rwanda à faire pression sur les groupes armés qu’ils soutiennent, afin de placer la protection des civils au cœur du processus de paix.

« Depuis 25 ans, les habitants de l’Est ont vu de nombreux accords échouer. Aujourd’hui, ils méritent mieux que des promesses sans justice », insiste Agnès Callamard.

Des crimes documentés et impunis

Depuis novembre 2021, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de vastes territoires dans l’Est de la RDC, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante. Le Groupe d’experts de l’ONU et Human Rights Watch ont documenté le soutien du Rwanda au M23, comme pour d’autres groupes armés depuis les années 1990.

Le 27 janvier 2025, le M23 annonçait la prise de Goma. Le 16 février, ses troupes s’emparaient de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. L’ONU a confirmé des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires et des violations des droits humains dans les zones sous contrôle rebelle.

L’accord ignore la justice, alimente les doutes

Alors que l’accord de paix de Washington se veut porteur d’espoir, son absence de mécanisme judiciaire pour juger les crimes commis dans l’Est interroge. La justice pour les victimes reste le grand absent de ce processus, alors même qu’elle est la clé d’une paix durable.