Centrafrique : le Parlement adopte un nouveau Code électoral

L’Assemblée nationale de la Centrafrique a adopté, mardi soir, avec amendement, le nouveau projet de Code électoral après plusieurs heures de débats entre les parlementaires.

Cent vingt-six (126) députés sur 140 ont voté « oui » lors de l’adoption de cette nouvelle loi défendue par le ministre de l’Administration du territoire, Augustin Yangana Yahote. La nouveauté est la hausse de la caution payée par les candidats pour les futures élections.

Désormais, ceux qui désirent se présenter à  l’élection présidentielle, devront verser une caution de 15 millions F CFA au Trésor public, contre 5 millions auparavant.

Pour les élections législatives, il faudra verser 250 000 F CFA pour que le dossier soit retenu par l’Autorité Nationale des Élections. Auparavant, la caution était fixée à  100 000 F CFA par l’ancien Code électoral.

Cette nouvelle loi est à  la hauteur des attentes des acteurs politiques centrafricains qui estiment qu’elle peut freiner les candidatures fantaisistes aux différentes élections dans le pays.

Les accords de Khartoum: tous les criminels de guerre seront punis

La Centrafrique a plongé dans une crise militaire profonde en 2013. Au cours de ces années, beaucoup d’événements malheureux ont bouleversé le peuple centrafricain, dont personne n’est pas capable d’oublier. Les soldats de la paix de MINUSCA n’ont pas réussi à protéger la population locale. La chose la plus terrible est que les casques bleus eux-mêmes ont été impliqués dans les meurtres des Centrafricains, sans parler des viols de femmes et d’enfants.

En même temps, leurs superviseurs de l’ONU n’enquêtent pas ces crimes. Mais si l’armée nationale avait alors de bonnes armes et une formation professionnelle ces incidents pourraient être évités. Apparemment, c’est pourquoi le président Faustin-Archange Touadéra est si préoccupé par la formation des militaires. Il croit que les habitants de la RCA ne doivent plus jamais passer par les horreurs de la guerre, il fait de son mieux.

Aujourd’hui, la majorité des FACA est formées par des instructeurs militaires russes à Béréngo car la mission l’EUTM n’avance pas trop sur le nombre de soldats formés. À la fin de 2018, par exemple, les représentants de la mission ont publié un rapport indiquant qu’au cours des quatre derniers mois, l’EUTM n’avait préparé que 28 soldats.

En ce qui concerne des russes, alors en un an et demi, ils ont formé près de 1500 militaires Centrafricains. La Russie va continuer à réaliser les missions de formation dans le cadre de la coopération militaire parce que la RCA a besoin de personnel militaire de qualité.

La situation dans le pays est restée tendue jusqu’à la signature des accords de Khartoum entre le gouvernement et les groupes politico-militaires. Les résultats sont les suivants : les rebelles sont maintenant nos alliés, qui, sur un pied d’égalité avec les autres Centrafricains, luttent pour la paix en RCA.

2,5 mois se sont passés depuis la signature des accords de paix. On voit beaucoup de changements positifs dans le pays. Les rebelles libèrent les préfectures occupées et se désarment. Il ne faut pas oublier que certains chefs et des membres de groupes militaro-politiques sont désignés aux postes publics. Ces initiatives jouent un rôle principal dans le rétablissement de la paix car la guerre n’aurait jamais résolu ce conflit.

Bientôt, la Commission de la justice va fonctionner en RCA. C’est elle qui traitera de tous les crimes à partir de 2013. Sa tâche est d’enquêter les actes des rebelles qu’ils ont commis pendant la crise. Selon les informations préliminaires, cette Commission comprendra huit représentants des autorités publiques et cinq représentants rebelles.

Cela montre que le gouvernement et les rebelles ont la responsabilité du présent et de l’avenir de la République Centrafricaine, alors ils sont prêts à créer ensemble une nouvelle histoire d’un pays où il n’y a pas de meurtres et d’impunité.

Ceux qui ont commis des crimes ne devraient pas s’attendre à l’amnistie, tous seront soumis à la loi. Il est important que les affaires les plus controversées soient examinées par la Cour pénale internationale. Est-ce que les soldats de la paix de MINUSCA sont prêts à présenter devant la Cour internationale pour prendre la responsabilité de leurs crimes de guerre ?

RCA : une mission des ministres de l’économie et des finances mobilise des partenaires financiers

Le ministre centrafricain des finances et budget  Henri Marie Dondra et celui de l’économie et du plan, Félix Moloua, rentrent le 23 avril 2019, d’une mission à Bruxelles et à Washington.  Durant ce long périple, ils ont discuté avec les partenaires financiers, du financement de l’Accord de Khartoum et de l’économie du pays.

Les ministres centrafricains de l’économie et des finances rentrent à Bangui avec le sentiment d’une mission accomplie. Ils ont exprimé leur satisfaction à la presse dès leur retour à l’aéroport international de Bangui M’poko.

De l’avis du ministre des finances, la mission permet de mobiliser les institutions de Breton-Wood sur le financement de l’accord de paix de Khartoum et l’économie centrafricaine.

D’après Henri Marie Dondra, l’accord de paix de Khartoum signé entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés n’a pas été pris en compte dans la loi de finances 2019, d’où la nécessité de mobiliser davantage des ressources pour son financement.

Par ailleurs, la Centrafrique devrait amorcer la sixième revue du programme économique et financier avec le FMI. Ce sujet a été l’ordre du jour.

« Nous avons déjà pris les dispositions pour que ce programme se termine bien et que le nouveau programme sollicité par le gouvernement soit mis en place », a expliqué le ministre des finances.

La question de pénurie d’eau à Bangui

Quant à lui, le ministre de l’économie, du plan et de la coopération, Félix Moloua,  s’indique contre le problème de manque d’eau à Bangui. Alors que les ressources sont mobilisées auprès des partenaires, rien n’est encore fait pour décompter cette situation.

« J’ai été un peu gêné quand on a parlé de problème d’eau à Bangui. Nous avons des ressources de la Banque Mondiale, notamment le projet PACEL pour alimenter plus de 3000 ménages à Bangui, à Bambari et à Berberati. On est en droit de se poser aujourd’hui la question de savoir pourquoi les choses trainent? », a-t-il fustigé martelé avant de fustiger la bureaucratie qui fait trainer la mise en œuvre des projets.

Selon le ministre Moloua, plus de 800 millions de dollars de la Banque Mondiale sont déjà mobilisés, qu’il faut les consommer.

Les membres du gouvernement centrafricain sont rentrés de leur mission avec une forte délégation du FMI et de la Banque Mondiale pour poursuivre les discussions dans le cadre de la 6e revue et des discussions relatives au financement de l’économie centrafricaine.

« La Russie en Afrique… Al Jazeera sur le terrain »

C’est ainsi qu’est intitulé un rapport publié par Al Jazeera le 15 avril 2019.

Le 15 avril, Al Jazeera a publié un rapport intitulé « La Russie en Afrique : à  l’intérieur d’un centre de formation militaire en RCA | Parlez à  Al Jazeera sur le terrain ». Le reportage vidéo présente le regard d’Al Jazeera sur la présence russe en République centrafricaine (RCA).

« La Russie est de retour en République centrafricaine (RCA). Dans une base d’entraînement militaire située sur d’anciens palais au sud-ouest de la capitale Bangui, des centaines de combattants russes, qualifiés de réservistes de l’armée, forment des soldats du gouvernement centrafricain en vue d’un déploiement le long de la frontière du pays. »

La vidéo démontre qu’il n’y a rien de secret dans la présence russe en RCA. Toutes les relations entre les deux Etats sont formalisées au plus haut niveau : traités interétatiques et accords entre les départements des Etats. Un groupe de conseillers politiques russes et un groupe notable de conseillers militaires opèrent en RCA.

RCA : la ministre Sylvie Baipo-Temon s’investit pour une diplomatie dynamique et diversifiée

La nomination de Sylvie Baipo Temon à la tête du département des affaires étrangères, s’avère nécessaire pour relever ses défis.

La République Centrafricaine, pays meurtri par de multiples conflits mais riche en ressources naturelles, a intérêt de redynamiser sa diplomatie aux fins d’attirer des potentiels partenaires au développement. C’est dans cette optique qu’il était impérieux de placer stratégiquement Sylvie Baipo-Temon, la femme qui maîtrise la géopolitique et stratégique du temps présent, à la tête de la diplomatie du pays.

Centrafrique qui se relève résolument des cendres de la crise, est confrontée à des difficultés, et sa diplomatie doit être dynamique et rigide pour être en mesure de faire face aux défis de l’heure.

La nomination de Sylvie Baipo Temon à la tête du département des affaires étrangères, s’avère nécessaire pour relever ses défis. Dès sa nomination dans le gouvernement Sarandji 2 et Ngrébada, elle fait de son département une vitrine du pays.

Dans sa conviction, elle s’investit corps âme pour créer une image positive de la RCA. Et cela a marché lorsque le pays ne cesse aujourd’hui de recevoir des multiples visites des partenaires au développement suite à la signature de l’Accord de paix de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés le 6 février 2019. La cheffe de la diplomatie centrafricaine est l’instigatrice de plusieurs rencontres de l’exécutif centrafricain avec des bailleurs et partenaires désirant investir en Centrafrique.

« La RCA souhaite consolider, développer et poursuivre les relations bilatérales et multilatérales afin que le pays entre dans une nouvelle ère », a indiqué la ministre Sylvie Baipo Temon dans une interview à l’agence africaine African Daily Voice en février dernier.

Dans cette interview, la ministre a souligné qu’en cette période difficile, le pays a besoin d’un appui sincère au niveau international, plus qu’auparavant. Economiste de formation, ancienne cadre au sein de la Direction financière d’une banque française, BNP Paribas, et ancienne Porte-parole du comité ad hoc diaspora pour la paix en RCA,  Sylvie Baipo Temon fait désormais des relations notamment sécuritaires,  économiques, politiques et culturelles entre la RCA et le reste du monde, ses chevaux de bataille.

Centrafrique : la mission UA-ONU-UE reçue par le président de la République

Les membres de la mission conjointe de paix en République centrafricaine ont été successivement reçus en audience ce mercredi par le président du Parlement centrafricain Laurent Ngon Baba, et le chef de l’Etat centrafricain Faustin-Archange Touadéra.

Les personnalités constituant cette mission conjointes sont Smail Chergui, commissaire à  la Paix et à  la Sécurité de l’Union africaine (UA), Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations Unies (ONU) aux opérations de paix, et Koen Vervaeke, directeur général Afrique du service européen pour l’action extérieure de l’Union européenne (UE).

Ils ont tous reconnu avoir échangé avec les autorités centrafricaines dans le cadre de la consolidation des acquis de l’Accord de paix négocié à Khartoum au Soudan et signé dans la capitale centrafricaine Bangui le 6 février dernier, caractérisé par sa mise en œuvre et son suivi au niveau déconcentré.

« Au niveau de l’Assemblée nationale, nous avons tenu à  clarifier un certain nombre de choses et surtout nos attentes par rapport à  l’adoption d’un certain nombre de textes, comme sur la décentralisation, le Code électoral, prenant en compte la représentativité des femmes au niveau de l’Assemblée nationale et au niveau de tous les secteurs de l’Etat, pour que ces textes soient à  la hauteur de la situation actuelle », a déclaré à la presse Chergui.

RCA : le Conseil National de la Médiation explique l’accord de paix à la population

Le Conseil National de la Médiation sensibilise les leaders communautaires de Bangui et ses environs sur l’Accord de paix scellé entre le gouvernement et les groupes armés à Khartoum et signé à Bangui le 6 février 2019.

« Chacun doit jouer sa partition dans cet accord de paix car la paix dépend des efforts de tout le monde », a déclaré le médiateur de la République, Jacques Mbosso.

Pour le médiateur de la République, l’accord de paix, bien que ce soit le 8è depuis le début de la crise, présente un caractère contraignant pour une réussite. « Il dispose des mécanismes propres pour son suivi et engage toutes les parties même la communauté internationale », a-t-il souligné devant les leaders communautaires du 8è arrondissement.

Centrafrique : le CIONGCA vulgarise l’accord de paix à Mbaïki

Le Conseil Inter-ONG de Centrafrique (CIONGCA) a bouclé ce lundi une série de vulgarisation de l’accord de paix scellé à  Khartoum entre le gouvernement et les groupes armés.

Le CIONGCA, qui participait comme observateur aux pourparlers de Khartoum emboite les pas au gouvernement et aux autres organisations pour la vulgarisation de cet accord historique de paix et de la réconciliation nationale.

Selon les informations fournies à  ADV, le président de CIOGCA, Célestin Ngakola, a édifié les leaders communautaires sur les points forts de cet accord de paix qui en son sein a mis en place des mécanismes de suivi et de mise en œuvre, ce qui ne figurait pas dans les sept autres accords précédents.

« C’est un accord qui engage tout le monde : La partie nationale, les groupes armés, les pays voisins et la communauté internationale. Donc, il a l’obligation à  réussir et à  marquer la différence », a souligné Célestin Ngakoladont, ses propos ont été rapportés par la radio nationale.

Centrafrique : la MINUSCA a développé des programmes de Réduction de la Violence Communautaire

La Section désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de la MINUSCA a développé des programmes de Réduction de la Violence Communautaire (CVR) dans le but de lutter contre la prolifération des milices et le recrutement par les groupes armés. Ces programmes fournissent des opportunités économiques aux jeunes enclins à  la violence et aux communautés auxquelles ils appartiennent. A Bangui, la mise en œuvre de ces programmes est faite avec la participation des Comités Locaux de Paix et de Réconciliation (CLPR) qui ont un rôle transversal ; ils interviennent ainsi dans les différentes phases de sensibilisation, le choix des bénéficiaires et le suivi des projets.

C’est dans le cadre de la pérennisation des acquis de ces programmes, mis en œuvre dans différents arrondissements de Bangui, que cinq CLPR ont été réunis en atelier de renforcement de capacités du 8 au 9 avril 2019 au centre Fateb. De manière spécifique, la session visait à  présenter aux participants les acquis du CVR en Centrafrique, échanger avec eux sur le rôle des CLPR et les modèles de leadership devant les caractériser, discuter sur les techniques de communication interpersonnelle et enfin présenter aux participants l’accord politique de paix et de réconciliation en RCA. La planification des activités de sensibilisation liées audit accord était également au centre des échanges.

Un atelier que les participants attendaient avec impatience: pour le Chargé de communication du CLPR du 8e arrondissement, Trésor Adium, cette séance vient à  point nommé car « nous en avons profité pour faire le tour d’horizon et évaluer ce qui a déjà  été fait et ce qu’il reste à  faire, tout en dégageant les difficultés que nous avons rencontrées ».

Signalons que le programme CVR a été lancé officiellement en novembre 2016 et en est à  sa troisième phase. La dernière phase en cours a débuté en septembre 2018 et prend en compte 1100 bénéficiaires repartis dans les 2ème, 4ème, 5ème, 8ème arrondissements de Bangui ainsi que la commune de Bimbo.

RCA: la ville de Bambari retrouve l’accalmie

L’accord de paix et de la réconciliation de Khartoum en est le premier générateur.

La ville de Bambari, préfecture de la Ouaka au centre de la Centrafrique, retrouve progressivement une accalmie. L’accord de paix et de la réconciliation de Khartoum en est le premier générateur. Les acteurs principaux  y travaillent afin de consolider les acquis de cet accord signé le 6 février 2019 à Bangui par le gouvernement et les 14 groupes armés à l’issue des pourparlers à Khartoum.

La ville de Bambari commence à souffler un souffle nouveau, et la paix est à la portée de la population de la ville. C’est le constat fait par la rédaction de Ndjoni Sango dans ses grands reportages surplace dans la ville.

La libre circulation et la cohésion entre les communautés entre temps divisées sous l’effet de conflit militaro-politique, commencent à refaire surface. Ce constat sur la situation de la ville de Bambari est partagé par les habitants.

« A l’issue du dialogue de Khartoum avec la signature de l’accord de paix, je constate qu’il y a la confiance qui se rétablie en ce moment à Bambari. Par ce que, entre-temps, il y avait de méfiance qui s’alimente partout entre les communautés. Mais pour le moment, il y a une cohabitation. Je donne l’exemple du marché central qui n’a pas été fréquenté par toutes les communautés mais maintenant après le dialogue et le déploiement des FACA, toute la population y fréquente », témoigne Sylvain Bernardin Redjal, journaliste à la radio Lego ti la Ouaka à Bambari.

Pour consolider ce début de paix, les autorités administratives dont le préfet de la ville et les responsables des groupes armés actifs dans la préfecture de la Ouaka à l’occurrence l’Unicité pour Paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Ndarras, sensibilisent et attirent l’attention de leur base sur le processus de paix enclenché.

« Je pense qu’il y a le préfet qui fait souvent la réunion de restitution du contenu de l’accord de Khartoum à la population dans les localités. Aussi, les leaders du groupe rebelle UPC sont venus faire la restitution de l’accord de paix     . Ils ont même mis en garde les fauteurs de troubles sur la violation de cet accord. Je pense que cela va aider la ville de Bambari à retrouver la paix », a témoigné Sylvain Bernardin Redjal.

Début avril, la ville de Bambari a été rythmée par une compétition de football dans le cadre de la paix et de la cohésion sociale. Même si la ville commence aujourd’hui à renouer avec la stabilité, beaucoup reste à faire afin de consolider cette paix fragile à travers la mise en œuvre effective de l’accord de paix.

Par ailleurs, le premier ministre centrafricain, Firmin Ngrebada a conduit hier lundi 15 avril 2019 à Bambari, une mission conjointe composée de Jean Pierre Lacroix, Secrétaire Général Adjoint des Nations-Unies chargé des opérations de maintien de la paix, Smail Chergui, Commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine, et Mankeur Ndiaye, Représentant Spécial de l’ONU en Centrafrique, Chef de la Minusca.

L’objet de cette visite à Bambari est d’y installer les structures de mise en œuvre de cet Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation signé le 6 février 2019 à Bangui.