Tshisekedi aux Léopards : « Nous ferons mieux qu’en 1974 »

Kinshasa. – Dans l’enceinte mythique du Stade des Martyrs, une promesse historique a résonné. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est rendu ce lundi 17 novembre auprès des Léopards, au lendemain de leur victoire face au Nigéria. Face à des joueurs encore vibrants de leur succès, le Président de la République a tracé une ligne claire : le prochain Mondial devra effacer le souvenir de 1974, année où la RDC avait quitté la compétition dès le premier tour.

« Nous voulons vous mettre dans les meilleures conditions. On veillera à ce que les erreurs du passé ne se reproduisent plus », a-t-il assuré, devant une équipe visiblement galvanisée. Le chef de l’État a ajouté, avec une conviction palpable : « Vous pouvez compter sur moi et sur mon accompagnement. Je pense que cette compétition sera meilleure que celle de 1974, parce que nous avons aujourd’hui des joueurs totalement décomplexés. »

Hommage à une équipe « splendide »

Revenant sur les récents exploits des Léopards face au Cameroun et le Nigéria, Félix Tshisekedi n’a pas caché son admiration. « Vous avez été splendides. Vous êtes des professionnels, vous savez comment préparer ce genre de choses », a-t-il salué, avant de préciser le rôle des autorités : « Mon rôle sera de veiller à ce que vous n’ayez aucun souci, afin que vous restiez concentrés sur votre mission. »

Au-delà du terrain, le Président a insisté sur la dimension symbolique de cette équipe. Pour lui, les Léopards incarnent l’unité, le courage et la détermination de tout un peuple. Leur victoire dépasse le simple cadre sportif ; elle raconte une Congo qui avance, qui croit en son étoile.

Un engagement de l’État, une atmosphère de fête

Dans une ambiance chaleureuse et festive, Félix Tshisekedi a réaffirmé le soutien indéfectible de l’État à la sélection nationale. Les joueurs, visiblesment émus et motivés, ont pu échanger directement avec le chef de l’État, scellant ainsi une alliance entre le pouvoir politique et le talent footballistique.

Cette rencontre marque plus qu’un simple passage de encouragement : elle acte une volonté commune d’écrire une nouvelle page du football congolais. Avec des Léopards « décomplexés » et un engagement présidentiel sans faille, la RDC ne vise plus seulement la qualification, mais bien l’accomplissement d’un rêve national, trop longtemps reporté.

Visa britannique : Angola, Namibie et RDC dans le viseur du gouvernement

Londres a durci sa politique migratoire ce lundi 17 novembre. Le gouvernement britannique a donné trente jours à l’Angola, à la Namibie et à la RDC pour mieux coopérer au retour de leurs ressortissants en situation irrégulière. Faute de progrès, des restrictions sévères toucheront les visas touristiques et VIP.

Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Sécurité des frontières, Alex Norris, a été clair sur Sky News : la coopération de ces trois pays est « inacceptable ». Le Home Office rappelle que des milliers de migrants originaires de ces nations vivent actuellement au Royaume-Uni. Pour Londres, la charge devient insoutenable et la suspension de l’accès pour touristes et VIP constitue un avertissement fort.

La ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, a résumé la ligne du gouvernement : « Acceptez le retour de vos ressortissants, ou perdez le privilège d’entrer dans notre pays ». Ce message place la souveraineté britannique au centre du débat migratoire.

Une réforme pour accélérer les expulsions

Cette annonce s’inscrit dans une réforme plus large que Shabana Mahmood présentera au Parlement. L’objectif : réduire les traversées de la Manche et tarir le flux de migrants qui alimente la crise.

Le gouvernement prévoit de limiter la protection des réfugiés, de suspendre l’accès automatique aux aides sociales et d’encadrer les recours à la Convention européenne des droits de l’homme pour accélérer les expulsions.

Les chiffres justifient cette offensive. Depuis le 1er janvier 2025, 39 292 migrants sont arrivés sur les côtes britanniques par petites embarcations, dépassant déjà le total de 2024. Les demandes d’asile ont augmenté de 18 % alors que l’Union européenne enregistre une baisse de 13 %. Depuis 2021, le Royaume-Uni a enregistré plus de 400 000 demandes, contre 150 000 entre 2011 et 2015.

Le message est donc clair : l’Angola, la Namibie et la RDC ont un mois pour coopérer. Le compte à rebours est lancé.

Kolwezi : l’atterrissage périlleux du ministre des Mines

Kolwezi, Lualaba. – Ce lundi 17 novembre 2025, à 11h38 précises, la piste de l’aéroport de Kolwezi a vécu des secondes de tension extrême. Un Embraer 145 de la société angolaise Airjet, affrété par le ministère des Mines, a effectué une sortie de piste lors de son atterrissage. À son bord, une précieuse délégation gouvernementale, menée par le ministre Louis Watum Kabamba, qui se rendait en urgence dans le Lualaba sur les lieux d’une autre tragédie, celle du site artisanal de Kalando.

Miraculeusement, aucune victime n’est à déplorer. Seuls des dégâts matériels endeuillent cette journée déjà lourde de sens pour la province minière.

Une mission de compassion, un vol à haut risque

Le ministre des Mines voyageait pour une mission aussi urgente que douloureuse. Deux jours plus tôt, le samedi 15 novembre, un drame survenait sur le site artisanal de Kalando, près du village de Mulondo, emportant plusieurs dizaines de vies de creuseurs. La mission de Louis Watum Kabamba était claire : porter le deuil et le soutien de la Nation, évaluer les pertes et coordonner des mesures d’urgence.

L’ironie du sort est cruelle : l’avion qui devait le conduire vers des familles en deuil a lui-même frôlé la catastrophe. Mais dans l’épreuve, la nouvelle est tombée, rapide et rassurante : « Son Excellence Louis Watum Kabamba ainsi que l’ensemble de sa délégation, présents à bord de l’appareil, sont sains et saufs. »

Mobilisation immédiate et enquête ouverte

Sur le tarmac, les secours se sont organisés sans délai. Les autorités provinciales, les services de sécurité et les équipes médicales ont sécurisé la zone et porté assistance aux 26 passagers et 3 membres d’équipage. Le ministre a tenu à les remercier, ainsi que la population, pour leur réactivité et les messages de sympathie reçus.

Sous le soleil du Lualaba, les enquêteurs du Bureau Permanent d’Enquêtes d’Accidents et Incidents d’Aviation (BPEA) sont déjà à l’œuvre. Leur mission : reconstituer les secondes critiques de l’approche, comprendre les origines de cette sortie de piste et en tirer toutes les leçons.

La détermination intacte d’un ministre sous le choc

Malgré le choc de l’incident, la détermination du ministre Watum Kabamba reste entière. Alors que l’enquête technique débute, lui a déjà engagé les réunions techniques promises avec les autorités locales. La tragédie de Kalando exige des réponses ; l’accident de Kolwezi n’a fait que renforcer sa résolution.

Le ministère des Transports, de son côté, affirme prendre l’événement « avec la plus grande gravité » et promet un suivi rigoureux. Dans un ciel congolais souvent fragilisé par des défis logistiques et techniques, cet incident rappelle la précarité des déplacements, même officiels.

Ce jour aura donc vu deux drames se frôler : celui, terrestre et meurtrier, des mines artisanales ; celui, aérien et évité de justesse, d’un avion gouvernemental. Deux réalités d’un pays où la richesse du sous-sol et les périls du quotidien too often se répondent.

L’Instinct du Gardien : Comment Mpasi a écrit la légende des Léopards

Parfois, l’histoire du football ne tient pas à un coup de tête génial, mais à un murmure. Une confidence échangée dans le feu de l’action, qui change le cours d’un match et entre dans la légende. Alors que les Léopards de la RDC viennent de se qualifier pour les barrages intercontinentaux dans un fracas d’émotion, un nouveau détail, précieux et humain, émerge des coulisses de la victoire.

Le héros silencieux n’est autre que le gardien Lionel Mpasi. En zone mixte, une fois les cris de joie apaisés, il a confié l’incroyable : c’est lui qui, porté par une conviction absolue, a soufflé à son sélectionneur Sébastien Desabre la décision tactique qui allait tout sceller. Faire entrer Timothy Fayulu, spécialement pour la séance des tirs au but.

Une conviction née à l’entraînement

Derrière cette intuition qui semble fulgurante se cache un travail méticuleux, des heures d’entraînement où chaque geste est passé au crible. « On travaille beaucoup les séances de tirs au but à l’entraînement. Tim est très performant dans ce domaine », explique Mpasi, la voix encore chargée d’adrénaline.

La veille du match, un échange avec le gardien remplaçant a scellé sa certitude. « Il m’a expliqué qu’il avait déjà vécu une situation similaire à Sion : il était entré pendant la séance des TAB et avait délivré son club. C’est comme ça qu’il avait gagné sa place. » Un passé qui allait se rejouer, un destin en suspens.

Le murmure décisif à la mi-temps des prolongations

Le match s’éternise. 120 minutes de lutte intense, de sueur et d’efforts n’ont pas suffi à départager les deux équipes. L’air est lourd, la tension à son comble. C’est à ce moment précis, dans le creux de l’épuisement, que l’instinct frappe.

« À la mi-temps des prolongations, j’ai demandé au coach de garder un changement au cas où, parce que je sentais Tim prêt pour la séance des TAB. » Une requête inhabituelle, venant du dernier rempart. Un pari audacieux, jeté sur la table tactique. Sébastien Desabre écoute, et accepte.

La suite est entrée dans l’histoire : Fayulu entre en jeu. Sous les projecteurs brûlants de la pression, il réalise une prestation déterminante, décisive. Dieu merci, murmure Mpasi, ça a marché.

La victoire d’un collectif qui ose écouter

Cette révélation est bien plus qu’une anecdote. Elle est le récit parfait de l’état d’esprit qui anime ces Léopards. Elle met en lumière une cohésion rare, où un joueur ose prendre la parole, où un staff technique sait écouter une intuition née du terrain.

C’est la victoire de la confiance mutuelle, de la lucidité partagée. Un mélange de solidarité et de sens tactique qui a permis à la RDC d’écrire, ce soir-là, un nouvel épisode mémorable de son histoire footballistique. Pas seulement par la force de son jeu, mais par l’intelligence de son collectif.

Le Gouvernement nationalise le programme Excellentia

Kinshasa. – L’histoire avait commencé dans l’intimité d’une conviction, portée par la grâce et la ténacité de la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi. « Excellentia », ce nom qui sonnait comme une promesse, était né d’une initiative privée pour couronner l’excellence scolaire. Ce lundi 17 novembre 2025, une page se tourne, et le récit prend une autre ampleur. Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a officialisé la nationalisation du programme, le faisant passer du statut d’œuvre personnelle à celui de politique publique, chevillée au budget de l’État.

Une décision lourde de sens, qui ancre dans le marbre de l’administration une vision : celle d’une nation qui parie résolument sur l’intelligence de sa jeunesse.

De l’initiative à l’institution

Dans les couloirs du pouvoir, le ton est à la continuité assumée et à la solemnité. La Première ministre Judith Suminwa Tuluka elle-même a signé le décret, actant cette mue historique. Devant les médias, elle a salué le travail « pionnier » de la Première Dame, ce travail qui, durant des années, a allumé une étincelle dans les yeux des meilleurs élèves du pays. Mais désormais, l’étincelle doit devenir un feu de brousse.

« Cette nationalisation permettra d’étendre l’impact du programme sur l’ensemble du territoire », a-t-elle affirmé, dessinant les contours d’une ambition désormais sans frontières. Excellentia n’est plus un filet d’eau précieux mais intermittent ; il devient un fleuve structurant, canalisé par les institutions en charge de l’éducation. L’État en prend les rênes, avec la lourde tâche de pérenniser ce qui n’était qu’un don et de le transformer en droit.

L’exigence des 80% : un pari sur le génie congolais

La mesure la plus frappante, celle qui fera sans doute grincer des dents tout en galvanisant les esprits, est l’instauration d’un critère d’accès unique et sans appel : la barre des 80% de réussite à l’examen d’État. Un seuil qui n’est pas un simple filtre administratif, mais un symbole.

Le gouvernement en fait un étendard. « Cette exigence est un signal fort adressé à la jeunesse pour l’inviter à viser plus haut », a martelé la cheffe du gouvernement. Il s’agit ni plus ni moins d’inoculer dans l’écosystème éducatif un virus salutaire : celui de la compétition saine et de l’effort suprême. En brandissant ce seuil d’excellence, l’exécutif ne sélectionne pas seulement les meilleurs ; il défie chaque élève de le devenir. C’est un pari audacieux sur le génie congolais, une conviction que la jeunesse du pays peut, si on lui fixe la barre assez haut, toucher le ciel.

La pierre d’un nouvel édifice éducatif

Cette nationalisation d’Excellentia ne surgit pas du néant. Elle s’inscrit dans la lignée des grandes réformes qui tentent de redessiner le visage de l’école congolaise. La gratuité de l’enseignement primaire, les investissements massifs dans les 145 territoires, la modernisation des programmes… Autant de pièces d’un puzzle complexe où Excellentia trouve désormais sa place comme la pierre angulaire de l’excellence.

En transformant cette initiative en colonne vertébrale des politiques éducatives, l’exécutif affiche sa volonté de forger l’élite de demain. Une élite méritante, repérée, formée et soutenue par la nation tout entière pour porter les filières stratégiques du développement.

Le défi est maintenant celui de l’équité. Le gouvernement le jure : les mécanismes de sélection seront uniformes, la transparence, absolue. Des rives du Congo aux confins du Katanga, le même critère s’appliquera, faisant d’Excellentia non plus un privilège, mais un bien national, un outil dédié à révéler, partout et pour tous, la beauté farouche du mérite. L’histoire est en train de s’écrire.

Vaudou ou frustration ? Le cri de Chelle

La défaite a visiblement été difficile à digérer pour Eric Chelle. Le sélectionneur du Nigeria, éliminé par la République Démocratique du Congo en barrage pour la Coupe du monde 2026, a trouvé une explication pour le moins surprenante à cette contre-performance : la sorcellerie. Selon lui, un membre du staff congolais aurait pratiqué du « vaudou » pendant la séance de tirs au but.

Dimanche, à Rabat, le rêve mondial du Nigeria s’est envolé d’un tir précis de Chancel Mbemba. Une élimination (1-1, 4-3 t.a.b) qui semble avoir dépassé l’entendement de l’entraîneur malien. Dans un entretien à ESPN, l’ancien Lensois n’a pas mâché ses mots pour désigner le responsable de cette déconvenue.

« Le gars a fait du vaudou à chaque fois »

« Pendant toute la séance de tirs au but, le gars de la RD Congo a fait du vaudou, a-t-il déclaré, visiblement remonté. A chaque fois, à chaque fois, à chaque fois… C’est pour ça que j’étais un peu nerveux contre lui. »

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Pour étayer ses accusations, Eric Chelle n’a pas hésité à mimer les gestes qu’il aurait observés : un mouvement de balancier avec la main. « Il a fait quelque chose comme ça… Je ne sais pas si c’était de l’eau ou quelque chose comme ça », a-t-il précisé, laissant planer le doute sur la nature exacte de ces pratiques supposées.

Une absence qui fait mal au « Géant d’Afrique »

Cette défaite est lourde de conséquences pour le Nigeria. Pour la deuxième Coupe du monde consécutive, les Super Eagles resteront à quai. Un échec cuisant pour cette nation majeure du football africain, qui se retrouve une nouvelle fois absente de la plus grande compétition planétaire.

Nommé en janvier 2025 specifically pour qualifier son équipe, Eric Chelle aura donc échoué dans sa mission. Et ses explications pour le moins originales ne devraient pas arranger son cas, alors que la déception est immense au pays du « Géant d’Afrique ».

Plutôt que d’analyser les lacunes de son équipe ou de saluer la performance des Léopards, l’entraîneur a choisi la voie de l’ésotérisme. Une sortie qui fera date dans les annales des excuses footballistiques les plus surprenantes.

RDC–Nigeria : La Nuit où les Léopards ont refusé de tomber

Il existe des soirs où le football cesse d’être un jeu pour devenir une épreuve de caractère. À Rabat, ce dimanche 16 novembre, la RDC a façonné un exploit dans la douleur, la sueur et une volonté presque surnaturelle. Au bout d’une finale suffocante, conclue aux tirs au but, les Léopards ont terrassé le Nigeria et décroché leur ticket pour le barrage intercontinental du Mondial 2026.

Une victoire arrachée, inattendue, presque irréelle — comme si l’histoire elle-même avait décidé de plier.

Le cauchemar des premières minutes

La rencontre n’a même pas eu le temps de respirer. À la 3e minute, une relance approximative d’Arthur Masuaku ouvre la porte à Onyeka. Sa frappe déviée par Tuanzebe s’écrase au fond : 1-0. Un coup de massue immédiat.

Les Super Eagles enchaînent alors les vagues offensives. Chukwueze percute, Ndidi frappe, Lookman dépose un ballon idéal que ses coéquipiers gâchent dans un cafouillage inexplicable. Le 2-0 frôle la ligne, sans jamais la franchir. La RDC souffre, s’étouffe, survit.

Un éclair dans la nuit

Puis, soudain, à la 32e minute, un miracle : Bakambu et Meschack Elia combinent en une-deux d’orfèvre. Dans l’axe, Elia conclut d’un tir sec. Un but sorti de nulle part, comme une étincelle dans une nuit trop noire.

La RDC égalise sur sa seule occasion de la première période. Et tout change.

La sortie d’Osimhen, début de la bascule

Lorsque la seconde période reprend, une image frappe : Osimhen ne revient pas. Les Super Eagles perdent leur leader, leur point d’appui.

Côté congolais, c’est tout l’inverse. Les Léopards jouent plus haut, plus vite, plus fort. Sadiki tente, Bakambu frôle le but sur corner, le public réclame un penalty. Le match s’inverse, puis bascule.

Le siège congolais, la peur nigériane

À partir de la 76e minute, c’est un siège. La RDC fait tourner, étouffe, s’installe dans les quarante mètres adverses. Cipenga manque l’inattendu, Wan-Bissaka tente un retourné acrobatique.

En face, le Nigeria recule, tremble, retient son souffle. La peur du but fatal les paralyse. La prolongation devient inévitable.

Une prolongation à sens unique… mais sans but

La RDC repart à l’assaut dès la 93e minute. Mayele est trop court, puis pense marquer avant que l’arbitre ne siffle une faute juste avant son geste. Pas de VAR. Atmosphère lunaire.

Les minutes s’enchaînent, les occasions aussi, sans précision finale. Le Nigeria ne sort presque plus… jusqu’à une tête d’Arokodare, au-dessus, qui glace tout un stade.

La seconde période de prolongation suit le même fil. Un but congolais est encore annulé pour une faute oubliée par l’absence de technologie. Le score ne bouge pas.

Il faut donc aller au bout du bout : les tirs au but.

Le moment où la légende s’écrit

Le Nigeria s’avance… et manque le premier tir. Le ton est donné.

Moutoussamy échoue lui aussi. Tout reste à faire.

Fayulu, entré pour la séance, devient immense : il détourne le deuxième tir nigérian. Sadiki égalise. Le duel devient nerveux, oppressant.

Tuanzebe manque, le Nigeria transforme, Mayele égalise, Balikikwisha répond encore.

4-4.

Puis Fayulu jaillit une troisième fois : il arrête le sixième tir nigérian. Le banc explose, un pays retient son souffle.

Alors Mbemba s’avance, le capitaine, le roc, le guide. Un dernier pas, un dernier souffle, une frappe propre.

Et la RDC s’envole : 5-4.

Le peuple peut crier. Les Léopards ont gagné. Le rêve continue.

Un exploit pour l’histoire

La RDC disputera en mars, au Mexique, un barrage colossal pour rejoindre le Mondial 2026.

Ce soir à Rabat, elle a surtout remporté quelque chose de plus grand qu’un match : une certitude. Celle d’une équipe capable de tomber, se relever, puis renverser l’impossible.

Un chapitre héroïque, une nuit qui restera dans la mémoire collective, une victoire cousue au courage.

Les Léopards n’ont pas encore validé leur billet pour la Coupe du monde.

Mais ils viennent d’écrire l’une des plus belles pages de leur histoire récente.

Butembo en deuil : une marche pour Rosette, tuée par un milicien

Ils marchaient pour une vie fauchée à 18 ans. Ce vendredi 14 novembre, Butembo a vu défiler un cortège de douleur et de colère. Étudiants et habitants se sont rassemblés pour honorer Kavira Vyaghula Rosette, tuée deux jours plus tôt par un milicien Wazalendo alors qu’elle rentrait de l’Institut supérieur des techniques médicales. Leur deuil s’est très vite transformé en un message clair : « Plus jamais ça. »

Le rassemblement a commencé au rond-point Njiapanda. Puis la foule a avancé en silence sur les boulevards Monseigneur Kataliko et Joseph Kabila. Leur destination était la mairie de Butembo. Leur objectif : obtenir justice et exiger le retrait des groupes armés qui rôdent autour des universités.

Un mémorandum pour transformer la douleur en action

En chemin, les manifestants ont scandé des chants hostiles aux miliciens. La triste réalité a rapidement laissé place à une colère maîtrisée. Devant le maire, la Représentation des Étudiants du Congo (REC) de Butembo-Lubero a remis un mémorandum, présenté comme un ultime hommage à la jeune sage-femme en devenir.

Le président de la REC, Seth Isingoma Bahemukade, a dénoncé un « acte ignoble » qui « porte un coup fatal à la communauté académique ». Il a réclamé une enquête judiciaire, l’arrestation du milicien Nzingene — identifié comme auteur du tir — et surtout le déguerpissement immédiat des Wazalendo stationnés près des sites universitaires.

L’insécurité chronique qui étouffe le Kivu

Le meurtre de Rosette ne constitue malheureusement pas un cas isolé. Il s’ajoute à une longue série d’exactions attribuées aux miliciens Wazalendo, pourtant alliés officiels de l’armée dans la lutte contre le M23. Ces combattants, souvent incontrôlés, multiplient les abus contre les populations qu’ils prétendent protéger.

La veille, la colère des étudiants avait déjà conduit à la suspension des cours dans toute la ville et dans le territoire de Lubero. Une décision symbolique, destinée à marquer le deuil et la protestation.

Rosette, originaire de Kasugho, devait être inhumée ce vendredi à Kagheri. Son corps a été ramené à plus de 100 kilomètres de la ville où elle étudiait… et où elle a perdu la vie. Son histoire incarne désormais l’insécurité qui ronge le Kivu et l’impunité qui l’accompagne trop souvent.

La marche n’était pas qu’un adieu. C’était un serment. Celui d’une jeunesse qui refuse de voir son avenir dérobé dans l’indifférence générale.

EquityBCDC sous enquête : la justice s’attaque aux présumées manipulations de comptes

L’alerte paraît assez grave pour mobiliser la plus haute autorité judiciaire du pays. Le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, ordonne l’ouverture d’une enquête approfondie contre la banque EquityBCDC. Il vise des manipulations présumées de comptes clients, réalisées sans consentement. Cette affaire place brutalement l’établissement bancaire sous les projecteurs et soulève une question essentielle : la sécurité des dépôts est-elle menacée ?

Un client a déposé une plainte détaillée et affirme que quelqu’un a trafiqué son compte à l’insu de son mandataire. Ce dossier, individuel mais lourd de conséquences, déclenche immédiatement la machine judiciaire.

Des instructions strictes pour examiner la responsabilité interne

Dans ses instructions adressées au Procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, Firmin Mvonde Mambu demande une analyse minutieuse du fonctionnement interne de la banque. Il ne veut pas d’une formalité administrative, mais une enquête précise sur la chaîne de responsabilité. L’objectif est clair : comprendre comment ces opérations ont pu se produire et identifier les acteurs impliqués.

La confiance bancaire au cœur de l’affaire

Au-delà du cas individuel, le Procureur général veut protéger l’intégrité du système bancaire congolais. En exigeant des conclusions rapides, il souligne l’urgence de la situation. Si les accusations se confirment, elles frapperaient le cœur même de la relation de confiance entre les banques et leurs clients.

L’enquête devra déterminer si l’incident représente une erreur isolée, facilement corrigeable, ou si EquityBCDC fait face à un problème systémique.

Une banque sous observation

EquityBCDC se retrouve désormais sous un contrôle judiciaire strict. Les conclusions de l’enquête définiront non seulement sa responsabilité pénale, mais aussi son image auprès du public, dans un secteur où la réputation vaut autant que le capital financier.

La justice doit maintenant établir les faits, trancher les zones d’ombre et éclairer une affaire qui ébranle la place financière de Kinshasa.

RDC – Cameroun : la revanche tactique des Léopards

Ils ont attendu vingt-sept longues années pour cette libération. Jeudi soir à Rabat, face au vieux rival camerounais, les Léopards de la RDC n’ont pas simplement gagné un match. Ils ont signé un manifeste. Celui d’une équipe mue par l’intelligence, capable de s’affranchir du poids de l’histoire d’un seul coup de tête, à la 92e minute. Sous la pluie battante du stade El Barid, c’est une victoire de l’esprit qui a scellé leur qualification pour la finale des barrages.

Le sélectionneur français, Sébastien Desabre, en architecte méticuleux, a livré après la bataille les clés de cette éclatante réussite. Pour lui, ce 1-0 arraché dans les arrêts de jeu par Chancel Mbemba est bien plus qu’un coup du sort. C’est l’aboutissement logique d’une progression tactique et mentale patiemment construite.

« Nous avons existé dans un très bon match africain grâce à notre organisation et notre patience », a-t-il résumé, dans un understatement qui masque à peine sa fierté. La vérité est que cette victoire est née dans la tête et sur la planche à dessin, bien avant de s’incarner sur la pelouse.

L’adaptation, marque de fabrique

Dès les premières minutes, le scénario bascule. Le Cameroun de Marc Brys surgit avec une inattendue défense à trois, un piège tactique tendu à l’équipe congolaise. La préméditation vole en éclats. Mais c’est ici que la nouvelle maturité des Léopards s’est révélée.

« On avait préparé un 4-3-3, il a fallu changer vite. Les joueurs ont bien répondu », a confié Desabre, évoquant avec une froideur presque chirurgicale le remaniement en urgence des phases de pressing. Cette flexibilité immédiate a permis de museler Bryan Mbeumo, le facteur X camerounais, le privant d’espace et de solutions. Une démonstration de discipline collective qui contraste avec les errances passées.

Le terrain et l’esprit : les alliés invisibles

Au-delà de la tactique, Desabre a pointé deux alliés plus subtils. Le premier : l’herbe. « On a joué neuf matchs sur du synthétique. Retrouver une vraie pelouse nous a fait du bien pour poser notre jeu », a-t-il souligné. Comme si, enfin, le ballon pouvait rouler selon les lois de la raison footballistique, et non plus au gré des caprices d’un tapis.

Le second allié, plus précieux encore, est immatériel : l’état d’esprit. « Le fait que nous soyons soudés, connectés et rigoureux fait la différence dans les matchs serrés », a-t-il analysé. Cette cohésion, cette résilience silencieuse, a constitué le socle sur lequel la victoire s’est construite, minute après minute, jusqu’à l’explosion finale.

Mbemba, ou la répétition faite but

Et ce but, justement. Ce corner transformé dans le temps additionnel par Chancel Mbemba. Loin d’y voir une simple réussite, Desabre y décèle la preuve d’un travail acharné. « Ce n’est pas de la chance. C’est un secteur qu’on travaille beaucoup », a-t-il insisté, revendiquant chaque passe, chaque appel, chaque geste comme le fruit d’une répétition méticuleuse. Le hasard n’était pas invité à Rabat ; seul le labeur avait sa place.

Le Nigeria en ligne de mire : l’ultime palier

Reste l’ultime obstacle, le plus redoutable : le Nigeria, ce « ce qui se fait de mieux en Afrique », selon les mots de Desabre. Dimanche, la finale offre une chance de se mesurer aux géants, mais surtout de confirmer cette renaissance.

« On est à un pas de ce fameux barrage au Mexique. On va jouer gravement notre chance », a promis le sélectionneur, mêlant humilité et détermination. L’enjeu est historique : s’imposer face à un Top 5 africain pour la première fois depuis une décennie, et acter définitivement le retour des Léopards sur le devant de la scène continentale.

La victoire face au Cameroun était une libération. Celle face au Nigeria serait une consécration. Le récit, désormais, est entre leurs mains.