Kinshasa veut lever 40 millions USD sur le marché local

Le gouvernement congolais, à travers le ministère des Finances, annonce une émission de bons du Trésor en RDC pour un montant de 40 millions de dollars, prévue ce 8 juillet 2025. Cette opération vise à financer les besoins budgétaires de l’État tout en réduisant la dépendance aux financements extérieurs.

Les bons, émis pour une maturité de trois mois, arriveront à échéance le 7 octobre 2025. Les investisseurs locaux sont invités à soumettre leurs offres le jour même auprès de la Banque Centrale du Congo (BCC), qui supervisera l’opération.

Objectif : renforcer l’ancrage local de la dette publique

En misant sur les bons du Trésor en RDC, le gouvernement cherche à mobiliser l’épargne intérieure et à diversifier ses sources de financement. Cette stratégie s’inscrit dans une dynamique de souveraineté économique. En effet, les autorités veulent limiter les emprunts extérieurs et stimuler la confiance dans le marché financier national.

Toutefois, aucune précision n’a encore été donnée sur le taux d’intérêt, ce qui suscite des interrogations parmi les analystes et investisseurs.

Un test pour la stabilité financière de la RDC

Le recours aux bons du Trésor en RDC reflète les efforts du gouvernement pour faire face à d’importants défis économiques, malgré un pays riche en ressources naturelles. Si cette levée de fonds réussit, elle pourrait ouvrir la voie à d’autres opérations similaires et renforcer la confiance des investisseurs dans les capacités de financement local de l’État.

En résumé, cette initiative représente un test stratégique pour la gestion de la dette publique congolaise et la solidité de son marché financier.

Insécurité à Goma : deux morts dans une fusillade entre M23 et bandits armés

La ville de Goma reste sous tension. Dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juillet 2025, un échange de tirs a éclaté entre des éléments du M23/AFC et un groupe de bandits armés dans le quartier Mugunga, à l’ouest de la ville. Le bilan est lourd : deux civils ont été tués et cinq personnes grièvement blessées.

Selon plusieurs témoins, les bandits effectuaient une opération de pillage lorsqu’ils ont croisé une patrouille du M23. La confrontation a rapidement dégénéré.

« Ils étaient en pleine opération quand ils sont tombés sur des éléments du M23 en patrouille de routine », a expliqué un habitant du quartier.

Des civils toujours pris au piège de l’insécurité à Goma

Parmi les victimes, deux civils ont succombé à leurs blessures après avoir été atteints par des balles perdues. Trois autres ont été blessés, tout comme deux des assaillants. Ce nouvel affrontement illustre une fois de plus la spirale de violence que traverse Goma depuis plusieurs mois.

Depuis la chute de la ville en janvier 2025, l’insécurité à Goma s’aggrave chaque semaine. Les armes circulent librement. Des fusillades, des enlèvements et des braquages sont signalés régulièrement, en particulier dans les quartiers comme Mugunga, Katoyi et Majengo.

Un climat de peur qui s’installe durablement

Entre mars et juillet 2025, les organisations locales ont enregistré plusieurs centaines d’actes de violence armée, avec des cas récurrents de kidnappings. Cette montée en flèche de l’insécurité à Goma alimente les craintes d’un effondrement de l’ordre public dans la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Face à cette situation, les habitants se disent livrés à eux-mêmes. Les autorités tardent à réagir efficacement, tandis que les groupes armés continuent d’imposer leur loi dans de nombreuses zones de la ville.

Floribert Bwana Chui : Goma célèbre le martyr de l’intégrité

Le diocèse de Goma organise une cérémonie spéciale ce mardi 8 juillet 2025 pour honorer Floribert Bwana Chui, bienheureux reconnu pour son combat contre la corruption. L’Église déplacera solennellement sa dépouille du cimetière Kanyamuhanga vers la cathédrale Saint Joseph de Goma, où une messe d’action de grâce lui sera dédiée.

Depuis le 5 juillet, toutes les paroisses du diocèse participent à un triduum de prière pour préparer cet événement spirituel majeur.

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Un hommage national à Floribert Bwana Chui

En parallèle à Kinshasa, la paroisse Notre-Dame de la Sagesse accueillera une célébration présidée par le cardinal Fridolin Ambongo. Le but : faire de Floribert Bwana Chui un patrimoine spirituel de la nation et un exemple de droiture pour la jeunesse congolaise.

L’évêque de Goma, Mgr Willy Ngumbi, encourage une mobilisation massive des fidèles et des mouvements d’apostolat. Il appelle chacun à prier dans la dignité pour que cette célébration rende pleinement hommage à ce témoin de l’Évangile.

Un modèle de droiture et de courage

Jeune cadre à l’OCC, Floribert Bwana Chui Bin Kositi avait refusé, en 2007, de laisser passer des denrées impropres à la consommation en provenance du Rwanda. Ce choix courageux lui avait coûté la vie. Enlevé le 7 juillet, on avait retrouvé son corps deux jours plus tard.

Lors de sa béatification à Rome le 15 juin 2025, le cardinal Ambongo avait salué son sacrifice. Il l’avait qualifié de « signe de Dieu au milieu de son peuple souffrant ». Son parcours incarne aujourd’hui les valeurs d’intégrité morale, de justice et de foi que l’Église souhaite transmettre aux générations futures.

M23 accuse Kinshasa de violer l’accord de paix signé à Washington

L’Alliance Fleuve Congo (M23), par la voix de son porte-parole politique Laurence Kanyuka, a lancé une sévère mise en garde samedi 5 juillet 2025. Le groupe rebelle accuse Kinshasa d’avoir initié un déploiement militaire massif dans plusieurs zones de l’Est du pays, à peine une semaine après la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington.

Selon le M23, des troupes des FARDC appuyées par l’armée burundaise auraient installé des équipements lourds dans des zones densément peuplées. Le mouvement qualifie ces actes d’« irresponsables » et les assimile à des « crimes contre l’humanité ». Il accuse Kinshasa de saboter les négociations en cours à Doha et de ne pas respecter les engagements pris à Washington.

Un accord de paix sous pression à l’Est de la RDC

L’accord de paix signé le 27 juin 2025 prévoit la cessation des hostilités, le retrait des troupes étrangères, la neutralisation des groupes armés, dont le M23 et les FDLR, ainsi que la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire (JSCM). Mais pour le M23, les récents actes militaires de Kinshasa constituent une violation flagrante de ces engagements.

En réponse à ce qu’il considère comme une « agression militaire », le M23 prévient qu’il se réserve le droit de se défendre et de protéger les populations sous son contrôle. « Kinshasa refuse d’honorer les mesures de confiance, malgré les gestes de bonne foi du mouvement », souligne le communiqué.

Administration parallèle, taxes illégales : le rapport accablant de l’ONU sur le M23

Un nouveau rapport du groupe d’experts des Nations Unies accuse le M23 de consolider une administration parallèle dans les zones qu’il contrôle, notamment à Goma et Bukavu. Le mouvement aurait remplacé les services officiels congolais de douane et de migration par ses propres agents et laissé à Kigali le soin de contrôler les marchandises à la frontière.

Les experts dénoncent également une pression sur les entreprises et ONG pour qu’elles paient des taxes au M23, sous peine de représailles. Certaines structures ont d’ailleurs cessé leurs activités pour éviter les sanctions de l’ONU.

Kinshasa contre-attaque et accuse le Rwanda

Le gouvernement congolais rejette fermement l’administration parallèle instaurée par le M23 et accuse Kigali de soutenir activement le mouvement, y compris par des déportations de populations vers les zones occupées.

Ce regain de tensions soulève de sérieuses interrogations sur la viabilité de l’accord de paix et la volonté réelle des parties à s’engager vers une paix durable.

FDLR : Bouc émissaire ou prétexte stratégique dans le conflit RDC-Rwanda ?

Alors qu’un accord de paix a récemment été signé à Washington sous l’impulsion de l’administration Trump, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) prennent la parole pour dénoncer ce qu’elles appellent la propagande politique du régime de Kigali. Pour cette rébellion rwandaise basée en RDC, le gouvernement de Paul Kagame instrumentalise leur présence afin de légitimer une occupation militaire dans l’Est congolais et masquer des intérêts économiques profonds.

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Dans un communiqué adressé au président américain le 2 juillet, les FDLR rejettent fermement toute implication dans des crimes de génocide, accusant à leur tour les Forces armées rwandaises (RDF) de commettre des crimes contre l’humanité, et ce, dans le but de faciliter le pillage des ressources naturelles congolaises.

« Nous ne sommes pas des génocidaires comme le prétend Kigali. Cette accusation est un écran de fumée pour maintenir la pression militaire sur la RDC et contrôler ses richesses », affirme le document.

Le débat s’est ravivé depuis la signature de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali le 27 juin dernier, alors que les autorités congolaises exigent en priorité le retrait des troupes rwandaises du sol congolais, avant tout démantèlement des FDLR. Mais le Rwanda conditionne ce retrait à l’élimination préalable de ces rebelles, les qualifiant toujours de menace sécuritaire.

Une posture que beaucoup d’analystes contestent. Le Nord-Kivu, zone historiquement influencée par les FDLR, est aujourd’hui sous le contrôle du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda. Difficile donc de croire que les FDLR, affaiblies militairement et composées en grande partie de vétérans vieillissants, représentent encore un réel danger pour Kigali.

Julien Paluku, ministre congolais du Commerce extérieur et ancien gouverneur du Nord-Kivu, affirme que les FDLR ne sont qu’un prétexte pour justifier les ambitions économiques rwandaises en RDC.

« Le Rwanda n’a jamais eu pour objectif d’éliminer les FDLR. Ce qu’il vise réellement, ce sont les ressources minières : coltan, pyrophore, niobium… », déclare-t-il.

Historiquement installées en RDC depuis la chute du régime hutu en 1994, les FDLR ont effectivement commis des exactions. Mais leur puissance actuelle semble très relative. La question se pose donc : les FDLR sont-elles encore une menace réelle, ou un outil diplomatique entre les mains de Kigali pour continuer à peser sur l’avenir de l’Est congolais ?

Paul Kagame sème la controverse autour de l’accord de paix RDC-Rwanda

Lors d’une série de déclarations explosives ce vendredi 4 juillet, le président rwandais Paul Kagame a mis en doute la légitimité de l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi en RDC. Selon lui, « Il a juste été appelé au bureau, et on lui a donné le pouvoir ». Une référence directe à un arrangement politique avec l’ancien président Joseph Kabila, que Kagame qualifie de « bonne affaire » mal évaluée.

Dans le contexte tendu des pourparlers entre Kigali et Kinshasa, Kagame a défendu l’accord de paix RDC-Rwanda signé à Washington, en insistant sur sa dimension sécuritaire, politique et économique. « On ne peut pas traiter un seul pilier et ignorer les autres », a-t-il martelé.

Washington, Doha… et les FDLR dans le viseur

Pour Kagame, « L’accord de Washington est important, mais il doit aller de pair avec le processus dirigé par le Qatar. Ce sont les deux faces d’une même pièce ». Il remercie les États-Unis d’avoir prêté attention à ce conflit : « Ils auraient pu l’ignorer comme tant d’autres, et se concentrer sur l’Ukraine, l’Iran ou le Moyen-Orient ».

Mais le président rwandais ne cache pas son irritation face aux rapports des experts de l’ONU, qu’il juge biaisés. « Vous verrez toujours le M23 soutenu par le Rwanda, mais jamais les FDLR soutenus par la RDC. Le récit est toujours ajusté selon leurs intérêts », a-t-il dénoncé.

Une paix fragile entre vérité politique et rapport de force

Paul Kagame reconnaît que l’accord repose sur des concessions mutuelles : « C’est du donnant-donnant. Personne n’obtient 100 % de ce qu’il veut. Mais chacun repart avec une part, et c’est ainsi que naît la stabilité ».

Il insiste aussi sur la priorité de Kigali : la neutralisation des FDLR. « Vous pouvez nous reprocher d’avoir voulu stopper les FDLR. Mais pas de commencer ce conflit. Tout le monde sait d’où il vient, et cela n’a rien à voir avec le Rwanda », conclut-il.

Inga 3 : la Banque mondiale rêve de construire le plus grand barrage du monde en RDC

La République démocratique du Congo relance Inga 3, un projet hydroélectrique titanesque, avec le soutien affirmé de la Banque mondiale. Ce barrage, s’il est mené à terme, pourrait devenir le plus grand du monde, surpassant les 18 200 mégawatts du barrage des Trois-Gorges en Chine.

« Inga 3 vise 42 000 mégawatts, soit deux fois plus que les Trois-Gorges. C’est une opportunité unique pour l’Afrique », a déclaré Albert Zeufack, directeur pays de la Banque mondiale en RDC, le 2 juillet sur Radio Okapi.

Inga 3 : un projet graduel mais structurant

La Banque mondiale propose un déploiement progressif d’Inga 3, tout en intégrant des bénéfices directs pour les communautés locales. Contrairement à Inga 1 et 2, peu inclusifs, ce nouveau modèle prévoit :

  • un programme d’urbanisation autour du barrage,

  • des infrastructures sociales de base,

  • des formations locales pour les jeunes,

  • une énergie dédiée à l’exploitation minière dans le Kongo-Central.

Ces mesures visent à transformer Inga 3 en catalyseur de développement pour les provinces riveraines.

Un modèle énergétique exportable

Le projet, validé le 3 juin 2025 par la Banque mondiale avec un financement initial de 250 millions USD, servira de référence pour l’hydroélectricité en Afrique centrale. Selon Zeufack, il pourrait alimenter non seulement la RDC mais aussi ses voisins, positionnant le pays comme un futur hub énergétique régional.

Ce modèle pourrait être reproduit pour d’autres barrages en gestation à travers le pays, à condition de maintenir une gouvernance rigoureuse et inclusive.

le M23 se renforce à Walikale malgré les pourparlers de Doha

Alors que les discussions de paix entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 se poursuivent à Doha, la situation sur le terrain s’aggrave. Depuis jeudi 3 juillet, de nouveaux renforts du M23 sont arrivés dans la localité de Kibati, située dans le groupement de Luberike, territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Des sources locales et sécuritaires confirment l’arrivée de plusieurs camions chargés d’hommes et de munitions.

Si l’objectif de ce renfort militaire reste officiellement inconnu, certains analystes estiment qu’il s’agirait d’une préparation offensive dans le but de s’emparer de nouvelles localités dans la zone. Cette montée en puissance du M23 provoque une vive inquiétude parmi les populations civiles.

Crainte de nouveaux affrontements à Walikale

Les habitants redoutent des combats imminents, d’autant plus que les positions des FARDC (Forces armées de la RDC) ne sont pas éloignées de Kibati. Des leaders communautaires lancent un appel à la vigilance à l’armée congolaise afin de prévenir une nouvelle escalade.

Il y a quelques jours à peine, des notables de Masisi signalaient déjà un renforcement similaire du M23 à Kasopo, zone frontalière entre Masisi et Walikale. La dynamique semble indiquer une stratégie d’expansion territoriale progressive menée par la rébellion.

Doha sous tension, le terrain sous pression

Pendant que les négociations de Doha se poursuivent dans un climat incertain, le cessez-le-feu est loin d’être effectif sur le terrain. Plusieurs accrochages sont signalés dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Un récent rapport du groupe d’experts de l’ONU publié cette semaine révèle également une progression du M23 au Sud-Kivu, malgré les engagements internationaux pour une sortie pacifique de crise.

Cette contradiction entre les pourparlers de Doha et la réalité militaire sur le terrain alimente la méfiance et complique davantage le processus de paix déjà fragile.

FDLR : le cœur du bras de fer explosif entre Kigali et Kinshasa

La publication du rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur la situation à l’est de la RDC ce 2 juillet 2025 a relancé les tensions entre Kinshasa et Kigali. Au centre du débat : la présence militaire rwandaise en RDC, le rôle du groupe armé M23, et surtout la question sensible des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), désignées à la fois comme menace sécuritaire par Kigali et comme alliées tactiques par l’ONU.

Kigali rejette les accusations et cible les FDLR

Réagissant sur le réseau X (ex-Twitter), la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a fustigé un rapport « biaisé », qu’elle accuse de déformer « les préoccupations sécuritaires légitimes » du Rwanda. Elle affirme que ce document onusien confirme le soutien de l’armée congolaise aux FDLR, un groupe qualifié par Kigali d’héritier direct du génocide de 1994, et devenu, selon ses termes, la principale force de combat des FARDC dans certaines zones frontalières.

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Makolo dénonce également les accusations de contrebande de minerais, qualifiées de « fausses », et soutient que la présence militaire rwandaise en RDC est défensive, justifiée par la menace persistante des FDLR. Elle affirme que Kigali reste « pleinement engagé » dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé à Washington, dont un volet prévoit justement la neutralisation des FDLR comme condition au retrait progressif des troupes rwandaises.

Kinshasa s’engage à éradiquer les FDLR

Face à cette pression croissante, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a apporté une réponse ferme lors d’un briefing conjoint avec Patrick Muyaya :

« Si les FDLR sont une menace… très bien, nous allons y mettre fin. »

Elle a détaillé les étapes prévues dans l’accord de Washington : d’abord localiser les membres des FDLR, ensuite engager une sensibilisation pour favoriser leur désarmement volontaire et leur retour au Rwanda, puis neutraliser militairement ceux qui refuseraient de coopérer.

Thérèse Kayikwamba n’a pas exclu une coopération extérieure, notamment via la Monusco, pour mener à bien cette mission sensible dans une région toujours instable.

Un test pour l’accord de paix

La question des FDLR devient ainsi le point de cristallisation des tensions, mais aussi le test-clé de la sincérité des engagements de part et d’autre. Alors que le Rwanda affirme vouloir la stabilité régionale, Kinshasa promet de démanteler les réseaux armés sur son territoire. Mais les accusations croisées et le climat de méfiance pourraient freiner la mise en œuvre de l’accord.

Si la neutralisation des FDLR avance réellement, elle pourrait ouvrir la voie au retrait des forces rwandaises, à la fin du soutien au M23, et à une désescalade durable dans la région des Grands Lacs.

RDC-Rwanda : Kayikwamba et Muyaya présentent les clés de l’accord de paix de Washington

Le Jeudi 3 juillet , dans les studios de la RTNC à Kinshasa, les ministres Thérèse Kayikwamba, en charge des Affaires étrangères, et Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, ont tenu un briefing conjoint consacré à l’accord de paix RDC-Rwanda signé le 27 juin 2025 à Washington. Ce rendez-vous médiatique visait à clarifier la nature, les objectifs et les mécanismes de mise en œuvre de cet accord stratégique.

Dès l’ouverture, la ministre Kayikwamba a précisé :

« Cet accord n’est ni un traité économique entre la RDC et les États-Unis, ni un accord commercial bilatéral entre la RDC et le Rwanda. Il s’agit d’un accord politique et sécuritaire centré sur des engagements concrets : cessation des hostilités, retrait des troupes étrangères, fin du soutien aux groupes armés — y compris le M23 —, et retour durable de la paix à l’Est. »

Une structure conjointe pour garantir la sécurité

Au cœur de l’accord de paix RDC-Rwanda, figure un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire (CONOPS). Selon la ministre Kayikwamba, cette structure hybride réunira des représentants de la RDC, du Rwanda ainsi que des observateurs de pays tiers.

« Cette architecture vise à garantir l’objectivité et le suivi efficace de l’accord, notamment dans les zones encore sous tension. »

Ce dispositif symbolise la volonté d’instaurer une paix durable dans la région des Grands Lacs, tout en ouvrant une nouvelle phase de coopération régionale, sans interférences armées.

Un appel à l’appropriation citoyenne

Pour les deux ministres, la signature n’est qu’un début. Le véritable chantier commence maintenant, avec l’implication de tous les acteurs de la société congolaise.

« Le travail commence pour nous tous — gouvernement, société civile, presse, citoyens — à travers une lecture active et une appropriation de cet accord. Il faut comprendre les réalités du terrain et accélérer la transformation des zones encore occupées », a insisté Thérèse Kayikwamba.

Patrick Muyaya a, pour sa part, souligné que cet accord de paix RDC-Rwanda est une opportunité de recentrage, permettant au gouvernement de se concentrer sur les priorités du développement, notamment la protection des populations vulnérables, trop longtemps affectées par les conflits.

Une paix durable pour l’Est et au-delà

Ce briefing ministériel confirme la volonté politique du gouvernement congolais de faire de l’accord signé à Washington un véritable levier de stabilité. La mobilisation autour de sa mise en œuvre sera déterminante pour en assurer le succès.

« C’est le premier pas. Nous avançons vers une pacification continue de l’Est et vers un développement durable pour l’ensemble du pays », a conclu Kayikwamba.