RCA : Bangui encerclé par des rebelles

La situation à Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), est « apocalyptique » alors que les rebelles encerclent la ville, selon un ancien premier ministre.

Martin Ziguélé affirment que les combats sont quotidiens dans tout le pays et qu’il ne peut pas quitter Bangui sans une escorte armée. L’ONU affirme que plus de 200 000 personnes ont fui leurs foyers depuis que le conflit a éclaté le mois dernier. Les forces rebelles contrôlent maintenant les deux tiers du pays.

La RCA est l’un des pays les plus pauvres et les plus instables d’Afrique, même si elle est riche en ressources telles que les diamants et l’uranium. L’ONU estime qu’environ la moitié de la population dépend de l’aide humanitaire.

Les forces rebelles qui entourent actuellement Bangui contestent la validité de la réélection du président Faustin Archange Touadéra en décembre et veulent le voir évincé. La ville est défendue par les forces gouvernementales soutenues par les troupes de l’ONU, russes et rwandaises. L’état d’urgence a été déclaré au début de ce mois.

Ziguélé, qui s’est classé troisième, estime que la préoccupation de tout le monde est que la principale voie d’approvisionnement entre Bangui et l’est du Cameroun reste sécurisée.

« Je ne peux pas quitter Bangui… sans une escorte militaire lourdement armée », dit-il par téléphone à l’agence de presse Reuters.

« Imaginez, alors, la population. Ajoutez le couvre-feu et l’état d’urgence – c’est vraiment une situation apocalyptique », ajoute-t-il.

Ces réfugiés ont fui la RCA vers un camp de fortune en RD Congo.

Ziguélé se félicite de la demande de l’ONU d’augmenter les troupes de maintien de la paix mais indique que des pourparlers entre toutes les parties étaient nécessaires de toute urgence.

« Un renforcement militaire n’est pas la seule solution pour faire face à la crise sécuritaire, humanitaire et économique qui menace de plonger un des pays les moins développés du monde dans un coma complet », a-t-il déclaré.

Au moins 12 000 soldats de la paix sont déjà sur le terrain en RCA.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué qu’environ 92 000 réfugiés avaient fui vers la République démocratique du Congo et que plus de 13 000 étaient passés au Cameroun, au Tchad et en République du Congo. Le reste a été déplacé à l’intérieur de la République centrafricaine.

S’exprimant à Genève, un porte-parole de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, dit aux journalistes que les attaques des rebelles avaient entravé l’accès humanitaire à Bangui et que de nombreuses personnes sont maintenant confrontées à des « conditions désastreuses ».

Les maladies se développent et certaines personnes déplacées sont si désespérées qu’elles échangent des faveurs sexuelles contre de la nourriture, ajoute le porte-parole Boris Cheshirkov.

RCA : décret portant création du septième bataillon d’infanterie territorial des FACA

Le chef de l’État Faustin Archange Touadera a signé un décret samedi 30 janvier 2021, portant création du BIT 7.

Après le sixième bataillon qui regroupe en son sein pour la plupart des miliciens « requins » proches du pouvoir, vient de naitre le septième bataillon d’infanterie territorial au sein des forces armées centrafricaines (FACA).

Une corporation de l’armée centrafricaine, le BIT 7 (Septième bataillon d’infanterie territorial) voit le jour. Le décret de création a été signé samedi 30 janvier 2021 par le chef de l’État Faustin Archange Touadera.

Selon des observateurs militaires, ce nouveau bataillon devrait regrouper en son sein les miliciens d’autodéfense du quartier PK5 qui sont actuellement en formation au camp Kassaï dans le septième arrondissement de Bangui, ainsi que les jeunes du quatrième arrondissement, recrutés vendredi 4 décembre 2020,  devant le domicile du chef de l’État au quartier Boy-Rabe.

Par ailleurs, le chef d’État-major, le général Mamadou Zépherin, n’a pas déposé sa lettre de démission contrairement aux rumeurs annoncées dans certains médias.

RCA-Législatives : 118 sièges à pourvoir avant le 2 mai prochain

Vingt-deux (22) députés seulement sont déclarés élus dès le premier tour sur un total de 140.

La Cour constitutionnelle s’est prononcée ce lundi matin sur les résultats provisoires des élections législatives du 27 décembre. Comme attendu, elle a procédé à une série d’annulations et de redressements. In fine, 22 députés seulement sont déclarés élus dès le premier tour sur un total de 140 contre, sachant que le scrutin n’avait pas pu avoir lieu en de nombreux endroits du fait de l’insécurité.

Sur ces 22 députés élus au premier tour, cinq sont issus du MCU, le mouvement présidentiel, contre six après les résultats provisoires, trois pour le compte du parti Patrie de Crépin Mboli Goumba, deux pour l’URCA de l’opposant Anicet Georges Dologuélé, un seul pour le KNK de François Bozizé, ainsi que pour le MLPC de Martin Ziguélé.

La Cour avait été saisie de 346 requêtes. Elle a décidé in fine d’invalider le vote dans 13 circonscriptions : Bogambolo, Baoro, Dékoa, Sibut, Zangba, Carnot 1 et 2, Bambari, Kaga Bandoro, Bozoum Nanga Boguila, mais aussi deux arrondissements de Bangui. Les raisons sont diverses : menaces et intimidations, des dépouillements dans circonstances troubles, ou des urnes détruites. La Cour a aussi redressé les résultats par endroits. Deux candidats de la majorité, également ministre, qui étaient en ballotage ont par exemple été déclarés élus. Enfin, six candidatures enfin ont été invalidées : une candidate, par exemple, dont le suppléant était un chef anti-balaka, d’autres pour violation de dispositions électorales ou encore violences durant la campagne.

Difficile sur la base de ces résultats très partiels de tirer des conclusions sur l’équilibre des forces au sein de la future Assemblée. Au total, on s’achemine donc vers un second tour dans 47 circonscriptions ainsi que 71 élections partielles, soit environ la moitié de la future assemblée, où le premier tour n’a pas eu lieu ou a été annulé. L’Autorité nationale des élections (ANE) travaille à un nouveau calendrier entièrement réaménagé pour tenir compte de cette nouvelle donne. Il devrait être rendu public sous peu. Et le temps est compté. Le mandat de l’actuelle assemblée expire le 2 mai. Et pour investir la nouvelle, il faut qu’au minimum les 2/3 des députés aient été choisis à cette date.