Rawbank : les caméras révèlent l’impensable

KINSHASA-Le procès du braquage spectaculaire de la Rawbank, survenu le 16 octobre 2025 à Kinshasa, vient de prendre un tournant explosif. Ce mardi 11 novembre, le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a projeté, pour la première fois, des images de vidéosurveillance qui ont sidéré l’assistance.

Au cœur de la séquence, on distingue Honorine Porsche, principale accusée, vêtue de noir, en train d’extorquer de l’argent à la caissière Bénédicte au niveau du guichet MoneyGram. La panique est visible, les liasses s’enchaînent, puis la scène plonge dans la confusion.

Mais c’est l’après-braquage qui a glacé la salle. Quelques minutes après la fuite de la braqueuse, des militaires et policiers dépêchés pour sécuriser les lieux apparaissent sur les images… en train de se servir dans les caisses. À un moment, un agent en uniforme reçoit une liasse de billets lancée depuis l’intérieur du guichet, sous les murmures indignés du public.

Face à ces révélations, un colonel et un responsable de sécurité ont reconnu certains visages et demandé des captures d’image pour identifier les autres protagonistes. Le Tribunal a ordonné à l’auditorat militaire de déférer les agents concernés, issus de la Police nationale congolaise et de la Task Force, et d’engager des poursuites disciplinaires et judiciaires.

Autre moment clé : la comparution d’un neurologue, auteur d’un rapport attestant des troubles mentaux d’Honorine Porsche — expertise réalisée à la demande de l’ambassade d’Allemagne et d’une ONG de défense des droits des femmes.

L’affaire est renvoyée au vendredi 14 novembre 2025 pour le réquisitoire, les conclusions des parties civiles, et la plaidoirie de la défense.

Le verdict s’annonce très attendu.

Tshisekedi et Herzog : une amitié de 40 ans renaît à Kinshasa

KINSHASA. La Cité de l’Union africaine a servi de cadre, ce mardi, à une rencontre chargée d’histoire et de symboles. Le président Félix Tshisekedi y a accueilli son homologue israélien Isaac Herzog, dont la visite à Kinshasa résonne comme un écho générationnel. Quarante ans après le passage de son défunt père, le chef de l’État hébreu pose à son tour les pieds en terre congolaise, ravivant la flamme d’une amitié ancienne.

Durant plus d’une heure, les deux dirigeants se sont parlés en tête-à-tête avant d’élargir les discussions à leurs délégations. « Notre discussion a porté sur le raffermissement de nos relations et l’embellissement de celles-ci », a dévoilé le président Tshisekedi lors du point de presse conjoint. Des mots mesurés qui cachent une ambition partagée : écrire un nouveau chapitre dans la coopération entre les deux nations.

Les domaines de la coopération

Le chef de l’État congolais n’a pas caché ses attentes. Face au « développement remarquable » d’Israël dans des secteurs clés – sécurité, défense, agriculture, infrastructures, haute technologie – il a présenté les opportunités offertes aux opérateurs économiques israéliens. Les mines, les infrastructures, l’énergie, l’agriculture, la science, l’éducation et la santé constituent autant de terrains d’entente potentiels.

« C’est pour vous dire que nous avons de nombreuses occasions de sceller des partenariats stratégiques et gagnants-gagnants », a estimé le président Tshisekedi, annonçant que dans les semaines à venir, la ministre des Affaires étrangères rencontrerait son homologue israélien. Une manière concrète d’« ouvrir la voie sur des engagements gouvernement à gouvernement ».

La vision partagée

Du côté israélien, l’enthousiasme est au rendez-vous. « Il ne fait plus de doute qu’il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire », a confirmé le président Herzog. « Nous avons discuté profondément et nous sommes heureux d’être ici pour raffermir et élargir nos visions. »

Le chef de l’État hébreu a tenu à évoquer la situation dans l’Est de la RDC, appelant la communauté internationale à « braquer ses projeteurs sur la crise sécuritaire qui secoue le pays ». Un plaidoyer inattendu : « Le conflit n’est pas seulement au Moyen-Orient. J’apprécie les efforts du président Trump dans la poursuite de la restauration de la paix dans le conflit qui vous engage avec le Rwanda. Je souhaiterais que l’attention du monde puisse s’orienter vers ceci plutôt que de se concentrer obsessionnellement sur Israël. »

L’héritage familial

Cette visite s’inscrit dans une continuité historique. Le président Herzog a affirmé qu’il poursuivrait « la vision de son père de maintenir l’amitié entre Israël et la RDC ». Un héritage qu’il entend honorer : « Continuons à travailler ensemble dans l’esprit de fraternité alors que nous regardons les défis qui sont devant nous avec un esprit de confiance et d’optimisme. »

La visite intervient à un moment stratégique, peu après la prise de fonctions du nouvel ambassadeur israélien à Kinshasa, Leo Vinovezky. Elle scelle la volonté des deux pays de donner une nouvelle impulsion à leur relation, mêlant mémoire du passé et ambitions futures.

Dans les couloirs de la Cité de l’Union africaine, les deux présidents ont semblé écrire une nouvelle page de cette amitié vieille de quatre décennies. Une page où business et diplomatie s’entremêlent, où les héritages familiaux rencontrent les réalités géopolitiques contemporaines.

Suzuki s’allie à la CAF : un nouveau moteur pour le football africain

Le football africain s’offre un nouveau souffle. Ce 11 novembre 2025, à Hamamatsu, au Japon, la Confédération Africaine de Football (CAF) et Suzuki Motor Corporation ont scellé un partenariat d’envergure mondiale. Un accord signé entre Véron Mosengo-Omba, secrétaire général de la CAF, et Yusuke Kato, directeur exécutif du marketing automobile pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, qui marque une étape majeure dans la valorisation du sport-roi sur le continent.

Désormais, Suzuki devient le partenaire mondial officiel de quatre compétitions phares :

  • la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies CAF (CAN) Maroc 2025,

  • la CAN féminine Maroc 2026,

  • la Ligue des champions CAF 2026/27,

  • et la Coupe de la Confédération 2026/27.

Un engagement qui dépasse le simple sponsoring. Il s’agit d’une alliance stratégique visant à renforcer l’engagement des supporters, célébrer l’excellence du football africain et étendre la visibilité de la CAF sur la scène mondiale.

Un moteur d’unité et d’espoir

Pour Yusuke Kato, ce partenariat est avant tout une histoire de valeurs partagées :

« Le sport a le pouvoir de rassembler les gens et de nourrir l’espoir. Grâce à ce partenariat, nous voulons tisser des liens durables entre Suzuki, le football et l’Afrique. »

Suzuki, symbole de fiabilité et d’innovation, trouve ainsi dans la passion du football africain une résonance naturelle : celle du mouvement, du collectif, de la performance. L’entreprise entend soutenir les passionnés du ballon rond tout en offrant le plaisir de la mobilité et une expérience de vie enrichie.

Le football africain entre dans une nouvelle ère

En scellant cette alliance, la CAF et Suzuki ouvrent un nouveau chapitre du football africain — un chapitre où le sport devient plus qu’un jeu : un vecteur de croissance, de fierté et d’unité. À travers cette collaboration, les deux institutions invitent les supporters, les entreprises et les communautés à célébrer ensemble l’esprit du football africain, cet héritage vivant bâti sur la passion, l’excellence et la promesse d’un avenir collectif.

Mémoire de Cendres, Mémoire d’Avenir : Le Récit des Oubliés

PARIS. Le vent froid de novembre balaie les Champs-Élysées, courbant les flammes tremblantes du souvenir. Ce mardi 11 novembre 2025, la pierre blanche de l’Arc de Triomphe se dresse, silencieuse sentinelle d’une mémoire centenaire. Parmi les chefs d’État et les uniformes chamarrés, un homme incarne un hommage plus vaste, plus lointain. Éliezer Ntambwe, ministre congolais des Anciens combattants, représente une nation dont les soldats, un jour, sont venus mourir pour une liberté qui n’était pas encore la leur.

Sous le regard de pierre de la France éternelle, le président Emmanuel Macron prononce des mots qui réveillent une douleur ancienne. Il évoque le sort des « Malgré-Nous », ces 130 000 Alsaciens et Mosellans arrachés à leur terre, contraints de revêtir l’uniforme de l’oppresseur. Environ 40 000 d’entre eux ne sont jamais revenus. Leur histoire est une cicatrice à vif sur le corps de l’Europe, un rappel glaçant de la manière dont la guerre déchire les identités et force les frères à s’entretuer.

L’Écho Lointain d’un Sacrifice Commun

Mais dans cette cérémonie du recueillement, une autre mémoire, plus lointaine, se superpose au récit européen. Celle que porte, dans le silence de sa délégation, Éliezer Ntambwe. Elle parle de tirailleurs venus d’Afrique, engagés dans une guerre qui n’était pas la leur, et dont le sang a pourtant abreuvé les champs de bataille pour la liberté de tous. Leur sacrifice, souvent relégué aux marges des livres d’histoire, résonne étrangement avec celui des « Malgré-Nous » : deux facettes d’une même tragédie humaine, celle des hommes broyés par la grande machine de l’Histoire.

La présence du ministre à Paris n’est pas qu’un acte protocolaire. C’est un symbole fort, une main tendue entre les mémoires. Elle dit ceci : la paix mondiale n’a pas de frontières. Elle s’enracine dans la reconnaissance de toutes les souffrances, de tous les héroïsmes, qu’ils viennent des bords de la Moselle ou des forêts du Congo.

Du Devoir de Mémoire à l’Action Réformatrice

Ce pèlerinage mémoriel trouve un écho direct dans l’action que mène Éliezer Ntambwe sur son propre sol. Alors qu’il honore les morts à Paris, son ministère orchestre en République Démocratique du Congo une série de réformes ambitieuses, un vaste chantier de reconnaissance et de réparation. Au programme : l’identification nationale des anciens combattants, la réhabilitation de leur patrimoine spolié, une revalorisation salariale et sociale, et la mise en place d’une couverture médicale digne de ce nom.

Ces initiatives ne sont pas de simples mesures administratives. Elles sont les piliers d’une « diplomatie mémorielle » naissante, où honorer ses propres héros, c’est aussi prendre sa place dans le concert des nations qui assument leur histoire.

Entre mémoire et avenir, le message du ministre est un pont jeté entre les douleurs et les espoirs. « Honorer les anciens, affirme-t-il, c’est bâtir une mémoire partagée pour prévenir les conflits de demain. » Une phrase simple, qui résonne comme un credo. Dans le froid de ce 11 novembre, tandis que les hommages se figent dans le marbre et les traditions, une autre idée de la mémoire, vivante, inclusive et réparatrice, s’esquisse. Celle qui, en se souvenant de tous les oubliés, espère enfin construire un avenir où plus personne ne le sera.

Herzog à Kinshasa : le renforcement des alliances Israël-RDC

KINSHASA – Le président israélien Isaac Herzog a atterri ce mardi à Kinshasa pour une visite éclair mais significative. Accueilli sur le tarmac par son homologue congolais Félix Tshisekedi, cette rencontre marque une étape cruciale dans le renforcement des relations entre les deux nations.

Après les honneurs militaires et un entretien privé à l’aéroport, les deux dirigeants se sont rendus à la Cité de l’Union africaine. Leur agenda chargé prévoit des discussions bilatérales suivies d’une conférence de presse conjointe.

Une relation qui s’approfondit

Cette visite s’inscrit dans la continuité des précédentes rencontres entre les deux présidents. En effet, ils s’étaient déjà retrouvés à Jérusalem en 2021, puis à Davos en janvier dernier. Chaque rencontre a permis d’approfondir leur dialogue stratégique.

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Leur partenariat couvre désormais plusieurs domaines prioritaires. Notamment la sécurité, l’agriculture et les infrastructures. L’expertise israélienne dans ces secteurs intéresse particulièrement la RDC.

Des enjeux multiples

Cette visite éclair témoigne de la volonté israélienne de renforcer sa présence en Afrique centrale. Par ailleurs, elle confirme l’ouverture diplomatique de la RDC vers de nouveaux partenaires.

Les discussions devraient aborder les défis régionaux et internationaux. De plus, la coopération dans le domaine numérique figure parmi les priorités affichées.

En conclusion, cette visite pourrait annoncer de nouveaux accords concrets. Le renforcement de cette alliance stratégique bénéficie aux deux pays, alors qu’Israël cherche à élargir son influence diplomatique sur le continent africain.

Diplomatie : Herzog ouvre un nouveau chapitre en Afrique

JERUSALEM – Le président israélien Isaac Herzog s’envole ce lundi pour une tournée éclair mais historique en Afrique centrale. Au programme : 24 heures intenses en République Démocratique du Congo et en Zambie, où il deviendra le premier chef d’État israélien à être reçu officiellement. Une visite qui s’inscrit dans la stratégie de Tel-Aviv de renforcer son ancrage diplomatique sur le continent africain.

Ce déplacement, soigneusement préparé, verra Herzog s’entretenir successivement avec les présidents Félix Tshisekedi et Hakainde Hichilema. Selon le communiqué de la présidence israélienne, les discussions porteront sur « les défis internationaux actuels, le renforcement de la position d’Israël sur la scène internationale et l’approfondissement des relations bilatérales ».

Une présence israélienne qui se consolide

Cette visite n’est pas un coup d’essai, mais l’aboutissement d’une patiente reconquête diplomatique. En août dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa’ar inaugurait une ambassade à Lusaka, plus de trente ans après le rétablissement des relations entre les deux pays. Un signal fort qui matérialise la volonté d’Israël de s’implanter durablement dans une région stratégique.

La démarche israélienne s’appuie également sur un levier souvent sous-estimé : le rapprochement avec les communautés chrétiennes africaines. Plus tôt ce mois-ci, une délégation de 30 hauts responsables chrétiens du continent effectuait un voyage en Israël, mêlant dimensions religieuse et politique.

Un continent divisé sur la question israélienne

Cette offensive diplomatique intervient dans un contexte africain contrasté. Si l’Afrique du Sud s’est imposée comme le critique le plus virulent d’Israël, d’autres nations, comme la RDC et la Zambie, semblent au contraire soucieuses d’approfondir leur coopération.

Les enjeux sont multiples : sécurité, technologies agricoles, développement numérique et énergétique. Autant de domaines où l’expertise israélienne est reconnue et pourrait répondre aux besoins de développement de ses partenaires africains.

En à peine 24 heures, Isaac Herzog aura donc pour mission de sceller ce nouveau chapitre des relations Israël-Afrique. Une course contre la montre diplomatique qui pourrait modifier durablement les équilibres géopolitiques dans une région en pleine mutation.

À l’Assemblée nationale, la bataille pour le bureau est ouverte

KINSHASA – Le processus pour pourvoir les postes stratégiques laissés vacants à l’Assemblée nationale a pris un cap décisif. Jacques Djoli, le Rapporteur de la chambre basse, a annoncé la publication imminente des listes définitives des candidats pour les fonctions de Président et de Rapporteur adjoint du Bureau, rendues vacantes après les démissions de Vital Kamerhe et Dominique Munongo.

La date est maintenant connue : ce lundi 10 novembre 2025, les noms des prétendants retenus seront dévoilés. Une annonce faite ce vendredi 7 novembre, alors que l’opération de dépôt des candidatures s’achevait à minuit. « Nous pouvons aller jusqu’à minuit pour recevoir les candidatures », avait précisé Jacques Djoli, garant du processus.

Une candidature pour la présidence, deux pour le rapporteur adjoint

Le Rapporteur a levé un coin du voile sur la physionomie de la course. Une candidature pour la présidence, émanant de la majorité, a été enregistrée. Pour le poste de Rapporteur adjoint, réservé à l’opposition, deux candidatures sont sur la table.

« Les critères sont décrits dans la décision du président ; c’est sur base de ces critères fixés par l’article 27 de notre règlement intérieur », a rappelé Jacques Djoli, soulignant le cadre strict qui régit cette élection.

Campagne et consensus en vue

La campagne électorale officielle s’ouvrira dès lundi, promettant d’être scrutée à la loupe. Les équilibres politiques au sein de l’institution sont en jeu.

Si un consensus semble se dégager autour d’Aimé Boji Sangara pour la présidence, la situation apparaît moins lisse au sein de l’opposition, où les ambitions seraient « dispersées ». Ce double scrutin, crucial pour la gouvernance de l’Assemblée nationale, déterminera la nouvelle équipe qui pilotera les travaux parlementaires dans un contexte politique congolais aussi dynamique que sensible.

Honorine Porche : la justice militaire condamne cinq militaires

KINSHASA – La nuit tombait sur Gombe ce jeudi 6 novembre lorsque la Cour militaire a rendu son verdict, attendu, dans l’affaire qui a secoué la conscience nationale : les mauvais traitements infligés à Honorine Porche, cette citoyenne allemande d’origine congolaise, lors de son arrestation après le braquage de la Rawbank de la place Victoire. Un verdict en demi-teinte, qui condamne fermement certains acteurs directs des violences, mais absout les hauts gradés.

Sur les neuf militaires traduits devant la justice, cinq ont été condamnés à des peines allant de six mois à dix ans de servitude pénale. Quatre autres, dont le colonel Mumesa Kimpwene, ont été acquittés, la Cour estimant que leur implication directe dans les sévices n’était pas suffisamment établie.

Dix ans de prison pour l’auteur des vidéos

La peine la plus lourde est tombée sur l’adjudant Kamenga Mukela, reconnu coupable d’« attentat à la pudeur » et de « violation de consigne ». Celui qui a filmé la scène humiliante et l’a diffusée écope de dix ans de servitude pénale. Une sanction qui semble vouloir marquer la réprobation la plus absolue pour la cyber-cruauté qui a rendu l’affaire virale.

À ses côtés, le capitaine Mwamba Bayibu, qui a reçu et partagé les vidéos, est condamné à six mois. L’adjudant-chef Tshanganu prend douze mois, dont six avec sursis. Le sergent Mbaki Ndombasi et le soldat Modaya Kembo écopent chacun d’un an pour n’avoir pas dénoncé les infractions.

Cinq mille dollars et un appel général

La Cour a également accordé à la victime, Honorine Porche, des dommages et intérêts d’un montant de 5 000 dollars américains. Une reconnaissance symbolique de son préjudice. Cependant, le dernier mot de la justice est loin d’être prononcé. Toutes les parties, mécontentes du jugement, ont déjà annoncé leur intention de faire appel.

Un second acte judiciaire s’ouvre

Car cette affaire n’était que le premier volet d’un diptyque judiciaire. Le procès pour les violences est clos, mais celui du braquage lui-même est en cours. Honorine Porche et quatre policiers comparaissent devant le tribunal militaire de garnison pour « vol à main armée », « terrorisme » et « association de malfaiteurs ».

Dès ce vendredi 7 novembre, les juges ont prévu une descente sur les lieux du crime, à l’agence Rawbank Victoire, pour une reconstitution minutieuse des faits.

La justice militaire a donc envoyé un signal fort contre l’impunité des excommutations. Mais l’ombre du braquage et de ses mystères plane toujours, promettant de nouveaux rebondissements judiciaires dans une affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

Fally Ipupa brise le silence : « Mon Stade de France n’a besoin de personne »

PARIS – Le ton est calme, mais les mots portent comme des coups de marteau. Ce jeudi 6 novembre, depuis la France, Fally Ipupa a choisi les ondes de Top Congo FM pour répondre. Face aux rumeurs qui enflent sur un prétendu soutien financier de l’État congolais à son concert historique au Stade de France, l’Aigle a déployé ses ailes. Non pas pour attaquer, mais pour rétablir des vérités qui lui brûlent la langue.

« Le Congo et nos polémiques… La meilleure réponse, c’est le silence. » Pendant un temps, l’artiste s’y est tenu. Mais face à la persistance des « bêtises », comme il les nomme, le silence n’est plus de mise. « J’ai travaillé dur pour en arriver là, et je n’aimerais pas que les gens viennent salir mes efforts », assène-t-il, la voix chargée d’une lassitude teintée de fermeté.

Le professionnalisme comme rempart

Face aux insinuations, Fally Ipupa oppose l’argument imparable de la structure. « Je suis un professionnel. J’ai un producteur qui a organisé le spectacle. C’est d’ailleurs le même qui avait organisé le concert de Burna Boy. » Le parallèle est éloquent. Il place d’emblée son événement dans la cour des grands, celle des productions internationales standardisées, loin des arrangements opaques.

« Le concert de Fally n’a pas besoin de soutien particulier, poursuit-il. Tout est déjà prêt, billets, tenues, logistique… Je ne suis pas au courant d’une quelconque aide extérieure. » Les mots sont choisis, la position est claire : son affaire est une entreprise privée, rodée, autonome.

L’appel direct à la ministre

L’artiste ne se contente pas de nier. Il interpelle. « Je demande respectueusement à notre ministre de la Culture de prendre la parole afin d’éclaircir l’opinion. » Cet appel direct à Yollande Elebe est un coup de maître. Il transforme une rumeur de couloirs en un débat public qui nécessite une prise de position officielle, forçant ainsi la transparence.

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Et pour couper court à toute équivoque, il rappelle une vérité qui lui tient à cœur : « En vingt ans de carrière, l’État congolais ne m’a jamais donné ne serait-ce que 10 dollars. Lors de mon dernier concert de solidarité, j’ai chanté sans cachet. » Le message est double : non seulement il ne reçoit pas, mais il donne. Il cite ses actions sociales : les ambulances à Goma, l’assistance aux femmes des militaires. L’artiste se présente en fils qui contribue, pas en quémandeur.

« Vous allez souffrir longtemps »

La conclusion est un mélange de warning et de promesse. « Ceux qui sont aigris de voir un artiste congolais évoluer avec professionnalisme, vous allez souffrir longtemps. Je jouerai au Stade de France comme un professionnel, et ce ne sera que le début. »

En quelques phrases, Fally Ipupa a donc verrouillé toute polémique. Il a invoqué le professionnalisme, exigé une clarification officielle, rappelé son parcours et ses contributions. Le silence est rompu. Place maintenant à la musique, et à l’histoire qui s’écrira sur la pelouse sacrée du Stade de France.

Thérèse Kayikwamba Wagner : la ministre qui fait taire les calomnies

KINSHASA – La sentence est tombée, froide et déterminée. Vendredi, Thérèse Kayikwamba Wagner, la ministre congolaise des Affaires étrangères, a transformé sa silence en arme. Lassée des « publications et vidéos mensongères » qui souillent les réseaux sociaux, la cheffe de la diplomatie a choisi la voie judiciaire pour réponse. Une décision qui marque un tournant dans la lutte contre la diffamation numérique en République Démocratique du Congo.

Dans une déclaration personnelle rendue publique à Kinshasa, la ministre a dégainé les noms de ceux qu’elle estime être ses calomniateurs. Le cabinet d’avocats ALTUS, basé à Bruxelles, est désormais chargé de poursuivre M. Pero Luwara de la chaîne CPL TV en Belgique, M. Emmanuel Banzunzi de Bishop National en Suède, et le site CongoIntelligence.com. La bataille s’annonce transcontinentale.

Une offensive juridique méthodique

L’approche est tout sauf improvisée. « Des preuves ont été saisies par des huissiers », a précisé la ministre, verrouillant ainsi toute tentative de faire disparaître les contenus incriminés. La manœuvre vise non seulement les auteurs présumés, mais aussi les plateformes numériques qui ont hébergé – et parfois monétisé – ces attaques.

« J’assume pleinement ma responsabilité de protéger mon enfant, de préserver ma famille », a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner, révélant la dimension intime de cette affaire. Derrière la stature de ministre se cache une mère déterminée à défendre son foyer.

Un combat pour toutes les femmes

Le geste dépasse largement le cadre personnel. La ministre y voit une contribution au combat plus large « contre les violences et le dénigrement visant les femmes ». Particulièrement lorsqu’elles occupent des postes de pouvoir. Les attaques, estime-t-elle, cherchent à « la décrédibiliser » et à « affaiblir sa voix » dans l’exercice de ses fonctions.

Alors que la RDC traverse une période marquée par « la guerre et la souffrance », comme elle le rappelle, Thérèse Kayikwamba Wagner assure qu’elle continuera d’exercer ses responsabilités ministérielles. La justice suivra son cours en parallèle.

Cette décision crée un précédent dans le paysage politique congolais. Elle envoie un message clair à tous ceux qui pensaient pouvoir user impunément des réseaux sociaux comme armes de déstabilisation : l’ère de l’impunité numérique touche peut-être à sa fin.