FirstBank et Visa lancent l’offensive du paiement digital

KINSHASA – Le geste paraît banal ailleurs, mais il pourrait transformer la vie économique congolaise : payer par carte. FirstBank DRC et Visa viennent de nouer un partenariat stratégique pour faire entrer la RDC dans l’ère du paiement digital. Leur objectif est clair : réduire la dépendance au cash, souvent vue comme un frein au développement.

« Une étape déterminante », affirme Olajide Ayeronwi, directeur général de FirstBank DRC. Dans les bureaux de la banque, on parle déjà de cartes pour particuliers et entreprises, de paiements sans contact et de sécurité renforcée. Grâce à Visa, FirstBank veut intégrer des « solutions technologiques de pointe » à son offre.

Vers la fin du tout-cash ?

Le défi reste immense. L’économie congolaise repose encore largement sur les transactions en liquide. Convaincre la population d’adopter les paiements digitaux ne sera donc pas simple. Pourtant, les deux partenaires estiment que cette modernisation est essentielle pour bâtir une économie digitale inclusive.

Le programme est ambitieux :

  • élargir l’accès aux services financiers numériques ;

  • soutenir les petites entreprises ;

  • faciliter les paiements transfrontaliers.

« Ce partenariat ne s’arrête pas aux frontières de la RDC », explique Sophie Kafuti, directrice générale de Visa DRC. Il s’inscrit dans une vision panafricaine visant à connecter les entreprises congolaises aux marchés régionaux.

Les PME au centre de la transformation

FirstBank et Visa ciblent surtout les petites et moyennes entreprises, souvent exclues des circuits bancaires. Le développement du e-commerce et la distribution de terminaux de paiement aux commerçants seront des leviers clés pour autonomiser les acteurs locaux.

La sécurité devient également un argument majeur. Visa promet de déployer ses « standards anti-fraude internationaux ». Une garantie essentielle dans un pays où la cybercriminalité alimente régulièrement la méfiance.

Une révolution numérique qui commence

Ce partenariat s’inscrit dans la dynamique de modernisation du secteur bancaire congolais. FirstBank DRC veut « conduire la transformation digitale » et prendre une longueur d’avance dans le marché.

Alors que la RDC tente de combler son retard numérique, l’alliance entre une banque locale et un géant mondial du paiement pourrait accélérer la transition. Reste désormais à convaincre les Congolais que le portefeuille digital offre plus d’avantages que la liasse de billets.

La bataille, à la fois technologique et culturelle, ne fait que commencer.

RDC-Qatar : le chèque de 21 millions et la visite de l’Émir

KINSHASA – Les drapeaux vert et blanc du Qatar vont flotter sur Kinshasa. Ce vendredi, l’Émir Tamim ben Hamad Al Thani effectuera une visite officielle en République démocratique du Congo – une étape clé pour concrétiser des promesses d’investissement attentivement négociées.

Dans les coulisses, le ministre de l’Économie nationale, Mukoko Samba, a levé un coin du voile : « Nous pensons que la visite de l’Émir donnera l’impulsion nécessaire pour permettre la réalisation de ce projet dans les meilleurs délais. » Ce projet ? Un portefeuille de 21 millions de dollars, formalisé début septembre avec la société qatarie Al Mansour Holding.

Mobilisation populaire et enjeux économiques

Le pouvoir ne lésine pas sur les moyens pour accueillir l’hôte de marque. Le Secrétaire Permanent de l’Union Sacrée de la Nation, le professeur André Mbata Mangu, a appelé les partis et associations membres à « se mobiliser massivement » pour réserver à l’Émir un accueil « délirant ». De l’aéroport international de N’djili jusqu’au palais, le cortège royal doit être acclamé.

Cette visite s’inscrit dans une stratégie économique plus large. Al Mansour Holding, société d’investissement qatarie, s’est engagée à injecter des capitaux dans plusieurs secteurs – même si les détails restent encore flous. Pour Kinshasa, il s’agit de montrer que la RDC sait attirer les investisseurs de premier plan.

Au-delà du symbole, des attentes concrètes

Les 21 millions de dollars ne sont qu’un début. Les autorités congolaises espèrent que la visite de l’Émir ouvrira la voie à des engagements plus substantiels. Le Qatar, qui diversifie ses placements à l’international, voit dans la RDC un partenaire stratégique en Afrique centrale.

Reste à savoir si les fonds annoncés se matérialiseront rapidement. Les « lettres d’intention » signées en septembre doivent désormais se transformer en contrats fermes. La présence de l’Émir lui-même témoigne de la volonté qatarie d’avancer – mais aussi de l’importance des enjeux.

Vendredi, Kinshasa vivra au rythme du protocole et des espoirs économiques. Entre les acclamations de rue et les poignées de main officielles, c’est l’avenir du partenariat entre le Congo et le Qatar qui se jouera. Un avenir que les deux parties veulent fastueux – à commencer par l’accueil.

Enquête en Belgique : Le clan Tshisekedi sous pression judiciaire

Il y a des enquêtes qui avancent comme des ombres, lentes et silencieuses. Et puis il y a celles qui, soudain, accélèrent, prennent de l’ampleur, et projettent une lumière crue sur ce que certains espéraient garder dans l’ombre.
À Bruxelles, l’affaire visant le « clan Tshisekedi » a franchi ce seuil. Ce jeudi, un tournant majeur : les magistrats belges exigent désormais les relevés bancaires de la Première dame Denise Nyakeru, de trois frères du président, ainsi que de deux de ses enfants.
Une décision qui fait vaciller les frontières entre justice, politique et diplomatie.

Une plainte explosive, déposée en juillet

Tout commence le 8 juillet.
Mandatés par plusieurs ONG katangaises et quatre anciens dirigeants de la Gécamines, les avocats Bernard et Brieuc Maingain déposent une plainte visant neuf membres du « clan Tshisekedi », tous détenteurs de la nationalité belge.
Les accusations sont graves :
pillage des mines du Haut-Katanga et du Lualaba, corruption, détournement, blanchiment, gestion opaque de sites stratégiques.

Selon les plaignants, un système familial aurait, directement ou via des sociétés écrans, pris le contrôle d’une quinzaine de sites miniers, profitant d’un accès privilégié lié à la proximité avec la présidence.

Pourquoi les comptes bancaires sont au cœur des investigations ?

Pour les enquêteurs, l’argent raconte toujours une histoire.
En exigeant les relevés bancaires de la Première dame, des frères et des enfants du président, le parquet fédéral belge cherche à reconstituer des flux financiers suspects, à identifier :

  • des mouvements vers des juridictions offshore,

  • des investissements en Europe,

  • des transferts incompatibles avec les revenus déclarés,

  • d’éventuels circuits de blanchiment liés aux minerais stratégiques.

L’enquête cherche à comprendre si des fonds issus du cuivre, du cobalt ou du lithium ont emprunté des chemins discrets vers l’Europe.

Le clan Tshisekedi contre-attaque

Du côté des intéressés, les accusations sont balayées.
Jacques Tshisekedi, frère du chef de l’État, parle d’« allégations mensongères, infondées et diffamatoires », dénonçant une instrumentalisation politique de la part des ONG.

Mais le climat reste lourd : la justice belge, elle, avance.

Un contexte minier explosif

Le Katanga est le cœur économique de la RDC :
cuivre, cobalt, germanium, lithium… des minerais devenus essentiels à la transition énergétique mondiale.
Entre 2017 et 2024, près de 129 milliards de dollars auraient été générés par le secteur minier.
Mais une large partie de ces revenus n’aurait pas atteint le Trésor public, selon plusieurs rapports internationaux.

L’affaire relance donc une question brûlante :
qui profite réellement des richesses du sous-sol congolais ?

Une affaire qui dépasse les frontières

La Belgique se déclare compétente car plusieurs personnes visées possèdent sa nationalité.
Pour les avocats et ONG plaignantes, cette procédure pourrait devenir le premier jalon d’un « front européen » contre la corruption transnationale liée aux ressources congolaises.

Dans la diaspora congolaise de Bruxelles, certains appellent déjà au gel préventif des avoirs de la famille présidentielle.

Les personnes citées dans la procédure

Selon les premiers éléments révélés, l’enquête vise directement :

  • Denise Nyakeru, Première dame

  • Christian Tshisekedi

  • Jacques Tshisekedi

  • Jean-Claude Tshisekedi

  • Fanny Tshisekedi

  • Anthony Tshisekedi

Tous cités dans la plainte déposée par les ONG et des acteurs de la diaspora.

Un dossier qui pourrait redessiner le paysage politique

Si les accusations s’avèrent fondées, les conséquences pourraient être considérables : sur la présidence, sur la gouvernance minière, et sur la place de la RDC dans les dossiers stratégiques internationaux.
Si elles s’effondrent, elles ouvriront le débat sur l’usage politique de la justice européenne dans les affaires africaines.

Dans tous les cas, une certitude subsiste :
l’enquête belge vient d’entrer dans une phase décisive. Et le monde suit désormais cette affaire de très près.

Fiston Mayele, Roi d’Afrique : une saison qui entre dans la légende

Il y a des soirs où un destin s’éclaire d’un coup, comme si toutes les batailles d’hier trouvaient soudain leur récompense.
Ce mercredi 19 novembre 2025, à Rabat, sous les lumières scintillantes des CAF Awards, Fiston Kalala Mayele a vu son nom s’inscrire parmi les géants : meilleur joueur interclubs de l’année 2024-2025.
Un couronnement historique, le premier de sa carrière — mais surtout la confirmation d’une saison exceptionnelle.

Une saison qui a façonné un champion

Mayele n’a pas simplement joué cette année ; il a laissé une empreinte.

En juin dernier, il offre au Pyramids FC son titre continental en inscrivant le but décisif en finale de Ligue des champions face au Mamelodi Sundowns (2-1).
Derrière ce moment d’éclat, un parcours brillant : meilleur buteur de la compétition, avec 9 réalisations, symbole d’une régularité et d’une efficacité qui ont marqué l’Afrique.

Puis il y a eu la FIFA International Cup, où il réalise une finale titanesque : trois buts contre Al Ahli Saudi, comme pour rappeler qu’il n’était pas seulement un finisseur, mais un joueur de grands rendez-vous.

L’impact en sélection : l’autre version du héros

Sous les couleurs de la RDC, Mayele a été plus qu’un attaquant : un moteur.
Il a pris part à la qualification des Léopards pour les barrages intercontinentaux du Mondial 2026, mais aussi à leur envol pour la CAN 2025 au Maroc.

Face au Sénégal, à l’Éthiopie, à la Mauritanie, il s’est distingué par son engagement, ses appels, sa présence.
Un rôle de plus en plus important, et une influence devenue indispensable.

« 11 ans après… » : un trophée qui compte double

À l’annonce de son nom, Mayele retient à peine son émotion :
« Très content de gagner ce trophée. Ça fait 11 ans qu’un joueur congolais ne l’a plus remporté. »

Cette statistique dit tout.
Le Congo n’avait plus été à l’honneur depuis Firmin Mubele en 2014, après Trésor Mputu en 2009.
Mayele devient donc le troisième Congolais de l’histoire à décrocher ce titre prestigieux. Une page qui porte désormais sa signature.

Une concurrence relevée

Sur la route du trophée, Mayele a devancé le Marocain Oussama Lamliouli, auteur lui aussi d’une saison remarquable entre CHAN et Coupe de la Confédération.
Le Congolais figurait même dans la liste élargie pour le Ballon d’Or africain, preuve supplémentaire de sa montée en puissance, même s’il n’a pas intégré le trio final.

Une couronne, mais peut-être pas la dernière

En soulevant cette distinction, Mayele ne ferme pas un chapitre. Il en ouvre un nouveau.
À 2026 qui approche, avec un Mondial potentiellement au bout du chemin et une CAF Champions League qui l’attend encore, le roi d’Afrique de l’année pourrait bien continuer à écrire son histoire.

Une saison monumentale.
Un trophée mérité.
Et un nom qui résonne désormais avec une force nouvelle : Fiston Kalala Mayele.

Classement FIFA : la RDC s’installe dans le top 10 africain

ZURICH – La progression est modeste, mais elle en dit long. Ce mercredi 19 novembre, la Fédération internationale de football (FIFA) a publié son classement mensuel. Et dans ce palmarès planétaire, la République démocratique du Congo a opéré une discrète mais significative percée : les Léopards grimpent de la 60e à la 56e place mondiale.

Cette ascension, portée par les récentes performances en barrages pour la Coupe du monde – notamment face au Cameroun et au Nigeria –, permet à la RDC de réintégrer le cercle très fermé du top 10 africain. Neuvième à l’échelle du continent, elle devance désormais le Cameroun et l’Afrique du Sud, signant son retour parmi l’élite du football africain.

Le top 10 africain en novembre

  1. Maroc

  2. Sénégal

  3. Égypte

  4. Algérie

  5. Nigeria

  6. Tunisie

  7. Côte d’Ivoire

  8. Mali

  9. RD Congo

  10. Cameroun

Une dynamique au bon moment

Ce regain arrive à point nommé. La RDC, en effet, n’a pas seulement gagné des places honorifiques : elle s’est qualifiée pour les finales des barrages intercontinentaux, où elle disputera l’une des dernières places attribuées pour la prochaine Coupe du monde. Un enjeu colossal, qui explique l’attention portée à ce classement.

Jeudi, la FIFA procédera au tirage au sort des demi-finales de ces barrages. La RDC, 56e mondiale, et l’Irak, 58e, sont d’ores et déjà assurées de jouer les finales. Reste à connaître le chemin qui mènera les Léopards – peut-être – vers le Mondial.

Un symbole et un signal

Au-delà des chiffres, ce classement est un symbole fort pour le football congolais. Il valide les progrès réalisés ces derniers mois et offre une légitimité nouvelle à la sélection. Dans un continent où la concurrence est féroce, chaque place gagnée compte.

Les Léopards ont montré qu’ils pouvaient désormais rivaliser avec les meilleures nations africaines. Reste à transformer cet élan en qualification historique. Le classement FIFA n’est qu’un indicateur, mais il dessine une trajectoire : celle d’une RDC qui regarde à nouveau vers les sommets.

RDC-Russie : Kabombo et Moscau scellent leur alliance militaire

KINSHASA – La poignée de main était ferme, le sourire mesuré. Ce mercredi 19 novembre, dans le bureau feutré du vice-Premier ministre de la Défense, Me Guy Kabombo Muadiamvita, s’est joué un nouveau chapitre de la diplomatie militaire congolaise. Face à lui, l’ambassadeur de la Fédération de Russie, SE Karl Tikhazé, est venu acter le renforcement d’une coopération qui dessine peu à peu une nouvelle carte des alliances en Afrique centrale.

Les deux hommes ont eu un entretien « cordial et constructif », selon les termes officiels. Au cœur des discussions : l’avancement de la collaboration militaire entre Kinshasa et Moscou, et les perspectives de son renforcement. Une coopération que la partie congolaise assure vouloir développer « dans le strict respect des instruments internationaux ratifiés par la RDC » – une précision qui sonne comme un message à l’attention des autres partenaires du pays.

Un dialogue technique renforcé

L’ambassadeur Tikhazé a présenté au ministre le nouvel attaché de défense russe accrédité en RDC. Kabombo lui a souhaité « plein succès » dans ses fonctions, affirmant sa « disponibilité à poursuivre un dialogue technique régulier ». Objectif affiché : la professionnalisation et le développement des Forces armées de la RDC (FARDC).

Le ministre a salué « le sens d’écoute » de son homologue russe, qui a pour sa part insisté sur « l’ouverture du pays à tous ses partenaires ». Une déclaration qui contraste avec le recentrage stratégique opéré par Kinshasa ces derniers mois, marqué par un rapprochement visible avec Moscou au détriment d’alliés traditionnels.

Un partenariat aux implications régionales

Cette rencontre intervient dans un contexte sécuritaire tendu dans l’est de la RDC, où les FARDC font face à plusieurs groupes armés. Le renforcement de la coopération avec la Russie laisse entrevoir un possible changement d’équipement, de formation ou même de doctrine militaire pour l’armée congolaise.

Alors que les grandes puissances se disputent l’influence en Afrique centrale, la RDC semble ainsi affirmer sa souveraineté en diversifiant ses partenariats stratégiques. Le dialogue entamé ce mercredi ne concerne pas que les armes et les stages militaires : il engage, plus profondément, le positionnement géopolitique de toute une région.

Visit Rwanda – Arsenal : la fin d’un partenariat

LONDRES – C’était l’un des mariages les plus discutés du football européen. Huit ans après ses débuts tonitruants, le partenariat entre Arsenal et l’office rwandais de développement (Rwanda Development Board) touchera à sa fin en juin 2026. Une séparation annoncée mercredi d’un commun accord, mais qui met un terme à une collaboration constamment éclaboussée par les accusations de « sportswashing ».

L’accord, signé en 2018, faisait de « Visit Rwanda » le premier sponsor officiel apparu sur la manche du mythique maillot des Gunners. Un placement de choix qui a transformé le club londonien en ambassadeur involontaire d’une nation en quête de rédemption internationale.

Le bilan contrasté d’une alliance fructueuse

Les deux parties clament haut et fort le succès de cette union. « Nous sommes fiers de ce que cette collaboration a permis d’accomplir », affirme Jean-Guy Afrika, directeur général du Rwanda Development Board. Les chiffres semblent lui donner raison : 1,3 million de visiteurs en 2024, pour 650 millions de dollars de recettes, soit une augmentation de 47 % depuis le début du partenariat.

Du côté d’Arsenal, Richard Garlick, le directeur général, salue un accord ayant « aidé à renforcer nos ambitions dans un modèle durable ». Un euphémisme pour désigner les millions de livres sterling injectés dans les caisses du club, une manne financière dont l’équipe n’aura pas su – ou voulu – se passer.

L’ombre portée du « sportswashing »

Mais derrière les sourires officiels et les communiqués lissés, une autre réalité a toujours plané sur ce partenariat. Des organisations de défense des droits humains, mais aussi le gouvernement de la République démocratique du Congo, n’ont cessé de dénoncer ce qu’ils considéraient comme une opération de blanchiment d’image.

Kinshasa n’a jamais mâché ses mots, qualifiant l’accord de « tâché de sang » en raison de l’implication présumée de Kigali dans le conflit qui déchare l’est de la RDC. La pression est montée crescendo, jusqu’à devenir peut-être trop encombrante pour le club anglais.

La fin d’une ère, le début d’une nouvelle stratégie

Le Rwanda, lui, assure vouloir désormais diversiser ses engagements vers d’autres marchés sportifs internationaux. Une façon élégante de tourner la page sur une collaboration devenue toxique, tout en maintenant jusqu’au bout son soutien aux équipes masculine et féminine d’Arsenal.

La rupture, annoncée avec deux ans d’avance, laisse le temps à chaque partie de préparer l’après. Pour Arsenal, il s’agira de trouver un nouveau sponsor dont la réputation n’éclipsera pas le jeu. Pour le Rwanda, de continuer sa mue en puissance touristique sans le soutien d’un géant du football.

La fin de cette histoire pose une question plus large : dans le monde ultra-marchandisé du sport-business, jusqu’où un club peut-il aller sans compromettre son âme ? La réponse des Gunners, aujourd’hui, est claire : jusqu’ici, mais pas au-delà.

Le procès Honorine Porsche bascule-t-il vers la perpétuité ?

Kinshasa, ce mardi. Le tribunal militaire de garnison de Gombe, siégeant exceptionnellement au Camp Lufungula, a vécu des heures de haute tension. À la barre, une femme dont le cas défie les classifications habituelles du crime : Honorine Porsche, présentée comme le cerveau d’un braquage audacieux contre l’agence Victoire de la Rawbank. Face à elle, le parquet militaire a requis la peine maximale : la servitude pénale à perpétuité pour association de malfaiteurs.

L’atmosphère était lourde dans cette chambre foraine, où la justice se fait sans fard. « Qu’il plaise à votre tribunal de déclarer la prévenue Honorine Porsche coupable des préventions retenues à sa charge », a tonné le magistrat militaire, ses mots résonnant comme un glas dans le silence feutré de la salle d’audience.

La dépression, un argument rejeté

Le véritable duel judiciaire s’est joué autour d’une question : Honorine Porsche était-elle en pleine possession de ses moyens lors des faits ? La défense avait tenté d’invoquer l’état dépressif de l’accusée. Un argument balayé d’un revers de main par l’avocat de la Rawbank, partie civile dans ce procès hors norme.

« La dépression n’est pas une cause de non imputabilité en droit congolais », a asséné l’avocat de la banque, dans une argumentation juridique implacable. Même en se référant au droit français, a-t-il précisé, cette condition n’est recevable que si le trouble « abolit totalement le discernement » et est « instantané aux faits » – non « occasionnel ou circonstanciel ».

Une lucidité troublante

Selon la partie civile, bien loin de montrer des signes d’aliénation, Honorine Porsche aurait fait preuve d’une clarté d’esprit déconcertante. « La prévenue était lucide et ne s’est pas contredite dans ses dires », a insisté l’avocat. Pis : elle aurait même « décrit les circonstances qui ont conduit à l’acte posé » avec une précision qui témoignerait d’une pleine conscience de ses actes.

L’accusation parle d’une femme qui aurait « exploité sa propre turpitude », manipulant le système judiciaire en invoquant des troubles psychologiques qui n’auraient pas affecté sa capacité de discernement au moment des faits.

Le spectre de la perpétuité

La requête d’emprisonnement à vie pèse lourd dans cette affaire qui dépasse le simple cas de banditisme. Honorine Porsche n’est pas présentée comme une complice, mais comme l’instigatrice – cette « présidente braqueuse » dont le titre paradoxal résume tout le scandale.

Alors que le tribunal a levé l’audience pour délibéré, une question demeure : la justice militaire fera-t-elle sienne la sévérité requise par le parquet ? L’affaire Honorine Porsche dépasse désormais le cadre d’un simple braquage. Elle est devenue le symbole d’une justice congolaise face à la criminalité organisée, et le test de sa capacité à trancher dans le vif quand le crime se pare des atours du leadership.

Le verdict, attendu dans les prochains jours, dira si la « présidente braqueuse » rejoint le rang des criminels condamnés à disparaître à jamais derrière les barreaux.

Martin Fayulu sonne l’alarme : « Le Congo se meurt, nos frontières s’effacent »

Kinshasa, ce mardi 18 novembre. La voix est grave, le ton sans appel. Martin Fayulu, figure inflexible de l’opposition congolaise, s’est adressé à la nation comme on lance un cri d’alarme. Dans un message solennel, le président de la coalition LAMUKA a dressé un réquisitoire cinglant contre la diplomatie du gouvernement, qu’il juge complice du dépeçage programmé de la République Démocratique du Congo.

Face caméra, l’homme semble incarner à lui seul la conscience troublée d’un pays qui se sent trahi. Les récents accords conclus à Washington et Doha ? Pour lui, ce ne sont que des « actes d’abdication » signés dans l’urgence, loin du sol congolais et de sa réalité sanglante.

« Comment pactiser avec ses bourreaux ? »

La question, lancinante, traverse tout son discours. « Comment peut-on parler de coopération lorsque les forces rwandaises et ougandaise occupent nos terres, exploitent nos ressources et provoquent les déplacement, la mort et la souffrance de nos concitoyens ? » interroge-t-il, chaque mot pesant comme une accusation.

Pour Fayulu, l’intégration régionale n’est qu’un leurre. Un concept vide de sens quand, dit-il, « la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC sont bafouées ». Sa logique est implacable : on ne construit pas l’avenir avec ceux qui vous poignardent dans le présent.

L’accord de Doha, un « pacte avec le diable »

L’opposant voue aux gémonies l’accord-cadre signé à Doha le week-end dernier avec le M23. Ce texte, estime-t-il, « ne saurait constituer la base d’un accord de paix durable ». Il y voit au contraire le germe d’une capitulation, un document qui « mettrait en péril l’avenir de nos enfants ».

Sa colère est méthodique : pourquoi avoir ignoré la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU ? Pourquoi avoir contourné les véritables enjeux – le cessez-le-feu, le retrait des troupes – pour s’engager dans ce qu’il qualifie de marchandage indigne ?

L’ultimatum à Tshisekedi

Le message se fait plus pressant, presque prophétique. S’adressant directement au président Félix Tshisekedi, Fayulu lance : « Je vous invite à convoquer sans délai le dialogue national, sinon l’histoire vous tiendra responsable de la balkanisation du Congo. »

La menace est historique, lourde de sens. En associant dans une même condamnation le président rwandais Paul Kagame et l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, Fayulu dessine les contours d’une trahison qui, à ses yeux, dépasse les clivages politiques habituels.

L’appel au sursaut

Face à ce qu’il perçoit comme un naufrage programmé, l’opposant ne se contente pas de dénoncer. Il appelle le peuple congolais à se lever, à protéger « ce qui reste de la République Démocratique du Congo, valeur sacrée de son histoire et de son intégrité territoriale ».

Les mots sont choisis, lourds de symbolique : « nation », « dignité », « honneur ». Autant de concepts qu’il brandit comme des boucliers contre ce qu’il considère comme la grande braderie de la souveraineté congolaise.

Alors que Kinshasa bruisse de rumeurs et que l’Est du pays continue de brûler, la voix de Fayulu résonne comme celle d’un Cassandre. Son discours, tout en nuances absentes et en certitudes tranchantes, dessine les lignes de fracture d’un pays au bord de l’implosion. L’histoire, effectivement, jugera. Mais d’ici là, le Congo retient son souffle.

Barrages Mondial 2026 : la RDC au cœur d’un suspense mondial

Kinshasa. – Le chemin vers la Coupe du monde 2026 s’éclaire, mais l’ultime obstacle reste un puzzle géopolitique et sportif. Après avoir successivement dominé le Cameroun et le Nigéria, les Léopards de RDC s’apprêtent à affronter les barrages intercontinentaux. Leur destin ne se jouera plus seulement sur la pelouse, mais aussi dans les arcanes du Classement FIFA et dans l’incertitude d’un tirage au sort crucial.

Ce mardi 18 novembre 2025 marque une étape décisive : la révélation des trois dernières équipes qualifiées pour ces barrages. Deux représentants de la Concacaf – probablement le Panama (31e FIFA) et le Costa Rica (45e) – et une nation asiatique, sans doute l’Irak (57e), viendront compléter un tableau déjà bien fourni. Des adversaires redoutables, dont le pedigree pourrait bouleverser la hiérarchie établie.

Le classement FIFA, arbitre invisible des ambitions congolaises

Pour les Léopards, l’équation est à la fois simple et angoissante : figurer parmi les deux mieux classés au moment du tirage, le 20 novembre. Cet impératif conditionne tout. Les deux premières équipes au classement FIFA accèderont directement en finale des barrages, évitant ainsi le piège d’un match éliminatoire supplémentaire.

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Aujourd’hui, la RDC se trouve dans ce précieux duo de tête, mais la marge est ténue. La concurrence est féroce, et chaque place perdue pourrait alourdir considérablement la tâche. Les Congolais le savent : leur route vers le Mondial passe désormais par une bataille de chiffres et de coefficients, où chaque match amical, chaque résultat elsewhere dans le monde, peut faire basculer leur destin.

Le tirage du 20 novembre : vers un chemin royal ou un parcours du combattant ?

Dans quarante-huit heures, le sort désignera les confrontations. Quatre équipes devront s’affronter dans un premier tour couperet, tandis que les deux têtes de série observeront, préservées. Si les Léopards conservent leur rang, une seule victoire en mars 2026 les mènera au Mondial. Dans le cas contraire, ils devront remporter deux matches décisifs en terre mexicaine.

« La RDC a déjà accompli une partie essentielle de la mission, mais l’enjeu dépasse désormais les performances sur le terrain », analyse un observateur. Entre les calculs du classement et l’attente du tirage, l’équipe nationale vit des heures stratégiques, où la patience est érigée en vertu cardinale.

Mars 2026 : le Mexique, dernière frontière

C’est au Mexique, du 23 au 31 mars 2026, que se scellera le destin des Léopards. Deux places seulement sont en jeu pour la Coupe du monde, et la concurrence s’annonce impitoyable. Les barrages intercontinentaux ont toujours constitué l’une des épreuves les plus impitoyables du football mondial – un chemin semé d’embûches où les surprises sont fréquentes.

La RDC, portée par l’élan de ses récents succès et le soutien indéfectible de son président Félix Tshisekedi, aborde cette ligne droite avec ambition. Mais entre aujourd’hui et le tirage décisif, chaque heure compte. Les Léopards guettent les résultats, épluchent les classements, et attendent. Car leur qualification pourrait bien se jouer avant même le premier coup de sifflet.