Washington envisage des sanctions contre des responsables rwandais et congolais avant un sommet crucial sur la RDC

Washington pourrait bientôt sanctionner les responsables rwandais et congolais accusés d’être à l’origine des atrocités dans l’Est de la République démocratique du Congo. C’est ce qu’indique une note diplomatique obtenue par Reuters ce vendredi 7 février 2025, à la veille d’un sommet régional crucial sur la crise congolaise.

Ce sommet conjoint de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) se tient les 7 et 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie. Son objectif : trouver une issue pacifique aux conflits qui ravagent l’Est de la RDC.

Selon une dépêche de la présidence kenyane relayée par nos sources , les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame ont confirmé leur participation aux pourparlers. Avant la réunion des chefs d’État prévue samedi, une session ministérielle préparatoire se tiendra pour poser les bases des discussions.

Ces sanctions annoncées par les États-Unis pourraient peser sur les échanges entre les dirigeants de la région, alors que la communauté internationale intensifie ses efforts pour ramener la paix en RDC.

Le Saint-Siège condamne la prise de Goma et appelle à une solution pacifique en RDC

Le Saint-Siège condamne l’escalade de la violence dans l’Est de la République démocratique du Congo. La prise de Goma par le M23 et son avancée vers Bukavu ont aggravé la crise humanitaire. Lors de la 37ᵉ session du Conseil des Droits de l’homme à Genève, le Vatican a dénoncé les pillages, les violations des droits humains et les déplacements massifs de population.

Il exige la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma. Cette mesure est essentielle pour l’acheminement de l’aide humanitaire et l’évacuation des blessés. Le Pape François appelle à la fin des combats et à la protection des civils.

Le Vatican exhorte les autorités congolaises et la communauté internationale à privilégier les solutions pacifiques. Il présente ses condoléances aux familles des victimes. Il rappelle aussi l’obligation de respecter le cessez-le-feu, conformément au droit international humanitaire.

Le Saint-Siège soutient le processus de Luanda et encourage la reprise des négociations. Il salue la création d’une mission indépendante d’établissement des faits. Il demande au M23 d’arrêter immédiatement les hostilités et de quitter les zones occupées. L’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée.

Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU sonne l’alarme sur les violences à Goma

Ce vendredi, une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a eu lieu à Genève, en Suisse. Cette réunion a été convoquée à la demande de la République Démocratique du Congo (RDC), soutenue par la Belgique et la France, pour discuter des graves violations des droits de l’homme dans l’Est du pays. Les 47 pays membres du Conseil ont été appelés à soutenir la création d’une commission indépendante pour enquêter sur ces abus.

Un conflit dévastateur

Le Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, Volker Türk, a exprimé son inquiétude face à l’aggravation de la situation. « Nous sommes tous impliqués, car ce drame touche non seulement la RDC, mais également l’ensemble de la communauté internationale à travers les téléphones que nous utilisons », a-t-il déclaré à Genève. Il a dénoncé les attaques contre des hôpitaux, des massacres et des violences sexuelles, soulignant la gravité de la situation.

Lors de l’évasion massive de la prison de Munzenze à Goma, 168 femmes ont été violées, et la prison a été incendiée, tuant des enfants et des civils. Le M23, soutenu par l’armée rwandaise, est accusé de persécuter les activistes des droits de l’homme et les journalistes, cherchant à éliminer toute opposition.

Des violences inaceptables

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit au développement, Surya Deva, a insisté sur la nécessité d’une action urgente. « Le Rwanda doit se retirer du territoire congolais. La stabilité de la région en dépend », a-t-il affirmé. Deva a aussi souligné que les défenseurs des droits humains et les journalistes ne doivent pas être des cibles. L’ONU a appelé la communauté internationale à mener des enquêtes indépendantes pour documenter les crimes et rendre les responsables coupables.

Le Désastre Humanitaire de Goma

À Goma, les combats ont pris une ampleur dévastatrice, faisant près de 3 000 morts et plus de 3 000 blessés. Le 27 janvier, deux hôpitaux ont été bombardés, tuant des civils, y compris des femmes et des enfants. Les violences sexuelles liées au conflit ont atteint des proportions alarmantes.

Un Appel à la Paix et à la Responsabilité

Bintou Keïta, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, a insisté sur la nécessité de poursuivre les négociations entre la RDC et le Rwanda dans le cadre des discussions de Luanda. Elle a qualifié la situation d' »alarmante », soulignant l’expansion du M23 et des forces rwandaises au Nord-Kivu, et le déplacement massif des populations.

Condamnations Internationales et Appel à la Responsabilité

Les pays nordiques, la Belgique, la France et d’autres membres de la communauté internationale ont exprimé leur solidarité avec la RDC et ont demandé des sanctions contre les auteurs des violations. La Belgique a soutenu la demande de la RDC pour la mise en place d’une mission indépendante d’établissement des faits. Le gouvernement rwandais a été appelé à retirer ses troupes du territoire congolais.

Le Japon a également réitéré son appel à la cessation immédiate des attaques, en soulignant le rôle essentiel de la mission de la MONUSCO dans la protection des civils et le maintien de la paix.

Malawi annonce le retrait de ses troupes de la RDC : tensions et incertitudes sur l’avenir de la mission régionale

Le 5 février 2025, le président malawien Lazarus Chakwera a ordonné le retrait des troupes malawiennes de la République Démocratique du Congo. Cette décision fait suite à un cessez-le-feu annoncé par le groupe armé M23 le 4 février. Cependant, le cessez-le-feu a rapidement été rompu, soulevant des interrogations sur la stabilité de la région.

Les raisons du retrait des troupes malawiennes

Les forces malawiennes faisaient partie d’une mission régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), déployée en 2023 pour soutenir le gouvernement congolais face aux violences dans l’est du pays. Le Malawi justifie son retrait par le respect du cessez-le-feu du M23. Toutefois, certains experts estiment que cette décision a été prise trop tôt, avant même la réunion prévue entre la SADC et la Communauté de l’Afrique de l’Est.

Les conséquences pour la mission régionale

Le retrait des troupes malawiennes réduit l’effectif de la mission régionale, qui passe de 5 000 à 4 000 soldats. Cette baisse pourrait fragiliser l’efficacité de la mission de paix, particulièrement dans une région encore marquée par les violences. Plusieurs questions demeurent : comment sécuriser les zones sensibles ? Et que deviendra le matériel militaire lourd présent sur place ?

Réactions et implications pour la sécurité en RDC

La décision a été bien accueillie au Malawi, après la mort de trois soldats en janvier 2025. Cependant, elle soulève des préoccupations concernant la stabilité de l’est de la RDC. Le retrait malawien pourrait affaiblir l’engagement régional pour la stabilisation de cette région, déjà en proie à de nombreux conflits armés.

Le sommet en Tanzanie : vers des éclaircissements ?

Le sommet conjoint de la SADC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est, qui débutera le 7 février en Tanzanie, devrait apporter des précisions sur les modalités de ce retrait. Les dirigeants régionaux discuteront des solutions possibles pour maintenir la stabilité et la sécurité en RDC, tout en clarifiant les enjeux du retrait des troupes malawiennes.

Sommet EAC-SADC : un tournant pour la crise en RDC ?

Le sommet conjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) s’ouvre ce vendredi 7 février 2025 à Dar es Salaam, en Tanzanie. Au cœur des discussions : la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, marquée par l’agression rwandaise via le M23, selon Kinshasa.

Alors que les violences se multiplient, Amnesty International exhorte les dirigeants régionaux à agir pour mettre fin aux atrocités et traduire les responsables en justice.

« Ce sommet spécial sur la situation très grave en RDC n’a que trop tardé. Les conséquences sur les droits humains sont catastrophiques : des centaines de milliers de civils fuient les combats et vivent dans des conditions désastreuses », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

L’organisation appelle les États et institutions internationales, dont l’Union africaine, l’ONU et l’Union européenne, à renforcer leur engagement et à dénoncer ceux quint les attaques contre Goma facilité et d’autres localités.

Ce sommet, organisé à l’initiative du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa (SADC) et du président kényan William Ruto (EAC), se poursuivra jusqu’au 8 février 2025. Il pourrait marquer un tournant décisif, notamment en réactivant les processus de Luanda et de Nairobi pour une désescalade durable entre la RDC et le Rwanda.

Tensions en RDC : un sommet décisif entre chefs d’État en Tanzanie

Alors que les tensions ne cessent de s’aggraver dans l’Est de la République démocratique du Congo, Kinshasa a confirmé la participation du Président Félix Tshisekedi au sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), prévue ce samedi en Tanzanie.

Paul Kagame, Président du Rwanda, sera également présent à cette rencontre stratégique. Cependant, la présidence congolaise a tenu à préciser qu’aucune discussion bilatérale entre les deux dirigeants n’est prévue à ce stade.

Ce sommet survient dans un climat de forte instabilité, alors que le M23, groupe armé soutenu par Kigali selon Kinshasa, poursuit ses offensives dans l’Est du pays. Cette rencontre régionale pourrait-elle aboutir à une désescalade des tensions ou marquera-t-elle un nouvel épisode de crispation entre la RDC et le Rwanda ?

Le Burundi renforce son emprise militaire dans l’est de la RDC : un tournant stratégique

Depuis la signature d’un accord de coopération militaire en septembre 2023, le Burundi s’affirme comme un acteur clé du conflit dans l’est de la RDC. Cet accord a permis à Gitega d’officialiser une présence militaire jusqu’alors secrète, déployant près de 10 000 soldats burundais pour lutter notamment contre le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.

Ces derniers jours, un nouveau bataillon, le 22e TAFOK (Task Force), est en phase de mobilisation à Gatumba, près de la frontière congolaise, avant son envoi à Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Avec ce renfort, le nombre total de bataillons burundais en RDC atteint 16, soit entre 8 000 et 12 000 hommes. « Impossible d’être plus précis », indique une source militaire, en raison des effectifs variables par unité.

Cinq bataillons opèrent dans les Hauts et Moyens plateaux de Fizi et Uvira, menant des offensives contre les rebelles burundais du RED-Tabara. Mais l’essentiel du contingent est intégré au dispositif de défense de Bukavu, sous le commandement du général Pontien Hakizimana, alias Mingi. Ce régiment, organisé en quatre brigades de trois bataillons chacune, est déployé aux avant-postes de Kalehe, Kamanyola et Kavumu.

Malgré son manque d’équipement et de ravitaillement, la Task Force burundaise joue un rôle crucial. « Nous avons réussi à ralentir l’avance ennemie, à reconquérir des localités et à infliger des pertes lourdes au M23 et à ses alliés rwandais », affirme un haut gradé burundais. Toutefois, les pertes sont également considérables de leur côté.

Ce renforcement militaire du Burundi en RDC soulève des questions sur l’évolution du conflit et l’équilibre des forces dans la région. Jusqu’où ira cet engagement ?

 

La RDC face au Rwanda : Ouverture du procès historique à la Cour Africaine des Droits de l’Homme

Le 12 février 2025, un procès historique s’ouvre à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des peuples à Arusha, en Tanzanie. La RDC accuse le Rwanda de crimes graves. Le procès découle d’une plainte déposée par le gouvernement congolais en 2023.

Le contexte du procès :

La RDC cherche justice pour les agressions, les pillages et les massacres qui se sont produits sur son sol pendant plusieurs décennies. Le Rwanda et son régime, en place depuis plus de 30 ans, sont directement accusés. Les attaques de l’armée rwandaise, sous le label M23, ont exacerbé les tensions, surtout au Nord-Kivu.

L’annonce de Samuel Mbemba :

Le vice-ministre congolais de la justice, Samuel Mbemba, a annoncé ce procès lors d’une conférence de presse ce jeudi. Il a précisé que le gouvernement congolais est déterminé à obtenir la condamnation du Rwanda. Il sera accompagné par des ONG des droits de l’homme qui collectent des preuves sur le terrain.

L’implication des ONG :

« Les ONG rencontrent les victimes et les témoins pour recueillir leurs témoignages. Elles se rendent à Arusha pour soutenir la cause », a déclaré Samuel Mbemba. Ces organisations jouent un rôle clé dans la préparation du procès.

Les étapes du processus :

La première étape sera de déterminer si la Cour peut accepter la plainte de la RDC et si elle est compétente pour juger ce dossier. Ensuite, le procès entamera l’instruction sur le fond. À ce moment-là, les preuves des crimes seront présentées à la Cour.

L’appel aux Congolais :

Samuel Mbemba a également appelé les Congolais à répondre à l’appel de la Cour Pénale Internationale (CPI). Celle-ci a ouvert une enquête sur les crimes présumés dans l’Est du pays, notamment au Nord-Kivu. Le procureur de la CPI demande des informations sur les crimes depuis janvier 2022.

Contexte des crimes au Nord-Kivu :

Les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 ont fait au moins 3 000 victimes, selon l’ONU. Ces crimes sont au cœur de l’enquête menée par la CPI.

Ce procès contre le Rwanda représente un tournant crucial dans la quête de justice pour la RDC. Il pourrait aussi avoir des conséquences sur les relations entre les deux pays dans les années à venir.

Goma : Le M23 impose un meeting et paralyse la ville

Ce jeudi 6 février, la ville de Goma a été marquée par une paralysie totale des activités socioéconomiques, en raison d’un meeting imposé par les rebelles du M23 au stade de l’Unité. La journée a été placée sous haute tension, avec des commerces, des magasins et des marchés fermés, privant ainsi les habitants de leurs activités habituelles.

Des témoignages recueillis sur place font état de l’intensification des menaces exercées par les rebelles du M23, qui occupent la ville depuis quelques jours. Ces derniers ont appelé, sous forme de menace, l’ensemble de la population à se rendre au stade pour un rassemblement. Un communiqué des rebelles précisait que toute personne ne se conformant pas à cet ordre risquait d’être interpellée.

Selon des sources locales, l’objectif de ce meeting était de présenter au public les nouvelles autorités de l’administration parallèle que les rebelles ont mises en place dans les territoires qu’ils occupent. Une journée placée sous le signe de la tension, alors que la situation sécuritaire continue de se dégrader à Goma.

Kagame plaide la désescalade, Kinshasa dénonce l’occupation de Goma

Alors que le président rwandais Paul Kagame plaidait mercredi la désescalade du conflit avec le président du Conseil européen António Costa, la ministre d’État congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner dénonçait devant les parlementaires européens l’occupation de Goma par une « coalition RDF-M23 », accusant Kigali de soutenir cette rébellion meurtrière.

Lors de son échange avec António Costa, Kagame a insisté sur la nécessité d’une approche diplomatique et d’un « sang-froid » de toutes les parties impliquées, mettant en avant la coopération entre l’Union européenne et le Rwanda.

Mais du côté congolais, le ton était tout autre. Devant l’Assemblée Parlementaire Afrique-UE, la ministre congolaise a dressé un bilan accablant : 3 000 morts, trois millions de civils pris en otage et utilisés comme « boucliers humains », et un pillage massif des ressources minières. Kinshasa continue d’accuser Kigali d’alimenter le chaos en soutenant activement le M23, malgré les processus diplomatiques en cours à Luanda et Nairobi.

Les tensions entre la RDC et le Rwanda restent vives, et la communauté internationale peine à trouver une issue à cette crise qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.