RDC : retrait progressif de la Monusco annoncé

Le gouvernement congolais estime que la Monusco n’a pas su apporter de réponse définitive à la grave crise sécuritaire qui mine l’est du pays.

 

Les retrait des casques bleus du territoire congolais se fera en trois phases. D’abord, d’ici la fin du mois d’avril prochain, un départ total de la province du Sud-Kivu, qui connait actuellement un regain de tension, doit être effectué. Durant cette période, 2 350 militaires et policiers de l’ONU auront quitté le pays.

Ensuite, il y aura une évaluation de cette première phase avant de poursuivre le retrait du Nord-Kivu et de l’Ituri. L’ONU et le gouvernement congolais ont signé ce plan de retrait de la Monusco en RDC en novembre dernier.

Il faut tout de même relever que Plusieurs membres du Conseil, notamment les États-Unis, ont émis des doutes ces derniers mois sur le fait que les forces congolaises soient prêtes à remplacer la Monusco pour assurer la sécurité de la population.

RCA : la crise sécuritaire a encore aggravé l’insécurité alimentaire

C’est désormais la moitié de la population qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire, soit un tiers de plus que l’année précédente.

 

En République centrafricaine après l’offensive menée en début d’année par la coalition rebelle de la Coalition pour le changement (CPC) et repoussée aux portes de Bangui, la capitale, c’est désormais la moitié de la population qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire, soit un tiers de plus que l’année précédente.

En Centrafrique plus de 70% de la population vit et dépend de l’agriculture pour sa subsistance dans les zones rurales selon la FAO. Avec la crise sécuritaire, la plupart des paysans n’ont pu travailler au champ cette année. Nous sommes actuellement en pleine période de soudure, les ressources de l’année précédentes sont épuisées, la prochaine récolte sera très mauvaise et la famine guette. Les humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM) et de la FAO tirent la sonnette d’alarme et organisent des distributions de semences et de vivres à la population,

Dans la cour de la mairie du 7e, les sacs de semences déchargés des camions passent de main en main. Des dizaines de personnes attendent patiemment. Vêtue d’un gilet jaune, Arlette Alègnè tient les comptes : « Dans ces sacs, il y a le riz, les courges, le maïs, les haricots et les outils pour cultiver avec. »

Pénurie

La saison des pluies a déjà commencé. Plus que quelques semaines pour semer. « Bien que nous soyons dans une usine, c’est un quartier agricole, explique Joseph Tagbaley, maire du 7e arrondissement. Beaucoup de crises, cela suppose qu’il n’y a pas eu assez de cultures, beaucoup de semences manquent. Donc la position n’est pas florissante. »

L’offensive rebelle a bloqué les voies d’approvisionnement et l’accès aux champs pour les paysans. Desiré Arsène Fedivo de l’ONG Groupement des femmes agro-pastorales (Groufepa), pose la question : « La majorité de la population, qui vit des produits agricoles, s’ils n’ont pas le temps d’aller aux champs, à la pêche, à l’élevage, que vont-ils manger à la maison ? »

Le pays subit donc une pénurie et une flambée des prix, car 70% des denrées sont importées. La situation est bien plus dramatique dans l’intérieur du pays, où il y a 730 000 déplacés. Les humanitaires tentent de leur venir en aide mais l’accès reste très difficile.

RCA : un retard accusé dans la construction des routes

Le pays a obtenu une aide internationale, mais quatre ans après, la reconstruction du réseau routier est en retard.

Pour financer sa reconstruction après la crise sécuritaire de 2012 à 2014, la République centrafricaine  a obtenu une aide internationale de plus de 1.000 milliards de francs CFA en 2016. Il s’agissait alors d’un plan quinquennal axé sur le retour de l’autorité de l’Etat et de la croissance. Mais quatre ans après, la reconstruction du réseau routier est en retard. Beaucoup de routes sont en chantier mais peu sont achevées et les populations en soufrent au quotidien.

Le secrétariat technique du Plan de consolidation de la paix (RCPCA) met en avant un taux de 35% de réalisation des travaux planifiés. Quelques avenues de Bangui et des axes principaux du pays sont en effet bitumés. Mais à l’intérieur du pays, ces progrès ne sont pas visibles.

Nous sommes à Kouango, une localité située à 521 kilomètres de Bangui. Ici, la population s’organise pour colmater les nids de poule sur les routes et assurer ainsi son ravitaillement. Thierry Martinien Dongba est le maire de la ville.

« La population s’est vue dans la nécessité de faire les travaux. De village en village, les gens sont obligés d’utiliser des pratiques ancestrales pour boucher les trous afin de pouvoir circuler à moto. Car le plus souvent c’est avec la moto que les gens se ravitaillent ».