Le M23 s’empare de Nyabibwe après de violents combats

Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la cité de Nyabibwe, dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), ce mercredi 5 février, après des combats intenses contre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les résistants Wazalendos.

Les affrontements ont éclaté aux premières heures du matin sur les collines Nyangantwa et Chanjwe. Vers midi, des éléments du M23 étaient déjà visibles dans le centre de la cité, suscitant une vive inquiétude au sein de la population locale.

« L’ennemi nous a contournés par derrière et a défié nos positions. Nyabibwe vient de tomber », a confirmé une autorité locale.

Mardi, la société civile de Kalehe avait alerté sur un renforcement du M23 en hommes et en matériel, avec des renforts en provenance de Goma. Malgré un cessez-le-feu décrété unilatéralement il y a deux jours, les rebelles perdurent leur avancée, menaçant désormais Kalehe-Ihusi.

Depuis le 18 janvier, les combats, initialement concentrés dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), se sont propagés au Sud-Kivu, notamment à Kalungu, Lumbishi, Numbi, Minova et Ziralo.

RDC-UE : Thérèse Kayikwamba Wagner réclame des sanctions fermes contre le Rwanda

Le mardi 4 février 2025, la Ministre d’État et cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, s’est entretenue avec Kaja Kallas, Haute représentante pour les affaires étrangères de l’UE. Au cœur des discussions : la dégradation sécuritaire et humanitaire à Goma, conséquence de l’agression rwandaise.

Jugeant insuffisantes les condamnations habituelles, la cheffe de la diplomatie congolaise a exigé des actions fermes de l’Union européenne, notamment :

La révocation du statut de pays contributeur en troupes de l’ONU pour le Rwanda.
Un embargo sur les exportations de minéraux déclarés rwandais.
Des sanctions ciblées contre les responsables politiques et militaires impliqués.

Alors que l’UE peine encore à s’accorder sur des sanctions concrètes, Kinshasa maintient la pression pour des mesures dissuasives contre Kigali.

la diaspora congolaise en Afrique du Sud réclame des sanctions contre le Rwanda

En Afrique du Sud, la colère de la diaspora congolaise monte face à l’escalade du conflit dans l’Est de la RDC. Ce mardi 4 février, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant la délégation de l’Union européenne à Pretoria, dénonçant l’inaction internationale et réclamant des sanctions contre Kigali.

Enveloppés du drapeau congolais, certains manifestants ont parcouru des heures de route pour exprimer leur frustration. « L’UE doit cesser tout soutien au Rwanda, qui participe à la déstabilisation du Congo », s’indigne le pasteur Serge Lwambwa. Beaucoup dénoncent le pillage des ressources congolaises et l’indifférence de la communauté internationale.

« On nous parle de la guerre en Ukraine, au Moyen-Orient, mais en RDC, il ya plus de morts ! Pourquoi ce silence ? », s’insurge Tina Mbuyi Lukombo. Entre slogans contre Paul Kagame et bannières remerciant les soldats sud-africains déployés en RDC, l’espoir demeure : voir Pretoria renforcer son engagement militaire contre le M23.

L’UE face au dilemme des sanctions contre le Rwanda : quelles mesures concrètes ?

L’Union européenne franchisera-t-elle le pas des sanctions contre Kigali ? Alors que les 27 États membres s’accordent sur la nécessité d’augmenter la pression sur le Rwanda pour mettre fin à l’escalade dans l’Est de la RDC, ils peinent à s’entendre sur les mesures à adopter. Une nouvelle réunion prévue ce mercredi à Bruxelles pourrait clarifier la position européenne.

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L’éventail des options va de mesures symboliques, comme le boycott d’événements à Kigali, à des actions plus radicales : sanctions individuelles, gel d’avoirs, interdiction de voyages, réduction de l’aide budgétaire, voire suspension du partenariat sur les ressources minières. L’enjeu est de taille, notamment en raison des liens stratégiques entre le Rwanda et certains États européens, comme la France et le Portugal, qui privilégient un dialogue discret.

La pression monte cependant. Ce mardi 4 février, des centaines de Congolais ont manifesté à Pretoria, exigeant des sanctions similaires à celles infligées à la Russie après l’invasion de l’Ukraine. Reste à voir si Bruxelles osera franchir cette ligne rouge.

Le Sénat en ordre de bataille face à la crise de l’Est

Le président du Sénat, Sama Lukonde, a ouvert, ce mardi 4 février, la session extraordinaire demandée par le Président de la République afin de trouver des solutions politiques et diplomatiques à la crise sécuritaire dans l’Est du pays.

Une commission mixte Assemblée nationale-Sénat pour proposer des stratégies

Dans son discours d’ouverture, Sama Lukonde a annoncé la création d’une commission mixte réunissant des membres des commissions Défense et sécurité, Relations extérieures, Socioculturelles et Genre du Sénat. Cette instance aura pour mission de formuler des propositions concertées pour une sortie de crise.

« Nous tous, collectivement comme nation, et chacun de nous, de manière singulière, sommes affectés par ces situations sécuritaires aggravées et leurs conséquences dures. Engageons-nous sans réserve pour donner à notre mère patrie le meilleur de nous », a déclaré le président du Sénat.

Un cadre pour répondre à l’occupation de l’Est par le Rwanda et le M23

Cette session extraordinaire a été convoquée afin d’élaborer des stratégies diplomatiques et politiques face à la présence de l’armée rwandaise et des rebelles du M23 sur une partie du territoire congolais.

Une plénière est également en cours à l’Assemblée nationale, et les sénateurs volontaires sont invités à rejoindre les travaux de la commission mixte.

Renforcement des troupes du M23 à Kalehe malgré l’annonce d’un cessez-le-feu

La situation est relativement calme ce mardi dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, selon plusieurs sources locales. Toutefois, ces dernières alertent sur un renfort en hommes et en matériel des rebelles du M23 dans les villages de Murambi et Kabugizi.

Des mouvements suspects malgré l’absence d’affrontements

Selon la société civile locale, aucun combat n’a été signalé ce mardi, mais plusieurs convois de jeeps ont été aperçus dans ces zones. Des rebelles sont arrivés à Luhefu et Kisale, exigeant le départ des prêtres du couvent, qui ont quitté les lieux le 3 février.

Face à ces mouvements, la société civile appelle les autorités à renforcer la sécurité pour prévenir toute attaque.

Des combats meurtriers avant l’annonce d’un cessez-le-feu

Lundi, des affrontements ont opposé les FARDC aux rebelles du M23 à Nyamasasa, selon Archimède Karhebwa, administrateur adjoint du territoire de Kalehe. Le week-end dernier, le colonel Alexis Rusabissha a été tué sur l’axe Kanyanja, près de Kiniezire, lors d’un affrontement, a annoncé le général Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.

Le M23 a annoncé un cessez-le-feu lundi, mais précise qu’il défendra ses positions en cas d’attaques. Cependant, plusieurs sources signalent un renforcement des troupes rebelles, laissant planer des doutes sur la réelle volonté de désescalade dans la région.

un réseau d’ONG accuse l’UE de complicité avec le Rwanda

Le réseau Eurac , qui regroupe une trentaine d’ONG européennes, dénonce l’attitude « complice » et « incohérente » de l’Union européenne vis-à-vis du Rwanda dans le conflit qui secoue l’est de la République démocratique du Congo (RDC) . En cause, un accord sur l’exploitation des minerais signé en 2024 avec Kigali et un financement de 20 millions d’euros alloués à l’armée rwandaise.

Un soutien financier et un accord controversé

Selon Alina Garkova , directrice d’Eurac, ce financement pose des questions sur sa traçabilité et le risque qu’il soit détourné au profit du M23 , groupe armé soutenu par le Rwanda, selon des accusations de l’ONU . De plus, la signature d’un protocole d’accord entre l’UE et le Rwanda sur le commerce des minerais alimente les craintes d’un soutien indirect au conflit. Eurac exige l’annulation de cet accord tant que les forces armées liées au M23 ne se seront pas retirées de la RDC.

Condamnations européennes contre Kigali

Face à cette situation, plusieurs capitales européennes ont récemment pris position. Le 30 janvier , la France a exigé le retrait immédiat des forces rwandaises de la RDC, tandis que le Premier ministre belge, Alexander De Croo , a réaffirmé que « l’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée » .

Crise sécuritaire en RDC : le Parlement convoqué en session extraordinaire

Les deux chambres du Parlement congolais se réunissent ce mardi 4 février en session extraordinaire, dans un contexte de crise sécuritaire alarmant. L’objectif principal de cette convocation : analyser la situation dans l’Est du pays, après la prise de la ville de Goma par les rebelles du M23.

Un huis clos pour statuer sur l’urgence nationale

Lundi soir, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, et Sama Lukonde, président du Sénat, ont discuté des modalités d’organisation de cette session, en application des directives du chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Étant donné la sensibilité du sujet, les séances plénières se tiendront à huis clos afin d’assurer la confidentialité des débats et des décisions à prendre.

Des pistes politiques et diplomatiques attendues

Le rapporteur de l’Assemblée nationale, Jacques Djoli, a précisé que cette session vise à trouver des solutions durables pour rétablir la paix dans la région. Les députés devront ainsi proposer des mesures politiques et diplomatiques pour tenter de mettre fin à une crise qui a déjà causé des milliers de morts et d’immenses déplacements de population.

Prestation de serment des nouveaux juges de la Cour Constitutionnelle

En parallèle des discussions sur la situation sécuritaire, cette session extraordinaire verra également la prestation de serment des nouveaux juges de la Cour Constitutionnelle, récemment nommés par le président Félix Tshisekedi.

Alors que la tension monte, la communauté nationale et internationale attend avec impatience les résolutions qui seront prises par le Parlement pour faire face à cette crise.

Polémique autour du PSG : le partenariat avec le Rwanda sous pression

Le partenariat entre le Paris-Saint-Germain et le Rwanda suscite une vive controverse. Depuis 2019, le club arbore sur ses maillots la mention « Visit Rwanda », une campagne de promotion touristique financée par le gouvernement rwandais. Mais face à l’escalade du conflit en République démocratique du Congo (RDC), cette collaboration est de plus en plus contestée. De nombreux supporters expriment leur incompréhension, et une pétition demandant la résiliation du contrat a été lancée.

Un partenariat jugé contraire aux valeurs du PSG

Parmi les voix qui s’élèvent, Jordan Madiande, supporter du PSG et d’origine congolaise, se dit profondément choqué. Il ne supporte plus de voir son club de cœur associé à un pays impliqué dans une crise meurtrière.

« En tant que supporter, je ne peux pas cautionner ça. C’est aux antipodes des valeurs du PSG. Le club ne peut pas ignorer la situation actuelle. Il doit se positionner et privilégier des partenariats plus éthiques », affirme-t-il.

La pression monte alors que plusieurs figures politiques prennent position. Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, a adressé une lettre officielle au PSG dénonçant un partenariat « tâché de sang ».

Une mobilisation qui prend de l’ampleur

Il y a une semaine, Jordan Madiande a lancé une pétition pour contraindre le PSG à mettre fin à cet accord, qui lui rapporte 15 millions d’euros par an. L’initiative a pris une ampleur inattendue.

« On est en route pour les 50 000 signatures, l’équivalent de la capacité du Parc des Princes. Ce serait un message fort », se félicite le supporter.

Silence du PSG, pression internationale

Jusqu’à présent, le PSG n’a pas répondu aux sollicitations. Mais le club parisien n’est pas le seul concerné. Arsenal et le Bayern Munich sont également sous pression pour leurs partenariats avec le Rwanda.

Avec la montée des critiques et la mobilisation des supporters, la direction du PSG pourra-t-elle rester silencieuse face à une polémique grandissante ?

Tension en RDC : Un sommet décisif entre l’EAC et la SADC pour éviter l’embrasement régional

Face à l’escalade des tensions dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), un sommet conjoint réunira la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Cette rencontre se tiendra les 7 et 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie. Le président kenyan William Ruto, qui préside actuellement l’EAC, a officialisé l’annonce le 3 février.

Les dirigeants attendus incluent Paul Kagame (Rwanda) et Félix Tshisekedi (RDC), deux figures centrales du conflit qui secoue la région des Grands Lacs.

Une urgence diplomatique après l’offensive du M23

Ce sommet intervient après une offensive du M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda, contre Goma, capitale du Nord-Kivu. Des affrontements violents ont également éclaté au Sud-Kivu, intensifiant la crise.

Les approches de l’EAC et de la SADC divergent. L’EAC privilégie un dialogue direct entre Kinshasa et le M23, mais le gouvernement congolais refuse toute négociation. De son côté, la SADC soutient militairement la RDC et exige un retrait des forces rwandaises du territoire congolais.

Un sommet aux résultats incertains

Si l’initiative est perçue comme un pas vers une désescalade, les experts restent prudents. Onesphore Sematumba, analyste pour l’ONG International Crisis Group, souligne que l’harmonisation des positions entre les deux organisations régionales représente un défi majeur.

Pour l’instant, Paul Kagame a confirmé sa présence, mais Félix Tshisekedi hésite encore entre un déplacement ou une participation à distance. La réunion de tous les acteurs-clés constituerait déjà une avancée diplomatique. Toutefois, l’issue de ce sommet reste incertaine.

La communauté internationale suivra de près cette rencontre, qui pourrait être un tournant décisif pour la stabilité de la région.