RCA : François Bozizé retour à Bangui

L’information sur le retour de François Bozizé en Centrafrique a été confirmée ce lundi 16 décembre, notamment par le fils de l’ancien président.

L’ex-chef de l’État était en exil à l’étranger depuis sa chute en 2013. Plusieurs sources confirment effectivement le retour de François Bozizé, dans la capitale centrafricaine. L’ancien chef de l’État était en exil en Ouganda depuis sa chute, en 2013. Il avait alors été renversé par la rébellion Seleka. Son fils Jean-Francis Bozizé confirme donc ce retour, sans donner plus de détails pour le moment. Il affirme que ses proches sont en train d’en informer les autorités centrafricaines. Le porte-parole de la présidence affirme néanmoins ne pas en avoir encore été informé officiellement.

Quelles modalités ?

Selon Jeune Afrique, l’ex-chef de l’État a été accueilli par des membres de son parti, le Kwa Na Kwa (KNK). Peu d’information sur les modalités de ce retour et notamment le moyen utilisé. En effet, théoriquement, François Bozizé est toujours sous sanction des Nations unies, et les compagnies aériennes ont l’interdiction de le transporter par avion vers la Centrafrique. Une procédure administrative est justement en cours pour examiner une levée de cette interdiction.

Selon le porte-parole de son parti, il aurait fait la route « en partie à pied » et en partie « dans un véhicule ». Sans avoir été accompagné. Apprenant le retour à Bangui de l’ex-chef de l’État les « autorités ont été très surprises », ajoute Christian Guenebem. « Nous attendons que les autorités le traitent comme tous les acteurs de la crise avec respect et avec les égards dus à son rang. »

Et l’éligibilité ?

Dès le mois de juillet, son parti avait annoncé son prochain retour. Retour qui devait avoir lieu avant le fin de l’année 2019, condition sine qua non pour se présenter à la présidentielle prévue le 27 décembre 2020. Un retour qui ne garantit toutefois pas l’éligibilité de François Bozizé.

Centrafrique : le retour de Bozizé annoncé

Un comité d’avocats représentant l’ancien président Bozizé actuellement en exil en Ouganda a annoncé avoir déposé deux requêtes auprès du tribunal administratif de Bangui.

Vendredi 25 octobre, un comité d’avocats représentant l’ancien président Bozizé actuellement en exil en Ouganda a annoncé avoir déposé deux requêtes auprès du tribunal administratif de Bangui concernant la circulaire du 17 novembre 2016 du ministère des Transports interdisant les compagnies aériennes desservant Bangui d’embarquer François Bozizé.

Cette circulaire précise que toute compagnie aérienne qui enfreint ces instructions se verra non seulement refuser l’atterrissage à l‘aéroport de Bangui et s’exposera à des sanctions conséquentes.

Maître Tiangaye, du collectif des avocats de François Bozizé, estime que la circulaire doit être retirée. « Nous saisissons la justice pour que cette mesure qui est arbitraire et illégale parce que ça transgresse non seulement la Constitution de la République centrafricaine, mais aussi les engagements internationaux des droits de l’homme – particulièrement les conventions internationales des droits de l’homme – que cette circulaire-là soit purement et simplement annulée pour que le président Bozizé revienne dans son pays. »

L’ancien président est actuellement sous sanctions des Nations unies : gel de ses avoirs et interdiction de voyager. Mais pour le collectif cela n’empêche en rien le retour de François Bozizé à Bangui.

« Aucune résolution du Conseil de sécurité des Nations unies ne contraint l’ancien président Bozizé à l’exil, rien n’oblige un État à refuser l’entrée sur son territoire à ses propres nationaux. Affirmer le contraire signifie que l’ex-président François Bozizé doit être contraint à l’exil. »

L’accord de paix signé le 6 février prévoit une loi sur le statut des anciens chefs d’État. Le texte n’a pas encore été présenté devant l’Assemblée nationale.

Candidat annoncé du KNK, pour pouvoir se présenter aux prochaines élections, selon le code électoral, François Bozizé doit être de retour à Bangui avant fin décembre.