Ce dialogue minier pourrait redéfinir l’avenir du pays – Une révolution en marche ?

Kinshasa, 15 avril 2025. Dans un contexte de conflits persistants à l’Est du pays et de pillage massif des ressources naturelles, la Première ministre Judith Suminwa a officiellement lancé le Dialogue national sur la gouvernance minière, une initiative pilotée par la société civile.

« Je me réjouis que ce dialogue soit entre vos mains », a déclaré la cheffe du gouvernement en s’adressant directement aux acteurs de la société civile. « Vous êtes les témoins des violations, mais aussi les porteurs d’espoir dans nos villages. »

Judith Suminwa a rappelé que l’État attend des propositions fortes : « Le Gouvernement vous écoute. Il veut un plan d’actions concret, rigoureux et patriotique. Votre engagement n’est pas une faveur, mais une responsabilité historique. »


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Ce dialogue, soutenu par l’Allemagne, s’inscrit dans une série de réformes ambitieuses déjà amorcées : transparence dans les chaînes d’approvisionnement, traçabilité des minerais, responsabilisation des acteurs, et renforcement du contrôle étatique. L’objectif est clair : restaurer la souveraineté nationale sur les ressources minières et en finir avec le cycle d’exploitation illégale.

Le Gouvernement analysera avec attention les recommandations issues de ce dialogue. La priorité est désormais à une gouvernance minière éthique, inclusive et citoyenne, capable de mettre fin à des décennies de pillage et de conflits alimentés par les minerais.

Lutte contre la fraude minière : le Ministre Kizito Pakabomba en immersion au CEEC

Le lundi 14 avril 2025, le Ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a visité le siège du CEEC à Kinshasa.

Le Président du Conseil d’Administration, Dave Kalemba Kashama, le Directeur Général, Freddy Muamba, et son adjoint, Kinyoka Kabalumuna God’el, l’ont chaleureusement accueilli. Ensemble, ils ont échangé sur les enjeux et les objectifs de cette structure clé pour le secteur minier congolais.

Le ministre a ensuite visité la salle technique. Il y a observé les conditions de travail des experts et identifié plusieurs défis. Notamment, il a noté un besoin urgent de renforcer le matériel pour garantir la qualité des évaluations.

Dans la section dédiée à l’or, les responsables ont mis en lumière les risques de fraude. Toutefois, ils ont rassuré le ministre : le CEEC reste capable de conduire des analyses fiables et professionnelles sur toutes les substances précieuses.

Impressionné par les efforts réalisés, Kizito Pakabomba a salué la vision du centre. Il a reconnu les progrès dans la modernisation des outils et la transparence. Il a aussi encouragé l’équipe à poursuivre sur cette voie.

Enfin, le ministre a rappelé l’importance de cette démarche. Il souhaite s’assurer de l’efficacité des structures nationales et promouvoir une gestion rigoureuse des ressources minérales de la RDC.

La RDC contre l’accord sur la création de la chaine de valeur pour les minerais stratégiques et critiques

C’est dans un communiqué signé par le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, que le gouvernement a dénoncé la signature dudit Protocole.

 

L’Union européenne (UE) et le Rwanda ont signé un accord sur la création de la chaine de valeur pour les minerais stratégiques et critiques. Pour Kinshasa, un tel accord avec le Rwanda dont le sous-sol ne regorge pas de ces minerais, est une façon pour l’UE d’encourager la poursuite du pillage des richesses congolaises par le Rwanda.

En effet, le sous-sol rwandais ne regorge pas de minerais critiques et stratégiques recherchés actuellement dans le monde (coltan, cobalt, lithium, niobium…). C’est du moins qu’a expliqué le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.

« Tout en reconnaissant la souveraineté des parties signataires, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo dénonce ce Protocole qui, à l’évidence, encourage le pillage des ressources naturelles congolaises par le Rwanda et contrarie les engagements de l’Union Européenne notamment au point 26 du Communiqué conjoint de la 2ème session du Dialogue politique RDC-UE tenu à Kinshasa les 5 et 6 octobre 2020, engagements notamment de tirer profit de la mise en œuvre du règlement européen sur les minerais de conflit (3T’ et or) et les autres dispositions pertinentes, dont celles mentionnées par le Dodd- Franck Act, pour renforcer la lutte contre l’exploitation illégale des minerais originaires de la RDC. », peut-on lire dans ce communiqué.

Le gouvernement congolais attend des explications de la part des autorités de l’UE.