Projet Bukanga Lonzo : 20 ans de servitude pénale requis contre Matata Ponyo et ses co-accusés

Le mercredi 23 avril 2024, le procès de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo a franchi une étape clé. Le Ministère public a exigé 20 ans de servitude pénale principale contre lui, ainsi que contre Christophe Grobler, homme d’affaires sud-africain, et Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo.

Ce réquisitoire est intervenu après l’audition des inspecteurs qui ont enquêté sur la débâcle du projet agro-industriel de Bukanga Lonzo. Selon le Procureur général, les preuves démontrent que seulement 34 millions de dollars sur plus de 115 millions ont réellement servi au projet. Le reste, affirme-t-il, a disparu à travers des surfacturations, des sociétés fictives, des détournements de procédure, et des avantages financiers illégaux.

LIRE AUSSI : https://www.journaldekinshasa.com/matata-ponyo-face-a-la-justice-immunite-bafouee-ou-proces-politique/

Une organisation criminelle bien ficelée

Le ministère public accuse Matata Ponyo d’avoir profité de son statut de Premier ministre pour écarter volontairement les ministres sectoriels, notamment ceux de l’Agriculture et du Budget, afin de centraliser les décisions et faciliter le détournement. Il soutient que Christophe Grobler et Déogratias Mutombo ont joué un rôle clé en soutenant Matata dans l’exécution des actes frauduleux.

Le procureur général a demandé à la cour de :

  • Condamner les trois accusés à 20 ans de prison ;

  • Interdire à Matata Ponyo d’exercer ses droits civiques pendant 10 ans après sa peine ;

  • Interdire ces mêmes droits à Déogratias Mutombo pendant 5 ans ;

  • Expulser Christophe Grobler du territoire national après l’exécution de sa peine.

Un verdict très attendu pour le 14 mai

La cour rendra son jugement le 14 mai 2025, une date clé pour la justice congolaise. En plus des détournements liés à Bukanga Lonzo, Matata Ponyo et Déogratias Mutombo doivent aussi répondre de l’omission de paiement de 89 millions de dollars prévus pour la construction du marché international de Kinshasa.

Cette affaire emblématique pourrait devenir un signal fort contre l’impunité et la corruption au sommet de l’État congolais.

Doha : le M23 claque la porte, les pourparlers avec Kinshasa s’effondrent

Les discussions entamées à Doha entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ont pris fin brutalement ce mardi 22 avril. La délégation du mouvement armé, dirigée par Bertrand Bisimwa, a quitté le Qatar pour rejoindre Goma. Aucun accord n’a été trouvé, malgré plusieurs échanges directs entre les deux parties.

Des sources proches des pourparlers évoquent un dialogue miné par des divergences majeures. Le projet de communiqué conjoint, censé ouvrir la voie à un règlement pacifique, a cristallisé les tensions.

Désaccords profonds et accusations de mauvaise foi

Le gouvernement aurait exigé que le communiqué final fasse référence à la récente rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Le M23 s’y serait opposé, affirmant que ses revendications sont indépendantes du contentieux entre Kinshasa et Kigali.

Autre point de friction : Kinshasa souhaitait un engagement commun pour le désarmement des groupes armés. Le M23 aurait refusé, accusant le gouvernement de pactiser avec certaines milices. Le retrait des FARDC et des Wazalendo de Walikale, exigé par les rebelles, a également envenimé les débats.

Enfin, le M23 reproche à Kinshasa d’avoir ignoré ses conditions préalables, remises à la médiation qatarie. Le mouvement conditionne toute reprise des négociations à la présence de « délégués décisionnaires » et non de « simples experts au mandat flou ».

La médiation du Qatar, pour l’instant silencieuse, pourrait être amenée à jouer un rôle crucial dans la relance éventuelle du dialogue.

Matata Ponyo face à la justice : immunité bafouée ou procès politique ?

Kinshasa, 23 avril 2025 – La tension monte autour de l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. La Cour constitutionnelle a décidé de juger par défaut trois prévenus : Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre, Christophe Grobler, homme d’affaires sud-africain, et Deogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale.

Absents à l’audience, les trois hommes n’ont pas convaincu la Cour. Le certificat médical de Grobler a été rejeté, car il manquait la signature obligatoire de trois médecins. Concernant Matata Ponyo, la Cour a estimé qu’aucune décision formelle de l’Assemblée nationale n’empêchait sa comparution. « Les députés peuvent parler, mais seule l’institution peut statuer. Or, aucune décision n’a été prise », a rappelé la Cour, invoquant l’article 151 de la Constitution sur l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Immunité contestée, institutions en duel

Le 17 avril, Matata Ponyo a pris la parole lors d’une plénière pour dénoncer des poursuites jugées inconstitutionnelles. Il affirme que ses droits de parlementaire ont été bafoués. Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a appuyé cette position. Il a demandé à la Cour de suivre la procédure en adressant une demande officielle de levée d’immunité.

L’affaire Bukanga Lonzo ne date pas d’hier. En 2021, la Cour constitutionnelle s’était déclarée incompétente. Mais la Cour de cassation lui a renvoyé le dossier. Aujourd’hui, le procès reprend avec des enjeux politiques majeurs.

Dans une lettre adressée à la Cour le 21 avril, Matata Ponyo a rappelé que l’Assemblée nationale considère les poursuites comme illégales. Il exige le respect de la Constitution et du règlement intérieur.

Derrière ce procès, c’est un duel entre deux piliers de l’État congolais qui se joue : une justice déterminée à juger, face à un député qui brandit ses droits. Le verdict dépassera sans doute les seules questions juridiques.

Judith Suminwa agit face à l’urgence des réfugiés congolais

22 avril 2025 — Malnutrition aiguë, épidémies, accouchements sans assistance médicale… Les réfugiés congolais installés au Burundi vivent un drame humanitaire d’une rare intensité. Alertée par une délégation de députés médecins récemment revenue du terrain, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a réagi sans attendre.

Avant même la remise officielle du rapport parlementaire, une équipe gouvernementale avait déjà été dépêchée dans les camps, preuve d’une volonté ferme d’intervenir sans délai. Cette anticipation illustre la détermination du gouvernement à ne pas laisser cette crise s’aggraver davantage.

Judith Suminwa a réaffirmé son engagement total à suivre de près la situation, en coordonnant une réponse d’urgence pour venir en aide aux populations réfugiées, victimes des violences perpétrées par le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.

Pour la cheffe du Gouvernement, il s’agit d’une priorité nationale et humanitaire : restaurer la dignité, soulager les souffrances et protéger les plus vulnérables, dans un contexte de tension extrême.

« Je suis absolument déterminé  » Tidjane Thiam défie son éviction de la présidentielle ivoirienne

La tension monte à six mois de la présidentielle. Le 22 avril 2025, le tribunal de première instance d’Abidjan a ordonné la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale. Motif : il aurait perdu sa nationalité ivoirienne. Cette décision provoque un véritable séisme politique.

Tidjane Thiam, président du PDCI et ex-CEO de Crédit Suisse, ne décolère pas. Dans une vidéo diffusée le jour même, il dénonce une « élimination politique » habillée de droit, qu’il juge « inique et incompréhensible ». Il y voit une manœuvre pour écarter « le rival le plus sérieux » d’Alassane Ouattara à l’élection du 25 octobre 2025.

« Ce n’est pas l’image que je veux pour notre pays, affirme-t-il. Je n’accepterai pas cette agression. » À ses partisans, il lance : « Choisir librement son dirigeant est une question de dignité. Vous pouvez compter sur moi pour mener ce combat. »

Selon lui, un sondage indépendant commandé auprès d’une organisation internationale crédible le place largement en tête. Il devancerait Laurent Gbagbo, classé deuxième, et battrait le président sortant au second tour avec 57 % des voix contre 41 %.

Mais un obstacle juridique complique la donne. En 1987, Thiam avait obtenu la nationalité française. Il y a officiellement renoncé en mars 2025. Pourtant, ses opposants s’appuient sur l’article 48 du Code de la nationalité, qui prévoit la perte automatique de la nationalité ivoirienne en cas d’acquisition volontaire d’une autre.

Or, ce même article précise que cette perte est conditionnée par un décret gouvernemental, et ce, pendant 15 ans après la naturalisation étrangère. Thiam estime donc être toujours dans les règles.

La Constitution ivoirienne, en revanche, est stricte : un candidat à la présidence doit être uniquement Ivoirien. Pas de double nationalité. Et surtout, pas de passeport étranger.

La radiation du candidat du PDCI intervient alors que ce dernier avait été désigné pour représenter son parti à l’élection. Résultat : un climat politique sous haute tension et une campagne qui s’annonce aussi explosive qu’incertaine.

Valentin-Yves Mudimbe : Une Légende de la Pensée Africaine S’éteint

La matinée du mardi 22 avril 2025 a été marquée par l’annonce poignante de la disparition de Valentin-Yves Mudimbe, figure de proue de la littérature et de la philosophie africaine. À 83 ans, le philosophe congolais laisse derrière lui un héritage intellectuel vaste, traversant les générations et les frontières. Sa mort, survenue dans la nuit du 21 au 22 avril en Caroline du Nord, a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, témoignant de l’ampleur de son influence.

Les causes de son décès restent inconnues à ce jour, mais les hommages ne cessent de pleuvoir, tant de la part de ses pairs que des lecteurs qui ont trouvé dans son œuvre une source d’inspiration. Joyeux Ngoma, écrivain congolais, évoque sa disparition comme celle d’un “phare dont la lumière éclairait nos tentatives de dire le monde à partir de l’Afrique”. Pour lui, Mudimbe était bien plus qu’un intellectuel : une voix lucide et nécessaire, un éclaireur dans un monde en perpétuelle quête de sens.

L’héritage d’un penseur audacieux

L’œuvre de Valentin-Yves Mudimbe s’est nourrie de sa quête incessante pour déconstruire les mythes et les catégories qui ont longtemps dominé la perception de l’Afrique. Sa critique acerbe de la « bibliothèque coloniale » a permis de reconsidérer la vision occidentale du continent, déconstruisant les récits essentialistes qui ont longtemps servi à figer l’identité africaine.

Godefroy Mwanabwato, écrivain et fervent admirateur de Mudimbe, souligne l’impact indélébile de ce dernier sur la pensée africaine contemporaine. À travers ses livres majeurs, tels que L’Invention de l’Afrique (1988) et Le Bel Immonde (1976), Mudimbe a redéfini les contours des identités africaines postcoloniales, offrant une lecture critique des enjeux sociaux, politiques et culturels qui traversent le continent.

Une œuvre vivante à travers ses écrits

Les écrits de Mudimbe sont des territoires de réflexion sur la complexité de l’identité africaine. Ses romans et ses essais, comme L’Odeur du Père (1982) et The Idea of Africa (1994), sont devenus des repères pour comprendre les défis du continent. À travers ses poèmes, ses essais et ses ouvrages académiques, il a exploré les fractures créées par le colonialisme tout en invitant à repenser les catégories de pensée sur l’Afrique.

Les hommages abondent, et l’écrivain Christian Gombo rappelle que L’Odeur du Père, notamment, “reste gravée comme un monument littéraire, une pureté intellectuelle accompagnée d’une poésie éclatante”. Pour N’anza Tata, les poèmes de Mudimbe ne sont pas seulement une description de l’Afrique, mais une tentative de reconstruire une identité fragmentée, une déconstruction qui invite à redécouvrir l’essentiel.

Une vie d’intellectuel engagé

Né en 1941 dans la région du Kasaï, à l’époque du Congo belge, Valentin-Yves Mudimbe a vu ses premières années marquées par des études en philosophie et en littérature à Lovanium (actuelle Université de Kinshasa) avant de poursuivre son parcours intellectuel en France et en Belgique. Ces années ont forgé son regard critique sur les représentations occidentales de l’Afrique, l’amenant à développer une pensée décoloniale.

L’auteur a profondément marqué les domaines de la littérature, de la philosophie, de l’histoire et de l’anthropologie. Son enseignement à la Duke University et à l’Université Stanford lui a permis de transmettre sa vision à plusieurs générations d’étudiants, en particulier aux États-Unis.

À travers ses nombreuses publications, Valentin-Yves Mudimbe a ouvert de nouvelles perspectives sur la manière de penser l’Afrique à partir de ses propres ressources intellectuelles, en dehors des grilles de lecture imposées par le colonialisme. Il a ainsi redéfini les contours d’une Afrique plus complexe et plurielle, où l’identité n’est pas figée mais continuellement en construction.

Mudimbe, un génie poétique et un déconstructeur de récits

Pour Christian Gombo, l’empreinte laissée par Mudimbe dans la littérature et la poésie est indélébile. « Les artistes ne meurent jamais ; ils vivent à travers leurs œuvres », affirme-t-il. Ainsi, malgré sa disparition physique, l’œuvre de Valentin-Yves Mudimbe continue d’éclairer les chemins de la réflexion intellectuelle en Afrique et au-delà. Sa pensée, sa poésie, et sa capacité à déconstruire les récits dominants sont un héritage qui survivra à travers les générations à venir.

Valentin-Yves Mudimbe n’était pas simplement un écrivain, mais un bâtisseur d’idées, un intellectuel dont l’œuvre a contribué à façonner la pensée postcoloniale et les débats sur l’identité en Afrique. Sa disparition marque un tournant, mais son héritage reste vivant à travers ses livres et ses enseignements.

Tshisekedi à la Nonciature : une dernière révérence au Pape François disparu

Mardi 22 avril 2025, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est rendu à la Nonciature apostolique de Kinshasa. Ce geste fort fait suite au décès du Pape François, survenu la veille à Rome.

Accueilli par Monseigneur Mitja Leskovar, le Nonce Apostolique, le Chef de l’État a exprimé toute sa compassion au nom du peuple congolais. Ensemble, ils ont discuté du programme des funérailles et du processus de désignation du 267ᵉ Pape.

Un hommage fort à une figure universelle

Dans le registre des condoléances, le Président Tshisekedi a salué la mémoire d’un homme de paix et d’humilité. Il a souligné le rôle du Pape François dans la promotion de la fraternité humaine.

« Pasteur d’une humanité rare, il a guidé l’Église et le monde vers la paix », a-t-il écrit.

Il a aussi rappelé la visite historique du Pape à Kinshasa en février 2023 et son cri retentissant :

« Retirez vos mains de l’Afrique, retirez vos mains de la RDC. »

Une relation forte entre Kinshasa et le Vatican

Le Chef de l’État et le Pape François s’étaient rencontrés à plusieurs reprises : en 2019 lors de la consécration du Cardinal Fridolin Ambongo, puis en 2020 au Vatican.

C’est à cette occasion que le Saint-Père avait accepté l’invitation de visiter la RDC, un événement marquant pour des millions de Congolais.

Un pontife au message universel

Né Jorge Mario Bergoglio le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, le Pape François était le premier pape sud-américain. Il a exercé son pontificat de mars 2013 jusqu’à son décès à 88 ans.

Son héritage spirituel, marqué par l’humilité, la justice sociale et la défense des peuples marginalisés, laisse une trace indélébile dans l’histoire contemporaine.

Nuit de terreur à Goma : pillages, coups de feu et lynchage sur fond de psychose

Une nuit d’angoisse a secoué Goma et plusieurs localités du territoire de Nyiragongo, dans la province du Nord-Kivu, entre lundi 21 et mardi 22 avril. Plusieurs actes d’insécurité ont été signalés : vols, cambriolages, coups de feu, et agressions, semant la panique dans les quartiers concernés.

Selon des sources concordantes, des blessés ont été enregistrés dans certains secteurs, bien que le bilan précis reste à confirmer.

La commune de Karisimbi a particulièrement été touchée. Dès 20 heures, le quartier Ndosho a résonné de coups de sifflet et de sons de trompette, une tentative désespérée des habitants pour dissuader les malfaiteurs. Mais malgré cette alerte communautaire, plusieurs intrusions ont été signalées.

Sur l’avenue Ileo Songo, la maison d’un responsable local connu comme « Nyumba Kumi » a été totalement pillée. À Kasika, un cambriolage a eu lieu sur l’avenue Kilimandjaro, tandis que sur Bamate, des hommes armés ont attaqué un commerçant spécialisé en téléphonie mobile, provoquant des cris d’alerte et une montée de tension.

À Mugunga, une intrusion violente a fait un blessé grave à la machette. Dans le territoire de Nyiragongo, deux décès mystérieux ont été rapportés, possiblement liés à des attaques non identifiées.

Réactions locales et drames collatéraux

L’exaspération des habitants s’est manifestée à travers des actes de justice populaire. Près de l’école primaire de Ndosho, deux présumés voleurs ont été appréhendés par la population.

Mais l’indignation a viré au drame sur l’avenue Démocratie, où de jeunes habitants ont immolé un homme souffrant de troubles mentaux, le prenant à tort pour un criminel. Une tragédie révélatrice d’une population à bout, face à une insécurité persistante.

Alors que le calme peine à revenir, les habitants réclament des mesures fortes pour restaurer la sécurité et éviter que la psychose ne vire à l’irréparable.

Paris vibre pour la paix en RDC : un concert caritatif de stars contre la guerre

La musique s’élève comme un cri d’espoir. Le 22 avril prochain, Paris accueillera un concert caritatif exceptionnel baptisé « Solidarité Congo », en soutien aux enfants victimes de la guerre d’agression imposée à la République démocratique du Congo par le Rwanda et ses supplétifs du M23. Une délégation gouvernementale conduite par la ministre de la Culture, Yolande Élève, est attendue dans la capitale française pour marquer ce moment fort.

« Ce n’est pas qu’un concert, c’est un plaidoyer pour la paix », martèle la cellule de communication du ministère. Aux côtés de la ministre, plusieurs représentants des institutions congolaises, des diplomates, et des membres de la diaspora sont attendus. Leur objectif : porter haut la voix des sans-voix, ceux qui subissent l’horreur à l’Est du Congo.

Pour cette cause, de grands noms de la scène musicale internationale et congolaise ont répondu présent : Gims, Dadju, Fally Ipupa, Youssoupha, Guy2Bezbar, Stefflon Don, Soolking, Gazo, Singuila, Reddy Amisi, Moïse Mbiye, Gaz Mawete, tous réunis pour un même message : stop à la guerre, place à la paix !

Alors que les violences se poursuivent dans l’Est, touchant durement les enfants et les femmes, la culture s’impose comme un puissant outil de mobilisation et de solidarité. Le concert « Solidarité Congo » entend éveiller les consciences, émouvoir les cœurs, et surtout, réveiller l’indignation face à l’indifférence.

Le 22 avril, ce ne sont pas seulement des artistes qui monteront sur scène, mais des porte-voix d’une RDC meurtrie mais debout, qui appelle le monde à regarder la vérité en face.

Dernier cri pour l’Afrique : le testament bouleversant du pape François en RDC

Le pape François s’est éteint le lundi 21 avril 2025, jour de Pâques, à l’âge de 88 ans, des suites d’un AVC. Mais dans les cœurs africains, il reste vivant. En douze ans de pontificat, le « Pape des pauvres » aura visité 10 pays africains, laissant à chacun un message fort. Son dernier voyage sur le continent, en République démocratique du Congo, sonne aujourd’hui comme un testament prophétique.

Du 31 janvier au 3 février 2023, Kinshasa vibrait au rythme de la visite papale. Reçu comme une rock star, François foule pour la première fois le sol congolais. Il est accueilli par le président Félix Tshisekedi. Dans un discours historique au Palais de la Nation, le souverain pontife s’insurge :


« Retirez vos mains de la RDC, retirez vos mains de l’Afrique ! »


Il dénonce le néocolonialisme économique, les pillages, l’exploitation des ressources, et qualifie la situation sécuritaire dans l’est de la RDC de « génocide oublié ».

Le lendemain, à Ndolo, plus d’un million de fidèles assistent à une messe en plein air. François y prêche le pardon, la paix et l’unité. En Lingala, il parle au cœur des Congolais. Puis vient l’un des moments les plus poignants de son séjour : la rencontre avec les victimes de guerre à l’est. Bouleversé par les récits, le pape lance un cri vibrant :


« Faites taire les armes, mettez fin à la guerre ! »

Jeudi 2 février, il s’adresse à plus de 65 000 jeunes au stade des Martyrs. Il les exhorte à dire non à la corruption, à l’injustice, au repli sur soi. « + Pas de corruption + », scande-t-il avec la jeunesse, qu’il considère comme l’avenir du pays.

Ce même jour, François partage un message fort aux religieux congolais à la Cathédrale Notre-Dame du Congo, les appelant à résister à la tentation du confort et à incarner une Église humble et proche du peuple. Le lendemain, juste avant de quitter le Congo pour le Soudan du Sud, il exhorte les évêques de la CENCO à devenir des « instruments de réconciliation ».

La nouvelle de sa mort a profondément touché Kinshasa. Les cloches ont sonné à midi. Dans un vibrant hommage, le cardinal Fridolin Ambongo parle d’un testament vivant.


« Ce qu’il a dit à Pâques, c’est sa dernière volonté. Il est parti, mais son cri pour l’Afrique résonne encore. »

Le pape François, figure de paix, de justice et de compassion, laisse derrière lui un legs inestimable. Un appel urgent à bâtir une Afrique digne, souveraine et réconciliée.