RCA : à Alindao, une centaine de rebelles de l’UPC dépose les armes

Depuis près d’une année, c’est la première vague la plus importante des éléments rebelles de l’UPC qui dépose volontairement leurs armes aux autorités.

 

Depuis mardi 2021 21 décembre, une centaine des rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC) qui expriment leur volonté de reprendre la vie civile.

Selon les autorités locales, lundi 20 décembre, 24 éléments rebelles de l’UPC étaient sortis de leur maquis pour demander leur désarmement, dont 4 sur l’axe de Nzérété à 17 kilomètres sur la route de Bambari, 18 sur l’axe de Mingala et 2 sur l’axe Kongbo, suivi de 80 autres mardi 21 décembre. Parmi les rebelles figure quatre généraux de l’UPC dont le célèbre chef rebelle Ben Laden qui a longtemps terrorisé les populations de Basse-Kotto.

Ils sont cantonnés dans la base des mercenaires russes à Alindao en attendant leur transfèrement dans la capitale.

Rappelons qu’il y a un mois, une dizaine des combattants rebelles de l’UPC étaient sortis de leur maquis pour demander leur désarmement aux autorités militaires locales. Ils ont été transférés à Bangui, mais sont à nouveau redéployés par les mercenaires russes par hélicoptère vers Bambari pour combattre leurs anciens collègues rebelles qui sont encore au maquis. Même le célèbre ancien garde du corps du chef rebelle Ali Darassa, le général Kiri, qui participe actuellement au démantèlement de l’UPC, serait blessé au front.

RCA : Ali Darass responsable des violences (USA)

Les États-Unis désignent Ali Darassa, le chef de la milice Union pour la paix en République centrafricaine (UPC) basée en République centrafricaine (RCA), conformément au décret 13667, en raison des graves violations des droits de l’homme.  

 

L’UPC fait recours aux meurtres, aux enlèvements et à d’autres violences pour atteindre ses objectifs.  Le 15 novembre 2018, des membres de l’UPC ont attaqué un camp de personnes déplacées à Alindao, entraînant la mort de plusieurs personnes.  Le 15 mars 2020, quatre personnes auraient été détenues et torturées à Mboki sous les ordres de l’UPC.

La décision de Darassa d’abandonner l’Accord de paix de 2019 menace davantage la paix et la stabilité du pays et a entraîné des violations supplémentaires des droits de l’homme ainsi qu’une exacerbation des souffrances des Centrafricains.  Nous exhortons l’UPC et toutes les parties au conflit à tenir compte de la déclaration de cessez-le-feu du président Touadéra du 15 octobre, à cesser immédiatement les opérations de combat et à entamer le dialogue en vue de solutions politiques pacifiques.

RCA : départ des formateurs de l’UE après 4 ans de présence

Les Forces armées centrafricaines sont-elles victimes du rapprochement entre Moscou et Bangui ?

 

En effet, jugés fragilisés après des années de guerre civile, une mission de formation de l’Union européenne s’était engagée à former les FACA en 2016. Après plus de 4 ans de présence en RCA, et plus de 4 500 militaires formés, l’UE a décidé de suspendre temporairement les actions de formation pour éviter toute imbrication avec les formateurs de la société Wagner.

Pour Bangui, d’autres alternatives seront trouvées pour pallier ce manque. Le porte-parole de la présidence Albert Yaloké Mokpem, compte sur les 1135 formateurs russes qui depuis leur arrivée ont formé les FACA, leur permettant de reprendre une large partie de leur territoire sous contrôle des rebelles. Pour mémoire, les rebelles avaient tenté en début d’année de renverser le président Faustin Archange Touadéra fraîchement réélu.

Depuis Bangui, tient en main une partie de sa sécurité et espère pouvoir sécuriser l’ensemble du pays avec l’apport d’autres partenaires internationaux.

RCA: au moins quinze morts dans un massacre attribué aux anti-balaka

La mission onusienne enregistré aussi des cas d’amputations, d’extorsion destruction d’habitations ainsi que le déplacement de près de 1 500 personnes.

 

La localité de Boyo, située à 120 kilomètres à l’est de Bambari, dans la région de la Ouaka, a été le théâtre d’atrocités les 6 et 7 décembre 2021. Selon la mission de l’ONU dans le pays, le bilan s’élève à une quinzaine de civils tués. La mission onusienne enregistré aussi des cas d’amputations, d’extorsion destruction d’habitations ainsi que le déplacement de près de 1 500 personnes.

En fin d’après-midi, le lundi 6 décembre 2021, des dizaines d’éléments armés, assimilés, selon la Minusca, aux anti-balaka, déferlent sur la petite ville de Boyo. Le Bilan fait état d’au moins 15 morts parmi les civils, ainsi que de nombreux blessés, notamment par amputation.

Fosses communes

Une source sécuritaire évoque également des cas de décapitations, de personnes enterrées vivantes et la présence possible de fosses communes. Ainsi que des pillages et la destruction de maisons. Les musulmans ont quitté la ville ajoute-t-elle.

L’ONU recense près de 1 500 déplacés. La Minsuca alerte sur les « risques de ciblage et d’exactions exclusivement dirigés contre les communautés peuls ». Le même jour deux autres personnes auraient trouvé la mort dans l’attaque d’un campement Peul, 16 kilomètres plus à l’Est.

RCA : la Cour Pénale Spéciale lance sa première audience publique ce 17 décembre

Dans les Affaire des tueries de Koundjili et Lemouna, la Cour Pénale Spéciale (CPS) a annoncé le 13 décembre dans un communiqué la tenue de la première audience publique ce vendredi 17 décembre 2021.

 

Le Procureur spécial de la CPS a fait une déclaration y relative. Voici la teneur de cette déclaration. Communiqué de presse du parquet spécial près de la Cour Pénale Spéciale : Affaire des tueries de Koundjili et Lemouna

Dans le cadre de l’affaire des tueries de Koundjili et Lemouna, imputées au grouper armé « Retour, Réclamation, Réhabilitation » (3R), le Cabinet d’instruction N°2 a rendu une ordonnance de disjonction des procédures, de non-lieu partiel et de renvoi devant la Chambre d’assise, pour le 1er procès.

Cependant, au regard de l’appel interjeté par Me Paul YAKOLA, Me Devis MOLOYOAMADE et Me Donatien KOY-DOLINGBETE au nom de leur clients, les inculpés Ousmane YAOUBA, Tayir MAHAMAT et Issa SALLET ADOUM alias « BOZIZE », le 8 décembre 2021, le Parquet spécial souhaite faire la déclaration suivante.

« Les faits en l’espèce concernant des crimes contre l’humanité, par meurtres et autres actes inhumains ainsi que des crimes de guerre par meurtres, tortures et autres atteintes à la dignité des personnes pour lesquelles responsabilité pénale directe des trois inculpés est engagée. Des faits des viols, constitutifs à la fois des crimes contre l’humanitaire et de crimes de guerre engagent également la responsabilité comme supérieur hiérarchique de l’un des inculpés ».

Les témoignages recueillis au cours de l’instruction établies clairement les faits : Les villages de Lemouna et Koundjili ont été la cible d’une attaque préméditée et organisée. A Lemouna, les éléments du groupe « 3R » ont rassemblé les hommes en prétextant vouloir tenir une réunion, les ont ligotés, leur ont ordonné de se coucher face contre terre et leur ont tiré dessus à bout portant. Ils ont ensuite vérifié si tous étaient morts et ont abattu ceux qui respiraient encore. Vingt et un (21) civils ont été abattus et un autre homme a été égorgé dans la brousse lors du repli des assaillants. A Koundjili, les éléments du groupe « 3R » se sont positionnés aux entrées, et ont exécuté quinze (15) habitants et ont violé au moins six (6) femmes.

Dans le cadre de la clôture de l’information judiciaire, le Cabinet d’instruction a communiqué ladite procédure au Procureur spécial pour réquisitions. Ainsi, le parquet spécial a pris un réquisitoire définitif le 11 novembre 2021.

Le 3 décembre 2021, les juges d’instruction ont pris une ordonnance de disjonction de non-lieu partiel et de renvoi devant la Chambre d’assise, les avocats des trois (3) inculpés ont, dans le délai imparti, fait appel de cette ordonnance.

En vertu de l’article 109.D du règlement de procédure et de preuve (RPP), l’audience d’appel d’une ordonnance devant la chambre d’accusation spéciale se tient à huit clos sauf si la Chambre d’accusation spéciale décide, d’office ou à la demande du Procureur spécial, de l’inculpé ou des parties civiles, de tenir tout ou partie de l’audience en public dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice.

Pour répondre aux exigences de la transparence d’un procès obéissant aux  normes optimales d’une bonne administration de la justice, à la demande formelle du Parquet spécial, la Chambre d’accusation spéciale a fixé l’audience publique au vendredi 17 décembre 2021 à 10 heures dans la salle d’audience de la Cour Pénale Spéciale.

RCA : l’UE suspend la formation de soldats

L’Union européenne a annoncé mercredi 15 décembre, mettre temporairement fin à ses missions de formation de soldats en Centrafrique.

 

Suspension temporaire des formations des soldats par l’UE en Centrafrique. Celles-ci pourront reprendre quand l’UE aura reçu « l’assurance que les militaires centrafricains formés ne seront pas employés par les mercenaires de Wagner ».

Les mesures prises à l’encontre du groupe russe Wagner s’enchaînent. L’Union européenne suspend sa mission de formation des forces armées centrafricaines, en raison du « contrôle exercé par les mercenaires de la société Wagner », a annoncé mercredi 15 décembre à l’AFP la mission de l’UE à Bangui.

« En raison du contrôle exercé par les mercenaires de la société Wagner sur les Forces armées centrafricaines (Faca), l’Union européenne, soucieuse du respect du droit humanitaire international, a décidé de suspendre temporairement les actions de formation », a déclaré le général Jacques Langlade de Montgros, commandant de la mission de formation de l’Union européenne en République centrafricaine (EUTM-RCA).

« Ces mercenaires délivrent des formations aux Faca et les emploient en opérations. De ce fait, la suspension temporaire de nos formations vise à éviter toute imbrication avec ces mercenaires et à s’assurer qu’ils n’emploient pas les soldats centrafricains que nous avons formés », a poursuivi le général de Montgros.

La formation des Faca pourra reprendre « dès que nous aurons l’assurance que les militaires centrafricains formés ne seront pas employés par les mercenaires de Wagner ».

Quelque 70 instructeurs européens sont rentrés temporairement dans leurs pays respectifs.

Violations des droits de l’Homme

La Centrafrique, classée comme un des pays les moins développés au monde par l’ONU, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile qui a baissé d’intensité après 2018, même si des pans entiers de territoires continuent d’échapper au pouvoir central de Bangui.

Les Faca, épaulées notamment par des centaines de paramilitaires russes du groupe Wagner, selon l’ONU et la France, ont mené depuis le début de l’année une vaste contre-offensive contre des groupes rebelles, qui avaient tenté de renverser le régime du président Faustin-Archange Touadéra.

Selon des experts de l’ONU, des membres du groupe de paramilitaires russes auraient commis des violations systématiques et graves des droits de l’Homme.

Moscou ne reconnaît officiellement la présence que de 1 135 « instructeurs non armés » mais les ONG opérant sur le terrain, la France et l’ONU affirment qu’une partie d’entre eux sont des hommes du groupe privé russe Wagner, ce que dément Moscou.

L’UE a sanctionné lundi le groupe Wagner ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées pour les « actions de déstabilisation » menées en Ukraine et dans plusieurs pays d’Afrique.

La société Wagner est signalée dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne où la Russie est présente, notamment au Mali et en République centrafricaine, mais elle intervient également en Libye, en Syrie et en Ukraine.

RCA : 15e pèlerinage marial de Ngukomba

Samedi 11 décembre, s’est déroulée, à 24 kilomètres de Bangui, la 15e édition du pèlerinage marial de Ngukomba en présence de plusieurs officiels.

 

Synodalité et dialogue interreligieux, tels étaient les maîtres-mots du pèlerinage marial de Ngukomba, à 24 kilomètres de Bangui, cette année. « Ce pèlerinage s’est parfaitement arrimé à la synodalité que le Seigneur nous invite à vivre en cette année liturgique », a d’ailleurs fait remarquer le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, dans son homélie à l’occasion de la messe solennelle du pèlerinage, samedi 11 décembre. Celle-ci s’est déroulée, comme d’habitude en présence plusieurs personnalités politiques et administratives du pays et a réuni plusieurs milliers de personnes venues vénérer La Vierge Marie, Notre Dame de l’Immaculée conception.

Dialogue interreligieux

La veille de cette messe solennelle, vendredi 10 décembre, le pasteur Simplice Nicolas Singa Gbazia, président de l’Alliance des évangéliques de Centrafrique (AEC) et l’imam Abdoulaye Ouasselegue ont été invités à s’adresser aux milliers de pèlerins catholiques. Ils ont respectivement donné des enseignements sur les disciples d’Emmaüs et sur la Vierge Marie dans le Coran. Le même jour, s’est déroulé un concert œcuménique réunissant des artistes chrétiens et protestants. « Dans les enseignements, des voix nouvelles appartenant à d’autres confessions religieuses, ont affermi notre écoute du message du salut, note l’archevêque de Bangui dans son homélie. Ce fut si édifiant ! Lors du concert, en priant, chantant et dansant avec ferveur aux pas de l’autre qui ne prie ni ne chante comme nous, nous avons exulté et acclamé le Seigneur comme le souhaite le psaume de la messe de ce jour (cf. Ps 97, 6b) ».

Synodalité

Insistant toujours sur la synodalité, le cardinal Nzapalainga a souligné l’importance le dialogue et l’écoute dans la construction de la cohésion sociale. « Notre société en marche vers le dialogue devrait, elle aussi, s’inspirer du geste du Créateur, a-t-il souligné. Et de poser une série de questionnements : Quelle société voulons-nous construire ? Quel lendemain souhaitons-nous faire germer ? »

À ses yeux, « Marcher ensemble ne détruit pas nos différences mais suppose acceptation et respect de l’autre. » « Nous marchons vers un objectif, a-t-il précisé. Nous ne pourrons bâtir un avenir meilleur qu’en marchant ensemble, en rêvant ensemble, en définissant des objectifs communs ».

RCA : disparition d’un soldat tchadien à la frontière

Dimanche 12 décembre suite à un accrochage entre l’armée centrafricaine et des rebelles, un soldat tchadien a disparu à la frontière centrafricaine.

 

Un soldat tchadien est porté disparu depuis dimanche 12 décembre suite à un accrochage entre l’armée centrafricaine et des rebelles. Selon des sources sécuritaires tchadiennes, il s’agit d’un incident provoqué par un affrontement entre forces centrafricaines à l’intérieur du pays et qui a débordé sur la frontière avec le Tchad.

L’accrochage a eu lieu dans l’extrême nord de la Centrafrique. Une colonne des forces armées centrafricaine, appuyée par les instructeurs russes de Wagner, a attaqué dimanche 12 décembre une position des rebelles centrafricains qui se replient vers le Tchad.

Dans la course poursuite, un poste avancé de l’armée tchadienne situé au sud de Moïssala, à la lisière de la frontière centrafricaine, a été touché. Il y a eu des échanges de tirs entre loyalistes et rebelles centrafricains et, selon des sources officielles de Ndjamena, un soldat tchadien est porté disparu. La frontière tchadienne n’a pas été franchie, assure le porte-parole du gouvernement tchadien, Abderahman Koulamallah.

C’est la deuxième fois depuis le mois de mai qu’un incident similaire touche les forces tchadiennes. Une attaque de l’armée centrafricaine contre des rebelles du même pays avait déjà débordé et provoqué, le 30 mai, la mort de six soldats tchadiens.

RCA : des dizaines de personnes soupçonnées de crimes contre l’humanité toujours en liberté

Amnesty International déplore qu’un seul des vingt-cinq mandats d’arrêt décernés par la Cour pénale spéciale (CPS) soit exécuté.

 

Des dizaines de personnes soupçonnées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité sont toujours en liberté en Centrafrique, en proie à des combats entre des rebelles et l’armée, a déploré mercredi 8 décembre Amnesty International.

Dans un communiqué, l’ONG regrette que « sur les vingt-cinq mandats d’arrêt décernés jusqu’à présent » par la Cour pénale spéciale (CPS) de Centrafrique, « un seul a été exécuté, aboutissant à l’arrestation (…) du ministre Hassan Bouba Ali ». Mais même celui-ci a été « libéré quelques jours plus tard par les autorités centrafricaines, en dehors de toute décision judiciaire », poursuit Amnesty International.

Ancien chef rebelle devenu ministre de l’élevage, Hassan Bouba Ali est soupçonné par l’ONG américaine The Sentry d’être responsable de l’attaque d’un camp de déplacés en novembre 2018 à Alindao, 500 kilomètres à l’est de Bangui, qui s’était soldée par la mort d’au moins 112 villageois, dont 19 enfants.

Accusé de crime contre l’humanité, il avait été arrêté le 19 novembre mais exfiltré de sa prison par des gendarmes une semaine plus tard. Le 29 novembre, il a été décoré de l’ordre national du mérite par le président Faustin Archange Touadéra.

Crimes, actes de torture

La CPS est une juridiction hybride, composée à parité de magistrats centrafricains et internationaux, chargée de juger à Bangui les violations graves des droits humains commises depuis 2003.

La Centrafrique, considérée comme l’un des pays les moins développés au monde par l’ONU, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile d’abord très meurtrière mais qui a considérablement baissé d’intensité après 2018, même si des pans entiers de territoires continuent d’échapper au pouvoir central de Bangui.

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Amnesty International a également dénoncé un « manque de soutien des autorités politiques pour la mission de la cour ». L’ONG a appelé les autorités politiques et l’ONU à « faire en sorte que tous les responsables présumés de crimes de droit international (…) soient soumis à de véritables enquêtes et jugés dans le cadre de procès équitables ». « La grande majorité des victimes attend toujours justice, vérité et réparations », poursuit l’organisation de défense des droits humains.

En octobre, le ministre centrafricain de la justice avait reconnu une partie des accusations formulées par l’ONU notamment sur des crimes et actes de torture, commis « majoritairement » par des rebelles, mais aussi par des soldats et leurs alliés « instructeurs russes ».

RCA : le ministre d’Etat à la Justice se prononce sur l’affaire Hassane Ali Bouba

Communiqué de presse du ministère d’Etat chargé de la Justice, de la Promotion des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance relatif à l’affaire Hassane Ali Bouba.

 

L’intégralité du communiqué

Le Ministère d’Etat chargé de la Justice, de la Promotion des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’en date du 19 novembre 2021, le ministre de l’Elevage et de la Santé Animale, Monsieur Hassane Ali Bouba, avait été interpellé dans son cabinet ministériel et placé sous ordonnance d’incarcération à la prison de Camp de Roux.

Cette interpellation fait suite à une procédure engagée en son encontre par la Chambre d’instruction chargée du Cabinet N°1 de la Cour Pénale Spéciale (CPS) dans l’affaire dite d’Alindao de 2018. Un mandat d’amener avait été décerné contre lui en octobre 2020, puis une ordonnance d’incération le 19 novembre 2021.

Il y a lieu de préciser que conformément aux dispositions combinées des articles 94 du Code de Procédure Pénale centrafricain et 98 du Règlement de procédure et de preuve devant la CPS, l’Ordonnance d’incération est un titre précaire de détention provisoire dont la validité ne saurait que cinq (5) jours. Dépassé ce délai, la personne est mise d’office en liberté.

Dans la journée du vendredi 26 novembre 2021, l’équipe chargée de l’extraction des détenus de la CPS n’a pas pu extraire le nommé Hassane Ali Bouba, en raison des manœuvres militaires et opérationnelles qui se déroulaient au Camp de Roux, lieu de sa détention.

Aux environs de 14 heures du même jour, l’Administration Pénitentiaire constatant que le délai de l’Ordonnance aux fins d’incarcération délivrée par la Chambre d’instruction chargée du cabinet N°1 de la CPS à l’encontre du nommé Hassane Ali Bouba, étant dépassé, a porté mention sur le registre des détenus et a donc procédé à sa remise en liberté.

Le ministre d’Etat chargé de la Justice, de la Promotion des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance voudrait saisir cette occasion pour déplorer le déficit de communication entre la CPS et la chancellerie. En effet, suivant l’article 34 in fine de la loi portant organisation et fonctionnement de la CPS, l’indépendance du parquet spécial ne l’exonère pas de l’obligation de rendre compte au ministre d’Etat en charge de la Justice, Garde des Sceaux. Ce déficit de communication a fait que le ministère d’Etat chargé de la Justice, de la Promotion des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance n’ait été mis au courant, ni de l’arrestation du nommé Hassane Ali Bouba, ni de sa remise en liberté.

C’est ici le lieu de préciser que, si la chancellerie avait été informée des difficultés d’extraction du nommé Hassane Ali Bouba, au niveau de la prison de Camp de Roux, elle aurait pu apporter son concours pour rentrer en contact avec le ministre de la Défense pour la recherche d’une solution.

Dans tous les cas, la chancellerie a déjà ordonné l’ouverture d’une enquête administrative pour élucider les circonstances dans lesquelles les différents actes ont été posés aux fins de déterminer les responsabilités respectives.

Le ministère d’Etat chargé de la Justice, de la Promotion des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance, réaffirme son engagement à exécuter la politique du gouvernement contenu dans la lettre de mission du ministère de la Justice, mettant un accent particulier sur la lutte contre l’impunité qui constitue un défi que la justice doit impérativement relever.

Enfin, il y a lieu de souligner que procédure enclenchée à l’encontre du nommé Hassane Ali Bouba n’est pas suspendue et encore moins éteinte, s’agissant des faits présumés crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Le ministère réaffirme son soutien aux activités de la CPS qui est une juridiction nationale conformément à l’article 1er de la loi portant sa création son organisation et son fonctionnement, et saisit cette occasion pour informer l’opinion nationale et internationale que la CPS garde à cet effet son plein et entier pouvoir, afin de poursuivre ladite procédure jusqu’à son terme.

Par conséquent, le ministère d’Etat chargé de la Justice, de la Promotion des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance instruit tous les Officiers de Police Judiciaire à déférer à toutes les réquisitions prises par la CPS, conformément à la loi.