Honorine Porche : la justice militaire condamne cinq militaires

KINSHASA – La nuit tombait sur Gombe ce jeudi 6 novembre lorsque la Cour militaire a rendu son verdict, attendu, dans l’affaire qui a secoué la conscience nationale : les mauvais traitements infligés à Honorine Porche, cette citoyenne allemande d’origine congolaise, lors de son arrestation après le braquage de la Rawbank de la place Victoire. Un verdict en demi-teinte, qui condamne fermement certains acteurs directs des violences, mais absout les hauts gradés.

Sur les neuf militaires traduits devant la justice, cinq ont été condamnés à des peines allant de six mois à dix ans de servitude pénale. Quatre autres, dont le colonel Mumesa Kimpwene, ont été acquittés, la Cour estimant que leur implication directe dans les sévices n’était pas suffisamment établie.

Dix ans de prison pour l’auteur des vidéos

La peine la plus lourde est tombée sur l’adjudant Kamenga Mukela, reconnu coupable d’« attentat à la pudeur » et de « violation de consigne ». Celui qui a filmé la scène humiliante et l’a diffusée écope de dix ans de servitude pénale. Une sanction qui semble vouloir marquer la réprobation la plus absolue pour la cyber-cruauté qui a rendu l’affaire virale.

À ses côtés, le capitaine Mwamba Bayibu, qui a reçu et partagé les vidéos, est condamné à six mois. L’adjudant-chef Tshanganu prend douze mois, dont six avec sursis. Le sergent Mbaki Ndombasi et le soldat Modaya Kembo écopent chacun d’un an pour n’avoir pas dénoncé les infractions.

Cinq mille dollars et un appel général

La Cour a également accordé à la victime, Honorine Porche, des dommages et intérêts d’un montant de 5 000 dollars américains. Une reconnaissance symbolique de son préjudice. Cependant, le dernier mot de la justice est loin d’être prononcé. Toutes les parties, mécontentes du jugement, ont déjà annoncé leur intention de faire appel.

Un second acte judiciaire s’ouvre

Car cette affaire n’était que le premier volet d’un diptyque judiciaire. Le procès pour les violences est clos, mais celui du braquage lui-même est en cours. Honorine Porche et quatre policiers comparaissent devant le tribunal militaire de garnison pour « vol à main armée », « terrorisme » et « association de malfaiteurs ».

Dès ce vendredi 7 novembre, les juges ont prévu une descente sur les lieux du crime, à l’agence Rawbank Victoire, pour une reconstitution minutieuse des faits.

La justice militaire a donc envoyé un signal fort contre l’impunité des excommutations. Mais l’ombre du braquage et de ses mystères plane toujours, promettant de nouveaux rebondissements judiciaires dans une affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

Dahlia, 4 ans : le père reçu par le ministre de la Justice

Ce jeudi 30 octobre 2025, une rencontre chargée d’émotion a eu lieu au Palais de la Justice. Le Ministre d’État, Guillaume Ngefa Atondoko Andal, a personnellement reçu Andy Baswe Tshikwakwa. Ce père endeuillé cherche la justice pour sa fille Dahlia, tragiquement emportée à l’âge de quatre ans par l’effondrement d’un mur du Cercle Hippique de Kinshasa.

Une famille brisée par le drame

Durant cette audience, Andy Baswe a partagé l’immense douleur qui frappe sa famille. Il a révélé une terrible cascade de malheurs. Le grand-père de Dahlia n’a pas supporté la perte de sa petite-fille. Il est décédé peu de temps après elle, victime du même choc. La famille Baswe affronte donc un double deuil, un traumatisme qui a profondément ému le Ministre d’État.

Celui-ci a présenté ses condoléilles personnelles et son soutien indéfectible. Il a assuré la famille de son engagement total. « Cette situation m’a beaucoup touché », a-t-il confié, réaffirmant son attention constante pour les droits des citoyens, surtout lorsqu’il s’agit de protéger les enfants.

La quête de vérité et de responsabilités

Le père de Dahlia a exposé les circonstances du drame. Il a pointé du doigt les travaux réalisés par la société Modern Construction, propriété de l’homme d’affaires Harish Jagtani. Selon ses déclarations, c’est la malfaçon de ce mur en construction qui a causé l’effondrement fatal.

Le Ministre de la Justice a garanti que les instances compétentes traitaient désormais le dossier. L’objectif est double : respecter scrupuleusement les lois de la République et obtenir une réparation juste pour les préjudices subis. Le gouvernement suit ce dossier de très près, comme tous ceux qui touchent à la vie et à la dignité des Congolais.

Cette audience marque une étape cruciale pour la famille Baswe. La famille aurait dû fêter les cinq ans de Dahlia le 8 septembre dernier. Désormais, elle se bat pour que la lumière soit faite et que la mémoire de la petite fille soit honorée par une justice rendue.

Procès Sarah Ebabi : un an de prison avec sursis pour violation des consignes militaires

KINSHASA – Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe a rendu, ce mercredi 29 octobre 2025, son verdict dans l’affaire opposant le parquet militaire à l’adjudante Sarah Ebabi Bongoma Koli, jugée pour violation des consignes militaires interdisant la publication sur les réseaux sociaux des effets militaires.

L’adjudante, en service aux renseignements militaires, a été condamnée à 12 mois de servitude pénale principale avec sursis de 12 mois, ce qui signifie qu’elle ne purgera pas de peine de prison, à condition de respecter la loi pendant cette période.

Les faits remontent au 19 octobre 2025, lorsque Sarah Ebabi s’est rendue dans un studio photo situé sur le boulevard Sendwe, à Matonge (Kalamu), pour une séance photo privée avec son fiancé, en préparation de leur mariage. Les images montrent la militaire en tenue, arborant son grade et posant de manière intime avec son futur époux. Quelques jours plus tard, ces photos ont circulé sur les réseaux sociaux, provoquant un véritable débat public sur le respect des consignes militaires et l’image des Forces armées de la RDC.

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Le ministère public, représenté par le sous-lieutenant magistrat Ghislain Lisalama, avait requis 10 ans de servitude pénale en perpétuité, estimant que le comportement de l’adjudante portait atteinte à l’honneur et à l’image de l’armée.

À la barre, Sarah Ebabi a reconnu avoir organisé la séance photo, mais a nié toute intention de publication des images sur les réseaux sociaux. Elle a rappelé son engagement de dix ans au service de l’armée et affirmé qu’elle n’avait jamais voulu ternir son institution.

Cette affaire, largement commentée sur les réseaux sociaux, illustre la tension entre vie privée des militaires et respect des consignes hiérarchiques, et marque un précédent dans l’application de la discipline au sein des Forces armées de la RDC.

 

Uniforme et amour interdit : le procès qui divise l’armée Congolaise

KINSHASA – Dans l’enceinte austère du camp Kokolo, le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe s’apprête à rendre son verdict. Sur le banc des prévenus, l’adjudante Béanche Ebabi, visage fermé, attend que la justice décide de son sort. Son crime ? Avoir posé en tenue militaire, aux côtés de son fiancé, pour une séance photo destinée à immortaliser leurs fiançailles.

Les images, tendres et impudiques à la fois, montrent la militaire arborant son grade, enlacée à l’homme qu’elle devait épouser ce 31 octobre. Des clichés de baisers, de regards complices, volés dans l’intimité d’un studio de Matonge. Devenus viraux, ils ont déclenché une onde de choc dans la hiérarchie militaire.

Dix ans de prison requis pour « déshonneur »

Lors de l’audience précédente, la réquisition du parquet a cinglé l’atmosphère du prétoire : dix années de détention pour « violation des consignes ». Le sous-lieutenant magistrat Ghislain Lisalama, représentant le ministère public, a fustigé un « comportement qui déshonore l’armée », enfreignant délibérément le télégramme du chef d’état-major général interdisant toute publication de militaires en tenue sur les réseaux sociaux.

La défense contre-attaque : le photographe en ligne de mire

Face à l’accusation, la prévenue a adopté une ligne de défense claire : elle reconnaît la séance photo, mais nie fermement avoir publié les clichés. « C’est le studio qui les a divulgués sans mon consentement », affirme-t-elle. Ses avocats, menés par le sous-lieutenant Alpha Anangame, ont exigé la comparution du photographe, seul « auteur présumé de la publication ».

Une requête partiellement entendue : le major Safari Christian, président du tribunal, a suspendu l’audience pour permettre aux gérants du studio RawSur de venir témoigner. Une pièce manquante qui pourrait changer la donne.

Un procès « pédagogique » aux enjeux démesurés

Ce procès, traité en flagrance, dépasse la simple affaire disciplinaire. Il se veut « pédagogique » pour l’ensemble des Forces armées, à l’heure où chaque smartphone peut devenir une tribune incontrôlable. Le télégramme de 2021, brandi comme preuve absolue, interdit formellement tout contenu pouvant « porter atteinte à l’honneur, à la dignité et à la crédibilité des FARDC ».

Pourtant, la disproportion de la peine requise – dix ans pour des photos de mariage – interroge. L’adjudante Béanche Ebabi, secrétaire adjointe du département de sécurité militaire, voit aujourd’hui sa carrière et sa vie privée s’effondrer pour avoir mêlé l’uniforme sacré et les sentiments les plus intimes.

Alors que le verdict est attendu dans l’après-midi, une question plane dans le prétoire : l’armée congolaise veut-elle sanctionner une faute, ou faire un exemple ? La réponse déterminera le destin d’une femme, mais aussi les limites de la discipline militaire à l’ère du numérique.

RawBank : Le braquage d’une mère à bout de souffle

KINSHASA – Son silence était aussi lourd que ses aveux. Ce mardi 28 octobre, devant le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa, Honorine Porsche Mukuna Onake, accusée d’avoir braqué l’agence RawBank de la Place de la Victoire, a reconnu l’ensemble des faits. Mais dans sa bouche, le récit du forfait prend des allures de cri d’alarme.

« C’est la souffrance qui m’a conduit à poser cet acte », a-t-elle déclaré, le regard droit, face à des juges en uniforme. Cette mère de quatre enfants, de nationalité allemande, raconte une chute : des dettes « énormes » en Europe – 20 000 euros –, l’impossibilité de nourrir sa famille, puis ce voyage au pays natal dans l’espoir d’une aide.

Son ultime recours ? Denise Nyakeru, la Première dame. « Ma grande sœur m’a conduit à la Fondation Denise. On m’a fermé la porte. » Le rejet, puis la dépression. « Au bout de l’espoir », elle achète « un jouet d’arme » – une réplique – et passe à l’acte, seule. « Je ne voulais faire du mal à personne. »

Dans le box, elle tente d’innocenter les autres prévenus : deux policiers, deux agents de gardiennage, tous inconnus pour elle. « J’ai pitié pour ces gens traînés ici. Ils n’y sont pour rien. » Même le motard qui l’a conduite ignorait tout, affirme-t-elle. Quant à l’argent volé, il aurait été « pillé par les éléments de la Police » intervenus sur les lieux.

Une affirmation qui a poussé le parquet à réclamer l’audition de la police militaire et de la Task Force. Le major magistrat Radjabu a sollicité leur comparution pour « éclairer le tribunal sur la destination de l’argent cambriolé ».

Désormais, sept noms figurent dans cette affaire née le 16 octobre dernier. Cinq présents, deux en fuite – Kapi et Benjamin. Tous sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol à main armée et… terrorisme.

Mais au-delà des charges, le procès d’Honorine Porsche est devenu celui d’une certaine misère sociale. Celle qui pousse une mère au bout d’elle-même, celle qui transforme un jouet en arme et un acte désespéré en crime militaire. La justice, désormais, doit trancher : jugera-t-elle la délinquante ou la détresse ?

Braquage Rawbank : le procès des vérités cachées

Ce vendredi 24 octobre, la salle d’audience du Tribunal militaire de garnison de Kinshasa se transforme en un théâtre de rare complexité judiciaire. Honorine Porsche, citoyenne allemande d’origine congolaise dont le visage humilié a bouleversé les réseaux sociaux, comparaît pour son rôle présumé dans le braquage de la Rawbank de la Place Victoire. Mais derrière ce procès visible, un autre se joue, où cette fois, elle occupe la place de victime.

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Son avocat, Me Francis Kasonga, annonce que cette audience marquera le véritable début des hostilités. « De nombreuses révélations seront faites », promet-il, entretenant le mystère d’une défense aussi spectaculaire que l’affaire elle-même. Sa stratégie est claire : prouver l’innocence de sa cliente tout en éclairant les zones d’ombre d’un braquage qui a secoué la capitale.

Une femme, deux statuts judiciaires

La  particularité du dossier réside dans son dédoublement. Dans la même ville, devant la Cour militaire, neuf soldats des FARDC répondent de leurs actes. Parmi eux figure le colonel Désiré Mumesa, accusé d’avoir diffusé la vidéo de l’humiliation depuis le camp Kokolo. Ces hommes font face à des charges lourdes – viol, atteinte à la pudeur, violation de consignes – qui contrastent étrangement avec le sort de celle qu’ils ont maltraitée.

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Me Kasonga insiste sur cette distinction cruciale : « Devant le Tribunal militaire, Honorine Porsche est prévenue. Devant la Cour militaire, elle est victime. » Une dualité qui résume toute la complexité d’une affaire où bourreaux et victimes semblent parfois échanger leurs rôles.

Le spectre de la Place Victoire

Tout commence le 16 octobre 2025, quand un groupe armé attaque l’agence Rawbank. Dans la confusion qui suit, les militaires interpellent Honorine Porsche. Les images de son arrestation, filmées par leurs soins, déclenchent un électrochoc dans l’opinion publique.

Aujourd’hui, tandis que les neuf militaires répondent de leurs exactions, Honorine Porsche doit justifier sa présence sur les lieux du braquage. Le procès de ce vendredi au camp Lufungula ne sera donc pas une simple audience. Il représentera le miroir d’une justice congolaise face à ses contradictions et, peut-être, le début de la révélation d’une vérité que chacun pressent, mais que personne ne connaît encore vraiment.

Huit militaires jugés pour humiliations d’une citoyenne allemande

L’image a fait le tour des réseaux sociaux, un stigmate numérique pour une nation tout entière. Celle d’Honorine Porsche, citoyenne allemande, déshabillée, humiliée, exposée comme un trophée de guerre sur la Place Victoire, à Kinshasa. Face à cette scène, ce ne sont pas seulement les passants qui ont assisté, médusés, à l’interpellation musclée. C’est la conscience collective qui a vacillé.

Depuis ce lundi 20 octobre 2025, huit militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) comparaissent devant la Cour militaire de Kinshasa-Gombe. Leur crime ? Avoir infligé à cette femme, présumée braqueuse, des traitements « inhumains et dégradants », un acte que le parquet militaire lui-même qualifie, sans ambages, d’« indigne ». Le ministère public réclame des sanctions exemplaires. Il ne s’agit plus seulement de juger une faute, mais de laver un affront fait à la dignité humaine et à l’honneur de l’uniforme.

Les faits : un braquage factice, une humiliation bien réelle

Tout a commencé le 16 octobre. La Rawbank de la Place Victoire, lieu habituel de l’agitation kinoise, bascule soudain dans le chaos. Honorine Porsche fait irruption. Selon les éléments de l’enquête, elle aurait utilisé un simple jouet en forme d’arme pour tenter son forfait. L’opération des forces de l’ordre est musclée, efficace : elle est maîtrisée sans qu’aucune balle ne soit tirée, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer. Le danger était-il si grand ?

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Pourtant, c’est après l’arrestation que le drame judiciaire et humain se noue. Des vidéos, devenues virales, capturent l’innommable. On y voit des hommes en uniforme, dont le colonel Désiré Munesa et plusieurs capitaines, dénuder la présumée braqueuse en pleine rue, sous le regard d’une foule de curieux. Un spectacle de honte, sans le moindre remords visible.

Le procès : l’État congolais face à ses démons

Le dossier judiciaire est lourd. Les huit accusés, officiers et soldats, sont poursuivis pour un triple chef d’accusation : violation des consignes, non-dénonciation d’infractions et, surtout, abstention coupable. Des charges qui traduisent la volonté de sanctionner non seulement l’acte barbare, mais aussi la chaîne de silence et de complicité passive qui l’a entouré.

Dans le prétoire, l’atmosphère est tendue. L’ombre de la communauté internationale plane, incarnée par le communiqué cinglant de l’ambassade d’Allemagne. Berlin a publiquement condamné le traitement réservé à sa ressortissante et sommé les autorités congolaises de respecter leurs engagements en matière de droits humains.

L’onde de choc : entre indignation sociale et realpolitik

L’affaire Porsche a agi comme un électrochoc. Elle souligne, avec une cruelle acuité, les défis persistants du respect des droits fondamentaux lors des interventions sécuritaires en RDC. L’indignation est sociale, mais elle est aussi politique, forçant l’appareil d’État à réagir avec célérité pour contenir un scandale diplomatique.

Ce procès est bien plus que le jugement de huit hommes. C’est celui des pratiques d’une institution. Le parquet, en exigeant des peines exemplaires, tente de restaurer une crédibilité perdue. Il narre, par la voix de ses procureurs, une autre histoire possible : celle d’une justice qui, enfin, ne fermerait pas les yeux.

Le verdict sera scruté bien au-delà de la cour martiale de Gombe. Il dira si, à Kinshasa, la dignité d’une femme, fût-elle une présumée coupable, pèse plus lourd que la loi du plus fort.

Arrestation de Seth Kikuni : ses avocats dénoncent un enlèvement et des tortures

KINSHASA – Le collectif des avocats de l’opposant Seth Kikuni a révélé, ce lundi 20 octobre, les conditions troublantes de son interpellation. Samedi dernier, le président du parti Piste a été arrêté à l’aéroport de N’Djili par des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Ses défenseurs parlent d’une « violation flagrante de la Constitution ».

Selon eux, l’opposant n’a reçu aucune information sur les motifs de son arrestation ni sur son droit à l’assistance d’un avocat. Ces manquements graves violent les procédures légales et jettent une ombre sur les pratiques des services de sécurité.

Les avocats affirment que leur client a passé plusieurs heures dans une cellule souterraine, sans aération et plongée dans l’obscurité. Ils dénoncent un « traitement cruel, inhumain et dégradant », contraire à la Constitution congolaise et aux traités internationaux.

De plus, les agents de l’ANR auraient confisqué les téléphones de Seth Kikuni et l’auraient forcé à révéler ses mots de passe. Une atteinte grave à sa vie privée, selon le collectif.

Une arrestation à connotation politique

Les interrogatoires de l’ANR auraient porté uniquement sur la réunion de Nairobi à laquelle Seth Kikuni a participé avec d’autres forces politiques et sociales. Pour ses proches, cette orientation confirme le caractère politique de l’affaire.

Les avocats exigent la restitution immédiate des téléphones de leur client et le respect strict de ses droits fondamentaux. Ils dénoncent un « acharnement politique » contraire aux principes démocratiques.

Cette arrestation intervient dans un climat politique tendu. La participation de figures d’opposition à des rencontres à l’étranger semble de plus en plus surveillée. L’affaire Seth Kikuni relance ainsi le débat sur la liberté d’action des opposants et le respect des droits humains en République Démocratique du Congo.

Bataille pour le « perchoir » : l’après-Kamerhe divise la majorité

KINSHASA – Vingt-cinq jours se sont écoulés depuis la chute de Vital Kamerhe, contraint de quitter la présidence de l’Assemblée nationale sous la pression de 262 députés. Un quart de siècle après sa démission, destinée à éviter une destitution humiliante, la bataille pour lui succéder au « perchoir » bat son plein, dévoilant les fractures et les ambitions au sein de la majorité présidentielle.

L’enjeu est de taille : qui dirigera la chambre basse du Parlement, institution clé dans l’équilibre des pouvoirs ? La question agite les couloirs de Palais du Peuple, où les stratégies se dessinent et les candidatures commencent à émerger, dans un suspense soigneusement entretenu.

L’UNC, affaiblie mais déterminée

Premier acteur de ce jeu d’échecs : l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe. Bien que son leader ait été contraint à la démission, le parti, toujours membre de la coalition de l’Union sacrée du président Félix Tshisekedi, ne compte pas abandonner la prestigieuse présidence sans combattre.

Officiellement, l’UNC n’a pas encore désigné de champion. Mais dans les cercles politiques, deux noms reviennent avec insistance. Le premier est celui d’Aimé Boji Sangara, ministre de l’Industrie et ancien ministre du Budget. Homme discret et bien introduit dans l’entourage du chef de l’État, il incarne la voie du consensus. Face à lui, Baudouin Mayo Mambeke, ancien vice-Premier ministre, a déjà officialisé ses ambitions. Il se présente comme le gardien de l’héritage de Kamerhe et fustige ceux qu’il juge moins loyaux.

L’UDPS, tenté par la reconquête

Mais la partie ne se jouera pas qu’à l’UNC. Au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel, des voix s’élèvent pour revendiquer le poste. Isaac Jean-Claude Tshilumbayi, président intérimaire de l’Assemblée et cadre de l’UDPS, a récemment rappelé une logique simple : « L’UDPS peut décider d’occuper la présidence de l’Assemblée nationale ». Selon lui, la règle non écrite de l’Union sacrée « veut que le parti qui compte le plus de députés prenne la présidence ».

D’autres noms circulent également, comme celui de Christophe Mboso, 83 ans, poussé par ses partisans qui mettent en avant sa fidélité indéfectible à Tshisekedi. Les députés « pétitionnaires », à l’origine de la chute de Kamerhe, pourraient aussi présenter leur propre candidat.

Tshisekedi, l’arbitre suprême

Dans cette foire d’empoigne, un homme aura le dernier mot : le président de la République lui-même. Proches du pouvoir et analystes s’accordent sur un point : Félix Tshisekedi, en sa qualité « d’autorité morale » de l’Union sacrée, sera l’arbitre final.

Sa décision, attendue dans les prochains jours, devra trancher sur la base de plusieurs critères : la représentation régionale pour assurer un équilibre géopolitique, la fidélité au chef de l’État, et la nécessité de préserver la cohésion de sa majorité. Alors que l’UNC tente de se relever et que l’UDPS est en position de force, le choix du locataire du palais de la Nation est plus qu’une simple nomination : c’est un acte politique qui définira les nouveaux équilibres du pouvoir à Kinshasa.

Vers une nouvelle prorogation de l’état de siège dans l’Est

Le gouvernement congolais a officiellement demandé au Parlement de prolonger l’état de siège dans l’Est du pays. Une requête présentée ce jeudi au Sénat qui souligne la persistance de l’insécurité dans ces régions.

KINSHASA – La procédure est devenue malheureusement familière. Ce jeudi 16 octobre 2025, dans la salle des conférences internationales du Palais du Peuple, le ministre d’État de la Justice, Guillaume Ngefa A. Andali, est venu plaider la cause d’une mesure d’exception : la prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.

Devant les sénateurs présidés par l’Honorable Sama Lukonde, le ministre a relayé la requête officielle du Président de la République, déjà appuyée lors du 72ᵉ Conseil des ministres. Il a justifié cette demande en rappelant les atrocités qui continuent de déchirer l’Est du pays, nécessitant le maintien de ce régime spécial.

« La partie Est du pays reste meurtrie par des atrocités qui ont nécessité la poursuite de cette mesure exceptionnelle », a déclaré le ministre Ngefa, soumettant aux sénateurs le projet de loi de prorogation.

En réponse, le Président du Sénat a adopté une posture à la fois collaborative et méthodique. Il a rassuré le ministre de la Justice quant à l’examen sérieux de cette demande, tout en insistant sur la nécessaire diligence parlementaire. La question sera d’abord examinée « en profondeur » par les commissions permanentes de la Défense et Sécurité et des Relations extérieures, avant un vote en séance plénière.

Cette démarche souligne la volonté affichée du gouvernement de consolider la paix et l’autorité de l’État dans des provinces en proie à une insécurité chronique. Elle témoigne aussi de la difficulté persistante à trouver une solution durable à la crise qui frappe cette région depuis des années, où l’état de siège semble être devenu la norme plutôt que l’exception.

L’État face à ses fantômes : la justice Congolaise en quête d’une arme absente

KINSHASA – Sous les hauts plafonds du Palais du Peuple, le silence se fait lourd, presque palpable. Ce mercredi de rentrée judiciaire, la solennité des robes écarlates et noires ne parvient pas à masquer le poids d’un constat accablant. D’une voix ferme, portée par l’écho des lieux, le procureur général Firmin Mvonde lance un assaut frontal contre un vide juridique qui paralyse la République : l’absence d’une infraction autonome pour l’enrichissement illicite.

Face aux plus hautes autorités judiciaires du pays, le magistrat transforme sa traditionnelle « mercuriale » en un réquisitoire implacable. Il dépeint l’enrichissement illicite non comme un délit technique, mais comme le symptôme flagrant, la manifestation ostentatoire d’un mal qui ronge les institutions. « Un accroissement injustifié du patrimoine d’un agent public par rapport à ses revenus légaux », martèle-t-il, définissant ainsi le contour d’un crime presque parfait, car si visible, et pourtant, si difficile à punir.

Le procès d’un vide législatif

Dans l’auditoire, ses paroles résonnent comme un aveu d’impuissance et un appel à la révolte. Sans ce texte spécifique, comment traquer ces fortunes qui jaillissent du néant ? Comment demander des comptes à ceux dont le train de vie défie toute logique salariale ? « L’intérêt de la répression de l’enrichissement illicite se trouve dans la gravité des faits commis », insiste-t-il, soulignant l’urgence d’une prise de conscience face à l’ampleur de ce fléau.

Mais Firmin Mvonde n’est pas qu’un procureur qui dénonce. C’est un stratège qui propose. Conscient des failles, il esquisse l’architecture d’une contre-offensive judiciaire. Il plaide pour la création d’un Corps de magistrats spécialisés, une unité d’élite capable de traquer les flux financiers opaques et les patrimoines inexplicables. Cette phalange, formée aux arcanes de la finance, serait l’embryon d’un futur « parquet financier », une arme lourde dans la guerre que mène l’État contre la délinquance économique.

Une justice en recomposition

Ce discours, puissant et rare, ne résonne pas dans le vide. Il s’inscrit dans u  n   n moment de tension et d’attentes, alors que la population exige toujours plus de transparence et de reddition des comptes. Le chef de l’État, Félix Tshisekedi, présent, écoute. La justice, par la voix de son procureur général, affirme sa volonté d’accompagner « les efforts du président pour l’établissement d’un État de droit ».

Dans l’ombre de ce combat contre l’enrichissement illicite, d’autres batailles se dessinent. Le bâtonnier national, Michel Shebele Makoma, monte à son tour à la tribune pour fustiger une autre entrave : la « procédure de la prise à partie », qu’il décrit comme un « véritable handicap », une « voie détournée pour faire annuler les décisions judiciaires ». Un autre front juridique s’ouvre, témoignant des multiples réformes nécessaires pour dépoussiérer l’appareil judiciaire.

Le premier président de la Cour, Élie Léon Kabeya, enfonce le clou en pointant du doigt une autre ombre au tableau : la profession d’avocat. Il évoque, sans détour, les « avocats corrupteurs » et ceux qui montent des « stratégies de dénonciation mensongère ». Son vœu ? Un réexamen en profondeur de la loi sur le barreau, pour retrouver les « vertus qui ne se négocient pas ».

Ce jour-là, au Palais du Peuple, la rentrée judiciaire a transcendé le simple rituel protocolaire. Elle est devenue le théâtre d’une introspection nationale. Firmin Mvonde, en brandissant l’étendard de la lutte contre l’enrichissement illicite, n’a pas seulement dénoncé une faille juridique. Il a mis en lumière le paradoxe d’une République qui voit ses fantômes, mais qui, privée de la bonne arme, ne peut encore les faire disparaître. Le chemin vers la rédemption judiciaire est long, mais le premier acte, celui de la parole, vient d’être franchi.

Coup d’État avorté en RDC : le procès explosif qui attend les Américains

WASHINGTON/KINSHASA – L’affaire Malanga prend une nouvelle tournure. Les Américains Marcel Malanga et Tyler Thompson, condamnés à mort en RDC puis graciés, devront finalement être jugés par la justice fédérale américaine. Leur procès, prévu pour avril 2026, s’annonce explosif.

Retour sur les faits. Dans la nuit du 19 mai 2024, un commando armé dirigé par Christian Malanga, père de Marcel, attaque le Palais de la Nation à Kinshasa. La scène, filmée en direct, montre des hommes décidés à renverser le pouvoir. La riposte des forces loyalistes est immédiate : Christian Malanga est abattu et plusieurs complices, dont trois ressortissants américains, sont arrêtés.

Parmi eux : Marcel Malanga, Tyler Thompson et Benjamin Zalman-Polun. Leur condamnation à mort par un tribunal militaire congolais en septembre 2024 choque l’opinion internationale.

Un procès sous tension et sous secret défense

En avril 2025, le président Félix Tshisekedi accorde une grâce présidentielle, commuant leur peine en prison à perpétuité. Ce geste diplomatique permet leur rapatriement aux États-Unis, où le ministère de la Justice lance immédiatement de nouvelles poursuites.

Les chefs d’accusation sont lourds :

  • complot pour fournir un soutien à une force rebelle,

  • complot pour utiliser des armes de destruction massive,

  • complot pour bombarder des bâtiments gouvernementaux,

  • complot pour tuer ou enlever des personnes à l’étranger.

Mais le dossier se distingue par sa dimension secrète. Des sources judiciaires confirment la présence de documents classifiés, susceptibles d’imposer des audiences à huis clos. Cette confidentialité rendra la défense particulièrement complexe, notamment pour l’accès aux preuves collectées en RDC.

Dans l’Utah, les familles de Marcel Malanga et Tyler Thompson affirment qu’ils ont été « manipulés » et « trompés » sur la nature réelle de leur mission. Cet argument pourrait devenir central lors du procès.

À mesure que s’approche avril 2026, une certitude se dessine : ce procès ne sera pas seulement judiciaire. Il révélera aussi les tensions diplomatiques entre Kinshasa et Washington, et lèvera peut-être le voile sur l’une des tentatives de déstabilisation les plus audacieuses de l’histoire récente de la RDC.

Procès Joseph Kabila: la Haute Cour militaire dresse un réquisitoire accablant

La lecture de l’arrêt a commencé. Dans le prétoire de la Haute Cour militaire de Kinshasa, chaque mot pèse comme une sentence. Joseph Kabila, l’ancien homme fort du Congo, est jugé par contumace, absent mais omniprésent dans les accusations qui s’accumulent contre lui. Le tribunal, dans sa lecture méthodique, épouse intégralement la thèse de l’accusation.

Le chef de guerre en costume présidentiel

Les révélations de la Cour dessinent le portrait terrifiant d’un président à double face. À Goma comme à Bukavu, loin des fastes du palais de la Nation, Joseph Kabila tenait de « véritables réunions d’état-major pour la conduite des hostilités ». L’image est forte : le commandant en chef des armées congolaises organisant, dans l’ombre, la rébellion qui saignait son propre pays.

Plus grave encore, la composition de la Cour affirme que l’ex-dirigeant effectuait des « inspections dans des centres d’instruction » des rebelles de l’AFC/M23. Une accusation qui le place au cœur même de la machine de guerre insurgée.

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Le jugement va plus loin, brossant une continuité insoupçonnée dans l’ombre des conflits congolais. Joseph Kabila, selon la Haute Cour militaire, « avait toujours été, bien qu’étant président de la RDC, le chef incontesté de tous les mouvements rebelles qu’a connu le pays depuis la rébellion de Mutebusi ». Une sentence qui réécrit quinze ans d’histoire congolaise.

Nationalité et biens : la prudence de la Cour

Face aux parties civiles qui ont présenté avec « témérité » l’ex-président comme « Rwandais », la Haute Cour militaire marque ses limites. Elle se déclare incompétente sur cette question épineuse, renvoyant les parties devant le gouvernement. « La haute cour militaire ne statuera que ‘sur la personne et les faits' », précise-t-elle, tout en notant que « le prévenu Joseph Kabila est de nationalité congolaise ».

Sur le front des biens, autre décision notable : la Cour n’autorise pas la mise sous séquestre des avoirs de l’ancien président. La raison est technique, mais significative : « Joseph Kabila est poursuivi pour des infractions qui ne prévoient pas la peine complémentaire de confiscation ».

Alors que la lecture de l’arrêt se poursuit, un pays retient son souffle. Chaque phrase prononcée dans l’enceinte judiciaire de Kinshasa construit non seulement le verdict d’un homme, mais aussi le jugement d’une époque. Entre les murs de la Haute Cour militaire, c’est toute l’histoire récente de la RDC qui passe en jugement.

Heure du Verdict : Joseph Kabila face à la Haute Cour Militaire

Tout est prêt ce mardi à la Haute Cour Militaire de Kinshasa. Dans l’enceinte judiciaire, l’air semble alourdi par le poids de l’histoire. Magistrats, avocats et parties civiles attendent l’heure du verdict. Il doit clore l’un des procès les plus graves depuis l’indépendance de la RDC en 1960 : celui de l’ancien président Joseph Kabila.

L’ex-chef de l’État, absent mais omniprésent, comparaît par contumace. Les chefs d’accusation résonnent comme un réquisitoire contre ses années de pouvoir : participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre l’humanité par le viol, apologie du terrorisme attribué à l’AFC-M23. Chaque mot pèse son poids de douleur et de sang.

Un procès historique aux enjeux colossaux

Ouvert en juillet 2025, ce procès déroule une page sombre de l’histoire congolaise. L’ancien président, au pouvoir de 2001 à 2019, vit aujourd’hui à l’étranger. Il est accusé de complicité avec le M23, soutenu par le Rwanda. Les charges sont lourdes : trahison, crimes de guerre, homicides, viols, actes de torture, jusqu’à l’occupation de Goma.

Le ministère public a été implacable. L’auditeur général Lucien-René Likulia a requis la peine de mort. Il a ajouté des peines cumulées pouvant atteindre trente-cinq ans de prison. Les provinces meurtries du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri réclament plus de trente milliards de dollars de réparations. Une somme astronomique qui illustre l’ampleur des préjudices.

Entre justice et symbolisme politique

Le chemin vers ce verdict a été tumultueux. En septembre, la Cour a rouvert partiellement l’instruction. Mais aucun nouveau témoin n’a été entendu pour des raisons sécuritaires. Les débats se sont crispés autour de la qualification des faits. Les parties civiles ont exigé une requalification de la trahison en espionnage. Ce point a ravivé les polémiques sur la nationalité de Kabila.

Depuis l’étranger, l’ancien président a dénoncé un procès « politique ». Début septembre, il a rejeté en bloc toutes les accusations. Selon lui, ces poursuites visent à écarter un acteur majeur et à permettre au régime actuel de « régner sans partage ».

Ce mardi 30 septembre, la justice congolaise s’apprête à écrire l’épilogue de cette affaire hors norme. Mais l’histoire ne sera peut-être pas uniquement judiciaire. Dans le prétoire, c’est tout un pays qui retient son souffle. Le verdict décidera du sort d’un ancien président, mais aussi de la capacité de la RDC à juger ses plus puissants.

Gombe sous tension : le cri d’alarme du ministère de la Justice

Ce mardi, l’enceinte du ministère de la Justice, habituellement temple du droit et de l’ordre, s’est transformée en théâtre de colère. Dans la commune huppée de la Gombe, au nord de Kinshasa, des manifestants ont bloqué l’accès au bâtiment officiel, créant des incidents qui ont rompu le calme matinal. Face à eux, un homme seul, portant la voix de la raison : Booto Lolimba, secrétaire général du ministère.

Son message, lancé avec une fermeté teintée d’inquiétude, résonnait comme un avertissement : « Ne vous laissez pas instrumentaliser ». Dans sa allocution aux agents en colère, il a décelé les fils invisibles d’une manipulation. « Nous savons ce qui se passe. Est-ce que tout le monde ici est agent de la Justice ? » Cette question, posée avec une perspicacité troublante, levait un coin du voile sur une réalité plus complexe qu’une simple révolte syndicale.

La révolte et les manipulateurs

Le tableau peint par les autorités est celui d’une colère légitime détournée. La revendication des primes, reconnue comme « légale » par un conseiller du ministre requérant l’anonymat, aurait servi de prétexte à des actions orchestrées par des individus extérieurs. Ces derniers, selon les sources internes, tireraient profit du désordre administratif, transformant une demande sociale en outil de déstabilisation.

« J’ai appris que, même au niveau de l’intersyndicale, il y a des remous par rapport à ce que vous faites », a précisé M. Lolimba, suggérant que la base avait dépassé ses représentants officiels. Ces mots trahissent une fracture au sein même du corps professionnel, où la légitimité de l’action est mise en doute.

Le difficile équilibre entre revendication et dérive

Le conseiller ministériel a tenté de rassurer : « on attend l’autorisation de payement par les finances ». Mais cette promesse administrative semble être arrivée trop tard pour calmer les esprits échauffés. Pourtant, comme le rappelle le secrétaire général, aucune revendication, aussi justifiée soit-elle, ne peut justifier le blocage d’une institution aussi cruciale que le ministère de la Justice.

L’appel au sens des responsabilités et au respect du code de conduite des agents publics prend, dans ce contexte, une résonance particulière. Il s’agit ni plus ni moins de défendre l’intégrité de l’État contre ceux qui voudraient utiliser ses serviteurs pour l’affaiblir.

Alors que la tension retombe difficilement dans la Gombe, une question persiste : comment protéger le droit de revendication sans tomber dans le piège de la manipulation ? La réponse déterminera non seulement l’avenir des agents du ministère, mais aussi la crédibilité de toute l’administration congolaise.

Kinshasa accueille le 9ᵉ Forum africain sur la justice transitionnelle

Ce mardi 30 septembre 2025, la capitale congolaise s’animera au rythme de débats qui traversent tout le continent africain. La 9ᵉ édition du Forum africain sur la justice transitionnelle s’ouvre autour du thème : « L’état de la justice transitionnelle en Afrique : Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ».

Sous le haut patronage du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, et organisée par la Commission de l’Union africaine en partenariat avec l’Union européenne, le FONAREV et plusieurs autres institutions, cette rencontre ambitieuse rassemble des représentants d’institutions publiques, des diplomates, des experts et des acteurs de la société civile venus de tout le continent.

Vérité, réparation et réconciliation au cœur des débats

Pendant trois jours, Kinshasa sera le théâtre d’échanges sur des questions cruciales : comment garantir la vérité, promouvoir la réconciliation, assurer des réparations efficaces et réformer les institutions pour consolider la justice transitionnelle en Afrique ?

Pour la RDC, accueillir ce forum continental représente une opportunité stratégique : partager ses expériences, mettre en valeur son engagement dans la promotion de la paix, de la justice et des droits humains, et renforcer sa place sur l’échiquier africain.

Une ouverture solennelle et des panels riches en échanges

La journée du 30 septembre est consacrée à l’ouverture officielle, avec la présence du président Tshisekedi. Les 1er et 2 octobre, les travaux se poursuivront en panels thématiques, permettant aux participants d’élaborer des recommandations concrètes et ambitieuses pour le continent.

Depuis sa première édition en 2017, le Forum africain sur la justice transitionnelle s’est imposé comme un rendez-vous incontournable. L’an dernier, la 8ᵉ édition s’était tenue aux îles Maurice, renforçant le rôle de ces assises comme plateforme de dialogue et de construction d’un cadre de justice continentale partagé.

Procès Kabila : verdict attendu ce mardi dans un procès historique

L’heure du jugement a sonné. La Haute cour militaire rendra son verdict ce mardi 30 septembre dans le procès historique de l’ancien président Joseph Kabila. Cet épilogue, inédit depuis l’indépendance de la RDC en 1960, s’est tenu en l’absence de l’accusé, installé à l’étranger depuis plus de deux ans.

Au pouvoir de 2001 à 2019, Kabila fait face à une liste lourde d’accusations : participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide intentionnel, trahison, apologie de crimes de guerre, viol, torture et occupation de la ville de Goma.

Complicité avec le M23 et enjeux explosifs

Le parquet militaire, représenté par Lucien-René Likulia, a placé au cœur du dossier la complicité présumée de Kabila avec le M23, groupe rebelle soutenu par le Rwanda. Il a requis la peine de mort pour les crimes de guerre et la trahison, ainsi que 35 ans de prison cumulés pour complot et apologie.

Les provinces meurtries de l’Est, parties civiles au procès, ont réclamé plus de 30 milliards de dollars de réparations pour les pertes humaines et matérielles.

Les débats se sont révélés houleux. En septembre, la Cour a rouvert l’instruction afin de requalifier certains faits en « espionnage » et de convoquer de nouveaux témoins sur les financements présumés du M23 via des comptes liés à l’ancien président. La question de la nationalité de Kabila est aussi revenue, ravivant les polémiques sur ses origines et ses liens avec Corneille Nangaa, chef de l’AFC/M23.

Le 19 septembre, malgré l’absence de témoins clés pour raisons sécuritaires, la Cour s’estime « suffisamment éclairée » et a mis l’affaire en délibéré.

Un verdict qui marquera l’histoire de la RDC

Ce mardi, la Haute cour militaire tranchera. Soit elle condamne un ancien président pour crimes de guerre et trahison, soit elle blanchit un homme accusé des pires crimes. Dans les deux cas, la décision bouleversera l’histoire judiciaire et politique de la RDC.

Le pays sortira marqué par ce procès, qui a déjà divisé l’opinion publique et fragilisé les fondements de l’État.

Sarkozy condamné à 5 ans de prison : Un verdict historique et une incarcération imminente

L’histoire judiciaire de la Ve République bascule. Jeudi, le tribunal de Paris a condamné l’ancien président Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison pour « association de malfaiteurs » dans le dossier du financement libyen présumé de sa campagne de 2007. Pour la première fois, un ex-chef d’État français va être incarcéré avant l’épuisement des voies de recours, sur la base d’un mandat de dépôt différé avec exécution provisoire.

Visage marqué par plus de dix ans de procédures, Nicolas Sarkozy a affiché une « colère froide » et annoncé son intention de faire appel. Il a déclaré à la presse : « Si on veut absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison. Mais la tête haute. »

Le tribunal a reconnu l’absence de preuves d’un financement effectif par des fonds libyens, mais a estimé que l’ancien président avait laissé ses proches solliciter le régime de Kadhafi pour obtenir un soutien financier. Cette « préparation » suffit à caractériser le délit d’association de malfaiteurs.

Claude Guéant et Brice Hortefeux également condamnés

L’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant a écopé de six ans de prison pour association de malfaiteurs, corruption passive et faux. Brice Hortefeux a reçu deux ans de prison, tandis qu’Eric Woerth, trésorier de la campagne, a été relaxé. La récente mort au Liban de Ziad Takieddine, intermédiaire clé de l’affaire, a compliqué les débats mais n’a pas atténué la sévérité du verdict.

Dans l’heure suivant le verdict, l’épouse de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni, a publié un message de soutien sur les réseaux sociaux avec les hashtags #LoveIsTheAnswer et #HateWillNotWin.

À 70 ans, Nicolas Sarkozy sera convoqué dans un mois par le parquet pour connaître sa date d’incarcération. Son appel ne suspendra pas la mesure.

Cette condamnation clôt un chapitre judiciaire vieux de plus de dix ans, mais ouvre une période inédite : un ancien président de la République française dormira derrière les barreaux. Un séisme institutionnel dont les répercussions se font déjà sentir bien au-delà des prétoires.

Procès Kabila : la Haute cour militaire se réserve pour délibérer sur les crimes de guerre et la nationalité de l’ex-président

L’heure du verdict approche, mais pas encore celle de la sentence. Vendredi, la Haute cour militaire de la RDC a mis en délibéré l’affaire historique opposant le parquet général et les parties civiles – les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri – à l’ancien président Joseph Kabila. Jugé pour participation à un mouvement insurrectionnel, crime de guerre et crime contre l’humanité, l’ex-chef de l’État devra attendre que la cour rende sa décision « dans le délai légal », a annoncé le premier président Joseph Mutombo.

Les derniers débats, avant que la cour ne se retire, ont été tendus et ont ravivé une question ultrasensible : celle de la nationalité congolaise de l’accusé. Me Jean Marie Kabengela, avocat des parties civiles, a assuré que la dénégation de nationalité invoquée contre Kabila « n’est pas une invention des avocats de la République », mais s’appuie sur des déclarations publiques de personnalités politiques et intellectuelles congolaises.

La nationalité, un enjeu central et symbolique

L’avocat a cité nommément plusieurs figures qui ont, selon lui, ouvertement douté de la nationalité congolaise de Kabila : le professeur Ngoy Mukena, Moïse Katumbi, Willy Mishiki, Vital Kamerhe, Honoré Ngwanda, Jean-Pierre Bemba – ce dernier lors d’une déclaration sur Top Congo FM en juin 2025 –, ainsi que l’écrivain Va Lengi Ngemi. Autant de nêmes qui pèsent lourd dans le débat public congolais.

« Il n’y a pas à douter que Kabila est Rwandais et qu’il est venu en RDC en tant qu’espion », a soutenu Me Kabengela, reprenant une thèse largement répandue dans certains milieux politiques et sur les réseaux sociaux, mais toujours vivement contestée par les soutiens de l’ancien président.

Un procès aux ramifications politiques profondes

Au-delà de la question de la nationalité, le procès de Joseph Kabila représente un moment sans précédent dans l’histoire judiciaire de la RDC. Jamais un ancien chef de l’État n’avait été traduit devant une cour pour des charges aussi graves : participation à un mouvement insurrectionnel, crime de guerre et crime contre l’humanité – des accusations liées à l’instabilité persistante dans l’Est du pays.

La décision de la Haute cour militaire, lorsqu’elle sera rendue, aura donc une portée bien au-delà du seul dossier juridique. Elle pourrait réécrire les règles de la responsabilité politique et judiciaire des dirigeants en RDC, et marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité.

Délibéré sous haute tension

La cour s’est dit « suffisamment éclairée » pour rendre sa décision. Mais dans un climat politique already surchauffé, chaque mot du verdict sera disséqué, analysé, et instrumentalisé.

Joseph Kabila, qui a toujours nié les accusations et dénoncé une justice aux ordres, attend désormais son sort. Ses partisans crient déjà à la persécution politique ; ses accusateurs, eux, espèrent que ce procès fera enfin lumière sur les années de violence et d’instabilité qui ont marqué la fin de son règne.

Une chose est sûre : quel que soit le verdict, il ne laissera personne indifférent. Et il écrira une nouvelle page – judiciaire, politique et historique – de la jeune démocratie congolaise.

Le procès Kabila reporté, l’État prépare son offensive juridique

Dans les couloirs sombres de la Haute Cour militaire de Kinshasa, un ajournement qui en dit long. Le procès historique opposant la République démocratique du Congo à son ancien président, Joseph Kabila, vient de connaître un rebondissement stratégique. Reportée au 19 septembre prochain, l’affaire prend une nouvelle dimension alors que l’État peaufine une accusation d’une ampleur inédite.

Un report chargé de sens

Le renvoi de l’audience n’est pas un simple délai procédural. Il révèle la complexité d’un dossier où s’empilent les chefs d’accusation : financement du terrorisme, crimes contre l’humanité, trahison. Derrière ce report se cache une préparation minutieuse. La partie civile, menée par Maître Richard Bondo, entend dévoiler des éléments nouveaux sur la « véritable identification » de l’accusé, selon une formule qui laisse présager des révélations substantielles.

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Dans l’atmosphère feutrée du palais de justice, les avocats de l’État affûtent leurs arguments. Leurs requêtes dessinent les contours d’une offensive juridique sans précédent : production de preuves inédites, réévaluation du préjudice, et cette demande vertigineuse de réparations portée à 30 milliards USD. Une somme qui dépasse l’entendement et qui symbolise l’ampleur des souffrances infligées à la nation.

L’architecture d’une accusation historique

Les charges retenues composent une litanie des violences congolaises. Participation à un mouvement insurrectionnel, homicide intentionnel, occupation de Goma – chaque accusation renvoie à des pages sombres de l’histoire récente du pays. L’ajout du financement du terrorisme ouvre une dimension nouvelle, potentially reliée aux conflits qui ensanglantent l’Est de la RDC.

Maître Jean-Marc Kabengela Ilunga, autre figure de proue de l’accusation, précise la stratégie : « Il s’agit de présenter des informations permettant une réévaluation complète du préjudice ». Les avocats sollicitent également « une remise en question pour exploiter pleinement les données chiffrées » en leur possession. Autant d’indices qui laissent entrevoir une documentation substantielle.

Les enjeux d’un procès fondateur

Ce report stratégique intervient à un moment clé de la transition justice congolaise. Le procès Kabila dépasse la personne de l’ancien président pour incarner les aspirations judiciaires de toute une nation. Entre les murs de la Haute Cour militaire se joue une partie dont les implications politiques et historiques échappent au seul cadre juridique.

Le 19 septembre prochain, lorsque la justice militaire reprendra le fil de cette affaire exceptionnelle, c’est peut-être une nouvelle page de l’histoire congolaise qui s’écrira. Dans l’intervalle, le suspens reste entier sur la nature des preuves que l’État s’apprête à produire, et sur la capacité de la justice à rendre une décision à la hauteur des attentes d’un peuple meurtri.

Procès Joseph Kabila : la partie civile exige la réouverture des débats et 30 milliards USD de réparations

Alors que le verdict du procès Joseph Kabila était attendu ce vendredi 12 septembre 2025, un nouveau rebondissement a marqué l’audience à la Haute Cour militaire de Kinshasa. Les avocats de la partie civile, représentant la République Démocratique du Congo, ont introduit une requête visant la réouverture des débats.

Selon Maître Richard Bondo, président du collectif, de nouveaux éléments justifient cette démarche, notamment la volonté de faire entendre d’autres témoins et de démontrer, preuves à l’appui, les canaux financiers par lesquels Joseph Kabila aurait financé le mouvement terroriste AFC/M23. La partie civile souhaite également faire passer le montant des dommages et intérêts réclamés de 24 milliards à 30 milliards de dollars.

De son côté, Maître Jean-Marc Kabengela Ilunga a insisté sur la nécessité de requalifier l’infraction de trahison en espionnage, arguant que l’ancien président aurait utilisé une fausse identité pendant 18 ans.

L’Auditeur général des Forces armées de la RDC n’a pas émis d’objection à cette réouverture des débats, considérant l’existence de nouveaux éléments. La Haute Cour militaire a donc suspendu l’audience et se prononcera ultérieurement sur cette requête.

Depuis l’ouverture du procès, Joseph Kabila n’a jamais comparu, son défaut ayant été acté. L’ancien chef de l’État est poursuivi pour des accusations lourdes : participation à un mouvement insurrectionnel, complot, apologie du terrorisme, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide volontaire, viol, torture, déportation et occupation forcée de Goma.

Pour ses partisans, dont le PPRD de Ramazani Shadary, il ne s’agit que d’une « mise en scène » politique visant à neutraliser un opposant influent. Mais pour d’autres, cette procédure marque un tournant dans la lutte contre l’impunité en RDC.

Rawbank transfère 20 millions USD au ministère de la Justice : l’affaire Constant Mutamba relancée

L’instruction devient réalité. Dans un courrier officiel daté du 5 septembre et reçu ce lundi 9 septembre, la banque commerciale Rawbank a confirmé avoir exécuté l’extourne de 19,9 millions de dollars américains vers un compte du ministère de la Justice. Une opération financière d’envergure, réalisée sur réquisition du Parquet général près la Cour de cassation, qui marque un tournant concret dans l’épineuse affaire de détournement ayant impliqué l’ancien ministre Constant Mutamba.

Le mécanisme, décrit avec une précision comptable, est sans équivoque : la somme a été débitée du compte de la société Zion Construction (N° 01145175001-47/USD) pour être créditée sur le compte intitulé « Ministère de la Justice V/C FRIVAO » (N° 05101-01024845401-28/USD). Les responsables de Rawbank, Gracia Subila et Sandrine Dia, ont joint la pièce comptable en bonne et due forme, garantissant ainsi la pleine traçabilité de l’opération.

Une réquisition judiciaire exécutée sans délai

Cette manœuvre s’inscrit dans le strict cadre de la réquisition N°3080/RMP V/0221/PGCCAS/WB/VON/KAL/2025, émise par le parquet dirigé par le procureur général Firmin Mvonde Mambu. Elle démontre la détermination des autorités judiciaires à suivre et sécuriser les mouvements financiers sensibles, notamment ceux liés à des fonds publics préalablement détournés.

L’ombre de l’affaire Mutamba et de la prison fantôme de Kisangani

Ce rapatriement massif de fonds n’est pas anodin. Il intervient moins d’une semaine après la condamnation définitive de l’ex-ministre de la Justice Constant Mutamba à trois ans de travaux forcés pour le détournement de cette même somme — initialement allouée à la construction d’une prison à Kisangani.

Si le procureur général avait requis dix ans de travaux forcés, la Cour a retenu que Mutamba avait agi « avec l’intention d’enrichir frauduleusement la société Zion Construction », sans preuve formelle d’un enrichissement personnel direct. Un verdict qui avait suscité des tensions et des accusations de partialité, jusqu’à perturber le déroulement des audiences.

Rawbank, acteur d’une transparence forcée

Par cette confirmation écrite, Rawbank, établissement agréé depuis l’an 2000, réaffirme sa collaboration avec la justice congolaise et son rôle dans l’assainissement financier du pays. Elle valide une procédure qui dépasse la simple exécution bancaire pour incarner un signal fort dans la lutte contre la corruption.

La boucle est donc bouclée, du moins sur le plan financier : les 19,9 millions de dollars sont officiellement revenus dans les caisses de l’État. Reste à savoir si ce retour marquera un vrai tournant dans la gestion des deniers publics ou s’il ne sera qu’un épisode isolé dans le long combat pour la transparence en RDC.

Makala ouvre sa cellule spéciale pour Constant Mutamba

La chute est vertigineuse. Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice et figure de l’opposition, connaîtra désormais les murs de la prison centrale de Makala. Selon des sources concordantes, l’administration pénitentiaire a aménagé une cellule spéciale pour y accueillir celui qui fut le gardien des lois congolaises, condamné pour en avoir trahi l’essence même.

La Cour de cassation avait pourtant été claire : trois ans de travaux forcés et cinq ans d’interdiction d’exercer toute fonction publique pour le détournement d’environ 19 millions de dollars. Une somme colossale, destinée à ériger les murs d’une nouvelle prison à Kisangani, qui a fondu dans l’air chaud des comptes opaques, laissant le projet en suspens et la justice humiliée.

De la résidence surveillée aux geôles de Makala

La rumeur insistante d’une peine initiale purgée en résidence surveillée n’a jamais été officialisée. Elle a pourtant circulé, alimentant les conversations dans les salons feutrés de la capitale et les rues bruyantes de Kinshasa. Aujourd’hui, ce flou s’évapore comme une illusion. Le retournement est saisissant : Mutamba n’échappera pas à l’incarcération.

La décision de l’administration pénitentiaire de lui aménager une cellule ad hoc au sein de la redoutable prison de Makala sonne comme un coup de tonnerre. S’agit-il d’un simple ajustement logistique ? D’une réponse à une pression de l’opinion publique, lassée de voir les puissants contourner l’épreuve de la détention ? La polémique enfle, aussi brûlante que le soleil sur les toits de tôle de la prison.

L’égalité devant la loi : un principe à l’épreuve des faits

Ce revirement place les autorités face à leurs contradictions. Il ravive le débat, toujours brûlant, sur l’égalité de traitement devant la justice congolaise. La question fuse, lancinante : un condamné lambda bénéficierait-il des mêmes attentions ? Verrait-on, pour lui, les portes d’une cellule spéciale s’ouvrir avec autant de célérité ?

La sanction de Mutamba était censée incarner un message fort : celui de l’État de droit, impartial et inflexible. La manière dont elle est exécutée – ou ajustée – écrit maintenant un autre récit, plus complexe, plus trouble. Celui d’une justice qui semble parfois ployer sous le poids des enjeux politiques et de l’opinion.

L’affaire Mutamba dépasse désormais le simple fait judiciaire. Elle est devenue le symbole des tensions qui traversent la société congolaise, tiraillée entre son aspiration à une justice égale pour tous et la réalité souvent cruelle de ses équilibres politiques. Les portes de Makala se sont refermées sur l’ancien ministre. Reste à savoir si elles enferment aussi l’espoir d’une justice véritablement blindée contre tous les privilèges.

Procès Joseph Kabila : la RDC suspendue au verdict historique de la Haute Cour militaire

L’heure du verdict a sonné. Ce vendredi 12 septembre, à 9 heures précises, dans l’enceinte du Nouveau Palais de Justice de Kinshasa/Gombe, la Haute Cour militaire s’apprête à écrire l’une des pages judiciaires les plus lourdes de l’histoire de la République démocratique du Congo. Joseph Kabila Kabange, ancien président et sénateur à vie, attend que la justice se prononce sur son sort.

Face à lui, l’Auditeur général et une coalition de parties civiles – l’État congolais, trois provinces meurtries et plusieurs ONG – requièrent la peine capitale. Les accusations pèsent lourd : participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide volontaire, trahison, viol, torture, déportation. La liste, terrifiante, place l’ex-chef de l’État dans la peau d’un accusé assimilé à ceux qui ont plongé le pays dans le chaos.

Une justice sous tension

L’instruction de ce dossier, référencé RP N°051/25, a été minutieuse et implacable. Elle a culminé en mai par un vote historique : 88 sénateurs contre 5 ont levé l’immunité parlementaire de Kabila. Pour la première fois, une brèche s’ouvrait dans le mur d’impunité qui a longtemps protégé les puissants.

À la barre, le général Lucien-René Likulia Bakumi, auditeur général, a requis la condamnation de Kabila pour son implication présumée dans les activités de l’AFC/M23. Ce groupe rebelle a pris Goma et Bukavu lors d’une offensive éclair, mettant l’Est du pays à genoux. Le ministère public a suivi, réclamant la peine suprême. Toutefois, une éventuelle condamnation resterait symbolique : aucun condamné n’a été exécuté depuis la levée du moratoire sur la peine de mort en 2024.

Défense et bataille politique

Du côté de la défense, le ton est radicalement différent. Dans une tribune publiée par Jeune Afrique, Joseph Kabila a dénoncé une procédure illégale et un procès politique visant à « faire taire l’opposition ». Il accuse le pouvoir d’orchestrer une chasse aux sorcières dans l’armée et de multiplier les arrestations arbitraires. Selon lui, cette machine judiciaire n’est qu’un instrument aux mains du régime actuel.

Son procès, ouvert en juillet, dépasse donc largement son cas personnel. Il oppose deux récits : celui d’un État qui veut tourner la page de l’impunité et celui d’un ancien président qui se présente comme un martyr d’une justice instrumentalisée.

Un verdict explosif

Le contexte national aggrave encore la tension. Malgré l’accord de paix signé à Washington le 27 juin 2025, qui prévoyait le retrait des troupes rwandaises et l’intégration du M23, les combats continuent. L’Est du pays reste une poudrière, et ce verdict, quel qu’il soit, pourrait y jeter une allumette.

Une condamnation à mort risquerait de galvaniser les partisans de Kabila et d’exacerber les tensions. À l’inverse, une peine plus clémente, bien que peu probable, serait perçue comme une incroyable indulgence au regard de la gravité des accusations.

Vendredi, à 9h00, le colonel greffier Benteke Boluwa Marie Josée lira la décision. Le silence tombera alors, lourd de sens, dans la salle d’audience comme dans tout le pays. Plus qu’un jugement individuel, il s’agira d’un test pour la capacité du Congo à affronter ses propres démons.

Joseph Kabila : entre trahison et manipulation – La tribune qui secoue Kinshasa

L’offensive est frontale, argumentée, et vise le cœur même du pouvoir. Ce mardi 2 septembre 2025, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a vivement répliqué aux accusations de « trahison » et de « crimes contre l’humanité ». Il a choisi une tribune pour publier sa réponse cinglante.

Pour le leader du Front Commun pour le Congo (FCC), cette procédure judiciaire ne représente qu’une machination politique. Selon lui, elle vise à museler l’opposition et à masquer les défaillances du régime en place. « Les fausses accusations de trahison à mon encontre ne servent qu’à détourner l’attention des nombreux cas de corruption, de mauvaise gouvernance, de tribalisme et de népotisme », a-t-il asséné. Il pointe du doigt ce qu’il nomme un « pillage systémique » des ressources du Katanga par l’entourage présidentiel.

Une justice à deux vitesses

Kabila ne se contente pas de nier les charges retenues contre lui, comme son soutien présumé à la rébellion M23. Il retourne l’accusation. Il estime que ce procès s’inscrit dans une logique plus large d’élimination politique et de répression judiciaire. « Au cours des quatre dernières années, près de soixante officiers supérieurs de l’armée et de la police ont été arrêtés et détenus sans procès. Certains sont morts en prison », affirme-t-il. Il dépeint ainsi un régime autoritaire où la torture et l’absence de soins médicaux seraient monnaie courante.

L’ancien chef de l’État souligne un paradoxe. Lui, sénateur à vie, est traduit en justice. Pourtant, des généraux et officiers loyalistes échapperaient à tout scrutin pour des actes autrement plus concrets et meurtriers. « Ces hommes, qui ont consacré leur vie à la défense de la Nation, sont désormais étiquetés comme conspirateurs », dénonce-t-il. Cette phrase fait allusion aux récentes arrestations visant des militaires pourtant proches du pouvoir actuel.

Avertissement et mise en garde

La tribune dépasse la simple défense personnelle. Kabila y esquisse une véritable charge géopolitique. Il avertit que les « conséquences dramatiques » de ces « politiques mal avisées » engageront la « seule responsabilité du régime en place ». Ce message s’adresse aux partenaires internationaux du Congo et aux acteurs régionaux, dans une zone où la stabilité reste fragile.

En filigrane, une question centrale émerge : ce procès est-il celui d’un homme, ou celui d’un équilibre politique national ? Joseph Kabila, acteur incontournable de la vie congolaise depuis plus de vingt ans, place délibérément son sort personnel dans une narration plus large. Celle-ci décrit une démocratie congolaise sous pression, où l’on instrumentaliserait la justice pour garantir l’hégémonie d’un clan.

Alors que la Haute Cour militaire examine des charges pouvant mener à la peine capitale, la tribune de Kabila n’est pas seulement un plaidoyer pro domo. Ce coup de force médiatique tente de reprendre le contrôle du récit national. Reste à savoir si les mots suffiront à infléchir une machine judiciaire déjà en marche. Ils pourraient aussi n’être que les prémisses d’une nouvelle escalade politique.

Trois ans de travaux forcés pour Constant Mutamba, un verdict qui secoue Kinshasa

La tension était palpable, ce mardi 2 septembre, aux abords de la Cour de cassation. Après une nuit d’agitation et un report d’audience qui avait jeté de l’huire sur le feu, la haute juridiction a finalement rendu son arrêt. L’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, a été condamné à trois ans de travaux forcés pour le détournement de 19 millions de dollars américains destinés à la construction d’une prison à Kisangani.

Une peine lourde de conséquences, mais bien en deçà des dix ans requis par le ministère public, créant un choc dans l’opinion entre ceux qui y voient une clémence calculée et d’autres, une justice qui passe.

La capitale sous pression

Dès la nuit de lundi à mardi, Kinshasa avait montré les dents. Vers trois heures du matin, la police est intervenue pour disperser des dizaines de partisans de l’ancien Garde des sceaux qui veillaient devant sa résidence à Ngaliema, manifestant leur soutien. Au petit matin, le périmètre autour de sa maison était quadrillé par les forces de l’ordre, prêtes à toute éventualité.

Le dispositif sécuritaire n’a fait que se renforcer à l’approche de l’audience. Un convoi impressionnant, composé d’un véhicule blindé de l’armée et escorté par des militaires lourdement armés, a traversé la capitale pour conduire l’ancien ministre au tribunal. Un spectacle rare qui a attiré tous les regards et souligné la gravité du moment.

Un verdict et une chute

Dans la salle d’audience, l’attente était insoutenable. Après l’avoir initialement reporté au lundi 1er septembre, la Cour de cassation a finalement livré son verdict ce mardi.

Outre la peine principale de trois ans de travaux forcés, la Cour a prononcé une série de sanctions complémentaires cinglantes : une interdiction de cinq ans d’accéder à toute fonction publique, la privation du droit de vote et d’éligibilité, et l’obligation de restituer les 19 millions de dollars détournés. La justice a également été inflexible sur un point : suppression du droit à la libération conditionnelle et à la réhabilitation.

Entre soulagement et interrogations

Si la condamnation acte la culpabilité de l’ancien ministre d’État, la peine prononcée, trois ans contre dix requis, laisse planer le doute. Pour les partisans de Mutamba, qui dénonçaient un « procès politique », ce verdict pourrait être perçu comme une demi-victoire. Pour les observateurs, il marque peut-être la fin d’un long feuilleton judiciaire, mais ouvre un nouveau chapitre, celui de l’exécution de la peine et de la restitution des fonds.

L’annonce du verdict a été accueillie dans un silence relatif, la ville semblant retenir son souffle, encore sous le choc des manifestations de la veille et de l’impressionnant déploiement militaire.

Alors que Constant Mutamba a été immédiatement placé sous mandat de dépôt, une question persiste :
cette sentence, ferme dans son principe mais clémente dans sa durée, apaisera-t-elle la rue ou attisera-t-elle davantage la colère ?

Pour ses partisans, ce verdict illustre moins une victoire contre l’impunité qu’un cynisme politique : le sacrifice d’un homme pour donner le change, tandis que d’autres détournent encore dans l’ombre.

La page judiciaire est tournée, mais le livre politique reste grand ouvert. Et dans ses prochains chapitres, une question centrale hantera le récit : Mutamba a-t-il été condamné pour avoir détourné des fonds, ou pour être tombé en disgrâce ?
Le procès de l’ancien ministre est clos, celui de la crédibilité d’un système accusé de justice sélective, lui, ne fait que commencer.

Constant Mutamba placé en résidence surveillée avant le verdict historique à Kinshasa

L’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, est désormais en résidence surveillée. Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a pris cette décision pour garantir sa comparution à l’audience prévue ce mardi 2 septembre 2025.

Le mandat de dépôt, signé par le procureur et dont une copie est parvenue à notre rédaction, indique que Mutamba doit rester à son domicile, au quartier des Anciens Combattants, numéro J25, dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa. Les autorités peuvent également désigner un autre lieu si nécessaire.

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Dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 septembre, la Police nationale congolaise, soutenue par des militaires, a dispersé plusieurs dizaines de militants qui gardaient la résidence. Cette opération visait à exécuter le mandat de dépôt et à sécuriser le site.

Selon l’article 68 du Code de procédure pénale, le mandat oblige le maintien de Mutamba en résidence surveillée pour garantir sa comparution. Le Commandant provincial de la Police et tous les agents de la force publique doivent veiller à son respect.

Cette décision concerne l’affaire de détournement de fonds publics, pour laquelle le parquet avait requis dix ans de prison. Le verdict de ce mardi pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo.

Procès Constant Mutamba : verdict attendu sous haute sécurité à Kinshasa

À Kinshasa, l’attente est tendue autour du procès Constant Mutamba. Depuis la nuit de lundi à mardi, les forces de l’ordre quadrillent la résidence de l’ancien ministre de la Justice après avoir dispersé plusieurs dizaines de partisans qui s’y étaient rassemblés pour lui témoigner leur soutien.

Ce mardi, la Cour de cassation rend son verdict dans l’affaire qui oppose le parquet général à Constant Mutamba, jugé pour le détournement de 19 millions de dollars américains destinés à la construction d’une prison à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo.

Le parquet a requis dix ans de prison contre l’ex-Garde des sceaux, un verdict qui pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo.

Devant la Cour de cassation, située dans le nord de la capitale, un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé pour prévenir tout débordement alors que partisans et opposants du prévenu suivent de près l’issue de ce procès très médiatisé.

Procès Constant Mutamba : la Cour de cassation rendra son arrêt le 2 septembre

L’ultime étape du procès Constant Mutamba approche. La Cour de cassation rendra son arrêt ce mardi 2 septembre 2025 dans l’affaire opposant le ministère public à l’ancien ministre de la Justice, poursuivi pour le détournement présumé de 19,9 millions USD destinés à la construction d’une prison moderne à Kisangani.

Dans un communiqué, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a invité la population à la retenue et au respect strict des lois de la République le jour du prononcé. Tout attroupement autour de la Cour visant à troubler l’ordre public sera passible de poursuites pénales.

Le CSM a également rappelé que ce dossier « n’est ni particulier, ni spécial » par rapport aux affaires déjà jugées par la même juridiction, dénonçant les tentatives de certains partisans de le politiser via des messages et vidéos diffusés sur les réseaux sociaux.

Pour mémoire, le ministère public a requis :

  • 10 ans de travaux forcés,

  • 10 ans d’inéligibilité,

  • l’exclusion définitive des fonctions publiques,

  • et la privation du droit à la libération conditionnelle.

L’ancien ministre continue de plaider non coupable, dénonçant un « complot politique » visant à l’écarter de la scène nationale. La décision de la Cour de cassation est désormais attendue avec une grande attention à Kinshasa.

Procès Constant Mutamba : Un verdict attendu qui n’est jamais tombé

Ce mercredi 27 août, l’ambiance était électrique à la Cour de cassation de Kinshasa, où devait être prononcé le verdict dans le procès Constant Mutamba, poursuivi pour tentative de détournement de 19 millions USD destinés à la construction d’une prison à Kisangani.

Un imposant dispositif sécuritaire a été déployé dans la commune de Gombe. À l’intérieur, avocats, proches du prévenu et curieux attendaient la décision des juges. À l’extérieur, des dizaines de policiers assuraient la sécurité, alors que la veille, le parquet général avait interdit toute manifestation en faveur de l’ancien ministre de la Justice.

Le ministère public avait requis une peine lourde :

  • 10 ans de travaux forcés,

  • 10 ans d’inéligibilité,

  • exclusion définitive des fonctions publiques,

  • privation du droit à la libération conditionnelle.

De son côté, Constant Mutamba plaidait non coupable, dénonçant un « complot politique ». Ses avocats demandaient son acquittement, contestant la fiabilité des preuves.

Un verdict reporté à la dernière minute

Alors que tout semblait prêt, la Cour de cassation a finalement annoncé le report du verdict au lundi 1er septembre invoquant un manque de préparation. Une décision inattendue qui a surpris aussi bien les partisans que les observateurs.

Peu après, des affrontements ont éclaté entre partisans de Mutamba et forces de l’ordre près du camp Luano, dans la commune de Kintambo. Selon un témoin, tout est parti de la dispersion de ses soutiens par la police. En riposte, certains manifestants ont lancé des pierres, déclenchant des heurts dans ce secteur de l’ouest de Kinshasa.