L’ancien gouverneur du Sankuru, Joseph-Stéphane Mukumadi, a officiellement annoncé son adhésion à l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23), jeudi, dans une déclaration publique qui a immédiatement enflammé les débats politiques. Qualifiant ce mouvement d’ »espoir tant rêvé », il y voit une alternative au pouvoir actuel, qu’il accuse de « détruire le pays ».
« Tous les moyens sont bons » : Un appel à la révolution ?
« Je suis membre de l’AFC », a-t-il affirmé, précisant vouloir « échanger avec le coordonnateur du mouvement sur les questions qui concernent la République ». Sans ambiguïté, il déclare : « Tous les moyens sont bons pour faire partir ceux qui détruisent le pays. » Un discours qui sonne comme un appel à la mobilisation, invitant les Congolais à se « retrouver dans cette révolution ».
Mukumadi dénonce une « minorité politique qui prend la nation en otage », fustigeant une élite qui croit « qu’elle seule peut décider pour des millions de Congolais ». Pour lui, l’AFC incarne désormais la rupture avec ce système, et il en appelle à un ralliement massif, « au-delà des clivages ».
Un parcours politique tumultueux
Élu gouverneur en 2019 dans un contexte hautement controversé, Mukumadi avait d’abord vu sa candidature invalidée en raison d’une présumée nationalité française, avant d’être finalement réhabilité par la CENI. Son élection avait provoqué des violences à Lusambo, où un mort avait été enregistré, et suscité les protestations de figures politiques comme Lambert Mende.
En février 2025, son parti, Action des Démocrates (AD), avait quitté l’Union sacrée de la Nation (USN), la coalition présidentielle, marquant une première distanciation avec le pouvoir.
Corneille Nangaa, « celui qui rassemble »
Dans sa déclaration, Mukumadi a également salué le rôle du coordonnateur de l’AFC, Corneille Nangaa, présenté comme « celui qui rassemble ceux qui ont rejeté l’ancien système ». Selon lui, des sympathisants du mouvement seraient déjà actifs dans plusieurs villes, y compris Kinshasa, en attente du « coup de sifflet final ».
Quelles conséquences pour la RDC ?
Ce ralliement intervient dans un contexte politique tendu, où l’opposition se structure de plus en plus en dehors des cadres traditionnels. L’AFC/M23, mouvement perçu comme insurrectionnel par le pouvoir, gagne en influence, et l’arrivée d’une figure comme Mukumadi pourrait renforcer sa crédibilité – ou au contraire, attiser les tensions.

Dans un communiqué publié lundi, l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a exprimé ses « profonds regrets » face aux obstacles à la paix. « Les sanctions successives compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée », a-t-elle déclaré, appelant à un retour à la table des négociations.
Le ministère rwandais des Affaires étrangères a réagi vivement à cette décision, qualifiant la « politisation » de la coopération au développement par l’Allemagne d’« erronée et contre-productive ». Dans un communiqué publié sur X, il a déclaré :
Fayulu a exhorté Corneille Nangaa, leader de l’AFC/M23, à déposer les armes. « Je l’exhorte à faire prévaloir l’intérêt supérieur de la nation, à penser à l’intégrité de notre territoire national, et surtout, à reconnaître le droit inaliénable à la vie de ses frères et sœurs », a-t-il déclaré.