RCA : une accompagnante de patients tuée par des hommes armés

Celle-ci a trouvé la mort dans une embuscade tendue par des hommes armés lors d’un transfert de patients vers une structure médicale de référence.

 

Une accompagnante de patients tombée dans une embuscade tendue par des hommes armés lors d’un transfert de patients vers une structure médicale de référence le 24 juin à Batangafo dans le nord-ouest du pays. Deux autres patients et un agent humanitaire ont été blessés lors de cette attaque. Une situation que condamne fermement Denise Brown, Coordonnatrice Humanitaire pour la République centrafricaine.

« Cette attaque est inacceptable, d’autant plus que les agents humanitaires répondaient aux besoins des personnes en détresse et ont été attaqués dans l’exercice de leur mission strictement humanitaire. Les humanitaires sont neutres et les attaquer est plus que criminel et nuit à la population. Je présente mes condoléances à la famille de la victime, à ses proches et témoigne toute ma compassion à Médecins sans frontières (MSF). Les civils et le personnel humanitaire doivent être respectés et protégés », a déclaré la Coordinatrice Humanitaire.

Pendant leur déplacement, les agents humanitaires étaient clairement identifiés selon la pratique habituelle de la communauté humanitaire. Les attaques contre les civils et les humanitaires se sont généralisés à partir de la fin 2020, accompagnées de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, notamment des tueries, pillages, attaques contre les structures sanitaires, déplacements forcés et occupations d’écoles. 727 000 personnes sont actuellement déplacées dans le pays, niveau jamais atteint depuis 2014. Cette flambée de violence a également exacerbé les besoins humanitaires auxquels les humanitaires se dévouent à répondre dans des conditions extrêmement difficiles.

« Chaque fois que les humanitaires sont attaqués, ce sont des millions de personnes vulnérables qui voient leur survie menacée en cas de retrait ou de suspension d’activités suite à l’insécurité » a expliqué Mme Denise Brown.

En 2020, la Centrafrique était le pays le plus dangereux pour le personnel humanitaire dans le monde. Cette année, la situation ne présage malheureusement pas d’amélioration. Au 31 mai, 229 incidents ont affecté les humanitaires soit au moins un incident chaque jour qui passe, dont un décès et 11 blessés.

RCA : MSF s’inquiète du sort de quatre de ses employés détenus

Quatre employés de Médecins sans frontières (MSF) sont détenus par les autorités centrafricaines depuis un raid mené samedi dernier par les forces de sécurité dans un hôpital de Bangui géré par l’ONG.

Les quatre employés – un international et trois locaux – ont été emmenés sans aucune explication lors de cette opération menée par des éléments «lourdement armés» des forces de sécurité centrafricaines, a précisé MSF dans un communiqué. «Nous sommes extrêmement inquiets pour nos employés. Nul ne peut être retenu par des forces de l’ordre sans être informé des motifs et nous demandons à ce que ces atteintes graves cessent immédiatement», a déclaré Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations pour Médecins Sans Frontières.

L’un des employés a été retenu jusqu’au 19 décembre dans les locaux de l’Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB) avant de faire l’objet d’un «transfert brutal» vers les locaux de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), a encore indiqué MSF. Les trois autres employés sont retenus contre leur gré dans les locaux de l’OCRB depuis la soirée du 18 décembre. MSF, qui gère 13 programmes médicaux en République centrafricaine, a décidé de suspendre ses activités à l’hôpital de SICA à Bangui, à l’exception de la prise en charge des urgences vitales.

RCA : Médecins Sans Frontières à nouveau cible d’agressions armées à Batangafo

L’ONG médicale et internationale MSF à Batangafo a été encore objet d’un braquage perpétré par un groupe d’assaillants dans la nuit du 24 au 25 novembre 2019.

En 2019, il y a eu 24 incidents sur les acteurs humanitaires à Batangafo. DRC, MENTOR, MSF et OXFAM ont tous été touchés.

Si l’on y voit bien, la ville de Batangafo, au nord-ouest du pays, est l’une des régions aujourd’hui les plus dangereuses pour les acteurs humanitaires car rien qu’en 2019, nous comptabilisons plus de 23 incidents délibérément orientés contre les travailleurs humanitaires.

Le dernier fait en date est celui du 24 au 25 novembre 2019, vers minuit, où plusieurs assaillants ont fait intrusion dans une des maisons de Médecins Sans Frontières (MSF) à Batangafo, munis d’armes blanches et automatiques. Quatre membres du staff MSF et Humanité et Inclusion (HI), et un petit bébé étaient présents au moment du braquage, et une personne a été blessée à l’arme blanche par les assaillants pendant l’intrusion. De l’argent et les effets personnels du staff ont été volés.

Suite à cet incident, qui a lieu quelques semaines seulement après le braquage de l’ONG Oxfam, MSF et HI se voient contraintes à « réduire leurs activités à l’hôpital et dans la périphérie de Batangafo dès ce mardi 26 novembre. Seules les urgences vitales continueront à être prises en charge au niveau de l’hôpital », a annoncé MSF.

Ces cas d’agression et de violences sur les humanitaires sont récurrents à Batangafo. Les humanitaires et le staff de MSF en particulier, ont déjà été l’objet de plusieurs incidents et agressions ces derniers temps, dont on compte au moins deux épisodes violents de tabassage et de menaces du personnel identifié MSF.

Au mois d’avril 2019, MSF avait suspendu toutes ses activités pendant plusieurs jours après l’assassinat d’un membre de son personnel. De plus, très récemment, suite au braquage violent de la base de l’ONG Oxfam, toutes les organisations humanitaires présentes sur place avaient appelé encore une fois tous les acteurs impliqués dans la crise à respecter l’action humanitaire pour permettre l’assistance aux populations civiles.

« L’engagement de tous est nécessaire pour garantir la sécurité de nos employés, de nos structures et surtout de nos patients, et pour ne plus permettre que de telles attaques aient lieu dans l’impunité totale », ont rappelé les ONG humanitaires basées à Batangafo.

«Aujourd’hui, nous n’avons d’autre choix que de suspendre à nouveau presque toutes nos activités à Batangafo, car nous ne pouvons plus travailler dans de telles conditions, dans la crainte constante d’être attaqués. » déplore Sébastien Delhoume, coordinateur MSF à Batangafo, « face à toute cette violence envers nos équipes, nous avons de plus en plus de difficultés à trouver du personnel médical qualifié acceptant d’être déployé ici et d’y rester. Ceci va sans doute impacter la qualité des soins que nous sommes en mesure d’offrir » conclut-il.

Médecins Sans Frontières est présent depuis 2006 à l’hôpital de Batangafo et sur les axes périphériques, pour offrir des soins gratuits à l’ensemble de la population. Pendant le premier semestre 2019, les équipes ambulatoires ont pu réaliser 43 500 consultations ambulatoires, traiter environ 41 000 cas de paludisme et hospitaliser plus de 4 500 patients. A la maternité, MSF a assisté 848 accouchements et les équipes de promotion de la santé ont effectué plus de 18 500 consultations et référé 600 patients avec des complications vers l’hôpital de Batangafo.

RCA: MSF vaccine contre la rougeole

L’Equipe d’urgence de MSF « EURECA » apporte une réponse à  l’épidémie de rougeole dans la Vakaga, à  plus de 700 km de Bangui, au nord-est de la République Centrafricaine.

En cet après-midi de fin avril, le premier orage de la saison des pluies menace le village de Ouanda-Djallé. « Dimanche c’est le marché hebdomadaire de Ouada-djalé, on doit en profiter pour vacciner le maximum d’enfants », explique Roger Gutierrez, le coordinateur de l’équipe d’urgence.

Médecins Sans Frontières répond à  l’épidémie de la rougeole déclarée dans la Vakaga, au Nord-Est de la RCA, à  quelques kilomètres de la frontière avec le Tchad et le Soudan. « à€ l’arrivée de EURECA, il y’ avait 3 foyers de l’épidémie : dans le village de Tiringoulou, de Ndiffa et Ouanda-Djallé. Dans ce dernier village, notre équipe a enregistré et pris en charge plus de deux cent enfants atteints de rougeole, sur une population de dix mille personnes. C’est sans doute l’épicentre de cette épidémie », affirme Stefano Perotti, le référent médical de l’équipe d’urgence. « Le problème ici ce n’est pas l’insécurité comme ailleurs en RCA, mais plutôt l’absence de la vaccination de routine ».

Au premier jour de la campagne de vaccination, l’équipe improvise dans la grande cour du site, une salle d’isolement dans une maisonnette à  la toiture bâchée. « On fait avec les moyens de bord », s’amuse Gaetan Go-Mandakossi, logisticien. Durant toute la durée de l’intervention, soixante-deux enfants y seront hospitalisés. En plus de la rougeole, « On a aussi pris en charge six cas de coqueluche, ce qui démontre des lacunes dans le programme élargi de vaccination dans les centres de santé de la région », explique le coordinateur de EURECA.

Pendant quatre jours, l’équipe de MSF a vacciné 880 enfants de six mois à  5 ans contre la rougeole et administré 1400 vaccins pentavalent qui protègent contre la diphtérie,

Tétanos, Coqueluche, Hémophilus Influenza B, et l’Hépatite B.

En plus de la vaccination, l’équipe a apporté son soutien à  7 structures sanitaires de la Vakaga. Des donations de médicaments et des sessions de formation ont été organisées à  l’intention du personnel de ces structures du Ministère de la santé pour améliorer les soins aux populations locales. « Nous avons fait des donations de médicaments et de matériel pour traiter les maladies les plus courantes : le paludisme, la rougeole, la diarrhée, et les infections respiratoires en plus des séances de promotion

de la santé », conclut Perotti.

A la fin de cette intervention, l’équipe d’urgence de Médecins Sans Frontières en République Centrafricaine continue de suivre d’autres alertes d’épidémies et à  répondre aux urgences médicales sur tout le territoire.