ONU : huis clos pour le renouvellement de la Minusca

Le Conseil de sécurité de l’ONU renouvelle ce vendredi 12 novembre le mandat de la Minusca.

 

Les discussions entamées dès le mois d’octobre se sont déroulées dans un climat difficile, alors que Moscou tente d’alléger l’embargo sur les armes. Le tout dans un contexte tendu entre Bangui et la mission onusienne.

« Un mandat plus robuste » : c’est le maître mot, à Bangui comme à New York, qui domine les discussions du Conseil de sécurité des Nations unies relatives au renouvellement du mandat de la Minusca. Déjà, en mars dernier, le Conseil de sécurité avait décidé d’augmenter les effectifs de la mission d’un millier de casques bleus supplémentaires. Une leçon tirée de l’attaque de décembre 2020 des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) de François Bozizé. Partie de l’arrière-pays, la CPC était parvenue à atteindre les portes de Bangui en février dernier.

Composante aérienne

Débordée, la Minusca avait été contrainte localement de collaborer ponctuellement avec les Forces armées centrafricaines (FACa), mais surtout également avec les « instructeurs russes » de la société Wagner, présents auprès de l’armée centrafricaine. Une situation qui avait suscité un embarras considérable à New York et avait mis à mal le patron de la mission Mankeur Ndiaye et sa numéro 2, Denise Brown.

La mission ambitionne désormais de renforcer ses composantes stratégiques – notamment les forces d’intervention rapides, plus souples -, capables de se projeter rapidement dans le pays. Au sein de la Minusca, les contingents népalais et portugais interviennent déjà dans ce cadre. La composante aérienne doit elle aussi tre renforcée. Bangui s’est plaint à plusieurs reprises ces dernières semaines d’un déficit de la mission onusienne en la matière. Le déploiement à venir des casques bleus tunisiens doit ainsi apporter une première réponse.

La Minusca a connu des turbulences ces derniers mois. Le contingent de Gabonais de 450 hommes n’a toujours pas été remplacé après son départ contraint à la suite d’accusations d’agressions sexuelles. Le contingent marocain – qui a fait l’objet de très violentes attaques depuis 2014 – réfléchit quant à lui à réduire sa contribution. Des sujets qui ont été discutés lors de la réunion à New York des pays contributeurs à la Minusca, le 3 novembre. Le Togo, le Sénégal, la Tunisie et, dans une moindre mesure, la Côte d’Ivoire restent positionnés pour déployer des hommes au sein de la force onusienne.

Désaccord sur l’embargo, le panel des experts et les sanctions

Mais la rivalité entre Moscou et Paris a plané sur l’ensemble des discussions. Moscou a ainsi tenté de profiter des débats pour introduire dans le texte un assouplissement de l’embargo au sujet des armes de 16 mm et des mortiers de 60 mm. Depuis juillet, leur importation est soumise à dérogation, obligeant à solliciter plusieurs mois auparavant une autorisation préalable du Conseil de sécurité (AI du 12/07/21).

La Russie plaide désormais pour la mise en place d’une simple « notice informationnelle » à communiquer à l’organe onusien seulement un mois avant. La demande a peu de chances d’être acceptée par les autres Etats membres, à commencer par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni.

Le renouvellement du panel des experts sur la République centrafricaine est par ailleurs bloqué par la diplomatie russe. Celle-ci doit donner son aval, comme tous les Etats membres du Conseil de sécurité, sur le profil des experts recrutés. Mais les dossiers sont bloqués à Moscou, en attente de validation, manière de répondre au précédent rapport du panel, sorti au mois de juin. Il accusait les « instructeurs russes » d’exactions contre les civils, au même titre que les groupes armés.

Dans ce contexte de désaccord entre Etats membres, un accord sur de nouvelles sanctions contre des responsables du régime ou des groupes armés est peu probable. C’est ainsi que l’opposant Karim Meckassoua, pourtant pointé du doigt lors du dernier rapport des experts pour son implication au sein de la CPC, est en train d’échapper à des sanctions. En exil depuis sa destitution parlementaire, l’ancien président de l’Assemblée nationale reste toujours actif en Afrique centrale.

La Minusca et le gouvernement centrafricain à couteaux tirés

Les discussions new-yorkaises se sont déroulées dans un climat explosif entre Bangui et la Minusca. Le 1er novembre, la garde présidentielle a tiré sur un bus de la Minusca s’étant égaré aux abords de la résidence présidentielle, faisant dix blessés côté égyptien. Une adolescente est morte dans la confusion, heurtée par le véhicule onusien.

Très vite, l’affaire a pris une tournure politique. Le secrétaire général Antonio Guterres a « fermement condamné » l’incident et exigé une enquête. La ministre centrafricaine des affaires étrangères Sylvie Baïpo-Témon a vertement accusé la Minusca d’être elle-mme responsable de l’incident.

Les principaux relais proches du pouvoir ont intensément exploité le drame pour dénoncer la mission. Une manifestation de quelques personnes a ainsi été organisée cette semaine devant le QG de la mission, filmée par deux journalistes de RIA FAN, agence de presse proche de Wagner. Des panneaux « Minusca dégage » étaient notamment montés sur un pick-up de la gendarmerie centrafricaine.

RCA : l’UPC appelé à respecter l’autorité de l’Etat

C’est une demande du Premier ministre, chef du gouvernement Firmin Ngrébada, lundi 03 août 2020, lors d’une conférence de presse.

Les leaders des groupes armés, notamment Ali Ndarassa de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) avec qui le gouvernement avait récemment tenu des pourparlers, doivent respecter l’autorité de l’Etat, a affirmé lundi lors d’une conférence de presse le Premier ministre centrafricain, Firmin Ngrébada.

Cette déclaration officielle a été faite suite à la dénonciation par Ali Ndarassa de la signature qu’il avait apposée fin juillet sous le procès-verbal sanctionnant le huis-clos avec le gouvernement centrafricain, selon lequel le chef rebelle avait choisi de renoncer à la lutte armée.

D’après M. Ngrébada, le huis-clos était justifié par certains comportements subversifs d’Ali Ndarassa, notamment ses relations avec des mercenaires soudanais et le groupe rebelle 3R, ainsi que ses visées expansionnistes avec l’occupation par l’UPC de la ville centrafricaine de Bambouti (est).

A propos de l’ambiance dans laquelle s’est tenu le huis-clos, le Premier ministre a reconnu que cela n’avait « pas été un moment de plaisir pour (M.) Ndarassa ».

D’après le procès-verbal rendu public fin juillet par le gouvernement centrafricain, Ali Ndarassa s’est engagé, entre autres, à créer les conditions pour le lancement du processus de paix dans les localités occupées par ses hommes, à s’abstenir de tout acte relevant de la compétence régalienne de l’Etat et à soutenir le processus électoral en assurant la libre circulation des agents recenseurs de l’Autorité nationale des élections (ANE) et des différents acteurs.

Toutefois, peu après le retour d’Ali Ndarassa dans son fief de Bambari (centre), ce dernier a dénoncé le procès-verbal, arguant qu’il l’avait signé sous la pression de  Ngrébada, qui l’aurait menacé d’arrestation en cas de refus.

Ainsi, des combattants de l’UPC ont refoulé des agents d’enrôlement des électeurs de la ville d’Alindao (centre-est) vers l’autre ville de Bambari (centre), prétextant n’avoir pas reçu de consigne formelle de la part de leur chef pour tolérer une telle activité.

Ali Ndarassa se dit pourtant disposé à respecter l’Accord de paix de Bangui du 6 février 2019 dont il est signataire, mais refuse un dialogue à sens unique dont il estime qu’il vise à compromettre la communication entre les groupes armés et le gouvernement.

Elim. CAN 2021 : Le match Maroc-Centrafrique à huis clos à cause du coronavirus

La rencontre Maroc-Centrafrique, prévue pour le 27 mars prochains et comptant pour la 3e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2021, pourrait se jouer à huis clos.

A en croire le 360 Sport, le comité de pilotage créé depuis la déclaration de cas de syndrome respiratoire aigu sévère dû au COVID-19, a annoncé dimanche qu’il continue de suivre la situation épidémiologique à l’échelle internationale et que des mesures supplémentaires seraient entreprises éventuellement.

Ces mesures, selon le comité, pourraient notamment porter sur le report des manifestations sportives et culturelles programmées dans le pays, l’annulation des rassemblements de masse et la gestion des voyages vers et en provenance des pays qui connaissent une propagation communautaire.

Mais vu que les autorités marocaines ne peuvent pas demander le report du match, elles peuvent, par contre, décider qu’il soit joué à huis clos.