Tensions RDC-Rwanda : les FDLR ravivent les clivages après l’accord de paix

Quelques jours seulement après la signature de l’accord de paix du 27 juin 2025 à Washington, les tensions RDC-Rwanda reprennent de plus belle. En cause : la question sensible des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), toujours au cœur du contentieux entre Kinshasa et Kigali.

Le ministre congolais de l’Industrie, Julien Paluku, a vivement réagi à une interview du chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, publiée par Jeune Afrique. Selon ce dernier, le retrait des troupes rwandaises dépendrait de la neutralisation des FDLR, accusées d’être soutenues par Kinshasa.

Julien Paluku : « Le Rwanda recycle sa propre menace »

Dans un message posté sur X, Julien Paluku rejette fermement ces accusations. Il les qualifie de « rhétorique usée » que Kigali utilise depuis trois décennies pour justifier ses incursions militaires dans l’est congolais.

Il rappelle que le Rwanda a occupé l’est de la RDC durant deux périodes : de 1998 à 2003, puis de 2022 à 2025. « Pourquoi n’ont-ils jamais neutralisé les FDLR durant ces 8 années d’occupation ? », s’interroge-t-il. S’appuyant sur des rapports de l’ONU, il estime qu’il ne resterait qu’un millier de combattants, dont certains seraient même « recyclés » par le régime de Kigali.

Kigali contre-attaque et relance les tensions RDC-Rwanda

La réplique du ministre rwandais ne s’est pas fait attendre. Sur X, Olivier Nduhungirehe tourne en dérision les propos de son homologue congolais :


« Si les FDLR sont un mythe, pourquoi votre gouvernement s’est-il engagé à les neutraliser dans ses propres déclarations ? »

Cet échange tendu révèle le manque de consensus entre les deux pays, malgré la signature de l’accord de Washington. Le plan CONOPS, censé désarmer les groupes armés comme les FDLR, reste difficile à appliquer tant que Kinshasa et Kigali ne s’accordent pas sur leur localisation, leur force réelle et leur rôle dans le conflit.

Paix fragile : au-delà des mots, une méfiance persistante

Cet affrontement verbal prouve que les tensions RDC-Rwanda ne se dissipent pas avec une simple signature. Pour espérer une paix durable, les deux parties doivent sortir de leurs récits opposés, cesser les accusations croisées, et construire une dynamique de vérité partagée.

Maniema : nouvelle saisie de chanvre dans la lutte antidrogue à Kindu

Dans le cadre de la lutte antidrogue au Maniema, les forces de sécurité ont frappé fort ce lundi 30 juin 2025 en interceptant une importante cargaison de chanvre en provenance de Kasongo. Au total, 25 sacs de chanvre ont été saisis, dont 18 au niveau du beach Mendako, à Kindu. Cette annonce a été faite par le gouverneur Mussa Kabwankubi Moïse, lors d’un point de presse.

« Nous sommes ici devant une cargaison de 18 sacs que les services viennent de récupérer. En y ajoutant les 7 sacs saisis précédemment, cela fait 25 sacs de chanvre qui seront remis à la justice », a-t-il déclaré, rappelant que la drogue est un facteur clé de l’insécurité urbaine à Kindu.

Destruction annoncée et mesures strictes

Dans la continuité de cette stratégie de lutte antidrogue au Maniema, le gouverneur a ordonné l’incinération publique de la cargaison saisie. Il a également instruit le ministre provincial de l’Intérieur à déployer des actions concrètes sur le terrain, notamment la destruction immédiate des champs de chanvre identifiés dans le village de Kankumba, dans le territoire de Kasongo.

Un appel à la vigilance citoyenne

Le gouvernement provincial invite la population à coopérer activement avec les forces de l’ordre, en signalant tout trafic ou stockage suspect de drogues. Pour les autorités, cette mobilisation citoyenne est essentielle pour mettre un terme à ce fléau qui menace la jeunesse et la stabilité sociale de la province.

Cette opération de lutte antidrogue au Maniema s’inscrit dans une dynamique plus large visant à assainir l’environnement sécuritaire et à protéger les générations futures.