le ministre Constant Mutamba visé par une seconde requête judiciaire en 24h

Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, est au cœur d’une double tempête judiciaire. En moins de 24 heures, l’Assemblée nationale a été saisie de deux réquisitoires explosifs émanant du procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde.

Après une première demande d’ouverture d’instruction pour un présumé détournement de fonds destinés à la construction de la prison centrale de Kisangani, une seconde requête a été déposée ce vendredi 30 mai 2025. Cette fois, le ministre est visé pour des propos jugés outrageants tenus publiquement lors d’un meeting le 26 avril dernier, devant le Palais de Justice à Kinshasa.

Dans une déclaration enflammée, Mutamba aurait dénoncé un « complot judiciaire tribal », qualifié certains magistrats de « maffieux kabilistes », et promis : « Ils ont cherché la guerre, ils vont la vivre. Restez debout, la révolution judiciaire commence. » Il aurait aussi lancé : « Avant de m’arrêter, ils devront arrêter le peuple congolais. »

Le réquisitoire accuse le ministre d’avoir porté atteinte à l’autorité judiciaire et politique, notamment en traitant la Première ministre Judith Suminwa de « Karaba la sorcière » et en remettant en cause la probité financière de plusieurs hauts magistrats. Il évoque également des accusations contre les parquets, notamment sur l’acquisition présumée douteuse de biens immobiliers à Bruxelles.

Les faits reprochés relèvent de plusieurs infractions : outrage aux institutions, incitation au trouble public, injures et menaces, prévus par les articles 75, 135, 135 bis, 136 et 159 du Code pénal congolais.

La procédure enclenchée place l’Assemblée nationale face à une affaire politique explosive. La scène judiciaire congolaise s’embrase, alors que Mutamba maintient sa ligne de défense : une « révolution judiciaire » face à ce qu’il qualifie de cabale politique.

Les chefs religieux congolais en mission de médiation à Lomé

Les chefs religieux congolais intensifient leur engagement pour une sortie de crise en République démocratique du Congo. De dimanche à mardi, une délégation composée d’évêques catholiques et de pasteurs protestants a effectué un séjour à Lomé, au Togo, dans le cadre de consultations diplomatiques de haut niveau.

Sur place, ils ont été reçus par le président togolais Faure Gnassingbé, désigné médiateur de la crise congolaise par l’Union africaine. D’autres personnalités de premier plan ont également pris part aux échanges, notamment Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères, et l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, l’un des cinq co-facilitateurs mandatés par l’UA.

Les discussions ont porté sur l’harmonisation des processus de médiation – qu’ils soient internes, régionaux ou internationaux – ainsi que sur la structuration même du dialogue à venir. Les responsables religieux ont souligné le rôle déterminant que pourraient jouer les confessions religieuses dans l’organisation d’un dialogue national inclusif, avec l’Union africaine comme garante.

En attente d’une audience avec le président Félix Tshisekedi, les chefs religieux entendent lui soumettre les conclusions de leurs rencontres, dans l’objectif de lancer dès le mois de juin les travaux préparatoires du dialogue interne.

Ce processus intervient dans un contexte de mobilisations diplomatiques : une délégation du Parlement européen, présente en RDC du 28 au 30 mai, doit rencontrer les chefs religieux ce vendredi. Les eurodéputés ont déjà été reçus par le président Tshisekedi. Une mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est également attendue à Kinshasa pour des échanges similaires.

Le compte à rebours est lancé pour une initiative de paix portée par la foi et soutenue par la diplomatie africaine et internationale.

Dizzy Mandjeku en concert à Kinshasa : un monument de la rumba revient sur ses terres

C’est un moment que les amoureux de la musique congolaise attendaient. Dizzy Mandjeku, figure emblématique de la rumba, revient sur scène à Kinshasa. Le concert aura lieu le 30 mai 2025 à la Grande Halle de l’Institut Français.

À 78 ans, l’artiste retrouve enfin sa ville natale. Cela fait huit ans qu’il n’avait plus foulé une scène kinoise. Pour lui, Kinshasa reste une source d’inspiration. « C’est là où tout a commencé », confie-t-il. « Chaque note que je joue est un rappel de mes racines. »

Dizzy Mandjeku est une légende vivante. Il a dirigé le célèbre T.P.O.K. Jazz aux côtés de Franco Luambo. Il a aussi collaboré avec des géants comme Tabu Ley, Papa Wemba et Tshala Muana. Sa musique a marqué les années 70 et 80.

Toutefois, son influence ne s’arrête pas là. En effet, il a exporté la rumba bien au-delà des frontières. Avec le projet « De Palenque à Matongé », il a fusionné sons congolais et musiques afro-colombiennes. De plus, en 2013, il participe à « Papaoutai » de Stromae, un succès mondial.

Pour ce concert, Dizzy Mandjeku rendra hommage aux grandes figures de la rumba. Il revisitera aussi les classiques qui ont façonné l’histoire musicale de la RDC. Il sera entouré de musiciens de talent, dont Nyboma, son compagnon de scène de toujours.

Le prix d’entrée est fixé à 5 dollars. Cette soirée s’annonce inoubliable. Elle sera à la fois un retour aux sources, un hommage vibrant et une fête musicale.

Ne manquez pas ce rendez-vous historique. Dizzy Mandjeku vous attend pour célébrer ensemble l’âme de la rumba congolaise.

John Nyakeru nommé ambassadeur en Afrique du Sud

Un nouveau visage pour incarner la diplomatie congolaise en Afrique du Sud.
Le 29 mai 2025, une ordonnance présidentielle a officialisé la nomination de John Nyakeru Kalunga en tant qu’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Démocratique du Congo à Pretoria. Une décision qui ne passe pas inaperçue dans les cercles politiques et diplomatiques de la sous-région.

Ce diplomate expérimenté revient sur le devant de la scène.
Ancien chef de division au ministère des Affaires étrangères et chef du Protocole à la présidence de la République, John Nyakeru possède une solide expérience des arcanes diplomatiques. Rappelé de son poste d’ambassadeur au Kenya en décembre 2023, il opère aujourd’hui un retour remarqué, cette fois dans un pays stratégique pour la RDC : l’Afrique du Sud.

Sa nomination suscite déjà l’attention.
Frère de la Première dame Denise Nyakeru, il est perçu comme un proche du président Félix Tshisekedi. Pour certains observateurs, ce choix reflète une volonté claire de renforcer les relations bilatérales avec Pretoria, principal partenaire économique et politique de la RDC dans la région.

Un message diplomatique fort.
En plaçant un homme de confiance, fin connaisseur des affaires internationales, à un poste aussi sensible, Kinshasa affiche ses ambitions : redéfinir sa stratégie diplomatique, consolider ses alliances régionales et faire entendre la voix congolaise dans les grandes capitales africaines.

Ce repositionnement s’inscrit dans un contexte où la RDC cherche à élargir son influence en Afrique australe. L’Afrique du Sud, membre influent de la SADC et acteur majeur du continent, apparaît comme un partenaire clé dans les dossiers sécuritaires, économiques et diplomatiques.

La nomination de John Nyakeru pourrait donc marquer un tournant dans la politique étrangère congolaise. Reste à savoir quels axes stratégiques il développera à Pretoria, dans un paysage régional en pleine mutation.

Passeport biométrique congolais : une révolution numérique

Le 27 mai 2025, à Kinshasa, la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a présenté au public le nouveau passeport biométrique congolais. Ce document, proposé à un tarif accessible de 75 dollars, représente une avancée majeure dans la gestion de l’identité nationale.

Ce passeport innovant marque une rupture claire avec les anciens formats.
Conforme aux exigences de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), il combine mobilité internationale et sécurité des données personnelles. Grâce à cette réforme, les citoyens congolais pourront voyager plus librement tout en bénéficiant d’une meilleure protection contre la fraude.

Le passeport inclut plusieurs technologies de pointe :

  • Une puce RFID sans contact, pour une vérification rapide et sécurisée ;

  • Une page en polycarbonate, résistante et infalsifiable ;

  • Des hologrammes et filigranes complexes, qui rendent toute falsification quasi impossible.

Disponible en versions 32 et 38 pages, ce nouveau passeport sera délivré dès le 5 juin 2025. Les Congolais pourront en faire la demande en ligne via www.passeport.gouv.cd ou se rendre dans les centres de traitement agréés à travers le territoire.

Selon Thérèse Wagner, ce projet résulte d’un travail anticipatif et non d’une réaction improvisée. Elle a déclaré :

« Ce passeport respecte la norme 39794 de l’OACI. Il incarne une avancée technologique majeure et affirme clairement la souveraineté numérique de la RDC. »

Ce changement ne rend pas les anciens passeports obsolètes immédiatement.
Ils resteront valables jusqu’en 2030. De plus, les demandes déjà soumises seront converties automatiquement au nouveau format, sans frais ni démarches supplémentaires pour les usagers. Une mesure appréciée, qui témoigne de la volonté du gouvernement de simplifier les procédures administratives.

Ce lancement reflète une stratégie plus large.
Le gouvernement congolais cherche à moderniser ses services consulaires, tout en répondant aux standards de sécurité exigés à l’échelle mondiale. Il veut aussi renforcer la confiance des citoyens dans les institutions publiques.

Avec ce nouveau passeport, la RDC affirme son ambition de devenir un État moderne, sécurisé et tourné vers l’avenir. C’est une étape importante dans la construction d’un pays plus souverain, plus connecté, et plus proche de ses citoyens.

RDC–Chine : un accord stratégique pour révolutionner le secteur des assurances

Mercredi à Beijing, la République démocratique du Congo a franchi un cap important. L’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA-RDC) a signé un protocole d’accord stratégique avec son homologue chinois, la National Financial Regulatory Authority.

Ce partenariat ne tombe pas du ciel. Il s’inscrit dans le sillage du Forum économique Chine–RDC, organisé à Beijing en septembre dernier. Lors de cet événement, les présidents Félix Tshisekedi et Xi Jinping avaient affiché leur volonté commune de renforcer les liens économiques entre les deux pays. Ce protocole en constitue la première concrétisation tangible.

Une collaboration aux multiples retombées

D’après le communiqué de l’ARCA, cette signature représente une avancée majeure dans la coopération bilatérale. L’accord vise à échanger des expériences en matière de régulation, de supervision et de digitalisation du secteur des assurances. La RDC veut ainsi apprendre des pratiques éprouvées de la Chine, dont le marché pèse près de 800 milliards de dollars.

En renforçant ses capacités institutionnelles, la RDC espère bâtir un écosystème d’assurance plus fiable, plus performant et plus attractif.

Des ambitions claires, un objectif commun

Grâce à ce protocole, les deux parties s’engagent à mettre en place une coopération technique durable. L’accord prévoit notamment des ateliers conjoints, des échanges de cadres, et des discussions autour des technologies numériques.

Il ne s’agit pas seulement de copier un modèle étranger. L’ARCA veut adapter les meilleures pratiques chinoises aux réalités locales congolaises, tout en stimulant la confiance des investisseurs nationaux et internationaux.

Pourquoi cela change la donne

Cet accord va bien au-delà d’un simple échange administratif. Il traduit une volonté claire : accélérer la modernisation du secteur financier congolais et hisser la RDC au rang des marchés émergents crédibles en Afrique.

Pour la Chine, c’est aussi une nouvelle démonstration de son engagement stratégique sur le continent africain, avec une approche de coopération dite gagnant-gagnant, souvent mise en avant dans sa diplomatie économique.

Félix Tshisekedi et l’Ambassadeur russe renforcent les liens entre Kinshasa et Moscou

Rencontre diplomatique de haut niveau mardi soir à Kinshasa : le Président Félix Tshisekedi a reçu l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie, Karl Tikhaze, à la Cité de l’Union africaine.

Durant une entrevue de quinze minutes, les deux hommes ont échangé sur le renforcement des relations bilatérales entre la République Démocratique du Congo et la Russie. Un dialogue qualifié de « très utile, ouvert et sincère » par le diplomate russe.

« Nous avons discuté des domaines dans lesquels nous pouvons renforcer notre coopération. Les relations entre la RDC et la Russie sont déjà bonnes, mais elles ont un potentiel d’amélioration significatif », a déclaré Karl Tikhaze à l’issue de l’audience.

Cette rencontre marque une nouvelle étape dans la dynamique de rapprochement entre Kinshasa et Moscou. Elle s’inscrit dans une stratégie diplomatique plus large où la RDC cherche à diversifier ses partenariats internationaux, notamment avec les grandes puissances émergentes.

L’ambassadeur Tikhaze, en poste depuis le 15 janvier dernier après avoir présenté ses lettres de créance au Président Tshisekedi, semble déterminé à donner une impulsion concrète à cette coopération.

Alors que le contexte géopolitique mondial redessine les alliances, cette réunion pourrait bien annoncer de futures collaborations économiques, sécuritaires ou technologiques entre les deux pays.

Scandale bancaire en Éthiopie : 56 millions de dollars volatilisés, un réseau tentaculaire en cause

Un vaste scandale de détournement de fonds ébranle la principale banque publique éthiopienne, la Commercial Bank of Ethiopia (CBE), avec la disparition de plus de 7,7 milliards de birrs, soit environ 56 millions de dollars.

Selon des sources bien informées, cet argent aurait été transféré de manière frauduleuse à des particuliers et à plusieurs entreprises privées, dont Kerchanshe Trading Plc, un géant de l’exportation de café. À elle seule, cette entreprise aurait reçu plus de la moitié du montant total détourné.

Les premiers éléments de l’enquête révèlent l’existence d’un réseau complexe impliquant des employés de la banque, des représentants du secteur privé, et même des fonctionnaires de l’État. Chaque bénéficiaire aurait empoché jusqu’à 50 millions de birrs.

Ce nouveau scandale fait écho à un autre incident majeur survenu en mars 2025, lorsque plus de six milliards de birrs avaient mystérieusement disparu des comptes de la CBE. À l’époque, les autorités avaient évoqué une « défaillance du système » pour justifier cette perte colossale.

Pour l’heure, aucune arrestation n’a été annoncée, mais une enquête policière est en cours. La Banque nationale d’Éthiopie a réagi en urgence en renforçant les régulations du secteur bancaire, afin d’éviter la répétition de telles irrégularités.

Ni la CBE, ni les autorités policières n’ont encore publié de déclaration officielle. Mais en coulisses, les investigations s’intensifient pour identifier les coupables de ce détournement historique, qui remet en question la fiabilité du système bancaire éthiopien tout entier.

3,1 millions de tonnes de cuivre exportées… mais toujours pas de pain sur la table

Malgré l’exportation de 3,1 millions de tonnes de cuivre en 2024, la République démocratique du Congo reste confrontée à une dure réalité : aucune amélioration tangible dans la vie des citoyens.

C’est le constat amer dressé mardi 27 mai 2025 par le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, lors d’un briefing conjoint avec son collègue Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias. Le ministre a dénoncé une économie minière performante sur le papier, mais stérile pour les foyers congolais.

« L’an dernier, nous avons exporté 3.100.000 tonnes de cuivre et 152.000 tonnes de cobalt, mais rien de tout cela ne se ressent dans le panier de la ménagère », a lancé Julien Paluku. Pour lui, l’économie doit se réorienter : « Le président nous a instruits de diversifier l’économie. Le secteur minier ne suffit plus. Il faut miser sur l’agriculture et les filières exportatrices. »

Un secteur plombé par trois obstacles majeurs

Paluku a pointé du doigt les principaux freins à cette relance économique :

  1. Une fiscalité étouffante : impôts et taxes plombent les affaires.

  2. Un manque criant d’infrastructures pour acheminer les produits vers les marchés.

  3. L’insécurité persistante : « Depuis 30 ans, le Rwanda injecte son venin sur notre territoire », a-t-il dénoncé.

Kabila interpellé : 12 questions qui fâchent

Sur le plan politique, Julien Paluku n’a pas mâché ses mots face au retour controversé de Joseph Kabila à Goma, ville toujours sous occupation du M23 et de l’armée rwandaise. Il lui a lancé 12 questions incisives, rappelant les décisions controversées de son règne.

Parmi elles :

  • Pourquoi avoir accepté l’entrée des troupes rwandaises en 2009 ?

  • Pourquoi avoir signé les accords du 23 mars à l’origine du M23 ?

  • Pourquoi se retrouver aujourd’hui aux côtés de ceux qui ont endeuillé le pays ?

  • Où est passé l’homme qui pleurait Mamadou Ndala et le général Bauma ?

« La personne que je connais n’aurait pas dû se retrouver à Goma. Il a subi la pression rwandaise pendant 18 ans, il le sait », a martelé Paluku.

Muyaya : “On doit tourner la page Kabila”

De son côté, Patrick Muyaya a tranché net :

« Kabila appartient au passé. Ce passé, les Congolais n’en veulent plus. Nous devons nous concentrer sur le président Tshisekedi pour mettre fin à cette guerre. »

L’ancien chef de l’État, accusant Félix Tshisekedi d’avoir « dilapidé son héritage », a appelé à une refondation de l’État depuis Goma, où il a entamé des consultations.

Mais pour le gouvernement, le vrai combat se joue ailleurs : dans la relance économique, la diversification, et la paix durable. Et pour cela, il faut, disent-ils, cesser de regarder dans le rétroviseur.

Joseph Kabila en terrain rebelle : rencontre secrète avec les chefs de l’AFC/M23 à Goma

Mardi 27 mai 2025, Joseph Kabila a reçu à Goma une délégation de l’AFC/M23 menée par Corneille Nangaa, ancien président de la CENI devenu coordonnateur politique du mouvement rebelle. Il était accompagné de Bertrand Bisimwa, figure militaire de l’AFC/M23, ainsi qu’un autre cadre. Cette rencontre confidentielle, confirmée par plusieurs sources, intervient quelques jours après l’arrivée discrète de l’ex-président dans une zone contrôlée par les rebelles et soutenue par le Rwanda.

D’après les proches de Kabila, il s’agirait d’une simple prise de contact, un salamalek de courtoisie. Mais le contexte et la symbolique sont lourds : Joseph Kabila, en pleine tourmente judiciaire, choisit de dialoguer avec les chefs d’un mouvement qualifié de terroriste par Kinshasa, alors même qu’il est soupçonné de complicité avec la rébellion.

Son agenda officiel à Goma a été retardé, selon ses équipes, par l’afflux de rendez-vous avec des acteurs politiques, administratifs, sécuritaires et religieux. L’objectif ? Évaluer la situation dans le Nord-Kivu en consultant toutes les forces vives de la province. Des organisations féminines, chefs coutumiers, leaders communautaires, responsables religieux ou encore représentants de la société civile sont attendus dans les prochains jours.

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À l’issue de ces consultations, une conférence de presse est prévue, confirmant que Joseph Kabila entend reprendre la parole sur la scène politique… depuis une zone tenue par une rébellion armée.

Entre retour politique et menaces judiciaires

Après plusieurs années de silence, Kabila a brisé sa réserve en critiquant violemment la gouvernance de Félix Tshisekedi. Il dénonce une gestion marquée par la corruption, le clientélisme, la famine, la montée de l’insécurité et une dérive autoritaire où la Constitution serait « piétinée au profit des caprices présidentiels ».

Pour y faire face, il propose un « pacte citoyen » en 12 points, censé ramener la stabilité, l’unité et le développement. Mais ce retour politique coïncide avec la levée de son immunité parlementaire par le Sénat, suite au réquisitoire de l’auditeur général des FARDC.

Kabila est désormais menacé de poursuites judiciaires, accusé de collusion avec l’AFC/M23, un groupe armé lié au Rwanda, qui déstabilise l’est de la RDC. Cette double manœuvre — politique et militaire — intrigue, voire inquiète, les observateurs. À Goma, Joseph Kabila semble préparer un grand retour… ou une contre-offensive.

Alors, revirement stratégique ou baroud d’honneur d’un ex-président acculé ? Le pays retient son souffle, l’histoire s’accélère.