RCA : la grève des policiers municipaux paralyse les activités à la mairie de Bangui

Dans la journée du 28 août 2023, les stagiaires en service à la mairie de Bangui depuis 2018, ont décidé d’observer une grève pour revendiquer que leur intégration à la Fonction publique.

 

Plus rien ne marche à la l’hôtel de ville, apprend Journal de Bangui. Les stagiaires qui se tuent à la tâche depuis au moins 5 ans sont entrés en grève pour se faire entendre. Ces policiers municipaux revendiquent leur : « intégration à la Fonction publique et paiement de leur arriéré d’indemnités de transport qui s’élèvent à 3 mois. »

Le mouvement de grève est perceptible de tous et cela affecte le bon déroulement des activités. « Je suis venu retirer l’acte de naissance de mon fils mais tous les services sont fermés, je ne sais plus quoi faire », se lamente un usager. Car il faut le préciser, les agents/stagiaires de la mairie en colère, ont bloqué l’entrée principale de l’institution. Les visiteurs et même les personnels n’ont pas accès à la structure.

Le ministre de l’Administration du territoire,  Bruno Yapandé, par ailleurs médiateurs dans cette affaire, suivre ce dossier jusqu’à ce que les agents en grève obtiennent satisfaction.

RCA : formation des personnels de la mairie de Bangui

A l’initiative de Helpage Rwanda Programme et l’Union européenne, la mairie de Bangui a organisé, le 24 mai 2022, une formation au profit de son personnel.

Cet atelier sur, sur l’importance de la gouvernance locale est organisé à l’attention, des maires, les chefs de quartiers, les chefs des groupes ou encore les chefs des villages, représentant l’autorité de l’Etat. L’objectif est de fournir les moyens adéquats afin de relayer des informations qui touchent à la vie de leurs habitants et de veiller au respect des règles sociales.

Guillaume Ngobo, 2ème vice-président de la mairie de Bangui explique que, pour mieux décentraliser les actions municipales, il faudrait que les acteurs puissent être outillés. Pour lui, « cet atelier vise à renforcer la capacité des agents et cadres de la municipalité, pour qu’on ne puisse pas balbutier l’entrée en vigueur de tous les textes liant à la décentralisation. » Il ajoute que les travaux visent également à renforcer les connaissances au niveau de la matière, le fonctionnement à partir des nouveaux textes, mais aussi, le transfert des compétences et tout ce qui a trait à la question de la décentralisation, comme veut le gouvernement. « Ceci ne s’arrêtera pas qu’à Bangui, car la décentralisation implique toute l’étendue du territoire », indique-t-il.

Précisons que la municipalité de Bangui, fait face en l’absence du respect des règles sociales et de la gouvernance locale. Ce qui rend les tâches difficiles à la municipalité centrale de mener des actions concrètes, faute du déficit de l’information. Ce renforcement des capacités est un élément clé pour l’amélioration des conditions énumérées.

RCA : commerçants et membres de la société de gestion du marché Km5 très remontés contre la mairie de Bangui

Le vendredi 10 septembre 2021, le président de la délégation spéciale de la ville de Bangui Emile Gros Raymond Nakombo  accompagné d’une équipe a fait une descente au marché Km5, situé dans le 3èm arrondissement de Bangui. Son passage a malheureusement créé une tension en ce qui concerne la gestion du marché du centre de Km 5 et celui de Kokoro.

En effet, depuis 1999, sous la direction de Joseph Bendounga qui était président de la délégation spéciale de la ville de Bangui et qui est actuellement député de la Nation, un comité a signé un contrat avec la Mairie de Bangui pour assurer la gestion du marché de Km5. Ce contrat a permis à ce comité d’assurer la gestion du marché selon la convenance des commerçants depuis ladite époque jusqu’à ce jour.

Plusieurs années se sont écoulées et plusieurs personnes sont passées également à la tête de la Mairie de Bangui. Dans le cadre de la continuité de service de l’État,  ce contrat a toujours existé et jusqu’à l’époque de Emile Gros Raymond Nakombo, l’actuel président de la délégation  spéciale de la ville de Bangui. Mais de manière surprenante, il a décidé de résilier le contrat de la société de gestion afin de remettre le service à des particuliers du nom de Zakaria Djalabi et Oumar Senoussy.

Selon les commerçants et la société de gestion, Oumar Senoussy fut ancien chef d’auto-défense au Km5. Suite à certaines exactions qu’il a pu commettre lors des dernières crises, il a été condamné par la justice centrafricaine mais il est en train de purger sa peine en sursis. Certaines informations font dire que ce dernier a même menacé à mort les membres de la société de gestion du marché de Km5 et certains commerçants.

Ne sachant à quel saint se vouer, les membres de la société de gestion du marché de Km5 ont saisi le Cabinet juridique du Maître Lavou Jérôme qui a finalement déposé une nouvelle plainte à la justice contre Oumar Senoussy et six autres personnes considérées comme des présumés complices. Dans cette plainte dont Oubangui Médias dispose d’une copie, Maître Jérôme Lavou a mentionné que Senoussy et son équipe ont menacé à main armée les membres de la société de gestion dudit marché.  A cet effet, les commerçants ont affirmé que Zakaria Djalabi et Oumar Senoussy ont une moralité douteuse, donc ils ne sont pas dignes d’assurer la gestion du marché de Km5.

Cette situation a engendré un sentiment de mécontentement chez les membres de la société de gestion et les commerçants qui ont entamé une série de discussion avec la Mairie de Bangui. La toute première rencontre s’était déroulée le lundi 13 septembre dernier. Ladite réunion s’était déroulée en la salle de conférence de la Mairie de Bangui et a été dirigée par Guillaume Ngobo, 2èm vice-président de la délégation spéciale de la ville de Bangui.

Après un débat houleux qui a durée au moins 3 heures de temps, les membres de la société de gestion et les commerçants se disent insatisfaits des réponses de la Mairie. Kevin Cédric Litho  directeur technique du marché Km5 déclare : « Nous qualifions la déclaration faite par Emile Gros Raymond Nakombo de non-événement et irresponsable. Il sait pertinemment qu’un contrat nous lie avec la Mairie de Bangui. Même s’il veut résilier  ce contrat, il doit d’abord nous appeler pour discuter les clauses du contrat afin de voir si nous avons ou non respecté ces clauses. Toutefois, il doit passer par le respect des textes juridiques en notifiant sa décision. Nous ne pouvons pas qualifier cela d’une décision mais plutôt d’une déclaration car il l’a fait de manière orale ».

La même source pense que la déclaration du premier citoyen de la ville de Bangui est une manière d’exposer la vie des membres de la société de gestion : « Sa déclaration c’est pour exposer la vie des responsables dudit marché. Une chose, s’il veut résilier le contrat ce n’est pas en son nom propre mais au nom de la Mairie. Sa manière de faire montre s’il ignore la continuité de service de l’État. Il va même loin en disant que si les responsables du marché remettent encore pieds sur le terrain, on va les arrêter. Là, c’est une manière de nous traiter comme des vulgaires personnes. Cette réaction n’est pas digne d’une autorité et nous déplorons cela ».

A la sortie de cette réunion qualifiée de très décevante par les commerçants, ils promettent tous de ne pas lâcher cette affaire et affirment qu’ils conduiront l’affaire devant la justice qui sera obligée de dire la loi.

« Nous savons que la Mairie de Bangui est souveraine de travailler avec le partenaire de son choix. Cependant, les choses doivent se passer dans les normes. La réaction du président de la délégation spéciale de la ville de Bangui est un cas d’éviction forcé car il nous a chassés sur notre droit. Nous avons dépensé pour reconstruire les kiosques sous le contrôle de la société de gestion qui est censée maitriser les commerçants. C’est une manière de semer du trouble au Km5. Nous voulons la paix et la cohésion sociale. Mais, n’est-ce pas que Emile Gros Raymond Nakombo est en train de détruire la politique du président Faustin Archange Touadera ? Il doit se ressaisir et nous laisser reprendre nos activités dans la quiétude », a martelé Tiburce Gauthier Babessagna, représentant des commerçants du marché Km 5.

Nous tenons à préciser malgré que nous ayons demandé la permission et reçu l’autorisation du chef de poste de la police municipale, nous n’avions pas pu prendre les avis des responsables de la Mairie car les journalistes ont été chassés de la salle de conférence par la directrice de la police municipale en présence même de l’équipe de la communication de la Mairie de Bangui.

Rappelons que le marché du Km5 est le poumon économique de la RCA. Secoué par la crise militaro-politique dans le pays, le Km5 s’est finalement rétabli et les activités ont repris à bon train surtout avec une réelle cohésion sociale qui est le vecteur de la paix et le vouloir de tous les centrafricains. A cet effet, comme un seul homme, les membres de la société de gestion et les commerçants souhaitent trouver une solution pacifique à ce problème afin d’éviter une éventuelle crise.

RCA : la mairie de Bangui modernise la collecte des taxes auprès des commerçants

La mairie de Bangui s’est lancée dans une opération de recensement de ses commerçants et de leurs activités afin d’améliorer la perception des taxes et enrayer les collectes illégales, qui donnent lieu à des impôts qui ne rentrent pas dans les caisses de la commune.

Les agents municipaux font du porte à porte et au premier abord, leur démarche n’est pas toujours bien accueillie. Oumar, commerçant du centre-ville, est excédé par la double taxation qui prévaut.

« Le plus souvent, ils ont des doubles agents, les vrais et les faux. Quand les faux passent, ils nous donnent des quittances et on paye. Maintenant les vrais reviennent, ils nous disent que nous ne sommes en règle avec la mairie et nous, on leur dit qu’on a payé et qu’on a des quittances. Et souvent on est dans la confusion, on ne sait pas qui est vrai qui est faux. »

Après plusieurs minutes d’explication, Oumar accepte de remplir la fiche d’identification de la mairie.

« Je ne comprends pas que jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont pas de fichier informatisé pour déceler le vrai du faux ! C’est donc une très bonne opération s’ils arrivent à enregistrer tout le monde et à faire un support informatique où tout le monde se retrouvera dessus, ce sera une bonne chose pour tout le monde. On veut bien payer nos droits, on veut bien contribuer aux caisses de l’Etat, mais il faut que ce soit des choses qui rentrent dans le Trésor Publique. Espérons que les choses changent réellement d’ici l’année prochaine. »

Jules César Gbakpoma est le chef de service informatique à la mairie de Bangui. Il est en charge de la mise en place de cette base de données. Il décrit l’opération en cours.

« Là, nous sommes en train d’identifier les contribuables de la ville de Bangui, précisément le centre-ville. L’intérêt de ce travail, c’est d’actualiser la base de donnée de la ville de Bangui, pour pouvoir optimiser les recettes municipales. On monte cette base de donnée avec une fiche individuelle des contribuables, pour montrer [de façon transparente] à chaque contribuable qu’il doit tant comme taxes. Et du coup, ce travail viendra mettre un peu plus en confiance le contribuable et la mairie. L’objectif c’est de rationnaliser la taxation pour la mairie et il faut que le contribuable sache que la mairie fait des efforts, même s’il y a eu des problèmes précédemment. Nous sommes optimistes et je pense que cette année on fera mieux. »

Aujourd’hui la mairie assure vouloir améliorer les rentrées d’argent pour pouvoir mener à bien ses missions municipales.

Bangui : Yangana-Yahote fait un rapport critique sur l’état de gestion de la commune

Le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a adressé une note au chef du gouvernement dans laquelle il fustige la gestion de la mairie de Bangui.

En République centrafricaine, après le scandale lié à la mauvaise gestion de l’Assemblée nationale, c’est au tour de la mairie de Bangui d’être pointée du doigt. Dans une note ministérielle datée du 22 juillet et adressée au chef du gouvernement, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation Augustin Yangana-Yahote fait un rapport critique sur l’état de gestion de la commune.

« La situation de la gestion de la mairie de Bangui est devenue extrêmement désastreuse et préoccupante, nécessitant une décision politique salutaire. » C’est ainsi que débute la note du ministre.

Ce dernier soulève de nombreux problèmes au sein de la mairie de Bangui : la gestion des ressources humaines et foncières qui a débouché sur plusieurs contentieux administratifs et judiciaires, des recrutements abusifs, une « gestion financière calamiteuse »

La note précise qu’en 2018, sur plus de 2,2 milliards de francs CFA perçus des contribuables et de l’État, seuls 13 millions ont fait l’objet d’investissements.

La masse salariale et des assimilés occupent en 2018 plus de 141% des recettes propres de la commune. Des salaires attribués sans base juridique, supérieurs à deux ou trois fois les salaires de base. La note du ministre souligne une crise de confiance au sein de la mairie.

La mairie elle affirme que des contrôles réguliers sont menés par l’inspection générale d’État et par l’Inspection générale des finances. Elle assure être prête à recevoir tout organe compétent pour de nouveaux contrôles.