Diamants alternatifs sans extraction forestière : l’Afrique peut-elle s’inspirer de l’Ukraine?

Sous le thème « Smart Ukraine : Connecting Dots », le pavillon de l’Ukraine à l’Exposition universelle de Dubaï formait un espace unique divisé en trois groupes thématiques : la vie intelligente, la pensée intelligente, les sentiments intelligents. En outre, il cherchait à «résoudre les problèmes de l’humanité» avec créativité et bon sens.

Parmi les expositions du pavillon de l’Ukraine figuraient un vélo électrique pouvant parcourir 380 km après une seule charge, ainsi qu’une imprimante 3D pour la céramique et des stores solaires capables de générer de l’énergie, reflétant ainsi le caractère unique et l’originalité du peuple ukrainien et de sa culture à travers le prisme des technologies modernes.

Le pavillon de l’Ukraine a aussi présenté un « champ » créé à partir de vrais épis de blé, de « nanoblé» et de blé numérique. Cette solution entendait démontrer symboliquement le mouvement de l’Ukraine vers l’avenir en harmonie avec la nature et le progrès technologique. Aussi, le pavillon a organisé un programme de divertissement comprenant des défilés de mode, des séminaires thématiques et des performances créatives.

Au titre de la sauvegarde des forêts du bassin du Congo, l’Afrique pourrait-elle encourager des diamants alternatifs, des nano-diamants et des diamants numériques ?

Les forêts du Bassin du Congo sont un bien public mondial, en tant que :

  • seconde forêt tropicale humide au monde en termes de superficie ;
  • forêts avec une capacité à séquestrer chaque année plus de CO2 que l’Amazonie ;
  • abri d’une biodiversité unique au monde ;
  • source de services vitaux pour plus de 40 millions de personnes.

Nous avons vu toute la force de ce partenariat lors de la COP26 à Glasgow, où le Congo Bassin joint donor Statement a permis de réunir 1.5 milliard de dollars pour la préservation de ces forêts.

C’est donc avec une grande confiance qu’il faut regarder la prospective et l’innovation fondées sur des caractéristiques humaines audacieuses.

Si la France se propose de prendre le relai de l’Allemagne, pour animer la prochaine facilitation du Partenariat des forêts du bassin du Congo pour 2023 et 2024, des coalitions créatives d’acteurs seront nécessaires pour cristalliser des dynamiques d’innovations.

Nous connaissons l’ampleur des défis. La région a perdu 6 millions d’hectares de forêts primaires depuis 2001. C’est un défi environnemental, mais aussi économique et même sécuritaire. Ces défis, nous ne les relèverons qu’ensemble.

Des innovateurs doivent y prendre leur part, puisque :

  • l’Europe s’est engagée contre la déforestation importée ;
  • la France consacre une grande partie de ses financements bilatéraux à la protection des forêts de la planète, dont près de 30% pour l’Afrique;
  • des initiatives philanthropiques de grande ampleur se conjuguent à l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales et humides comme par exemple le Jeff Bezos Earth Fund.

En Afrique centrale, le Gabon est à la fois un pays moteur et modèle dans ce domaine. Mais chacun doit maintenant prendre sa part. Les États, les entreprises comme le secteur privé et la société civile.

Favoriser ce travail en équipe doit pouvoir guider de nouvelles ambitions à la pointe du progrès.

Nous avons fort à faire :

  • pour bâtir des chaines de valeur forestières durables ;
  • pour mobiliser et coordonner tous les financements disponibles pour innover ;
  • pour répondre aux aspirations afro-futuristes et aux soifs de nouvelles innovations pour la préservation des forêts ;
  • enfin, pour porter ce partenariat et la voix des forêts du bassin du Congo, dans toutes les enceintes internationales.

Le seul engagement régional de la COP26 portait sur ces forêts du bassin du Congo.

Alors, si nous défendons un vrai modèle de coalition internationale qui conjugue innovation technologique et environnement. Et si nous réussissons, beaucoup d’autres sauront nous imiter. Alors allons-y !

 

Deux nonnes tombées enceintes après une mission

L’Eglise catholique enquête sur deux nonnes qui sont tombées enceintes après une mission en Afrique.

Les deux femmes, dont l’une est une Mère supérieure, appartiennent à deux ordres différents en Sicile. D’origines africaines, les deux nonnes ont été envoyées à leur continent d’origine pour une mission de charité, indique le New York Times.

Une des femmes, âgée de 34 ans, à découvert sa grossesse au cours d’une visite médicale de routine après des douleurs à l’estomac. La mère supérieure, dont l’âge n’est pas connu, est basée dans un institut qui s’occupe des femmes vulnérables et de leurs enfants.

Selon une source à Rome, cette nouvelle a créé la consternation.

« Une enquête est en cours. Elles ont toutes les deux enfreint la règle stricte de la chasteté mais le bien-être de leurs enfants est prioritaire », indique la même source.

Sommet de l’UA à Niamey : vers la zone de libre-échange économique

Les leaders africains vont entériner l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC).

Intégration régionale, développement du continent, zone libre-échange sont entre autres les sujets qui sont débattus pendant la 33ème conférence au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA). Lancé le 07 juillet à Niamey au Niger, le dispositif sécuritaire a été renforcé à  tous les points stratégiques de la ville de Niamey, plusieurs jours auparavant. Ce sont près de 12 000 hommes qui ont été déployés dans toute la ville.

Une mission de l’Union européenne intervenant dans le renforcement des capacités des Forces de défense et de sécurité nigériennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, a fait don mercredi dernier à ces dernières d’importants matériels en vue de renforcer le dispositif de sécurité dans la capitale et ses alentours durant le sommet.

Franc CFA: la psychose face à une dévaluation impossible

Les rumeurs sur la dévaluation du franc CFA persistent au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC).

Certaines avancent même que le franc CFA a été dévalué secrètement, arguant que l’obtention des devises nécessite de dépenser jusqu’à 15% de plus que le taux de parité fixe euro-franc CFA (1 euro étant égal à 655,957 Franc CFA). Il n’en est rien en réalité. Le taux de la parité euro-FCFA reste inchangé, le surplus payé par les opérateurs s’expliquant par le changement de la fixation des commissions par la BEAC –Banque des Etats d’Afrique centrale.

Face à la crise économique et l’amenuisement des réserves de change des pays de la région, qui ne couvrent qu’à peine 20% des besoins d’importations des 6 pays, beaucoup avancent la dévaluation comme solution pour améliorer la compétitivité économique des Etats de la CEMAC.

Seulement, tous les ingrédients militent pour une non-dévaluation du franc CFA, même si certains vendent la « surévaluation » du franc CFA pour expliquer la non-compétitivité des économies de la région, tout en sachant que ces pays n’exportent que des matières premières pour lesquelles les prix sont fixés sur les places financières internationales.

D’abord, la dévaluation n’aura pas lieu du fait que les dirigeants des pays de la CEMAC sont catégoriques. En octobre 2018, ils ont clairement signifié à la France et au FMI qu’ils n’acceptent pas la dévaluation du franc CFA. Une dévaluation serait dévastatrice pour les dirigeants des pays de la région qui sont de plus en plus décriés.

Ensuite, la tension liée aux réserves en devises devrait se décanter à la faveur d’un certain nombre de facteurs favorables. Outre la restructuration de la dette du Congo (2,5 milliards de dollars) vis-à-vis de son créancier Exim Bank China, la finalisation attendue de l’accord entre Libreville et le FMI devrait contribuer à améliorer l’encours des réserves de change de la région. En plus, les cours des matières premières (pétrole et mines) sont globalement mieux orientés depuis quelques mois. Tous ces facteurs devraient contribuer à améliorer les réserves en devises des pays de la région dans les mois à venir.

En outre, les effets de la dévaluation du franc CFA de 1994 hantent toujours les populations des pays africains ayant en commun cette monnaie. L’inflation qu’induit la dévaluation du franc CFA a des effets néfastes sur le pouvoir d’achat des populations pauvres qui n’attendent qu’une étincelle pour laisser exploser leur mécontentement. Un dirigeant ouest-africain soulignait dernièrement que «la dévaluation du franc CFA va générer beaucoup de pauvreté et de misère dans une situation déjà assez difficile».

Par ailleurs, on voit mal une dévaluation du franc CFA qui toucherait uniquement l’Afrique centrale et qui épargnerait l’Afrique de l’ouest alors que les deux régions partagent (presque) la même monnaie avec la même parité vis-à-vis de l’euro.

En plus, pour la France, la dévaluation creuserait davantage le désamour des pays de la sous-région vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale omniprésente, au moment où des intellectuels et des membres de la société civile africaine demandent de plus en plus la fin de cette monnaie coloniale. D’ailleurs, au niveau de la CEMAC, de plus en plus de chefs d’Etat.

En plus, pour la France, la dévaluation creuserait davantage le désamour des pays de la sous-région vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale omniprésente, au moment où des intellectuels et des membres de la société civile africaine demandent de plus en plus la fin de cette monnaie coloniale. D’ailleurs, au niveau de la CEMAC, de plus en plus de chefs d’Etat sont opposés au franc CFA: c’est le cas d’Idriss Déby Itno, Teodoro Obliang Nguema et Dennis Sassou Nguesso. C’est dire qu’une dévaluation imposée par la France et le FMI pourrait signer la fin du franc CFA.

Enfin, sur le plan économique, les résultats de la dévaluation de 1994 ont été négatifs pour la quasi-totalité des pays de la région. Ces pays, qui sont des exportateurs de pétrole et de matière première, ne tirent aucun profit de la dévaluation. Au contraire, engagés dans des politiques de diversification de leurs économies, les pays de la CEMAC verront leur dette exploser et la facture de leurs importations exploser, handicapant davantage les processus de diversification de leurs économies dans lesquels ils sont engagés.

Bref, la dévaluation n’est pas solution de sortie de la crise et n’est pas à l’ordre du jour au niveau de la CEMAC.