Tshisekedi et l’Émir du Qatar écrivent un nouveau chapitre

Kinshasa-L’arrivée de l’avion officiel sur le tarmac de l’aéroport de N’djili marquait plus qu’une simple visite protocolaire. Ce vendredi, le Président Félix Tshisekedi accueillait pour la première fois en terre congolaise Son Altesse Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, l’Émir du Qatar. Une poignée de main chaleureuse, des honneurs militaires, et les deux dirigeants s’engouffraient dans un convoi direction la Cité de l’Union Africaine. L’objectif : sceller une alliance aux multiples facettes.

Le tête-à-tête entre les deux hommes, tenu à huis clos, a dépassé les simples courtoisies diplomatiques. Les discussions ont porté sur l’architecture géostratégique de la région, les enjeux sécuritaires et une vision partagée d’une coopération « durable, équilibrée et tournée vers le développement ». De ces échanges est née une conviction commune : la nécessité de diversifier les partenariats au-delà des secteurs traditionnels.

Cette volonté s’est concrétisée par la signature de trois protocoles d’accord, paraphés par les ministres des deux nations. Ces textes dessinent les contours d’un partenariat ambitieux et structurant :

  • Une coopération judiciaire pour faciliter les échanges, lutter contre la criminalité transnationale et renforcer l’assistance mutuelle.

  • Un cadre pour les transports maritimes et terrestres, visant à améliorer les infrastructures logistiques congolaises grâce à l’expertise qatarie.

  • Un volet diplomatique et consulaires incluant des consultations politiques régulières et des facilités pour la délivrance des visas.

Mais le cœur de cet accord bat peut-être pour la jeunesse congolaise. Un partenariat dédié promet de booster la formation professionnelle, l’entrepreneuriat et les échanges dans l’innovation et le sport. Un volet humanitaire complète ce dispositif, prévoyant des projets d’assistance pour les populations vulnérables.

Pour Kinshasa, ce rapprochement est une opportunité stratégique d’attirer de nouveaux investissements et une expertise de premier plan. Pour Doha, il s’agit d’ancrer plus profondément son influence économique et diplomatique en Afrique centrale.

La visite de l’Émir, brève mais historique, n’est qu’un début. Les deux pays ont désormais pour tâche de transformer ces signatures en réalisations tangibles. Des commissions mixtes seront prochainement mises en place pour définir les modalités pratiques de cette nouvelle feuille de route. Une page des relations entre la RDC et le Qatar vient de se tourner ; la suivante s’écrira à l’encre de l’action.

Visa britannique : Angola, Namibie et RDC dans le viseur du gouvernement

Londres a durci sa politique migratoire ce lundi 17 novembre. Le gouvernement britannique a donné trente jours à l’Angola, à la Namibie et à la RDC pour mieux coopérer au retour de leurs ressortissants en situation irrégulière. Faute de progrès, des restrictions sévères toucheront les visas touristiques et VIP.

Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Sécurité des frontières, Alex Norris, a été clair sur Sky News : la coopération de ces trois pays est « inacceptable ». Le Home Office rappelle que des milliers de migrants originaires de ces nations vivent actuellement au Royaume-Uni. Pour Londres, la charge devient insoutenable et la suspension de l’accès pour touristes et VIP constitue un avertissement fort.

La ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, a résumé la ligne du gouvernement : « Acceptez le retour de vos ressortissants, ou perdez le privilège d’entrer dans notre pays ». Ce message place la souveraineté britannique au centre du débat migratoire.

Une réforme pour accélérer les expulsions

Cette annonce s’inscrit dans une réforme plus large que Shabana Mahmood présentera au Parlement. L’objectif : réduire les traversées de la Manche et tarir le flux de migrants qui alimente la crise.

Le gouvernement prévoit de limiter la protection des réfugiés, de suspendre l’accès automatique aux aides sociales et d’encadrer les recours à la Convention européenne des droits de l’homme pour accélérer les expulsions.

Les chiffres justifient cette offensive. Depuis le 1er janvier 2025, 39 292 migrants sont arrivés sur les côtes britanniques par petites embarcations, dépassant déjà le total de 2024. Les demandes d’asile ont augmenté de 18 % alors que l’Union européenne enregistre une baisse de 13 %. Depuis 2021, le Royaume-Uni a enregistré plus de 400 000 demandes, contre 150 000 entre 2011 et 2015.

Le message est donc clair : l’Angola, la Namibie et la RDC ont un mois pour coopérer. Le compte à rebours est lancé.

Tshisekedi et Herzog : une amitié de 40 ans renaît à Kinshasa

KINSHASA. La Cité de l’Union africaine a servi de cadre, ce mardi, à une rencontre chargée d’histoire et de symboles. Le président Félix Tshisekedi y a accueilli son homologue israélien Isaac Herzog, dont la visite à Kinshasa résonne comme un écho générationnel. Quarante ans après le passage de son défunt père, le chef de l’État hébreu pose à son tour les pieds en terre congolaise, ravivant la flamme d’une amitié ancienne.

Durant plus d’une heure, les deux dirigeants se sont parlés en tête-à-tête avant d’élargir les discussions à leurs délégations. « Notre discussion a porté sur le raffermissement de nos relations et l’embellissement de celles-ci », a dévoilé le président Tshisekedi lors du point de presse conjoint. Des mots mesurés qui cachent une ambition partagée : écrire un nouveau chapitre dans la coopération entre les deux nations.

Les domaines de la coopération

Le chef de l’État congolais n’a pas caché ses attentes. Face au « développement remarquable » d’Israël dans des secteurs clés – sécurité, défense, agriculture, infrastructures, haute technologie – il a présenté les opportunités offertes aux opérateurs économiques israéliens. Les mines, les infrastructures, l’énergie, l’agriculture, la science, l’éducation et la santé constituent autant de terrains d’entente potentiels.

« C’est pour vous dire que nous avons de nombreuses occasions de sceller des partenariats stratégiques et gagnants-gagnants », a estimé le président Tshisekedi, annonçant que dans les semaines à venir, la ministre des Affaires étrangères rencontrerait son homologue israélien. Une manière concrète d’« ouvrir la voie sur des engagements gouvernement à gouvernement ».

La vision partagée

Du côté israélien, l’enthousiasme est au rendez-vous. « Il ne fait plus de doute qu’il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire », a confirmé le président Herzog. « Nous avons discuté profondément et nous sommes heureux d’être ici pour raffermir et élargir nos visions. »

Le chef de l’État hébreu a tenu à évoquer la situation dans l’Est de la RDC, appelant la communauté internationale à « braquer ses projeteurs sur la crise sécuritaire qui secoue le pays ». Un plaidoyer inattendu : « Le conflit n’est pas seulement au Moyen-Orient. J’apprécie les efforts du président Trump dans la poursuite de la restauration de la paix dans le conflit qui vous engage avec le Rwanda. Je souhaiterais que l’attention du monde puisse s’orienter vers ceci plutôt que de se concentrer obsessionnellement sur Israël. »

L’héritage familial

Cette visite s’inscrit dans une continuité historique. Le président Herzog a affirmé qu’il poursuivrait « la vision de son père de maintenir l’amitié entre Israël et la RDC ». Un héritage qu’il entend honorer : « Continuons à travailler ensemble dans l’esprit de fraternité alors que nous regardons les défis qui sont devant nous avec un esprit de confiance et d’optimisme. »

La visite intervient à un moment stratégique, peu après la prise de fonctions du nouvel ambassadeur israélien à Kinshasa, Leo Vinovezky. Elle scelle la volonté des deux pays de donner une nouvelle impulsion à leur relation, mêlant mémoire du passé et ambitions futures.

Dans les couloirs de la Cité de l’Union africaine, les deux présidents ont semblé écrire une nouvelle page de cette amitié vieille de quatre décennies. Une page où business et diplomatie s’entremêlent, où les héritages familiaux rencontrent les réalités géopolitiques contemporaines.

TICAD9 : Judith Suminwa renforce la coopération RDC–Égypte

20 août 2025 | Yokohama – En marge de la TICAD9, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a rencontré pour la quatrième fois son homologue égyptien, Moustafa Kamal Madbouli. Cette nouvelle audience marque une étape importante dans la consolidation des liens entre la République démocratique du Congo et l’Égypte.

Des relations historiques saluées

Les deux chefs de gouvernement ont souligné la solidité des relations bilatérales, fondées sur une coopération africaine de longue date et mutuellement bénéfique.

M. Madbouli a félicité Mme Suminwa pour sa reconduction à la tête du gouvernement congolais et a réaffirmé sa volonté de renforcer les partenariats stratégiques, notamment dans les domaines clés du développement.

Le Grand Inga au cœur des discussions

Au centre des échanges : le projet Grand Inga. L’Égypte a exprimé un intérêt marqué, mettant en avant son expertise en matière d’énergie, d’eau et d’infrastructures. Ce projet pourrait devenir l’un des piliers de la coopération entre les deux pays.

Une ouverture culturelle et diplomatique

Le Premier ministre égyptien a également invité la RDC à participer à l’inauguration du Grand Musée du Caire (GEM). Une initiative qui reflète la volonté d’élargir la coopération au-delà des questions économiques et énergétiques, vers les domaines culturels et diplomatiques.

Une diplomatie active à la TICAD9

Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des efforts déployés par Judith Suminwa au Japon. Elle illustre la détermination de la RDC à construire des partenariats solides et durables, au service d’un développement partagé.

Thérèse Kayikwamba Wagner honorée à Washington pour son leadership diplomatique

Lors d’une semaine marquée par des échanges diplomatiques de haut niveau, la Ministre d’État Thérèse Kayikwamba Wagner a prononcé le discours d’ouverture de la 2ᵉ réunion d’information annuelle au Congrès américain. L’événement a été organisé par l’Institut américain de diplomatie et des droits humains, à Washington.

Un thème au cœur des enjeux mondiaux

Placée sous le thème « Diplomatie et leadership mondial : renforcer la sécurité et la coopération dans un monde en mutation », cette rencontre a rassemblé de nombreux diplomates, chercheurs et experts venus débattre des grandes problématiques de notre temps : diplomatie, paix, sécurité et coopération internationale.

Une distinction prestigieuse pour la RDC

À cette occasion, l’Institut américain de diplomatie et des droits humains a décerné à la Ministre d’État le « Prestige of Nations Award ». Ce prix symbolise la reconnaissance de son action en faveur du multilatéralisme, de la paix, et du renforcement de la position de la République démocratique du Congo sur la scène internationale.