Transition Madagascar : les promesses du colonel Randrianirina

ANTANANARIVO – Le colonel Mikaël Randrianirina se prépare à prêter serment ce vendredi devant la Haute Cour constitutionnelle. À la veille de cette étape décisive, il s’efforce de justifier son ascension au sommet de l’État. Selon lui, le changement de régime « s’inscrit dans un cadre légal et constitutionnel », loin de toute idée de coup d’État.

« Aucune violence n’a été commise, aucun palais n’a été attaqué », répète-t-il, comme pour dissiper les doutes. Cette communication maîtrisée contraste avec la vitesse des événements qui l’ont propulsé sur le devant de la scène politique malgache.

Le futur président de la transition annonce déjà la composition de son gouvernement. Il promet une équipe « à majorité civile », tout en assurant une représentation équilibrée entre civils et militaires. Une manière de répondre aux accusations de prise de contrôle de l’armée. « Nous voulons restaurer la confiance entre les institutions et le peuple. C’est une refondation, pas une confiscation du pouvoir », insiste-t-il.

Une transition sous surveillance internationale

Aucune élection n’est prévue pour l’instant. Le colonel justifie ce report par la nécessité de réformer la CENI et de nettoyer les listes électorales. Cette période de transition lui permettra de consolider son autorité, tout en préparant de nouvelles règles du jeu politique.

Sur la scène internationale, il tente de calmer les inquiétudes. La suspension de Madagascar par l’Union africaine ? « Une réaction normale », tranche-t-il, tout en évoquant des discussions en cours avec la SADC. Une mission de cette organisation est attendue autour du 20 octobre pour évaluer la situation sur le terrain.

Ancien élève de l’Académie militaire d’Antsirabe, originaire d’Androy, Randrianirina s’est longtemps présenté comme un simple officier exécutant. Mais depuis la chute du président Andry Rajoelina, il s’impose comme l’homme fort du pays. Sa déclaration du 15 octobre – « La crise a assez duré » – a marqué le tournant. Le lendemain, la Haute Cour a confirmé la vacance du pouvoir, légitimant ainsi son contrôle.

Ce vendredi, en prêtant serment, le colonel Randrianirina deviendra officiellement le chef de la transition. Reste à savoir si ses promesses de refondation tiendront face aux réalités du pouvoi

Madagascar : le coup de force de Rajoelina

ANTANANARIVO – La scène a quelque chose de surréaliste. Un président qui gouverne son pays depuis l’étranger, une Assemblée nationale dissoute par décret, une armée qui se divise entre loyalistes et putschistes. Ce lundi 14 octobre, Madagascar a basculé dans une crise politique d’une ampleur historique, tandis qu’Andry Rajoelina, exfiltré vers La Réunion par les soins de l’armée française, tentait depuis l’étranger de reprendre la main sur un pouvoir qui lui échappe.

Dans la nuit, le président a signé un décret de dissolution de l’Assemblée nationale, invoquant l’article 60 de la Constitution. Une décision radicale, prise à des milliers de kilomètres de la capitale, alors que la Grande Île connaît sa plus grave secousse politique depuis la chute de Marc Ravalomanana.

L’étrange exfiltration

Le récit officiel – une « mission à l’étranger pour assurer sa sécurité » – cache une réalité plus trouble. Selon RFI, l’exfiltration de Rajoelina aurait été orchestrée par la France dans le cadre d’un accord direct avec Emmanuel Macron. Le président malgache aurait transité par La Réunion avant de gagner une destination inconnue.

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Pendant ce temps, à Antananarivo, la situation échappait à tout contrôle. Un groupe de militaires a tenté de prendre le contrôle des médias publics, dans ce que la présidence a qualifié d’« acte grave portant atteinte à l’ordre constitutionnel ». Le chef d’état-major des armées, le général Démosthène Pikulas, a dû intervenir personnellement pour « rétablir la situation ».

Le peuple et l’armée en mouvement

La veille, sur la place du 13 Mai, des milliers de Malgaches s’étaient rassemblés pour réclamer le départ de Rajoelina. Une mobilisation historique, portée par la Génération Z Madagascar et rejointe par d’anciens présidents et des figures de l’opposition. Plus significatif encore : des membres des forces armées avaient fait cause commune avec les manifestants.

Le colonel Mikaël Randrianirina, l’un des officiers impliqués dans la tentative de prise des médias, a nié toute intention putschiste. « L’armée a simplement répondu à l’appel du peuple malgache », a-t-il déclaré à la presse, se présentant comme un simple « officier exécutant ».

Un pouvoir en exil

Depuis son refuge extérieur, Rajoelina a tenté de reprendre l’initiative. Dans une allocution retardée de plus de deux heures, il a catégoriquement rejeté toute idée de démission, tout en reconnaissant avoir quitté le territoire national. « Je n’abandonnerai jamais Madagascar », a-t-il assuré, dénonçant un « complot préparé depuis plusieurs semaines pour attenter à sa vie ».

Sa décision de dissoudre l’Assemblée s’accompagne d’un message adressé à la jeunesse : « Place aux jeunes ». Un slogan qui sonne comme une tentative de récupération, alors que ce sont précisément les jeunes de la Génération Z qui réclament son départ dans la rue.

L’ombre de la France

L’implication française dans cette crise complique encore la donne. L’exfiltration de Rajoelina par Paris place l’ancienne puissance coloniale au cœur d’un conflit politique dont elle se défend pourtant de vouloir être actrice. La France devra maintenant naviguer entre son soutien historique à Rajoelina et la réalité d’un pays où la légitimité du pouvoir en place est ouvertement contestée.

Alors que Madagascar s’enfonce dans l’incertitude, une question demeure : comment un président peut-il gouverner un pays qu’il a fui, face à un peuple descendu dans la rue et une armée qui semble hésiter entre obéissance et rébellion ? La crise malgache vient peut-être de trouver sa réponse : le pouvoir n’est plus à Antananarivo, mais quelque part entre Paris, La Réunion et l’inconnu.

Madagascar : Le président Andry Rajoelina exfiltré vers l’étranger

Le 12 octobre 2025, Madagascar a connu un tournant spectaculaire. Selon RFI, le président Andry Rajoelina a été exfiltré par un avion militaire français, dans le cadre d’un accord avec Emmanuel Macron. Sa destination finale reste incertaine : certaines sources évoquent l’Île Maurice, d’autres Dubaï, après un passage à La Réunion.

La séquence de ce départ illustre l’ampleur de la crise. Un hélicoptère l’a d’abord transporté sur l’Île Sainte-Marie, sur la côte est. Ensuite, il a embarqué sur l’avion militaire français. RFI confirme qu’il n’est plus sur le territoire malgache. Sa famille l’accompagne dans ce périple, renforçant le caractère officiel de l’opération.

France prudente et crise sociale persistante

Paris insiste sur la prudence. Les autorités françaises rappellent que les forces militaires n’interviendront pas directement à Madagascar. Selon elles, l’exfiltration visait uniquement à faciliter une transition pacifique, sans aucune opération offensive. Les troupes stationnées à La Réunion ne franchiront pas la frontière de l’île.

La crise sociale reste vive depuis le 25 septembre 2025. Les manifestations contre les coupures d’eau et d’électricité se sont rapidement transformées en contestation politique. Les appels à la démission du chef de l’État se multiplient, accentuant la pression sur Andry Rajoelina.

Face à cette situation, la Présidence malgache annonce que le président prononcera un discours à la nation le 13 octobre à 19h (16h TU). L’objectif est de calmer les esprits et de rassurer la population.

La Grande Île reste plongée dans une incertitude politique majeure. Le départ d’Andry Rajoelina marque une étape clé dans une crise dont les prochaines heures pourraient être décisives pour l’avenir du pays.

Le Nobel en clandestinité : Maria Corina Machado, voix d’un Venezuela bâillonné

OSLO/CARACAS – Ce vendredi 10 octobre, la nouvelle est tombée dans un silence de cathédrale avant de se répandre comme une traînée de poudre. Le prix Nobel de la Paix 2025 ne récompense pas un traité ni un cessez-le-feu, mais une femme. Une femme traquée, contrainte à la clandestinité, dont la voix porte pourtant plus loin que les verrous du pouvoir.
Son nom : Maria Corina Machado. Le Comité Nobel norvégien a sacré la cheffe de l’opposition vénézuélienne, offrant à sa lutte un écho planétaire.

Dans son annonce, le président du comité, Jørgen Watne Frydnes, a salué ses efforts « en faveur d’une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie ». Il a décrit une « figure clé » capable d’unir une opposition morcelée autour d’une exigence simple : des élections libres.
« Maria Corina Machado est l’un des exemples les plus extraordinaires de courage civique en Amérique latine », a-t-il déclaré. Son discours a résonné dans un monde qui regarde le Venezuela sombrer.

La « libératrice » et l’émotion de Caracas

À Caracas, la nouvelle a d’abord suscité l’incrédulité. Dans une vidéo partagée par son équipe, on voit la leader de 58 ans apprendre la décision. « Je suis sous le choc ! », lance-t-elle à Edmundo González Urrutia, le candidat qu’elle soutenait à la présidentielle. Son visage est bouleversé. « C’est quoi ce truc ? Je n’arrive pas à y croire », souffle-t-elle, entre émotion et surprise.
Cette réaction sincère contraste avec l’image de « libertadora » – la libératrice – que lui ont forgée des millions de Vénézuéliens. Lors des primaires de 2023, elle avait recueilli plus de 90 % des voix.

Un prix, un symbole, un message

Ce Nobel dépasse la récompense individuelle. Il devient un symbole politique puissant. L’Union européenne, les États-Unis et une grande partie de la communauté internationale y voient la légitimation d’un combat. Pour eux, Nicolás Maduro a usurpé sa réélection, et Edmundo González Urrutia reste le véritable vainqueur. Depuis son exil en Espagne, ce dernier a salué un prix « mérité ».

Le comité Nobel a rappelé la part d’ombre derrière la gloire : une année de clandestinité, des menaces constantes, et le choix de rester au pays. « Un choix qui a inspiré des millions de personnes », a-t-il souligné.
Le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU, Thameen Al-Kheetan, a salué « une reconnaissance qui reflète les aspirations claires du peuple vénézuélien ».

L’annonce du Nobel a provoqué un choc bien au-delà du Venezuela. Elle a éclipsé d’autres prétendants, dont Donald Trump, qui espérait ce titre. Ses déclarations sur son rôle de pacificateur mondial paraissent désormais dérisoires face au combat de Maria Corina Machado.

Dans les rues de Caracas, comme au sein de la diaspora, son nom est devenu un étendard de liberté. Son Nobel éclaire les fissures d’un régime autoritaire. C’est l’histoire d’une femme qui, en refusant le silence et l’exil, a offert à son peuple une victoire dont l’écho ne s’éteindra plus.

Gaza respire enfin : cessez-le-feu, aide humanitaire et retour des otages

Gaza – Après deux ans d’horreur et de privations, la bande de Gaza semble enfin respirer. L’annonce d’un cessez-le-feu historique entre Israël et le Hamas, rendue publique ce jeudi par le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, marque une pause cruciale dans un conflit meurtrier.

La première phase du plan de paix américain de Donald Trump prévoit la libération simultanée des otages détenus par le Hamas contre près de 2 000 prisonniers palestiniens, le retrait partiel des troupes israéliennes, et surtout l’entrée massive de 400 camions d’aide humanitaire par jour pour soulager une population éprouvée.

À Khan Younès et Deir el-Balah, les habitants ont exprimé leur soulagement par des chants et des prières. « Dieu merci ! Malgré tous les morts et les souffrances, nous sommes heureux aujourd’hui », confie Ayman al-Najjar, tandis qu’Oum Fadi Shounnar ajoute : « Nous espérons que cette fois, la guerre est terminée. »

La signature officielle, prévue à Sharm El-Sheikh avec la participation de Donald Trump, devrait mettre en route le retour des déplacés et l’accès à l’aide humanitaire. Les défis restent nombreux : l’armée israélienne contrôle encore 75 % du territoire, et le Hamas exige la mise en œuvre complète des engagements.

Malgré ces obstacles, cet accord représente un moment de répit et d’espoir, offrant une chance unique aux habitants de Gaza de reconstruire leurs vies et à la communauté internationale d’initier une paix durable.

Pogačar entre dans la légende à Kigali : un Mondial historique pour le cyclisme africain

KIGALI – Ils étaient venus du monde entier, mais c’est un Slovène qui a écrit l’histoire, et un pays africain qui l’a accueillie. Du 21 au 28 septembre, Kigali a vibré au rythme des Championnats du Monde Route UCI, organisés pour la première fois sur le continent. Huit jours de compétition intense, couronnés par un final d’anthologie : Tadej Pogačar a remporté le titre mondial pour la deuxième année consécutive, après une échappée solitaire de 77 kilomètres qui restera dans les annales.

Face aux pentes abruptes du Mont Kigali et du Mur de Kigali, le favori a livré une démonstration de force pure. Lâchant tous ses adversaires à moins de 80 km de l’arrivée, il a survolé la course, confirmant son statut de phénomène du cyclisme mondial. Derrière lui, le Belge Remco Evenepoel a décroché l’argent, tandis que l’Irlandais Ben Healy offrait à son pays sa première médaille sur course en ligne depuis 1989.

L’Afrique en lumière

Si Pogačar a volé la vedette, cette édition restera comme celle de la consécration du cyclisme africain. Organisée pour la première fois en terre africaine, elle a offert une vitrine exceptionnelle à des coureurs jusqu’ici souvent relégués au second plan.

Les Rwandais, portés par un public en délire, ont tenu leur rang. Mais la révélation est venue d’ailleurs : l’Éthiopienne Tsige Kiros, seulement septième de la course en ligne juniors femmes, a montré la voie. Sa performance, modeste en apparence, symbolise les progrès accomplis et l’émergence timide mais réelle de nouveaux talents.

Un tremplin pour l’avenir

Cette semaine de compétition intense aura donc rempli sa mission : créer un héritage. En accueillant cet événement planétaire, le Rwanda a prouvé que l’Afrique pouvait organiser, et bien organiser, un rendez-vous d’envergure mondiale.

Les pentes rwandaises, aussi exigeantes soient-elles, sont désormais gravées dans la mémoire collective des cyclistes. Et les jeunes Africains qui ont vu Pogačar franchir la ligne d’arrivée, seul, sous le soleil de Kigali, n’oublieront jamais cette image. Peut-être certains d’entre eux voudront-ils, un jour, lui emboîter le pas.

Le Mondial 2025 s’achève. Mais à Kigali, il ne fait que commencer.

Assemblée générale de l’ONU : Netanyahu hué et sifflé, des diplomates quittent la salle

La scène est rare, et son symbole, plus lourd encore que les mots prononcés. Vendredi, au siège des Nations Unies, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vu une partie de l’Assemblée générale lui tourner le dos. Au moment où il entamait sa prise de parole, des diplomates de plusieurs délégations – notamment de pays arabes et d’Asie orientale – ont ostensiblement quitté la salle, accompagnant leur départ de huées et de sifflets.

Ce geste de protestation collective, inédit par son ampleur, visait la guerre menée par Israël à Gaza. Il intervient dans un contexte diplomatique déjà extrêmement tendu, où les condamnations des « violations graves du droit international humanitaire » par Israël se multiplient.

Israël de plus en plus isolé

La fracture s’est accentuée ces dernières semaines après l’annonce par plusieurs pays européens – dont la France, le Royaume-Uni et l’Espagne – de leur décision de reconnaître officiellement l’État de Palestine. Une vague de reconnaissances qui isole un peu plus le gouvernement Netanyahu sur la scène internationale.

Lors de leur dernière réunion, les pays arabes avaient réitéré leur appel à un cessez-le-feu immédiat et à la reconnaissance pleine et entière des droits du peuple palestinien. Le départ concerté de l’hémicycle onusien vendredi en était la traduction spectaculaire.

Netanyahu persiste et signe

Face à cette démonstration d’hostilité, le Premier ministre israélien a poursuivi son intervention, fustigeant ce qu’il a décrit comme des « campagnes d’incitation » menées contre Israël. Il a réaffirmé la détermination de son gouvernement à poursuivre ses opérations militaires, sans céder aux pressions internationales.

Mais le message était déjà passé. Dans les couloirs de l’ONU, cet épisode restera comme le symptôme d’une fracture croissante entre Israël et une partie significative de la communauté internationale. La question palestinienne, loin de s’effacer, s’impose plus que jamais comme un sujet central – et profondément clivant – des débats diplomatiques mondiaux.

Alors que les huées résonnaient encore dans la salle à demi-vide, une évidence s’imposait : la légitimité d’Israël, autrefois acquise dans les enceintes internationales, se fissure. Et Netanyahu, en dépit de sa rhétorique combative, n’a jamais paru aussi seul.

Côte d’Ivoire : Le Conseil constitutionnel valide cinq candidats, élimine les poids lourds et ouvre la voie à un quatrième mandat d’Ouattara

Ce lundi 8 septembre 2025, la présidente du Conseil constitutionnel, Mme Chantal Camara Nanaba, a rendu une décision qui bouleverse le paysage politique ivoirien. Sur soixante dossiers examinés, seuls cinq candidats ont été jugés éligibles à l’élection présidentielle du 25 octobre. Ce tri drastique élimine les principales figures de l’opposition et laisse le président sortant, Alassane Ouattara, en position de force pour briguer un quatrième mandat déjà très contesté.

Des exclusions qui secouent l’opposition

Le verdict du Conseil constitutionnel frappe au cœur de l’opposition et provoque un véritable séisme politique. Tidjane Thiam, président du PDCI et ex-CEO de Crédit Suisse, a été disqualifié pour un motif administratif : il ne figure pas sur les listes électorales. Cette condition d’éligibilité essentielle l’a empêché de concourir, malgré les recours de son parti.

Laurent Gbagbo, président de 2000 à 2011, a subi le même sort pour la même raison. Son camp, le PPA-CI, dénonçait pourtant l’irrégularité de sa condamnation dans l’affaire du « braquage de la BCEAO », estimant que seule la Haute Cour de justice pouvait juger un ancien chef d’État. Le Conseil constitutionnel a rejeté cet argument.

Pascal Affi N’Guessan, leader du FPI, a également vu sa candidature invalidée. Ses parrainages présentaient un déficit de plus de 20 000 signatures, un écart jugé rédhibitoire. Ainsi, trois poids lourds de la scène politique ivoirienne disparaissent de la course électorale à cause d’une application stricte du code électoral.

Une liste réduite et inattendue

Les cinq candidats retenus forment un panel contrasté :

  • Henriette Lagou (Groupement des Partenaires Politiques pour la Paix, GP-PAIX)

  • Jean-Louis Billon (Congrès Démocratique, CODE), cadre du PDCI

  • Ehivet Simone Gbagbo (Mouvement des Générations Capables, MGC), ex-Première dame

  • Ahoua Don-Mello Jacob (Indépendant)

  • Alassane Ouattara (RHDP, président sortant)

La candidature d’Alassane Ouattara, validée pour un quatrième mandat, reste la plus polémique. L’opposition la juge « anticonstitutionnelle ». Sa présence sur la liste officielle accentue les critiques et ouvre la voie à une réélection très clivante.

Un processus électoral sous haute tension

Le dépôt des candidatures, organisé du 1er juillet au 26 août 2025, avait déjà suscité de vives polémiques. Désormais, la publication de la liste définitive, limitée à cinq noms, risque d’attiser encore davantage les tensions. Dans un pays marqué par les traumatismes des crises électorales passées, le climat politique demeure fragile.

Le Conseil constitutionnel a également rejeté la demande du PDCI, qui réclamait une révision exceptionnelle des listes électorales pour régulariser la situation de Tidjane Thiam. L’institution a rappelé que ce dossier relevait de la Commission électorale indépendante (CEI).

Ainsi, la campagne officielle s’annonce déséquilibrée : un président sortant omnipotent affrontera une opposition affaiblie et fragmentée. La Côte d’Ivoire s’achemine donc vers une élection dont l’issue paraît écrite d’avance, mais dont l’impact sur la stabilité nationale reste incertain.

Kigali sous silence : l’inquiétante expansion du cimetière militaire de Kanombe

Sous le ciel clair de Kigali, le cimetière militaire de Kanombe s’étend, silencieux et grandissant. Une enquête géospatiale inédite de Human Rights Watch (HRW), appuyée par des images satellites haute résolution, révèle une expansion inquiétante du site. Cette croissance suit étrangement le rythme des offensives menées depuis janvier 2025 par le M23 et les Forces rwandaises de défense (RDF) dans l’est de la République démocratique du Congo.

Entre le 27 janvier 2022 et le 3 juillet 2025, 1 171 nouvelles tombes ont été recensées. La chronologie frappe par sa précision : de 2017 à mi-2021, la moyenne n’était que de 1,7 sépulture par semaine. Après la résurgence du M23 en 2022, elle grimpe à six. Puis, lors des batailles de Goma et Bukavu entre décembre 2024 et avril 2025, le rythme atteint 22 tombes hebdomadaires.

Les preuves satellites, implacables

Les images capturées à quatorze reprises montrent un défrichage rapide, de nouvelles routes et une progression méthodique des rangées de sépultures. La majorité se concentre au sud du cimetière, sur un terrain préparé dès novembre 2024, à la veille de l’escalade militaire.

En février 2025, deux nouvelles zones apparaissent près des casernes et de l’hôpital. Le 3 juillet, l’une d’elles comptait déjà 45 tombes. Cette évolution dessine une réalité que les chiffres officiels contredisent.

Le déni officiel face à la réalité

Kigali reconnaît seulement une dizaine de décès de soldats à l’étranger sur la même période. L’écart avec les images satellites est abyssal. Il soulève une question cruciale : quel est le vrai prix humain de l’implication rwandaise dans le conflit congolais ?

En juin, HRW a franchi une étape majeure. L’ONG a qualifié le Rwanda de « puissance occupante » en RDC, en vertu du droit international humanitaire. Cette désignation l’associe directement aux exactions du M23, qu’il soutiendrait militairement.

Les tombes comme témoignage muet

Chaque sépulture à Kanombe devient une preuve silencieuse. Chaque parcelle défrichée illustre une guerre que Kigali nie livrer. Les satellites, eux, tracent une cartographie funèbre où la mort devient un indicateur stratégique.

La communauté internationale ne peut plus ignorer ces signaux. Les tombes de Kanombe accusent, en silence, une vérité que les discours officiels tentent d’étouffer. Car la terre, elle, ne ment jamais.

Grand Stade Agadir : une vitrine sportive et économique pour la CAN 2025

Agadir, perle de la côte atlantique, s’est transformée en vitrine sportive du Maroc avec la rénovation du Grand Stade. Inspectée le 1er septembre 2025 par les autorités marocaines, l’enceinte se prépare à accueillir des matchs majeurs de la CAN 2025 et, à plus long terme, la Coupe du Monde 2030.

Inauguré en 2013, le Grand Stade d’Agadir affiche désormais plus de 41 500 places, des vestiaires modernisés, un gazon flambant neuf et des loges VIP prêtes à recevoir les plus grands noms du football africain et mondial. La première phase de rénovation, estimée à 450 millions de dirhams, a permis d’agrandir les parkings (désormais 4 100 places), de renforcer les infrastructures techniques et d’améliorer le confort des spectateurs.

Le stade accueillera plusieurs rencontres du groupe B, dont le très attendu Égypte-Zimbabwe le 22 décembre 2025, avant de vibrer au rythme d’un huitième de finale et d’un quart de finale en janvier 2026.

Mais l’ambition ne s’arrête pas là. Dès 2026, une deuxième phase d’investissement de plus de 2,3 milliards de dirhams portera la capacité à 46 000 places et couvrira entièrement les tribunes. Objectif : se conformer aux normes FIFA et devenir une référence pour le Mondial 2030 que le Maroc coorganisera avec l’Espagne et le Portugal.

Avec cette transformation, le Grand Stade Agadir CAN 2025 devient non seulement un écrin sportif, mais aussi un symbole du rayonnement international du Maroc.

Sidi Ould Tah prend la tête de la BAD et promet une Afrique prospère

L’économiste mauritanien Sidi Ould Tah a officiellement pris les commandes de la Banque africaine de développement (BAD) ce 1ᵉʳ septembre 2025 à Abidjan. Élu en mai dernier, il devient le 9ᵉ président de l’institution et succède au Nigérian Akinwumi Adesina.

« Je m’engage à exercer mes fonctions avec loyauté et conscience, dans l’intérêt exclusif de la Banque », a-t-il affirmé devant un parterre d’officiels.

Une vision tournée vers l’action

Dès sa prise de fonction, Sidi Ould Tah BAD a appelé à « revisiter le plan d’investissement » et à « changer de paradigme ». Il a insisté sur l’urgence d’agir face à trois défis majeurs : la baisse de l’aide publique au développement, l’endettement croissant des pays africains et l’impact du changement climatique.

Il veut renforcer les partenariats stratégiques. La présence de Rémy Rioux, président de l’Agence française de développement (AFD), illustre cette priorité. Le nouveau dirigeant de la BAD veut aussi donner à l’institution les moyens de bâtir des infrastructures solides capables de résister aux crises futures.

Soutiens politiques et confiance renouvelée

Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui a soutenu sa candidature, a reçu de vifs remerciements. De leur côté, les gouverneurs ont confirmé leur confiance en sa vision. « Vous êtes l’homme de la situation », a déclaré Ludovic Gatsé, président du Conseil des gouverneurs.

Avec ce mandat, Sidi Ould Tah BAD entend incarner l’espoir d’une Afrique plus robuste, prospère et mieux intégrée économiquement.

Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara officialise sa candidature pour un quatrième mandat

C’est désormais officiel. Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé, ce mardi 29 juillet 2025, sa candidature à l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre prochain. C’est à travers un message télévisé que le chef de l’État a mis fin au suspense : « Après mûres réflexions, et en toute conscience, je vous annonce aujourd’hui que j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. »

Une décision justifiée par des défis sécuritaires et économiques

Le président sortant justifie sa décision par la gravité des défis que traverse la Côte d’Ivoire : menace terroriste, incertitudes économiques, instabilité monétaire. Il affirme que « la gestion de ces enjeux exige de l’expérience » et que sa santé lui permet d’assumer un nouveau mandat. « Je veux que notre chère Côte d’Ivoire continue de demeurer un pays prospère, en paix et en sécurité », a-t-il martelé, promettant une transition générationnelle après ce mandat.

Ce nouveau cycle serait, selon lui, au service de la stabilité et de l’unité nationale. Il reconnaît toutefois que cette décision va à l’encontre de ses engagements antérieurs : « Le devoir peut parfois transcender la parole donnée de bonne foi. »

Vers un quatrième mandat controversé

Désigné fin juin candidat du RHDP, Alassane Ouattara, élu en 2010, 2015 et 2020, brigue ainsi un quatrième mandat, une décision que l’opposition juge anti-constitutionnelle. Le débat autour de la légalité et de la légitimité de sa candidature risque d’animer une campagne déjà sous haute tension.

À trois mois du scrutin, cette déclaration de candidature relance les spéculations sur la stabilité politique du pays et laisse présager une présidentielle sous haute surveillance nationale et internationale.

Accord de paix RDC–Rwanda : le Parlement rwandais entre dans la danse

Ce mardi 29 juillet 2025, l’Assemblée nationale du Rwanda se penche sur un dossier hautement stratégique : le projet de loi portant ratification de l’accord de paix RDC–Rwanda, signé le 27 juin dernier à Washington. Ce texte avait été paraphé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, en présence de partenaires internationaux, dont les États-Unis et le Qatar.

Il s’agit d’un nouveau jalon dans la mise en œuvre de l’accord, après sa ratification formelle par le gouvernement rwandais en conseil des ministres le 16 juillet, sous la présidence de Paul Kagame. À cette occasion, Kigali avait souligné que le texte représentait une avancée significative en matière de sécurité nationale et régionale.

Pour le Rwanda, cet accord de paix RDC–Rwanda constitue un levier clé pour désamorcer les tensions persistantes à l’Est de la RDC, stabiliser les zones frontalières, et relancer l’intégration économique régionale. Il prévoit notamment le retrait progressif des forces rwandaises, la neutralisation des FDLR, ainsi que des mécanismes conjoints de suivi et de désescalade.

Kigali a également salué les efforts diplomatiques menés en parallèle à Doha avec le mouvement rebelle M23. Ces discussions, pilotées par le Qatar et soutenues par l’Union africaine, visent à consolider un cessez-le-feu durable et à encadrer le désarmement du groupe.

La validation parlementaire attendue ce mardi marquera une étape supplémentaire vers l’opérationnalisation de l’accord. Si elle est adoptée, elle viendra renforcer la légitimité politique du processus de paix engagé à Washington et confirmer l’engagement rwandais à respecter ses obligations.

Reste désormais à voir si la RDC, de son côté, enclenchera le même processus législatif dans les prochains jours. Dans tous les cas, l’évolution du processus de paix RDC–Rwanda reste étroitement scrutée, tant au niveau régional qu’international.

Afrique du Sud : le parti MK lance une motion de censure explosive contre Ramaphosa

Le parti sud-africain uMkhonto weSizwe (MK) a déposé une motion de censure contre le président Cyril Ramaphosa, l’accusant de négligence dans l’affaire impliquant le ministre de la Police, Senzo Mchunu.

Au cœur de la crise : la décision présidentielle de suspendre Mchunu, soupçonné d’ingérence politique dans le maintien de l’ordre, et de nommer Firoz Cachalia, un non-membre du cabinet, ministre de la Police par intérim. Le parti MK juge cette nomination inconstitutionnelle, estimant que Ramaphosa a ignoré la date limite du 22 juillet imposée par la juge en chef Mandisa Maya pour saisir la Cour constitutionnelle.

« Il s’agit d’un mépris flagrant des directives judiciaires », a dénoncé Nhlamulo Ndhlela, porte-parole du MK, soulignant que le silence du président érode la confiance publique à un moment où des accusations graves secouent la police, notamment au KwaZulu-Natal.

Vers un vote décisif au Parlement ?

La motion de censure Ramaphosa, transmise à la présidente de l’Assemblée nationale Thoko Didiza, appelle à un débat urgent suivi d’un vote dans les deux semaines. Le parti MK, bien qu’opposition officielle, aura besoin du soutien des autres formations du gouvernement d’unité nationale pour espérer faire tomber le chef de l’État.

Ce nouvel affrontement politique s’inscrit dans un climat de fortes tensions institutionnelles en Afrique du Sud, où la séparation des pouvoirs et le respect des décisions judiciaires deviennent des enjeux cruciaux.

Carlo Ancelotti condamné pour fraude fiscale en Espagne

La justice espagnole a tranché. L’ancien entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti, a été condamné pour fraude fiscale à un an de prison avec sursis par un tribunal de Madrid, pour des faits remontant à 2014.

Droits d’image et montages financiers en cause

Les procureurs espagnols accusaient l’entraîneur italien d’avoir dissimulé plus d’un million d’euros de revenus liés à ses droits d’image, en utilisant un système de sociétés écrans pendant son premier passage sur le banc du Real Madrid entre 2014 et 2015. Ils avaient requis quatre ans et neuf mois de prison contre lui.

Lors de son procès en avril, Carlo Ancelotti a nié toute intention de fraude, assurant qu’il n’avait pas conscience que le mécanisme mis en place pouvait constituer une évasion fiscale.

Une peine symbolique, mais une condamnation officielle

Le tribunal madrilène a jugé Ancelotti coupable pour l’année fiscale 2014, le condamnant à un an de prison et à une amende de 386 361 euros. Toutefois, aucune peine de prison ne sera purgée, la sentence étant inférieure à deux ans et l’entraîneur ne disposant d’aucun antécédent judiciaire.

Il a en revanche été blanchi pour l’année 2015, le tribunal estimant qu’il n’y avait pas assez de preuves pour retenir une fraude sur cet exercice.

Même si Carlo Ancelotti condamné pour fraude fiscale ne connaîtra pas l’incarcération, cette affaire ternit quelque peu l’image du technicien, pourtant l’un des plus respectés du football mondial. Un rappel que la célébrité ne met pas à l’abri des exigences fiscales.

Paul Kagame sème la controverse autour de l’accord de paix RDC-Rwanda

Lors d’une série de déclarations explosives ce vendredi 4 juillet, le président rwandais Paul Kagame a mis en doute la légitimité de l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi en RDC. Selon lui, « Il a juste été appelé au bureau, et on lui a donné le pouvoir ». Une référence directe à un arrangement politique avec l’ancien président Joseph Kabila, que Kagame qualifie de « bonne affaire » mal évaluée.

Dans le contexte tendu des pourparlers entre Kigali et Kinshasa, Kagame a défendu l’accord de paix RDC-Rwanda signé à Washington, en insistant sur sa dimension sécuritaire, politique et économique. « On ne peut pas traiter un seul pilier et ignorer les autres », a-t-il martelé.

Washington, Doha… et les FDLR dans le viseur

Pour Kagame, « L’accord de Washington est important, mais il doit aller de pair avec le processus dirigé par le Qatar. Ce sont les deux faces d’une même pièce ». Il remercie les États-Unis d’avoir prêté attention à ce conflit : « Ils auraient pu l’ignorer comme tant d’autres, et se concentrer sur l’Ukraine, l’Iran ou le Moyen-Orient ».

Mais le président rwandais ne cache pas son irritation face aux rapports des experts de l’ONU, qu’il juge biaisés. « Vous verrez toujours le M23 soutenu par le Rwanda, mais jamais les FDLR soutenus par la RDC. Le récit est toujours ajusté selon leurs intérêts », a-t-il dénoncé.

Une paix fragile entre vérité politique et rapport de force

Paul Kagame reconnaît que l’accord repose sur des concessions mutuelles : « C’est du donnant-donnant. Personne n’obtient 100 % de ce qu’il veut. Mais chacun repart avec une part, et c’est ainsi que naît la stabilité ».

Il insiste aussi sur la priorité de Kigali : la neutralisation des FDLR. « Vous pouvez nous reprocher d’avoir voulu stopper les FDLR. Mais pas de commencer ce conflit. Tout le monde sait d’où il vient, et cela n’a rien à voir avec le Rwanda », conclut-il.

Coopération Rwanda-Niger : Kagame et Zeine s’accordent à Kigali

Le Président rwandais Paul Kagame a reçu ce lundi à Kigali le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine.
Cette rencontre bilatérale s’est tenue en marge du premier Sommet africain sur l’innovation dans l’énergie nucléaire.

Les deux dirigeants ont discuté des priorités stratégiques à l’échelle continentale, mais aussi des perspectives concrètes de coopération bilatérale.

Renforcer les liens pour le développement des deux peuples

Paul Kagame et Ali Zeine ont exprimé leur volonté commune de renforcer la coopération Rwanda-Niger.
Ils ont souligné l’importance d’un partenariat solide, axé sur l’innovation, l’énergie et la sécurité régionale, pour améliorer les conditions de vie des populations des deux pays.

Cette rencontre marque un pas important dans l’approfondissement des relations diplomatiques et économiques entre Kigali et Niamey.

Paul Kagame reçoit Olusegun Obasanjo à Kigali

Paul Kagame, président du Rwanda, a reçu ce mardi l’ancien chef d’État nigérian Olusegun Obasanjo à Urugwiro, la résidence présidentielle officielle de Kigali. Cette rencontre, axée sur les enjeux sécuritaires et diplomatiques régionaux, marque la première apparition publique de Kagame depuis plus de dix jours, dans un climat de spéculations persistantes.

Les deux dirigeants ont discuté de la situation dans la région des Grands Lacs, notamment des tensions actuelles entre la RDC et le Rwanda. Ils ont également échangé sur les perspectives d’une coopération renforcée entre États africains, en lien avec les défis géopolitiques mondiaux.

Une réapparition qui soulève plus de questions qu’elle n’en résout

L’absence prolongée de Paul Kagame, dans un pays où le pouvoir est hyper-présidentiel, avait déclenché une vague de rumeurs. Aucune image ni déclaration officielle n’avait été publiée durant cette période. Le souvenir de sa dernière « disparition » reste vif : il était alors réapparu avec une cicatrice visible sur le crâne, sans explication.

Cette nouvelle période de silence a coïncidé avec des événements inhabituels :

  • L’arrestation de l’opposante Victoire Ingabire

  • L’annonce soudaine de cinq jours fériés, sans justification

La rencontre avec Obasanjo est certes diplomatique, mais elle sert aussi à rassurer sur la présence de Paul Kagame dans l’appareil d’État. Pourtant, le mystère reste entier : aucune allusion à son absence n’a été faite dans les communications officielles.

Rwanda : Que cache le silence inquiétant du régime Kagame ?

Le Rwanda est en pleine zone d’ombre. Depuis plus de dix jours, le président Paul Kagame, d’ordinaire omniprésent, n’a fait aucune apparition publique. Dans ce pays où le pouvoir est ultra-centralisé, son absence suscite interrogations et inquiétudes.

La dernière disparition du chef de l’État avait déjà fait couler beaucoup d’encre : il était revenu avec une large cicatrice crânienne. Aujourd’hui, de nouvelles rumeurs enflent, amplifiées par l’arrestation de l’opposante Victoire Ingabire et par l’instauration soudaine de cinq jours fériés — sans explication officielle.

En l’absence de communication claire, les citoyens et les observateurs se posent des questions :

– Où se trouve Paul Kagame ?

– Quelle est sa condition réelle ?

– Qui tient les rênes du Rwanda en ce moment ?

L’économie, déjà fragile, subit ce “pont” improvisé, dont le coût est élevé. Ce climat d’incertitude révèle les limites du système politique actuel : au Rwanda, un cercle restreint contrôle tout, sans rendre de comptes aux institutions ou aux citoyens.

Face à cette opacité, la transparence devient plus que jamais une exigence. Le Rwanda peut-il continuer à fonctionner sous un tel voile de secret ?

Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Thiam, Gbagbo, Blé Goudé et Soro exclus — Un scrutin sous haute tension !

La tension monte à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire. Mercredi 4 juin, la Commission électorale indépendante (CEI) a publié la liste électorale définitive. Parmi les absents de poids : Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro. Tous ont été définitivement exclus du processus électoral et ne pourront ni se présenter, ni voter.

Les exclus de la liste électorale

La radiation de ces quatre figures emblématiques de l’opposition crée une onde de choc :

  • Tidjane Thiam, président du PDCI, a été radié en avril 2025 suite à une décision de justice contestant sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription.

  • Laurent Gbagbo, ancien président, ainsi que son ex-ministre Charles Blé Goudé sont toujours écartés à cause de condamnations judiciaires antérieures.

  • Guillaume Soro, ancien Premier ministre aujourd’hui en exil, est lui aussi maintenu hors du fichier électoral.

Le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a déclaré qu’aucune révision de la liste électorale n’aurait lieu d’ici au scrutin, invoquant un délai insuffisant pour mener à bien l’opération.

Réactions et recours internationaux

Depuis l’étranger, Tidjane Thiam a dénoncé une dérive autoritaire de l’État ivoirien. Dans un communiqué, il fustige une « absence totale de démocratie » et affirme avoir saisi le Comité des droits de l’Homme de l’ONU.

Son avocat, Me Mathias Chichportich, accuse la CEI d’avoir pris une décision « arbitraire et discriminatoire », en violation des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire.

Du côté du PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo, Jean-Gervais Tchéidé, son porte-parole adjoint, condamne un « passage en force » du pouvoir et affirme : « Nous n’allons pas les laisser faire ».

Les candidats restants en lice

Malgré ces exclusions, d’autres figures politiques restent éligibles :

  • Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première dame

  • Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce

  • Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre

Mais l’opposition reste unanime : les conditions ne sont pas réunies pour une élection crédible et apaisée. « Il faut une discussion avec le gouvernement. Nous n’accepterons pas un passage en force », avertit Simone Gbagbo.

Une liste électorale figée, une contestation persistante

La liste électorale compte désormais plus de 8,7 millions d’inscrits, soit 715 000 électeurs de plus qu’en 2023. Pourtant, les appels à une nouvelle révision de la liste n’ont pas été entendus.

Lors de son intervention au meeting du CAP-CI à Yopougon, le 31 mai, Tidjane Thiam avait insisté : « Il faut que le maximum d’Ivoiriens puissent voter ». Mais la CEI rappelle qu’une révision prendrait 6 à 7 mois, ce qui compromettrait l’échéance du 25 octobre.

La CEI, sous pression, défend la légalité de sa démarche, affirmant n’avoir fait qu’exécuter les décisions de justice. Mais l’opposition doute de l’indépendance de l’institution, d’autant que les partis de Thiam et Gbagbo ont suspendu leur participation aux travaux de la CEI depuis avril.

Un silence stratégique d’Alassane Ouattara

Le président Alassane Ouattara, en poste depuis 2011, reste muet sur une éventuelle candidature à un quatrième mandat. Cependant, le RHDP, son parti, tiendra son congrès les 21 et 22 juin, où il devrait être officiellement sollicité pour briguer un nouveau mandat.

Alors que le compte à rebours vers l’élection est lancé, la Côte d’Ivoire entre dans une zone de turbulence politique. L’exclusion de grandes figures de l’opposition risque de fragiliser la crédibilité du scrutin. Dans un contexte tendu, la question reste ouverte : la présidentielle d’octobre 2025 sera-t-elle synonyme de renouveau démocratique… ou d’impasse politique ?

« African Lion 2025 » : Les Forces Marocaines et Américaines en Manœuvres Stratégiques

Les Forces armées royales (FAR) du Maroc et les forces armées des États-Unis ont officiellement lancé, ce lundi 12 mai à Agadir, la 21ᵉ édition des manœuvres militaires « African Lion », un exercice multinational d’envergure qui se déroulera jusqu’au 23 mai 2025. Cet événement majeur mobilise des troupes venues de plusieurs pays partenaires et s’étendra sur plusieurs sites stratégiques, notamment Agadir, Tan-Tan, Tiznit, Kénitra, Benguérir et Tifnit.

La cérémonie d’ouverture, organisée au quartier général de la Zone Sud des FAR, a été coprésidée par le général de division Mohammed Benlouali et le général de brigade Brian Cederman, commandant adjoint de la Southern European Task Force – Africa (SETAF-AFRICA). Les deux commandants ont souligné l’importance de ces exercices pour renforcer les liens militaires et améliorer l’interopérabilité des forces alliées.

Au programme, des manœuvres complexes allant des entraînements tactiques aux opérations de décontamination nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), en passant par des simulations de postes de commandement et des missions médico-humanitaires. Cet exercice, l’un des plus grands en Afrique, vise à renforcer la coopération militaire multilatérale et à garantir une réponse rapide face aux menaces régionales et mondiales.

Moses Turahirwa : entre création et controverse – L’étoile de la mode Rwandaise en pleine tourmente

Moses Turahirwa, créateur de mode rwandais renommé, a comparu mardi devant un tribunal pour possession et usage de stupéfiants. Il a habillé des personnalités comme le président Paul Kagame et l’artiste américain John Legend, mais se retrouve aujourd’hui au cœur d’une tempête médiatique.

Devant les juges, Turahirwa a nié que son arrestation soit liée à la consommation de cannabis. Il a plutôt pointé ses critiques récentes envers le régime de Kagame comme véritable raison. En avril, il avait publié sur Instagram des messages dénonçant l’incarcération présumée injuste de son père, déclarant : « Je n’ai jamais pardonné à Kagame ». Bien que ces messages aient été supprimés rapidement, ils semblent avoir laissé des traces.

Des accusations lourdes et un passé mouvementé

Le parquet a réclamé son inculpation pour trafic de drogue, arguant que la police a trouvé une grande quantité de cannabis à son domicile. Turahirwa a contesté cette version, affirmant consommer du cannabis uniquement pour des raisons médicales.

Lors de son témoignage, il a décrit une arrestation brutale : « Ils ont défoncé ma porte quand je n’ai pas ouvert assez vite. J’ai vu un policier et j’ai eu peur. »

Son avocat a demandé une libération sous caution, invoquant la santé mentale fragile de son client. En 2023, Turahirwa avait déjà été emprisonné pour des accusations similaires avant de sortir sous caution provisoire.

Une carrière marquée par les scandales

Fondateur de la marque de mode Moshions, Turahirwa a longtemps dominé la scène de la mode en Afrique de l’Est. Cependant, il a dû quitter son poste de PDG en 2023 après une polémique provoquée par la diffusion de photos de nu en ligne.

Pour l’instant, le gouvernement rwandais n’a fait aucun commentaire sur cette nouvelle affaire, laissant planer le mystère autour des véritables raisons de cette arrestation.

L’avenir de Turahirwa, autrefois symbole de créativité et de succès, semble désormais plus incertain que jamais.

Mali : Suspension généralisée des partis Politiques sur fond de tensions croissantes

Le gouvernement de transition du Mali a décrété ce mercredi 7 mai 2025, lors du Conseil des ministres, la suspension immédiate des activités de tous les partis politiques et associations à caractère politique sur l’ensemble du territoire national, jusqu’à nouvel ordre. Cette décision, justifiée par des « raisons d’ordre public », s’applique également à toutes les organisations se réclamant d’un caractère politique, selon le texte officiel lu à la télévision nationale.

Cette mesure radicale intervient à deux jours d’une manifestation prévue par les partis d’opposition pour le vendredi 9 mai, et dans un climat de tension marqué par des incidents violents au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba, où des militants de l’opposition affirment avoir été agressés les 2 et 3 mai.

La suspension survient aussi après l’adoption d’un projet de loi controversé visant à abroger la Charte des partis politiques de 2005 et le Statut de l’opposition de 2015. Cette réforme, présentée par les autorités comme une rationalisation de l’espace politique, impose des conditions drastiques pour la création de partis, comme une caution de 100 millions FCFA, et prévoit la suppression du statut de chef de file de l’opposition, suscitant une vive contestation de la part des partis politiques.

Avant cette annonce, l’opposition réclamait un retour rapide à l’ordre constitutionnel et avertissait qu’elle engagerait des poursuites contre tout fonctionnaire impliqué dans la dissolution des partis politiques.

Cette suspension marque un tournant décisif pour le paysage politique malien et renforce les inquiétudes sur l’avenir démocratique du pays, alors que les appels à une transition rapide se multiplient.

La RDC renforce ses alliances pour la paix à l’Union Africaine

Ce mercredi 7 mai 2025, la ministre d’État Thérèse Kayikwamba Wagner a rencontré Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine (UA), au siège de l’organisation à Addis-Abeba.

Les discussions ont principalement porté sur les questions de paix et de sécurité, avec un accent particulier sur la situation préoccupante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les deux responsables ont échangé sur les efforts de médiation en cours, notamment l’initiative conjointe de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), visant à restaurer la stabilité dans cette région troublée.

Le président de la Commission de l’UA a salué les démarches diplomatiques entreprises par la RDC pour un processus de paix inclusif et coordonné, soulignant l’importance d’une approche collective pour résoudre les crises régionales.

La ministre Kayikwamba Wagner a exprimé la profonde gratitude de son gouvernement pour le leadership de l’UA dans la recherche de solutions durables aux conflits africains. Elle a réaffirmé l’engagement de la RDC en faveur des « solutions africaines aux problèmes africains », tout en soulignant la candidature de la RDC pour un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, comme une étape cruciale pour renforcer sa voix sur la scène internationale.

« Je suis absolument déterminé  » Tidjane Thiam défie son éviction de la présidentielle ivoirienne

La tension monte à six mois de la présidentielle. Le 22 avril 2025, le tribunal de première instance d’Abidjan a ordonné la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale. Motif : il aurait perdu sa nationalité ivoirienne. Cette décision provoque un véritable séisme politique.

Tidjane Thiam, président du PDCI et ex-CEO de Crédit Suisse, ne décolère pas. Dans une vidéo diffusée le jour même, il dénonce une « élimination politique » habillée de droit, qu’il juge « inique et incompréhensible ». Il y voit une manœuvre pour écarter « le rival le plus sérieux » d’Alassane Ouattara à l’élection du 25 octobre 2025.

« Ce n’est pas l’image que je veux pour notre pays, affirme-t-il. Je n’accepterai pas cette agression. » À ses partisans, il lance : « Choisir librement son dirigeant est une question de dignité. Vous pouvez compter sur moi pour mener ce combat. »

Selon lui, un sondage indépendant commandé auprès d’une organisation internationale crédible le place largement en tête. Il devancerait Laurent Gbagbo, classé deuxième, et battrait le président sortant au second tour avec 57 % des voix contre 41 %.

Mais un obstacle juridique complique la donne. En 1987, Thiam avait obtenu la nationalité française. Il y a officiellement renoncé en mars 2025. Pourtant, ses opposants s’appuient sur l’article 48 du Code de la nationalité, qui prévoit la perte automatique de la nationalité ivoirienne en cas d’acquisition volontaire d’une autre.

Or, ce même article précise que cette perte est conditionnée par un décret gouvernemental, et ce, pendant 15 ans après la naturalisation étrangère. Thiam estime donc être toujours dans les règles.

La Constitution ivoirienne, en revanche, est stricte : un candidat à la présidence doit être uniquement Ivoirien. Pas de double nationalité. Et surtout, pas de passeport étranger.

La radiation du candidat du PDCI intervient alors que ce dernier avait été désigné pour représenter son parti à l’élection. Résultat : un climat politique sous haute tension et une campagne qui s’annonce aussi explosive qu’incertaine.

ZLECAF : Tshisekedi appelle à l’unité africaine pour transformer le continent

La 16e réunion des ministres de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) s’est ouverte ce mardi 15 avril 2025 à Kinshasa. Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a donné le coup d’envoi en appelant les pays membres à unir leurs efforts.

Dans son discours, le chef de l’État congolais a insisté sur la nécessité de transformer les ambitions africaines en réalités concrètes pour les peuples du continent. Il a salué la ZLECAF comme une opportunité unique de bâtir un marché commun, d’encourager la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux, et de poser les bases d’une union douanière solide.

« La ZLECAF offre un accès élargi aux marchés régionaux et permet de construire des chaînes de valeur partagées. Elle renforce notre résilience économique et accélère la diversification », a déclaré Félix Tshisekedi.

Le président a également lancé un appel aux autres dirigeants africains. Il les a invités à investir dans les infrastructures transfrontalières, à harmoniser les lois commerciales et à soutenir les entreprises locales pour conquérir le marché continental.

Félix Tshisekedi a réaffirmé l’engagement de la RDC à jouer un rôle de premier plan dans ce processus. Il a proposé que Kinshasa accueille de nouvelles institutions de la ZLECAF, soulignant le rôle stratégique de la capitale congolaise comme carrefour économique régional.

« L’Afrique que nous construisons est celle de l’unité, de l’espoir et de la prospérité partagée », a-t-il déclaré.
« La ZLECAF est le pont vers un avenir où chaque Africain vivra dignement des fruits de son travail. »

De son côté, le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku, a souligné l’importance des préparatifs en cours. Il a évoqué un plan d’industrialisation, un programme de transformation agricole et la modernisation des infrastructures comme leviers pour permettre à la RDC de tirer pleinement parti du marché africain.

Trump frappe l’Afrique avec des taxes douanières massives

Dans un coup de tonnerre commercial, l’administration Trump a déclenché une offensive tarifaire massive contre 180 pays, dont 50 nations africaines. Des taxes douanières variant entre 10% et 50% viennent frapper de plein fouet des économies africaines déjà vulnérables, selon les données exclusives obtenues par notre rédaction.

Une attaque frontale contre les exportations africaines

Le Lesotho subit le choc le plus violent avec des droits de douane américains de 50%, en représailles à ses propres barrières à 99% sur les produits américains. Madagascar (47%), Maurice (40%) et le Botswana (37%) figurent parmi les pays les plus lourdement taxés.

L’Afrique du Sud, premier exportateur continental vers les USA, voit son industrie automobile menacée par une surtaxe de 30% sur les véhicules et pièces détachées. « C’est un coup dur pour un secteur qui exporte pour 2 milliards de dollars », déplore un analyste économique sud-africain.

L’AGOA en péril, les alternatives incertaines

Ces mesures sonnent comme un enterrement de première classe pour l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), l’accord commercial phare entre les USA et l’Afrique. « C’est dramatique pour les exportateurs qui s’étaient spécialisés sur le marché américain », analyse Meissa Babou, économiste sénégalais.

Face à ce repli américain, les experts explorent des pistes alternatives :

  • L’Asie, avec la Chine comme débouché potentiel
  • L’Europe, malgré des normes d’accès contraignantes
  • Les marchés intra-africains, via la ZLECAf

Un risque inflationniste majeur

« Augmenter nos propres tarifs serait suicidaire », met en garde M. Babou. « Nous importons tout et créerions une inflation galopante ». Le tableau des mesures réciproques montre pourtant que certains pays comme Madagascar (93%) ou Maurice (80%) maintiennent des barrières élevées.

Pays Taxes USA Taxes africaines
Lesotho 50% 99%
Madagascar 47% 93%
Afrique du Sud 30% 60%
Nigeria 14% 27%
Egypte 10% 10%

Vers une reconfiguration des échanges

Cette offensive commerciale s’inscrit dans un contexte plus large de réduction de l’aide américaine et de démantèlement partiel de l’USAID. Elle pourrait accélérer le pivotement de l’Afrique vers d’autres partenaires, au risque de profondément modifier l’architecture des échanges commerciaux continentaux.

Alors que les économies africaines tentent de se remettre des chocs successifs de la pandémie et de la crise ukrainienne, cette nouvelle tempête tarifaire pourrait laisser des traces durables. Les prochains mois diront si le continent parvient à transformer cette contrainte en opportunité de diversification commerciale.

Soudan du Sud : L’Union africaine envoie une délégation pour apaiser les tensions

L’Union africaine (UA) a annoncé l’envoi d’une délégation de haut niveau du Groupe des Sages à Juba, la capitale sud-soudanaise, pour tenter d’apaiser les tensions croissantes dans le pays.

Des tensions exacerbées par des affrontements à Nasir

Dans un communiqué publié lundi, l’UA a révélé que Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission, s’est entretenu avec le président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit. Les discussions ont porté sur la situation politique actuelle et les affrontements récents dans le comté de Nasir (État du Haut-Nil).

L’arrestation de Riek Machar, de son épouse et de plusieurs de ses alliés après une attaque début mars a encore ravivé les tensions. Le gouvernement affirme détenir des preuves impliquant Machar dans ces violences menées par ses partisans, surnommés l’Armée blanche.

L’UA plaide pour la réconciliation et le respect de l’Accord de paix

La mission du Groupe des Sages vise à :
Encourager le dialogue entre les acteurs du conflit
Soutenir la mise en œuvre de l’Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS)
Prévenir une nouvelle escalade de la violence

L’UA a exhorté toutes les parties à respecter scrupuleusement les dispositions de l’accord de paix et a réaffirmé son engagement aux côtés de ses partenaires :
IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement)
CAE (Communauté de l’Afrique de l’Est)
Nations Unies

Un pays en quête de stabilité depuis son indépendance

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud est en proie à une instabilité chronique. Le conflit entre Salva Kiir et Riek Machar, marqué par des rivalités politiques et ethniques, a fragilisé la nation.

Malgré la signature de l’accord de paix de 2018, les tensions demeurent. L’intervention de l’Union africaine sera-t-elle suffisante pour empêcher une nouvelle flambée de violence ?

le Rwanda dénonce la partialité de l’ONU et défend ses mesures sécuritaires

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, ce jeudi 28 mars, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, a critiqué la gestion du conflit en République démocratique du Congo (RDC) par la communauté internationale. Il a dénoncé une partialité onusienne, pointé du doigt l’inaction face aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et défendu les mesures sécuritaires adoptées par Kigali.

Une attaque contre la MONUSCO et Kinshasa

Lors de son intervention, le chef de la diplomatie rwandaise a reproché à la MONUSCO son « échec à neutraliser les groupes armés », notamment les FDLR, qu’il qualifie de « milice génocidaire ». Il a accusé Kinshasa d’avoir intégré des combattants FDLR dans son armée et de leur avoir fourni armes et ressources, renforçant ainsi l’instabilité régionale.

« La MONUSCO a échoué à remplir son mandat depuis 25 ans », a martelé M. Nduhungirehe, dénonçant un récit biaisé sur la situation sécuritaire en RDC et la présence de mercenaires européens au sein des forces congolaises.

Accusations de discriminations contre les Tutsi congolais

Le ministre rwandais a également dénoncé des exactions contre les populations Tutsi en RDC, évoquant :

  • L’incendie de 300 maisons tutsi à Masisi en octobre 2023.

  • Les bombardements de villages banyamulenge au Sud-Kivu par l’armée congolaise depuis février 2024.

« Où était la MONUSCO ? », a-t-il interrogé, accusant l’ONU de fermer les yeux sur une « épuration ethnique ».

Soutien aux initiatives africaines et rejet des sanctions

Malgré ses critiques, Kigali a réaffirmé son engagement en faveur des initiatives africaines pour la paix, notamment la fusion des processus de Luanda et de Nairobi décidée par l’EAC et la SADC en février dernier.

Dans un contexte marqué par la prise de Goma par le M23 en janvier 2025, le ministre rwandais a rejeté toute responsabilité de son pays, insistant sur le fait que le conflit n’a pas été déclenché par le Rwanda.

« Ce fardeau a été placé sur nos épaules », a-t-il affirmé, appelant à éviter un « jeu de blâme stérile ».

Alors que Félix Tshisekedi poursuit ses consultations diplomatiques, notamment avec João Lourenço à Luanda, et que le Qatar s’affirme comme un nouvel acteur clé du processus de médiation, la position de Kigali souligne la complexité du dossier sécuritaire en RDC.

4o

Kagame durcit le ton face aux menaces extérieures malgré l’appel au cessez-le-feu

Dans un discours prononcé dimanche 16 mars, le président rwandais Paul Kagame a réaffirmé avec fermeté sa détermination à protéger le Rwanda contre ce qu’il qualifie de « menaces existentielles ». Ces déclarations interviennent alors que l’Angola, sous l’égide de l’Union Africaine, appelle à un cessez-le-feu immédiat dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

« Il n’y a rien de pire que la tragédie à laquelle nous avons survécu. C’est pourquoi nous ne devons pas avoir peur de parler, de nous battre pour nous-mêmes et contre ceux qui veulent nous anéantir », a déclaré Kagame lors d’une rencontre citoyenne dans le cadre du programme « Kwegera Abaturage » (Se rapprocher des citoyens). Ces propos, empreints de références au génocide de 1994, soulignent la position intransigeante du Rwanda face aux tensions régionales.

Un cessez-le-feu ignoré ?

Le même jour, le président angolais João Lourenço, président en exercice de l’Union Africaine, a lancé un appel pressant à toutes les parties impliquées dans le conflit à l’est de la RDC pour cesser les hostilités à partir de minuit. Cet appel vise à créer un climat propice à des négociations de paix entre Kinshasa et le mouvement rebelle M23, prévues à Luanda.

Pourtant, malgré cet appel, les déclarations offensives se multiplient. À Kinshasa, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Guy Kabombo Muadianvita, a affirmé : « Si nous avons une armée forte, aucun pays voisin ne va oser nous défier. » Une déclaration perçue comme une mise en garde à l’égard du Rwanda.

Une rhétorique belliqueuse

Du côté rwandais, le ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a défendu la position de son pays lors d’une interview à la RTBF. « Il est normal que le Rwanda déploie des mesures pour protéger notre population », a-t-il déclaré, qualifiant la situation de « menace permanente depuis 30 ans ». Il a également rejeté les accusations d’implication rwandaise dans l’est de la RDC, affirmant que « le M23 est un mouvement congolais » et que « le Rwanda ne prend pas de territoire à l’est de la RDC ».

Une médiation sous tension

L’initiative diplomatique angolaise survient dans un contexte marqué par l’annonce de la fin du mandat de la mission militaire de la SADC en RDC (SAMIDRC) et le retrait progressif de ses troupes. Cette décision, prise lors d’un sommet extraordinaire à Harare le 13 mars, ajoute une couche de complexité aux efforts de médiation.

Alors que les tensions verbales entre Kinshasa et Kigali s’intensifient, les craintes d’une escalade militaire grandissent. Le conflit dans l’est de la RDC a déjà provoqué des milliers de victimes et le déplacement de millions de personnes, faisant de cette crise l’une des plus graves en Afrique.

Dans ce climat tendu, la médiation angolaise tente de ramener les parties à la table des négociations. Mais avec des déclarations aussi fermes de part et d’autre, l’espoir d’une résolution pacifique semble s’éloigner, laissant planer l’ombre d’une nouvelle impasse dans la région des Grands Lacs.