RCA : le gouvernement promet de verser une indemnité au personnel de santé

Le dernier conseil des ministres extraordinaire a marqué son accord sur le principe d’une indemnisation du personnel de santé.

Le gouvernement centrafricain propose de verser au personnel de santé une indemnité pour les motiver à affronter la pandémie de nouveau coronavirus, a indiqué lundi le ministre de la Fonction publique, Jean-Christophe Nguinza.

D’après le ministre, le dernier conseil des ministres extraordinaire a marqué son accord sur le principe d’une indemnisation du personnel de santé en première ligne des soins administrés aux patients atteints du COVID-19, et le dossier a été confié aux services des finances et du budget.

Nguinza, qui est également président du Cadre permanent de concertation et de négociation (CPCN) entre le gouvernement et les syndicats, a par ailleurs déploré la fermeture de certains centres hospitaliers pour cause de grève, alors que les discussions avec les responsables syndicaux ne sont pas interrompues.

Depuis la confirmation du premier cas de nouveau coronavirus en Centrafrique à la mi-mars, le personnel de santé a fréquemment menacé d’entrer en grève, exigeant une amélioration de ses conditions de travail et une protection adéquate contre le COVID-19

A ce jour, le ministère centrafricain de la Santé et de la Population a confirmé 4.321 cas de nouveau coronavirus parmi lesquels il y a eu 1.208 guérisons et 53 décès.

RCA : bientôt un fond d’indemnisation des victimes

Le 11 mai de chaque année, la République Centrafricaine célèbre la journée nationale des victimes de la crise qu’a connue le pays.

Cette 4e journée célébrée à Bangui a eu pour thème « Non à l’impunité. Oui à la réparation pour les victimes des crises militaro politique en Centrafrique »

Une célébration au cours de laquelle le Premier ministre Firmin Ngrébada a promi la création d’un fond d’indemnisation des victimes en ce terme : « Le Président de la République et le Gouvernement sont en train de travailler pour que le droit des victimes soient préservés. Dans le cadre des activités de cette CVJRR, toute la lumière sera faite sur la tragédie nationale que nous avons vécue, de même que nous mettrons en place un fonds d’indemnisation des victimes »

Une déclaration qui n’arrange pas certaines victimes. « Comment on peut parler que du fond et non de la justice alors que le thème de cette journée est non à l’impunité ? Qu’on est-il de nos bourreaux ? », s’interroge Arlette, une veuve.

On note à cette cérémonie la présence des associations des victimes de Centrafrique et des partenaires au développement. Un dépôt des gerbes de fleurs faite par le Premier ministre Firmin Ngrébada sur le monument des Martyrs. Le chef du Gouvernement Firmin Ngrébada a rappelé la mise en place de la Commission Vérité Justice Réparation et Réconciliation (CVJRR) et la création d’un fond d’indemnisation des victimes pour une paix durable et une véritable réconciliation en Centrafrique. « C’est un devoir de mémoire que nous sommes venus assurer à l’endroit des victimes mais également à l’endroit de ceux qui ont la chance de survivre et qui vivent encore des moments très difficiles », a fait savoir le Premier ministre Ngrébada.

« Nous voulons la justice, l’argent ne remplace pas mon papa tué par la séléka. Déjà les rebelles sont dans le gouvernement, ils sont nommés partout et nous les victimes ? Vraiment il faut que nos autorités prennent leur responsabilité afin de répondre aux soucis de la population meurtrie », s’exclame Maturin, élève âgé de 17 ans, orphelin qui passe son BAC cette année. Pour sa part, le président de l’association des victimes unies de Centrafrique, Etienne Oumba, a exhorté les autorités de Bangui à songer aux causes des victimes. « La célébration d’aujourd’hui est bien pour nous les victimes. Ce que nous attendons c’est la justice et la réparation. Il faut que le gouvernement pense à nous aider pour que les victimes soient satisfaites dans le processus de paix », a-t-il dit.

Une situation confuse en Centrafrique où les victimes réclament la justice alors que les chefs rebelles sont nommés au gouvernement et à des postes de responsabilité suite à l’accord de paix signé entre le gouvernement et les groupes armés au Khartoum.