Société




Journalisme congolais : bientôt une nouvelle loi pour mieux encadrer la profession

La 32ᵉ Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 5 mai 2025 à Kinshasa, a été le…

La 32ᵉ Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 5 mai 2025 à Kinshasa, a été le théâtre d’une annonce de taille. Devant un parterre de journalistes, d’autorités politiques et d’invités de marque, dont le Président Félix Tshisekedi et la Première ministre Judith Suminwa, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a révélé l’imminence d’une réforme attendue depuis plus de 40 ans.

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« Le projet des textes portant sur le statut du journaliste congolais, destiné à remplacer l’ordonnance-loi de 1981, est en voie de finalisation », a-t-il déclaré avec assurance. Le texte, désormais entre les mains des commissions gouvernementales compétentes, sera bientôt soumis au Conseil des ministres pour adoption.

Vers une meilleure structuration du métier de journaliste

Selon Patrick Muyaya, cette réforme vise à moderniser l’exercice du journalisme en République Démocratique du Congo. L’un des piliers de cette nouvelle législation portera sur l’identification claire des journalistes, un enjeu majeur dans un contexte marqué par la prolifération de fausses informations et l’émergence de l’intelligence artificielle dans le traitement de l’information.

Mais le ministre ne s’est pas arrêté là. Il a évoqué d’autres textes complémentaires, essentiels pour assainir et structurer le secteur des médias. Parmi eux :

  • Un décret fixant les modalités pratiques des redevances, licences et autorisations applicables aux médias communautaires, associatifs et confessionnels.

  • Un arrêté interministériel pour encadrer l’exonération des droits de douane à l’importation des intrants destinés à la production médiatique.

  • Un arrêté sur les redevances à percevoir au nom du ministère de la Communication.

  • Et enfin, un texte spécifique sur l’accréditation des journalistes étrangers, précisant la procédure, les frais et la durée d’autorisation de travail en RDC.

Une modernisation indispensable face aux défis de l’ère numérique

Dans un monde où l’intelligence artificielle bouleverse les pratiques journalistiques, cette réforme tombe à point nommé. Le thème même de cette 32ᵉ édition — « Le journaliste congolais face au défi de l’intelligence artificielle, information et désinformation en ce temps de guerre d’agression rwandaise » — montre à quel point l’information devient un champ de bataille stratégique.

Patrick Muyaya, en tant que président du comité de suivi des recommandations issues des états généraux de la communication, a également annoncé la relance imminente de ses travaux. Des orientations gouvernementales sont attendues dans les prochains jours pour renforcer le rôle et la sécurité des journalistes dans ce contexte tendu.

Les journalistes, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que de nombreuses personnalités politiques et médiatiques, ont salué ces annonces comme une avancée majeure. La RDC semble vouloir franchir un cap décisif dans la reconnaissance et la protection du métier de journaliste, en lui donnant enfin un cadre légal à la hauteur des enjeux du XXIᵉ siècle.

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