Alors qu’un accord de paix a récemment été signé à Washington sous l’impulsion de l’administration Trump, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) prennent la parole pour dénoncer ce qu’elles appellent la propagande politique du régime de Kigali. Pour cette rébellion rwandaise basée en RDC, le gouvernement de Paul Kagame instrumentalise leur présence afin de légitimer une occupation militaire dans l’Est congolais et masquer des intérêts économiques profonds.
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Dans un communiqué adressé au président américain le 2 juillet, les FDLR rejettent fermement toute implication dans des crimes de génocide, accusant à leur tour les Forces armées rwandaises (RDF) de commettre des crimes contre l’humanité, et ce, dans le but de faciliter le pillage des ressources naturelles congolaises.
« Nous ne sommes pas des génocidaires comme le prétend Kigali. Cette accusation est un écran de fumée pour maintenir la pression militaire sur la RDC et contrôler ses richesses », affirme le document.
Le débat s’est ravivé depuis la signature de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali le 27 juin dernier, alors que les autorités congolaises exigent en priorité le retrait des troupes rwandaises du sol congolais, avant tout démantèlement des FDLR. Mais le Rwanda conditionne ce retrait à l’élimination préalable de ces rebelles, les qualifiant toujours de menace sécuritaire.
Une posture que beaucoup d’analystes contestent. Le Nord-Kivu, zone historiquement influencée par les FDLR, est aujourd’hui sous le contrôle du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda. Difficile donc de croire que les FDLR, affaiblies militairement et composées en grande partie de vétérans vieillissants, représentent encore un réel danger pour Kigali.
Julien Paluku, ministre congolais du Commerce extérieur et ancien gouverneur du Nord-Kivu, affirme que les FDLR ne sont qu’un prétexte pour justifier les ambitions économiques rwandaises en RDC.
« Le Rwanda n’a jamais eu pour objectif d’éliminer les FDLR. Ce qu’il vise réellement, ce sont les ressources minières : coltan, pyrophore, niobium… », déclare-t-il.
Historiquement installées en RDC depuis la chute du régime hutu en 1994, les FDLR ont effectivement commis des exactions. Mais leur puissance actuelle semble très relative. La question se pose donc : les FDLR sont-elles encore une menace réelle, ou un outil diplomatique entre les mains de Kigali pour continuer à peser sur l’avenir de l’Est congolais ?