KINSHASA – Le collectif des avocats de l’opposant Seth Kikuni a révélé, ce lundi 20 octobre, les conditions troublantes de son interpellation. Samedi dernier, le président du parti Piste a été arrêté à l’aéroport de N’Djili par des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Ses défenseurs parlent d’une « violation flagrante de la Constitution ».
Selon eux, l’opposant n’a reçu aucune information sur les motifs de son arrestation ni sur son droit à l’assistance d’un avocat. Ces manquements graves violent les procédures légales et jettent une ombre sur les pratiques des services de sécurité.
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Les avocats affirment que leur client a passé plusieurs heures dans une cellule souterraine, sans aération et plongée dans l’obscurité. Ils dénoncent un « traitement cruel, inhumain et dégradant », contraire à la Constitution congolaise et aux traités internationaux.
De plus, les agents de l’ANR auraient confisqué les téléphones de Seth Kikuni et l’auraient forcé à révéler ses mots de passe. Une atteinte grave à sa vie privée, selon le collectif.
Une arrestation à connotation politique
Les interrogatoires de l’ANR auraient porté uniquement sur la réunion de Nairobi à laquelle Seth Kikuni a participé avec d’autres forces politiques et sociales. Pour ses proches, cette orientation confirme le caractère politique de l’affaire.
Les avocats exigent la restitution immédiate des téléphones de leur client et le respect strict de ses droits fondamentaux. Ils dénoncent un « acharnement politique » contraire aux principes démocratiques.
Cette arrestation intervient dans un climat politique tendu. La participation de figures d’opposition à des rencontres à l’étranger semble de plus en plus surveillée. L’affaire Seth Kikuni relance ainsi le débat sur la liberté d’action des opposants et le respect des droits humains en République Démocratique du Congo.