WASHINGTON/KINSHASA – C’est une date qui pourrait marquer un tournant dans la sécurisation de l’Est de la République démocratique du Congo. Kinshasa et Kigali se sont accordés sur le 1er octobre 2025 comme point de départ des opérations de neutralisation des FDLR – les Forces démocratiques de libération du Rwanda, groupe armé hutu rwandais basé dans l’Est congolais – et de la levée des « mesures défensives » prises par le Rwanda. Cette échéance a été actée lors de la réunion du mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, les 17 et 18 septembre à Washington, en présence des États-Unis, du Qatar, du Togo et de l’Union africaine.
Pour les médiateurs américains, le principal succès réside dans le simple maintien d’un cadre d’échange entre les deux capitales depuis la signature de l’accord de paix du 27 juin. Car sur le fond, les négociations ont été ardues, minées par des divergences d’interprétation persistantes.
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Les points de blocage déminés un à un
La principale difficulté concernait la séquence des actions : la levée des mesures défensives rwandaises doit-elle être simultanée au lancement des opérations contre les FDLR ? Qui doit traquer ces combattants ? Comment agir contre les FDLR présents dans les zones sous contrôle du M23 ? Autant de questions épineuses qui ont été discutées pendant deux jours.
Face aux progrès limités sur le terrain, les parties ont convenu d’un Ordre opérationnel destiné à accélérer la mise en œuvre du « Concept des opérations ». Celui-ci doit entrer en vigueur dès le 1er octobre.
Une première phase préparatoire, loin des combats
Mais il ne faut pas s’attendre à des opérations militaires d’envergure dès le premier jour. La première phase consistera en des actions de préparation : sensibilisation des populations, planification tactique, coordination interarmées et échange de renseignements avec les partenaires internationaux. Les véritables combats contre les FDLR sont encore loin.
Un processus fragile dans un contexte volatile
L’Est de la RDC reste une poudrière. Malgré la signature de l’accord de Washington en juin et celle d’une déclaration de principe avec le M23 en juillet au Qatar, les violences persistent sur le terrain. La résurgence du M23, qui a pris Goma en janvier puis Bukavu en février, a encore complexifié la donne.
Le 1er octobre représente donc un premier pas – nécessaire, mais insuffisant – vers une paix durable. Reste à voir si les bonnes intentions affichées à Washington résisteront à la réalité du terrain. Pour des millions de Congolais, l’espoir est permis, mais la méfiance, de rigueur.