Ce lundi 4 août 2025 à Kinshasa, le procès de Constant Mutamba a pris une tournure tendue. L’ancien ministre de la Justice est jugé pour le détournement de 19 millions de dollars, destinés à construire une prison à Kisangani. Mais un événement inattendu a marqué l’audience : le refus du magistrat Alder Kisula, patron de la CENAREF, de venir témoigner.
La défense le considère comme un témoin clé. Pourtant, M. Kisula a adressé une lettre à la Cour, lue publiquement, dans laquelle il justifie son absence. Il invoque l’article 120 de la loi sur le blanchiment de capitaux, qui exonère les membres de la CENAREF de toute obligation de témoignage sur des dossiers qu’ils ont suivis.
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« La CENAREF ne peut comparaître car dispensée de l’obligation de témoigner », a-t-il écrit à la Cour.
Tensions croissantes : la défense exige une audience à huis clos
Face à cette décision, les avocats de Constant Mutamba ont réagi avec fermeté. Selon eux, Kisula a tenu plusieurs réunions informelles avec leur client. Ils estiment que ces échanges doivent être éclaircis. Pour cette raison, ils ont demandé une audience à huis clos, espérant dévoiler des éléments déterminants.
La Cour a alors demandé en quelle qualité Alder Kisula avait participé à ces rencontres. La réponse de Constant Mutamba a surpris :
« Arrêtez de m’intimider. Je ne suis pas là pour recevoir des menaces. Si vous avez déjà un complot planifié, faites ce que vous voulez », a-t-il répliqué.
Un procès à charge ? La société civile s’inquiète
La Cour a validé l’absence d’Alder Kisula, malgré les objections. Ce choix a renforcé les critiques de la société civile. L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) parle d’une procédure déséquilibrée. Elle reproche à la justice de rejeter systématiquement les demandes de la défense, compromettant l’équité du procès.
En somme, le procès Constant Mutamba entre dans une phase critique. Entre tensions judiciaires, soupçons d’instrumentalisation et pressions politiques, l’issue reste incertaine.