La cinquième audience du procès Constant Mutamba, ex-ministre de la Justice, a repris mercredi à Kinshasa. Il est poursuivi pour détournement présumé de fonds publics. Le procès avait été suspendu après la récusation de deux juges pour partialité. Ces magistrats se sont déportés d’eux-mêmes, rendant la demande sans objet. Le juge Mukengule Muderwa préside désormais la Cour.
Le président de la Cour a précisé que les deux juges avaient quitté l’affaire avant toute décision formelle.
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Deux témoins majeurs étaient absents : la Première ministre Judith Suminwa et le ministre des Sports Didier Budimbu. La Cour les avait pourtant cités à comparaître.
Témoignages clés et tension autour des avocats
Certains avocats ont reçu un rappel à l’ordre. La Cour leur a demandé de produire les autorisations requises lorsqu’ils interviennent hors de leur barreau.
Rose Mutombo, ancienne ministre de la Justice, a témoigné. Elle a détaillé la clé de répartition des fonds versés par l’Ouganda à la RDC, selon l’arrêt de la Cour internationale de justice : 81 % pour les victimes, 18,5 % pour l’État.
Elle a aussi évoqué un compte logé à la Rawbank. Selon elle, ce compte existait avant sa prise de fonction. Il aurait été ouvert sous Thambwe Mwamba ou Lozolo Bambi.
Les avocats de Mutamba ont salué ce témoignage, qu’ils estiment favorable à leur client. Ils considèrent qu’il confirme la régularité de la gestion des 19,9 millions de dollars en question.
Une prison à Sake plutôt qu’à Kisangani
À propos des fonds alloués à la prison de Kisangani, Rose Mutombo a parlé d’un autre chantier : celui de Sake, dans le Nord-Kivu. Elle a expliqué avoir lancé ce projet via un partenariat public-privé, l’État n’ayant pas prévu de budget spécifique.
« Le Conseil des ministres a validé le projet. Nous avons consulté les ministères sectoriels pour identifier un terrain. Des experts ont effectué plusieurs descentes. Un consortium a ensuite été retenu », a-t-elle déclaré.