KINSHASA – Le silence était devenu trop lourd. Ce lundi 20 octobre, l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne a brisé un mutisme qui commençait à peser sur les relations entre Kinshasa et Berlin. Dans un communiqué sobre mais cinglant, la représentation diplomatique a réagi à l’arrestation troublante d’Honorine Porsche, une citoyenne allemande actuellement détenue en République Démocratique du Congo.
Le texte, soigneusement calibré, commence par un constat : l’ambassade a « pris note » des nombreux messages de solidarité et de l’émoi suscité par cette affaire. Mais derrière la langue de bois diplomatique perce une inquiétude réelle. Berlin assure « apporter son assistance consulaire », comme le prévoient les conventions internationales. Puis, le couperet tombe : « aucune information supplémentaire » ne sera fournie, invoquant la « protection de la vie privée » de sa ressortissante.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Une condamnation sans équivoque
Ce qui suit n’est plus de la diplomatie, mais de la fermeté. La mission allemande lance un appel direct aux forces de sécurité congolaises : respecter les droits humains et les normes internationales. Les mots choisis sont forts. L’Allemagne condamne « fermement leurs violations présumées », laissant entendre que les faits reprochés aux autorités congolaises sont suffisamment graves pour justifier une telle sortie.
Dans un ultime mouvement, habile, l’ambassade salue les déclarations des autorités congolaises qui affirment vouloir poursuivre les « auteurs présumés de tels actes ». Une manière de rappeler Kinshasa à ses propres engagements, en lui tendant un miroir où se reflètent ses promesses.
Un contexte explosif
Cette prise de position intervient dans un climat déjà surchauffé. Les conditions d’arrestation et de détention d’Honorine Porsche ont suscité l’indignation de plusieurs organisations internationales de défense des droits humains, alertant sur des méthodes qui dépassent les bornes du droit.
En quelques phrases, l’Allemagne a donc ouvert un front discret mais déterminé. Sans crier, mais sans reculer. Elle place désormais la RDC face à ses responsabilités, dans une affaire où l’enjeu dépasse le cas individuel pour toucher à la crédibilité même de l’État de droit congolais. Les prochains jours diront si Kinshasa a saisi l’avertissement.