Dans le cadre feutré du Centre de conférences ministériel à Paris, les annonces se sont succédé comme autant de bouées lancées à une région en détresse. Jeudi, l’Allemagne a promis 53,5 millions d’euros d’aide humanitaire pour les Grands Lacs, tandis que la Belgique engageait plus de 51 millions sur deux ans. Des montants substantiels qui soulignent l’urgence d’une crise qualifiée par Berlin de « l’une des plus graves au monde ».
Le représentant allemand a fixé le cadre : cet argent doit couvrir la période 2025-2027 et s’accompagne d’une exigence claire : garantir un accès humanitaire sécurisé et trouver des solutions durables. « La communauté internationale ne peut rester sourde aux cris des millions de déplacés de l’est de la RDC », a-t-il martelé.
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La Belgique, partenaire historique
À ses côtés, la Belgique a réaffirmé son attachement indéfectible au droit international humanitaire. Bruxelles débloque 26,6 millions d’euros pour 2025 et 24,6 millions pour 2026. Une contribution qui s’inscrit dans la continuité historique des relations privilégiées entre l’ancienne puissance coloniale et la région des Grands Lacs.
Le diplomate belge a insisté sur deux priorités : la protection des civils et le renforcement des médiations. « L’aide d’urgence reste essentielle, mais elle ne suffira pas sans une solution politique », a-t-il prévenu, appelant à « créer les conditions d’un retrait des groupes armés ».
Une mobilisation internationale inédite
Ces annonces s’inscrivent dans un effort collectif plus large. Le président français Emmanuel Macron a clôturé la conférence en annonçant une mobilisation internationale dépassant les 1,5 milliard d’euros. Une somme colossale qui témoigne de la prise de conscience face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire.
Cette conférence, qui réunissait une cinquantaine de pays et d’organisations, marque un tournant dans l’approche de la crise des Grands Lacs. Elle aura permis de conjuguer urgence humanitaire et vision à long terme, mêlant aide immédiate et soutien aux processus de paix.
Reste maintenant le plus difficile : transformer ces engagements en actions concrètes. Les humanitaires sur le terrain attendent ces fonds comme une bouffée d’oxygène, tandis que les diplomates espèrent que cette mobilisation financière créera un momentum politique décisif. La route sera longue, mais Paris, Berlin et Bruxelles viennent d’envoyer un signal fort : les Grands Lacs ne sombreront pas dans l’indifférence.

 
     
																