Le 13 août 2025, la Grande Salle Marcel Lihau de Kinshasa a accueilli une étape clé du procès de Constant Mutamba. L’ancien ministre de la Justice fait face à des accusations de détournement présumé de 19 millions USD destinés à construire une prison à Kisangani. La Cour de cassation rendra son verdict le 27 août.
Le juge président Jacques Kabasele a annoncé la clôture des débats et le passage en délibéré.
Dix ans requis, défense en contre-attaque
Le ministère public, représenté par l’avocat général Sylvain Kalwila, réclame dix ans de travaux forcés. Il affirme que Mutamba a tenté de détourner des fonds en validant un paiement de 19 millions USD dans le cadre d’un marché de gré à gré, sans obtenir l’avis de non-objection exigé par la loi.
En réponse, la défense soutient que l’argent reste sur un compte bancaire et n’a jamais été utilisé. Elle critique un réquisitoire rédigé avant la fin des témoignages et demande l’acquittement.
« Que dirons-nous aux générations futures si un innocent est condamné ? » a lancé Maître Jean-Paul Kitenge Kabundji. L’avocat appelle à une justice « digne et apaisée ».
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Mutamba clame son innocence
Face aux juges, Constant Mutamba a cité le Psaume 34:19 pour exprimer sa foi dans sa délivrance. Il a comparé son épreuve à celles de Lumumba, Mandela et Lula. « Je n’ai pas touché un seul franc », a-t-il insisté.
Il a reconnu avoir tenu des propos jugés discourtois envers le ministère public, mais a réaffirmé sa fidélité aux institutions.
Cette affaire, lancée après une résolution de l’Assemblée nationale et les réquisitoires du procureur général Firmin Mvonde, symbolise les tensions autour des réformes judiciaires en RDC.
Le 27 août, Kinshasa et Kisangani attendront un verdict qui pourrait marquer un tournant politique et judiciaire.