Politique




Tshisekedi à Doha : La justice sociale en actes

DOHA – Dans l'écrin climatisé du Centre national des congrès du Qatar, face à une assemblée de diplomates et de dirigeants du…

Présidence RDC

DOHA – Dans l’écrin climatisé du Centre national des congrès du Qatar, face à une assemblée de diplomates et de dirigeants du monde entier, la voix de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a porté, ce mardi 4 novembre, un message singulier. Celui d’un chef d’État venu d’un pays meurtri, mais résolu à placer la dignité humaine au cœur de l’action publique. À l’occasion du Deuxième sommet mondial pour le développement social, le Président de la République Démocratique du Congo a transformé la tribune onusienne en chambre de résonance pour un projet national audacieux : reconstruire une nation plus juste, coûte que coûte.

Rompre avec le passé : un nouveau modèle de développement

L’intervention du Chef de l’État Congolais s’est articulée autour d’une conviction profonde : le développement ne se mesure pas seulement à l’aune de la croissance économique, mais à celle de la justice sociale. Il a planté le décor en évoquant une rupture salutaire avec les anciens schémas.

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« Dès le début de mon mandat, j’ai engagé le pays dans une transformation profonde de notre modèle de développement : rompre avec une vision purement extractive et centralisée, pour bâtir une économie tournée vers l’humain, vers la justice sociale, vers l’égalité des chances entre territoires, et vers la paix », a-t-il affirmé, dessinant les contours d’une ambition qui dépasse le simple discours politique.

Cette refondation passe par des actes concrets, présentés comme les piliers d’un État-providence en reconstruction. Face aux défis colossaux nés de « plus de trente années de cycles de violences armées », la RDC a choisi d’investir sur son capital humain.

La santé et l’éducation : piliers de la refondation congolaise

Au chapitre de la santé, le Président Tshisekedi a annoncé une avancée majeure. « Depuis 2023, les soins sont gratuits pour les femmes enceintes, les mères et les nouveau-nés. Cela signifie que donner la vie ne doit plus être un risque financier ni une condamnation à la précarité », a-t-il déclaré, présentant cette mesure comme une étape historique vers la Couverture Santé Universelle.

Sur le front de l’éducation, le ton s’est fait tout aussi volontariste. La gratuité de l’enseignement primaire, instaurée dès 2020, est un succès quantifiable. « Plus de 5 millions d’enfants ont pu aller à l’école ou y retourner. 5 millions d’enfants : ce sont 5 millions d’histoires individuelles qui ne basculeront pas dans l’analphabétisme et l’exclusion », a-t-il souligné, donnant une dimension profondément humaine à une statistique administrative. Pour consolider cet acquis, un programme national d’alimentation scolaire est en cours de déploiement, afin qu’aucun enfant ne quitte les bancs de l’école le ventre vide.

Un pacte mondial réinventé : le coup de gueule diplomatique

Au-delà du bilan national, le discours a pris une tournure résolument géopolitique. Félix Tshisekedi a adressé à la communauté internationale une remise en cause cinglante des logiques d’assistance traditionnelles.

« La coopération internationale ne doit pas être un système permanent de dépendance. Elle doit être un pacte d’égal à égal où chacun rend des comptes à l’autre », a-t-il lancé, appelant à une relation plus équitable et responsable. C’était un appel clair à une forme de co-développement, rompant avec le schéma donateur-bénéficiaire.

Pour conclure, le Président a livré une vision sans compromis pour l’avenir. « La RDC croit en un avenir où la justice sociale cessera d’être une promesse et deviendra un droit collectif et effectif », a-t-il assuré, avant de lancer un ultime message de courage politique : « Cela exige de regarder en face nos contradictions, et de mettre fin à l’idée que certains peuples seraient condamnés à l’instabilité, à la pauvreté ou à la guerre ».

Trente ans après le premier sommet de Copenhague, la voix de la RDC, portée par son président, a ainsi rappelé avec force que le développement social n’est pas une question technique, mais éminemment politique. Un plaidoyer qui résonne bien au-delà des sables de Doha.

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