Sud-Kivu, RDC – Alors même que la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé un accord de paix à Washington le 27 juin dernier, les violences du M23 se poursuivent sans relâche dans les zones qu’il contrôle. Une vidéo bouleversante filmée à Bukavu expose la brutalité de ce groupe armé soutenu par Kigali, en flagrante contradiction avec les engagements diplomatiques pris quelques jours plus tôt.
Dans la séquence, largement relayée sur les réseaux sociaux le 10 mars 2025, un civil à genoux, mains en l’air, implore son bourreau de l’épargner :
« Mon père, je te supplie… Ne me tue pas, je t’en prie », gémit-il. Mais ses supplications n’y feront rien. Un coup de feu, un cri, puis le silence.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Un autre homme, apparemment complice des rebelles, ordonne l’exécution :
« Tue-le », lance-t-il, avant d’avertir les curieux :
« Si vous avez le cœur sensible, éloignez-vous. »
« Ils ont tué mon fils, il n’avait que 12 ans », hurle une mère en larmes à Muhungu, une autre localité de la ville de Bukavu.
Des actes barbares en pleine rue
Dans un autre épisode sordide, un jeune présumé voleur est publiquement exposé. Les rebelles suggèrent d’abord de le lapider, avant de l’abattre de deux balles dans la tête, devant une foule impuissante, enfants compris.
Ces scènes d’une rare violence soulignent une évidence glaçante : malgré l’accord de paix RDC-Rwanda, les crimes du M23 continuent en toute impunité, avec une férocité inchangée.
Un bilan officiel qui fait froid dans le dos
Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a dénoncé ces « actes odieux » du M23. Le ministère de l’Intérieur a dressé un rapport glaçant des exactions recensées du 9 mai au 16 juin 2025 dans les territoires sous occupation :
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289 exécutions sommaires de civils
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102 viols
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270 cas de tortures
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Des centaines de disparitions forcées
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Recrutements d’enfants-soldats
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Arrestations arbitraires
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Pillages systématiques de villages
Un accord de paix sous tension
Si l’accord signé à Washington le 27 juin devait ouvrir une nouvelle ère de stabilité entre Kinshasa et Kigali, les actes du M23 envoient un tout autre signal. Le groupe rebelle, qui affirme ne pas se sentir concerné par le texte, poursuit ses exactions, sous le regard impuissant des autorités locales et de la communauté internationale.
« Le contraste est saisissant entre les engagements diplomatiques et la réalité du terrain », commente un responsable humanitaire basé à Bukavu.
« L’Est du Congo continue de brûler, alors même que les chancelleries se félicitent d’un accord. »
Jusqu’où iront les atrocités du M23 dans l’Est de la RDC ?
Les populations civiles, elles, attendent autre chose que des signatures : elles attendent des actes, des sanctions et surtout la fin d’un calvaire qui dure depuis plus de deux décennies. La paix signée ne vaut que si elle s’applique. En RDC, le M23 défie encore le silence et la promesse d’une paix durable.