Dans une interview accordée à France 24 le 29 avril 2025, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a expliqué le choix du président Félix Tshisekedi d’ouvrir un dialogue direct avec l’AFC/M23.
Ce changement de cap intervient alors que le chef de l’État avait auparavant affirmé qu’il ne négocierait jamais avec ce groupe qu’il considère comme terroriste.
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La paix avant tout
Selon Patrick Muyaya, cette décision s’explique par une conviction claire : seul un dialogue sincère permettra de résoudre durablement le conflit qui secoue l’Est de la RDC depuis des années.
« Le président a choisi la paix. Il a compris que pour tourner la page des violences, il faut parler », a-t-il déclaré.
Cette volonté de paix est soutenue par les efforts en cours à Doha. Les discussions, menées sous médiation américaine, visent à aboutir à un accord global entre Kinshasa, Kigali et les rebelles de l’AFC/M23.
Le deal sur les minerais ? Pas une priorité
Interrogé sur un possible accord économique autour des minerais stratégiques, Patrick Muyaya a été clair : ce sujet reste secondaire.
« Le deal n’est pas prioritaire. Ce qui compte d’abord, c’est de faire taire les armes », a-t-il martelé.
Selon lui, le président Joe Biden s’est engagé à soutenir les efforts de paix avant d’envisager tout partenariat économique approfondi. Le développement viendra ensuite, une fois la stabilité retrouvée.
Le rôle moteur de la RDC
Le porte-parole a aussi rappelé le poids stratégique de la RDC dans la région. Il a souligné que la paix dans le pays est indispensable au progrès économique des pays voisins, mais aussi à l’approvisionnement mondial.
« La RDC détient 20 % du coltan mondial à Rubaya. Le monde a besoin de notre stabilité », a-t-il affirmé.
Coopération avec les États-Unis
Patrick Muyaya a salué la volonté politique des États-Unis, soulignant l’engagement de Donald Trump. Ce dernier a nommé Massad Boulos comme émissaire spécial, chargé de mener une tournée diplomatique régionale.
Il a précisé que les relations entre la RDC et les États-Unis sont anciennes, solides, et fondées sur une histoire de coopération économique.
« Il y a eu un plan de paix. Il a été préparé après de longues discussions. Et aujourd’hui, les conditions sont réunies pour avancer », a-t-il déclaré.
Pas de compromis sur les intérêts de la RDC
Patrick Muyaya a tenu à rassurer l’opinion publique congolaise. Il a affirmé que les intérêts du pays ne seront jamais bradés dans les négociations.
« D’abord la paix. Ensuite le développement. Mais jamais au détriment de notre souveraineté », a-t-il conclu.
Tshisekedi et Trump saluent les progrès
Le président Félix Tshisekedi s’est également exprimé mardi lors d’un point presse. Il a salué la signature d’une déclaration de principe entre Kinshasa et Kigali, la qualifiant de « pas dans la bonne direction ».
Quelques jours plus tôt, le 26 avril, Donald Trump avait aussi applaudi les avancées. Il a toutefois rappelé l’importance de relancer les investissements américains dans la région, notamment via le corridor de Lobito.